Dusk Lumiris

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Épreuve 4 - Night of the Dragon et Nano Roleplay
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Le bal masqué
Épreuve 4 – Duo Épistolaire – Night of the Dragon et Nano Roleplay
Épreuve 4 - Énoncé: Le bal masqué.
Sortez masques et musettes ! L’heure est à la célébration ! Vous vous affairez à vos besognes, vous vous transformez au rythme des saisons.  Et juste là, le dos cambré sur je-ne-sais-quel média, l’importance vous gagne, vous prenez des lettres de noblesse et vous prétendez être celui ou celle que vous souhaitez être. Vous-même ? Un riche seigneur ? L’enfant de cette femme que vous admirez ? Le champignon nauséabond qui pousse dans le drain de la baignoire ? N’importe. Vous lui prêtez vos mots. Vous prétendez. Tout n’est que mascarade et jeu. Il est l’heure de montrer combien vous savez vous jouez des uns et des autres, de montrer combien vous êtes bon·ne comédien·ne.

Version allégée: Il est l'heure de prétendre et de jouer un rôle, par communication asynchrone (donc une interaction qui n'est pas orale), vous interagissez avec une autre personne qui joue aussi à ce même jeu. Prétendre être quelqu'un. Peu importe qui. Que ce soit une personne importante ou non. Existante ou non.



Rappel de l’Épistolaire
Vous avez déjà entendu parler des Lettres chinoises ? Cet écrit qui regroupe une multitude de correspondance entre une femme et son amant ? C’est l’idée. Dans un échange de 2 messages RP d’un maximum de 750 mots chacun (épreuve en duo, total de 4 messages du coup), nous souhaitons voir une interaction indirecte entre les différents personnages. Par SMS, par courrier, par des peintures rupestres que l’on retrouve dans une grotte. Le moyen n’a pas d’importance, c’est le message, l’interprétation, la curiosité, la réaction du personnage qui nous intéresse, le partage qu’il fait, qu’a-t-il à dire à cet inconnu qui le lit ?

Et si, une fois, quand vous étiez jeune, vous aviez laissé tomber dans l’océan une bouteille qui contenait un message ô combien important pour vous. Pourtant, avec les années, vous avez oublié ce message, mais y aviez laissé l’adresse de vos parents et qu’ils ont reçu quinze, peut-être vingt ans plus tard une réponse d’un homme à l’autre bout du monde qui vous confie vivre bien pire que vous avec vos problèmes d’amour de jeunesse. Cinglant, il vous rappelle que son eau est infestée de piranha et qu’il ne lui est plus possible de travers la rivière pour rentrer chez ses parents. Et ce mot qui minimise votre vécu… vous lui répondez. Et il vous répond à nouveau. Vous ne vous connaissez pas, mais une haine tacite fourmille entre vous deux.

Tant que les personnages ne sont pas l’un devant l’autre, l’interaction est indirecte. Il y a mille-et-une manières que tout cela se déroule, avec les spécificités de vos univers. Le contenu de votre RP n’est pas obligé d’être exclusivement la communication, si vous souhaitez y inclure de la narration.

Petit Rappel
-  Vous avez  du 23 octobre 00h00 au 24 octobre 23h59 pour terminer votre mini-RP
-  Chaque membre du duo doit poster 2 RP d’un maximum de 750 mots.
-  Il n’y a pas d’ordre imposé. Commence qui le souhaite.
-  Il n’est pas obligatoire de poster une présentation de votre personnage ou de votre forum en début de RP. C’est à votre bon jugement.
-  N’oubliez pas que vous pouvez indiquer que vous ne souhaitez pas recevoir de commentaires pour votre texte.
-  Pense à tester ton code ici avant de poster pour t’assurer que tout fonctionne bien. Rappel que tu ne pourras plus éditer une fois que tu auras posté  😱

Valà ! Je vous laisse maintenant la place <3
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London Ashford (NOTD)
Invité
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« Salut, je m’appelle London, j’ai 9 ans et je vis dans un foyer parce que mes parents ont pas voulu de moi. Tu veux qu’on soit amis ? » D’une voix volontairement ridicule, tu singes la lettre que tu n’écriras pas, sous les gloussements de Rebecca, tandis que tes doigts jouent avec le ballon de baudruche jaune qu’on t’a donné. « C’est débile comme idée, on a rien à raconter. » Ton amie acquiesce. L’idée débile, c’est celle de Tilly, Tilly l’enjouée, Tilly la rêveuse, Tilly la passionnée, Tilly qui a toujours un projet dans lequel vous embarquer avec un sourire désarmant et une assurance à toute épreuve. C’est comme si on était dans un film, elle vous a dit en vous tendant du papier à lettres, des rubans et des ballons colorés, et qui sait, peut-être que votre lettre arrivera au Mexique ou au Canada ! Il faudrait déjà que tu l’envoies, ta lettre, avant de penser à sa destination, il faudrait déjà que tu aies quelques chose à écrire sur ce bout de papier, quelque chose à dire à un parfait étranger. Mais voilà, ta vie, c’est pas un film, London. Et tu n’as pas envie de la raconter à des inconnus.

Pourtant, tu en aurais, des choses à dire. Tu pourrais parler de tes parents, les premiers, ceux qui t’ont laissée à une station-service alors même qu’ils prétendaient t’aimer. Tu pourrais parler des autres familles, celles qui ont fini par te rejeter parce que tu es trop instable, parce que tes émotions s’échappent sans filtre, parce qu’ils ne comprennent pas plus que toi ce lien particulier qui t’unit à l’eau. Tu pourrais en parler aussi, de cette étrange connexion, de l’eau qui se met à chauffer dans les verres quand tu es en colère et qui a jailli soudain du robinet le jour où Daniela et sa bande ont voulu t’intimider dans les toilettes, à ton arrivée. Tu aimerais en parler, tu aimerais trouver quelqu’un à qui faire assez confiance pour tout raconter, toutes tes peurs et tous tes souhaits. Mais tu as bien compris comment ça fonctionnait, alors de familles en foyers, tu as appris à te taire, London, dans l’espoir d’être aimée.

Dans le couloir, tu entends l’appel de l’éducatrice. Encore une heure avant le lancement. Un soupir s’échappe de tes lèvres boudeuses. « T’as qu’à mentir. » Tu penches la tête sur le côté, curieuse de la suggestion de Rebecca. « Tu sais, comme dans ce film que Madame Mills nous a montré l’autre fois. Avec la fille qui se fait passer pour sa jumelle super riche. T’as pas de jumelle mais personne saura jamais que c’est toi qui a écrit ça. » D’un geste de la main, elle désigne sa propre lettre, déjà écrite et glissée dans une enveloppe plastifiée, comme s’il s’agissait de la tâche la plus aisée du monde. Pas pour tout le monde, il faut croire. « Tu peux écrire ce que tu veux, tu peux même dire que t’es la reine d’Angleterre si tu veux. » Elle hausse les épaules tandis que tu souris, et vous échangez un regard espiègle et complice. « Ouais, t’as raison. J’vais écrire n’importe quoi. » Et c’est précisément ce que tu fais. Les mensonges, tu connais. Alors tu traces le récit d’une vie fantasmée, tu réécris ton histoire en grandes lettrines stylisées, tu prétends être l’espace de quelques lignes autre chose qu’une gamine ratée.

Chère personne inconnue,
Si tu lis cette lettre, j’espère que tu sais garder un secret. Et que tu ne la laisseras pas traîner n’importe où.
J’espère aussi que tu ne souris pas parce que tout cela est très sérieux. Je me permet de te tutoyer mais si tu me rencontres un jour ou si tu réponds à cette lettre, il faudra que tu me vouvoies, parce que je suis une personne importante. Tu le saurais tout de suite si je te disais mon nom de famille, mais je vais le garder secret et juste te dire que je m’appelle Anastasie.
J’écris parce que parfois je me sens seule. C’est fatigant, d’être une personne importante. Il faut souvent déménager quand on a beaucoup d’ennemis, on ne peut pas s’attacher, on doit toujours se cacher. Alors, si jamais tu lis cette lettre et que tu veux me répondre, tu peux l’envoyer à cette adresse, qui n’est pas la mienne, évidemment. Avec un peu de chance, je la trouverai.


Dans le bleu du ciel, un ballon jaune fait virevolter tes mots.
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Mey
Invité
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Moira

Plantons le décor:

« Maman ! Regarde ! Il y a un truc sur la cheminée ! »

En effet, un « truc » dont même Moira serait incapable de donner le nom volète dans le vent. C’est jaune, flexible, et ça ne ressemble à rien qu’elle ait jamais vu.

« Je vais voir ! »

Et voilà son benjamin parti décrocher l’étrange bout de presque-tissu. Et, accroché à cet objet bizarre, un bout de papier. Les deux plus jeunes déchiffrent l’écriture enfantine, tandis que l’aînée est plus intéressée par l’étoffe inconnue. Mais les trois enfants passent bientôt à autre chose, laissant leur mère seule avec la lettre et ses pensées.

J’écris parce que parfois je me sens seule.

Elle avait cru à un jeu enfantin jusqu’à cette phrase. Car quel enfant de l’âge de ces pattes de mouches appliquées connaît réellement la solitude ? Ou s’attarde sur la douleur du manque d’attachements, la fatigue du manque d’attaches, plutôt que le frisson de l’aventure ? Peut-être se trompe-t-elle, s’invente-t-elle des signes inexistants, mais qui sait… Prise d’une inspiration subite, elle saisit une feuille et une plume pour écrire.

Citation :
Chère Anastasie,

Sois assurée que ton secret est bien gardé avec moi. (Je me permets de te tutoyer, cela renforcera ta couverture.) Je garderai précieusement ta lettre à l’abri des regards indiscrets.

Je ne peux qu’imaginer le poids que la notoriété fait peser sur tes épaules : je me souviens que la Dame du château où j’ai grandi semblait souvent lasse. Et peut-être seule, elle aussi. Mais elle avait un groupe de personnes avec qui elle passait beaucoup de temps. Des conseillers ? Confidents ? Je n’ai jamais vraiment connu leur fonction, mais peut-être qu’ils atténuaient sa solitude. Et toi, as-tu quelqu’un sur qui te reposer ainsi ? Accepterais-tu que je m’approprie cette fonction pour quelques lignes ? J’espère d’avance que tu me pardonneras mon audace.

Puisque me voilà autoproclamée conseillère, voici quelques conseils pour rendre tes voyages plus agréables (je n’y connais rien en célébrité, mais je suis une experte en voyages !)

1. Regarde le paysage. C’est tout bête, mais c’est ma partie préférée des voyages : voir le monde autour de moi changer et imaginer les merveilles qui m’attendent au long du chemin.

2. Trouve-toi de beaux souvenirs. Je veux dire par là quelque chose, n’importe quoi, qui te rappellera les endroits que tu visites. La mémoire est merveilleuse, mais elle s’emmêle parfois les pinceaux. Un petit objet, même anodin, associé à un endroit et un moment précis, t’aidera à en conserver les souvenirs.

3. Ecoute les histoires. Chaque lieu a ses propres récits qui en disent long sur ceux qui les content et sont autant de manières de t’évader quand le temps te semble long. D’ailleurs, voici une de mes histoires préférées :

C’est l’histoire d’une selkie, ces habitants des mers qui sont humains sur terre et revêtent une peau de phoque pour retourner dans la mer. Plus précisément, c’est l’histoire d’une jeune selkie (d’environ ton âge). Un jour, elle fut prise dans un courant sous-marin et entrainée loin des siens, vers des côtes inconnues. Comble du malheur, elle se blessa contre un rocher avant de s’échouer. Comme une peau de selkie trouée ne permet plus de se transformer en phoque, elle était coincée.

Perdue, effrayée, meurtrie, elle se rappela la première leçon de sa mère sur le monde terrestre : toujours cacher sa peau. Car un humain pourrait s’en emparer pour lui imposer sa volonté. Une fois sa peau dissimulée sous un rocher, elle s’assit pour réfléchir. Et c’est là qu’elle vit arriver une humaine avec un panier d’algues. Celle-ci s’étonna de voir une enfant toute seule, puis, quand elle comprit qu’elle était perdue, elle l’accueillit chez elle.

Quelques temps passèrent, et même si l’humaine était gentille, la selkie gardait prudemment son secret et vérifiait chaque jour que sa peau était toujours dans sa cachette. Et un jour, le drame ! Elle avait disparu ! Elle se voyait déjà prisonnière, incapable d’un jour rentrer chez elle ! Et pourtant, le lendemain, sa peau avait réapparu. Et le trou avait été recousu ! Elle était libre de reprendre la mer ! Et à côté de sa peau, quelques algues, comme celles que l’humaine qui l’avait hébergée récoltait chaque matin. Toute guillerette, elle plongea dans les vagues, tout en sachant qu’elle aurait toujours un foyer sur ces côtes si elle désirait y retourner.

Et voilà, c’est la fin ! Personnellement, j’aime imaginer qu’elle retourne parfois rendre visite à l’humaine, mais l’histoire ne le dit pas. J’espère en tout cas que tu as apprécié cette légende autant que moi. Et toi, connais-tu des histoires ? Voudrais-tu bien m’en raconter une ?

J’espère que cette lettre te trouvera.

Ta conseillère,

Ta confidente,

Ou simplement ton amie,

M.

Lettre à la patte, un pigeon s’envole vers une adresse lointaine qu’il atteindra peut-être un jour.
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London Ashford
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London Ashford

« Eh ! Mes onion ring ! » Saleté de pigeon. Rageuse, tu te prépares à lui donner un grand coup de pied, quand tu avises le fil qui pend mollement de sa patte. A l’autre bout, un bout de papier roulé que tu saisis vivement, sans faire trembler le volatile qui continue à se nourrir de ton déjeuner. Sans gêne.

Tu déroules le bout de papier, presque sûre que le mot vient de gamins impertinents, surprise lorsque tu découvres une véritable lettre qui n’a rien d’une blague. Plus surprise encore devant le nom de la destinataire, tout sauf anodin. Tu fronces les sourcils, la réminiscence faisant lentement son chemin à mesure que tu déchiffres les mots qui font écho des années plus tard aux tiens. Ou plutôt, à ceux du personnage à qui tu avais prêté ta plume, derrière qui tu t’étais cachée. Ce n’est pas à London qu’elle parle, ta correspondante mystère, c’est à Anastasie.

Tes mains tremblent. Il y a quelque chose dans ses mots, dans ses conseils à la fois simples et profonds, dans la philosophie de cette histoire qu’elle conte, quelque chose qui te rappelle Allie. Dans cette lettre, il y a la patience de ta mère adoptive, il y a l’humour léger avec lequel la sirène t’a doucement apprivoisée, il y a la douce empathie de celle qui s’est tant donnée pour la paix que la guerre a fini par tout lui voler. Tu pourrais être touchée, London, tu pourrais t’attacher à cette étrangère qui déjà semble si familière, tu pourrais te confier, comme elle te le propose.

Mais tu ne peux pas. Tu suffoques. Tes poings se serrent. Se desserrent. Comment ose-t-elle, en quelques pattes de mouche encrées qui s’ancrent dans ton cœur, faire surgir des brumes du déni des souvenirs douloureux ? Elle n’a pas le droit. Trouve-toi de beaux souvenirs. Pour regretter ensuite leur absence ? Non merci. Tu vas froisser cette lettre, la jeter sur le monticule de déchets que vomit la poubelle surchargée et ne plus jamais y penser.

*

« Ferme la, putain ! » Les coups de bec contre la fenêtre continuent, imperturbables. C’est ce pigeon voyageur, tu en es sûre, même si ça paraît fou. Tu jettes un regard à la lettre froissée posée sur ta table de nuit. Tu aurais dû la jeter. Mais tu n’as pas pu t'y résoudre, mue par tu ne sais quel instinct. Et maintenant, le messager réclame sa réponse. Très bien. Tu vas lui en donner une. Pour avoir la paix.

Chère M,

Tu as failli n’avoir jamais de réponse à cette lettre. En fait, je pensais pas en avoir une un jour non plus. Peut-être que toi, tu en espères une, alors je suppose que tu es ravie de lire ces lignes. Profite, ça va pas durer.

Parce que je ne suis pas là pour te remercier pour tes conseils de voyage ni pour te raconter un conte mignon sur le pouvoir de l’amitié. Parce que dans la vraie vie, la petite fille aurait sûrement fini par se servir du pouvoir de la peau, ou alors elle aurait fini par mourir à force de toujours vouloir aider. C’est comme ça, c’est la vie, les naïfs se font manger par les autres. Moi j’ai passé ma vie à croire naïvement en mes rêves, à lire ces histoires comme si elles pouvaient être un peu réelles. Ca aurait été plus facile si on m’avait dit dès le début que les fins heureuses ça n’existait pas.

Mais voilà, il y a des gens comme toi, qui remplissent les têtes des gamines de rêves inutiles. Il y a des gens comme toi qui croient qu’avec quelques objets souvenir, des histoires et des beaux paysages, on peut tout affronter. Tu crois peut-être que tu m’as donné de l’espoir en écrivant ta lettre. Mais tu m’as surtout énervée.

J’en ai connu d’autres des gens comme toi, qui m’ont fait oublier un moment que la vie c’était pas un conte pour enfants. Des gens qui m’ont promis une fin heureuse que j’attend toujours. Des gens qui m’ont laissée derrière sans aucun regret, après m’avoir fait croire qu’ils seraient là pour toujours. Des gens qui m’ont laissée derrière parce que la cruauté des autres en avait décidé ainsi.

Alors, non, je ne veux pas de toi comme confidente. Peut-être que la petite fille qui a écrit cette lettre il y a dix ans aurait bien voulu, peut-être qu’elle t’aurait remerciée, elle, dommage pour toi elle a changé. J’aimerais dire que je suis désolée mais ce serait mentir.

Oh mais j’ai déjà menti, c’est vrai. Je ne m’appelle pas Anastasie.


Sous la lune opaline, un oiseau gris fait s’envoler tes mots.
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Mey
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Moira
HRP:

« T’es pas ma mère, d’abord ! »

La roulotte avait semblé trembler un long moment, secouée par le claquement de la porte et le hurlement de colère qui avaient marqué le départ du benjamin de la fratrie. En effet, sa peau verte et sa carrure impressionnante révélaient dès le premier regard qu’il n’avait pas de liens de sang avec l’humaine qui l’avait élevé. Elle avait eu mal ce jour-là. Pas à cause du rejet tonitruant, mais à cause de la douleur que celui-ci cachait (mal). Elle avait failli à son fils, n’était pas parvenue à protéger son bonheur.

C’est la même douleur cachée sous une couche de colère protectrice qu’elle lit dans les mots de sa mystérieuse correspondante.  À la fois armure et arme pour se défendre contre le monde extérieur et ses habitants. Ainsi, elle avait vu juste il y a toutes ces années : le jeu enfantin dissimulait bien une souffrance que les années n’avaient fait qu’exacerber. Elle trempe sa plume dans l’encre et se met à écrire une nouvelle fois :

Citation :
Chère pas-Anastasie,

(Puisque je sais uniquement comment tu ne t’appelles pas, il me faut être créative avec ton nom.)

Si tu ne t’attendais pas à recevoir une réponse, je suppose que tu imagineras sans peine ma surprise en découvrant ta lettre, bien vingt ans après avoir envoyé la mienne. Et tu as raison : j’ai été ravie de lire tes lignes. Là où tu te trompes, par contre, c’est en supposant que mon bonheur serait de courte durée. J’ai été heureuse d’apprendre que ma lettre était arrivée à toi, même tardivement. Et j’ai été heureuse de voir que la fillette qui m’a écrit jadis est devenue une jeune femme, ce qui transparaît tant dans tes mots que dans ton écriture.

Certes, j’ai aussi été peinée par ta lettre. Peinée de voir que le monde t’a refusé le bonheur qui est une évidence dans les histoires. Peinée de voir que tu as par conséquent cessé d’y croire, une réaction bien compréhensible. Et peinée que mes mots t’aient fait du tort plutôt que du bien.

Mais assez parlé de moi, quelque chose me dit que tu en as de toute façon assez peu à faire. Et je ne peux pas t’en vouloir. Tu dis que croire en le pouvoir de nos relations n’est que naïveté, et je ne remettrai certainement pas en question les expériences qui t’ont fait tirer cette conclusion. Mais, dans ce cas, je mourrai résolument naïve. Tu dis également que les fins heureuses n’existent pas dans la vraie vie. En cela, tu as raison : la vie ne s’arrête pas sur une jolie image surplombée de trois lettres dorées, mais continue toujours plus loin, apportant son lot de chagrin et de joies. Non, les fins heureuses des histoires ne sont pas des fins dans la réalité, mais le bonheur, lui, existe bel et bien. Et c’est mon vœu le plus cher que tu en fasses l’expérience toi aussi, car une vie sans bonheur n’est qu’une demi-vie. Si tu rejettes l’espoir, à moi d’espérer pour deux.

J’ignore si la chance me sourira à nouveau et amènera cette lettre jusqu’à toi. Si c’était le cas, je serais ravie de te lire à nouveau. J’ignore où et quand nos plumes se recroiseront et je ne te ferai donc pas de promesses que je ne suis pas certaine de tenir. Je ne te ferai que celle-ci : si une lettre me parvient, peu importe où et quand, j’y répondrai. Et je garderai précieusement ta lettre, tout comme je l’ai fait avec la première.

Ta conseillère têtue,

M.

Le pigeon a fini de manger et est prêt à repartir. À côté de lui, devant l’âtre, dort un minuscule dragonnet. Une scène paisible, familière, et, probablement, à mille lieues de la vie de sa mystérieuse correspondante. Oh, comme Moira aimerait pouvoir simplement l’accueillir chez elle, la faire asseoir au coin du feu et panser les plaies infectées de son âme ! Mais c’est bien entendu impossible. Elle a pour seul outil quelques traits d’encre sur une feuille de papier et ce rôle de conseillère (ou confidente) qui lui a été ostensiblement refusé. Et pourtant… pourtant, l’inconnue lui a répondu. Avec colère, certainement, en cherchant à la blesser, peut-être, mais elle a répondu. Même une correspondance colérique reste une correspondance, un lien, une relation. Si tout ce que Moira peut lui offrir pour le moment est un exutoire pour sa colère, ainsi soit-il. La colère est le dernier cri de détresse de ceux qu’on n’entend pas, alors à Moira de l’entendre. Avec l’espoir qu’un jour la colère cède la place à autre chose. Car, si les fins heureuses n’existent pas, le bonheur, lui, est bien réel.
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