Auguste  venait de passer une grosse partie de la journée à Kishika et dans la campagne aux alentours. Son but ? Trouver et capturer des Pokémons intéressants et si possible, puissants. Maintenant qu’il avait sérieusement commencé à s’attaquer aux arènes Pokémons, il avait besoin de diversifier son équipe car les faiblesses de celle-ci étaient très marquées et lui porteraient sans doute préjudice un jour.

Même s’il ne savait pas réellement quels ajouts il souhaitait faire, se retrouver face à des Pokémons sauvages l’aiderait à prendre sa décision. Pour les captures, il fonctionnait souvent au gré de ses envies. En se levant le matin-même, il s’était dit qu’un type plante ou poison – ou les deux – pourrait être intéressant puisqu’il n’en possédait pas une seul parmi ses douze compagnons. Et pour cela, il s’était rendu dans les champs non loin du village de Kishika. Ce coin fourmillait de Pokémons en tout genre et vu les quelques idées qu’il avait en tête, cet endroit où la forêt d’Erethia semblaient tout indiqué pour trouver son bonheur.

Après plusieurs heures à trouver des Fouinettes et des Roucools, le Pulsar avait finalement déniché quelque chose susceptible de l’intéresser. Un Ninjask. Bon, certes, ce n’était ni un type plante ni un type poison mais depuis qu’Auguste avait échangé Ravana, son Scarabrute, il n’en possédait plus et il devait admettre que cela le restreignait lors de certains combats. Vaincre Roméo avait en grande partie été possible grâce à ce Pokémon et à son avantage face au type Ténèbres, véritable fléau pour son équipe en grande partie composée de types Psy.

C’était sans compter que les Ninjkask étaient horriblement rapides. Non seulement il avait esquivé toutes les attaques lancées par le Braségali d’Auguste mais en plus il avait le culot de ne pas trop s’éloigner afin que le dresseur ait encore l’espoir de pouvoir le capturer. Après plusieurs tentatives, passant à chaque fois d’espoir à désillusion avant de recommencer ce cycle, Auguste abandonne, épuise à force de courir après un Ninjask qui semblait beaucoup s’amuser à le faire tourner en bourrique. Le Pokémon insecte, lui, finit par se lasser et quitta les lieux. Le voilà revenu au point de départ.

Assis dans l’herbe, le jeune homme s’accorda quelques minutes pour reprendre son souffle, crevé d’avoir tant couru derrière une bestiole qui se jouait de lui. Charlie, lui, semblait en pleine forme et son dresseur le laissa se balader un peu pendant que lui tentant de ne pas décéder par terre. Il aimerait avoir l’endurance de ses Pokémons, des fois. Le Braségali revint quelques minutes plus tard, cherchant visiblement à alerter Auguste.

« Tu as trouvé quelque chose ? »

Le Pokémon Feu semblait agité et à en juger par ses piaillements, il cherchait à communiquer quelque chose d’important à Auguste. Ce dernier se demandait bien ce qu’on essayait de lui dire mais dans tous les cas, il n’allait pas attendre ici que la réponse lui tombe entre les mains.

« Montre-moi, je te suis. »

Pas trop vite, par contre. Le Pulsar venait de faire le marathon de Carmin-sur-Mer, il ne fallait pas déconner. Qu’on laisse cet homme respirer ! Il resta néanmoins sur les talons de son compagnons tandis que celui-ci l’emmenait hors de champs, jusqu’à une espèce de petite ferme. Rien d’inhabituel en soi, si ce n’était que la ferme était assaillie par une meute de Medhyéna. Ces Pokémons étant des prédateurs, il n’était pas rare de les voir s’en prendre au bétail si les éleveurs lésinaient un peu sur la sécurité.

« Foutez le camp ! Allez, ouste ! »

Loin de s’emballer, les canidés les plus proches de lui le regardèrent avec défiance tandis que les autres l’ignorèrent avec superbe, préférant garder les yeux sur les Wattouats dont ils comptaient faire leur repas. Dans l’enclos se trouvaient deux personnes, probablement les éleveurs, ainsi qu’un Mastouffe brillant par son inutilité. Ni une ni deux, Auguste enjamba la clôture et prit place aux côtés des deux fermiers. Charlie était avec lui, à peine ralenti par un Medhyéna lui ayant mordu la jambe. Ce dernier avait reçu un formidable coup de pied qui l’avait envoyé valsé de l’autre côté de l’enclos.

« Si vos Pokémons savent se battre, c’est le moment de le montrer. » glissa-t-il au blondinet, « Charlie, disperse-les. »

Ainsi commença une séance de pugilat comme on en voyait rarement. A n’en point douter, le Braségali s’en sortirait sans trop de soucis et si jamais il venait à faillir à sa tâche, le Pulsar avait de quoi le remplacer. Restait à espérer qu’un Wattouat ne finisse pas blessé au cours de cet affrontement.

« Essayez juste de protéger les Wattouat, je m’occupe du reste. »

Auguste avait remarqué au premier coup d’œil que les Pokémons du blondinet n’étaient pas des combattants aguerris. Qu’importe. S’il leur était donné de bonnes directives, ils pouvaient se montrer très utiles dans la situation actuelle. Veiller à ce que les moutons électriques s’en sorte indemnes, par exemple.

Ceci dit, l’autre dresseur n’avait pas eu totalement tort en suggérant de s’occuper du Grahyéna. Les ennemis étaient nombreux et les vaincre tous serait à la fois long et fatigant alors que si leur chef était battu à plate couture, nul doute que cela découragerait les autres à poursuivre leur attaque.

« Charlie, fraye-toi un chemin jusqu’au Grahyéna et vaincs-le. Ne retiens pas tes coups. »

Le Pulsar jeta quand même un regard derrière lui. Le Sapereau et le Rocabot allaient-ils réellement suffira à repousser des adversaires tous plus belliqueux les uns que les autres. Il ne les jugeait pas faible mais lui-même reconnaissait que la tâche avait l’air insurmontable pour seulement deux Pokémons. A tenter de protéger leur dresseur, les Wattouats, l’éleveur et son Mastouffe en même temps, ils risquaient bien d’être débordé de toute part. Mieux valait qu’il leur prête main-forte. Le Ranger glissa une main à sa ceinture et attrapa une de ses Pokéballs.

« Ne vous inquiétez pas pour moi et prenez cela. » répondit-il au jeune homme posté derrière lui avant de faire sortir son Pokémon, « Mephisto, on a besoin de toi ! »

Le Laggron s’étira de tout son long et évalua la situation. Il comprit aussitôt qu’il était là pour combattre et grogna pour montrer qu’il avait saisi qui était l’ennemi. Avoir à combattre une meute de Medhyénas dirigés par un Grahyéna n’arrangeait pas du tout Auguste. En effet, ce dernier s’était spécialisé dans les Pokémons Psy, un type non seulement désavantagés face au type Ténèbres mais surtout incapable de blesser celui-ci. Voilà qui était bien embêtant. Le Pulsar était heureusement un dresseur consciencieux et il avait entraîné d’autres Pokémons afin de posséder une équipe aussi redoutable que polyvalente. C’est pour cette raison qu’il avait appelé Charlie et Mephisto. Il aurait pu envoyer Levia mais il craignait d’endommager l’enclos des Wattouats et de les blesser par la même occasion.

« Reste derrière avec les autres et protège-les. »

L’ordre donné à son Laggron, Auguste put reporter son attention sur son Pokémon qui se trouvait au cœur même du danger. Son Braségali avait l’air de s’en sortir puisque chaque Medhyéna assez fou pour s’approcher trop près de lui – ou pire, qui parvenait à le mordre – recevait un coup de pied qui en aurait découragé plus d’un. Toujours était-il qu’à être ainsi encerclé, le pauvre risquait d’être inutilement blessé.

« Sors-toi de là avec Nitrocharge. Puis saute et utilise Pied Voltige sur leur chef. »

S’entourant de flammes, Charlie fonça en ligne droite pour se dégager de ses tenaces adversaires. Les moins braves d’entre eux reculaient à la simple vue des flammes mais même si la plupart continuaient à se montrer pugnaces, ils ne purent suivre un Pokémon aussi rapide qu’un Braségali. Celui-ci, une fois le champ libre, enchaîna immédiatement en sautant à l’aide de ses puissantes jambes par-dessus le reste de la meute pour aller frapper directement le Grahyéna. Une tactique osée mais qui marcha à la perfection puisque si on en jugeait aux cris de douleurs de la créature sauvage, le coup avait fait mouche. La queue entre les jambes, le Grahyéna disparut dans les bois. Le reste de ses congénères n'allait sans doute pas tarder à le suivre.

« Et vous, ça se passe comment ? Besoin d’un autre coup de pouce ? »

Tout s’était passé sans trop de difficulté. Charlie était un Pokémon compétent lorsqu’il s’agissait de faire valoir ses aptitudes au combat et puisqu’il était avantagé par son type, il parvenait à repousser ou à vaincre les Medhyénas avec aisance. Chaque coup de pied donné par le Braségali, s’il n’avait pas été esquivé, avait mis à mal un importun. Leur chef, le Grahyéna, n’y avait pas échappé. Pied Voltige ayant touché sa cible, le Pokémon fut projeté contre le poteau de la clôture avec tant de force que le Pulsar avait craint de la faire céder.

Il n’en fallut guère plus pour pousser la meute sauvage à s’enfuir. Le chef jappa ses ordres et après quelques grognements et regards défiants, les Pokémons ténèbres se retirèrent. D’aucuns appelleraient cela un repli stratégique mais aux yeux du Pulsar, cela ressemblait à une fuite avec la queue entre les jambes – ou plutôt devrait-il dire avec la queue entre les pattes.

« C’est fini… Ça suffit, Charlie. C’était du bon travail. » dit-il à son Braségali, « Tu n’es pas blessé ? »

L’interrogé piaffa et se frappa la poitrine comme pour signifier que tout allait bien. Malgré tout, son dresseur s’approcha de lui et l’inspecta afin de s’en assurer. Charlie était une créature fière, qu’il cache ses blessures pour ne pas paraître faible n’aurait pas étonné Auguste. C’est pour cette raison qu’il préférait en avoir le cœur net. Il vit quelques morsures sur les jambes de son Pokémons mais à part cela, rien de vraiment sérieux. Cela le soulagea et il put se retourner vers les autres.

« Bien joué à vous aussi. »

Le compliment était autant destiné à Mephisto qu’au blondinet et ses compagnons. Réitérant la procédure, le Ranger se posta à côté de son Laggron et lui fit subir le même examen qu’à son Braségali. Il était indemne et c’était une bonne nouvelle !

« Enchanté, Erik Haydaim. » répondit-il en souriant, « Moi c’est Auguste. »

Il s’appelait donc Erik. Notant cette information dans un coin de sa tête, Auguste se tourna vers le vieil homme et hocha la tête en signe d’assentiment. Il comptait bien l’aider mais pour cela, il fallait faire les choses dans l’ordre. Inutile de lancer des opérations sur tous les fronts en même temps, à moins qu’ils ne souhaitent tout bâcler.

« On va s’occuper de ramener tous les Wattouats dans leur enclos. Cette meute de Pokémons sauvages a l’air de chercher à profiter de l’état de faiblesse de votre Mastouffe. Il va falloir remédier à cela sinon vos petits gars ne seront jamais en sécurité et ce ne sera qu’une question de temps avant de recevoir une autre visite désagréable. »

Le Mastouffe était vieux, cela se voyait, mais il avait aussi de l’expérience dans son domaine. Ce genre de Pokémon était habituellement formé à faire face à des menaces comme celle contrée par Erik et Auguste aujourd’hui. Sans doute s’en serait-il sorti seul s’il n’avait pas été dans un tel état.

« Appelez un médecin. Il faut que quelqu’un s’occupe de votre Pokémon. »

Le ton était doux mais ferme. Le Pulsar, s’il apportait son aide, entendait bien faire cela de la manière la plus efficace possible et pour cela, il était impératif de remettre le Mastouffe sur pieds. Les deux bienfaiteurs ne resteraient pas ici indéfiniment, il fallait par conséquent s’assurer que quelqu’un puisse prendre la relève une fois qu’ils s’en iraient.

« Bien. » conclut-il avant de s’adresser de nouveau à l’autre jeune homme, « Prêt pour retrouver les Wattouats ? »

La répartition des tâches était simple. D’un côté l’éleveur s’occupait de son Mastouffe tout en s’assurant que ce dernier puisse recevoir les soins dont il avait besoin et de l’autre, Erik et Auguste, les deux volontaires du jour, se chargeaient de récupérer tous les Wattouats égarés pour les remettre dans leur enclos.

« Je crains qu’il ne faille miser sur la chance de l’espoir de les récupérer. Sous l’effet de la panique, ils se sont enfuis là où ils le pouvaient… En principe, les Pokémons servant à garder les troupeaux sont capables de les rallier avec leurs aboiements mais vu l’état dans lequel se trouve Mastouffe, je doute qu’il puisse faire cela pour le moment. »

Une fois sur patte, nul doute que le gros chien de berger serait capable de retrouver et ramener tous les Wattouats. Attendre ce moment serait probablement le plus sage à faire mais qui sait combien de Pokémons seraient perdus à tout jamais au cours des prochaines heures ? Entre ceux qui seraient impossible à retrouver et ceux qui auraient la mauvaise surprise de croiser un Medhyena… Non, le Pulsar ne pouvait définitivement pas se résoudra à attendre. S’ils pouvaient en récupérer, même un seul, ils auraient fait une différence et c’était l’important.

« Charlie, tu restes ici. Protège cet endroit jusqu’à ce que nous revenions. » ordonna-t-il à son Braségali.

Ainsi, aucun risque de voir les Pokémons sauvages revenir à l’attaque. Les probabilités étaient faibles, vu la raclée qu’ils venaient de prendre mais dans le doute, mieux valait prévenir que guérir. S’il prenait l’envie à l’un ou l’autre intrépide de revenir pour espérer mettre la patte sur un repas facile, il allait tâter des terribles attaques Combat d’un Braségali.

« Tu penses pouvoir prendre la direction des Champs de tournesol, Erik ? J’en ai vu plusieurs partir par là. Je vais m’occuper de la forêt avec Mephisto. »

Le Laggron grogna en signe d’assentiment. Avec son type Sol, il était le Pokémon idéal pour manipuler des Wattouats qui bien que peu puissants et agressifs, avaient la désagréable habitude d’avoir la toison chargée d’électricité statique. Cela les rendait parfois difficile à toucher sans prendre un coup de jus mais avec Mephisto à ses côtés, Auguste ne s’en faisait pas le moins du monde. Le Ranger sorti tout de même une autre Pokémon et en fit sortir son Dracolosse. Plus grande que les deux autres Pokémons déjà imposants, d’aucuns jugeaient Levia plus intimidante qu’elle ne l’était en réalité.

« Je vais avoir besoin que tu survoles les environs. » dit-il avant de pointer un des Wattouat restant de l’index, « Plusieurs de ces Pokémons se sont échappés. Si tu en trouves, ramène-les ici sans leur faire de mal, d’accord ? »

Levia acquiesça et décolla aussitôt. Les petits moutons électriques ne devraient pas lui poser de problème. Bien. En organisant les choses ainsi, Auguste pensait avoir fait le meilleur choix possible vu la situation. Il restait encore à voir si cela allait produire des résultats. Il l’espérait du fond du cœur en tout cas.

« Séparons-nous. Et fais attention à toi. »

Autant les Wattouats que les Medhyenas pouvaient représenter un danger à leur façon. Erik avait néanmoins deux fidèles Pokémons à ses côtés et en cas de pépin, il ne serait pas sans ressources. Sans attendre, Auguste prit appui sur la barrière de l’enclos et sauta par-dessus avant de prendre la direction de la forêt, Mephisto sur ses talons. Il apercevait déjà Levia revenir vers la ferme, un Wattouat dans les bras. Ça n’avait pas été long avant qu’elle ne débusque le premier !

Erik devrait s'en sortir. C'est du moins ce que s'était dit le Pulsar et, convaincu que l'autre homme ne courait pas un grand danger, il s'était lancé vers la forêt. Il avait son Laggron avec lui et de ce fait, il ne craignait pas grand-chose non plus. Les Medhyenas risquaient de le regrettait s'ils venaient l'importuner.

« Préviens-moi si tu vois un Wattouat. »

Il n'avait pas des yeux partout et il n'était pas impossible qu'il en rate quelques-uns. Ces Pokémons étaient si petits qu'ils pourraient se dissimuler dans un buisson, mieux valait rester attentif. Par chance, les fuyards n'avaient pas été très loin. Ils n'avaient probablement jamais quitté la ferme de leur vie et une fois passé la panique de voir des prédateurs, ils s'étaient arrêtés car ils ne savaient plus où aller. Se retrouver en terrain inconnu devait être perturbant pour eux...

Cela permit en tout cas de les retrouver sans difficulté. Mieux encore, certains reconnaissaient Auguste comme étant l'homme les ayant défendus dans l'enclos et accouraient vers lui avant de sautiller joyeusement pour lui faire sa fête. Autant dire que cela lui facilitait la tâche ! D'autres étaient un peu plus récalcitrant car ils se montraient méfiants et par conséquents un peu plus agressif lorsque le Ranger s'approchait d'eux. Pour ceux-là, il avait Mephisto. Grâce à son type Sol, le Laggron pouvait les attraper et les transportant sans le moindre risque d’électrocution. Les attaques Eclair – ridicules, il fallait le dire – des Wattouats n'avaient aucun effet sur lui.

L'opération de récupération se déroula sans incidents majeurs. La plupart des Wattouats retrouvés étaient sains et saufs, suivant docilement le Pulsar jusqu'à la ferme d'où ils s'étaient échappés. Les fortes têtes quant à elles étaient encadrées par Mephisto, ce dernier n'hésitant pas à les traîner en leur tenant une patte s'ils faisaient les têtes de mule. Il y avait bien eu une rencontre avec un groupe de Medhyenas mais ceux-ci avaient vite été mis en déroute. Après la défaite sévère qu'ils venaient de subit pour ensuite s'éparpiller partout dans la panique la plus totale, recroiser le dresseur leur ayant fichu une raclée ne les motivait pas à se battre. Il n'avait fallu qu'une seule et unique attaque de la part du Laggron pour les intimider. Ils avaient décampé la queue entre les jambes et c'était tant mieux. Auguste avait d'autres chats à fouetter pour le moment. Il s'estima heureux de n'avoir retrouvé personne encerclé par les Pokémons sauvages. Le fermier avait déjà assez de souci comme ça, tant mieux si Auguste pouvait éviter de lui annoncer d'autres mauvaises nouvelles.

« Ça nous en fait combien, là ? Huit ? » se demanda-t-il à voix haute une fois le rapatriement effectué, « Plus ceux ramenés par Levia et ceux que retrouvera Erik. On s'en sort pas trop mal ! »

Il faudrait demander au fermier le compte exact mais il était évident qu'il allait en manquer un ou deux. C'est pour cela qu'il avait envoyé son Dracolosse. Depuis les cieux, elle était en mesure de voir ce qui échappait à son dresseur. D'ailleurs, en parlant du loup, voilà Levia qui revenait, seule. Loin d'être du genre paresseuse, Auguste savait que si elle revenait les mains vides c'était parce qu'il n'y avait plus rien à trouver.

« Bon travail. J'ai encore besoin de toi : pars vers les chez pour t'assurer que tout va bien du côté d'Erik, le garçon qui était avec nous tout à l'heure. Assiste-le si besoin. »

Il avait terminé sa phrase en indiquant d'un geste de la main la direction des champs en question. Le Ranger avait pu mettre la main sur la plupart des Wattouats en un temps record et lorsqu'il était revenu à la ferme, il n'y avait pas de trace du passage du blondinet. Sans doute était-il toujours occupé avec sa propre partie du travail. Levia irait donc leur prêter main-forte si jamais il s'avérait qu'il y avait plus de Pokémons égarés que prévu. Auguste, en attendant, allait l'attendre ici en surveillant que les créatures laineuses n'allaient pas s'enfuir à nouveau.

Auguste s’était assis sur la barrière en bois délimitant l’enclos. Il attendait le retour d’Erik et Levia tout en faisant un brin de conversation avec le vieil éleveur. Quelqu’un était en route pour faire le point sur l’état du Mastouffe et en attendant, aucun des deux hommes n’avait d’autres choix que d’attendre. Gardant un œil attentif sur les Wattouats qui se remettaient de leurs émotions, le Pulsar écouta son vis-à-vis. Ce dernier craignait que l’âge commence à peser sur son Pokémon et qu’il serait peut-être temps pour lui de former la relève. Une sage idée, d’après le Ranger. D’une part cela allègerait la tâche du Mastouffe et dans le futur, il ne se retrouverait pas soudainement sans chiant de berger.

Il fallut un moment pour voir les dernières créatures laineuses revenir, accompagnées par le blondinet. A quelques mètres du sol, Levia volait tranquillement, ne redescendant que pour rattraper l’un ou l’autre Wattouat qui avait la mauvaise idée de s’éloigner du groupe. Auguste les accueillit d’un grand signe de main, content de voir qu’ils avaient tous l’air sain et sauf.

« Je suis content qu’elle vous ait été utile. » répondit-il en flattant le ventre de la Dracolosse qui venait tout juste de se poser à côté de lui.

Il avait vu juste en supposant qu’Erik et ses Pokémons puissent avoir besoin d’aide et il était soulagé d’avoir écouté son intuition. Qui sait comment les choses auraient pu se finir s’il avait dû faire face à la meute avec pour seuls combattants ses compagnons ? Non pas qu’ils étaient faibles mais il fallait avouer que tant que les Pokémons d’Erik n’avaient pas évolués, un Dracolosse restait mieux taillé pour le combat.

« Avec ceux que tu as ramenés, je crois que le compte est bon. »

Il consulta du regard le vieil éleveur, qui approuva du chef, signe que tous ses Wattouats avaient été ramenés à bon port. Un coup de chance ! Vu la manière chaotique dont ils avaient fui les lieux, il n’aurait guère été étonnant d’en voir quelques-uns manquer à l’appel. Ils s’étaient heureusement rassemblés en petits groupes une fois sortis de l’enclos et cela avait facilité la tâche des deux personnes chargées de les retrouver.

« Bon travail, Erik. Je crois qu’on a évité le pire. »

Il y avait mille et un scénarios possibles qui auraient pu arriver s’ils n’avaient pas été dans les parages lors de l’attaque de la ferme. Il était difficile d’imaginer une meilleure fin que celle-ci cependant car sans eux, il n’y aurait eu personne pour tenir tête à la meute de Medhyenas dirigée par un Grahyena fort peu sympathique.

Le vieil homme leur annonça avoir passé un coup de fil à son fils. Ce dernier n’allait pas tarder à arriver ici, à la fois pour laisser un de ses Pokémons surveiller le troupeau jusqu’à ce que le Mastouffe soit de nouveau sur pieds et pour aider dans les quelques réparations qu’il y avait à faire – certaines parties de la clôture avaient souffert de l’attaque. Auguste et Erik furent donc chaleureusement remerciés et invité à prendre un verre pour décompresser à l’intérieur, en attendant l’arrivée du fils de l’éleveur. Ceci fait, le deux jeunes gens prirent congé après avoir accompli leur bonne action du jour et ils se séparèrent, chacun reprenant sa route de son côté.