à l'aube de la vie, les premiers cris ne sont que des exaltations de joies à venir, d'espoir et d'imaginaire à construire. ces larmes glissant sur les joues rondes se gorgent de tous les souhaits ((ceux des parents qui avaient oublié les leurs, et les voit ainsi renaître en un brasier)) -- ranger, chercheur ou membre de la ligue ; iel sera ce qu'iel voudra, tant qu'iel vit heureux.se.

il les hait
ces enfants de l'espoir et des rêves,
ceux à qui on laisse le choix.

la ville d'illumis se dresse face au monde en une capitale chargée d'exotisme : elle est le porte-parole des voyageurs, la grande aux pavés que chacun a déjà foulé par soif d'aventures. celle dont l'imposante grande tour s'illumine sous les prouesses de Lem, celle que l'on vient défier alors même que l'on s'y perd, celle dont chaque coin de rue invite à la surprise ; celle dont on vante les cafés, les boutiques et la mode, celle où l'on doit absolument se rendre pour être au courant de tout ce qui s'est passé, se fait, ou se produira.

Illumis, sa maison.
exécrable, une p r i s o n
((au diable Lem, le parc, les cafés, la tour)).

O R I O N SIXTINE ROY -- fils de Sirius et Sixtine (( et c'est d'elle qu'il tire son prénom ; quelle ironie )). les étoiles pour porter chance — disent-ils. n'est-ce jamais que le parcours d'une nébuleuse déjà éteinte alors qu'elle brille sous leurs yeux, le moyen de contrôler la trajectoire et chaque pas à venir. les étoiles, en sont-ils fins connaisseurs. Sixtine Roy, championne du concours de beauté invaincue depuis dix ans, teneuse en titre de la région de Hoenn, venue s'installer à Kalos dans l'espoir de conquérir le continent et réitérer ses prouesses. Sirius, autrefois coach particulier tombé éperdument amoureux de l'artiste au point de lui vouer sa vie, à elle et sa carrière, et lui offrir deux enfants.

ORION S I X T I N E ROY, aîné de la fratrie que l'on affuble de vêtements tendances, de coupes hors de prix et que l'on ne cesse de photographier à chaque coin de rue. Celui à qui l'on offre que le meilleur, jamais le choix. le luxe et l'embourgeoisement causent la solitude, les petites mains s'agitent face aux caninos et voltoutous errant dans les rues à la recherche de charité ((ça n'est pas chez les Roy que l'on trouve de tels attraits)). Orion est un enfant d'une grande beauté, aux yeux profonds et aux traits fins : il sera la relève de sa mère, c'est son destin ; n'y a-t-il pas le temps de s'attarder aux futilités ((et pourtant, si seulement il avait compris : c'est leur manière de l'aimer)).

mais rien de tout ça ne plaît.
(( orion grandit, sa colère aussi ))
n'a-t-il jamais rêvé de concourir à s'en damner,
préférant les matches de ligue à la télé.
(( TARAK, son héros préféré )) 

l'adolescence arrive et passe comme une fleur fanée au moment de l'éclosion ; rien n'a de saveur lorsque la contrainte pèse sur les épaules encore frêles. les entraînements se suivent et s'accordent en une monotonie criminelle : deux pas à gauche afin de creuser l'écart, et laisser milobellus se mouvoir gracieusement ; un pas en arrière pour éviter le jet d'eau qui risquerait de dénaturer le travail du coiffeur ; un sourire pour ravager le cœur des dames. mécanique - robotique - plus corrompu qu'un porygon-z. les intérêts sont partout ((jamais là où sa mère l'exige)). veut-il lui aussi flirter auprès de ces vacancières agglutinées au café soleil, courir après les chevroum et se faire huer par les taxis qu'il dérangerait par ses méfaits. rêve-t-il de faire le tour des cafés combat et goûter à leurs plats après un exploit mérité qui leur donnerait cette saveur si particulière. mais Orion n'est pas un dresseur — né pour briller comme une étoile par sa beauté.

a s s e z
(( au diable Lem, le parc, les cafés, la tour ))
l i b e r t é
(( avec ou sans détour ))

dix-sept ans — s'il en avait toujours rêvé, n'aurait-il jamais pensé franchir le cap un jour. moins encore par une soudaine impulsion, par un geste guidé par la spontanéité, par un je ne sais quoi qui hurle à sa tête qu'il est temps d'y aller. ce soir, son aventure commence enfin, loin des stroboscopes et des lumières tamisées, loin des hurlements de joie et des photographies dans les magazines épiés, loin de milobellus, sixtine, sirius et stella et leurs attentes insupportées. ce soir, les cheveux blonds ne sont pas coiffés, les vêtements ne sont pas soignés, le sac est fait à la volée, jeté sur l'épaule par un geste pourtant si loin d'être assuré. ce soir, c'est celui dont il a longtemps rêvé, celui que sa raison lui a supplié de ne jamais écouter ; ce soir, c'est le grand départ. mais avant de partir, vient-il saisir la pokeball qui s'agite sur la table du salon ((avec un peu de chance, est-ce milobellus, ou aquali, peut-être même carchacrock, quelque chose capable de le protéger)). qu'importe le vol, la fugue, la disgrâce de la famille et l'audace  de ses méfaits : Orion, l'étoile filante.







YOU MAKE ME BEGIN
★゜・。。・゜゜・。。・゜★
you make me feel like a dangerous man
i s e e it, i w a n t it, i g o t it
i n f e r n o
・。。・
TIME : NOW

orion a arpenté de nombreuses villes et traversé beaucoup d'océans avant que sa soif d'aventures ne viennent à le conduire à Lumiris. parti du foyer à dix-sept ans, aujourd'hui en quête d'un nouveau, les années se succèdent et ne se ressemblent pas. avait-il soif de grandes aventures, s'imaginant rencontrer tarak et le défier, ressortir maître du mont argenté, surfer sur les plages d'alola et faire rosir les joues des femmes de là-bas. mais orion n'a pas ((n'a jamais eu)) l'étoffe d'un dresseur, et ses rêves se sont brisés dès les premiers mois de son voyage. le compagnon saisi à la hâte n'a rien d'un battant, n'est jamais qu'un hypotrempe couard aux larmes faciles. mais est-ce son ami le plus fidèle pour qui il soulèverait des montagnes et braverait les tempêtes.

n'est-il qu'un vagabond sans famille, voué à errer çà et là, à ne compter que sur sa propre fourberie pour tirer son épingle du jeu. les Roy auraient pu le retrouver si facilement, si aisément qu'ils auraient pu éteindre les braises de son rêve avant qu'elles ne se désagrègent seules : mais orion connaît chacun des secrets de famille. sa fugue est camouflée en départ autorisé, prétextant le besoin de voir le monde pour se forger ses propres armes ((comme s'ils eurent un jour toléré le voir s'éloigner, quelle sottise)). installé à Lumiris depuis deux ans, il gagne sa vie en aidant les citadins à chaque petits boulots qu'ils offrent, ayant remisé ses propres désirs au placard depuis bien longtemps. les sourires sont grands, rayonnent ; on parle encore parfois du fils de Sixtine et son physique à croquer - fait-il enfin rosir les joues et retourner les visages sur son passage. mais rien n'est plus aussi sincère aujourd'hui, tout n'est jamais que question d'apparence. la liberté n'est jamais que conditionnelle ((conditionnée)) ; à la chercher, s'est-il seul enchaîné au service de personnes dont il ne peut se défaire, et à qui il voue une loyauté bien obligée.

orion est une étoile qui ne fait jamais que passer dans la vie des gens sans leur accorder le moindre souhait. égocentrique, seul compte son propre trajet, indifférent aux cendres et aux brûlures qu'il laisse de ses éclats tombés. la vie est un cadeau empoisonné, les gens vont et viennent sans ne jamais réellement s'installer à ses côtés, mais alors entend-il tout, comprend-il tout, apprend-il tout. il en sait tant, sur tant de monde, que nul combat de dresseur ne saurait alors vaincre son âme.