"Tu dois apprendre à contrôler cette nouvelle force"... C'est mots pour mots ce qu'avait dit Tom...
D'après mon dresseur, mon ami, c'était ça la prochaine étape - et même la dernière d'ailleurs - avant que nous puissions enfin nous lancer dans les matchs d'arène qui impliquaient notre présence ici mais, pour être honnête je ne vois pas bien par où je pouvais commencer...
Il était plus qu'évident que, depuis que nous avions débarqué de Sinnoh il y a de cela quelques mois ma puissance, ma rapidité ou même mon endurance n'avaient cessé de se développer mais aujourd'hui lui comme moi avions l'impression d'être dans une sorte d'impasse. Bien entendu nous étions six à présent, six pokémons, et Tom ne pouvait plus passer autant de temps à m'entrainer en solo mais même sans ça ça faisait un certain temps que nous n'avions pas constaté de progrès notable dans mon évolution... Bien sûr j'étais parfaitement à l'aise avec moi même, avec ms forces et mes faiblesses mais l'idée de me sentir bloquée alors que je n'avais même pas encore évoluée en Lockpin ne me convenait pas pour autant.

C'est pour que nous prenions tous un peu de distance avec tout ça, Ptéra, Spectrum, Métang, Riolu et moi que Tom nous avait envoyé ici, ce qui lui laissait en plus un peu de temps à passer en tête ) tête avec le dernier de nos compagnons de voyage. Si pour les autres ce n'était rien de plus que des vacances, pour moi j'avais cette phrase qui continuait encore et encore de me tourner en tête : il fallait que je profite de ce temps là pour me remettre en question...
J'avais donc trouvé un endroit idéal où m'isoler : un promontoire rocheux à l'accès escarpé et dont le sommet se trouvait à une dizaine de mètres du plancher des Ecrémeuhs et qui surplombait un champ de fleurs magnifique qui s’étendait à perte de vue et embaumait tous les environs. Assise au sommet de cette falaise, les pieds pendants dans le vide, j'appréciais la brise qu caressait ma fourrure quand je l'entendis crier...

Je n'eus aucune peine à reconnaitre sa voix mais je baissais tout de même les yeux dans un soupire pour constater que Riolu m'avait bel et bien suivis et qu'il se trouvait là, une dizaine de mètres plus bas à me héler en me faisant de grands signes... Visiblement, il m'avait cueillis tout un bouquet de fleurs sauvages et avait dans l'idée de me rejouer la scène du balcon mais il était bien trop bas et je ne pouvais rien entendre de ce qu'il disait si il ne hurlait pas, brisant d'entrée tout le romantisme qu'il voulait imposer...
Par contre c'est en baissant le regard que je me rendis compte que ce que j'avais pris pour un coin tranquille ne l'était pas vraiment puisque deux autres silhouettes, quadrupèdes celles là, s'approchaient du hurleur qui me faisait encore la cours. Il fallait que je sois un peu prudente, qui sait quelles étaient leurs intentions...

La sérénade que me déclamait que tentait de me déclamer mon compagnon de voyage était loin d'être romantique mais elle avait au moins pour avantage de bien me faire rire. Au début je le faisais répéter parce que avec la combinaison du vent et de la hauteur je n'arrivais pas à saisir tous les mots mais au fil de la conversation  je lui faisais signe de recommencer ses phrases juste pour le taquiner et c'est sur cet entrefaite, alors que je me moquais un petit peu que débarqua une étrange Marie-mêle-tout se pointa derrière moi, elle aussi affublée d'un faire-valoir et qui me parlais d'un ton narquois.
Je me retournais en fronçant les sourcils, me demandant surtout de quoi cette Hélionceau pouvait bien se mêler, mais aussi pourquoi donc est-ce que tout l'univers avait décidé de m'empêcher de me remettre en question !
Elle était suive par un second pokémon à quatre pattes, un Caninos je crois bien, pas sûre parce que je n'en avais jamais vu avant, mais par contre son air blasé je l'avais déjà vu dans le miroir... J'avais l'impression que je pourrai bien m’entendre avec lui si je devais tenter de lier contact avec l'étrange duo de types Feu mais, avant toute chose, je me devais de répondre à l'importune.
_ Pourquoi ? Il t'intéresse ? Si tu veux je te donne des tuyaux, je le connais plutôt pas mal.
Mon ton était étrange, une sorte de savant mélange entre de l’agacement et de l'ironie mais c'était le seul que j'avais en stock pour le moment, contrite de ne pas avoir put profiter du peu de temps libre que j'avais la chance d'avoir et j'entendais déjà les pas de Riolu qui, ne me voyant plus assise au sommet de ma falaise, avait décidé de faire le tour et de grimper jusqu'à notre trio, même si ça lui prendrait sans nul doute un certain temps, que la jeune Hélionceau ait le temps de me répondre.

"Tenir à elle", c'est le moins que l'on pouvait dire en effet...
Riolu état encore en train de monter, il lui faudrait bien une ou deux minutes pour qu'il soit à portée d'oreille ce qui laissait largement le temps à Laporeille de trouver une répartie bien comme il faut ! Que le louveteau tiennes à elle, c'était loin d'être un scoop... Depuis qu'ils s'étaient affrontés l'un l'autre, dès leur première rencontre, le jeune mâle était tombé sous le charme de la force de ma lapine pour ne jamais redescendre de son petit nuage et lui faire la court à chaque fois qu'il en avait l'occasion. Elle par contre restait totalement de marbre ! Ses sentiments n'avaient jamais été réciproques et, pire encore pour le Roméo au rabais, son insistance semblait jouer en sa défaveur...
Sans s'en rendre compte, la petite lionne venait de mettre les pieds dans un plat qu'elle n'imaginais sans doute pas, elle avait même réussis à mettre en défaut la septentrionale répartie de ma première partenaire. Fronçant les sourcils, elle finit tout de même par bafouiller quelque chose :
_ Bien sûr qu'il tient à moi ! On est partenaire... Enfin pendant les combats... Moi aussi je tiens à lui, mais pas comme lui... Pas comme il voudrai...
Il était évident que malgré ce qu'elle voulait rendre, la tenace aux longues oreilles ne voulait pas que la conversation soit si vite étouffée. Caninos avait beau faire preuve de toute la politesse du monde, c'était avec Elea que Laporeille voulait parler et, par sa phrase, elle lui ouvrait le champ libre...
Au moins jusqu'à ce que Riolu ait finis de grimper.