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À Halloween, les monstres sont rois | PV Isaac
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Asmaël
"À Halloween, les monstres sont rois"


Le ventre grognait, encore une fois. Plus profond, venant des entrailles, c'était insupportable. Pourtant habitué de vivre ainsi, Asmaël ne broncha pas sous les cris de famine de son estomac. Il était fatigué, las et n'avait guère envie de se préoccuper de sa santé sur le moment. Le monstre préférait largement restait assis sous son carton, tentant du mieux qu'il pouvait de se protéger de la douce pluie nocturne. Quant aux passants, ceux-ci l'ignoraient, passant à côté de lui comme si de rien n'était, sûrement trop occupés sur leur téléphone. Il faut dire aussi que les réverbères étaient assez éloigner d'Asmaël pour ne pas montrer son visage à la communauté. C'était donc un sans-abri, heureux d'être ignoré de la société actuelle qui jugeait trop à son goût.

Il attendait ainsi, recroquevillé sous son carton et les quelques draps sales qui le recouvraient du froid d'automne, que le temps passe. Il n'y avait pas grand chose à faire à part regarder la marée de fourmis déferlant dans les rues. Asmaël ne disait mot, se grattant quelques fois sa peau croûtée et mâchonnait le bout de son ongle sale. Et de nouveau, son ventre gargouilla dans une sinistre complainte. Ses yeux se refermèrent, attendant sûrement une nouvelle nuit compliquée sous les cartons de la ville de Nemerya.

Alors qu'il s'abandonna, relâchant tout les muscles de son corps endolori par les maladies et la dure vie de sans-abri, ses oreilles entendirent les miaulements au coin de la rue. Asmaël ouvrit une paupière, remarquant la petite boule de poils qui se faufilait parmi les passants, quelque chose entre les crocs. La créature finit par arriver aux pieds du monstre, relâchant son bagage avant de se frotter avec quelques ronrons sur les jambes de l'humain.

- " Tu sais bien que je n'aime pas spécialement te toucher, Carcasse."

Sa voix était rauque, sûrement à cause de la pollution ou une quelconque maladie. Asmaël déposa une de ses mains à moitié carbonisées, caressant le pelage mouillé du flamiaou qui se colla contre le sans-abri, tentant du mieux qu'elle pouvait de se protéger de la fine pluie. Malgré sa peur du pokémon feu, l'humain pouvait éprouver un certain plaisir à se rapprocher de la chaleur qu'il dégageait sous cette saison qui s'annonçait difficile.

Le regard finit par se déposer sur l'objet rapporté par Carcasse, s'avérant être une douce pomme à la chapelure rouge, digne du conte de Blanche-Neige. Il l'apporta face à lui, sentant l'eau lui venir à la bouche, sachant pertinemment que se serait son seul repas de la journée. Asmaël savait qu'Halloween s'approchait à grand pas et qu'à ce moment, son estomac pourrait enfin être rempli, une fois par année.

- " Moitié-moitié."

Finit-il par dire en croquant dans le fruit puis le poussant vers le chaton.
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A Halloween, les montres sont rois.

"I turned into a monster. A monster who destroy himself." | Asmaël & Isaac


Il était moche, le temps, en ce jour. Triste aussi. Il pleuvait. Il ne faisait pas chaud. Pourtant, c'était le jour que j'avais choisi pour me rendre à Nemerya. Pour y faire quoi ? Même moi, je ne le savais pas. J'avais juste besoin d'air, de respirer, de m'éloigner, de prendre du recul. Pourquoi avoir choisi la ville alors que je détestais ça ? Même moi, je ne le savais pas. J'étais parti sur un coup de tête, laissant mes Pokémons à Artiesta. Ils étaient bien mieux là-bas. Et moi, j'avais besoin d'être seul. J'avais besoin d'évacuer tout ce poids qui pesait dans ma poitrine. J'avais besoin de trouver un remède à ce poison qui s'infiltrait doucement dans mes veines, me tuant à petit feu. Mais tu es ton propre poison Isaac. Personne ne peut t'aider. Personne ne t'aidera jamais. J'avais besoin de trouver un remède. Peut-être que Hazel ou Kiana pourraient m'aider à sortir de cet enfer ? Ou peut-être pas. Ce n'était pas à elles de trouver une solution. C'était mon rôle. Mon rôle, si je voulais que jamais elles ne me voient ainsi. Mon rôle, si je voulais être un bon ami.

Alors j'avais marché. Marché jusqu’à Nemerya, tout en traînant les pieds. La pluie continuait de tomber. J'étais trempé, de la tête aux pieds. Ma capuche ne se trouvait pas sur ma tête – comme j’avais tant l’habitude de le faire – et mes cheveux tombaient encore plus devant mon visage. J'errais. J'errais dans les rues de la ville, tel un zombie. Ou comme une momie sortit de son tombeau aussi. Les quelques passants que je croisai manquaient souvent de crier, ou de partir en courant. Certains ne s'étaient pas gênés pour le faire d’ailleurs. Mais cela ne me faisait rien. Parce que je ne faisais même plus attention à eux. Je n'étais focalisé que sur moi, sur mes pensées, sur mes souvenirs, sur ma douleur. Je n'avais même plus la force de pleurer, de crier, de hurler. T’es qu’un putain de faible Isaac. Oui. Juste un faible qui n’avait de cesse de remuer le passé, de vivre avec sans jamais avoir réussi à l’apprivoiser. Un faible, qui se faisait écraser en permanence par ses souvenirs, sans jamais réussir à les dompter.

Je n’avais jamais réussi à avancer. J’avais essayé, ces derniers temps. J’avais fait de mon mieux pour mettre de côté ma souffrance, et m’ouvrir aux autres. J’avais essayé. Mais on m’en avait bien coupé l’envie. Et puis, chassez le naturel, il revient au galop. Il fallait croire que j’étais voué à vivre ainsi, jusqu’à la fin. Privé du bonheur. Privé de la joie de vivre. Privé d’amour aussi. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter cette vie-là ? J’avais toujours fait mon maximum pour les autres. J’avais toujours essayé d’être juste, honnête, présent. Et voilà comment la vie me le rendait. Sacrée vie.

Je m’étais arrêté dans une supérette acheter un paquet de biscuits. Pas plus, pas moins. Je n’avais pas vraiment les moyens. Et j’avais faim. Puis j’étais ressorti, tout en grignotant. Je n’avais rien mangé depuis deux jours. J’avais de quoi, pourtant. Au lieu de ça, je passais ma journée allongée sur mon lit, à fixer le plafond. Je me levais simplement lorsque mes pokémons en avaient besoin. Mais là, la marche pour venir jusqu’ici m’avait légèrement ouvert l’appétit. Ça n’allait pas être avec quelques pauvres biscuits que j’allais pouvoir me rassasier, mais en même temps, je ne pouvais pas me payer un quatre étoiles. Et puis, on me refuserait l’entrée très probablement.

Alors, j’avais continué d’arpenter les rues. La pluie ne se calmait pas vraiment. Et la nuit tombait doucement. Où allais-je bien pouvoir dormir ? Sur un banc, sous un arbre, ou je ne savais où. Dans tous les cas, ce n’était pas mon intention pour le moment. Je voulais continuer à marcher, bien que sans but. D’ailleurs, alors que je passai devant une ruelle bien trop sombre à mon goût, une voix provenant de celle-ci attira mon attention. Je me stoppai d’un coup, et fis quelques pas, afin de mieux percevoir. Je distinguai une forme humaine, ainsi que celle d’un pokémon visiblement. Que peuvent-ils bien faire dehors, ils n’ont pas d’endroit où aller ? Oui, ils devaient sûrement être à la rue. Je regardai alors mon paquet de gâteau. Moi j’ai de quoi manger, de quoi m’abriter, et je n’en profite même pas. Je peux au moins lui donner ça. Je m’avançai donc dans la ruelle, puis je m’arrêtai prêt de celui qui avait parlé. Il paraissait vraiment être dans un sale état. Je tendis alors le paquet, que j’avais légèrement entamé.

« - Tiens, prends ça, je pense que tu en as plus besoin que moi. »

Je jetai un rapide coup d’œil sur son abri de fortune. Son carton ne le protégeait pas, ou plus, vraiment de la pluie. J’avais connu la rue, moi aussi. Je savais ce que c’était. Et je trouvais ça vraiment triste que certaines personnes n’aient pas de toit.

« -Je suis désolé, ce n’est pas grand-chose, mais j’ai que ça… »

Mais, j’imaginai que c’était déjà ça au moins.

« -Je ne connais pas vraiment Nemerya, mais y a pas un autre endroit où tu pourrais être à l’abri ? Un kiosque ou quelque chose comme ça ? »

Depuis quand je m’intéressais à la vie d’autrui ? Même moi, je ne le savais pas. Mais tout ce dont j’avais connaissance, c’était que la vie dans la rue n’était pas facile, dangereuse même. Et qu’il fallait aider ces personnes qui se trouvaient dans cette situation.
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Asmaël
"À Halloween, les monstres sont rois"


Elle était légèrement acidulée, croquante, mais nullement nourrissante. Alors, il se contentait de savourer du mieux qu'il pouvait ce fruit alléchant, maigre repas du soir. Ce ne sont que quelques bouchées qui viendront à la fin de sa part, l'autre appartenant au flamiaou maigrichon. Mais qu'importe, les deux compères étaient bien contents de pouvoir avoir quelque chose sous la dent, peu nutritif qu'elle était. En même pas une minute, la pomme avait disparu, se retrouvant ainsi dans l'estomac des deux sans-abris. Mais la faim était toujours là, grondante, vibrante, chantant à tue-tête un meilleur repas que ce qu'on lui avait proposé en ce soir pluvieux.

Il devait faire avec, posant sa main sale sur son ventre un peu patraque. Asmaël se languit, rêvant de ses souvenirs un peu brumeux de sa courte vie auprès de Vincent, son père adoptif. Ces quelques années auparavant, le monstre avait connu un toit, un bol de soupe et l'amour. Toutes ces choses l'avaient rendu humain, juste un court instant, avant de s'envoler, balayées d'une main, effacées d'un coup de balais. Puis, Asmaël redevint ce monstre de foire, cette créature effrayante qui n'avait pas de place dans la société. Le sans-abri avait donc arrêté de rêver, d'un meilleur avenir, sachant pertinemment que jamais il allait avoir une vie normale.

Il ne vit pas la main tendue vers lui, proposant quelques victuailles. Asmaël leva le regard, ne voyant le visage de celui qui avait eu assez de courage pour s'avancer auprès d'un être aussi misérable que lui. Le monstre fixa un instant le paquet, sûrement des biscuits, un court instant, prêt à refuser. Mais le regard s'étant poser sur ce repas offert, son ventre réclama dans un long grondement sinistre, venant du plus profond de ton être. Alors, tu levas le bras brûlé, ramassant cette nourriture si alléchante à tes yeux. Carcasse, le jeune chaton miaula, sautant alors sur l'épaule de son ami de fortune en lorgnant ces quelques friandises.

- " Merci."

Sa voix était un peu rauque, engourdie par le froid, abîmée par la maladie. Asmaël accepta sans rechigner et partagea la nourriture avec le flamiaou, lui aussi heureux de pouvoir remplir un estomac affamé par la dure vie qu'ils menaient dans les ruelles sombres de la ville animée.

- " Il n'y a pas de place pour les monstres, même sous les ponts malfamés de Nemerya."

Le sans-abri le savait, lui qui a grandi dans les rues, blessé, laissé pour mort dans la boue, brûlé par le feu, gelé par le froid. Tout ces regards sombres qu'on lui lançait, envahi de dégoût, l'insultant de tout les noms. Non, il n'aimait guère la compagnie des gens, même ceux n'ayant pas d'abris. Asmaël secoua la tête, faisant tomber quelques gouttes de pluie sur ses habits déjà trempés. Il n'y avait que l'obscurité qui le protégeait, malgré les intempéries, c'était son meilleur allié.

- " Tu es courageux, pour venir s'approcher d'un inconnu alors qu'il fait si sombre."
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A Halloween, les montres sont rois.

"I turned into a monster. A monster who destroy himself." | Asmaël & Isaac


Après quelques hésitations, il avait finalement accepté de prendre le paquet, qu'il partagea bien vite avec son Pokémon. Etrangement, je fus heureux qu'il accepte ces quelques victuailles. Il semblait réellement en avoir besoin, lui. En revanche, mon coeur se serra, un peu, lorsque sa voix rauque résonna, disant qu'il n'y avait pas de place pour les monstres. Je ne savais que trop bien de quoi il pouvait parler. Et ça, ce n'était pas qu'à Nemerya, c'était partout que les personnes différentes n'étaient pas acceptées, rejetées, laissées de côté. Tous ces montres qu'on laissait crever sur les trottoirs, sous les ponts, tout ça parce qu'ils ne rentraient pas dans les codes qu'avait imposé la société, ça, ça ne dérangeait personne.

"-Il n'y a de place nul part pour les montres, tu as raison."

Un monstre, j'en étais un aussi.

"-Ce n'est pas du courage."

Du doigt, je lui indiquai la place à côté de lui, tout en lui disant "Je peux ?". En réalité, je n'avais pas vraiment attendu sa réponse, et je m'étais assis. J'avais remis ma capuche sur ma tête, bien que cela ne servait pas à grand chose, puis j'avais rapproché mes genoux vers ma poitrine, y posant mes mains bandées.

"-C'est juste que j'ai connu la rue, les gens qui te prennent pour un monstre, qui ne posent même pas un regard sur toi, moi aussi. Et puis, je me suis dis que tu aurai sûrement plus besoin que moi de nourriture."

Je m'adossai alors au mur juste derrière moi, levant la tête vers le ciel. Je ne vivais plus dehors, mais les gens continuaient toujours de me prendre pour un monstre, un type qui ne méritait pas d'être encore présent sur cette terre. Peut-être que c'était vrai ? Mais pourquoi les monstres n'auraient-ils pas le droit de fouler le sol de cette planète ? Pourquoi fallait-il que les gens soient aussi parfaits, aussi codés par la société ? Pourquoi la race humaine n'était dotée d'aucune empathie ? Pourquoi personne ne venait en aide aux personnes comme lui, comme moi ? Pourquoi avait-il était décidé d'étiqueter les autres, de créer un sentiment de peur, de mal-être face à des personnes différentes ? C'était bien des questions auxquelles je n'aurais jamais de réponse, c'était certain.

La pluie continuait de tomber, mais ce n'était plus qu'une petite bruine. Une légère brise se fraya soudain en chemin dans la ruelle sombre, me faisant frissonner. Les vêtements mouillés ajouté à un léger vent, ça ne faisait pas bon ménage. J'avais froid, pourtant j'avais l'impression que celui-ci était en train de geler toutes mes pensées négatives. C'était bon, cette sensation que tout ses soucis se retrouvent enfermés, paralysés. Cette sensation d'un poids qui s'enlevait. Je savais que ce ne serait qu'éphémère. Mais, durant un court instant, cela me faisait du bien aussi, de mettre toutes ces pensées noires de côté.

"-Ca fait longtemps que tu es ici ?"

"Ici" était un terme à la fois vague et précis. Je n'avais pas voulu lui demander directement depuis quand il était à la rue, de peur de le blesser ou de lui faire remonter de fâcheux souvenirs. Donc à lui de l'interpréter comme bon lui semblait, je me contenterai de sa réponse.
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"À Halloween, les monstres sont rois"


De nouveau, le froid de ses habits trempés le fit frissonner, jusqu'à son échine. Il sentit ses poils se dressaient lorsque ses membres convulsèrent légèrement et sa main alla rattraper le drap sale afin de le remonter un peu plus auprès de son menton, tentant de retrouver un peu de chaleur. Le flamiaou, sentant les tremblements de son ami de fortune, se colla un peu plus à lui, ronronnant doucement alors qu'il finissait sa part de biscuit.

L'inconnu désigna alors le peu de place sous le carton avant s'installer, s'adossant alors contre le mur de briques. Étrangement, le monstre fut gêné de se retrouver auprès de quelqu'un autre que le défunt père qu'il avait désigné il y a quelques années. Asmaël ressentit l'empathie qu'avait cette personne, comme celui qu'il avait nommé comme son tuteur. Son coeur se serra, faisant resurgir des souvenirs enfouis au fond de sa mémoire. Lentement, ses poings se crispèrent entre eux, brisant doucement le biscuit qu'il tenait entre les doigts.

- " C'est vrai que je n'ai pas l'habitude qu'on me nourrisse."

C'était bien la deuxième personne en tant d'années à avoir tendu de la nourriture à ce monstre qu'il a été. Ce geste si rare qu'on lui offrait, Asmaël voulut en verser une larme. Mais il était bien trop fier pour pouvoir verser quoique ce soit et leva sa manche pour s'essuyer son visage poisseux et carbonisé. Alors, il tenta de sourire un peu, du peu qu'il pouvait de son visage meurtri, recollé par une main bienveillante du passé. Et qui, malgré tout, ne pouvait pas lui rendre des traits normaux, le laissant si différent des autres gens.

La voix de l'inconnu retenta de nouveau dans la petite ruelle sombre, brisant le rythme monochrome de la bruine qui tombait sur Nemerya. La tête d'Asmaël tomba légèrement sur le côté, se rappelant de son tout premier vol, lorsque la faim l'avait poussé.

Il se souvint de ces petites mains ensanglantées, la peau noircie et croûtée, attrapant la pomme rouge posée dans une caisse. Il se souvint du bruit de ses pas, tentant de fuir un homme criant à son égard. Il se souvint d'avoir été laissé pour mort dans la boue, sous la pluie, blessé. Mais il se souvint surtout des flammes lui happant la peau, la brûlure qu'on lui infligeait, l'odeur forte de son corps qui se consumait alors qu'il tentait de fuir. Le début de sa misérable vie de monstre.

Ses souvenirs le firent frissonner une nouvelle fois, il tremblait même.

- " Je... je ne m'en souviens plus. C'était il y a longtemps."

Sa main alla violemment attraper une de ses mèches sales, grasses. Elle tenait fermement la touffe de cheveux, tirant légèrement dessus. Asmaël se perdait, dans son esprit, c'était un véritable chaos.

- " J'ai quand même vécu sous un toit, un court temps. J'ai l'habitude de vivre dans la rue, du coup."
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A Halloween, les montres sont rois.

"I turned into a monster. A monster who destroy himself." | Asmaël & Isaac


L'espèce humaine, cette bonne blague. Elle se disait être emphatique, qu'il était bon d'aider ses semblables, qu'il fallait le faire même. Mais personne, jamais personne, ne portait le moindre regard sur les individus se trouvant à la rue, vivant dans le froid, l'humidité, la faim. Personne n'osait poser son regard. Parce qu'elles faisaient peur ces personnes. Parce qu'on ne savait pas de quoi elles étaient capable ces personnes. Et au final, l'être humain qui prônait la solidarité, s'enfonçait un peu plus chaque jour dans le cercle vicieux de l'individualité. Plus d'aide, plus de gentillesse, plus d'empathie. C'était chacun pour soi. Chacun ses problèmes, chacun se débrouille tout seul. C'était quand même triste, comme philosophie de vie. Mais c'était comme ça. C'était la société dans laquelle nous vivions.

Un sourire désolé pointa le bout de son nez sur mon visage lorsque l'inconnu avait dit qu'il n'avait pas l'habitude qu'on le nourrisse. Les gens aujourd'hui n'étaient même plus capable de donner un simple gâteau, ou même une simple pièce aux personnes qui se trouvaient à la rue. Méfiants, regardant de travers, c'était mal perçu, de dormir dans les rues. Et à la télévision, sur internet, ils n'arrêtaient pas de dire "Il faut aider les sans domiciles fixes !" Mais jamais personne ne faisait le premier pas, jamais personne ne venait en aide à qui que ce soit. Parce que les gens d'aujourd'hui ne se sentaient concernés que par leur nombril, et ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez.

Je soupirai légèrement. Le pauvre, ce n'était pas une vie, que d'avoir l'habitude d'être dans la rue. J' n'y étais pas resté longtemps. Une fois sortit de l'hôpital, j'avais dû faire des démarches pour avoir accès aux comptes de mes parents. Chose peu facile lorsque vous ressemblez à une momie et que vous êtes mineur. Mais je n'avais pas eu le choix. Alors, le temps que tout se mette en place, j'avais vécu sous un pont, au bord d'une rivière. C'était toujours humide, et froid. Je passais mes journées recroquevillé. Et, bien que l'on pouvait me voir depuis le trottoir juste au dessus, personne ne m'avait jamais apporté à manger, personne n'était venu me parler. J'avais passé plusieurs mois seuls, à essayer de me débrouiller. Et puis, j'avais ensuite réussi à trouver mon appartement lugubre. C'était mieux que rien. Alors, je ne pouvais que comprendre ce qu'il vivait. Et je me sentais obligé de l'aider -c'était bien la première fois en quatre ans que j'avais envie de faire une bonne action-.

"- Je comprends..." Avais-je murmuré. "Je suis désolé que tu aie à vivre ça."

C'était la seule chose que j'avais trouvé à dire. C'était la seule chose qui m'était venu à l'esprit. M'excuser, être désolé pour lui. Si je l'avais pu, je l'aurai aidé, plus qu'en lui donnant un simple paquet de biscuits. Mais je n'avais pas les moyens. Cela m'attristais fortement. Pourtant, l'idée de revenir régulièrement à Nemerya -si il restait ici et qu'il ne changeait pas de ville- afin de lui apporter quelques petites bricoles à manger me sembla être plutôt bonne. Il en avait besoin, je ne pouvais pas le laisser comme ça. En attendant, je voulais éviter de le déranger avec des questions trop personnelles, et il me semblai judicieux de changer le cours de la conversation.

"-Moi c'est Isaac sinon. Et toi ?" Avais-je demandé, un petit sourire amical aux coins des lèvres. "C'est ton Pokémon ?" Lançais-je en regardant le Pokémon chat.

Une légère brume commençait à s'installer dans la ruelle, tandis que la bruine continuait de tomber.
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Asmaël
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Il ne se souvenait plus de grand chose et tentait, de par l'auto-mutilation, de retrouver les quelques bribes de souvenirs qu'il avait, au fond de son esprit. Le monstre essayait, du mieux qu'il pouvait. Mais c'était dur, quand on vivait comme un zombie, de vivre au jour le jour, avec le seul but de survivre un peu plus à chaque minute qu'il passe. Alors, il s'oubliait, peu à peu, de son existence et de la courte vie qu'il avait eu avec son "père". Et même cela, ça s'effaçait, dans sa caboche.

Il finit par lâcher sa mèche, ramenant son bras autour de sa jambe alors qu'il se mit à se balancer doucement, s'enfonçant un peu plus dans sa folie. Le monstre roulait des yeux, apeuré mais empli de haine envers le monde. Pourtant, cet être qui s'était approché, il lui était chaud, amical. Il n'avait guère l'habitude mais se laissait faire. Alors quand l'inconnu s'excusa, l'hideux humain se ratatina un peu plus dans ses couvertures mouillées, enfournant sa tête entre ses jambes alors qu'il grelottait de froid, en silence. Non, il ne pouvait pas. Comment quelqu'un comme lui pouvait il comprendre sa souffrance, toute la peine qu'il trainait derrière lui depuis tant d'années ? Celui qui a été traîné, frappé, humilié par l'être humain ?

Ses ongles s'enfoncèrent un peu dans la peau de ses bras brûlées mais ne bougea pas trop, détournant le regard de l'inconnu alors qu'il souffla pour se réchauffer, du mieux qu'il pouvait, grâce à l'air chaud qu'il dégageait de sa bouche.

- " Mon... Nom ? Je ne m'en souviens pas."

Un nom. Il en avait porté un, juste pendant quelques années. Mais... les souvenirs se mélangeaient encore dans sa tête. Oui, il y avait eu cet homme, il l'avait nommé. Comment s'appelait-il déjà ? Ah oui, c'est vrai.

- " Je crois... qu'on m'appelait Asmaël."

Finit-il par murmurer entre ses lèvres, déposant alors son regard vers Carcasse. Le chaton miaula avant de se frotter un peu plus à son ami, tentant de le réchauffer malgré la bruine froide. Le pokémon se montrait amical avant de ronronner auprès d'Isaac, ainsi était son nom. Elle n'était guère agressive, envers le nouveau, même plutôt compatissante, elle qui avait aussi vécu dans la rue. Elle se mit même à lécher la main du garçon.

- " Non. Pas vraiment. C'est une amie, on vit tout les deux sous les cartons."

La chatte miaula comme pour approuver les dires d'Asmaël avant de se recoller à celui-ci mais cette fois-ci sur les genoux. On ne pouvait pas vraiment dire que c'était son pokémon mais leur complicité ne mentait pas. Flamiaou était encore un pokémon sauvage et jamais le monstre n'oserait l'enfermer dans une pokéball comme pour les autres. Et dans tout les cas, il n'en avait pas sous la main.

- " Tu as... des pokémons ?"

Réussit à dire Asmaël avant de se mettre à tousser.
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A Halloween, les montres sont rois.

"I turned into a monster. A monster who destroy himself." | Asmaël & Isaac


La vie ne gâtait pas tout le monde. Elle était même injuste. Beaucoup n’avait rien demandé et ils se retrouvaient à vivre des horreurs chaque jour. Ce jeune homme assis à côté de moi était un exemple de ceux qui n’avaient pas de chance, sur lesquels le destin avait jeté un mauvais sort. Je m’étais toujours plaint de ma condition, sans penser que d’autres vivaient bien pire. Certes, ces quatre années n’avaient pas été les plus faciles à vivre. Mais j’avais toujours contact avec mon amie d’enfance, je parlais souvent avec Sage et Hazel, j’avais même accepté de devenir le modèle de Izaiah. J’avais fait beaucoup de rencontres ces derniers temps – pas forcément toutes agréables à vivre –. Et j’arrivais encore à me plaindre. J’arrivais encore à pleurer sur mon sort, alors que doucement la vie m’offrait la possibilité de remonter la pente, de sortir la tête de l’eau. J’avais un toit, de l’eau, à manger, un peu d’argent, deux pokémons fantastiques. Étais-je réellement encore en droit de me plaindre ? Non, certainement pas.

Je réajustai ma capuche sur ma tête et me réinstallai un peu plus confortablement – ou du moins dans une meilleure position, on ne pouvait pas dire que le sol de la rue était le plus agréable –. Je tremblais – lui aussi –. Douloureux souvenirs de ces nuits à grelotter, l’impression que le froid prenait totalement possession de mon corps. La peur au ventre de m’endormir et de ne jamais me réveiller ; pourtant, cela aurait peut-être pu être pour le mieux ? Peut-être que si j’avais réussi à trouver le sommeil éternel sous cette rivière, j’aurais pu enfin connaitre la paix ? Peut-être aurais-je tout simplement dû laisser les ténèbres m’emporter pour de bon à ce moment-là, et ne pas louper le reste par la suite ? Mais là n’était plus la question. Aujourd’hui, j’avais des personnes sur qui je pouvais compter.

J’éprouvai de la peine lorsqu’il me répondit qu’il ne se souvenait pas de son prénom. En arriver là, c’était vraiment horrible. Juste pour ça, j’avais envie d’avoir une entrevue avec la vie, cette fichue vie, afin de lui faire comprendre à quel point elle pouvait être dégeulasse, déshumanisante. Il finit par me dire qu’il s’appelait Asmaël. Puis il m’expliqua ensuite que ce n’était pas son pokémon, avant de me demander si j’en avais. Il eut ensuite une quinte de toux. Vraiment, si j’avais eu plus d’argent je serais allé lui chercher un peu de quoi manger et surtout de quoi se soigner. Mais je ne pouvais pas. Et ça me déchirait le cœur.

« C’est un joli prénom. » Ces mots étaient sortis tout seuls de ma bouche. Mais c’était ce que je pensais, alors pourquoi me cacher ? « Oh je vois… Au moins tu n’es pas seul, tu as un peu de compagnie… » Ce n’était pas vraiment le meilleur argument, la meilleure remarque à faire. Mais, ayant vécu seul sous ce pont, et ayant aujourd’hui des pokémons, je savais à quel point cela permettait de sortir de sa solitude. Ils ne parlaient pas, mais ils étaient d’un précieux soutien psychologique malgré tout. « Oui, j’ai une petite tritox que j’ai récupéré alors qu’elle était blessée, ainsi qu’un Plumeline que j’ai capturé il y a quelques semaines. » La première restait ma meilleure amie, mon double, à tout jamais. Le deuxième était également très important pour moi maintenant. Tous deux l’étaient.

« Tu veux que j’aille te chercher un café ou un chocolat chaud pour te réchauffer ? Il y a une machine à deux pas. » Proposition spontanée. Mais vraiment, je ressentais le besoin de l’aider. C’était comme ça, je n’y pouvais rien.

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Le monstre ne se sentait pas au meilleur de sa forme. Mais l'avait-il était une fois ? Peut-être. Il continuait à tousser, à s'en faire mal les poumons, des fois. Bien sûr, Asmaël avait pris l'habitude d'être toujours malade, mal au point. C'était sa vie depuis des années et le froid l'attrapait toujours. Le jeune homme s'étonna même d'être toujours en vie. Peut-être qu'au final, son corps avait appris à combattre la maladie ? Il n'en savait rien et remit la couverture sale sur ses épaules, caressant au passage sa douce amie. Elle aussi était amaigri par les diètes qu'ils faisaient. On pouvait même sentir ses os, à travers son pelage trempé par la petite pluie.

Finalement, Isaac continua à lui parler. Et étrangement, ça lui faisait du bien. Depuis combien de temps n'avait-il pas eu une conversation avec quelqu'un ? Depuis la mort de son mentor, peut-être. Oui, ça devait être celle-là puisque même en prison, personne n'avait oser s'approcher de lui, peut-être à cause de son visage ? Pourtant, il n'était pas si dangereux que ça, il était même maigre.

- " Merci..."

Murmura le garçon de sa voix rauque et malade, se tournant un peu sur ses cartons, afin de ne pas trop engourdir ses membres. Finalement, la pluie commençait à s'arrêtait, laissant place à une brume légère. Cela n'étonnerait même pas si elle devenait plus compact, au fil des heures, le camouflant alors de la population.

- " Oui, c'est agréable de l'avoir à ses côtés. Comme ça je sais que je ne suis pas tout le temps mal-aimé."

Dit-il en regardant Carcasse roulée en boule entre ses jambes, le fixant de ses grands yeux rouge et jaune. Même s'il avait peur d'elle quand elle commençait à cracher ses petites flammes pourtant inoffensives.

- " Non merci. Ne gâche pas tout ton argent pour un être comme moi."

Finit-il par lui répondre alors qu'il décida de lever sa main sous le réverbère, dévoilant alors son bras amoché, brûlé et recousu aux extrémités. Un membre atrophié auquel il ne sentait presque plus aucune douleur. Asmaël descendit aussitôt sa main avant de toucher son visage, sentant les anciennes agrafes qui retenaient sa peau cicatrisée.

- " La vie est étrange... Je ne pensais pas recroiser une personne qui me comprendrait depuis la mort de mon père. "

Murmura-t-il avant de baisser la tête.
© ASHLING POUR LIBRE GRAPH'


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A Halloween, les montres sont rois.

"I turned into a monster. A monster who destroy himself." | Asmaël & Isaac


Peut-être étais-je un peu plus avenant car je me rendais compte que d’autres vivaient bien pire que moi ? Je m’étais toujours apitoyé sur mon sort, pensant que j’étais le seul à qui il arrivait autant de malheur – oui finalement c’était un peu comme si je m’étais senti comme le nombril du monde, pensant que l’attention de tout le monde était tournée vers moi sans même voir ce qu’il se passait autour –. Mais plus le temps passait, plus je me rendais compte que j’avais toujours eu tout faux.

Alors, c’était plus fort que moi. Oui, je ressentais ce besoin de l’aider, peu importait la façon. Que ce soit en allant lui chercher un simple chocolat chaud, en discutant avec lui, en lui donnant un paquet de gâteaux, je devais faire ça. Peut-être certain pourraient penser que c’était simplement de l’égoïsme, que de vouloir passer pour quelqu’un de bien – alors qu’au fond je n’étais pas une bonne personne –. Cependant, ça ne l’était aucunement. C’était un peu comme si j’avais retrouvé de l’empathie, que j’étais de nouveau capable de m’intéresser à autrui.

« Je me doute. Ma petite tritox m’a beaucoup aidé lorsque je me sentais seul. Ils peuvent être un précieux soutien psychologique. »

C’était ce que j’avais vu dernièrement durant un cours de psychologie. Que ces petites bêtes pouvaient nous aider à nous sentir mieux – et c’était si vrai –. Enfin, Asmaël refusa que j’aille lui chercher un chocolat. J’avais alors répondu avec un sourire. Oui, ce n’était pas facile d’accepter des présents, aussi petits furent-ils, de la part d’autrui.

« Ne t’en fais pas, ça me ferait plaisir. Alors si jamais tu veux un petit truc pour te réchauffer n’hésite pas. »

Il ne me demanderait probablement jamais. Mais j’étais au moins satisfait de le lui avoir dit. Puis il me fit part qu’il ne pensait pas rencontrer quelqu’un qui le comprendrait depuis la mort de son père. Je ne répondis pas tout de suite, mais mes yeux restaient posés sur lui – tandis qu’il avait baissé la tête –. Son passé devait être vraiment… horrible. Oui, je n’avais pas d’autres mots. Il avait dû vivre des choses inimaginables qui plus était. Mais, qui étais-je pour lui poser la question ? Cela ne me regardait pas, et il ne voulait sûrement pas en parler non plus – je savais ce que c’était, de ne vouloir évoquer son passé auprès de quiconque –.

« Je comprends parfaitement ce que tu ressens… Jamais je n’aurais pensé trouver des personnes qui m’aideraient à croire de nouveau, qui ne me jugerait pas, après avoir perdu ma famille. Pourtant, la roue a fini par tourner. Il ne faut pas que tu perdes espoir. »

Plus facile à dire qu’à faire, certes.
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