Camille était venue très tôt le matin à la patinoire. Si tôt qu’elle avait dû attendre devant la porte, dans la nuit et le froid. Elle avait piétiné sur place en se frappant les bras pour se réchauffer, jetant des regards à son gros sac.
Il contenait quelque chose qui venait d’arriver la veille au centre Pokémon. Cela venait directement d’Hoenn, de chez ses parents. Et ce n’était pas n’importe quoi. Quand l’infirmière avait annoncé à Camille qu’elle avait reçu un colis qui avait eu du mal à lui parvenir puisqu’il était arrivé au centre de Fort des Songes avant d’arriver à celui de Ferranium.
Quand la magicienne souleva son paquet, elle fut surprise par son poids, malgré sa taille. Elle n’attendit pas d’être dans sa chambre pour l’ouvrir. Elle se précipita sur une table du hall pour ne pas gêner l’accès au comptoir. Elle éventra la boite et sautilla de joie en exhibant ce qu’il y avait dedans. Une paire de patin à glace. Sa paire de patin à glace. Elle allait pouvoir patiner. Rien ne l’empêchait de le faire avant, mais quand on avait goûté à la qualité de ses patins, il était difficile de se régaler avec d’autres.
Assise sur son lit, Camille avait passé sa soirée à préparer tendrement son équipement. Puis elle s’était couchée en pensant à sa journée du lendemain, tout en glissade.
Elle se leva aux premières heures et se retrouvait donc à attendre dans le noir. La patinoire finit par ouvrir et Camille fut la première à entrer, avec une poignée de personne.
Elle s’équipa rapidement et se lança sur la glace. Elle fit quelques tours tranquillement, Milo la regardant sur une barrière, tranquillement installé. Ses autres Evolis attendaient dans leurs balles.
Camille glissa tranquillement, tout en souplesse, pour s’échauffer. Elle alterna glisse lente et rapide, glissant sur un pied en faisant la planche, puis glissant en arrière, croisant et décroisant les jambes, tournant sur elle-même. Elle trouvait ça plus agréable que le roller.
Ceux qui étaient déjà arrivés étaient pour la plupart de bon patineur et certains avaient déjà pris place au centre pour faire des mouvements plus complexes. La magicienne préféra continuer tranquillement, pour ne pas se blesser par un faux mouvement, en voulant aller trop vite.
Quand elle se décida à allait au milieu pour avoir plus de place, elle se rendit compte que la patinoire s’était bien remplie. Elle avait joué sans s’en rendre compte à slalomer entre les personnes de plus en plus nombreuses, devenant certainement un danger pour des personnes moins à l’aise sur la glace qu’elle.
Mais maintenant, elle se sentait prête pour faire des choses plus intéressantes. Elle voulait préparer un concours, un spectacle sur la glace. Et elle voulait le travailler d’abord avec Milo pour voir ce qu’elle pouvait faire avec ses Pokémons.
A Hoenn, il n’y avait pas un fort attrait pour les sports de glace, et Camille avait toujours préféré la gymnastique aux autres sports individuels, les sports collectifs lui étant difficilement accessible.
Elle passa une bonne heure à patiner, bondissant tournant, slalomant avec Milo. Puis elle fit appel à Enya et le trio dansant un long moment, puis il y eu beaucoup trop de monde et la fatigue se fit ressentir. Camille refit quelques tours pour se détendre.
La dernière fois que tu avais fait de la patinoire, tu avais 8 ans, et c’était peu de temps avant la mort de ton père. Un tel endroit serait nécessairement gorgé de souvenirs douloureux -même les plus heureux le seraient-, et tu ne te serais pas senti le courage de venir quelques mois plus tôt. Mais aujourd’hui, tu n’es plus seule. Aujourd’hui, tu es enfin prête à faire le deuil -de ton père, de ton innocence, de la vie que tu aurais pu avoir. Aujourd’hui, tu es là pour laisser tout ça derrière et toi et aller de l’avant. Ça fait un moment que tu te persuades que c’est ce que tu fais, aller de l’avant ; mais avancer sans clore (accepter) ton passif, toutes les casseroles que tu te traînes, c’est essayer d’avancer en se trainant un poids mort. Tu veux te libérer. Alors tu te lèves tôt, ce matin-là. La veille, tu es arrivée à Ferranium pour la première fois, tu as pris une chambre d’hôtel pour la nuit ; tu n’es venue que pour ça. Pour la patinoire. Tu arrives peu de temps après l’ouverture ; il y a déjà du monde. Mais toi, t’es pas vraiment là pour patiner, en réalité. Tu te cales dans les gradins, places tes mains sous tes cuisses et les regardes danser sur la piste. T’as aucun foutu équilibre, tu passerais ton temps à te casser la gueule. De toute façon non, t’es pas là pour ça. Tu les observes et ils sont tous si beaux, même ceux qui ne s’en sortent pas. Au milieu de tout ça, certains brillent, illuminent carrément ; toi, tu trembles légèrement. Ta vue se brouille et tu finis par croiser les bras et ramener les jambes sous tes genoux. Ton nez atterrit entre tes genoux et tu restes là, prostrée, pendant de longues minutes. Les souvenirs tournent dans ta tête, les éclats de rires, les éclats de colère. Du mouvement fini par te sortir de tes remémorations et tu lèves la tête. Tes lunettes sont de traviole et tu vois rien entre les larmes et leur orientation folle. Tu commences par les enlever, t’essuyer les yeux et les remettre correctement. Une tête brune s’approche du rebord et tu la fixes. Tu l’as repérée plus tôt, elle a l’air tellement… noble. Magique. Elle coule entre les autres patineurs sans jamais même les frôler et ses pokémons la suivent en parfaite harmonie ; autant dire que c’est très beau. T’as vu Pixel ? On dirait Monica. T’as un petit sourire triste. Monica, c’était une de tes amies d’enfance -qui avait très vite oublié ce fait par la suite-, petite patineuse très douée. Elle adorait t’y amener, même si t’étais terriblement nulle, toi. Tu la fixes longuement d’un œil morne puis te redresses sans guère de transition. Passant une bretelle de ton sac à dos sur l’épaule, tu descends les marches pour t’accouder au rebord. Bien. C’est le moment d’exorciser Monica. (‘fin de ta tête quoi) Bonjour ? Vous patinez sacrément bien, c’est magnifique. Niveau de nervosité : absolu. (Mais t'as fait deux phrases entière sans bug genre, admirons)
♥
Camille Gutenberg
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Les Evolis de Camille s’étaient étonnamment bien comportés sur la glace. Pour Milo, ce n’était pas surprenant. L’ami de toujours de la magicienne avait appris à se servir de ses griffes pour se déplacer plus facilement. Enya avait eu du mal, peureuse et peu sûre d’elle, contrairement à Nami qui avait certes prit du temps à s’habituer à ce nouveau milieu mais qui avait finalement pris le pli et avait donc arrêté de glisser sur de grandes distances en dérapant.
Il n’avait alors pas fallu longtemps pour que les tours et acrobaties que le groupe faisaient à terre se fassent sans difficulté sur la glace.
Essoufflée quelque peu, Camille s’était accoudée à la barrière, se demandant si elle allait partir ou si elle attendait encore un peu, voir si elle voudrait encore patiner. Il y avait de plus en plus de monde et ce n’était pas très agréable de slalomer entre les gens, ni pour la jeune fille, ni pour les gens qui se faisaient doubler.
D’un côté, Camille aimerait continuer à patiner. Elle passa sa main dans ses cheveux noirs de jais et resserra sa queue de cheval. Nami était à ses pieds et testait les limites de l’équilibre sur la glace pendant que Milo et Enya étaient assis sur la barrière.
Bonjour ? Vous patinez sacrément bien, c’est magnifique. Lança une voix juste à côté de la magicienne.
Cette dernière sursauta, surprise d’entendre quelqu’un d’aussi proche mais surtout déséquilibrée par Enya qui lui avait bondit dessus de peur. Camille garda l’équilibre et se tint à la barrière. Elle posa une main sur son cœur, Enya sur l’épaule.
Elle n’avait pas poussé un cri, ni fait un bruit. Elle regarda l’inconnue et constata que c’était bien à elle qu’elle parlait. Elle pencha la tête sur le côté avant de sourire. Elle signa le mot merci, puis se sentit gêner. Elle n’avait pas son téléphone, et rien pour écrire.
Elle sourit timidement, ne sachant pas vraiment quoi faire. Est-ce qu’elle devait répondre ? Mais comment ?
Le fait de parler aux autres, tu commences à t’y faire. Mais le fait d’initier la conversation relevait toujours d’un niveau relativement, si ce n’est pas excessivement, élevé de stress. Et quand la brune sursaute, tu te dis immédiatement que t’as fait une connerie. Comment vouloir répondre à quelqu’un qui vous a fait peur… ? Elle va juste t’envoyer bouler, non ? Toi, tu ferais sans doute… ouais non, tu ne le ferais pas parce que tu sursautes à chaque fois que quelqu’un t’adresse la parole. Avant d’arriver à Dusk, tu l’aurais fait, mais maintenant, ça reviendrait à gaspiller ton temps, et ton temps, il est pas infini. Tu est bien trop occupée à l’aménager à t’habituer aux autres. Donc tu vas rester forte et lui adresser un sourire désolé, quoiqu’un peu maladroit. La brune reste silencieuse, mais tu trouves chacun de ses gestes gracieux, c’est assez étrange. Elle flotte littéralement, tout est doux et voluptueux chez elle, jusqu’à son sourire. Puis elle se met à… signer. Tu recules un poil et glisses ta main dans ta poche sans même y réfléchir. Tu sais ce qu’elle vient de faire : elle est muette. Peut-être t’a-t-elle signifié qu’elle n’a pas compris ce que tu lui disais… quoiqu’elle n’a pas l’air sourde, sinon elle n’aurait pas réagi à ta voix. Or, la plupart des muets sont également sourds (ils sont d’ailleurs sourds et non muets, juste pas habitués à entendre leur propre voix), donc c’est assez surprenant. Mais en soit, t’y connais pas forcément grand-chose en handicap, donc ta gueule. En tout cas, vu le sourire gêné de la brune, ton réflexe n’est pas con du tout. Tu lui tends ton téléphone. OK, ça, c’est con. Elle pourrait très bien le prendre et se barrer en courant (enfin en patinant) avec. Quoique dès qu’elle serait sur la terre ferme, tu pourrais la rattraper avant qu’elle enlève ces chaussures, donc ce serait particulièrement stupide… donc ton geste à toi ne l’est pas à 100%... C’est sur la fonctionnalité notes. Désolée, je ne sais pas signer… Ce serait intéressant à apprendre ça, tiens, la langue des signes. Ça peut toujours être utile après tout. Mais hm, du coup, oui… C’était très beau, et cette adresse avec vos pokémons, c’est comme si vous y étiez habitués haha. En quelle circonstance on patine avec des évolis d’ailleurs ?
♥
Camille Gutenberg
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Encore un moment gênant. L'inconnue devait certainement se demander pourquoi Camille la regardait fixement et timidement, la tête penchée. La magicienne devait passer pour une personne louche peut-être même inquiétante. Elle avait cependant l'habtiude,et bien des gens se détournaient d'elle en lançant des regards interrogateurs et méfiants. Alors une personne de plus ou de moins, ça ne changeait pas grand-chose.
D'autant plus que maintenant, elle avait des amis avec qui elle pouvait parler par écrit et mieux encore, il y avait Maimu avec qui elle pouvait parler en langage des signes. Et ça, ça comptait vraiment. Personne en dehors ne la remarquait plus longtemps que le temps de lui adresser la parole et de recevoir un silence gênant ou de la voir tapoter sur son téléphone une réponse. Généralement, Camille se retrouvait sans interlocuteur avant d'avoir fini.
Cette fois ne faisait pas exception. L'inconnu sortit son téléphone et Camille pensa que la conversation était finie avant même d'avoir commencé. Dommage, puisque ça commençait sur un compliment. C’était peut-être une amie qui partait avant d'avoir pu s'en rendre compte. Heureusement Camille ne tenait pas les scores de ce genre de chose, ce serait déprimant.
Toutefois, à la grande surprise de Camille, l’inconnue lui tendit son téléphone et lui indiqua la fonction note. Surprise, Camille regarda l'objet avec perplexité en le prenant doucement. Puis elle sourit avant de s'empresser d’écrire.
Merci beaucoup. C'est rare les gens compréhensifs. Je m'appelle Camille. Merci du compliment. Je patine et fait du roller depuis longtemps. Milo mon premier Evoli s'est entraîné avec moi. Enya a un peu plus de mal mais Milo lui montre l'exemple et Nami se débrouille comme une sauvage.
Elle montra son message et bien sûr, il était impossible pour l’inconnue de savoir quel Evolis était lequel. Mais au moins les présentations étaient faites de ce côté-là.
Je travaille dans le spectacle et m’entraine depuis longtemps. Je n’ai aucun mérite en-dehors de l’entrainement. Mais merci.
Puis elle poursuivit une fois le téléphone récupérait. Comment as-tu su que je ne parlais pas ? D’habitude les gens me regardent bizarrement puis s’en vont.
Camille était surtout sidérée par l’efficacité de la jeune femme. Elle avait très vite compris une astuce qu’il avait fallu plusieurs mois à Camille à voir : écrire ses réponses. Avant Lumiris, elle n’y avait jamais pensé.
Elle a un petit air triste et désolé, et puis là, tu lui tends ton téléphone. Et son expression n'est plus du tout triste ni désolée ; tu vois de la surprise. C'est bien de la surprise, pas vrai ? Ce serait cohérent. Tu lui imagines un sentiment de joyeuse surprise, du soulagement éventuellement ; toi, si quelqu'un te comprenait subitement, c'est ce que tu ressentirais. Après, peut-être ne voulait-elle pas communiquer à la base, et maintenant, elle est piégée... Oh, t'espères ne pas être une nuisance. Enfin t'es une nuisance de base, mais t'aimerais bien moins l'être là tout de suite. Bref. Elle tapote frénétiquement sur ton téléphone puis te le tend. Merci beaucoup. C'est rare les gens compréhensifs. Je m'appelle Camille. Merci du compliment. Je patine et fait du roller depuis longtemps. Milo mon premier Evoli s'est entraîné avec moi. Enya a un peu plus de mal mais Milo lui montre l'exemple et Nami se débrouille comme une sauvage. Tout en lisant, tu lui lances des regard pour tenter d'associer chaque nom à chaque visage. Elle, c'est Camille, c'est déjà bien ; pour ce qui est des évolis... Et bien, le plus à l'aise, tu l'identifies facilement. Les deux autres à l'inverse, c'est le néant absolu. Un sur trois, c'est déjà bien n'est-ce pas ? Quand tu as fini de lire, tu le lui indiques d'un mouvement de tête et la laisses continuer à l'écrit. Intervenir en plein milieu serait quelque peu irrespectueux, surtout qu'elle n'a aucune aisance à s'interrompre et répondre rapidement en utilisant l'écriture. C'est beaucoup moins fluide que l'oral. Je travaille dans le spectacle et m’entraine depuis longtemps. Je n’ai aucun mérite en-dehors de l’entrainement. Mais merci. Oh, ça, ça te rappelait tes réactions face aux compliments sur tes dessins : "je n'ai aucun talent, c'est juste de l'acharnement". Tu sais combien c'est vrai et faux tout à la fois ; il y a toujours au moins une aisance naturelle, un terreau qui prédispose une personne à une activité, même si cette prédisposition est infime. L'acharnement fait le reste, certes, mais c'est pas tout. Après, certains te diront pessimiste, défaitiste ; mais c'est comme ça que tu vois les choses. Comment as-tu su que je ne parlais pas ? D’habitude les gens me regardent bizarrement puis s’en vont. Là, tu écarquilles les yeux de surprise pour la première fois. Tu lui laisses ton téléphone entre les mains pour qu'elle puisse continuer de te répondre et t'installes un peu plus contre la balustrade. Tu t'es mise à signer, c'est plutôt reconnaissable. Suffit d'avoir un peu de culture pour voir ça, non ? Vu ce qu'elle a dit, non. C'est toi qui ne comprend pas bien. M'enfin... les gens... on va pas chercher à les comprendre après... Bref. Je suis Hazel. Tu travailles dans le spectacle, alors ? Tu penches la tête ; toi, tu ne t'y intéresses pas forcément des masses, mais t'es sûre que tous tes pokémons seraient à fond si tu les mettais devant un spectacle. Mister et Miss Lumiris, déjà, ils étaient au taquet.
♥
Camille Gutenberg
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C’est au tour de l’inconnue d’être surprise. Camille relit son message pour être de n’avoir rien écrit de bizarre. Non, tout était correct. Puis la réponse vint de la bouche de la jeune femme. Elle avait remarqué que Camille signait comme si c’était évident. Pourtant, la magicienne n’avait fait qu’un geste.
Les gens ‘ont pas toujours la patience ni l’envie de comprendre. Tu es une personne rare et précieuse pour pouvoir voir des détails aussi discrets. Merci
Elle montra son message. Puis elle fit apparaitre sa carte par magie dans sa main. Elle tendit le carte rose aux arabesques marrons avec quatre médaillons, un ovale central avec le portrait de Camille en tenue de spectacle. Les cheveux roses et marrons tout comme les yeux, puis autour, les médaillons représentaient ses Evolis avec leur nom. Ça n’aidait pas vraiment pas à les différencier. En grand, il était inscrit Fraise et ChocolatQuatuor magique.
Il faut que je trouve un nouveau nom. C’est celui que j’ai depuis mes débuts, mais à l’époque, il n’y avait que Milo et moi. Et maintenant, ça ne cesse de grandir. L’équipe avait régulièrement accueilli un nouveau venu et à chaque fois, il fallait recommencer l’entrainement.
Pourquoi tu ne viens pas patiner ? Ce n’est pas amusant de rester sur le bord.
Elle montra son message. Viens patiner avec moi. Toute seule ce n’est pas très amusant. Si tu viens après on ira manger une glace.
A tes yeux, les gens sont un mystère. Tu as l’impression de comprendre leurs émotions -ou plutôt de les voir-, d’imaginer leurs réactions ; mais il y avait toujours une inconnue, un imprévu, une surprise. Et elle n’était que rarement positive, la surprise. Appréhender cette inconnue chez l’autre, dans le comportement humain -versatile, sensible et instable- était un exercice dont tu ne maîtrises même pas les bases. Tu sais décrypter ta mère, et c’est déjà exceptionnel. (Et encore, tu devines tant de secrets, de non-dits) Mais rejeter quelqu’un qui signe ? Ne pas voir, tout simplement, que ces gestes précis n’étaient pas juste une agitation superflue ? C’était hors de ta portée. Ou alors, Camille ne rencontrait juste que… que des gens comme toi. Des gens effrayés ou rejetant purement et simplement l’autre. Mais c’était trop gros comme explication ; ça ne pouvait pas tout justifier. Les gens ‘ont pas toujours la patience ni l’envie de comprendre. Tu es une personne rare et précieuse pour pouvoir voir des détails aussi discrets. Merci. Tu écarquilles les yeux devant le petit écran pixelisé. « Rare » ? « Précieuse » ? Wowowow. Depuis quand ? A quel moment une telle donnée t’a-t-elle échappée ? Parce que jusqu’à aujourd’hui, tu n’en avais pas la moindre idée, vraiment. Tu secoues un peu la tête, l’air de vouloir la contredire, mais déjà, elle te remet ton téléphone sous le nez. Le temps que tu captes, que tu réagisses, elle a eu le temps de vivre et mourir six fois… Il faut que je trouve un nouveau nom. C’est celui que j’ai depuis mes débuts, mais à l’époque, il n’y avait que Milo et moi. D’ailleurs, pendant ses six vies et mort, elle a pu te tendre une carte aussi. Tu la remarques enfin et l’attrapes en même temps que tu jettes un coup d’œil à ton téléphone. (C’est dommage, t’as loupé le tour de magie) Du coup, tu regardes la carte avec intrigue. On dirait une carte de magicienne (no joke), jolie et colorée. Tu comprends l’idée de « débuts », ça fait bien jeunesse du spectacle. Tu souris tandis que tu lui rends et le téléphone et la carte d’un même mouvement. C’est joli. T’es magicienne ou un truc comme ça ? Donc là t’as l’air débile parce que t’as pas regardé plus tôt. Bah bravo le génie. Pourquoi tu ne viens pas patiner ? Ce n’est pas amusant de rester sur le bord. Oof. Premier mouvement de recul. Tu fixes l’appareil avec défi et elle le reprend vers elle pour argumenter ; mais t’es très moyennement motivée par pareille perspective, soyons honnête. Viens patiner avec moi. Toute seule ce n’est pas très amusant. Si tu viens après on ira manger une glace. Oof. Ca devient compliqué. Tu secoues un peu la tête, embarrassée, et lances un regard à ses petits évolis -tellement plus courageux que toi, qui la suivent sur la piste même s’ils ne sont pas très agiles. Mais toi, t’as jamais prétendu être courageuse. T’essaies de le devenir, certes, mais tu vas t’octroyer un joker. Ça va pas être possible. Oof euh… j’ai aucun équilibre et je suis balourde au possible. Ne pas se fier à ton petit physique. La glace je dis pas non hein, et c’est déjà inattendu d’ailleurs, mais je vais tuer quelqu’un si je monte sur cette piste. Ou j’écrase un de tes évolis… A la base, c’est pas censé être une menace ; et ce, indépendamment de ton regard noir involontaire. Non décidément, juste venir ici, c’était compliqué ; mais monter sur la piste ? Impossible. (Est-ce que ça aussi, tu dois l’exorciser ?)
♥
Camille Gutenberg
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Hazel semblait instable. C’était étrange venant de quelqu'un qui abordait les gens spontanément, pensa Camille. Cette femme paraissait timide et pourtant elle avait accosté la magicienne avec un certain aplomb et maintenant, elle semblait surprise à chaque fois que Camille lui montrait une réponse.
Une idée désagréable remonta l’échine de Camille en un frisson. Et si Hazel était une de ses personnes très étrange, flippante, qui abordait les gens avant de disparaître ou pire, elle faisait pas de ses fans qui suivaient leurs idoles jour et nuit jusqu’à chez elle pour connaitre leurs moindres faits et gestes. Et si Hazel faisait partie de ce genre de personne. Camille avait lu que certains devenaient et allaient jusqu’à agresser les personnes qu'elles adorent.
Une courte lueur de peur et de doute traversa le regard de la magicienne et son sourire se fana un court instant mais elle secoua la tête. Elle se demanda qu'elles étaient les probabilités que ça arrivent, qu’Hazel soit ce genre de personne et surtout qu’elle en ait après Camille.
Non. Camille décida que l'inconnue avait juste pris son courage à deux mains pour venir parler à quelqu'un. Rien de méchant ni de scabreux.
Cependant, Camille eut un sentiment de déception. Magicienne ou un truc comme ça. C’était presque méchant sans faire exprès. La carte n’était peut-être pas assez explicite, ni le tour de magie pour la faire apparaître. Hazel avait du rater ce dernier. Ça ne pouvait être que ça. Et la notoriété de Camille n'avait pas suffisamment atteint Ferranum pour qu'on reconnaisse son nom et tenue de scène.
Oui. Je suis tout à fait une magicienne. En vacances, mais magicienne tout de même. Et je travaille sur mes chorégraphies sur glace aussi.
À la proposition de Camille, Hazel essaya de refuser. Mais c’était mal connaitre Camille et sa passion pour la glisse et pour les glaces.
[color =#ff0099]Allez viens. Ce n'est pas si dur. Et je te tiendrai. La glace n'en sera que meilleur. [/color]
Elle montra son message puis la salle avec les patins. Et ne t’inquiète pas. Tu es loin d’être assez grosse pour tuer quelqu’un ou écraser un de mes Evolis. Ne t'en fait pas pour eux. Allez viens.
Camille utilisa son arme de séduction, la Gaea Bouille. Regard touchant façon Evoli, les demain refermées sous les pommettes, le regard mouillé, la mine pitoyable.
T’es en plein dans un malentendu qui ne sera sans doute pas éclairci aujourd’hui, si ce n’est pas fabuleux. Bientôt, tu vas suivre les traces de ton père (non). En plus, Camille est déterminée à te faire manger ton joker, même si tu l’ignores encore. Pauvre de toi. Bref ; tu ne vois même pas la lueur de peur qui passe un instant dans son regard, cette fois concentrée sur la carte. Elle est vraiment jolie, le style qui te donne envie de bosser dessus. Tu n’aurais peut-être pas centré son image comme ça… tu aurais rajouté une arabesque ou un cadre un peu plus sophistiqué… au niveau des couleurs, joué sur son pseudo… en somme, tu te mets à en analyser la composition et à avoir envie de faire des cartes de magicien. La morale, c’est qu’aller à la patinoire, c’est bien. Tu lui rends sa carte puis lances un regard au téléphone qu’elle te tend à nouveau avec un message différent. Oui. Je suis tout à fait une magicienne. En vacances, mais magicienne tout de même. Et je travaille sur mes chorégraphies sur glace aussi. Oh, ceci explique cela alors. Eh bien t’es vachement douée. Tu te mets à jouer avec tes doigts un peu nerveusement. Toi, tu montes, tu te ramasses pitoyablement la gueule, elle, elle danse easy peasy. La vie, les gens, la vie. Allez viens. Ce n'est pas si dur. Et je te tiendrai. La glace n'en sera que meilleur. Tu écarquilles les yeux et lances un regard paniqué à la brune. Te… te tenir ? Ca ne va pas être possible. Tu ne supportes pas que des inconnus te touchent. La chaleur humaine te rend malade, tes paumes deviennent immédiatement moites et ta respiration part en couille. Cumulé à la patinoire ? C’est tout sauf une bonne idée. N-non mais, vraiment... Elle te remet le téléphone sous le nez. Et ne t’inquiète pas. Tu es loin d’être assez grosse pour tuer quelqu’un ou écraser un de mes Evolis. Ne t'en fait pas pour eux. Allez viens. T’as une subite envie de fondre en larmes. T’avais pas prévu que ça tournerait comme ça, tu devais juste rester autour de la patinoire, pas monter dessus. Mais quelle imbécile ! Si t’avais su… si t’avais su, tu ne lui aurais jamais parlé. Mais en même temps Hazel, c’est une occasion, même si tu ne la vois pas encore. Pixel bondit et t’attrape par la main -lui est réceptif à la Gaea bouille, et aussi à ta détresse et ton envie de t’en sortir tout à la fois- pour te tirer vers la zone de location. T’as pas vraiment le choix même si t’essaies de te dégager, puis te voilà devant les stands, à fixer d’un œil noir les patins. Mais je... J’ai peur. T’es terrifiée en réalité. D’ailleurs, tu te mets un instant à trembler avant de sentir des bras autour de ta taille. Tu baisses les yeux ; bien Pixel, tu sais être tout mignon après avoir traîné ta dresseuse à l’abattoir. Sympa. Ta gorge se serre et tes yeux te brûlent un peu. J’y arriverai pas. T’es prête à t’écrouler, tes jambes tremblent également ; non, t’es pas encore prête pour ça. D-déso... Tu tournes la tête vers Camille (elle vous a suivi), la fixes un instant en silence. Prête à chavirer. Et la détresse d'une enfant au creux des yeux.
♥
Camille Gutenberg
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Hazel semblait nerveuse et cela inquiéta Camille ; Elle se demanda si elle devait en parler avec elle pour savoir d’où venait le malaise, si c’était elle qui l’avait causé ou si elle pouvait aider à le résoudre. Cependant, elle n’en fit rien. Après tout, Hazel restait une parfaite inconnue pour Camille et elle voulait qu’Hazel aille mieux, mais certainement pas se retrouver prise dans un cercle de problème qui n’était pas le sien.
Hazel refusa une nouvelle et Camille insista lourdement avec le sourire, avant de se rendre compte du malaise de l’inconnue. La jeune femme paraissait sur le point de fondre en larme et cela insuffla un vent de panique chez Camille. La jeune femme se sentit coupable, responsable de ça, sans savoir d’où venait ce traumatisme qui semblait frapper Hazel. Elle ne pouvait pas rester sans rien faire.
Elle voyait bien qu’Hazel essayait d’exprimer quelque chose. Son incapacité à aller sur la patinoire et à patiner ? Pour Camille, c’était certainement quelque chose de plus profond. Le Lucario de la jeune femme enlaça sa dresseuse et Camille en profita pour passer au-dessus de la barrière.
Mettant la barrière à sa droite, elle donna de l’élan à sa jambe qui passa au-dessus malgré le poids du patin. Assise sur la barrière, elle ramena son autre jambe. Elle écrivit rapidement avant de redescendre et de donner le téléphone à Hazel en posant une main compatissante et la regardant d’un air soucieux. Elle était un peu plus grande que la jeune femme avec ses patins.
Peut-être que tu veux la glace tout de suite ? Et en parler ou pas.
En se rapprochant, Camille remarqua les yeux rougis, preuve que la jeune femme avait pleuré il y a peu, et cela fendit le cœur de Camille. Pourtant elle était plutôt joli, même belle et ne semblait pas stupide loin de là. Camille ne savait pas vraiment quoi faire et même si elle voulait parler, n’aurait pas su quoi dire.
T’es pitoyable. Tu peux pas t’empêcher de tout casser, tout détériorer, tout rendre triste ? C’est plus fort que toi, c’est ça ? T’es tellement en colère contre toi-même, quelque part, à t’enfermer, à te séquestrer en tête à tête avec tes démons, avec tes blessures. Tu t’assommes avec tes propres problèmes et deviens aveugle au reste ; rends terne tout ce que tu vois, nécroses tout ce que tu touches. Monica avait eu bien raison de ne plus vouloir être ton amie. Et Camille devrait prendre ses jambes à son cou également. Même si tu n’aspires pas à être son amie, soyons clairs. Tu voulais juste parler un peu, te montrer forte, pour une fois… et voilà où t’en es. A trembler comme une feuille, regard vissé sur tes pieds. Là, c’est elle qui va te trouver bizarre (et s’en aller), c’est une certitude. Et fondamentalement, elle aura raison… Elle aurait eu raison, plutôt. Sauf qu’elle ne fait pas ce choix là ; le sien, c’est celui de l’humanité, Hazel. Elle a de l’empathie, un cœur, de la compassion. Elle peut s’inquiéter pour une totale inconnue comme toi. Quand elle passe par-dessus la barrière (avec une aisance révoltante soit dit en passant), tu sursautes et relèves le regard -tu n’y vois pas flou, quelle victoire. Tes sanglots sont encore au-dedans, fébrilement retenus. Elle te montre ton téléphone et tu tressailles à son contact ; tu te figes, le regard vissé sur l’écran. Perturbée par sa chaleur, tu relis plusieurs fois le message avant d’enfin le comprendre. Peut-être que tu veux la glace tout de suite ? Et en parler ou pas. Ou pas. Elle pourrait être comme Izaiah : « personne ». Au début, il était « personne » et, pour cette raison, tu pouvais parler, son avis t’importait si peu à ce moment-là… sauf que malgré tout ce que tu peux prétendre ou croire, l’avis des autres t’inquiète. Alors pourquoi avec Izaiah, tu t’étais sentie libre de parler ? Pourquoi pas maintenant ? Tu secoues juste la tête et relèves timidement la tête vers elle. Camille ne te connaît ni d’Eve ni d’Adam pourtant. Tu dois tellement l’emmerder, t’as cassé son délire, plombé l’ambiance. En théorie -ta théorie- elle est gentille par correction, mais n’en pense pas moins. Tu doutes très clairement qu’elle soit bonne sans contrepartie ni mauvaise pensée -qu’une, deux, trois personnes sur Terre soient comme ça, c’est déjà exceptionnel pour en rajouter encore une autre. Désolée… Son regard est marqué par l’inquiétude, et un instant, tu ne sais absolument pas comment aborder ce fait. C’est pourtant humain comme réaction, mais combien tournent la tête comme si de rien n’était ? Combien préfèrent te laisser souffrir (te faire battre) en vaquant à leurs occupations ? Une glace… je. Je te l’offre pour l’occasion, ok ? Tu te sens coupable et en même temps, c’est comme si t’essayais de l’acheter. Pour err. Me faire pardonner ? On t’avait pourtant libérée, mais c’était temporaire. T’as toujours l’impression de devoir te faire pardonner de tous les maux de la terre. Le stand n’est pas loin, vous pourrez vous y rendre juste après, si elle accepte (et t’aimerais bien, au fond, profiter encore un peu de sa gentillesse ; t’as tellement pas l’habitude d’arriver à communiquer ! Et voilà qu’avec elle, douce muette, tu y parviens. Handicapées chacune d’une difformité différente.)
♥
Camille Gutenberg
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Ce n’était pas vraiment ce que Camille avait en tête en se levant ce matin, ni même quelque chose qu'elle aurait imaginé la veille quand elle avait récupéré ses patins et qu'elle s’était décidée à s'en servir dès le lendemain.
Mais elle devait avouer qu'il lui arrivait souvent des choses, plus ou moins petites ou insignifiantes , sans qu'elle n'ait prévu quoi que ce soit. Une rencontre avec une journaliste, une entrée par effraction chez un particulier qui devient son amie, un petit Evoli qui rejoint spontanément son équipe, et plein de choses, bonne ou mauvaise, qu'elle a aimait vivre ou non.
Cependant, elle ne s'attendait pas du tout à ce qui était en train de se produire. Patiner, d'accord, c’était au programme. Le faire son équipe aussi. Se faire reconnaitre par des gens qui étaient venus la voir en spectacle ou faire féliciter pour sa démonstration, ça pouvait arriver.
Toutefois, Hazel avait quelque chose d'autre sur le cœur et avait essayer de s'en libérer sans succès et maintenant, la voilà au bord des larmes sans que Camille sache pourquoi et la muette était bien décidée à ne pas la laisser dans le désarroi.
Camille la regarda avec un léger froncement de sourcil perplexe. Hazel était encore en train de s'excuser sans raison.
Tu n'as pas à t'excuser lui écrivit la magicienne avant de remettre sa main sur le bras de la jeune fille triste. Laisse moi t'inviter. Tu en as plus besoin que moi. Et une glace, c'est toujours un bon remontant. lui montra Camille avec un sourire timide qui se voulait rassurant.
Elle passa doucement son bras autour des épaule d'Hazel et l’entraîna vers le stand, en se penchant délicatement sur elle pour ne l’écraser de sa taille liée à ses patins.
Elle assit Hazel à une des tables et regarda vers le comptoir. C’était une espèce de cafeteria avec une immense baie vitrée permettant de regarder les gens patiner. Il y avait quelques personnes déjà, avec ou sans patin.
Qu'est ce que tu veux ? Boire, manger ? Rien ?
Elle reprit le téléphone. Si tu veux parler, je resterai muette comme une tombe.
Camille détestait ce genre de blague mais elle la fit pour essayer de faire sourire Hazel, avant d'aller chercher ce qu'elle voulait.
Elle revint avec quelque chose pour Hazel, qu'elle ait demandé quelque chose ou non. La commande de la triste fille ou un chocolat chaud. Il faut toujours apporter une boisson chaude aux gens tristes. Pour Camille, la même chose. Une glace, 3 boules, vanille fraise chocolat.
T’es tellement nulle, Hazel. Mais tu vas bien finir par t’y habituer, à ta nullité. Ou alors, avant que ça n’arrive, tu vas changer. Honnêtement, tu espères fort que la deuxième solution prévale sur la seconde, et non l’inverse. T’as terriblement envie de changer, et t’essaies, vraiment. Pour l’instant, ça ne fonctionne pas des masses, certes ; mais tu ne dois pas baisser les bras. Si tu le fais, alors rien ne changera jamais, et tu passeras ta vie dans l’errance, la déception et la douleur. Et t’es plus du tout prête à encaisser en silence. Tu veux te battre, tu veux apprendre à vivre. Lumiris t’a tant apporté ; des amis, un foyer, débarrassée de ta peur de l’extérieur… peut-être pas encore de celle des autres, mais au moins, tu es bien plus toi-même quand tu leur parles qu’avant. Qu’importe ce que cette phrase est censée vouloir dire d’ailleurs… Tu n'as pas à t'excuser, elle met sa main sur ton épaule et tu te crispes, encore. Laisse moi t'inviter. Tu en as plus besoin que moi. Et une glace, c'est toujours un bon remontant. Premièrement : cette fille est d’une douceur incroyable. Deuxièmement : tu adores qu’on te dise que t’as pas à te faire pardonner, pas vrai ? Tu pousses beaucoup trop les gens à dire ça, il va falloir que tu apprennes à la fermer un peu. Troisièmement : elle vient à demi t’enlacer et tu te crispes encore un peu plus. Elle est douce, avenante, et t’arrives franchement à l’apprécier. Mais elle est aussi visiblement tactile, ce que tu n’es absolument pas. Tu ne te débats pas pour autant et la laisse t’entrainer jusqu’au stand, en silence. Le temps du trajet, tu as récupéré ton téléphone qui danse entre tes doigts, nerveusement. Tu obéis sagement jusqu’à ce que vous n’arriviez à un stand et qu’elle t’installe à une table -docile pantin articulé, bientôt elle servira le thé. Tu secoues légèrement la tête à cette pensée, un brin honteuse ; Camille est si gentille, t’as pas le droit d’être piquante, même en pensée, même si ça t’es bien plus destiné. Elle récupère doucement le téléphone et te montre un nouveau message. Qu'est ce que tu veux ? Boire, manger ? Rien ? T’es toujours terriblement gênée de te faire inviter, en toute sincérité. Tu lui lances un regard timide ; tout est malaisant, à cause de toi. Elle se remet rapidement à taper un message ; tu n’essaies même plus de deviner ce qu’elle pourrait te dire. Si tu veux parler, je resterai muette comme une tombe. Tu hausses les sourcils devant la vanne. Si quelqu’un d’autre qu’elle l’avait faite en sa présence, c’eut été excessivement malaisant et dégradant ; qu’elle la fasse elle-même, c’était… drôle. T’as un sourire légèrement crispé ; parce que c’est amusant, parce qu’elle essaie vraiment de t’aider. T’as pas le droit de l’envoyer chier, t’as pas le droit de te renfermer sur toi. Après… t’es pas obligée d’en dire trop -t’es pas obligée de parler tout court, fondamentalement. Ça ne ferait même pas du bien à l’ambiance. Mais tu t’estimes le devoir, vis-à-vis d’elle, de ne pas totalement garder le silence. Une… glace au chocolat, s’il te plaît. Merci, c’est… très gentil. Est-ce que Monica connaît la gentillesse, tiens ? Durant toute ton adolescence, elle t’avait paru cruelle, comme les autres gamins. Camille se dirige vers le stand et tu ne vérifies même pas si elle a gardé ton téléphone ; elle ne t’inspire aucune once de crainte ni de doute. Elle semble juste douce et bienveillante, dénuée de toute malice. Une autre personne à rajouter à ta petite liste de personnes tout à fait agréables ? Qui t’inspirent confiance ? T’es pas encore vraiment sûre ; tu pourrais parler à quelqu’un qui a l’air bon, mais qui ne l’est pas. Quelqu’un qui pourrait savoir et l’utiliser contre toi. Sauf que t’es plus toute seule, Hazel. Tu ne crains plus vraiment qu’une personne sache un fragment de ta vérité, tant que d’autres seront là pour rester à tes côtés. Même si eux ignorent tout de toi, fondamentalement… tout de celle que t’étais, du monde dans lequel tu as grandi. Camille revient avec les glaces et tu lui adresses un nouveau sourire un peu tendu ; t’es pas vraiment à l’aise ni sûre de toi, mais tu es arrivée à la conclusion que tu lui dois au moins un aveu ou deux. Hmm merci. Elle s’installe, tu fixes ta glace. T’inspires un bon coup ; allez du courage, Hazel. Un peu de courage ! J’ai perdu mon père enfant. Il m’emmenait souvent à la patinoire. J’y suis plus retournée depuis. Tu continues de fixer ta glace sans la toucher, mais à cette température, elle n’est pas prête de fondre. Avec une amie... on aimait bien venir ensemble aussi, papa nous emmenait. Même si j’étais nulle, elle était toujours patiente. Puis la vie nous a séparé. La patinoire c’est pas… ça me rappelle des trucs. Voilà, ça, tu peux le dire. Ce n’est qu’une facette du prisme, qu’un aspect, un euphémisme de la réalité. J’avais envie de passer outre, alors je suis venue... désolée que tu m’ais rencontrée dans cet état d’esprit. T’as un rire maladroit, embarrassé, tu hausses vaguement les épaules. Voilà, c’est dit ; est-ce que tu te sens plus légère ? Pas vraiment. Mais t’espères qu’elle ne te prenne pas juste en pitié.
♥
Camille Gutenberg
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Au moins, Hazel acceptait la main tendue. Camille l’avait sentie se tendre sous ses mains, dans sa petite étreinte, alors qu’elle la guidait jusqu’à la cafeteria. La magicienne avait hésité à retirer ses mains mais cela aurait certainement encore plus embarrasée Hazel et sans aucun doute embarassée Camille.
Au moins, se laissa-t-elle faire. C’était un étrange comportement. Venir parler à quelqu’un puis avoir un comportement fuyant. Toutefois, une autre idée traversa l’esprit de Camille.
Hazel avait peut-être besoin de parler. Consciemment ou non, elle s’était tournée vers une personne, n’importe qui, pour pouvoir s’épancher, être rassurée, ou se montrer qu’elle était capable d’aborder quelqu’un et lui parler. La magicienne s’interrogeait encore sur le bienfondé de cette idée. Si Hazel voulait se prouver qu’elle pouvait se faire une amie comme ça, c’était réussi, en partie. Elle avait réussi à parler à Camille, et avait pioché une personne naturellement gentille : Camille. C’était ensuite que ça c’était gâté, et Camille se sentait un peu coupable. Manifestement, lui demander de la rejoindre sur la patinoire n’était pas une bonne idée.
Hazel s’était docilement assise là où Camille l’avait déposée. C’était inédit pour Camille. Ses anciennes amies venaient plutôt la chercher pour la poser dans un coin et lui expliquaient leurs malheurs. Dans ces moments, elle avait juste l’impression d’être un déversoir à tristesse. Parfois ça la blesser, mais elle était généralement satisfaite de cette situation, car elle se sentait utile et investit dans les amitiés.
Et cette fois, c’était Camille qui menait la danse, comme c’était de plus en plus le cas depuis son arrivée à Lumiris. Fini la fille discrète qui suit gentiment, sans jamais s’exprimer. Elle faisait bouger les choses et pousser même les personnes tristes à se confesser à elle.
Avec un sourire, elle alla chercher les commandes. Elle répondit au sourire d’Hazel et s’installa en face. Hazel regardait sa glace et Camille en fit autant. Elle essaya de résister à la tentation mais elle attrapa sa cuillère et enfourna une grande proportion des trois parfums d’un coup. Comme d’habitude, elle regretta son acte car si elle se régala du goût, elle eut un froid au crâne terrible. Mais elle résista car Hazel commença à parler et ce qu’elle dit, refroidit le cœur de Camille.
La magicienne posa une main compatissante sur celle d’Hazel avec une mine triste. Voilà la raison de ses yeux rouges, de son manque d’envie de rejoindre Camille sur la glace.
Tu t’es encore excusé. montra-t-elle avec un sourire triste, dans un essai pour détramatiser un peu.
Tu es très courageuse. Je n’aurai pas réussi à revenir si c’était mon cas. Ce qui était vrai. Camille n’était courageuse. Elle avait son propre démon, qu’elle n’avait pas vaincu. Elle l’avait juste enfermé tellement loin que personne ne saurait le reconnaitre, pas même Camille. Mais elle le connaissait.
Si tu veux je peux t’aider. C’était une proposition sincère. Je t’aime bien. On se connait à peine, mais je t’aime bien. Entre chaque message, elle levait un doigt pour demander à Hazel d’attendre la suite.
J’ai eu la chance de ne pas connaitre le malheur. Mes parents vont bien, ils sont gentils. Mon petit frère est une peste, comme tous les petits frères j’imagine. Je fais ce qu’il me plat.
Nouvelle écriture. Je ne sais pas ce que tu ressens. Mais peut-être que te permettre de revenir patiner sera un premier pas. Où que soit ton père, je suis sûre qu’il serait heureux que tu continues à faire ce qu’il te plait et que tu ailles à la patinoire pour ton plaisir, ou pour te souvenir de lui d’une autre façon.
Tu changes, Hazel. Avant Lumiris, tu n’aurais jamais été capable de faire le premier pas vers une inconnue. Tu n’aurais pas non plus pu venir dans une patinoire, ni évoquer ton père. Surtout pas évoquer ton père. C’était toujours terriblement douloureux même d’y penser, alors en parler relevait de la mission impossible ; mais -et tu savais que pour ce point, c’était grâce à Izaiah- tu commençais lentement à te libérer de cette emprise invisible qu’il avait sur toi -que les rumeurs avaient sur toi. Tu te sentais un peu plus légère, et la chaîne à ton cou commençait à se défaire (même si ton cœur, lui, restait enferré). T’es dans tes pensées -encore-, brumeuses, douloureuses ; puis tu tressailles -encore- à son contact. Quand tu la regardes à nouveau, son sourire est triste, et tu t’en sens coupable. T’as tellement niqué sa journée. Tu t’es encore excusé. A ton tour, t’as un sourire embarrassé, un regard coupable. …désolée. T’as un très léger, infime rire dans la gorge et ton regard pleure et rit tout à la fois. C’est plus fort que toi, t’as besoin d’être pardonné. Et si tu ne peux pas l’être, alors tu as au moins besoin de le demander. Tu es très courageuse. Je n’aurai pas réussi à revenir si c’était mon cas. Tu secoues la tête ; c’est faux. Tu t’octroies le droit de la trouver infiniment courageuse, parce qu’il en faut beaucoup pour ne pas détourner le regard sur le malheur d’autrui. Elle, elle le fixe droit dans les yeux et ne flanche pas, et ça, ça c’est ce que tu appelles le courage. Pas besoin d’avoir à surmonter un drame pour se montrer courageux ; ceux qui n’y sont pas obligés mais qui s’y jettent quand même à bras le corps pour aider autrui, eux te semblent infiniment plus courageux que tu ne le seras jamais. T’es beaucoup trop égoïste pour ça. Si tu veux je peux t’aider. Je t’aime bien. On se connait à peine, mais je t’aime bien. Tu sens tes joues te chauffer, sans trop savoir comment réagir. Vous vous connaissez depuis cinq minutes, comment elle peut déjà porter un avis… ? Surtout que ces cinq minutes, en sus, ne furent en rien agréables. Est-ce qu’elle a un don quelconque pour jauger les gens ? Parce que si c’est le cas, il est défectueux. Il est nécessairement défectueux. (Et six mois à te faire accepter d’autrui ne balaieront pas dix ans à te faire mépriser) En même temps, tu ne sais pas trop comment réagir. Heureusement (?), Camille continue d’écrire, alors tu te dis que tu pourras y réfléchir après. Quand tu auras vu la suite du message. Tu te dis juste que ce serait bien, si Camille pouvait devenir ton amie. ...mais à quoi tu penses ?? J’ai eu la chance de ne pas connaitre le malheur. Mes parents vont bien, ils sont gentils. Mon petit frère est une peste, comme tous les petits frères j’imagine. Je fais ce qu’il me plait. La suite ne t’aide pas spécialement. T’en sais rien, t’es fille unique ; t’imagines ? Peut-être ? Pour toi, tous les gosses sont des pestes. En même temps, tu l’envies… elle te dépeint une petite vie normale et t’aimerait bien avoir vécu la même chose (l’herbe est toujours plus verte chez le voisin… assomption plutôt vraie chez toi). Je ne sais pas ce que tu ressens. Mais peut-être que te permettre de revenir patiner sera un premier pas. Où que soit ton père, je suis sûre qu’il serait heureux que tu continues à faire ce qu’il te plait et que tu ailles à la patinoire pour ton plaisir, ou pour te souvenir de lui d’une autre façon. Son honnêteté te touche énormément -même si tu évites consciencieusement de penser à la partie sur ton père. Est-ce qu’il t’aimait, au moins ? Même ça, t’en sais foutrement rien, aujourd’hui. S’il était le monstre qu’on décrivait, pouvait-il seulement aimer ? Et s’il ne l’était pas… pouvait-il encore seulement songer au bonheur de sa fille, quand lui-même mourait à petit feu, se noyait lentement ? Mais c’était plus vraiment ton père, le sujet. Ou du moins, tu essayais de faire en sorte que cela ne le soit plus (t’as pas encore trouvé une façon de l’exorciser, lui). Alors tu secoues juste la tête, te mords la lèvre, fixes tes doigts. Peu...peut-être ? Ce n’est plus vraiment le moment d’être honnête ; tu l’as suffisamment été jusque-là, tu n’arriveras pas à aller plus loin. Tu vas te contenter des omissions et de prétendre que le deuil est le (seul) cœur du problème. T’es vraiment quelqu’un de bien, Camille. Ton cœur se serre dans sa poitrine ; ça te fait un peu peur, un tel aveu. Ça te fait un peu peur, aussi, parce que dans la vraie vie (la tienne), les gens ne sont pas censés être gentils sans contrepartie. Tu sais, le courage, c’est pas juste d’affronter ses peurs. C’est d’écouter celles de parfaits inconnus plutôt que d’ignorer leur détresse. Parce que c’est plus facile d’ignorer les problèmes des autres, même quand un drame se déroule sous ses yeux. Tu parles trop. Du coup, je te trouve super courageuse perso. Tu peux être fière de ça. Et euh… moi… je vais… faire un effort… pour ho-honorer ça… Tes mains sont moites et tu captes que ta glace commence à fondre (vive les silences). Oops ! Tu lèches avant que tout ne dégouline sur tes doigts. Finissons nos glaces avant, ok ? Encore merci… vraiment. Pour la glace ou tout le reste ?
♥
Camille Gutenberg
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Entendre Hazel rire doucement à sa remarque rassura Camille. Surtout qu’elle s’excusait de s’excuser. Elle avait dû être souvent rabaissée pour devoir s’excuser constamment. Certainement gronder à chaque fois qu’elle échouait, et gronder était le terme poli. Une jeune femme sans confiance en elle, pensa Camille. Elle trouvait cela triste et elle n’aimait pas ce genre de chose. On ne pouvait pas tout réussir du premier coup et certaines choses étaient plus difficile à faire que d’autres et ce n’était jamais pareil d’une personne à l’autre.
La magicienne se demanda comment rendre confiance à Hazel, pour qu’elle arrête de s’excuser et se décide à affronter sa vie avec plaisir. Peut-être en lui disant qu’on l’appréciait pour ce qu’elle était, elle gagnerait confiance en elle. Et puis Camille voulait se faire des amis et Hazel lui plaisait et lui rappelait ses amis d’enfance.
Camille décida tout de même de ne pas lui faire croire qu’elle pouvait vraiment comprendre ce qu’elle ressentait. Elle n’aimait pas quand les gens faisaient comme s’ils comprenaient ses problèmes de communications. Si on ne le vit pas, on ne peut pas le comprendre. On peut vivre quelque chose qui s’en rapproche et réussir à imaginer. Alors autant être honnête et franche.
A la proposition de revenir à la patinoire pour essayer de glisser ensemble, Hazel ne semblait pas convaincue par la proposition. D’un autre côté, Camille était une inconnue qui l’invitait à affronter ses démons.
Camille écouta Hazel parlait en avaler sa glace, cuillère après cuillère. Elle prêtait attention aux paroles de la jeune femme, mais elle ne pouvait pas résister à l’appel de la glace. Alors qu’Hazel parlait donc, Camille mangé et quand son interlocutrice proposa de finir les glaces, pour Camille, c’était presque chose faite.
Elle profita qu’Hazel finisse de manger pour lui répondre.
C’est plus facile d’ignorer les autres quand on peut les écarter d’une simple phrase sans les vexer. Je dois soit les ignorer soit m’intéresser à eux pour ne pas être laisser de côté. C’est un des rares moyens que j’ai pour exister chez certaines personnes. Mais merci.
Elle lui montra le message. Elle ne s’était jamais vraiment sentie courageuse, mais entendre les plaintes des autres étaient une façon comme une autre de faire partie d’un groupe, d’être utile.
Honorer ? Serais-tu une chevalier ou quelque chose comme ça ? Elle sourit à Hazel. Souhaites-tu régler cette histoire par un duel d’honneur et puisse Dieu guider nos bras ?
Armée de sa cuillère Camille mima un échange d’escrime avant de la lever, la main droite sur le cœur et l’air fier.
T’attaques ta glace avec une boule dans la gorge. T’as beau essayé de prendre sur toi -en quelque sorte- et digérer ta propre stupidité, c’est compliqué. T’es qu’une pauvre cruche qui vient de démolir la journée d’une fille qui n’avait rien demandé à personne ; qui voulait juste patiner. Si t’es un minimum quelqu’un de bien, tu fais un effort pour aller sur la piste et lui laisser son petit plaisir (elle a l’air d’être prête à rester à côté de toi si tu en as besoin, après tout, ce serait une bonne façon de la libérer, non ?) Mais tu ne sais pas vraiment si t’en es capable. Peux-tu faire preuve d’une telle abnégation ? Être à ce point généreuse ? Tu n’es pas généreuse, Hazel. T’es déjà pas bien sûre d’être quelqu’un de bien, alors de généreux… Camille doit adorer les glaces, tiens. Ou être du genre gourmande. Tu ne lui en veux pas vraiment de manger, elle ; elle n’a pas besoin de s’enfermer dans tes silences. Conne mais pas égocentrique, promis. Tandis que tu attaques toi-même la tienne, de glace, elle tapote un message sur ton téléphone. C’est plus facile d’ignorer les autres quand on peut les écarter d’une simple phrase sans les vexer. Je dois soit les ignorer soit m’intéresser à eux pour ne pas être laisser de côté. C’est un des rares moyens que j’ai pour exister chez certaines personnes. Mais merci. Cuillère en bouche, tu récupères le téléphone pour lire plus aisément son long message. A son terme, tu fronces les sourcils et le relis une fois, deux. T’as du mal à concevoir ce qu’elle te dit ; alors tu lui rends l’appareil en silence, sans bien savoir quoi dire. T’es partisane du « vaut mieux être seul que mal accompagné » (habituée à la solitude que tu es, c’est bien facile de faire tel choix), alors t’as quelques difficultés à comprendre l’intérêt. Et la première phrase… ignorer les gens sans les vexer ? On ne vexe pas les autres quand on ignore leurs malheurs, leurs drames, quand on tourne les yeux devant l’horreur. On ne les vexe pas, on contribue à les tuer. Tu mords dans ton cornet avec un soupçon de morosité. Peut-être qu’elle faisait une référence à son handicap ? « Une simple phrase » n’était peut-être pas toujours « simple » pour elle, après tout. Le délire de « l’herbe est toujours plus verte chez le voisin », peut-être ? A ce point enfermée dans son handicap qu’elle subsiste en s’accrochant aux autres et les écoute même quand ça ne l’intéresse pas ? Est-ce que c’est pas creux, comme existence ? Est-ce que t’as vraiment le droit d’émettre le moindre avis ? T’es pas à sa place. Toi, tu peux toujours parler. T’as juste fait le choix de ne le faire que très rarement de façon pertinente (même si ça change plutôt bien). Toute à tes pensées, tu captes à peine qu’elle te montre à nouveau l’écran et relèves un regard surpris. Honorer ? Serais-tu une chevalier ou quelque chose comme ça ? Souhaites-tu régler cette histoire par un duel d’honneur et puisse Dieu guider nos bras ? Son mime a le mérite de t’arracher un sourire, presque un éclat de rire. Un chevalier carrément branque, ouais… Une lueur dans ton regard semble subitement s’allumer. Sa seigneurie des branques. Un sourire frémit sur tes lèvres et le rire reste coincé dans ta gorge, puis tu fais mine d’attaquer ta glace. Sa première remarque t’a suffisamment retourné le cerveau (et le cœur) pour que le rire qui t’échappe ne soit déjà que vague souvenir. Dieu, hein ? Arceus tout puissant n’avait pas été d’une grande aide dans ta vie en générale. Tant que je reste entière sur cette fichue glace, ça sera déjà une victoire exceptionnelle. Après quitte à savoir si ça sauvera mon honneur, c’est une autre histoire… Tu bougonnes et finis ta glace. Une fois chose faite, tu t’essuies les doigts et lèves le regard, le rebaisses… T’en fais depuis longtemps, toi, du patin à glace ? Vu que tu parlais d’entraînement et tout ça. J’te trouve sacrément douée quand même, d’ailleurs. Toi tu te mets sur les patins, tu tombes. Alors que tu t’en sors en rollers. Cherchez pas de logique, y en a (sans doute) pas.
♥
Camille Gutenberg
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Les épaules de Camille tressaillirent d'un rire silencieux. Le terme seigneur des branques était très drôle. Elle pianota en se levant et fit une exquise révérence en présentant le téléphone à Hazel.
Son auguste seigneurie des Branques, c'est un honneur que de pouvoir partager une glace en votre branquignolesque présence.
Elle se redressa et se rassit, une main devant la bouche, dissimulant son immense sourire. Hazel avait sourire légèrement et ce petit sourire avait rendu son visage radieux. Cependant, il se fana rapidement et Camille en fut attristée. C’était dommage.
La jeune femme semblait s’être arrivée à un mot, Dieu. Ce n’était pourtant qu'une formule, quelque chose qu'on trouve dans les romans. Camille se demanda ce qui avait bien pu martyriser la vie d'Hazel pour que la simple évocation d'un dieu la trouble à ce point.
Cependant, la suite ramena un sourire à Camille.
Que tu restes entièrement sur la glace ? Ça veut dire que tu veux bien patiner avec moi ? C'est trop cool. Tu vas voir, c'est facile quand on a compris comment faire.
Elle pianota un long pavé pour répondre à Hazel.
Je fais du roller depuis longtemps, j'adore la glisse. Mais je préfère le patin à glace bien que j'en ai très peu pratiquer. Il n'y a pas de patinoire chez moi. Mais quand la patinoire d'hiver ouvrait, tu pouvais être sûre de m'y trouver pendant les temps libre. Et puis, je suis magicienne et aussi acrobate. Le spectacle c'est mon métier et ma passion. J'adore ça. Alors quand j'en fait, je suis à fond. En tout cas merci, mais c'est juste de l'entrainement. À force d'en faire, et en vieillissant, on ne cesse de s’améliorer. Si tu savais le nombre de fois où je suis tombée. Mais ce n'est rien comparé au nombre de fois où je ne suis pas tombée. Et toi ? Tu fais quoi dans la vie ?