June Suiko
Feat Lenia de GhostBladeDescription de votre personnage
June est une personne discrète et peu démonstrative. Elle préfère la solitude aux grandes foules, et ne veut surtout pas se retrouver sous les projecteurs. Il ne faut pas croire qu’elle a peur de l’humain et la masse cependant. Elle n’hésitera pas à s’exprimer publiquement sur certains sujets qui lui tiennent particulièrement à cœur, par exemple. Ce dont elle a peur, c’est du regard et du jugement des autres. Aussi faudra-t-il beaucoup de compassion et de patience pour gagner pleinement sa confiance. Elle ne s’ouvrira complètement qu’à ceux qui sauront respecter son intimité et ses limites. Là encore, il ne faudra pas trop lui en demander ; jamais elle ne parlera d’événements trop douloureux. La blessure est encore trop profonde et la honte trop grande.
Elle est également très superstitieuse, et certainement que ses origines d’Alola n’y sont pas pour rien. Elle croit donc fermement en sa malédiction – elle s’imagine notamment que sa rencontre avec un Mimiqui en fait partie. Du reste, June est une femme pleine de convictions et d’idéaux. Elle se livre une lutte permanente et désire devenir quelqu’un de « meilleur » sur le plan humain – et non en tant que dresseur, puisqu’elle ne se perçoit pas, ou plus, comme tel. S’efforçant d’être douce, polie et aimable, elle essaiera autant que possible d’aider ceux dans le besoin. Cette attitude fait d’elle une optimiste ; elle croit sincèrement que l’on peut changer, elle croit qu’il existe un Pardon et que peut-être, un jour, on saura la pardonner.
Son personnage prend une autre dimension au contact des Pokémon. Il n’est pas rare qu’elle se retrouve désarçonnée et qu’elle préfère la fuite à l’affrontement. Cela en surprendra plus d’un, certainement. Mais qui sait, sa nouvelle vie en Lumiris avec son Mimiqui l’aidera peut-être à surmonter toutes ces épreuves.
Ce qui est certain, toutefois, c’est qu’il s’agit d’un pokémon extrêmement timide qui se laisse difficilement approcher. Pour autant, il déteste la solitude et rêverait de se faire de nombreux amis.
Il affectionne tout particulièrement le surnom dont June l'affuble ; il croit sincèrement que son déguisement est parfait. En ce sens, il est peut-être un peu naïf encore...
histoire
Quel a été le plus beau jour de ta vie, June ?
Elle regardait Ula-Ula s’éloigner lentement à travers l’objectif de son appareil. L’index en suspens, frôlant la gâchette, elle attendait le moment idéal. Mais ce moment ne venait pas, et finalement les larmes lui montèrent aux yeux. Elle n’y arriverait pas ; elle ne voulait pas partir, elle ne voulait pas prendre cette ultime photo, elle ne voulait pas tourner la page définitivement.
Elle se résolut alors à ranger l’appareil dans son sac et à trouver un mouchoir pour s’abandonner à ses larmes. Mais dès qu’elle ouvrit ce dernier, la petite frimousse d’un Pikachu apparut et entreprit de s’en extirper. Elle se surprit à rire, au milieu de ses larmes. C’était effectivement un Pikachu, de surnom et d'apparence, mais il s’agissait en réalité d’un Mimiqui. Il lui tendait une fleur. « Comme le premier jour », pensa-t-elle.
Oui, définitivement, le jour de leur rencontre avait été le plus beau jour de sa vie. Et pourtant, il allait la mener au jour le plus terrible et le plus triste, également.
Elle se souvenait de chaque détail de cette journée qui s’était déroulée onze ans auparavant. Elle venait de célébrer ses 16 ans, en famille, sur la plage d’Ula-Ula. Etait alors venu le moment de la fameuse « surprise » qui n’en était plus vraiment une, à vrai dire. June allait enfin de recevoir son premier Pokémon. Ses parents avaient toujours été stricts sur ce point, alors contrairement à beaucoup d’autres enfants de son âge, elle n’avait pas eu droit à un Pokémon jusqu’à ce jour-là. Plusieurs de ses amis en avaient déjà un – voire même plusieurs, parfois – et même s’ils ne partaient pas à l’aventure comme les dresseurs plus âgés, au moins ils avaient la chance de pouvoir s’en occuper et jouer avec eux. Mais June comprenait ses parents ; s’occuper d’un pokémon n’était pas une tâche facile et ils voulaient s’assurer qu’elle soit suffisamment mature et autonome.
Ce jour-là, elle devint l’heureuse propriétaire d’une adorable Munna, qui arrivait tout juste d’Unys. Elles sympathisèrent très rapidement ; la Munna trouvait en June une amie loyale et attentionnée, June découvrait au contact de sa Munna un monde mystérieux et fascinant. Très vite, elles prirent les routes ensemble. June quitta ses parents, sa ville natale et même certains de ses amis, pour se lancer dans cette grande aventure. Elle rêvait d’avoir 1000 Pokémon, d’être connue dans le monde entier, de défier les plus forts, de vaincre les méchants. Et tout ceci, sans jamais quitter sa petite chérie, Munna.
Mais l’aventure ne convient pas à tout le monde. Au départ, tout se passa pour le mieux. June rencontra d’autres jeunes dresseurs, avec lesquels elle se lia d’amitié. Ils firent un bout de chemin ensemble. Elle rencontra aussi de nombreux Pokémon, agrandissant son équipe au fur et à mesure. Elle fut quelqu’un de profondément heureux. Plusieurs mois, plusieurs années durant, elle vécut ainsi.
Mais sans qu’elle s’en rende compte, ces années l’usèrent. Plus elle gagnait en expérience, plus elle devenait avide. Il lui fallait se battre ; il lui fallait gagner, surtout. Elle perdit de vue les raisons qui l’avaient poussée à prendre la route. Elle perdit de vue les sentiments qu’elle avait pour ses Pokémons. Elle se perdit de vue… Et elle perdit Munna – et avec elle, tout le reste.
Sept ans plus tard, elle ne s’en était toujours pas totalement remise. Et pourtant, voilà qu’elle s’était décidée à prendre la route, une fois de plus. Cette fois cependant, elle avait un Mimiqui à ses côtés. Elle prit délicatement la fleur qu’il lui tendait, et la serra contre son cœur. « Le jour de notre rencontre a été le plus beau, tu sais », lui murmura-t-elle. Ce qu’elle ne disait pas, c’est qu’il y en avait deux bien distincts – un pour chaque rencontre merveilleuse. Elle ne voulait simplement plus penser au premier des deux.
Les gens l’avaient maudite, insultée, maltraitée. Elle s’était laissé faire car, au fond, elle pensait bien l’avoir mérité. On lui avait promis qu’elle ne redeviendrait plus jamais heureuse et elle désirait ne plus jamais être heureuse. Apprenant la nouvelle, ses parents l’avaient discrètement rapatriée à Malié, dans la maison familiale où elle avait alors passé cinq ans enfermée, sans jamais sortir. Ils disaient qu’elle était souffrante, que la maladie l’affaiblissait trop, mais qu’elle allait guérir. Il n’y avait pas de maladie, pourtant. Il n’y avait qu’une coquille vide et une âme maudite, hésitant entre la vie et la mort – car la mort semblait une punition trop facile. Ses parents l’aimaient, en dépit de tout ce qui avait pu se passer, ils ne lui en voulaient pas et surtout ils croyaient en sa guérison.
C’est grâce à cet amour que June guérit. Elle accepta de sortir – la nuit, au départ, puis progressivement en pleine journée. Craignant cependant le regard des autres, elle se faisait très discrète. Elle constata avec soulagement qu’on l’avait oubliée – ou, du moins, qu’on croyait qu’elle sortait d’une longue maladie. Elle reprit progressivement ses activités. Elle se remit à la photographie. On la laissait à l’écart et elle s’accommodait de sa solitude.
C’était un jour qu’elle partait en expédition, souhaitant faire quelques photos pour un client, qu’elle rencontra le Mimiqui. Ce fut une rencontre étrange, qu’il est difficile de résumer en quelques mots. Deux êtres très solitaires se contemplaient avec hésitation et crainte. June avait entendu parler de ces Pokémon dont il ne fallait surtout pas ôter le déguisement. Le parallèle avec sa propre existence était saisissant.
Ils se découvrirent de nombreux points communs. Mais la timidité de l’un et la peur de l’autre les empêchaient d’assumer leur relation. June venait régulièrement voir le Mimiqui cependant. Ils restaient là, à se regarder, sans rien se dire. Parfois, elle amenait quelques photos. Un jour, il en garda une. Un autre jour, il lui offrit une fleur.
Ce n’était pas évident, pour June. Elle se sentait effrayée d’être de nouveau au contact d’un Pokémon. Pourtant, elle avait le sentiment d’être heureuse, pour la première fois depuis si longtemps.
Plusieurs mois s’écoulèrent ainsi. Finalement, ses parents chez qui elle vivait encore – car ils craignaient toujours qu’elle fasse une rechute – découvrirent son histoire avec le Mimiqui. Ils prirent peur pour elle, lui défendirent de le revoir, pensèrent même l’enfermer de nouveau. Elle finit par lever la voix ; elle était fatiguée de vivre ainsi. Ils ne l’écoutaient pas cependant.
Alors elle fit ses bagages et s’en alla. Plus loin, cette fois, en direction d’une nouvelle région : Lumiris.