Tu ne célébrais plus la Saint-Valentin. Oh, si pour certains, il s’agissait d’une simple fête commerciale où l’on s’échangeait des chocolats et des lettres, si certains n’adhéraient pas particulièrement à ladite fête de l’amour, tu l’avais jadis déjà célébrée. Tu disais que tu n’avais pas le temps pour de telles conneries, mais entre toi et moi, Lestat, on sait tous les deux que tu essaies encore de supprimer des sentiments et des souvenirs.
Te souviens-tu ? Tu devais avoir à peine vingt ans. Pendant qu’Aaron roucoulait avec une fille de son université, Gregory et toi aviez passé la soirée du 14 février ensemble. Vous aviez fini dans un restaurant asiatique un peu louche. Dans un coin, il y avait un enfant qui faisait ses devoirs, assis à une table. Le plancher était collant et ça vous avait pris beaucoup de temps avant de vous faire servir. Il tombait des cordes dehors, et tu avais froid, tu te faisais bien petit sous ce fichu hoodie qui était trempé. Alors vous aviez décidé de manger dans ce restaurant, en priant très fort de ne pas souffrir d’un empoisonnement alimentaire. Mais au final, c’était sans doute les meilleurs dumplings que tu avais mangé de toute ta vie, Voltapolis cachait réellement des petites perles familiales. Tu n’avais jamais mangé avec des baguettes, mais Gregory t’avait montré. Tu te faisais maladroit et impatient, tu avais tellement faim. Vous aviez ri et passé une bonne soirée. Tu étais jeune et amoureux. C’était lorsque les choses allaient bien. Avant. Avant que tout ne change. Avant que TU ne changes. … Ça fait mal, non ? D'accepter que ce ne sera plus jamais pareil. Tu détestais la Saint-Valentin. Et ce restaurant, tu le détestais aussi. Et tu détestais Voltapolis encore plus, ainsi que tous les souvenirs qu’elle englobait.
Tu regardais la neige doucement tomber au-travers de l’épaisse fenêtre qui te gardait pourtant au chaud. Les grands froids de Windoria se calmaient pour laisser place à un hiver plus doux; une neige beaucoup plus plaisante esthétiquement et plus agréable. Certes, il faisait encore froid, mais c’était beaucoup moins pire depuis quelques jours. Alors que tu te perdais dans tes mauvais souvenirs qui revenaient toujours te hanter en ce fameux jour de la Saint-Valentin, tu venais appuyer ton front contre la fenêtre. Peut-être que le froid te ramènerait à toi-même ? Ça faisait déjà des années que Gregory n’était plus dans ta vie. Tu étais passé à autre chose; la preuve, ta partenaire en cette fameuse journée de l’amour n’était nulle autre que ton actuelle conjointe, Madelyn Lodge. Celle avec qui tu avais passé d’interminables vacances en motion de montagnes russes. Tout ne pouvait pas être parfait, mais tu avais hâte de retourner au travail. Tu espérais seulement que le casino n’était pas trop désordonné. Ou en feu. Ou explosé. Ou toutes ces réponses. Tu espérais que tu avais fait le bon choix en laissant la gestion à Tyson, justement. Et que tes employés n’étaient pas trop paumés, non plus. Bref.
Tu gardais une surprise pour Madelyn en cette dernière semaine qui marquait vos vacances au chalet des Lodge en Windoria. Tu avais pilé sur ton orgueil et sur tes phobies pour offrir un cadeau qui allait faire plaisir à ta douce; nulle autre qu’un Pokémon sur lequel elle avait les yeux depuis un long moment. C’était un bon entre-deux. Il te dérangeait moins que Rocabot ou Malosse, disons… Même si ça restait un canidé. Le spécimen sur lequel tu avais pu mettre la main était plus petit que les autres, et surtout, il était Alolien et Chromatique. Un petit clin d’œil à ta région d’origine, dans un sens. Ton cadeau était gardé dans une Pokéball customisée de petites pierres précieuses et d’un joli ruban. Tu avais pris soin de la contenir dans une Heal Ball, connaissant l’affection naturelle de Madelyn pour le look de cette Pokéball. Tu n’allais pas lui faire la moitié d’un cadeau, tout de même. Et ce Goupix, tu avais réussi à le trouver grâce à Nohan. Tu avais VRAIMENT mis ton orgueil de côté pour lui faire plaisir. Mais tu savais qu’elle serait contente. Là était le principal objectif.
La journée était à peine commencée, tu ne savais pas trop où Madelyn était passée. Vous aviez tendance à faire ça, lorsque vous étiez saturés; vous preniez du temps chacun pour soi. La façon saine de garder une santé mentale potable, et de ne pas vous entretuer. Vous vous étiez découvert des animosités et des bobos au courant de votre petit séjour… Mais là n’était pas le point, aujourd’hui. Tu voulais surtout te créer de nouveaux souvenirs qui allaient enterrer ceux que tu avais vécus avec Gregory. Parce qu’à tes yeux, c’était comme s’il n’avait pas de meilleur souvenir que celui de la Saint-Valentin de tes dix-neuf ans (bientôt vingt !). Alors autant se défaire de cette stupide désillusion qu’il te laissait et…
Tu entendais le verrou de la porte du chalet cliqueter, que ça attirait ton attention et tu relevais la tête. Oh, Madelyn était déjà revenue de ses petites courses, ou de sa petite escapade ? Weruva gazouillait qu’il approchait doucement l’entrée pour venir s’asseoir au pas, sur le tapis. Les yeux rivés sur la porte en attendant si impatiemment qu’elle s’ouvre.
Dans la vie, rien, absolument rien n’est réellement parfait. Même si tu essaies terriblement fort de rendre les choses aussi blanches comme neige, la perfection n’existe tout simplement pas. Et malheureusement, vos longues vacances en Windoria te l’a fait comprendre. Pas même ton couple n’est parfait Madelyn. Car si vous aviez pour l’habitude de travailler ensemble et d’être… Toujours ensemble, au moins, vous étiez constamment occupés d’une façon ou d’une autre. Mais au chalet? Ce n’était pas la même. Tu n’étais pas des plus douces et agréable 24/7 mais tu en étais consciente et pour préserver votre relation et surtout Lestat, il vous arrivait de prendre du temps chacun pour soit. Et honnêtement? C’était très bien ainsi.
Mais aujourd’hui, c’était différent. Aujourd’hui, tu avais enfin un partenaire stable pour prêter un moindre intérêt à la journée de la St-Valentin. Parce que, vois-tu, avant ta relation avec Lestat, tu n’as jamais connu le réel amour. Avant ta relation avec Lestat, personne ne s’est réellement soucié de toi. Avant ta relation avec Lestat, tu n’as jamais ressentie la moindre chose pour quiconque. Et pourtant? Qu’est-ce que tu l’aimais ton Lestat. Tu donnerais absolument tout rien que pour voir l’ombre d’un sourire caresser son doux visage. Entendre ses éclats de rire résonner au creux de tes oreilles. Voir ses mirettes argentés s’allumer en posant son attention sur toi. Tu l’aimais. Mais qu’est-ce que tu l’aimais.
Et ce, même si tu avais un caractère des plus frustrants à endurer sur une base régulière.
Aujourd’hui, tu t’étais levée bien tôt pour te préparer. Te préparer? Mais à quoi? Oh tu ne prévoyais pas sortir Lestat dans un restaurant douteux en Windoria. C’était le truc le plus cliché. Non, tu voulais prêter une attention toute particulière à ton petit ami. Mais pour ce faire, tu avais encore quelques emplettes à faire. Ce pourquoi, après une bonne douche, tu allais réveiller Chubby Doll et Nugget pour les nourrir vite fait, bien fait, habiller ta Lippouti. Tu n’en oubliais pas un collier pour ta Medhyena, tu ne voulais pas l’exclure. Tu étais consciente de l’inconfort que ta moitié ressentait face à ta petite protégée au poil de blé et pourtant? Elle était d’une douceur exemplaire maiiiis… Tu n’allais tout de même pas ignorer le malaise de ta moitié. Ce pourquoi tu t’empressais d’emmener ton jeune chiot avec toi et Chubby pour mieux laisser Lestat profiter de sa matinée avec Pradouminoupichounette.
Un trousseau de clé emprunté, un moteur de voiture allumé et tu prenais la route vers la ville pour faire tes achats, très, dernières minutes, avec ton blond duo. Heureusement, elles étaient de bonne humeur aujourd’hui, s’en était moins chaotique pour toi. Surtout au moment de passer à la caisse. La facture payée, les achats rangés dans le coffre arrière, un coup d’œil lancé sur ton téléphone et tu jugeais qu’il était assez tard pour rentrer à la maison. Évidemment, tu ne manquais pas un arrêt pour ta boisson froide caféiné choco menthe. T’appellerais-tu réellement Madelyn Lodge sans ton frap chocomenthe? Tu n’en oubliais pas le fameux café noir de ton petit ami. Un choix simple et banal et pourtant? Ça collait si bien à son personnage. De retour au bercail, tu laissais Chubby Doll et Nugget prendre tes quelques achats. Bon, Chubby s’occupait pas mal de tout à vrai dire mais elle trichait en utilisant ses pouvoirs psychiques. Elle avait réalisé, dernièrement, qu’elle pouvait faire léviter les objets. Alors autant se pratiquer, non? Et puis, cela te permettait de tenir ton cabaret à boisson d’une main, tes clés d’une autre, alors que tu ouvrais la porte d’entrée principale du chalet pour tomber nez à nez avec…
« Oh! Coucou Weruva! » Sans réelle surprise, le petit Lixy chromatique de ton albinos t’attendait patiemment, comme chaque fois que tu prenais la porte. Et ce, même lorsque tu sortais qu’un deux minutes pour mettre quelque chose au recyclage ou même à la poubelle. Oui, Madelyn sort ses propres poubelles, choquant, n’est-ce pas?
Mais plutôt que laisser le félin te bondir dessus, tu lui indiquais d’attendre pour te laisser le temps de déposer tes boissons d’abord, retirer ton manteau, ton écharpe et tes bottes, laisser Chubby et Nugget entrer. Bon une avait plus de facilité que l’autre. Nugget trainait tant bien que mal son sac en le tirant dans la neige. Heureusement qu’il ne contenait que quelques légumes. Les dommages étaient moins tristes.
La voie libre et à ton signal, surtout, le jeune félin s’empressait de te bondir dessus. Sans user de ses griffes, vous aviez déjà eu cette conversation à maintes reprises. Le message semblait enfin passer dans sa tête d’air. Et tu le récompensais d’une douce étreinte, tu pressais même ta joue contre sa tête, alors qu’il se pressait affectueusement contre toi, non sans activer son moteur de ronron légendaire.
« Oui, je suis heureuse de te voir aussi.~ » Ce à quoi ta petite Medhyena grognassait en venant s’asseoir à tes pieds, sac en gueule, alors qu’elle remuait lentement la queue. Ça va la jalousie? Tu soupirais doucement, non sans sourire, alors que tu tendais l’autre bras pour prendre ta petite hyène insécure, puis enfin reprendre ton cabaret de transport, ils remettaient ta balance en question les deux en envahissant tes bras. Et enfin, tu parvenais enfin à tourner le coin pour atteindre le salon et le voir, il était là, face à la baie vitré. Ton sourire devint plus grand, alors que tu t’approchais doucement de lui.
« Hey babe! I got you coffee! »
Bon, niveau romantisme, on a vu mieux mais tu n’allais tout de même pas lui hurler ‘joyeuse st-valentin’ à 10h le matin. Vous n’aviez même pas discuter de plan quelconque pour aujourd’hui, alors autant y aller doucement, non? Tu lui tendais son café, alors que toi, tu savourais enfin ton diabète glacée, non sans resserer ta prise sur le petit corps de ta Medhyena qui était un peu trop fière d’être dans tes bras à l’heure actuelle. Ça changeait de Chubby. Qui d’ailleurs, cherchait activement son légendaire gobelet pour faire son intéressante pendant votre conversation de grands.
« Je sais qu’on en a pas vraiment discuté mais je me suis dis que je pourrais cuisiner tes mets préférés pour aujourd’hui? J’ai acheté des fruits aussi pour faire une fondue au chocolat, noir évidemment, tu disais n’en avoir jamais mangé. Alors je me suis dit qu’aujourd’hui serait une bonne excuse? »
Du café ? Du café. Oui. La voix de Madelyn qui faisait écho dans le chalet venait te tirer de tes regrettables songes, tant tu venais détourner doucement les yeux vers elle. Il te fallut un certain temps pour te rendre compte de ce qu’elle avait dit, et tes traits s’adoucirent en maigre sourire.
« Oh. How sweet ~ »
Tu venais te relever de ton siège improvisé pour te diriger vers ta conjointe, glisser doucement un bras contre sa taille et embrasser son front, avant de la libérer de ce vilain gobelet qu’elle avait ramené juste pour toi. Et si tu en prenais une gorgée, ton sourire venait lentement s’agrandir.
« Une petite brûlerie du coin, non ? Il est vachement bon, je te dis. Merci pour ça. »
Tu la regardais tirer son diabète rose glacé alors que tu esquissais un sourire, elle avait fait de sacrées courses, qu’est-ce qu’elle manigançait, ta Madelyn ? Tu haussais un sourcil. Puis elle te dévoilait des plans, et toi, tu ricanais un peu.
« Si tu as envie de faire un pain aux bananes, je t’avouerais que je ne serais pas contre l’idée. »
Oh, ce n’était peut-être pas tout à fait le genre de repas qu’on imaginerait Lestat Burton adorait… Mais tu ADORAIS le pain aux bananes avec passion. Cuisiné par Madelyn ? Ça ne pouvait qu’être pire que délicieux. L’idée même te donnait largement envie, tu devais avouer que tu aimais beaucoup sa cuisine. Ta légère prise de poids, nécessaire d’ailleurs, en disait largement sur ça.
« Et une fondue au chocolat, ça me semble bien aussi… Il y a une première fois à tout, non ? »
Tu haussais légèrement les épaules alors que tu venais alléger les bras de ta conjointe en prenant les sacs de ses courses pour venir les déposer sur le comptoir et te mettre à ranger l’épicerie, en faisant le tri de ce qui était encore frais et ce qui ne l’était plus dans le frigo. Tu remarquais d’ailleurs que la petite Lippouti de ta Madelyn semblait fouiner agressivement au-travers du plus bas tiroir de rangement, probablement à la recherche de son Saint-Graal, aussi reconnu sous le nom de son gobelet pour enfant. Tu le tirais du lave-vaisselle propre, pour venir y verser du lait meumeu chocolaté et lui tendre. Chose à laquelle la petite poupée de glace semblait répondre joyeusement avant de secouer le dit gobelet et aller s’installer devant le plus récent épisode de Mon Petit Ponyta… Bon, au moins, ta folle de Chaglam ne semblait pas trop s’en mêler aujourd’hui, et ça t’allait très bien ainsi. Elle dormait à la fenêtre, où elle prenait son bain de lumière. Pauvre Prada, tu espérais que sa dépression saisonnière ne devrait pas te pousser à acheter une lampe UV lorsque vous retourneriez à Nemerya…
Une fois que toutes tes tâches étaient terminées, tu t’appuyais contre le comptoir pour venir boire lentement ton café. Tu soufflais légèrement. C’était une journée tout ce qui avait de plus tranquille, c’était sans doute mieux ainsi pour ton cerveau surchargé en ce temps de l’année.
« J’ai entendu dire que la Saint-Valentin est une fête très importante pour une certaine mademoiselle Lodge… »
Un petit sourire taquin, le fameux sourire de chat comme on aimait l’appeler, venait caresser le bas de ton visage alors que tu déposais ton café. Et tu déposais ces yeux joueurs contre ta douce moitié.
« Et pour cela, j’ai une précieuse offrande à lui faire ! »
Sur ces dernières paroles, tu venais lui offrir une boite cadeau toute simple, noire avec un ruban argenté. À l’intérieur, sur un doux coussin de velours, se trouvait la fameuse Pokéball contenant ce précieux cadeau qu’uniquement toi pouvait offrir à ta Madelyn. Tu voulais être celui qui lui offre ce Pokémon qu’elle affectionnait tant.
Malgré tes airs d’enfant gâtée et ta personnalité un peu, beaucoup, toxique, on ne peut t’enlever le fait que tu donnes énormément de ta personne au gens que tu apprécies sincèrement. Et justement, ton Lestat se mérite une place de choix dans ton petit cœur brisé par la vie. Tu l’aimes. Ah mais qu’est-ce que tu l’aimes ton Lestat. Tu aimerais tellement qu’il le réalise par moment. Tu aimerais tellement qu’il soit conscient du changement positif qu’il avait apporté à ton existence. Sans lui, qui sait ce que tu serais devenue?
Malgré les paillettes et les belles apparences, tu as grandi tristement Madelyn. Surprotégée et renfermée dans l’ombre de ton frère, problématique selon tes parents, il n’était que nature que tu exploses un jour ou l’autre. Tu as une personnalité forte, difficile à contrôler par moment. Mais tes bons jours deviennent de plus en plus nombreux grâce à ton décoloré que tu surveilles du coin de l’œil. Alors que, comme d’habitude, il t’aide dans les tâches ménagères pour ton plus grand plaisir. D’autant plus qu’il était reconnaissant pour tes petites attentions, ça ne pouvait que te faire sourire, alors que tu sirotais ton diabète liquide, sourire aux lèvres.
« Un pain au banane? Pourquoi pas, j’ai justement gardé les dernières bananes dans l’idée de les utiliser plus tard. ~ »
Si tu savais ta moitié peu friande des desserts à la base, tu connaissais néanmoins la façon pour réveiller sa petite dent sucrée. Et ce fameux pain aux bananes, tu en faisais une affaire personnelle. Ce pourquoi tu commençais déjà à sortir le nécessaire pour t’y intéresser, alors que ta moitié s’occupait aussi parfaitement de Chubby Doll. Tes mirettes baissaient doucement sur ta petite Lippouti qui fixait longuement ton décoloré, ses mirettes azurés suivaient ses moindres fait et gestes. De la libération du Goblet dans le Sauna Portable au versement du Lait de la Vie dans son précieux Gobelet en plastique violacé. Elle en tendait les mains pour récupérer son saint graal, alors que toi? Tu lâchais un léger gloussement de rire. Oh elle l’aimait ton Lestat. Presque autant que tu puisses toi-même l’aimer. Et une fois le gobelet en mains, elle le secouait brièvement avant de porter le bec à ses lèvres et reprendre sa vie au calme. Ainsi, elle ne dérangeait personne, outre le fait qu’elle s’accaparait la télévision du salon. Rien de surprenant en soit cela dit.
« Tu sais que tu es adorable avec Chubby? Merci de prendre soin d’elle comme tu fais Lestat. ~ »
Et si tu venais doucement te glisser derrière lui, l’enlaçant de tes bras pour mieux venir te presser contre son dois, voilà qu’il te prenait de court. La St-Valentin une journée importante pour une certaine Lodge…? Tu en clignais longuement des yeux, comme confuse sur le coup. Comment pouvait-il savoir alors que c’était votre première st-valentin ensemble..? Malgré tout, tu n’étais pas quelqu’un d’ingrat qui prenait tout pour acquis. Choquant, je sais. Mais tu es, malgré tout, sincèrement reconnaissante pour l’attention qu’on te porte. Encore plus lorsque des présents sont en jeu. Toi qui a déjà tout, ça te prend toujours un peu de court qu’on pense à toi malgré tout.
Comme en ce moment, alors que tu souris un peu plus timidement à ton petit ami.
« Lestat, voyons, tu n’as pas à…. »
Une offrande? Tu sentais le rouge te mordre les joues, alors que tu en abaissais lentement les mirettes. Tu te sentais un peu mal avec tes repas maintenant.
… Et s’il te faisait enfin la grande demande…?
…
Tu secouais rapidement la tête pour sortir de tes rêveries, alors qu’il te dévoilait… Une boite..? La fameuse boite noire… Oh. Mais en l’ouvrant, tu y découvrais… Une Heal Ball? Ton sourire devint plus grand encore. Il se souvenait de ce détail?
« Lestat, tu n’aurais pas dû… »
La curiosité était plus forte que l’anxiété, alors que tu prenais délicatement la Pokéball offerte. Ton pouce pressait le bouton central pour lui redonner sa pleine taille. Aux dernières nouvelles, le dernier Pokémon qu’il t’avait offert était ta Lippouti. Ça remontait donc au début de votre relation, l’automne dernier. Et une demi-année plus tard..? Ton souffle s’alourdissait, sans doute l’anticipation? Mais enfin, tu décidais d’ouvrir la ball pour en libérer son contenu. En découvrant le faisceau de lumière blanche, tu comprenais que ce n’était pas ta bague qui t’attendait. Dommage.
… Mais quelle fut ta surprise en posant tes yeux sur… un Goupix?!
« What the…?! »
Ton petit cœur s’emballait à une vitesse folle, alors que tes mirettes se figeait sous cet être d’une blancheur plus que parfaite. Ce même être de blancheur qui baillait longuement, non sans s’étirer de haut en bas, tout en dévoilant élégamment ses six longues queues. Il se secouait doucement avant de s’asseoir face à toi et simplement te fixer. D’un geste lent, tu t’abaissais en sa direction, non sans délicatement tendre ta main vers lui. Cette même main que le jeune Pokémon s’empressait de rencontrer en lui accordant un adorable petit coup de tête. Il en couinait de bien-être, alors que tu craquais en glissant tes mains de part et d’autres de son petit corps de Goupix d’Alola. Si bien que tu le soulevais pour le porter vers toi, l’enlaçant, le serrant, jalousement, contre ton corps.
Le bonheur que tu ressentais en ce moment était… Indescriptible. Tu en tremblais même légèrement sans même le réaliser, alors que tu faisais face à ta moitié. Et ce, alors que le jeune Pokémon se lovait affectueusement contre toi. Réclamant encore et encore ton attention et affection.
« Lestat..! But how?! When?! Je… Tu n’aurais pas dû mon amour. C’est le plus beau jour de ma vie… ! »
Tu regardes larmoyant et tes légers tremblements trahissaient les émotions fortes que tu ressentais en ce moment. Et encore, tu n’avais pas tillé que le Pokémon offert était Chromatique. Tu frôlerais sans doute l’arrêt cardiaque en le réalisant. D’ailleurs, quelqu’un avait remarqué cette mascarade. Elle avait même cessée de boire dans son légendaire gobelet qui gonfler les joues, croiser les bras et vous juger. Très. Très fort. Et ce, alors que toi, tu venais chercher refuge dans les bras de ton petit ami, toujours en conservant ton jeune Goupix contre toi.
« Merci infiniment mon amour. Je t’aime tellement fort Lestat... »
Tes lèvres rencontraient son cou, alors que ton souffle chaud et court tombait doucement contre sa chaire naturellement froide et agréable au toucher.
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