Dusk Lumiris

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One Of Those Days ¦ Izaiah L. Silvērsteiń
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One Of Those Days
Feat Izaiah L. Silvērsteiń
Depuis plusieurs minutes tu courrais.
Tu courrais à t’en époumoner.
Tu commençais même à ressentir une certaine crampe te prendre mais tu ne pouvais pas t’arrêter. Pourquoi ? En fait, c’était assez ridicule, drôle et triste comme histoire.


Rewind.
Comme si souvent, tu adores te perdre dans les grandes villes, à vouloir tout explorer, tout découvrir, tout toucher même. Tes grands yeux ne savent plus où regarder tant qu’il y a de nouveauté autour de toi. Tu as la tête qui tourne un peu mais cela ne t’empêche en rien d’essayer de profiter au mieux du nouvel environnement que tu découvres au cœur de la ville de Voltapolis. Mais tu en avait profité pour souffler un peu et te poser autour d’une glace avec Shaymin, ton starter !
D’ailleurs, le jeune Pokémon plante semblait davantage apprécier la glace à la fraise que toi, ce qui te poussait à admirer le jeune Pokémon vert alors qu’il dégustait avec plaisir le dessert froid.
Oh bien sûr, ce n’était pas vraiment le Pokémon Fabuleux mais un adorable Germignon mais tu adorais voir les mines dépités voir même blasés des gens lorsqu’ils découvraient que ton Shaymin… Bah c’était en fait, qu’un Germignon.
Mais le plus adorable des Germignon !
Si bien que tu ne pouvais t’empêcher de prendre des photos de ton pauvre Pokémon alors qu’il essayait de déguster sa glace mais tu le dérangeait dans sa tâche en lui posant ton téléphone à deux centimètres du visage.


« Tu sais que tu es pire qu’adorable Shaymin ? ♥ »

Ce à quoi le Germignon roulait des yeux avant de reprendre son repas. Ou du moins, c’était dans les plans avant qu’un adorable Miaouss décide de grimper sur votre table et s’intéresser aussi à la glace de ton Germignon ! Mais bien sûr, tu craquais devant l’adorable minois du chaton blanc qui vint innocemment se frotter contre toi, miaulant de la pire des adorables façons qui te faisait presque chialer devant tant de cuteness.

« O-oh Shaymin, tu as vu ç… » Puis figer alors que le chatounnet décidait de venir se rouler en boule contre tes cuisses, te faisant gindre presque aussitôt avant de poser ses mains devant tes lèvres, les yeux larmoyant.
« Oh doux Arceus… Je suis l’élue… »
Ce à quoi ton Germignon roulait des yeux encore une fois avant de soupirer et grimper sur la table pour s’asseoir devant toi.

« … Tu crois qu’on peut l’adopter ? Oh Shaymin, on a vraiment besoin de le garder !! »
Shaymin qui haussait des épaules avant de bondir au sol, visiblement prêt à partir pour sa part ! Et sans plus attendre, une en fit de même, ayant déjà payé ta glace avant de t’asseoir.
Mais cette fois, tu ne repartais pas les mains vides, puisque tu enlaçais doucement le Miaouss semi endormi, le posant doucement contre ton épaule tout en le pressant contre ton torse avant de figer en sentant les doux ronrons du Pokémon Normal.


« … Shay-miiiin »
À nouveau, tu étais à deux doigts de chialer alors que ton Pokémon ne répondait aucunement à tes états d’âme, te faisant simplement signe de bouger et reprendre la route vers l’auberge que vous aviez trouvé un peu plus tôt pour mieux vous reposer et passer la nuit.
Et alors que vous arriviez enfin à bon port, voilà qu’un Malosse semblait attendre devant la porte. Pourquoi en fait ? Tu ne saurais le dire mais naturellement, tu te penchais vers le chiot, main tendue vers lui pour venir caresser la tête… Et manquer de peu de perdre deux doigts si tu n’aurais pas reculé la main assez vite.


« M-maiiiiis »
Tu sens ton regard s’embrouiller alors que tu emplis tes poumons du peu de courage qui t’habite.
« C’est pas gentil ça ! »
Ce à quoi le chiot réplique en crachant une boule de feu  à tes pieds, te laissant à peine le temps de reculer d’un bond, à deux doigts de la crise de larmes.
« M-mais suffit ! Vilain chien ! Pas gentil ! »
… Et sitôt t’attirer ses grognements alors que le ‘vilain chien’ te regarde lourdement, se redressant même pour s’approcher d’un pas mauvais vers toi. Mais ton courage n’est plus et tu as tout juste le temps d’attraper Shaymin dans ton bras libre, évitant de peu une nouvelle morsure de la part du Malosse avant de finalement prendre tes jambes à ton cou et courir. Vers où ? Tu sais pas. Mais tu cours. Le plus vite possible pour tenter de semer le chien des enfers qui semble bien déterminé à ne faire qu’une bouchée de ta personne.
Tu sers et Shaymin et le Miaouss qui semble s’éclater de son coté, ça et narguer le Malosse qui décide de te bombarder d’attaque Flammèche que tu arrives étonnement à éviter alors que tu hurles comme une gamine dans les rues de Voltapolis, les larmes coulant contre tes joues, alors que tu tentes en vain de protéger tes deux précieux Pokémon. Car oui, tu as décidé que ce Miaouss était à toi maintenant.

Mais à force de courir ainsi, à hurler de la sorte et à pleurer autant, tu fatigues plus rapidement que prévue et une vilaine crampe commence à bien peser alors que tu tournes le coin.


« Mamaaaaaaaan »

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One of those days
Life is to be lived, not controlled; and humanity is won
by continuing to play in face of certain defeat.
Rentrant ta tête entre tes deux épaules, tu soupires. Tu n’as même pas besoin de tendre une oreille pour distinguer les éclats de rire des enfants et la cacophonie des discussions qui se mêlent les unes aux autres : celles-ci viennent agresser tes tympans sans même t’en demander la permission. D’un accord tacite, elles remontent à ta mémoire la raison pour laquelle tu n’osais plus sortir. La raison pour laquelle cette fois est la première fois. La première fois que tu te soustrais au confort de ton appartement pour partir à la conquête d’une expérience plus captivante que celle d’acheter du lait à la supérette au coin de ta rue. Tu n’es pourtant pas un asocial. Au contraire, ton besoin de contact humain avait souvent été estimé comme une réelle addiction. À l’écoute des monologues parentaux, il te fallait absolument prendre du temps pour toi et pour toi seul. Disaient-ils cela en considérant que tu érigeais autour de toi un environnement nuisible voire nocif ? Un environnement dans lequel tu prenais le risque inconsidéré de te perdre ? Sans doute. Tu n’avais jamais soulevé la question. Le filtre que tu choisissais d’élever quotidiennement pour brouiller ta vision était épais, il ne laissait rien passer. Il te soustrayait à tout questionnement qui puisse te concerner de près ou de loin.

Alors qu’est-ce qui était différent ? Quel était ce détail venant briser toutes tes règles ?
La nouveauté.
Tu venais de perdre tous tes repères et tu trouvais cela incroyablement effrayant. Tu étais comme un miaouss effrayé, condamné à vivre en retrait tant qu’il évoluerait dans l’inconnu. Sauf que tu n’avais pas le courage d’affronter ta nouvelle réalité. Tu pensais naïvement que prendre la décision d’abandonner ton Johto natal était un exploit dont tu venais de t’attribuer tous les mérites, mais tu étais loin du compte. Très loin même. Le plus dur n’était pas d’embarquer dans un avion et de dire au revoir aux amis et à la famille, mais plutôt de tout recommencer à zéro. C’était d’accepter que tu ne connaissais rien et qu’il te fallait réapprendre à flirter avec le sens de ta propre existence sans y laisser des plumes. Alors tu repoussais. Misérable, tu acceptais de vivre entre les boîtes qui s’accumulaient sans jamais être ouvertes et tu tentais de faire le point sur ce qui t’arrivait, rejetant quasi systématiquement tout ce que l’extérieur avait à t’offrir. C’était plus simple ainsi.

Prenant une grande inspiration, tu refermes ta chemise d’une main lasse puis tu tournes le coin d’une rue. Au loin, tu crois entendre un son, un hurlement peut-être même, mais ton attention ne s’y attarde pas. Dans ton incroyable bonté, tu te convaincs que ce n’est qu’une hallucination, qu’une pauvre blague du subconscient. Il n’y a rien. La journée est belle et jeune, il n’y aucune raison pour qu’un imprévu vienne s’immiscer entre toi et ta reconnaissance superficielle des lieux.

Si seulement tu avais un véritable pouvoir, la véritable capacité d’influencer le cours de ton destin à ta guise.
Mais non.
Un corps qui frôle le tien, non, qui le tacle, un aboiement irrité, une chaleur ardente. Tu n’as pas le temps d’assimiler le cours des événements que tu te retrouves à courir. Pourquoi ? Tu l’ignores. Il y a cette fille, ses hurlements. Ce sont sans aucune doute ceux qui vrillaient tes tympans quelques secondes avant le drame. Ceux que ton cerveau avait ignorés, classés dans une case de ta mémoire dans l’espoir de ne jamais les en ressortir. Grossière erreur. Tétanisé par la peur, tu n’oses pas jeter un œil derrière toi afin d’identifier l’ennemi. Tu ne veux pas savoir. C’est chaud, c’est méchant. C’est suffisant pour ordonner à tes jambes de courir.

Courir. Oui,mais pour combien de temps ?
Tu n’es pas un athlète.
Tu as toujours été dispensé des cours de sports. Tu t’en vantais bien à une époque, mais maintenant…

Sans réfléchir, tu attrapes la main de l’inconnue puis accélère ta course l’obligeant ainsi à y mettre un peu plus de coeur si elle ne souhaite pas s’étaler de tout son long sur le bitume. Tu commences à avoir mal. Tellement mal. Tu dois réagir. Alors, profitant de la distance qui se creuse de peine et de misère entre toi et votre poursuivant, tu prends le temps de distinguer au loin une échelle épousant le mur d’un bâtiment. Ton regard s’illumine. Le mot est grand. Disons plutôt que l’espoir renaît.

Guidant la jeune femme, tu lui indiques tes intentions d’un simple mouvement de la main puis tu lui fais signe de monter la première. Laissé en pâture à la pression, tu l’invites à ne pas perdre de temps puis tu montes à sa suite. À mi-chemin, tu soupires : sauvés.

Une fois votre progression terminée, tu te laisses tomber à genoux. Tes poumons crient leur douleur et ta respiration saccadée trahie ta santé. Ou plutôt, l’absence de santé.

- C’en était moins une.

Tu n’avais rien demandé. C’est arrivé, tout simplement. C’est ça, Lumiris ? Ce premier souvenir est fort en émotions, tu n’oublieras pas. Amusé, tu te dis que ce cœur que l’on t’a offert aurait pu y laisser sa peau et toi avec.

- Alors, qu’est-ce que tu lui as fait pour le mettre dans cet état ?

Demandes-tu, jetant un œil distrait au pied de l’échelle. Tout en bas, le malosse continue de gronder. Et toi, tu ne comprends rien, fidèle à tes habitudes.

Mais tu rigoles.
Parce que c’est un peu drôle quand même.
(c) TakeItEzy (Izaiah L. Silvērsteiń)
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One Of Those Days
Feat Izaiah L. Silvērsteiń
Mais maintenant que tu y pensais.
Tu n’avais jamais encore proprement vécu ton départ de Kalos et ton arrivé en Lumiris.
Tel un voleur, tu avais été envoyé dans un centre jeunesse pour te ‘remettre sur le droit chemin’. Tu ignorais si cette mission avait été remplie mais après 2 années entières à rester cloitré dans un établissement que tu ne pouvais quitter sauf si exception, tu avais fini par t’y habituer et simplement accepté ta situation. Oh tu la jugeais encore et toujours injuste mais que pouvais-tu vraiment y faire ? Franchement, rien.
Tu n’avais aucun pouvoir ou poids pour te défendre. Ce n’était que le combat d’un enfant perdu, brisé et effrayé versus le monde entier. Enfin, brisé et effrayé…. Tu le masquais assez bien.
Mais tu ne voulais pas être un être brisé et effrayé aux yeux des autres.
Car malheureusement, tu te soucis encore trop du regard et quand dira-t-on des autres. Alors que ce ne sont que des figurants dans l’histoire de ta vie, tu les vois encore comme des personnages secondaires voir même primaire dans le live-action de ton existence. Sans doute est-ce stupide de ta part. Mais qui es-tu vraiment pour avoir un tel avis ?

Tu ne devrais pas t’estimer aussi important. Tu n’es qu’un être banal parmi tant d’autre.
Tu n’as rien de spécial ou unique qui te sort du lot. Enfin, si. Mais non.
Pas à tes yeux. Tu n’es que Béatisa, une jeune fille qui vient tout juste d’avoir 18 ans. Enfin… tout juste. Tu as atteint ta majorité le 1er Avril dernier, cette blague.
La meilleure que tu connais en fait ! Et c’est la tienne après tout.

… Pourquoi as-tu un si mauvais image de ta personne ? Secoue-toi, souris, la vie est un fromage !
Reviens à ce qui est plus important un peu, plutôt que te perdre dans un autre filler de Naruto.
Alors, tu es arrivé en Voltapolis. Tu es allé manger une glace avec Shaymin, ton Germigon rappelons-le. Puis tu as été choisi comme lit de fortune pour un Miaouss, que tu prévois capturer et appeler Arceus au passage. Sommes-toute, c’est une bien bonne journée, non ? Tu as eu une glace à ta saveur préférée, que tu as partagé avec Shaymin et tu as un nouvel ami ! Décidé, déterminé même, tu te redresses, prête à reprendre la route mais avant, direction auberge pour te reposer un peu avant de reprendre la route. Et c’était le plan. Avant de tomber sur lui.

À ce chien des enfers qui a soudainement décidé que ton fessier est fort attirant et décide par tous les moyens de tenter de le croquer et même le rôtir en te lançant des flammèches ici et là. Et toi pendant ce temps ? Tu cours. Tu cours le plus que tu le peux. Tu cris, tu pleures même. Tu as peur. Tu ne veux pas mourir aussi vite. Tu ne comprends rien à ce qui se passe actuellement. Tu t’ennuies de ta maman. Tu as mal, ta crampe devient plus prenante, ton souffle plus court. Tu ne veux que disparaitre et rassurer Shaymin et Arceus dans tes bras. Car oui, en courant, tu sers les deux Pokémon contre ta non poitrine, les serrant de toutes tes forces contre toi. Tu ne veux pas qu’il leur arrive le moindre mal. Toi, tu peux avoir mal. Tu vas t’en remettre. Mais tu ne te pardonnerai jamais de voir tes précieux Pokémon souffrir. C’était comme tes bébés. Que les imaginer souffrir te redonne un faux courage et te pousse à ignorer encore un peu plus longtemps ton mal.

Mais dans ta course folle pour ta survie, tu tacle violemment un passant, tu t’excuses à la renverse mais tu ne peux pas t’arrêter, ça te couterait trop. Tu espères seulement qu’on ne va pas t’en tenir rigueur ! Mais à ta surprise, ce jeune homme décide de joindre ta course folle. Pour t’en coller une surement…? Dans le doute, tu tentes d’accélérer le pas mais ta crampe te pousse à te crisper, à serrer les dents. Tu ne vas tenir.
Au dernier moment, tu sens la main de ton assaillant humain attraper la tienne Tu fermes les yeux, tu ne veux pas sentir le coup venir. Mais à ta grande surprise, tu es tiré vers l’avant en fait ?! Tu ne comprenais rien mais tu le suis, le mieux que tu peux. Non sans manquer de te planter à deux reprises. Puis avant même de pouvoir comprendre, tu te retrouves attirer dans une ruelle, tu trembles, tu sens la peur te prendre… Puis il te pointe une échelle…. Une échelle ?!

Qu’à cette vision, l’espoir renaît alors que tu presses le pas pour tenter de grimper le long du mur, le plus vite que tu le peux malgré ton corps endoloris. Quoi que l’adrénaline soit si forte que tu ne la ressens même plus. Tu n’as qu’une motivation, protéger tes Pokémon. Et c’est cette détermination qui te mène sur le toit de l’établissement avant que tu ne te laisse tomber lourdement sur le gravier qui le recouvre, les yeux clos, la respiration forte, bruyante même, saccadée mais surtout douloureuse. Tu n’as jamais eu aussi mal aux poumons, tu as l’impression que tu vas mourir et pourtant, tu es vivante.
Ce n’est que la voix de ton sauveur qui te pousse à lentement ouvrir les yeux et… rougir.


« J… je… »
Mais parler est encore difficile. Tu tousses un bon coup, dans l’espoir de rattraper ta voix. Mais au final, tu ne fais que soupirer et enlacer Shaymin et… Mais…?
Tu fronces soudainement des sourcils. SI tu sens ton Germignon contre toi, tu ne sens plus le Miaouss et tu paniques presque aussitôt.


« Oh non. Non-non-non-non !
Arceus ?! »


Tu te redresses d’un coup, tu sens les larmes revenir vitesse grand V alors que tu tournes nerveusement sur toi-même. Tu ne vois plus le Miaouss. Mais quand ? Où ? Comment surtout ?!

« Tu n’as pas vu Arceus ?! »

Iza est soyeux


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One of those days
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Tu aurais pu l’agresser. Ce n’était pas ton genre, mais ça aurait très bien pu arriver. Se faire tacler par un inconnu en n’ayant que des excuses balancées à la dérobée en guise de compensation, ça avait le potentiel d’énerver n’importe qui. N’importe qui, mais pas toi. Tu étais beaucoup trop bon pour ça, n’est-ce pas ? À quand remontait la dernière fois que tu avais dit une note plus haute que l’autre ? C’était un souvenir flou, presque étranger, à ta mémoire. Mais, à bien y penser, Ezy en était sans doute le moteur, la cause. Il n’y avait eu que lui, dans les pires travers de votre histoire, pour te faire perdre le sens du mot « sérénité ». C’était ton coup d’essai, l’esquisse imparfaite de l’homme que tu deviendrais grâce à lui. Après Ezy, il n’y avait plus rien eu : ni de cris, ni de larmes. Tu avais remué ciel et terre pour le sauver des griffes de l’enfer pour, au final, accepter que tu ne puisses pas décider pour lui. Était-il encore vivant ? Tu n’en savais rien. Depuis trois ans, c’était silence radio. Le vrai, l’angoissant, le terrifiant et recouverts de questions sans réponse : pourquoi ? Qu’était-il arrivé ?

Quel crime avais-tu commis ?

Prenant une grande inspiration, tu tentes de régulariser ton pouls et l’irrégularité de ton oxygénation. Ça brûle. Tu n’as pas couru si longtemps, c’est un fait, mais ce cœur et toi, vous n’êtes pas des sportifs. Ta santé, au final, tu n’y accordes que peu d’importance. Tu passes celle des autres en priorité et estime qu’il y a des choses plus importantes que ta forme physique. Regrettes-tu ? Pour une fois, un peu. Ce ne sont pas des regrets susceptibles de changer à jamais le sens de ta vie, mais c’est suffisant pour te faire maudire toutes tes mauvaises décisions. Et Arceus sait qu’elles sont nombreuses.

En parlant d’Arceus. L’étonnement se trahit d’elle-même sur les traits de ton visage lorsque la demoiselle, toujours sans un remerciement pour ses fesses sauvées, s’inquiète de l’absence du dieu Pokémon. Toujours sur les genoux, tu fixes silencieusement sa petite danse nerveuse. Ton esprit analyse, essaies de comprendre, mais en vain. Tu n’es définitivement pas quelqu’un d’assez important pour que le pokémon se dévoile à toi. Est-il seulement réel ? La jeune fille, elle, semble y croire. Ou du moins, elle y croit suffisamment pour s’inquiéter de son absence. Levant une main, tu lui fais signe de se calmer. Au moins suffisamment longtemps pour que tu puisses comprendre l’absurde de la situation.

- Arceus ?

Peut-être as-tu mal entendu ? Peut-être s’inquiète-t-elle de la présence de… Barthandelus, l’un de ses pokémons ? Parce que de nos jours, tout le monde possède des pokémons. Et si elle tient contre elle cette drôle de bête verte, alors il y a fort à parier que cette chose n’est pas unique à son équipe. Mais qui es-tu pour tirer de telles conclusions ? Toi, tu n’as qu’Agony. Et tu ne l’as même pas demandé. Il t’a été imposé. Qu’est-ce qui te fait croire que cet original personnage désire et possède plus d’un pokémon ?

Et surtout, qu’est-ce que ça change ?

- Je ne pense pas avoir déjà vu Arceus de mon vivant…

Tu t’en souviendrais si c’était le cas. Mais comment veux-tu réagir autrement aux délires de la rose ? Tu ne peux pas lui dire qu’elle débloque complètement. Enfin si, tu pourrais : mais ce ne serait pas sympathique. Ça irait un peu à l’encontre de tout ce que tu t’emploies à devenir depuis trois ans. Ce ne serait pas agréable ni pour toi, ni pour elle.

Prenant une grande inspiration, tu te lèves afin de t’approcher d’elle. Doucement, tu attrapes ses mains entre les tiennes afin de la forcer à se calmer et pour qu’elle cesse enfin de gesticuler dans tous les sens. Les larmes perlent sur le coin de ses yeux : Tu ne peux décidément pas être désagréable avec elle. Son histoire, elle y croit fort. Et au fond, est-ce vraiment la chose la plus étrange que tu as vu de son vivant ? Chercher Arceus comme si sa vie en dépendait, ce n’est pas si bizarre que cela. C’est la facilité avec laquelle elle pense pouvoir le trouver qui te prend de revers.

- Calme-toi un peu s’il-te-plait. Explique-moi plutôt ce que tu recherches précisément. Je peux peut-être t’aider, qui sait ?

Tu souris doucement. Un sourire qui se veut rassurant, solide et doux à la fois. Sans jugement aucun, tu essaies d’en savoir plus sur le cours de ses idées afin de pouvoir l’aider au mieux de tes capacités.

Mais sincèrement, Iza, ce ne serait pas plus simple de la traiter de timbrée et prendre la poudre d’escampette avant que sa folie ne t’atteigne ?
(c) TakeItEzy (Izaiah L. Silvērsteiń)
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One Of Those Days
Feat Izaiah L. Silvērsteiń
Oh Béa, tu peux tellement être intense lorsque tu crois dur comme fer à tes conneries.
Plutôt qu’être un humain civilisé et normal, soit remercier ton sauveur et reprendre ta route au calme, chez toi, au chaud, tu dois faire une scène.
Et tout ça pourquoi ? Parce que tu viens de réaliser que tu as perdu Arceus ! Mais comment peux-tu être aussi bête pour perdre une telle chose de vue dis-moi donc ?! En fait, c’est simple. TU courrais. Puis soudainement, quelqu’un t’a pris la main. Ce quelqu’un t’a tiré d’un mauvais pas en t’attirant avec lui malgré sa bousculade. Mais en prenant ta main, tu as échappé bêtement Arceus.
On devrait te dénoncer pour inaptitude à s’occuper d’un Pokémon. Déjà que le pauvre Shaymin, le Germignon (précision), semblait avoir mal apprécié cette balade soudaine et riche en émotion TOUT JUSTE après avoir mangé.
Si bien que d’ailleurs, le pauvre Pokémon Plante venait de bondir au sol pour régurgiter, mignonnement, à tes pieds.
Mais toi tu ne le remarques non. Non.
Tu t’éternises sur ce stupide Arceus que tu as bêtement abandonné avant d’entrer dans la ruelle mais ça, tu ne le réalise pas encore. Tu es trop bien logé dans ta bulle, dans tes conneries que seul ton cerveau peu comprendre… Ou les comprends-t-ils vraiment..?

Et visiblement, ton serveur, ton interlocuteur même, ne semble pas plus comprendre ton délire, alors que toi tu paniques, tu fais les cents pas, bousculant presque involontairement ton Pokémon au passage alors que tu te prends la tête à deux mains, tu essaies de ne pas paniquer davantage mais t’en ai incapable. Enfin,  c’était avant que le jeune blond ne t’arrête net en posant ses mains devant toi, en signe de stop.
Oui Béa, stop.
Tu vas faire fuir tout le monde avec ta connerie.


« M-mais il est seul, livré au monde ! Je dois l’aider… Arceus a besoin de moi… ! »

Tu as le cœur lourd, tu peines à respirer, oui bravo, tu as couru un marathon sans faire une pratique avant, cela t’apprendra de faire des bêtises. Mais suis bête. Tu es Béatisa, c’est comme ton second prénom de faire des bêtises haha… Ah.
Puis tu figes. Tu sens une vive rougeur te prendre même alors que ton cœur manque un bond. Puis un second. Tu vois flou. On te tient les mains… ?! Seriez-vous déjà si proche ?! Mais tu ne connais même pas son prénom… Serait-ce… ça l’amour ?!

… Mais tu me fatigues Béa.
Non ce n’est pas ça l’amour. Ton interlocuteur est fatigué. Il ne comprend pas ta connerie. Il essaie. Très fort. Il tente de t’arrêter avant que tu n’écrases pour de bon ton Germignon, oui oui Shaymin là. Putain, ne faudrait vraiment pas que la Peta de Lumiris tombe sur ton cas.
Doucement, tu resserres tes mains dans les siennes. Va-t-il  t’embrasser ?! Es-tu assez fraiche ? Bien sûr que non, tu viens de courir un marathon il y a tout juste deux minutes et quarante secondes ! Mais plutôt que chercher à t’embrasser, il te pose une question… Il demande des explications… ? Sur quoi… Le bisou a veni… Ah. Arceus… AH OUI ! Arceus !!


« J-je suis calme ! »
… Pas vraiment.
Tu inspires un bon coup avant de soupirer, ton regard s’abaissant lentement vers vos mains. Vous feriez un beau couple ?

« Je cherche Arceus… !
Il est assez petit, environs un demi mètre ? Son pelage est couleur crème, presque blanc et il a un truc brillant sur le front… ! Il était dans mes bras au début, puisque durant notre course, il a sans doute eu peur et s’est sauvé… »


Ou alors tu n’avais pas le courage de dire que tu avais bêtement échappé le pauvre Miaouss, oui Arceus là,  dans les rues d’une ville qui t’est inconnu.
Puis d’un coup, tu relâches les mains du blond, te retournant si vite que tu rates de peu de le fouetter avec son imposante natte qui retombe joliment sur ton dos, alors que tu t’approches du bord du toit. Tu vois le Malosse. Il te voit aussi et te crache une boule de feu que tu esquives de peu en tombant maladroite sur le so… Ah non, sur Shaymin en fait !
Il couine. Tu couines, tout le monde couine, puis tu chiales. Tu en as marre, tu veux rentrer chez toi. C’est nul finalement comme coin ici !


Iza est soyeux


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Arceus avait-il vraiment besoin de quelqu’un ?
Au contraire, n’était-ce pas plutôt l’humanité en entière qui dépendait de lui ?

Devant l’état de la jeune fille, tu travailles fort à ne pas te faire contradictoire. Tu ne peux pas espérer ramener près de toi quelqu’un d’aussi désespéré et à l’esprit aussi confus, alambiqué.  Tu es comme pris au piège, obligé de la soumettre au calme sans pour autant lui crier au visage qu’elle ne peut avoir perdu le dieu des tous les Pokémons. En l’état, elle n’a pas besoin d’entendre que c’est impossible, qu’il n’a pas besoin d’elle ni d’aucun être humain pour retrouver son chemin et que ses paroles, déstructurées, manquent cruellement de cohérence.  A-t-elle un trouble ? Schyzophrénie, drogues, alzheimer. Les idées délirantes et les hallucinations sont le symptôme commun d’un grand nombre de problèmes encore plus grave… Ce n’est pas une hypothèse que tu peux rejeter dans un coin de ton esprit comme une invraisemblance, comme quelque chose qui ne peut être.

Alors, doucement, tu prends ses mains dans les tiennes afin de lui partager un peu de ton calme. Tu n’es pas très tactile, mais tu sais que le contact peut parfois avoir des effets surprenant sur le cerveau humain. Un peu comme le ferait un circuit électrique.

- Loin de moi l’idée de te contredire, mais ta description ne correspond pas tout à fait à celle que j’ai d’Arceus…

Arceus, un demi-mètre ? Doucement, tes lèvres s’ourlent d’un sourire navré. C’est à ne rien n’y comprendre. Cette situation est absurde et tu ne sais pas comment y faire face sans brusquer ton interlocutrice. Tu n’es pas outillé pour gérer son désordre et pour donner un sens à cette lueur pourtant parfaitement lucide dans le fond de ses yeux roses. Les détails se contredisent. L’inconnue ne semble pas folle et pourtant, ce qu’elle ne dit n’a pas le moindre sens. As-tu remarqué la présence d’un Pokémon dans le creux de ses bras ?

Happé contre ton gré dans une course poursuite dont les conséquences auraient pu être remarquable, tu n’as pas pris le temps de remarquer ce qu’elle tenait tout contre elle. Même l’autre truc vert, tu avais dû attendre d’être à l’abri et reposé pour le remarquer. Ton sens de l’observation n’était donc définitivement pas un allié dans la quête… de cet Arceus. Qui qu’il soit et quel qu’il soit.

Ne retenant pas ses mains contre son gré, tu esquives de peu sa natte puis tu retiens un soupire. Tu la regardes s’approcher du gouffre qui vous protégeant du chien noir, tu t’abstiens de lui dire que c’est dangereux et tu admires le Pokémon feu passer le message à ta place. La voyant reculer maladroitement puis tomber sur son pokémon qui lâche un couinement symbolique, tu te tapes légèrement le front. Les gens sont vivants. Parfois, ils t’échappent. Dans ton monde à toi, les âmes se ressemblent : elles sont ternes, mornes, vides d’existence.

Elles ne ressemblent pas à ça.
Elles ne dégagent pas un tiers de son imprévisibilité.
C’est angoissant, nouveau et pourtant si fort. C’est comme une montagne russe. C’est faire le Monstre les yeux grands ouverts pendant une journée de pluie. C’est terrifiant mais si vivifiant.

T’approchant d’elle, tu lui tends une main afin de l’aider à se relever. Écraser son pokémon en pleurant ne résoudra pas vos problèmes. Ses problèmes. Tu n’es rien de plus qu’un dommage collatéral. Est-ce pour cette raison que tu ne voulais pas quitter ton appartement ? Prenant une grande inspiration afin de garder ton calme, tu sors un mouchoir proprement plié de la poche arrière de ton pantalon et tu le lui tends.

- Tout va bien, on va le retrouver ton Arceus. Je vais t’aider, compte sur moi.

Si au moins tu savais de quoi elle parlait. Tes promesses ne sont que des paroles en l’air : tu n’es pas en mesure de l’aider tant que le brouillard qu’elle t’impose ne sera pas levé. Tu aimerais, tu aimerais tant pouvoir honorer tes mots. Mais ce n’est pas aussi facile que ça. Tu ne sais même pas ce qu’elle recherche et si jamais sa description venait à correspondre à celle d’un autre Pokémon qu’elle aurait pu confondre, ce n’est pas toi qui sauras l’identifier. Tu n’es pas fait pour ça.

- Je suis profondément désolé de te demander ça… Mais j’aimerais juste vérifier avec toi : as-tu consommé quelque chose ?

Tu murmures ta question en baissant légèrement les yeux, honteux. Tu donnerais cher pour ne pas être toi, pour ne pas être ici. Regardant le petit Pokémon vert à vos pieds, tu tentes de lui adresser un sourire, mais ton inconfort et la crainte d’une colère sourde transforment ton rictus en grimace angoissée. Ne soupire pas, ce n’est pas ta faute.

À l’hôpital, les gens voyaient souvent de vastes plaines inexistantes.
Une infinité de détails invisibles à vos yeux.
Et la cause en était rarement naturelle…
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One Of Those Days
Feat Izaiah L. Silvērsteiń
Oh mais le plus triste dans cette histoire, c’est que,… Tu y croyais.
Dur comme fer, comme la poussière d’atmosphère ! Mais tu ne t’envoles pas. Ni toi, ni ta connerie. Tu as toujours eu la fâcheuse tendance de donner des surnoms débiles à tes Pokémon.. Que tu ne gardes jamais longtemps d’ailleurs. Pourquoi ? En fait… Tu n’es pas très bonne dresseuse Béatisa.
Très franchement, tu ne devrais pas posséder de Pokémon. Tu es encore trop immature pour comprendre l’importance de t’occuper d’une créature aussi magnifique que puissante. Tu n’as pas la tête sur les épaules pour t’en occuper. Pour le faire combattre. Tu les traites comme des peluche à aimer et si ce train de vie peut plaire à certains, il ne convient pas à tous les Pokémon sur terre. Mais ça tu ne le réalise pas encore. Tu es plonge profondément dans tes conneries. Tu appelles ton Germignon Shaymin, puis un Miaouss (qui n’est même pas à toi) Arceus.  Tu n’as pas l’étoffe de la parfaite dresseuse qui a un certain potentiel. Non. Tu es une blague, une insulte même à ce choix de carrière, de vie même.

Et pourtant ?
Tu t’accroches. Le plus désespérément que tu le peux à l’espoir de retrouver Arceus. Tu as peur pour lui. Et s’il avait besoin de toi ?! Et si ce vilain Malosse en avait fait qu’une bouchée. Que cette idée te donne envie de gerber. Tu as peur. Ton corps tremble. Puis, tu te sens soulevée ?! Tu fermes les yeux sur le coup, te laissant emporter. Heureusement tu ne pensais pas grand-chose.
Et une fois relevée, Shaymin se redressait à son tour, non sans se secouer et sitôt, s’éloigner pour s’éviter d’avoir une cote fracturé ou pire encore. Mais toi, ton unique réaction est de te jeter dans les bras de ton sauveur. De l’enlacer, le serrer de toute tes forces contre toi, ignorant un peu grossièrement le mouchoir qu’il venait de te confier. Mais tu n’en avais pas besoin. Pas tout de suite. Tu avais peur, tu avais besoin d’un contact plus… Humain. Et le pauvre blondinet écopait pour ce besoin  sans doute trop égoïste à l’instant.

Ton corps entier est secoué de spasme alors que tu tentes, en vain de retrouver ton calme. Mais tu réalises, pour une fois, que tu es gênante. Tu es encombrante. Tu es accaparante même. Tu es de trop Béatisa. Tu t’imposes aux autres sans jamais te soucier de leur avis mais cette fois, tu le réalises et tu paniques. Ça se ressent dans ton énergie plus trouble, par tes sanglots, par tes tremblements. Tu es pathétique. Tu ne mérites même pas qu’on t’enlace, qu’on s’occupe de toi. Et pourtant ? Tu t’accroches si désespérément à ton preux chevalier.
Il avait même dit qu’il t’aiderait à retrouver Arceus !
À moins que ce soit que ce que ton cerveau avait voulus te faire comprendre…? Difficile à dire.

Une minute passait.
Puis deux.
Puis cinq.
À presque dix, les tremblements semblaient enfin diminués pour laisser faire place… à la stupeur…? On venait de te poser une question que tu n’étais pas certaine de comprendre… Si tu avais… Consommé…? Tu rougis, ça agence bien tes yeux gonflés par ta crise d’angoisse et tes larmes. Tu fixes ton sauveur dans les yeux avant de nerveusement secouer la tête.


«  N-non ! Jamais je n'oserais… Mère serait tellement... »
Tu as peur maintenant… Et si on te pensait… malade dans ta tête…? Et s’il avait entendu les ragots de Mérédith à ton sujet…? Oh non, surtout pas, tu ne pourrais pas le supporter…!

Iza est soyeux


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One of those days
Life is to be lived, not controlled; and humanity is won
by continuing to play in face of certain defeat.
C’est une question délicate.
Loin de toi l’idée de la juger ou de nourris des à priori sur sa personne, mais son discours te décontenance tellement que tu ne sais plus où donner de la tête. Tu aimerais croire mot pour mot ses paroles et en tirer un lien logique quelconque, mais c’est impossible. Complètement impossible. Cette personne, quel que soit son nom, soutient mordicus qu’elle a perdu une version cinquante centimètres d’Arceus. Et ça, c’est quand même discutable comme affirmation.

Malheureusement, ta question semble complètement la décontenancer au point de la laisser stupéfaite voire choquée. Elle n’est pourtant pas absurde. Tu sais que c’est difficile à entendre et à concevoir, mais l’hôpital t’a souvent permis d’admirer les délires nés de certaines drogues… Et même si tu ne souhaites pas cela à personne, tu dois malgré tout t’assurer que ce n’est pas ce dont il est question. Autrement, tu ne pourras pas l’aider.

Elle met rapidement un terme à tes appréhensions et te rassure aussitôt l’information digérée. La crainte casse sa voix, mais le plus dur à supporter reste encore son regard. Alors tu souris. Le plus sincèrement et calmement possible afin qu’elle ne s’emporte pas davantage. Qu’as-tu encore fait ?

- Tout va bien alors. Ne t’en fais pas : je te crois sur parole !

Encore heureux. Manquerait plus que tu remettes sa version en doute. Tu en as déjà assez fait comme ça, n’en rajoute pas pour rien Izaiah. Ce n’est pas dans son intérêt de te mentir après tout… Mais alors, que se passe-t-il ?

- Dans ce cas, est-ce que tu permettrais que l’on reprenne tout du début ?

C’est encore la meilleure chose à faire. Si elle te réexplique la situation, alors il y a fort à parier que tu pourras tirer des liens et des conclusions qui t’avaient échappée dans la nervosité ambiante du moment. Oui, vraiment, c’est une excellente idée.

- Tout d’abord, laisse-moi le plaisir de me présenter. Je m’appelle Izaiah, heureux de faire ta connaissance… ?

À aucun moment elle ne t’a dit son nom. Depuis que tu l’as sauvée des griffes du chien infernal, elle ne cesse de s’inquiéter de cet Arceus quelconque sans prendre la peine de t’écouter. Elle est dans sa tête, enfermée dans sa panique et tu n’y as définitivement pas ta place. Mais peut-être est-elle plus réceptive à ton existence maintenant que tu l’as forcée à se calmer un peu ? Tu croises les doigts. Dans le cas contraire, vous partirez à nouveau de très loin et tu ne sais pas à quel point ta patience légendaire résistera à toutes les épreuves.

Mais inutile de penser à ça maintenant. Tout ce que tu veux, c’est mettre les choses au clair et comprendre dans quel bordel tu t’es enlisé. Si tu comprends ENFIN un centième de ça, alors tu considèreras avoir tout gagné.

- Dis, est-ce que tu peux me réexpliquer depuis le début la situation ? En gardant ton calme cette fois-ci s’il-te-plait.

Tu pourrais presque en soupirer, mais tu n’en fais rien. Rassurant, tu te contentes de sourire comme à ton habitude puis t’attendre une réponse qui ne devrait normalement pas tarder.

Si tout se passe bien en tout cas.
Parce que les possibilités pour que la situation n’aille pas dans ton sens ne sont pas à exclure.
Il suffit de repenser à son état lorsque vous êtes atterris sur ce toit… Rien ne te garantit que ce soit vraiment terminé. Après tout, une panique de ce genre, ça ne se règle pas avec des mots rassurants et quelques petites tapes dans le dos.

- Ce chien déjà, il venait d’où ? Et qui est ce Arceus dont tu parles depuis tout à l’heure ?

C’est une bonne piste de réponse déjà. Toi, tu n’es qu’une vulgaire victime qui n’a rien demandé. Une victime malheureusement un peu trop de bonne foi et qui ne peut se résoudre à envoyer au diable tout ce casse-tête. Après tout, si quelqu’un a besoin de toi… alors c’est à toi de lui offrir le meilleur de ton aide n’est-ce pas ? C’est toujours ainsi que tu as fonctionné.

Le monde est un vaste terrain de jeu destiné à accueillir ta grande générosité et ton sens exemplaire du devoir. Tant qu’il y aura l’être humain, il y aura des gens qui auront besoin d’une main tendue dans leur direction… Et tu veux être cette main. Aussi longtemps qu’il le faudra, tu veux que les gens se souviennent de toi parce que tu as été capable de les aider quand ils en avaient le plus besoin. C’est ainsi que tu vis.

Tu vis dans la mémoire des gens parce que vivre dans ce monde est un droit qui t’effraie.
Tu veux vivre au travers eux et qu’ils vivent pour toi.
C’est plus simple ainsi. Beaucoup plus simple.
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One Of Those Days
Feat Izaiah L. Silvērsteiń
Si beaucoup avaient besoin de substances illicites pour être… Étranges. Dérangés. Troublés même, toi, tu avais tout cela au naturel. Ta connerie de venait d’on ne sait trop où. Comme cette innocence déconcertante, agressante même. Sans parler de ton instabilité mentale. Tu n’es pas normal Béatisa et ton preux chevalier semble difficilement le découvrir malgré lui.
Peux-tu seulement lui en vouloir de te croire sur une substance illégale ? Pas vraiment, non.
Toi qui avait happé un inconnu en courant telle une âme perdue. Toi qui fuyais un Malosse enragé parce que ??
Toi qui appelait irrespectueusement ton Germignon, Shaymin.
Toi qui s’attachait à un Pokémon qui n’était même pas à toi et le perdait lâchement.

D’ailleurs, que ce songe ravivait une panique en toi.
Tes yeux bougeaient nerveusement de gauche à droite. Puis de droite à gauche. Tu t’emballes à nouveau. Tu as envie de faire les cents pas, de crier, de pleurer. Mais au final… ?
Tu t’éteins.
Ta panique, ta lueur même que tu as dans les yeux sembles faiblir alors que ta petite voix te hurle de chercher refuge dans les bras du joli blondinet.
Il va te protéger, te dit-elle.
Tu acceptes donc de lâcher prise. Mais pourquoi exactement ?

Tu es épuisée.

Mentalement.
Physiquement.
Tu peines à te suivre toi-même et un peu grâce à ce jeune garçon, tu lâches enfin prise.
Enfin, en quelque sorte. Il semble désirer comprendre malgré tout…?

« Oh… ? »
Tu as la tête qui tourne.
Par réflexe, tu viens te lover contre lui, la tête contre son torse, tu fermes les yeux, tu es bien, tu te sens… protéger.
Comme si quiconque serait assez con pour une telle chose.
Ne sois pas aussi stupide Béa.

Puis, voilà que ton preux chevalier dévoile sa douce identité…. Izaiah ?
Tu inclines la tête d’abord avant de sourire, tu n’es plus la seule avec un prénom différents ! Ça te rassure, toi qui  a toujours eu des remarques sur l’originalité de ton prénom, au final, tu n’étais plus si seule et ça, ça valait tout l’or du monde ! Encore plus, alors qu’il disait être heureux de faire ta connaissance..?
Ne t’emballe pas Béa. C’est purement platonique!!

« O-ohw…? »
Tu rougis malgré tout, tu as encore tant de mal à te contrôler sur ce point. Mais ton sourire est là.
Timide mais présent, comme tes rougeurs alors que tu détournes timidement la tête. Tu dois tellement passer pour une dérangée mentale, tu n’es pas bipolaire et pourtant, tu donnes tellement cette impression à chaque d’expression, émotion et humeur à chaque deux secondes qui puisse passer.

« … Béatisa… »
C’est tout ce que tu trouves à dire.
Ta voix est timide et tremblante, ton regards veut fuir, tu ne sais pas trop où te mettre, que dire, que faire surtout.  Tu te sens petite, tu ne sais pas trop quoi dire, Quoi ne pas dire surtout. Alors tu te contentes de ton prénom de la plus bête des façons. Mais tu as peur d’énerver.
Tu as peur d’énerver Izaiah surtout. Comment serait-ce possible me dis-tu ?
Eh bien, Béa.
Tu es toi.
C’est déjà suffisant.

Mais plus les secondes passes et plus le blondinet semble… Insistant…?
Il veut comprendre. Te comprendre ? Hmm diffiicle à dire. Mais tu souris, timidement. Tu ne sais que dire. Par quoi commencer. Puis il t’arrête avant même que tu puisses songer à t’exprimer… Garder ton calme…?
Ton sourire devient nerveux malgré tout tes efforts.
On t’en demande tant d’un coup.

« Je… »

Tu prends une grande inspiration.
Tu dois calmer ton calme. Cette bonne blague !
Et à nouveau, on t’envoie quelques questions. Qui était Arceus et d’où vient le chien des enfers ? Tu trembles malgré toi à l’évoquement du chien des ténèbres. Tu ne l’as pas aimé. Mais maintenant que tu te penches sur ce détails, la confusion te frape. D’où venait-il ? Tu fronces les sourcils avant de te reculer, bras croisés sous ta non-poitrine.
Tu ne sais pas. Et ça t’énerve.

« Honnêtement…
je l’ignores… Je rentrais avec Shaymin et Arceus pour passer la nuit, me reposer… Mais il dormait devant l’auberge… Et il a décidé de ne pas me laisser entrer. J’ai tenté de l’en convaincre du contraire mais il m’a attaqué… Et j’ai perdu Arceus en cours de route… »

Ta voix est étonnamment calme. Trop calme.
Est-ce parce que tu ne fais pas face à Izaiah ? Fort probablement. Mais tu fermes les yeux. Il te faut garder ton calme, tu peux au moins réussir un truc aussi simple que ça !

… Mais pour autant, tu sembles éviter, volontairement, de répondre au sujet d’Arceus.
Comme si tu réalisais ta connerie d’un coup ? Pourquoi paniquais-tu autant pour un Miaouss qui n’était même pas à toi ? Comme si tu pensais véritablement le retrouver, ne sois pas aussi stupide !
Mais ce songe te fais soupirer malgré toi. Tu lèves les yeux vers un point invisible,

« … Excuses moi, je suis ridicule… Je devrais rentrer…. »
Tu as assez fait de dégâts, ce serait idiot de rester plus longtemps et te ridiculiser davantage, essaies donc de sauver le peu d’honneur qu’il te reste.
Enfin… Si tu en possède encore moindrement…?

Iza est soyeux


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Béatisa.
C’est son nom.

Heureux d’avoir enfin une information à son sujet -outre son absence d’habitude à la consommation de drogues-, tu esquisses un sourire sincère. Tu sais qu’elle se sent stupide. Cela se sent dans ce regard fuyant, dans ces mots prononcés avec timidité. Malgré tout, tu es heureux qu’elle fasse l’effort de reconnecter avec la réalité et, surtout, avec toi. Depuis le début de votre rencontre, son monologue et le tient se poursuivent sans se prendre en compte et c’est ce qui vous a mené jusqu’ici. Dans sa panique, la jeune fille n’a eu que faire de tes questions et c’est ce qui t’a empêché de l’aider.

Mais maintenant, c’est terminé. C’est derrière-vous.
Tu veux comprendre.
Tu ne peux pas venir en aide à quelqu’un qui n’est pas capable de s’exprimer, c’est inconcevable.

Qu’on t’insulte ou te hurle dessus ne t’a jamais affecté plus que de raison, mais l’incompréhension, elle, fait tomber toute tes barrières. Heureusement, elle ne s’éternise pas. Patiente malgré l’énervement, la jeune fille refait alors un récapitulatif des derniers événements. Elle recommence du début, tente de plonger dans ses souvenirs… Mais ne prend toujours pas la peine de mentionner qui sont Shaymin -enfin, il s’agit sans doute du truc vert non loin de vous n’est-ce pas ?- et Arceus. Parce que, non, tu ne peux concevoir que des pokémons aussi importants, aussi influents, aient pu se retrouver dans une situation aussi absurde.

Mais inutile d’insister, tu sens que tu n’obtiendras rien de plus d’elle.

- D’accord… Je comprends mieux désormais. Tu sais quoi, on va descendre de ce toit et on va aller le chercher, tu veux ?

Un clin d’œil. Un simple clin d’œil qui se veut plus confiant que ta certitude que cette épopée se résoudra sur une note positive. Mais bon, il vaut mieux y croire que d’abandonner, n’est-ce pas ? T’étirant, tu t’apprêtes à chercher un moyen de descendre sans réemprunter la ruelle lorsque sa voix se fait entendre à nouveau. Tu masques difficilement ta surprise.

- Ma… Mais non, pas du tout !

Tu te reprends en mien, lui adresse ton sourire le plus sincère… Mais tu te heurtes à un mur. La tête basse, la jeune femme insiste sur son désir de rentrer. Et malheureusement pour elle, tu n’es pas du genre à insister et à t’opposer à la volonté des gens. Dépité, tu baisses légèrement les yeux lorsqu’une idée traverse ton esprit. Et si tu prenais son numéro ? Juste comme ça, pour être certain que tout ira bien pour elle ? Juste au cas où elle retrouverait Arceus ? Ce serait un bon moyen de lui prouver que tu te soucies d’elle, que tu n’as pas que faire de ses histoires, de sa détresse.

Alors, subitement, tu sors ton portable de ta poche puis t’empresses de le tendre dans sa direction.

- D’accord… Mais laisse-moi au moins ton numéro s’il-te-plait. Je veux savoir si jamais tu le retrouves…

Tu es ridicule Iza et tu le sais. Malgré tout, elle ne proteste pas. Tu crois même percevoir une sorte de joie face à ce geste tout à fait inusité.

Tant mieux.

Un sourire aux lèvres, tu reprends alors l’objet électronique puis pointe aussitôt un escalier non loin de vous.

- Je crois que l’on est sur le toit d’un appartement…

L’un de ces fameux appartements des quartiers malfamés. Un de ces appartements avec un énorme escalier de fer peinturé noir. Tu n’aurais jamais cru dire ça un jour, mais cet escalier vient désormais de te sauver la vie. Discrets au possible, vous descendez alors avant que vos chemins ne se séparent.

Mais ce n’est que temporaire, n’est-ce pas ?
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