Until the ashes of Eden fall Feat Auguste D'Epernelle
Ça va faire maintenant quelques jours depuis l’attaque de la team Mistral. Tu as pu retrouver ton frère, tu avais d’ailleurs appris que ce dernier avait été impliqué directement dans le conflit, otage de ces tordus. Il t’avait proposé de t’héberger quand tu lui avais dis que tu comptais crécher dans un hôtel, mais tu avais préféré décliner l’invitation. Il a sa vie désormais, sa femme, bientôt un enfant, tu ne voulais pas t’incruster dans ce foyer qu’il avait construit. Il allait bien, il avait refait sa vie, c’est tout ce qui t’importait.
Tu entrais dans l’hôtel au bord de la ville, ton sac de fortune sur le dos. Tu demandais une chambre, récupérant la clé que la standardiste t’avait donné. Tu montais les escaliers d’un pas las, te dirigeant vers ta chambre. Une fois devant la porte, tu insérais la clé dans la serrure, ouvrit la porte puis jeta ton sac sur le lit. Tu soupirais, regardant ton hélionceau que tu venais de faire sortir de ta pokéball. Il venait se coller à toi, se frottant à tes jambes en ronronnant. Tu le prenais dans tes bras avant de sortir sur le balcon. Tu remarquais rapidement que ton balcon était mitoyen avec ton voisin de chambre. Espérant que ce dernier ne soit pas un gros râleur tu déposais ton lionceau à tes pieds pour t’adosser à la rambarde du balcon, sortant un paquet de cigarette de ta poche. Tu n’étais pas une grosse fumeuse, mais par moment quand tu avais besoin de te poser pour réfléchir tu aimais bien tirer sur une barre de nicotine.
Tu jetais un regard sur ton épaule dénudé, toujours bandée. Tu avais été blessé pendant l’attaque, tu avais reçu un bloc de pierre sur ton épaule, la déboitant légèrement. Rien de très grave, mais le médecin t’avait conseillé de ne pas faire de mouvement brusque et de garder ce bandage pendant encore quelques jours. Sur le coup tu avais une belle marque entouré d’un hématome assez foncé, tu ignorais la tête qu’il devait avoir maintenant mais tu ne tenais pas trop à le savoir. Trop plongé dans tes pensées tu fis complètement abstraction des bruits alentour, profitant uniquement de cette brise fraîche nocturne.
Trouver un hôtel avec des chambres disponibles avait été un véritable calvaire. Avec le quartier résidentiel qui avait été évacué pour un temps, tous les habitants avaient à trouver un autre endroit où se loger et si certains ralliaient une autre ville pour se faire héberger par leur famille, d’autres étaient obligés de se diriger vers un hôtel pour avoir un endroit où passer la nuit. Auguste avait passé deux jours chez une amie à Kishika mais, ne souhaitant pas abuser de son hospitalité, avait finalement opté pour une chambre d’hôtel. Beaucoup d’entre eux étaient complets et c’est après plusieurs refus qu’il avait enfin trouvé son bonheur. « Pose ça là-bas. »dit-il en indiquant le mur du fond.
Gallame s’y dirigea, portant deux des nombreuses valises de son dresseur, et les posa à l’endroit voulu. L’avantage d’avoir ce genre de Pokémon, supposa Auguste avec le sourire. Deux voyages avaient été nécessaires pour tout transporter depuis la voiture garée dans la rue et la chambre. Maintenant que c’était fait, il s’allongea en travers du lit normalement prévu pour deux personnes – il n’y avait plus aucune chambre simple de libre – et lâcha un soupir à fendre l’âme. Quel bordel. Ceci dit, il n’était pas mécontent d’être enfin posé. Ces derniers jours avaient été agités. Entre la mauvaise nouvelle concernant Bambi, le départ précipité mais temporaire de chez lui et tous les désagréments qui accompagnaient cela, il avait l’impression de ne pas avoir eu dix minutes pour lui. Au moins, ici, il ne dérangerait personne.
« Repose-toi, Chrom. »dit-il en rappelant son Pokémon dans sa Pokéball.
Il avait saisi une deuxième sphère métallique mais le Pokémon contre lequel il souhaitait l’utiliser n’était subitement plus en vue. Des bruits provenant de sous le lit lui confirmèrent où il s’était caché.
« C’est bon Val’, tu peux rester dehors. Tant que tu restes sage. » Il n’avait pas envie de se battre avec la Laporeille. La journée avait été trop longue pour ça et le Pokémon avait compris que s’il voulait passer du temps hors de sa Pokéball, il avait tout intérêt à se plier aux instructions de son dresseur. Auguste n’était pas spécialement strict avec ses Pokémons mais lorsqu’il donnait un ordre, il entendait qu’on le suive. Si tous les autres avaient acceptés cela, Valkyrie finirait par s’y faire également.
Elle s’était assise sur le lit, après avoir un peu sauté sur le matelas jusqu’à se rendre compte qu’elle dérangeait le Champion. Ce dernier lui grattouilla affectueusement la tête. Il jeta un coup d’œil vers l’extérieur et constata à travers les rideaux qu’il y avait un balcon. Eh. Il n’avait pas vu cela sur la description de la chambre. D’un autre côté, ce n’était pas un facteur décisif pour lui et il était probable qu’il n’y ait juste pas fait attention. Valkyrie fut par contre intéressée par le balcon en question. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle se mit à gratter comme une dératée sur la baie vitrée. « Val’, je te jure que si tu sautes du balcon pour aller où que ce soit, ça va aller mal. »
Elle lui avait déjà fait le coup une fois et il s’en passerait volontiers. Qu’elle aille prendre l’air si elle voulait mais interdiction de s’éloigner. La Laporeille couina, autant en signe d’assentiment que pour supplier Auguste de la laisser accéder au balcon. Il y a de cela quelques semaines, il aurait refusé net mais elle avait eu un comportement correct ces derniers jours et elle méritait bien un peu de confiance de la part du Pulsar. Surtout ce que ces derniers temps, leur vie était pas mal mouvementée. « D’accord, d’accord. » concéda-t-il.
Il roula jusqu’au bord du lit pour se relever et traversa la chambre jusqu’à la baie vitrée donnant sur l’extérieur. Il n’avait pas la moindre idée que le balcon était mitoyen et il ne jeta même pas un œil dehors. Une fois la porte entre-ouverte, il laissa sortir Valkyrie et retourna s’allonger en travers du lit sans refermer derrière lui. Le courant d’air lui fut appréciable. La Laporeille avait quand même l’air pressée de sortir, avait-elle vu quelque chose d’intéressant dehors ? Il l’ignorait, pas plus qu’il ne la vit se précipiter sur Nora, aperçue à travers la vitre, pour lui faire la fête.
Until the ashes of Eden fall Feat Auguste D'Epernelle
Tu continuais de fumer ta cigarette, fermant tes yeux pour profiter de la brise fraîche. Tu sentis soudainement quelque chose s’approcher de toi. Pensant au départ qu’il s’agissait de Simba tu ne fis rien. Mais la créature sautait beaucoup plus haut que ton lionceau. Intriguée, tu ouvrais tes yeux pour voir avec surprise Valkyrie, la laporeille d’Auguste. Elle semblait plutôt contente de te voir, elle semblait s’être assagie depuis la dernière fois. Tu souriais, écrasant ta barre de nicotine pour prendre la lapine dans tes bras en riant un peu.
- Salut toi, qu’est-ce que tu fais ici ?
Tu caressais la tête du pokémon qui semblait ronronner d’affection. Tu souriais avant de regarder autour de toi, cherchant d’où pouvait sortir le pokémon de ton voisin. Tu ne l’avais pas revu depuis la dernière fois, tu ne savais même pas s’il allait bien. Suite à cette attaque il y a eu beaucoup de victime. Ton regard se posait sur la fenêtre ouverte de l’autre côté du balcon. Est-ce que le hasard a fait qu’Auguste soit à nouveau ton voisin même dans cet hôtel perdu ?
- Ton dresseur est là ?
Valkyrie te regardait en relevant une de ses oreilles et se débattait pour que tu la reposes au sol. Tu la laissais filer et elle s’arrêtait devant la fenêtre ouverte, montrant l’intérieur avec sa patte. Hésitante, tu finis néanmoins par t’approcher, reprenant la lapine dans tes bras pour toquer timidement à la fenêtre.
- Auguste…?
Tu n'osais pas entrer, de peur que ce ne soit pas lui qui loge cette chambre.
Qu’il était bon de pouvoir s’allonger un peu. S’il restait ainsi, le visage enfoncé dans un coussin, il savait pertinemment qu’il allait s’endormir mais cela n’avait aucune espèce d’important. Un peu de sommeil lui ferait du bien même si, une fois encore, il aurait droit à une nuit agitée. Le Pulsar essaya de mobiliser toutes ses forces pour ne pas sombrer. Après réflexion, s’endormir maintenant n’était pas une bonne idée. Il n’avait encore rien mangé et ce qu’il avait acheté au restaurant kantonais traînait toujours sur la table. S’il ne voulait pas se réveiller en pleine nuit en crevant la dalle, il était dans son intérêt d’avaler quelque chose. Puis, il ne pouvait décemment pas laisser Valkyrie se balader à son gré jusqu’au lendemain matin. Elle était calme pour le moment mais sitôt son dresseur endormi, elle en profiterait pour outrepasser toutes les limites posées. C’était hors de question.
Cela faisait donc deux bonnes raisons pour lui de sortir du lit mais alors qu’il s’apprêtait à le faire, une voix familière attira son attention. On venait de l’appeler et s’il n’était pas fou, il connaissait cette voix. Il releva d’abord la tête de son coussin et jeta un œil en direction de l’extérieur. Il ne s’était pas trompé, il y avait bel et bien quelqu’un se tenait juste là, à la baie vitrée.
« Nora !? Mais qu’est-ce que tu fais là ? »
Sincèrement surpris, le Pulsar s’était assis sur le bord de son lit. Il avait tout à coup été motivé à quitter l’emprise soporifique du matelas et déjà, il était debout, l’air de n’avoir toujours rien compris à ce qu’il se passait. S’il s’écoutait, il jurerait s’être endormi et être en proie à l’un ou l’autre rêve monté de tout pièce par son esprit. Au fond, il savait que ce n’était pas ça, mais pour une fois que le rêve semblait plus crédible que la réalité.
« Comment as-tu débarqué sur mon balcon ? »
Le ton n’était ni dur ni agressif. C’étaient juste les interrogations d’un homme qui ne saisissait pas grand-chose à la situation. Il traversa la chambre pour s’approcher de Nora. C’était bien elle, nul doute là-dessus. Toujours souriante, elle avait l’air d’excellente humeur. Lui ? Il avait une mine terrible et les poches sous yeux indiquaient que ses dernières nuits avaient été courtes. Néanmoins, il ne put s’empêcher d’adresser un franc sourire à sa voisine. Il était content de la voir. Vraiment. Malgré qu’ils ne soient pas proches, il était bon de la revoir après les récents événements. Il l’attrapa par le bras – celui dont l’épaule n’était pas blessée – et l’attira avec douceur jusqu’à lui pour l’enlacer. Valkyrie avait été obligée de sauter de ses bras pour ne pas être compressée entre les deux, ce qui lui arracha un petit grognement d’insatisfaction.
« Je n’ai pas eu de nouvelle de toi après l’attaque. Je me suis inquiété. » souffla-t-il, « Je suis soulagé de voir que tu vas bien. »
Il la lâcha, subitement gêné par cette marque d’affection envers la jeune femme. Il ne s’excusa pas pour autant. Elle pouvait en penser ce qui lui chantait, il n’en demeurait pas moins heureux de la voir en un seul morceau. Tous n’avaient pas eu cette chance et Auguste se passait volontiers de devoir faire le deuil d’une personne tout juste rencontrée et qui, en plus, lui était sympathique. « On dirait bien que peu importe l’endroit, on est destiné à être voisin. » La curiosité l’avait poussé à jeter un coup d’œil à l’extérieur où il avait été en mesure de voir la porte menant à la chambre de Nora. Encore une fois, le destin semblait s’amuser à créer d’incroyables coïncidences à chacune de leur rencontre. Le Pulsar se surprit à rire de sa propre blague. Ils n’étaient plus à un détail près mais le hasard aimait leur jouer des tours.
« Ne reste pas dehors, rentre. »
Il s’était passé tellement de choses ces derniers jours. A coup sûr, ils avaient tout un tas d’histoires à se raconter, pas vrai ?
Until the ashes of Eden fall Feat Auguste D'Epernelle
Il semblerait que tu aie toqué à la bonne porte. D’abord allongé dans le lit, Auguste sembla se redresser en entendant ta voix. Il avait l’air surpris, en même temps tu pouvais aisément en comprendre les raisons. Il s’approchait de toi, perdu, ne comprenant pas comment tu as pu arriver sur son balcon. Tu souriais, un peu amusé, le champion d’arène n’avait sûrement pas remarqué que son balcon était mitoyen.
- J’étais sur mon balcon et une petite tornade a débarqué pour me faire la fête. Je me suis dis que tu étais sûrement dans la chambre d’à côté si elle était arrivé jusque là…
Tu n’avais pas vraiment eu le temps de finir ta phrase qu’Auguste avait attraper le bras pour t’enlacer. Tu écarquillais les yeux, surprise, ne t’attendant pas à ce qu’il agisse comme ça. Tu rougissais un peu en détournant le regard, n’ayant pas l’habitude de ce genre de contact, mais tu parviens à lui rendre brièvement son étreinte.
- Je me suis inquiétée aussi…
Tu regardais Auguste, il semblait être vraiment dans le malus. Ses poches sous ses yeux le trahissait. Tu ne voulais rien dire pour le moment, laissant les choses se faire. Il regardait par la fenêtre pour finalement constaté que vous partagiez le même balcon. Le brun semblait s’amuser de cette constatation et en l’entendant rire tu te mis à le suivre dans cet éclat. C’est vrai que la probabilité de le retrouvé dans un hôtel en dehors de la ville et partager encore des chambres voisines est assez faible. Tu entrais quand il t’invita à le faire.
- Tu es sûr que je dérange pas ? Tu as l’air vraiment épuisé…
Tu le regardais avec inquiétude, ne sachant pas trop comment agir. Tu ignorais ce qu’il s’était passé de son côté concernant l’assaut de la team Mistral, tu voulais t’assurer qu’il allait bien avant tout.
Elle était gentille, Nora. A s'inquiéter pour lui et son manque de sommeil. Il fallait dire que les cernes sous ses yeux rendaient son état évident. Il ne cracherait pas sur une bonne nuit de sommeil, certes, mais il ne se sentait pas au bout du rouleau pour autant. Un brin de discussion ne pouvait pas lui faire de mal, bien au contraire. Avoir quelqu'un à qui parler pour égayer ses soirées solitaires, il était toujours preneur.
« Ne t'en fais pas pour ça, j'aurai tout le temps de dormir plus tard. » Il termina sa phrase en désignant un fauteuil pour qu'elle prenne place. Elle n'allait quand même pas rester debout en plein milieu de la chambre. Pour sa part, il prit place dans l'autre, situé de l'autre côté d'une petite table. Être affalé dans son lit était plus confortable pour lui mais ce n'était pas le plus pratique pour faire la conversation. « J'ai eu la chance de m'en sortir indemne. » Tous n'avaient pas eu ce privilège. Avec du recul, il se rendait compte qu'il pouvait s'estimer heureux de s'en être sorti indemne. En plus d'avoir été dans un quartier où sévissait un Pokémon géant, le Pulsar, il avait pris d'assaut une base d'opération de la Team Mistral. Les choses auraient pu très mal finir pour lui... Surtout qu'il avait été seul pour la majeure partie du travail et vu le nombre de Sbires Mistral croisés, la moindre erreur lui aurait coûté cher.
« Tu t'es blessée à l'épaule lors de l'attaque ou c'est arrivé à un autre moment ? »demanda-t-il afin de recentrer la conversation sur elle.
Nora était selon toute évidence quelqu'un qui avait un mode de vie très actif. Qu'elle se soit fait mal antérieurement à tout cela était plausible venant d'elle. Toujours était-il qu'elle aussi avait pu connaître quelques mésaventures le jour où un groupe de terroristes avait décidé de s'en prendre à Lumiris. Beaucoup avaient été blessés à ce moment-là et vu le destin de certains, quelques éraflures ou os brisés, c'était presque une chance. Les dégâts provoqués par cet assaut dépassaient l'entendement et si la situation était rapidement revenue sous contrôle, le cours du temps ne pouvait être inversé. Les plaies cicatrisaient, les bâtiments se reconstruisaient mais les morts ne pouvaient être ramenés à la vie. Un soupir, presque imperceptible, s'échappa des lèvres d'Auguste, dont les yeux furent l'espace d'un instant voilés de tristesse.
« Ça n'a pas l'air trop trop grave en tout cas, voilà qui me rassure. »reprit-il en se reconcentrant sur ce qu'ils disaient,« Tu es ici depuis longtemps ? Dans cet hôtel, je veux dire. Nulle part d'autre où aller ? » Un nombre délirant de personnes avait été contraint de quitter leur domicile pour un temps car leur quartier était jugé trop dangereux pour qu'on y laisse quelqu'un avant d'avoir effectué les réparations nécessaires. Le Pulsar n'avait aucune idée du temps que cela prendrait mais en attendant, tout ce beau monde avait à trouver un endroit où dormir. La plupart des hôtels de la région affichaient complet et cela risquait d'être encore le cas pour les prochains jours à venir.
Until the ashes of Eden fall Feat Auguste D'Epernelle
Auguste t’indiquait qu’il dormirait plus tard. Tu avais connu plus convaincant, mais tu n’insistais pas. Il avait sûrement besoin de se changer les idées vu la mine qu’il tire. Tu allais t’installer sur le fauteuil qu’il te désignait, le regardant faire de même sur celui face à toi. Tu l’écoutais quand il te disait avoir eu de la chance de s’en sortir indemne. Tu ignorais ce qu’il avait bien pu vivre. Mais sa façon de détourner la conversation te faisais comprendre qu’il ne comptait peut-être pas en dire plus. Tu regardais ton bandage sur ton épaule en souriant faiblement.
- Pendant l’attaque, à vrai dire j’ai eu de la chance aussi. J’ai reçu un bloc de pierre sur l’épaule, à quelques secondes près j’aurais pu le recevoir sur la tête et ne plus être là. J’étais à Feranium ce jour là, j’ai mis quelques temps à m’en remettre, c’était le chaos là bas. J’ai voulu aider à l’évacuation, et au final c’est moi qu’on a dû évacuer…
Tu soupirais, repensant aux évènements. Tu avais prévu de passer ta nuit à Feranium ce jour là, après une capture au volcan à côté. Tu te souviens encore du chaos qui s’était emparé de la ville, des cadavres au sol et de ce Steelix géant détruisant tout sur son passage. Tu te sentais vraiment faible et inutile maintenant que tu y repensais. Tu avais peut-être aidé quelques personnes, mais tu n’avais pas la force nécessaire pour faire face à ce pokémon géant.
- Je viens d’arriver aujourd’hui… J’étais passé voir mon frère quand j’ai appris qu’il avait été pris en otage par la team Mistral mais il va bien. Il m’a proposé de m’héberger mais étant donné qu’il a désormais sa vie de couple et qu’il va bientôt être père je n’osais pas trop rester chez lui, j’ai préféré prendre un hôtel.
Tu souriais faiblement en le regardant.
- Sinon et toi ? Tu es là depuis longtemps ? Je pensais que tu serais resté dans ton arène le temps des réparations.
« Le principal c’est que tu t’en sois sortie vivante. »
Elle aussi avait eu de la chance d’être seulement blessée. Elle n’était pas passée loin de se faire ouvrir le crâne comme une noix et quand on prenait cet élément en compte, une épaule bandée était accueillie avec grand plaisir. En d’autres temps, Auguste lui aurait peut-être reprochée de s’être montrée imprudente. L’enfer est pavé de bonnes intentions, disait-on, et se mettre en danger en voulant aider les autres sans avoir les armes nécessaires pour le faire risquait surtout de faire empirer la situation. Elle l’avait avoué elle-même : au final, elle qui souhaitait aider avait dû se faire évacuer. Il aurait mieux valu pour elle qu’elle pense avant tout à sa sécurité et laisse les personnes compétentes s’occuper du sauvetage des civils. C’est ce qu’il aurait voulu lui dire mais au fond, il savait très bien qu’il aurait agi de la même façon à sa place. Il allait juste se réjouir qu’elle soit en un seul morceau.
Malgré les sujets sombres abordés, le Pulsar ressentit de la joie lorsqu’elle mentionna son frère. Elle avait pu le retrouver, c’était super ! Avec le chaos qui s’était abattu sur Lumiris, les recherches auraient pu être compliquées si Andrej avait eu à bouger loin de chez lui ou s’il avait été blessé voire pire… Tout n’avait pas été rose ces derniers jours mais cette annonce demeurait une bonne nouvelle qu’il prenait volontiers. Il était content pour Nora. Après toutes ces années, elle était enfin réunie avec son frère aîné et savoir qu’il avait joué un rôle dans tout cela le gonflait de fierté. « Tu aurais dû rester, je crois. Après dix ans, ce n’était pas une compagne et un futur enfant qui m’auraient empêché de rattraper le temps perdu avec mon frère » dit-il en souriant.
Ce n’était pas tout à fait faux, ceci dit. Il comprenait la volonté de sa voisine de ne pas vouloir s’imposer auprès de quelqu’un qui avait refait sa vie mais s’il avait été à sa place, il aurait accepté l’invitation et serait resté là-bas. Enfin, elle et lui étaient des personnes différentes, qu’ils n’aient pas les mêmes réactions était normal. Puis, débarquer ainsi, retrouver un proche disparu et se rendre compte qu’il avait une femme et allait être papa, ça devait être un choc. Auguste aurait eu l’impression d’être un étranger face à tout cela, d’être de trop. Peut-être qu’au fond, il n’aurait pas non plus désiré s’immiscer plus que cela dans la vie de son frère. « Je viens tout juste d’arriver également. »répondit-il en désignant les valises encore entassées contre un mur, « Même pas eu le temps de déballer mes affaires ! Rester dans mon arène aurait sûrement été plus simple mais elle n’est pas aménagée pour cela. Si jamais je n’avais pas trouvé d’endroit où dormir, j’y serais quand même allé mais puisque j’ai eu une belle chambre à l’hôtel, je vais plutôt rester ici. »
A vrai dire, il avait même proposé que son arène soit utilisée comme centre d’urgence afin de loger les pauvres âmes ayant dû fuir de chez elles mais cela n’avait pas été nécessaire. Au final, la plupart avaient un toit au-dessus de leur tête pour dormir et l’arène de Nemerya était restée déserte, comme à son habitude.
« Ça te dérange si je mange en même temps ? »
Il avait ouvert le sac en plastique où se trouvait sa commande du restaurant Kantonnais. L’odeur lui mettait l’eau à la bouche et la bonne humeur de Nora lui redonnait un peu l’appétit, suffisamment pour qu’il se décide à manger maintenant. Il n’avait pas très faim, ces derniers jours et ce qu’il ressentait à présent était peut-être passager mais il comptait en profiter. Manger de bon cœur était toujours mieux que de se forcer à le faire pour avoir quelque chose dans l’estomac.
« Tu en veux ? »demanda-t-il en tendant un premier plat vers la blonde après avoir mordu dans un nem, « Mais raconte-moi donc comment ça s’est passé avec Andrej, je suis curieux. Il était comme dans tes souvenirs ou il avait beaucoup changé ? » Alors qu’il attendait une réponse de la part de la jeune femme en face de lui, Valkyrie en avait profité pour sauter sur les genoux de son dresseur. Elle avait beau être un brin turbulente, elle savait très bien qu’elle n’avait pas le droit de monter sur la table ni de quémander de la nourriture. Elle avait espoir de pouvoir se mettre quelque chose sous la dent, c’était évident, mais pour cela, elle avait conscience que rester bien sagement assise-là était la manière la plus efficace pour cela.
Until the ashes of Eden fall Feat Auguste D'Epernelle
Quand Auguste te disait que le principal était que tu sois toujours en vie tu ne pouvais que acquiescer. Ta bonne étoile était avec toi mine de rien ce jour là, t’évitant de perdre la vie. Tu attendras d’atteindre le niveau pour être ranger avant de te relancer dans un sauvetage, même si tu savais que tu transgresserais sûrement toi même ta propre règle. Tu ne pouvais pas accepter de voir quelqu’un perdre la vie sous tes yeux sans rien faire.
Quand tu évoquais ta rencontre avec ton frère tu remarquais qu’Auguste semblait intéresser par ce sujet vu les questions qu’il te posait. Tu riais un peu en le voyant engloutir son repas.
- Non merci, j’avais déjà mangé un morceau avant de poser mes valises ici. Je te laisse profiter tu as l’air affamé.
Tu souriais en regardant laporeille s’installer sur les cuisse de son dresseur, attendant sûrement que ce dernier lui donne un peu de nourriture.
- Il était comme dans mes souvenirs mais avec dix années de plus dans la tronche. Tu veux savoir le plus drôle ? Il ne m’avait même pas reconnu au début.
Tu riais un peu en repensant à sa réaction. Sur le coup tu avais été déçu mais avec du recul tu prenais ça avec humour.
- On s’est posé dans un café et on a pu discuter de tout et de rien, surtout de rien. Si j’ai pu le retrouver c’est en partie grâce à toi, je te remercierais jamais assez pour ça.
Tu lui souriais sincèrement. C’était vraiment un coup du hasard qu’il connaisse ton frère et qu’il ai pu te donner de quoi le contacter.
- Et toi ? Quoi de neuf depuis la dernière fois ? T’as bien quelque chose à me raconter !
Tu souriais avant de te souvenir de quelque chose.
- Oh, j’ai une bouteille de whisky dans mon sac, on a rien a fêter à part le fait qu’on se soit retrouvé dans cet hôtel par hasard mais je te devais un coup. Si ça te tente je peux aller la chercher !
D’après ce qu’il entendait, les retrouvailles de Nora avec son frère avaient l’air de s’être bien passées. Tant mieux. Il y avait mille et un scénarios différents où l’issue n’aurait pas été heureuse mais Auguste était content que tout cela rentre dans l’ordre. Avoir un frère disparu ne devait pas être facile à vivre tous les jours. On devait s’y fait, certes, mais l’incertitude devait être pesante pas moment, supposait le Pulsar. Maintenant, elle pouvait tirer un trait sur tout ça et continuer à avancer dans sa vie mais ça, elle le faisait déjà très bien toute seule.
Tantôt prenant une gorgée de soupe, tantôt jetant son dévolu sur les nouilles sautées, Auguste prêtait néanmoins une oreille attentive à tout ce qu’elle disait. La bouche pleine, il fit un signe de main lorsqu’elle dit qu’elle ne le remercierait jamais assez pour son aide, l’air de dire qu’elle n’avait pas à s’inquiéter pour cela. C’était tout naturel. Aider quelqu’un de la sorte ne coûtait rien et il ne l’avait pas fait dans l’optique d’obtenir quelque chose d’elle. Les choses auraient sans doute été différentes si le nom d’Andrej lui avait été inconnu. Il y avait une différence entre livrer une information qu’on possédait déjà et aider quelqu’un à la trouver et cette nuance aurait peut-être fait en sorte qu’Auguste ne l’aurait pas aidée. Enfin, avec des « si », on refaisait le monde.
S’il avait des choses à raconter ? Bien entendu. Tout dépendait de ce que la blonde voulait savoir. La routine quotidienne du Champion ainsi que son boulot ne devait pas l’intérêt et, de toute façon, ce n’était pas très passionnant. Dernièrement, l’événement le plus notable de sa vie était sans aucun doute l’attaque de la Team Mistral mais tout n’était pas bon à dire à ce sujet-là. Il serait contraint de taire certains points, des détails dont lui-même se sentait incapable de parler. Le reste, il pouvait le lui expliquer sans souci. Après tout, elle aussi lui avait raconté sa mésaventure à Féranium. « Va pour un verre, dans ce cas. Si ce n’est pas assez, il suffit de les appeler. »dit-il en indiquant le téléphone de l’hôtel posé sur la table de chevet.
Il s’apprêtait à entamer la narration de sa petite histoire lorsque Nora avait mentionné avoir de quoi fêter leurs propres retrouvailles. Ce n’était pas aussi joyeux que celles l’ayant réunie avec son frère mais il supposa que lever un verre au fait qu’ils soient tous les deux en bonne santé, c’était normal. Elle s’éclipsa donc un moment pour aller chercher cette fameuse bouteille de whisky. Cela laisse le temps à Auguste de se lever pour aller chercher les deux verres posés près du réfrigérateur, puis de prendre encore quelques bouchées. Il fit tomber une nouille sur la table mais vive comme l’éclair, Valkyrie l’attrapa et la mangea. « Espèce de goinfre. »
Amusé, Auguste continua à manger en attendant sa voisine. Lorsque Nora fit son retour, quelques dizaines de secondes plus tard, elle n’avait plus qu’à ouvrir la bouteille et servir. Il profita de ce temps là pour le conter sa propre mésaventure.
« Comme je voulais te le dire avant que tu ne t’en ailles, moi j’étais à Voltapolis lorsque la Team Mistral est passée à l’action. Tu disais que ton frère avait été pris en otage, c’est ça ? Ben justement, j’étais chargé d’aller en libérer un. Ils avaient pris possession de deux immeubles dans le quartier des affaires et si j’ai d’abord essayé de me montrer discret, au final j’ai quand même dû neutraliser la plupart des sbires à l’intérieur, et bon sang qu’ils étaient nombreux. J’ai rarement été aussi content d’avoir autant de Pokémons bien entraînés à mes côtés. » Gardevoir, Gallame et Braségali avaient tous les trois été d’une aide précieuse lors de cette opération de sauvetage. Ils s’étaient débarrassés des dresseurs ennemis et de leurs Pokémons en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire et si le Pulsar avait été en mesure de sortir Wolfe de là bien vivant, c’était en grande partie grâce à eux. Les Sbires Mistral n’étaient pas si fort que cela mais ils avaient l’avantage du nombre, de la surprise et aussi de leur absence totale de morale. C’était un groupe terroriste qui ne reculait devant rien pour accomplir ses desseins. Ils dégoûtaient profondément Auguste. « Après avoir libéré l’otage, je suis parvenu à détruire l’antenne dont ils se servaient pour contrôler le Pokémons Géant non loin. Malheureusement, même en faisant aussi vite que possible, il avait déjà fait de lourds dégâts le temps que je parvienne à arrêter le signal. »
Il y avait une pointe de regret dans sa voix. Il avait beaucoup réfléchi à la manière dont s’étaient déroulés les événements et à chaque fois, il relevait l’une ou l’autre chose qu’il aurait pu faire mieux et surtout, plus rapidement. Il ne servait à rien de ressasser les erreurs passées mais l’homme ne pouvait s’empêcher de se sentir en partie responsable pour ne pas avoir pu empêcher le Tritosor géant de semer la destruction dans les environs.
Until the ashes of Eden fall Feat Auguste D'Epernelle
Après avoir eu l’approbation de ton voisin, tu te hâtas d’aller chercher la bouteille d’alcool dans ton sac. Une fois l’objet de ta convoitise en main tu retournais t’installer sur ton fauteuil, servant un verre à Auguste et un verre pour toi.
Une fois la bouteille posée, tu écoutais le récit du brun. Il était à Voltapolis ce jour là. Il avait l’air d’en avoir vraiment bavé. Il s’était jeté tête baissé dans ce repère pour sauver la ville et libérer un otage, c’était vraiment courageux de sa part, il pouvait vraiment être fier de ce qu’il a accompli. Il te faisait part de son regret de ne pas avoir pu empêcher les dégâts dans la ville.
Tu soupirais avant d’attraper une de ses mains dans les tiennes, lui souriant faiblement.
- Tu as été très courageux. Les dégâts étaient inévitables. Ton intervention a sûrement permis à de nombreuses personnes de s’en sortir. Tu peux être vraiment fier de toi, ça ne sert à rien d’avoir des regrets au contraire.
Tu lâchais ses mains pour attraper ton verre de whisky. L’alcool brûlait délicatement ta gorge.
- Le plus important c’est que tu ailles bien, tu as pris d’énormes risques en allant là bas. En plus d’en sortir indemne tu as pu éviter un carnage de se produire à l’extérieur ! Y’a de quoi être admiratif face à une telle prouesse.
Tu lui souriais sincèrement, poussant légèrement le verre de whisky plus prêt de lui.
- Alors profites, boit un coup en te disant que Lumiris a réussit à repousser leurs assauts à divers endroit. Même si des dégâts ont été causé, de nombreux dresseurs courageux se sont interposés pour faire face et leurs mettre des bâtons dans les roues. S’ils n’avaient pas été là, on ne serait peut-être même pas là, à discuter autour d’un verre de whisky.
Tu te redressais légèrement pour mettre une pichenette sur le front d’Auguste en souriant à pleine dent.
- Alors tu n’as aucun regret à éprouver ! Tu as été génial !
« Merci. »murmura-t-il finalement lorsqu’elle lui eut servi son verre.
Il n’y toucha pas pour l’instant car il était encore en train de manger mais vu le coup de fourchette qu’il avait, ce n’était qu’une question de temps avant qu’il n’ait terminé. Il avait faim mais il sentait que son estomac arrivait à saturation. La conséquence de plusieurs jours à s’alimenter davantage par devoir que par envie… Bah ! Il aurait sûrement un petit creux pendant la nuit, il grignoterait encore un peu à ce moment-là. « Je sais… Je sais bien que les choses auraient pu virer au drame – encore plus – si je n’avais pas été là. » Il ne disait pas cela pour se vanter, loin de là. Auguste avait beau être une personne humble, il était néanmoins le premier au courant de ses capacités et il était capable de reconnaître ses propres prouesses. Il avait de l’estime pour sa propre personne mais il ne cherchait pas pour autant à prouver qu’il était meilleur qu’un autre. Chacun avait ses forces et faiblesses, être capable de les discerner de manière objective et de les prendre en compte était avant tout une preuve de maturité plus que vanité.
« Et je sais aussi que je ne suis pas responsable de tout ce qui a mal tourné ce jour-là. Ce ne m’empêche pas de penser que j’aurais pu accomplir davantage. »ajouta-t-il en poussant le plat de nouille à moitié vide sur le côté,« Mais comme tu le dis, rien ne sert de pleurer sur le lait renversé. »
Une idée qu’elle semblait décidée à lui faire rentrer dans le crâne, comme le prouvait la pichenette sur son front et à laquelle il répondit par un sourire sincère. Ce qui était fait ne pouvait plus être changé. Il pouvait pleurer les morts mais cela n’allait pas les faire revenir. Se tourner vers l’avenir et travailler à prévenir ce genre de future catastrophe était sans aucun doute la meilleure chose à faire.
Le Pulsar attrapa le verre de whisky, pousse jusque devant lui par Nora, et le leva. Les yeux clos, il s’imprégna dans un premier temps des fragrances du whisky, puis il porta le verre à ses lèvres et le vida d’un trait avant de le reposer, vide, sur la table. « Aaah… Ça fait du bien par où ça passe ! Un bon verre me fait toujours apprécier le fait d’être encore en vie, ahah. Merci en tout cas. J’ai parfois besoin qu’on me rappelle de positiver. Bon, ça n’empêche pas que tout le monde doive se préparer à ce que cela recommence mais je suppose qu’on peut tous se réjouir d’avoir droit à un petit moment de tranquillité. »
Comprenant qu’elle n’aurait rien du tout à manger, Valkyrie gonfla les joues comme une princesse boudeuse et saute des genoux de son dresseur, comme s’il était indigne de sa présence s’il ne la nourrissait pas. Auguste la regarda passer sous la table pour rejoindre Nora sur les jambes de laquelle elle grimpa. Là, au moins, elle aurait de l’affection. Le Ranger eut du mal à s’empêcher de sourire tant la réaction de son Pokémon était puérile. Comme si cela allait le rendre jaloux.
« J’espère quand même qu’on finira par trouver où ils se terrent ou au moins, qu’on sache où et comment ils frapperont la prochaine fois. Avoir l’occasion de se préparer ne serait pas de trop… »
Until the ashes of Eden fall Feat Auguste D'Epernelle
Tu sembles l’avoir convaincu, à moins que ce soit le whisky… Tu souriais en terminant ton verre d’alcool avant d’attraper la bouteille pour resservir un verre à ton voisin, profitant de l’occasion pour remplir à nouveau le tien au passage.
- C’est vrai qu’un verre de temps en temps fait plaisir.
Tu regardais Auguste, un peu interrogative. Tu n’avais jamais entendu parler de Mistral avant d’arriver ici, avant cette attaque.
- C’est pas la première fois qu’ils font un coup comme ça ? Comme ça fait peu de temps que je suis à Lumiris j’en avais jamais entendu parler avant.
Tu souris en voyant Valkyrie se poser sur tes genoux. Ta main se posait sur son pelage, grattouillant l’oreille de cette peluche.
- Tu sais que t’es vraiment mignonne toi ?
Tu souriais, fouillant dans ta poche pour trouver une friandise. En la gardant au creux de ta main, tu l’approchais de la lapine pour qu’elle la mange. Tu continuais de la caresser en reportant ton attention sur ton voisin, attrapant en même temps ton verre de whisky. Tu devrais sûrement changer de sujet, parler de la team Mistral n’était pas le plus joyeux.
- Je t’ai pas dis ! J’ai pu capturer des nouveaux pokémon pour mon équipe, je suis actuellement en train de les entrainer. J’ai mon Hélionceau que j’avais déjà la dernière fois qu’on s’est vu il me semble, j’ai également réussis à mettre la main sur un Porygon et un Galvaran ! J’avais trouvé un Nucléos chromatique au volcan, mais finalement j’ai trouvé une dresseuse plus compétente pour en prendre soin.
Un sentiment de fierté t'envahit quand tu pensais à ton équipe actuelle. Bientôt elle sera au complet et tu pourras commencer l’entraînement pour partir à la conquête des arènes ! Tu souriais en adressant un regard au champion assit en face de toi.
- Je compte encore capturer un Métamorph et un Chuchmur, et peut-être un Étourmi pour avoir un pokémon vol en plus. Qu'est-ce que tu me conseillerais en tant que grand champion ?
« C’est sans aucun doute leur plus gros coup jusqu’à présent mais ce n’est pas la première fois qu’ils sortent de l’ombre. »
Personne ne savait d’où sortait la Team Mistral, qui la dirigeait et encore moins où ils se planquaient en temps normal. Cela limitait les possibilités d’action contre eux et jusqu’à présent, les habitants de Lumiris étaient contraints d’attendre que le groupe terroriste agisse en premier pour avoir l’occasion de réagir mais autant dire que cette stratégie était plutôt limitée.
« Ça remonte à quelques mois, avant que tu ne débarques ici. Ils avaient installé une base d’opération très loin au nord, sur le Mont Yukori. De là-bas, ils perturbaient le climat à l’aide d’une étrange machine reliée à un Kyurem. C’était loin d’avoir l’ampleur de leur dernière attaque mais c’était la première fois que nous entendions parler d’eux. Là, ils se sont montrés beaucoup plus agressifs et quand on voit les conséquences de tout ça… Je redoute le moment où ils repasseront à l’attaque. »
Son optimisme voulait lui faire penser que ce ne serait pas pour tout de suite. Vu les pertes matérielles et humains subies par la Team Mistral, ils ne pouvaient décemment pas repasser à l’offensive dans l’immédiat, n’est-ce pas ? Malheureusement, nul n’était au fait du nombre d’hommes enrôlés là-bas ou de leurs moyens. Si ça se trouve, ils attaqueraient à nouveau la semaine prochaine et autant dire que Lumiris n’était pas prête pour cela. Pas du tout. Rester ainsi dans le flou ne rassurait pas beaucoup le Pulsar.
Nora décida pourtant d’opter pour un sujet plus léger. Il l’en remercia silencieusement car vu son état actuel, il préférait ne pas trop se prendre la tête avec toutes ces choses négatives pour le moment. Il ne fuyait pas le problème. Bien au contraire, il était conscient de son existence et espérait trouver des réponses mais pour le moment, rien ne servait de ressasser cela indéfiniment sinon à lui ruiner le moral.
« Hmm… » fit-il en réfléchissant,« L’important dans toute équipe, surtout dans une monotype, c’est d’arriver à la rendre la plus polyvalente possible. Au niveau des faiblesses, par exemple. Je ne te conseille pas de prendre à la fois un Porygon et un Chuchmur. Même si un Brouhabam est excellent car son talent lui permet de toucher les Pokémons Spectre, prendre deux type Normal purs risque de jouer en ta défaveur. »
C’était bien entendu à elle d’avoir le dernier mot sur cette histoire mais puisqu’elle lui demandait son avis, il lui fit part de ses impressions quant à ses choix. Tout n’était pas à jeter mais il était important que Nora soit au courant des forces et des faiblesses amenés par ses décisions.
« Un Girafarig ou un Gouroutan pourrait être un ajout intéressant puisque en plus de compenser la faiblesse combat, ils frappent fort sur ce type – comme Etourmi. De plus, ils conservent une immunité contre les créatures Spectrales. Toudoudou et ses évolutions ont des avantages semblables, l’immunité en moins. »
Il porta le verre de nouveau rempli à ses lèvres et but une gorgée, en pleine réflexion sur ce qu’il allait dire. Il s’en voudrait d’orienter sa voisine sur la mauvaise piste, mieux valait ne pas dire de bêtises.
« Tu peux également t’orienter vers un Pokémon très résistant, comme Leuphorie ou Ronflex mais je comprends que le style de combat passif de ces Pokémons ne convienne par à tout le monde. A part cela, ton équipe m’a l’air vraiment pas mal mais… tu as pensé à la Méga-Evolution ? »
Tous les dresseurs n’y avaient pas recours mais s’en priver était vraiment dommage aux yeux d’Auguste. L’utilisation d’une méga-gemme sur le Pokémon approprié le rendait tellement plus puissant et multipliait ses options. Puis, cela rendait incroyablement forts des Pokémons peu adaptés au combat, comme Lockpin.
Until the ashes of Eden fall Feat Auguste D'Epernelle
C’est avec une parfaite attention que tu écoutais Auguste compter les méfaits de la team Mistral, bien avant ton arrivée. Leurs attaques semblent aller en crescendo au niveau de l’ampleur et des dégâts provoqués. Tu comprends parfaitement l’angoisse du champion quand il te disait redouter la prochaine attaque, toi même tu ignorais ce qui se passerait à ce moment là, mais certainement rien de bon.
Au fond, tu penses qu’ils ne vont pas passer à l’attaque tout de suite, ils leurs faudra sûrement quelques mois pour se préparer et tu comptes bien profiter de ce laps de temps pour t’entrainer et être à la hauteur pour aider ton entourage. Tu ne veux plus rester les bras croisés.
Tu écoutais ensuite attentivement son analyse suite à l’énonciation de ton équipe. Il a plus d’expérience que toi dans les combats pokémon, nul doute que ces conseils te seront précieux.
- Justement. Mon Porygon possède la capacité Conversion qui lui permet de changer de type pendant le combat, il sera de type normal uniquement pendant le premier tour du combat. De plus il connaît des attaques de type psy, qui seraient avantageuse face à un pokémon de type combat, la faiblesse du type normal.
Tu souriais, plutôt fière d’avoir pensée à cette stratégie, même si tu ignores encore ce qu’elle vaut dans un vrai combat. Tu réfléchissais d’avantage, un Girafarig pourrait être intéressant pour toi. Un deuxième type psy n’est pas en trop pour ton équipe. Avec un Étourmi en plus comme tu avais prévu ça te ferait la moitié de ton équipe capable de gérer ta faiblesse du type combat.
- Un Girafarig serait intéressant effectivement…
Puis, concernant la méga-évolution… Tu n’y avais pas vraiment pensée à vrai dire. Tu te repositionnais sur ta chaise, droite, portant ta main sur ton visage, réfléchissant. Tu avais un choix assez large, Roucarnage, Kangourou, Lockpin et Nanméouïe, comptant en même temps sur tes doigts pour être sûr d’en avoir oublié aucun. Pour Nanméouïe tu préférais passer ton chemin mais les trois autres semblaient déjà plus intéressant. Tu avais déjà prévu en type vol un Étouraptor. Kangourex te permettrait de frapper deux fois plus, mais en conservant sa faiblesse au type combat. Ton choix se porterait donc plus sur Lockpin. Tu regardais Valkyrie, posé sur tes genoux. C’est vrai qu’en regardant les laporeilles ressemblent à des peluches mais une fois méga-évolué ils deviennent de véritable machine de combat.
- Sur les quatre pokémon de type normal pouvant méga évoluer je pense que le plus intéressant pour moi serait Roucarnage ou Lockpin en méga évolution… Mais j’hésite encore…
Tu soupirais, ingurgitant le reste de ton verre de whisky. Attrapant la bouteille, tu passais désormais à ton troisième verre.
- J’aime beaucoup la combativité et l’agilité de Mega Lockpin, mais Mega Roucarnage à l’avantage contre le type combat avec son type vol… Et toi, tu en as aussi dans ton équipe ?
Il existait quatre Pokémons de type Normalétant capable de méga-évoluer. Entre Lockpin, Kangourex, Nanméouie et Roucarnage, Nora avait l'embarras du choix. À elle de voir lequel lui plaisait et s'il était susceptible de pouvoir s'intégrer à son équipe. Stratégiquement parlant, l'équilibre était le maître mot dans la construction d'une bonne équipe et c'est pour cela qu'il était conseillé d'éviter des Pokémons dont les rôles et les faiblesses se recoupaient. Ainsi, posséder Étouraptor et Roucarnage n'avait pas beaucoup de sens.
« Très honnêtement, Kangourex reste une alternative viable. »souligna-t-il.
Elle avait le temps d'y réfléchir, rien ne pressait. Puis, il convenaot de garder à l'esprit que les méga-gemmes étaient à la fois rares et chères. Beaucoup de dresseur n'avaient pas les moyens de s'en procurer une ou ne trouvaient pas celle dont ils avaient besoin. Ainsi, il n'était pas rare de voir les chose de dérouler dans l'autre sens : quelqu'un mettait la main sur une méga-gemme et décidaot ensuite de se procurer le Pokémon en question. « Moi ? J'ai quelques méga-gemmes sous la main, oui. »
Difficile de croire à cette histoire de rareté quand on voyait sa collection mais il était en quelque sorte l'exception qui confirme la règle. Il fit rapidement l'inventaire de ses possessions, vidant ce qu'il restait dans son verre au passage, avant de reprendre la parole. « J'ai réussi à dénicher celle de Métalosse, Gallame, Gardevoir, Ectoplasma, Laggron, Braségali et Tyranocif. J'ai aussi les Pokémons pour les utiliser. À côté de ça, j'ai aussi une Leviatorite mais pas de Léviator, juste un Magicarpe. »
Si Pain se décidait un jour à évoluer, il deviendrait un terrible monstre marin capable de méga-évoluer. Autant dire qu'il y avait de quoi donner des sueurs à de nombreux dresseurs. Enfin, le Magicarpe hérité de feue Bambi n'avait pas évolué sous la tutelle de son ancienne dresseuse et il n'avait pas l'air pressé de le faire. Auguste ne comptait pas le forcer et de toute façon, pour le moment, l'aider à surmonter son traumatisme était beaucoup plus important. « Et maintenant que j'y repense, j'ai fourni une Scarabruite à ton frère, il y quelques temps. »
C'était également grâce à lui si Andrej possédait un Venipatte. Attrapé pour montrer à Sahara comment on capturait des Pokémons, le Pulsar n'avait pas spécialement besoin de Pokémon et avait donc décidé de le confier à un spécialiste du type Insecte.
« J'ai la chance d'avoir beaucoup de contact - forcément, être Champion d'arène, ça aide - alors si jamais j'ai l'occasion de faire l'acquisition d'une méga-gemme destiné à un Pokémon Normal, je te préviendrai et tu me diras si tu en as besoin. »
S'il pouvait donner un coup de pouce à un dresseur motivé, il le ferait avec plaisir. Puis, maintenant qu'il savait ce que Nora recherchait, il se montrerait plus attentif lors de ses aventures. À force de parler autant, Auguste commençait à avoir soif et c'est donc ainsi qu'il se resservit un verre. Le fond de whisky de sa voisine n'était pas aussi petit qu'il l'avait supposé de prime abord. « Eh. Moi qui pensais aller me coucher tôt, on dirait bien que je vais finir avec un coup dans l'aile. » dit-il, amusé avant de sortir son téléphone de sa poche pour le déverrouiller et le tendre à Nora, « Tiens, avant que j'aie trop bu et que j'oublie de te demander ton numéro. On est chanceux pour le moment mais on ne pourra pas toujours compter sur le hasard pour se recroiser, surtout tant qu'on aura pas récupérer nos appartements. »
Until the ashes of Eden fall Feat Auguste D'Epernelle
Quelques mégas gemmes ? Le mec en a une collection ! Tu avais les yeux écarquillés, encore surprise. Avec toutes ces gemmes, si on compte en pokédollars, le mec était une fortune à lui tout seul.
- Tu serais pas la première fortune de Lumiris par hasard ? Tu comptes en faire une collection ?
Et ta question était sérieuse, il en avait une bonne partie en sa possession. Et il en rajoutait une couche en t’informant qu’il en avait vendu une à ton frère. Tu soupirais, écrasant ta tête contre la table, attrapant ton verre de whisky dans ta main au passage.
- C’est sûr que d’avoir plein de contact ça t’as mis plutôt bien…
Tu te redressais néanmoins quand il t’informait qu’il te contacterait s’il venait à mettre la main sur une méga gemme pour un type normal. Tu lui offrais ton plus beau sourire, vraiment touché par son offre.
- Ça serait vraiment sympa, merci d’avance !
Il finit par te tendre son portable. Tu souriais avant d’entrer ton numéro dans son répertoire et t’envoyer un message pour récupérer le sien au passage. Auguste n’a pas tord, vous n’aurez pas éternellement la chance de vous croiser partout.
- Tu me dis si tu fatigues et que tu veux aller dormir. On pourra toujours remettre ça à plus tard, après tout on est bloqué dans cet hôtel, avec un balcon en commun.
Tu lui souriais, amusée, regardant finalement la bouteille vide.
- Sinon je peux appeler le service pour leurs demander s’ils ont des bouteilles en stock si tu souhaitais continuer à boire avec moi.
Il avait ri lorsque Nora lui avait demandé s’il n’était pas la première fortune de Lumiris. Il y avait effectivement de quoi se poser des questions concernant son compte bancaire lorsqu’on voyait le nombre de méga-gemmes en sa possession. D’aucuns étaient prêts à dépenser une fortune pour se procurer certaines d’entre elles et si Auguste les vendait, il obtiendrait de quoi se payer des vacances au soleil pour très longtemps.
Il n’était bien évidemment pas aussi riche que semblait le croire son interlocutrice. Il était loin d’être à plaindre, assurément, car il vivait dans un bel appartement en plein centre-ville, mangeait à sa faim et pouvait se permettre de faire de nombreux loisirs. Ça n’avait pas toujours été le cas car, lorsqu’il était arrivé à Lumiris, il avait par exemple pris une colocataire pour diviser le loyer par deux et alléger ainsi cette charge financière. Les choses avaient bien changé depuis qu’il était devenu Ranger et Champion d’arène. Loin de rouler sur l’or, il reconnaissait mener une vie confortable mais tout cela, il ne le dit pas à Nora. Il se contenta de lui adresser un clin d’œil complice pour entretenir une certaine part de mystère.
« Je vais finir par croire que tu cherches à m’envoyer au lit. »dit-il en récupérant son téléphone, « Inutile de t’inquiéter pour moi, je te dis. J’irai me coucher quand je serai crevé ! » Partager un tel moment de légèreté avec sa voisine, à boire un verre – qu’il remplissait juste plusieurs fois – lui faisait du bien. Il aurait été dommage d’y mettre un terme à cause d’un coup de mou passager. Auguste se leva et se déplaça jusqu’au lit où il s’assit pour attraper le téléphone et appeler la réception afin de demande s’ils avaient encore des bouteilles.
« Chambre 416, oui. A tout de suite. Merci. »
Il reposa le combiné pour raccrocher. Satisfait qu’ils aient en stock ce qu’il leur avait demandé et donc de ne pas avoir à se contenter d’une alternative, il se laissa aller en arrière et s’allongea sur le lit.
« Ils apportent ça dans quelques minutes. Préviens-moi si tu entends frapper à la porte. »
Ce genre de service n’était en général pas trop long et c’était tant mieux car le Pulsar n’avait guère envie de d’attendre quinze minutes avant d’ouvrir la prochaine bouteille. L’ambiance était à la picole et il ne voulait pas la voir retomber à plat.
« Tu penses rester ici jusqu’à ce que les réparations soient complètes ? »demanda-t-il, toujours étendu sur ses couvertures,« Enfin, tu seras toujours là demain, non ? J’ai vu qu’ils avaient une salle de sport ainsi qu’une piscine au sixième. Tu m’y accompagnes ? » Dans tous les cas, il y avait fort à parier qu’il s’y rendrait. Après, s’il pouvait le faire avec de la compagnie, cela rendait toujours ce genre de moment plus agréable.
Until the ashes of Eden fall Feat Auguste D'Epernelle
Un rire d'amusement franchit tes lèvres quand Auguste te fit part de son sentiment comme quoi tu cherchais à l'envoyer au lit. Vraisemblablement ça voulait dire oui pour continuer cette petite soirée alcoolisé.
- D'accord d'accord, j'insiste pas ! Juste préviens moi avant de t'endormir que je me sente pas idiote à parler toute seule.
Tu souriais en le regardant s'allonger dans son lit, attendant la livraison de bouteille. Il te demandait de le prévenir, mais allongé sur son mot tu craignais qu'il s'endorme avant que la bouteille arrive. D'une humeur joueuse, tu t'étais redressé, un sourire au lèvre. Tu t'approchais du lit où était avachit le brun avant de sauter dessus pour attraper un oreiller et lui lancé sur lui.
- Tu as voulu resté éveillé il va falloir assumer maintenant ~
Tu riais un peu pour finalement te redresser, t'asseyant sur le rebord de son lit, balancent tes pieds dans le vide pour passer le temps.
- Concernant ta demande oui je compte rester ici jusqu'à ce qu'on ai l'autorisation de pouvoir rentrer chez nous... Mais c'est avec plaisir que je taccompagnerais demain ! Enfin si on est en état d'y aller déjà.
Tu te retournais pour regarder Auguste en souriant, assise en tailleur sur le rebord du lit. Quelques coups à la porte te fit comprendre que la personne était arrivé. Tu te redressais, te mettant à nouveau sur tes pieds pour aller chercher la bouteille que l'homme t'avait apporté à la porte.Tu prenais également soin de refermer derrière toi avant de revenir dans la chambre en souriant.
- Le ravitaillement est arrivé !
Tu retournais t'asseoir sur la chaise, posant la bouteille sur la table, laissant à Auguste l'honneur d'ouvrir la bouteille.
Le coussin qu’il reçut sur le visage étouffa en partie le bruit qu’Auguste fit sous l’effet de la surprise. Si Nora tenait tant que ça à ce qu’il aille dormir, il lui faudrait apprendre que ce n’était pas ainsi qu’on plaçait un coussin. Il enleva le coussin et le remit correctement sous lui quand elle lui donna sa réponse. Elle avait elle aussi quitté sa chaise pour s’asseoir sur le rebord du lit. Il fallait dire que le matelas était vachement confortable et maintenant qu’il était allongé dessus, le Pulsar savait qu’une volonté de faire serait nécessaire de sa part pour qu’il bouge de là.
« Tu serais étonnée de voir à quel point faire du sport ça fait du bien quand on a la gueule de bois. »
Tout dépendait de l’ampleur de celle-ci, bien entendu. Il était certain que transpirer n’allait pas les aider s’ils n’étaient même pas capables de se lever ou si leur estomac faisait des siennes mais il n’allait pas boire au point de se mettre dans cet état-là, n’est-ce pas ? La gueule de bois faisait certes partie du jeu mais quitte à choisir, il aimait autant ne pas être une loque le lendemain.
« Je crois qu’il est là. »dit-il en entendant les coups répétés sur la porte.
Il n’eut même pas le temps de se relever car se voisine, elle, était déjà debout et se dirigeait vers l’entrée. Elle devait avoir très soif, supposa-t-il avec amusement en s’asseyant sur le bord du lit. Il n’était même pas encore sur ses pieds que le matelas moelleux lui manquait déjà. Voir Nora revenir avec la bouteille dans les mains lui donna la force nécessaire pour accomplir la dernière étape afin de se mettre debout.
« ‘Failli mourir déshydraté. » Il prit d’abord la peine d’aller chercher un tire-bouchon, qu’il trouva à côté de la bouilloire électrique et des verres à vins. Il emporta d’ailleurs ces derniers avec lui jusqu’à la table qu’il débarrassa des verres utilisés précédemment. Pas certain que le vin soit bon s’il était bu avec un reste de whisky. Auguste apprécia le bruit caractéristique d’une bouteille qu’on ouvre lorsqu’il la déboucha et entreprit de remplir les deux verres. Il en tendant un à Nora avant de se rasseoir sur sa chaise.
« Je suis quand même content qu’on se soit retrouvé dans le même hôtel. Les soirées vont être moins ennuyantes maintenant que je sais que tu es là. »
Bon, ils n’allaient pas rouler sous la table tous les jours non plus, il avait un boulot et une arène à tenir et il n’était pas le genre d’homme à faillir à ses obligations. Ceci dit, il admettait volontiers qu’un verre ou même tout simplement un brin de causette en charmante compagnie le soir était des plus appréciable.
« Une amie m’a hébergé, ces derniers jours, mais elle commençait à bosser très tôt le matin. Il n’était jamais plus de vingt-et-une heure quand elle allait dormir, heure à laquelle j’essayais forcément de faire le moins de bruit possible. Je ne la remercierai jamais assez de m’avoir laissé dormir sur son canapé mais je mentirais si je disais que les soirées étaient palpitantes, ahah. »
C’était extrêmement gentil de sa part et Auguste lui en était reconnaissant, bien évidemment. Si le confort n’avait pas été optimal, avoir un endroit où dormir les premiers jours ayant suivi l’évacuation du quartier résidentiel de Nemerya l’avaient beaucoup aidé. Il avait fini par partir et prendre une chambre à l’hôtel car il ne souhaitait pas s’imposer, pas plus qu’il ne voulait abuser de l’hospitalité de son amie.
Sur ses bonnes paroles, il leva son verra et but une première gorgée. L’expression du jeune homme indiquait qu’il était satisfait de ce qu’il avait en bouche et il hocha la tête en regardant sa voisine, comme pour lui indiquer que c’était okay. Encore heureux qu’il était bon, vu le prix des boissons à l’hôtel… Le vin était presque doux en comparaison de l’alcool avec lequel il s’était brûlé la gorge avant.
« Mais dis-moi donc, Nora Romanov, j’ai une question pour toi : tu as la vingtaine, t’es jolie, agréable et motivée et pourtant, pas de copain à l’horizon. Où est le piège ? » L’alcool avait la formidable faculté de délier les langues et ça tombait bien, parce que le Pulsar adorait parler.
Until the ashes of Eden fall Feat Auguste D'Epernelle
Tu souriais quand Auguste t’avouait que les soirées seraient moins ennuyante maintenant qu’il savait que tu logeais dans la chambre d’à côté. Tendant ta main pour attraper verre qu’il te tendait, tu le remerciais avant de le porter à tes lèvres pour en boire une gorgée. Il est plutôt bon, après tu n’es pas une grande experte en vin, mais tant qu’il se boit ça te convient.
Tu l’écoutais finalement parler de son amie qui l’avait hébergé quelques jours, ce qui te fit sourire.
- Je comprend ahah ! T’inquiète pas, maintenant je te tiendrais compagnie, tu ne verras même pas le temps passer !
Alors que tu reprenais une gorgé, tu manquais de t’étouffer avec en entendant les paroles d’Auguste. Tu détournais ton regard, rougissant un peu. C’était un compliment en plus d’une question là non ? Tu tapotais tes joues pour reprendre tes esprits avant de regarder le brun.
- Peut-être car tu n’as vu que la partie visible de l’iceberg ! Non pour être plus sérieuse, j’ai déjà eu un copain, mais le genre psychopathe, j’ai encore peur de le recroiser ahah ! Je devais toujours lui rendre des comptes, il se faisait souvent des films, dès que j’adressais la parole à un autre mec il commençait à me faire une crise de jalousie. J’ai préféré partir, j’espère qu’il a lâché l’affaire.
Tu soupirais avant de reprendre une gorgée de vin. En reposant ton verre sur la table, tu t’accoudais sur la table, tes mains soutenant le poids de ta tête. Avec un immense sourire et un petit regard plein de sous entendu tu décidais de reprendre la parole.
- Mais je pourrais te retourner la question. Tu es quelqu’un de connu, tu es gentil, bien foutu, débrouillard, et pourtant tu vis seul. C’est étrange tu ne trouves pas ?
« Je vois le genre de type, oui. Je suppose que c’est une bonne chose que lui et toi ne soyez plus ensemble. »
Auguste ne se réjouissait pas de la savoir seule mais vu la description qu’elle venait de faire de son ex-copain, mieux valait qu’il y ait le plus de distance possible entre ces deux-là. La jalousie pouvait être touchante car elle indiquait qu’une personne tenait à son partenaire mais lorsqu’elle n’était pas maîtrisée, c’était surtout la preuve d’un désir de vouloir posséder et contrôler l’autre. Elle devenait alors affreuse et, aux yeux du Pulsar, effrayante. Quand quelqu’un se laissait guider par des émotions aussi négatives, il était capable de tout.
Le Champion ne chercha pas à en savoir plus sur le sujet. Il sentait qu’il s’aventurait sur une pente glissante et il n’avait pas encore assez bu pour y sauter à pieds joints. Si elle-même mentionnait être terrifiée à l’idée de le revoir un jour, c’est qu’il y avait une raison. Autant éviter de rouvrir de vieilles plaies qui n’avaient pas l’air d’être tout à fait cicatrisées. S’il était habité par une curiosité débordante, Auguste arrivait quand même à y mettre la bride de temps à autre. « J’imagine qu’il ne viendra pas te chercher jusqu’à Lumiris. Je te souhaite de ne jamais le recroiser mais il est très peu probable que cela arrive. » Tout le monde connaissait des échecs dans sa vie amoureuse, certains plus retentissants que d’autres et les quelques chanceux qui trouvaient leur âme sœur du premier coup étaient l’exception qui confirmait la règle. Sur ce point-là, autant Nora que son voisin se trouvaient dans la norme car les deux étaient passés par des étapes qu’ils préféraient sans doute oublier.
« J’ai le droit à un joker ? »
En lui demandant comment se passait sa vie sentimentale, il s’attendait à ce qu’elle lui retourne la question et s’il n’avait pas été prêt à y répondre, il se serait sans doute abstenu de fouiner dès le départ. C’était normal qu’elle soit curieuse car, tout comme elle, il était sain d’esprit et financièrement stable. Qu’il n’y ait personne dans sa vie était d’autant plus incompréhensible, surtout quand on savait à quel point il adorait rencontrer des gens pour nouer des liens avec eux.
« Il n’y a pas grand-chose à dire, en vérité. Non, je te jure, c’est aussi désert que ça en a l’air. Il y a eu des histoires insipides et d’autres qui se sont mal finies, comme tout le monde. Pour ce qui est du moment présent, ça fait quoi, environ un an que je suis seul. »
Juste avant son départ pour Lumiris, à vrai dire. Il s’était séparé de sa copine du moment et cette rupture n’avait été qu’un élément parmi tant d’autres pour le motiver à se lancer et à partir à la découverte d’une région qu’il n’avait jamais visité, ce qu’il aurait certainement fait même s’ils étaient restés ensemble. Auguste était quelqu’un de libre et il était hors de question qu’il laisse une relation lui mettre des chaînes. Ça en avait fatigué plus d’une mais ça, ce n’était pas son problème. Il prit une nouvelle gorgée en réfléchissant à ce qu’il allait dire ensuite. « J’ai bien eu quelques opportunités depuis mais je n’ai jamais trop cherché à m’engager. J’ai tendance à prendre mon temps pour franchir le pas et je comprends que ce ne soit pas une habitude qui plaise à tout le monde. Enfin, il y avait bien quelqu’un qui me plaisait vraiment et pour qui c’était réciproque, mais je n’ai pas su saisir l’occasion à temps et… on va dire que c’était compliqué. »
Les lèvres pincées, le brun s’était rembrunit en terminant sa phrase, comme s’il abordait un sujet qui le rendait maussade. Il soupira à son tour et vida ce qu’il restait dans son verre. Allez, ce n’était pas le moment de se prendre la tête avec ça.
« Bref. Voilà. Désolé de te décevoir, je ne bats pas mes partenaires, pas plus qu’elles ne disparaissent dans de mystérieuses circonstances. Je suis juste un poil indécis et parfois maladroit dans les moments-clés. »
C’était sans doute ce qui le décrivait le mieux. Il n’était pas malheureux pour autant, loin de là. Il avait même tendance à croquer la vie à pleine de dents et à profiter au maximum de celle-ci. Il n’avait pas besoin de la présence de quelqu’un d’autre pour se sentir exister même s’il reconnaissait que, quelquefois, il se sentait un peu seul.
Until the ashes of Eden fall Feat Auguste D'Epernelle
Tu souriais, amusé par les paroles prononcés par ton voisin.
- Peu probable et moi c’est pas très compatible… Je te signale que j’ai retrouvé mon frère sans savoir qu’il était là après qu’il se soit barré de Kanto, et j’arrive a tomber sur le même hôtel que toi, encore plus drôle, des chambres avec un balcon commun !
Tu riais un peu, reportant ton verre à ta bouche pour en boire quelques gorgées. Quand tu abordais le sujet des amours de son côté, il était un peu retissant pour en parler avant de se confier. Un an ?! Toi qui pensait que c’était un tombeur tu étais surprise de savoir qu’il était seul depuis autant de temps. Il a l’air pourtant d’avoir une vie bien rempli. Il évoquait finalement une personne pour qui c’était réciproque, mais en voyant sa réaction tu te doutais que c’était un sujet sensible. Tu en déduis qu’il a du se passer quelque chose de grave, mais tu n’osais pas lui demander malgré le fait que tu aurais bien voulu connaître l’origine du mal qui semblait le ronger. Après avoir fini son verre il avait repris la parole, ce qui t’arrachait un petit sourire.
- Tu sais être maladroit ça a son petit charme ~
Tu lui resservis un verre avant de reposer doucement la bouteille sur la table.
- Je suis sûr que tu trouveras quelqu’un de bien pour toi, compréhensive. Tu le mérites. Je sais qu’on ne se connaît pas depuis longtemps mais je vois que tu es quelqu’un de bien.
Tu lui souriais en lui faisant un petit clin d’oeil avant de finir à ton tour ton verre. Maintenant, est-ce que tu continus ou tu t’arrêtes là ? Après quelques secondes de réflexion, tu attrapais la bouteille pour te resservir.
- Bon cette fois c’est le dernier, sinon je vais me noyer dans la piscine demain.
Tu souriais, amusée, t’imaginant flotter comme une loque humaine dans la piscine.
Auguste haussa les épaules lorsqu’elle lui dit qu’il finirait par trouver quelqu’un de bien. Cela allait sans aucun doute arriver, il ne s’inquiétait pas le moins du monde pour cela.
« Sûrement. Ça m’arrangerait de pouvoir me poser avant la trentaine, sinon je vais devoir me rabattre sur les mères célibataires ou sur les folles. »répondit-il en éclatant de rire.
Pour autant, il ne souhaitait ni devenir beau-père, ni devoir choisir une fille un peu lunatique. Bon, il avait encore quelques années devant lui avant d’en arriver là, inutile pour lui de s’en faire à ce sujet. Il but encore une gorgée dans le verre que Nora venait de lui remplir. S’il voulait être tout à fait honnête, il reconnaîtrait que son statut et sa renommée grandissante lui assurerait d’avoir toujours ses chances avec des jeunettes tout juste sorties de l’adolescence mais ça, c’étaient des magouilles auxquelles il ne voulait pas penser.
Sa voisine l’avait décrit comme étant quelqu’un de bien et sur ce point, il ne savait pas trop quoi en penser. Il avait ses défauts, certes, mais il n’était pas non plus foncièrement mauvais. Il supposait que du coup, il était ce qu’on pouvait appeler une bonne personne, selon le sens que l’on donnait à cette appellation. Il était loin d’être un bon Samaritain et il lui arrivait pas moment de se montrer égoïste, trait rarement adéquat au rôle que Nora lui prêtait. « Tu abandonnes déjà ? » Elle avait semblé hésitante à se resservir, comme si elle se demandait s’il était raisonnable de remplir ce verre une nouvelle fois. Elle l’avait quand même fait après une intense réflexion. Avait-elle essayé d’évaluer son état avant de prendre sa décision ? Pour quelqu’un qui se gaussait de bien tenir l’alcool, elle était prompte à battre retrait dans sa chambre dès que les effets de tout ce qu’elle avait bu se faisaient sentir.
« Enfin, je ne force pas. Loin de moi l’idée de devoir repêcher un cadavre dans la piscine demain. »conclut-il avec le sourire.
Il doutait que les choses se passent ainsi car si elle se réveillait effectivement en aussi mauvais état qu’elle le craignait, elle ne se déplacerait même pas jusqu’au sixième étage et ce n’est pas lui qui irait la sortir du lit. Si elle était malade, il serait d’avis de la laisser décuver en paix. Après tout, s’ils s’y rendaient demain ou après-demain, cela ne faisait pas beaucoup de différence. Ce serait donc son dernier verre pour lui aussi.
Un coup d’œil vers le lit lui indiqua que Valkyrie s’y était rendue pour s’endormir, roulée en boule au milieu des coussins. Il se faisait tard pour elle aussi. Il ne l’avait pas vu aller jusque-là mais il fallait dire qu’après quelques verres, ses sens n’étaient plus aux aguets. Il avait même été jusqu’à oublier sa présence depuis qu’elle n’était plus sur ses genoux, après avoir été chercher des caresses auprès de Nora.
« Je vais probablement me prendre une douche une fois que tu seras partie et après, je ne serai plus très long avant de me mettre au lit, je crois. »
Il n’avait plus rien à faire aujourd’hui, à part défaire ses valises mais cela attendrait demain. Il n’avait ni la foi ni l’énergie de faire cela pour le moment. Faisant tourner le vin dans son verre en attendant le moment de le boire, Auguste posa une autre question.
« Du coup, je passe te chercher demain à quelle heure ? »
Until the ashes of Eden fall Feat Auguste D'Epernelle
En entendant la réplique d’Auguste, tu avalais ta gorgée de vin de travers, toussant un peu avant d’éclater de rire. Tu l’imaginais avec une nana complètement taré, lui complètement blasé à côté. Le pauvre, c’est vraiment pas ce que tu lui souhaites, peut-être pour ton ex, ça pourrait être amusant deux tarés ensemble.
Quand il te demandait si tu comptais abandonner en rajoutant un « déjà », tu pris une petit moue boudeuse, vexée. Si Auguste ne t’avait proposé de l’accompagné demain tu sais que tu aurais pu aller plus loin, mais là tu avais une limite pour être en forme demain. Tu décidais de retourner ça contre lui, ne voulant pas te laisser faire.
- Je peux compter sur toi pour me repêcher avant que je me noie ~
Tu souriais, terminant lentement ton verre. Un regard à l’heure t’informait qu’il était tard, et si vous voulez être en forme pour la piscine demain. En parlant de douche tu devrais en prendre une toi aussi.
- Hm… On pourrait y aller vers 10h30 ? Et après on pourrait aller manger un morceau ensemble, qu’est-ce que tu en dis ?
Tu souriais, regardant ton verre de vin. Il te reste qu’une gorgée à boire.
- Et si tu t’ennuis l’après-midi on pourrait sortir faire quelque chose après.
Tu t’étirais un peu, baillant légèrement en mettant ta main devant ta bouche avant de te frotter les yeux avec tes mains.
- Je pense que je vais attendre demain matin pour la douche, je commence à fatiguer un peu aussi.