Lorsqu’il entra dans la banque, Auguste enleva ses gants et les fourra dans ses poches. Aah… Il faisait vraiment moins froid à l’intérieur. En cette période de l’année, il commençait vraiment à faire frisquet dans le nord de Lumiris. Enfin, il fallait avec, cela ne servait à rien de se plaindre.

Sans un mot, il se posta derrière la demoiselle occupée au distributeur. Très grande, elle ne l’avait pas remarqué tant elle était occupée par ses transactions. En attendant, il sortir son portefeuille de sa poche et en retira sa carte bancaire. Alors, il lui fallait vérifier son solde, prendre ses extraits de compte et retirer un peu de liquide au cas où il viendrait à en avoir besoin.

Son attention fut attirée par quelque chose au pied de la jeune femme, une trentaine de centimètres derrière elle. Auguste, bien gentiment, s’accroupit pour ramasser ce qui semblait être un morceau de tissu. Cela s’avéra être un gant et bien évidemment, ce n’était pas le sien.

« Je crois que vous avez fait tomber quelques chose. » dit-il en se relevant, « C’est à vous ? »

Elle finit par se retourner vers lui et il croisa son regard. La surprise lui fit l’effet d’une claque, ses yeux écarquillés en étant une preuve plus parlant que n’importe quel mot.

« Lise ?! »

Elle était si… différente. Pourtant, on ne croisait pas des femmes pareilles tous les jours, d’où le fait qu’il ait pu la replacer aussi vite malgré tous ses changements.

Le Pulsar recula de quelques pas afin d’avoir une vue d’ensemble sur la jeune femme. Outre sa couleur de cheveux qui avait changé beaucoup changé puisqu’elle était auparavant d’un roux flamboyant, elle semblait plus… posée ? Enfin dans tous les cas, il y avait de quoi le faire siffler d’admiration.

« Et ben ça alors… Tu as changé depuis la dernière fois. Ça te va bien, en tout cas. »

Difficile de déterminer si oui ou non c’était mieux car Auguste aimait les deux. C’était différent mais pas désagréable à regarder. Ayant fini d’admirer la demoiselle, il s’approcha de nouveau d’elle et lui fit la bise afin de la saluer correctement.

« J’en oublie mes bonnes manières, pardonne-moi. Je ne vais pas te cacher que j’ai un peu froid aujourd’hui mais je vais bien, merci, et toi ? »

Il lui sourit de manière chaleureuse. Cette journée s’annonçait monotone et sans saveur, recroiser Lise de manière aussi inattendue lui faisait plaisir.

« Qu’est-ce qui t’amènes à Windoria, sinon ? Tu habites dans le coin ? »

Lise semblait plus froide. Non ce n’était pas le bon mot. Elle avait l’air moins gaie que lors de leur première rencontre. Enfin, avec un temps pareil, Auguste ne reprocherait à personne de ne pas respirer la joie de vivre. Encore que vu la manière dont elle était habillée, il fallait croire que le froid ne la dérangeait pas plus que cela.

« L’adage dit « Pas de nouvelle, bonne nouvelle » mais je comprends ta frustration. » lui répondit-il simplement, avant de sourire à nouveau, « Enfin, je ne crois pas qu’un homme sain d’esprit puisse rester de marbre face à la Lise que je vois aujourd’hui. J’espère que vos différends s’arrangeront. »

Des problèmes de couple, visiblement. Auguste, curieux de nature, se refusait pourtant à fouiner dans ces soucis-là. Tant que Lise n’en parlait pas, il ne se sentait pas le droit de mettre son nez dans des affaires qui, au fond, ne le regardaient pas.

« Imagine que l’idiot en face de toi travaille ici. »

Il pouffa. D’aucuns penseraient qu’il aimait se faire du mal pour faire cela mais heureusement, il en avait bientôt fini. S’il voulait être tout à faire honnête, il préciserait qu’il ne travaillait pas en ville mais bien sur le terrain, dans la neige et le froid mais, préférant garder une part de mystère sur son idiotie, il ne lui révéla pas cela tout de suite.

« Tu te rends chez ton compagnon tout de suite ? » demanda-t-il, l’air de rien.

« Attends. » dit-il avant de tirer de nouveau Lise dans la file.

Bon, il n’y avait personne mais cela ne changeait rien au fait que lui, il avait besoin d’argent. Ayant pris place devant le distributeur dans lequel il avait introduit sa carte, Auguste fit ce qu’il avait à faire tout en écoute la jeune femme lui parler.

« Je n’attendais personne mais je suis vachement content de te revoir. »

Une tentative un peu maladroite de la consoler, elle qui affirmait n’être attendue par personne. Pour être passé par là bien des fois, il se montrait très compatissant avec les soucis relationnel des gens lui étant sympathiques.

« Je paie à peu près tout par carte mais par principe, j’aime avoir un peu de liquide sur moi. » précisa-t-il, « Et non, rien de prévu aujourd’hui. J’ai fini ma journée et je pensais peut-être rentrer sur Nemerya mais maintenant que tu es là… partante pour discuter un peu autour d’un verre ? »

C’est qu’il ne perdait pas son temps, le Pulsar. D’un autre côté, ils n’allaient pas rester éternellement dans cette banque pour s’échanger des nouvelles. Autant se poser dans un endroit plus confortable. Récupérant sa carte et son argent du distributeur, Auguste rangea tout cela dans son portefeuille qu’il glissa alors dans sa poche. Pendant qu’il faisait ses transactions et papotait tranquillement avec Lise, des hommes étaient entrés dans la banque sans qu’il ne leur prête attention jusqu’à ce qu’une voix, douce mais ferme, s’élève du guichet.

« Messieurs, il est interdit d’entrer avec vos Pokémons. Veuillez les faire attendre dehors ou les rappeler dans leur Pokéball. »

« Je pense que même le bar le plus fréquenté de Windoria ne doit pas avoir plus de trois clients en pleine journée. » plaisanta-t-il, « Mais je pense savoir où t’emmener. »

A Nemerya, tous les bars du centre-ville débordaient de monde à toute heure de la journée, il fallait s’écarter un peu plus en périphérie de la ville pour trouver des établissements tranquilles. Windoria, en comparaison, était beaucoup moins peuplée mais cela donnait un charme certain à l’endroit, surtout aux yeux d’Auguste qui préférait les coins paisibles et la campagne. Ce n’était aussi désert qu’il l’avait dit, mais c’était bien moins peuplé que la capitale, pour sûr !

« Je suppose que pour ce qui est d’un endroit calme, la banque ne convient plus. »

Il désigna les trois hommes d’un mouvement de tête. Des problèmes à n’en point douter. Que voulaient-ils ? Le Pulsar n’en avait aucune idée mais ce qui était sûr, c’est qu’ils n’avaient pas l’air commode. Le dresseur commençait à être endurci face à ce genre de situation. Il ne se montrait pas imprudent, loin de là mais il était capable de maintenir la bride à sa peur tout en continuant d’agir de manière logique.

« Tout le monde par terre et vite. Faites ce qu’on vous dit et tout se passera bien. » tonna celui qui semblait être le chef, « Vous allez nous donner vos portefeuilles bien sagement. »

La sempiternelle réplique des braqueurs. On se croirait dans un mauvais film. La suite, où il ordonna à la guichetière de mettre dans un sac tout l’argent qu’elle avait à disposition, n’étonna pas non plus Auguste. Si la prudence voulait que Lise et lui se plient aux demandent des malfrats, le Pulsar se savait capable d’intervenir. Il était Ranger, oui ou non ? Ils n’avaient pas choisi le bon jour pour braquer une banque.

« Chrom, Lucina, à vous. »

C’étaient les deux Pokémons susceptibles de régler cette situation sans détruire la moitié de la banque en même temps. Ayant vu que Lise elle-même avait une Pokéball en main, il ne tenta pas de se mettre devant elle pour la protéger. Elle savait ce qu’elle faisait et l’homme la savait capable de gérer le Ursaring seule.

« Vous êtes sûrs de vous ? Rappelez vos Pokémons et partez d’ici. Non ? Ok. »

Pas un mot de plus ne fut nécessaire pour que les deux Pokémons Psy se lancent dans la mélée. Oui les deux adversaires étaient de type ténèbres mais leur dresseur ne s’inquiétait pas pour cela. Ses compagnons étaient entraînés pour vaincre des champions d’arènes, ce n’étaient pas deux brutes qui allaient les faire flancher.

Sitôt qu’il vit Lise appeler son Blizzaroi, le Pulsar sut qu’il n’avait vraiment pas à s’inquiéter pour elle. Elle n’était pas une princesse ayant besoin d’être sauvée et tant mieux, cela lui permettait de pouvoir se concentrer sur ses propres adversaires. Scalproie et Grotadmorv d’Alola. Hm. Il allait falloir ruser.

« Utilisez Reflet tous les deux. »

De par leur type psy, Chrom et Lucina se retrouveraient en très mauvaises postures s’ils se faisaient toucher par leur adversaire. De plus, Scalproie était une double menace pour Gardevoir. En remplissant l’endroit d’image rémanente, ils s’assuraient une plus grande probabilité de victoire.

« Close Combat sur le Scalproie. Lucina, Tonnerre. »

Touché par cette redoutable attaque physique puis par l’éclair lancé par le deuxième Pokémon, le Pokémon du malfrat n’eut même pas la chance de réagir et s’étala par terre. Un de moins. Immédiatement, ses deux Pokémons s’étaient retourné vers le Grotadmorv d’Alola, seul ennemi encore debout. Ce dernier et son dresseur furent bien plus prompts à réagir puisque l’ordre de lancer un Direct Toxik fut donné. Moins bête que le premier braqueur, le deuxième avait spécifiquement demandé de viser le Gardevoir. Son type fée ne la mettait pas en position de force mais là encore, Auguste ne s’inquiétait pas le moins du moins. Chrom et Lucina avaient l’habitude de travailler en duo et même lorsqu’ils étaient encore des Tarsals sauvages, ils vivaient à deux. Ainsi, le Gallame n’eut même pas besoin de recevoir de directive pour encaisser le coup à la place du Gardevoir. Ses défenses affaiblies par Close Combat, il grimaça.

« Vibra-Soin sur Chrom ! Toi, utilise Séisme. »

Face au Grotadmorv, Lucina n’était pas une menace offensive très importante. Elle servirait donc de support, notamment en soignant le Gallame qui, une fois sa douleur apaisée, lança une attaque Séisme. Le sol trembla et l’ennemi souffrit grandement mais ce n’était pas fini.

« Enchaînez avec Close Combat et Pouvoir Lunaire. »

Ce fut le coup de grâce pour le Grotadmorv d’Alola. Il s’affaissa et ne réagit plus, il était K.O. Parfait, mais ce n’était pas le moment de se réjouir. Pas encore.

« Choc mental sur les dresseurs. »

L’ordre pouvait paraitre cruel mais pour avoir déjà expérimenté cela auparavant, un humain normal était simplement mis hors d’état de nuire pendant un bon moment et il se réveillait avec une migraine. Ici, les deux hommes tombèrent à genoux, l’un d’eux saignant même du nez. Maintenant c’était fini. Ils ne pourraient désormais plus s’enfuir ou envoyer d’autres Pokémons au combat. D’ailleurs, en parlant de Pokémon : Auguste se rapprocha des corps inconscients des deux malfrats et s’empara de leur Pokéball pour y rappeler le Scalproie et le Grotadmorv d’Alola qu’il déposa sur le comptoir du guichet.

« Appelez la police et gardez ça jusqu’à leur arrivée. »

En situation de danger, le Pulsar était différent. Moins tenté par l’idée de faire le pitre, il devenait quelqu’un de très sérieux et surtout, quelqu’un sur qui on pouvait compter. Enfin, maintenant que tout était terminé, rien ne l’empêcha de décrocher un immense sourire à Lise, en plus de lever un pouce en signe d’approbation.

« T’as géré ! »

Elle était accompagnée d’un Blizzaroi capable de Méga Evoluer, aucun doute sur le fait que ce soit celui capturé à Kishika lors de leur rencontre. A la fois curieux et impressionné, Auguste s’approcha de lui. S’il l’avait vu plus tôt, il n’avait cependant pas eu l’occasion de venir admirer le Pokémon Glace de plus près puisque tout le monde était occupé avec les malfaiteurs.

« Ooh mais regarde ça. Blizzi, tu es devenu sacrément grand, dis donc ! » souffla-t-il, des étoiles dans les yeux avant de se retourner vers Lise, « Tu n’es pas blessée, tout va bien ? »

Elle semblait en pleine forme mais par principe, ça ne coûtait rien de demander.

La menace ayant été rapidement et proprement éliminée, la situation était désormais sous contrôle. Tandis que Lise s’occupait de s’emparer de la Pokéball du dernier braqueur, le Pulsar s’approcha de ses deux Pokémons et leur caressa vigoureusement la tête.

« Bien joué, vous deux. »

Ils avaient fait du bon travail. Loin d’être les Pokémons les plus puissants de son équipe, ils étaient sans doute parmi les plus qualifiés pour s’occuper de ce genre de problème. Là où Métalosse devait se montrer prudent dans chacun de ses mouvements afin de ne pas trop amocher l’endroit, eux pouvaient y aller le cœur léger. Des applaudissements timides mais sincères montèrent des quelques clients présents dans la banque, ceux-ci réalisant à peine que le calme était déjà revenu.

« Je ne peux rien te cacher, surtout que je t’ai déjà montré mon Sepiatroce. Tu as vu juste, j’ai principalement des Pokémons Psy. »

Il en avait d’autres, beaucoup d’autres, mais ce n’était pas le sujet du jour. Se spécialiser dans un type était une bonne chose mais pour lui qui tentait de décrocher les badges d’arène, il avait besoin d’un peu plus de diversité dans son équipe.

« Ne compte pas sur moi pour te laisser Lucina, par contre. » plaisanta-t-il, « Mais je peux t’indiquer où j’ai trouvé des Tarsals. »

Un coup d’œil à la guichetière indiqua à Auguste qu’elle avait déjà appelé la police. Parfait. Une fois qu’ils seraient ici, les criminels seraient pris en charge par les autorités compétentes. Une bonne chose de faite.

« C’est incroyable qu’elle ait éclos si vite. » souffla-t-il en caressant le Pokémon derrière les oreilles

Evoluer en étant aussi jeune n’était pas commun mais Auguste supposa que son interlocutrice s’en réjouissait. Une Nymphali s’intégrait parfaitement dans son équipe composée majoritairement de Pokémons Fée.

« Pour les œufs, je me demande moi-même quand je vais en retrouver un. Ils ont toujours été copains comme Groret mais je dois dire qu’ils ont le sang chaud depuis qu’ils ont atteint leur forme finale. »

Ils n’avaient pas évolué depuis très longtemps et, de manière plutôt drôle, ils étaient devenus des Kirlia en même temps. Le temps pour Auguste de trouver une Pierre Aube pour que Chrom devienne un Gallame et Lucina devenait un Gardevoir peu après. Ils faisaient vraiment la paire, ces deux-là.

« Je penserai à toi si je trouve un œuf, promis. En attendant, si tu passes par la Route 3, n’hésite pas à jeter un œil, c’est là-bas que je les ai capturés tous les deux. »

Après, vu à quel point elle semblait peu apprécier le froid, le Pulsar doutait qu’elle aille affronter la nature pour trouver un Tarsal. Il alla s’asseoir sur un des rares bancs installés dans la banque, en frotta la surface à l’aide de sa manche pour en retirer les éclats de verre et invita Lisa à s’asseoir avec lui.

« On risque d’en avoir pour un moment. S’assurer que ces trois-là ne bougent pas jusqu’à l’arrivée de la police et leur expliquer ce qu’il s’est passé… Notre verre devra attendre un peu, je crois. »

Lise parut hésiter un moment mais vint quand même s’asseoir auprès d’Auguste. Il n’y avait en principe par trop de risque qu’elle déchire sa jupe où s’entaille une cuisse mais il comprenait sa méfiance. Sa Nymphali la rejoignit aussitôt mais semblait plus intéressée par le Pulsar que par sa maîtresse. Devant tant d’insistance, il céda et la laissa s’installer sur ses genoux.

« Je ne vais pas me plaindre qu’on veuille me réchauffer les jambes. » dit-il en caressant distraitement la tête du Pokémon.

Certes il aurait préféré que ce soit Lise qui s’y asseye mais chut, ce n’était pas le genre de chose que l’on formulait à voix haute. Cette dernière semblait d’ailleurs mourir de froid, à en juger par la manière donc elle frissonnait et se frottait les bras.

« Tu n’as pas l’air habillée pour affronter les températures extérieures, en plus. Prends ma veste, tu me la rendras après. »

Se débarrassant de son haut épais, il le tendit à Lise pour qu’elle se couvre un peu. Mieux valait qu’elle ne tombe pas bêtement malade parce que des hurluberlus avaient décidés de casser des vitres.

« Je pense ouvrir une arène, oui. Mais pas tout de suite, il me manque encore un badge pour prétendre à devenir Champion d’arène. Et toi ? Tous ces Pokémons fée, c’est juste pour les concours où tu envisages aussi de te faire un nom dans le domaine des combats Pokémons ? »

Elle était déjà connue en tant que coordinatrice et après avoir vu son Blizzaroi en action, nul doute qu’elle n’avait pas à pâlir de ses compétences de dresseuse.

Privé de sa veste, Auguste ne mourait pas de froid pour autant. Il lui restait toujours un pull épais. Habitué à des sorties dans le froid, où il restait parfois une journée complète, le Pulsar avait pris l’habitude de s’habiller en conséquence lorsqu’il se trouvait dans la région – surtout en cette période de l’année. Néanmoins, il ne repoussa pas Lise lorsqu’elle s’approcha.

« Ah, toi aussi il te manque un badge ? » demanda-t-il, amusé par la coïncidence, « En plus, figure-toi que Roméo était le premier champion que j’ai affronté. Sacré combat. Aucun de mes Pokémons n’avait évolué, à ce moment-là, je ne sais toujours pas comment on a fait pour sortir victorieux de ce combat. Tout ce que je peux te dire, c’est qu’il possède un Amphinobi et un Zoroark. »

Cela faisait remonter des souvenirs. A l’époque il pensait être prêt et même s’il avait fini par gagner, jamais une victoire n’avait eu un goût aussi amer. Une grosse remise en question sur ses méthodes d’entraînement avait suivi et depuis, il se préparait bien mieux avant d’aller affronter les Champions d’arène. Pour preuve, il n’avait fait qu’une bouchée de Naïa.

« Quant aux concours, le problème n’est pas l’envie, c’est surtout que pour le moment je n’ai pas le temps de me concentrer là-dessus. L’idée me tente mais je tiens à être prêt et actuellement, mon boulot me prend beaucoup de temps et lors de mon temps libre, j’ai tendance à privilégier les entraînements pour le combat. J’espère que tu viendras me voir pour mon premier concours. »

Il marqua une pause, se demandant s’il pouvait continuer à parler. Il ne voulait surtout pas ennuyer la jeune femme avec ses doutes de débutants mais bon, maintenant qu’il était lancé…

« Puis, je sais que la plupart de mes Pokémons ne sont pas considérés comme « gracieux » ou « beaux » par la plupart des gens. J’ai Chrom et Lucina désormais mais à part eux et mon Goupelin, je ne suis pas certain d’avoir des Pokémons prédisposés à participer à des concours. »

Sans surprise, Lise se montrait très bavarde lorsqu’on abordait les concours. C’était son domaine de prédilection après tout. La passion vibrant dans sa voix fit sourire Auguste. C’était toujours merveilleux d’écouter quelqu’un parler de ce qu’il aimait, de l’entendre donner des conseils sur le sujet et surtout, de ne pas prendre de haut les débutants.

« Par principe, j’évite d’utiliser des Pokémons avec lesquels je ne suis pas à l’aise. Un Pokémon indiscipliné ou capturé depuis peu se montre parfois… difficile à utiliser en combat. Donc je suppose que je peux utiliser les mêmes Pokémons pour les combats que pour les concours. »

Lise avait su trouver les mots pour le remotiver et déjà, il essayait de voir lesquels de ses compagnons seraient susceptibles de participer à un concours.

« Mais je pense vraiment que Lucina, avec un peu plus d’entraînement, serait la plus appropriée pour ce genre de prestation. Ma Goupelin aussi ne manque pas de charme. »

En faisant l’inventaire de tous ses Pkémons, le Pulsar considéra l’option d’utiliser son Staross, ce dernier possédant des capacités très jolies à voir lorsqu’elles étaient utilisées pour autre chose que pour vaincre un adversaire. Enfin, ce genre de décision était impossible à arrêter sur le moment. Il aurait besoin d’y réfléchir et il ferait cela une autre fois car pour l’instant, il était occupé avec une charmante demoiselle.

« Merci de tes conseils en tout cas, tu as apaisé bon nombre de mes appréhensions. » avoua-t-il sur le ton de la confidence, « Oh, ne serait-ce pas des sirènes de police que j’entends ? »

Chrom et Lucina avaient eux aussi relevé la tête. Depuis tout à l’heure, ils gardaient un œil sur les malfrats toujours inconscients au cas où l’un deux viendrait à se réveiller. Ainsi, ils ne pourraient pas s’enfuir.

« J’espère qu’ils ne nous retiendront pas longtemps. »

« Ils sont à moi. » répondit Auguste au policier avant de rappeler ses Pokémons dans leurs Pokéballs.

Les agents des forces de l’ordre se séparèrent et chaque s’affaire à faire son travail. Les deux compères se virent confrontés à un vieil homme qui semblait avoir plusieurs décennies de carrière à son actif. Celui-ci leur demanda leur version des faits. En citoyen modèle, le Pulsar s’y plia sans broncher mais s’il était pressé d’être ailleurs. Il commençait à avoir l’habitude de traiter avec la police après avoir arrêté un crime. Il ne cherchait jamais les embrouilles et pourtant il s’y retrouvait toujours confronté. Il donna ainsi son nom, son prénom et exposa la manière dont les choses s’étaient passées.

« On venait simplement retirer de l’argent au distributeur. Ces trois hommes sont rentrés avec leur Pokémon et la guichetière leur a demandé de les faire sortir. Ils ont refusés et ont menacés tous les clients en demandant qu’ils leur remettent leur portefeuille ainsi que tout objet de valeur. Les braqueurs n’avaient pas l’air vraiment préparés, du coup on s’est dit qu’on pouvait s’en charger. »

C’était grosso modo ce qu’il s’était passé. Les braqueurs en herbe étaient inexpérimentés, cela s’était vu dans chacune de leurs actions sans quoi Auguste n’aurait pas agi de la sorte. Si la sécurité des autres clients avait été en danger, il aurait gentiment donné ses effets personnels sans faire de grabuge. Parfois, en essayant d’aider, on ne faisait qu’empirer la situation.

« J’ai remis les Pokéballs qui leur appartenait au guichet, elle a dû les rendre à votre collègue. Pour ce qui est de leur état, l’un est endormi, les deux autres sont inconscients. Ils ont été secoués et risquent de se réveiller avec une migraine voire quelques saignements de nez. » ajouta-t-il avant de se tourner vers Lise, « C’est à peu près tout, je crois. J’oublie quelque chose ? »

Le policier avait hoché la tête plusieurs fois au cours du témoignage d’Auguste, tout en notant consciencieusement ce qu’il entendait. Le Pulsar n’avait absolument rien contre les forces de l’ordre mais après avoir été retenu par celles-ci après les incidents de la forêt et de l’académie afin de recueillir sa version des faits, il serait très heureux que tout ceci ne lui fasse pas perdre deux heures.

« Passez une bonne journée. » dit-il poliment à l’agent lorsqu’il celui-ci signifia en avoir fini.

Cela avait pris quelques minutes, rien de plus. Court et concis. Il ne pouvait pas rêver mieux et la satisfaction se lisait sur son visage. Lise rappela aussitôt sa Nymphali à ses côtés. Elle aussi semblait pressée de partir d’ici.

« Non, j’en ai fini. Allons-y avant que les journalistes locaux n’aient vent de cette histoire. On se passera bien d’interviews aujourd’hui. »

Il décocha un clin d’œil complice à la coordinatrice et se leva avant de s’étirer. Ceci fait, il tendit une main jusqu’à la poche de sa veste – portée par Lise – et en retira sa paire de gants. Son pull épais le protègerait du froid mais s’il pouvait éviter de perdre ses doigts à cause du gel, cela lui convenait aussi.

« Il y a un petit café pas très loin d’ici. Le patron est un ami à moi et il n’y a presque jamais personne, on y sera tranquille ou alors, si tu as un petit creux, il y a le « Plaisir Gourmand » à deux pas. C’est principalement des crêpes, des gaufres et des pâtisseries mais crois-moi, ça en vaut le détour. Qu’est-ce que tu préfères ? »