Ekaterina était à présent accompagnée d'un splendide Teraclope chromatique. Plus sombre que ses compères, dotés de mains et de tissus d'un doux gris frôlant le blanc, Skelénox avait définitivement bien changé. Toute en douceur il y a deux jours de cela, confirmant qu'il grandissait, se renforçait et tout cela pour la satisfaction d'Ekaterina. Cette-dernière avait d'ailleurs en sa possession un Tissu Fauche qui permettrait par la suite à Teraclope de devenir un puissant et effrayant Noctunoir. Sa main maîtresse, sa plus fidèle arme, son atout. C'était le cœur léger et un sourire presque aux lippes que la jeune femme avançait au sein du lieu, déterminée à entraîner jusqu'à l'épuisement son équipe afin de valider leur puissance grandissante. Seulement une scène attira son attention et la chercheuse s'arrêta, bras croisés, scrutant, Teraclope à ses côtés.

Un jeune rouquin se faisait chahuter par quelques Goélise désireux d'avoir leur part de pain. Ils usèrent d'un amusant stratagème et réussirent à voler ce qu'ils désiraient, se moquant du jeune homme en poussant quelques cris. Cependant, ce qu'Ekaterina ne prévu pas, c'est que le jeune homme s'approche. Ses sourcils se froncèrent et, enfonçant ses mains dans ses larges poches, perdant un peu plus le bas de son visage dans le haut pan de son manteau, la jeune femme l'épia. Teraclope se rendit complètement invisible, observant depuis son propre petit monde.

« Je les ai vu. » Répliqua peut-être un peu sèchement la jeune femme. Elle les avait parfaitement vu. Ce groupe, dés que le rouquin avait filé vers la boutique, c'était empressé d'embarquer à bord de leur bateau. Ekaterina tourna un peu la tête vers un bateau qui disparaissait déjà presque à l'horizon, effectuant un léger mouvement de menton afin de le désigner tandis qu'une légère brise s'élevait, agitant doucement son manteau.

« Et je crois qu'ils ne t'aiment pas beaucoup pour t'avoir abandonné ici. » Termina Ekaterina, reposant ses prunelles mordorées sur le jeune homme.

« Il est complètement con ? » Laissa échapper Ekaterina en échangeant un regard avec son Teraclope qui était réapparut lorsque la garçon avait plongé en hurlant, son drôle de Pokémon dans son dos, nageant pathétiquement pour rattraper le navire déjà éloigné. La chercheuse soupira longuement en se passant une main sur le visage, profondément lassée. Quel impulsif. Il revenait alors en dégoulinant, ses vêtements collants à sa peau, ses cheveux rouges sur son front et ses tempes. Teraclope disparut à nouveau, se contentant éternellement de scruter.

« Éloigne toi de... Tss. » Il s'était secoué comme un Pokémon canin trempé, éclaboussant un peu aux alentours et envoyant par ailleurs des gouttes sur la jeune femme. Il se déshabillait alors, retirant son écharpe et son manteau. Nerveux, il riait péniblement, posant son unique œil valide sur la scientifique qui l'observait, bras croisés. Ekaterina ferma alors ses yeux en soupirant entre ses dents blanches, tournant un peu la tête de côté.

« Je ne suis pas du genre à faire des blagues, encore moins à un parfait inconnu. Mais soit, cherche partout en ville, tu ne les retrouveras pas. Ces personnes ont filé dés que tu as mit un pied dans la boutique, ils avaient l'air ravit de t'abandonner ici. » Ce qui est compréhensible... Manqua de laisser échapper Ekaterina, rouvrant ses prunelles mordorées. Il paraissait plutôt jovial, un peu trop. Teraclope fit alors son apparition, se dévoilant entièrement aux yeux de l'inconnu, l'air intrigué par l'épée qu'il avait dans le dos ; entre Spectres, on se reconnaissait toujours.

« Enfin bon, tu vas devoir te faire rapidement à tout ça. Courage. » Fit la chercheuse en s'avançant. Elle allait tapoter l'épaule du jeune homme mais se retint en se souvenant qu'il était trempé, laissant donc sa main en suspens, elle eut un air un peu dégoûté avant de rabaisser son bras. Voilà, sa pseudo bonne action journalière était faîte, n'est-ce pas ?

Est-ce qu'elle s'attendait à une réaction du genre ? Est-ce que cet homme savait décoder quoique ce soit au niveau des actions ? N'avait-il pas sentit qu'elle était hostile ? Voilà qu'il venait l'entourer de ses bras, la serrant contre lui en souriant comme s'ils se connaissaient depuis belle lurette. Teraclope fixa la scène d'un air profondément surprit, inquiet quand à la réaction de sa dresseuse qui, elle, ne bougeait pas d'un pouce. Bras ballants le long de son corps, le front au bas du cou du jeune homme, elle restait de glace. Ses yeux écarquillés témoignaient cependant bien de son état, tout comme son corps qui se tendit soudainement à l'extrême. Il venait de la prendre dans ses bras pour lui faire un câlin ? Le cerveau d'Ekaterina était en train de sombrer dans l'incompréhension la plus totale, en train de surchauffer, complètement.

« Que... » Tenta t-elle, sentant alors que son manteau commençait à la coller. Des gouttes d'eau provenant du jeune rouquin tombaient dans ses cheveux violets, glissant sur sa nuque. Alors enfin, reprenant ses esprits, la jeune femme se recula en posant ses mains sur le torse du dresseur, le repoussant avec force. Lorsque ce fut fait, elle banda son bras droit, écarta ses doigts et lui asséna une claque bien placée. Le regard furibond, les mâchoires serrées et les sourcils froncés, elle fixait le jeune homme sans mot dire, au début, le souffle court.

« Pour qui tu te prends ? Qu'est-ce que t'essayes d'accomplir, au juste ? » Cracha férocement Ekaterina, les poings serrés. Teraclope parut décontenancé, soupira mentalement et plaignant ce pauvre rouquin qui venait de s'en manger une belle. D'ailleurs, des passants avaient ralentit l'allure afin d'admirer la scène, certains pouffaient et d'autres murmuraient quelques paroles : "Quel étrange couple !", par exemple. La chercheuse soupira également mais à voix haute, portant ses doigts à la fermeture de son manteau afin de la baisser complètement, dévoilant la tenue près du corps qu'elle portait en dessous. Elle grogna un peu, agitant un peu ses mains un peu mouillées.

« Mon manteau est humide, maintenant. » Elle braqua à nouveau son regard vers le rouquin, le minois agacé.

Il venait sérieusement de lui mettre un coup de poing dans l'épaule ? Après avoir eut son corps légèrement repoussé vers l'arrière sous le coup, Ekaterina resta bloquée. Il venait bel et bien de lui envoyer un coup de poing, et pas des plus délicats, dans l'épaule. Ce type avait sérieusement un grain ou il était simplement complètement débile ? Irritée, Ekaterina braqua son regard sur lui, l'air sincèrement en colère. Elle détestait qu'on la bouscule, qu'on pose ainsi une main sur elle et ce rouquin avait employé le wombo combo qu'il ne fallait pas. Lentement, les yeux clos et la tête un peu basse, Ekaterina commençait à retirer son long manteau. Elle le laissa glisser le long de son corps et il s'étala sur le sol, simplement. La jeune femme rouvrit alors ses prunelles et entrecroisa ses doigts, les faisant légèrement craquer. Elle dévoila alors son corps félin sous son atypique vêtement qui ensserait jusqu'à son cou, se scindait en deux parties juste en haut de ses nombrils et descendait bas dans son dos. Son pantalon, lui, était également près du corps et cet accoutrement ne manqua pas d'attirer quelques regards. Se rincer l’œil était bien permis, puisque la demoiselle semblait avoir son attention occupée par autre chose !

Teraclope, lui, avait discrètement suivit Durandal, lui adressant par ailleurs la parole dans un langage malheureusement incompréhensible pour les humains. Humains chez qui l'agitation était palpable. Tandis que la chercheuse semblait sincèrement remontée, lui, il riait, souriait. Étrange contraste entre la froideur de la jeune femme et la chaleur du jeune homme. Ekaterina approcha d'ailleurs légèrement, inspirant un bon coup avant de soudainement poser ses mains sur les épaules du rouquin, le forçant à abaisser un peu son buste, elle étendit en même temps sa jambe, pliant le genou. En somme, un splendide et fort agréable genou vint accueillir l'estomac du pauvre garçon qui n'avait rien demandé.

« Maintenant. Tu me fiches la paix. » Grogna Ekaterina entre ses dents, prête à lui mettre une raclée mémorable s'il le fallait.

Il se releva soudainement et sa tête vint percuter douloureusement le menton de la jeune femme qui rejeta sa tête en arrière, portant une main à son menton. Elle crut voir quelques étoiles et elle papillonna un peu des paupières, l'air hébété et pensant que le rouquin l'avait fait exprès. Donc, il désirait se battre, vraiment ? Il continuait dans son drôle de délire ? Ekaterina, bouillante, n'écouta même pas ce qu'il blablatait, occupée à prendre de meilleurs appuis, braquant ses prunelles mordorées sur le jeune homme. Ce-dernier s'était à son tour placé et voilà qu'il envoyait coups de poing sur coups de poing, drôlement agile, démontrant là qu'il savait se battre. Les coups fusaient et la chercheuse tentait de les bloquer au mieux avant d'être débordée, sentant le poing droit de son adversaire s'enfoncer dans son estomac.

« Argh, espèce de... » Elle avait reculé, portant une main sur son estomac tandis qu'elle reprenait doucement sa respiration, levant doucement ses prunelles vers le roux. Il frappait fort mais, son expression était étrange, il semblait... heureux ? Il se foutait d'elle ? Fronçant ses sourcils, Ekaterina se redressa alors vaillamment, piquée à vif. Elle savait se battre, du moins, à peu près. Cela faisait quelques mois qu'elle avait commencé à endurcir sérieusement son corps, participant par ailleurs régulièrement à quelques combats une fois le soir venu. Une histoire pas très légale, si vous voulez mon avis.

Ekaterina s'avança soudainement vers son adversaire, elle se colla à lui, hanche contre hanche, presque. Son pied droit passa juste derrière celui du jeune homme tandis qu'elle appuyait sur le haut de son corps, faisant ainsi chuter le corps de sa cible. Elle s'abaissa en même temps, posant un genou à terre et s'emparant du bras droit du garçon, le tournant légèrement de telle sorte que s'il tentait de faire quoique ce soit avec ce bras ou s'il tirait trop, il en pâtirait sûrement.

« J'te pète le bras si tu continues à t'agiter. » Amour, délicatesse, amabilité, tendresse.

Ekaterina avait relâché sa pression sur le bras, s'apprêtant à fermer les yeux et soupirer quand elle se sentit soudainement portée. D'abord attirée en avant, elle sentit le rouquin la maintenir habilement et la soulever sans difficulté.

« Attends qu'est-ce-... » Trop tard, la chercheuse vola littéralement et, agitant un peu ses bras, yeux écarquillés, vit l'eau se rapprocher dangereusement. Dans un "plouf" caractéristique, la jeune femme disparut un instant, avalée par les flots. Plaquant sous l'eau une main sur sa bouche, Ekaterina remonta rapidement et creva la surface, l'air hagard, ses cheveux attachés ne l'étaient plus et collaient son front, ses temps. Agitant un peu ses jambes, le regard sombre, l'amnésique braqua son regard vers le roux, l'air furibard. Teraclope s'était naturellement approché, désireux de vérifier que sa dresseuse n'ait rien.

« Aide moi à remonter, imbécile. » Cracha Ekaterina proche du bord, tendant une main vers son adversaire. Ses doigts effleurèrent le t-shirt humide du jeune homme et alors, elle l'empoigna d'un coup et le tira brusquement vers elle pour le faire chuter. La demoiselle remonta alors en soupirant, les nerfs à vifs. Dégoulinante, elle rouvrit ses yeux et foudroya du regard les passants qui avaient osé s'arrêter pour observer la drôle de scène.

« C'est un spectacle ? Ahaha, c'est vraiment cool à voir, ils jouent super bien ! » Fit un type en applaudissant, le sourire aux lèvres, venant déposer quelques pièces entre les mains en coupes d'Ekaterina qui arqua un sourcil, sincèrement surprise. Tout le monde était retardé dans les environs, ou c'était quoi ? Irritée, la jeune femme fronça à nouveau ses sourcils et releva son regard mordoré dans celui de l'homme.

« Tss. Ce n'est pas un spectacle, y'a rien à voir, dégagez. » Cracha t-elle en renvoyant la pièces dans la figure du type qui, estomaqué, recula, la bouche entrouverte. Étouffant un juron, il fit demi-tour et déguerpit sans demander sous le reste, vite imité par d'autres passants. Du coin de l’œil, elle crut voir l'un d'eux taper sur son portable en les scrutant du coin de l'oeil. Oups. Ekaterina pivota alors vers le roux, trempée jusqu'aux os.

« Toi. Suis-moi. » Elle allait lui casser la figure, loin des regards. Elle attrapa donc son sac et son manteau au passage, tirant le roux à sa suite sans écouter ses éventuelles réponses, le visage fermé. Lorsqu'elle dénicha une ruelle adaptée, la jeune femme relâcha ses affaires et tourna soudainement sur elle-même, envoyant un coup de poing directement dans la mâchoire du type. Se secouant un peu la main, elle grinça des dents.

« Ça, c'est pour la baignade. »

Actuellement, Ekaterina détestait profondément sa vie.
Déjà il ne la prenait pas au sérieux et OSAIT patpat le haut de son crâne en souriant largement. Puis, leurs escarmouches avaient rameuté des membres des forces de l'ordre et leurs Pokémon. Et maintenant ? Il la traînait. Oui, traînait. Ekaterina avait au départ à peine eut le temps d'attraper son sac et son manteau avant de courir difficilement à la suite du rouquin qui l'entraînait à sa suite, courant drôlement vite. Puis, lui, il l'avait vu le panneau. Bien sûr qu'il l'avait vu : il l'avait évité en se baissant sauf que la chercheuse, emportée par cette fichue tornade rougeoyante, avait vu le panneau au dernier moment.

[insérez ici doux bruit de visage contre un panneau]

Elle était tombée à la renverse sous le choc aussi rapide que brutal, gémissant un peu, la douleur irradiant son doux visage. Chancelante, elle était donc tombée mais est-ce que cela avait arrêté ce fou furieux ? BIEN SUR QUE NON. Il la tirait donc sans répit et elle tentait vainement de se redresser, lui hurlant des insultes si charmantes que nous éviterons de les retranscrire ici. Son langage avait rarement été si fleurit et Ekaterina lui faisait promesse de mille morts diablement douces (haha) ! Il la tirait, encore, encore. Et elle en bavait, elle ne pouvait qu'hurler sa colère et sa rage.

Enfin, il semblait qu'il s'arrêtait enfin puisque derrière eux, plus de policiers, plus de Pokémon. Ekaterina se releva complètement, le regard si sombre que le doré semblait être devenue noir, le menton levé, elle s'apprêta à le tabasser à mort et donc, mettre en actions ses paroles quand... :



Et merde. Ekaterina se sentit entraînée à nouveau par ce monstre et oh, pour la première fois de sa vie, elle avait juste envie de se mettre en position latéral de sécurité dans un coin et songer à ce qu'elle aurait pu faire d'intéressant et de beau, sans cette horrible rencontre.

Ekaterina suivait avec beaucoup de peine, brinquebalée par la force du rouquin, le minois tout à fait blasé tandis qu'il ne cessait de tirer sur son bras. Enfin, ils s'arrêtent non loin de la jetée et la chercheuse inspira un grand coup, prête à hurler à nouveau des insultes et à le tabasser jusqu'à ce que mort s'en suive... C'était les plans, bien sûr. Mais ce type était, en plus d'être complètement débile, sacrément impulsif. Il la tira à nouveau à l'intérieur d'un bateau.

« Qu'est-ce que tu... »
« Téraclope, occupe toi bien de ta maitresse, je reviens dès que j'ai fini avec nos poursuivants! »

Ah.
Attendez. QUOI !?
Ekaterina venait d'être balancée dans une caisse sans ménagement, se faisant tout de même drôlement mal au passage tandis que Teraclope, complètement abasourdit, saluait Durandal avant de s'approcher de la caisse, essayant de l'ouvrir. A l'intérieur, recroquevillée, la jeune femme avait les mâchoires et les dents serrées, les poings clos et le faciès si crispé de colère qu'on pouvait voir une petite veine sur sa tempe, prêt à exploser. Ce type... Ce type... Si elle le recroisait... Oh non, oubliez, elle ne voulait PAS DU TOUT le recroiser. Pire journée de sa vie. De loin.

La lumière fut et Ekaterina vit le faciès intrigué de son Teraclope qui venait d'ouvrir la caisse, se poussant ensuite. Posant les mains sur les rebords pour se redresser, Ekaterina fut soudainement renvoyée en arrière : le bateau... bougeait ?! Retenant un rugissement enragé, la mauve se releva furieusement et s'extirpa de sa caisse, braquant son regard enflammé vers la rive. Et là, pour couronner le tout, la CERISE SUR LE GÂTEAU : cet imbécile agitait la main pour la saluer, grand sourire aux lèvres. MAIS QU'AVAIT-IL DANS LE CRANE ? Il était aussi creux que le corps du Teraclope d'Eka ou quoi ? Le regard furibond, la chercheuse leva rageusement sa main droite pour adresser au rouquin un splendide doigt d'honneur, le faciès grimaçant.

Arceus, Giratina, Mew, n'importe qui... Ne me laissez plus JAMAIS à côté de cet homme.

[Fin ce ce rp de fou ! ]