Elle s’arrêta dans sa marche quelques instants, Arès semblait fatigué depuis deux ou trois jours, elle s’était d’ailleurs promis de l’emmener dans un centre pokémon en encore chez un éleveur/soigneur pokémon pour lui faire passer un petit check up ou bilan de santé complet si vous préférez. A vrai dire, elle aurait bien aimé le faire avant de partir, mais le voyage était déjà décidé depuis quelques semaines et Arès avait refusé de reporter le séjour. C’est que ce vaillant ponyta pouvait être vraiment têtu mine de rien. Elle faisait relativement attention à économiser les forces de son pokémon en attendant.
Ils se firent bien vite surprendre par la pluie cependant et elle n’eut pas d’autre choix que d’accélérer la cadence de marche sous les directives d’Arès. Avait-elle déjà dit qu’il était vraiment têtu quand il s’y mettait ? Le reste se passa plutôt vite. Elle eut à peine le temps d’émettre un léger cri aigu de frayeur qu’Arès se retrouvait étendu par terre. Arès venait de s’effondrer, littéralement. Une bouffée de panique monta en elle, lui donnant l’impression d’avoir la gorge enserrée, une énorme pierre ayant soudainement décidé d’y élire domicile. Elle se laissa tomber à genou près de lui. Elle osa à peine frôler le côté de sa tête avec ses doigts.
Elle avait peur. Qu’est-ce qu’elle pourrait bien faire si Arès venait à disparaître. Si ça arrivait alors…elle se retrouverait seule, à nouveau. Juste comme elle l’avait été dans son enfance. Parce que Arès avait été le seul à rester avec elle, peu importe ce qu’il se passait. Contre vent et marré même.
Est-ce qu’elle l’avait négligé ? Est-ce que c’était de sa faute ? Elle aurait dû insister pour qu’il effectue cette saleté de bilan de santé. Elle était responsable de lui, c’était son rôle de prendre soin de sa santé et de veiller à ce qu’il ne lui arrive rien. Elle se sentait tellement…coupable. La crinière tellement flamboyante de son compagnon donnait maintenant l’impression de pouvoir s’éteindre. Le flamboiement paraissait trop faible comme pour indiquer l’état de santé faible du ponyta. Elle se gifla mentalement, il fallait qu’elle se ressaisissent, elle s’auto flagellerait plus tard. Elle regarda frénétiquement autour d’elle, les larmes aux yeux menaçant de déborder et de se mélanger à la pluie. Son regard se posa sur d’étranges lueurs d’orées. Rien de plus ou de moins que le regard d’un homme. Un regard d’un doré envoutant, un de ceux qui lui faisait penser à une lueur d’espoir.