Dusk Lumiris

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A fine way to die [Liz]
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Sac sur le dos, la belle gosse quittait la pièce. Par la suite, il fermait derrière lui et avançait dans les rues de Fort-Des-Songes, casque audio fixé sur les oreilles, le son guidait chacun de ses pas.

Le temps était propice à aller se balader dehors, faire un barbecue, ou toute autre activité en plein air. Lui, comptait s'enfermer toute la journée. Du moins, c'est ce qui était prévu à son programme. Il pianotait sur son téléphone, histoire de trouver la bonne playlist. Une fois chose faite, il envoyait un message à Liz. Ils allaient se rejoindre à l'entrée d'Herisis, afin de pouvoir faire une exploration des ruines d'Akeos. Ce qu'il avait oublié d'omettre, c'est qu'ils n'allaient certainement pas rentrer pour le dîner. Tim avait une idée précise de la chose. Et il comptait bien examiner chaque parcelle desdites ruines afin d'y dénicher une nouvelle trouvaille à mettre à son compte. Enfin, ça c'était de la théorie. Sur le plan concret, pour le moment il n'avançait qu'à pas de mouche. Et encore. La mouche avançait certainement plus rapidement.

Dans la matinée, pendant que sa partenaire dormait sur le canapé, il en avait profité pour préparer le petit déjeuner mais pas que. Il avait passé quelques temps sur son ordinateur histoire de chercher quelque chose. Et il eu son petit bonheur lorsqu'il avait déniché l'adresse de la rockstar. Si elle devenait, par la suite, une menace, il allait pouvoir l'effacer assez rapidement, balançant son adresse aux médias. Ce qui provoquerait une pluie de journalistes sur la devanture de son appartement. Bien évidemment, il pouvait le faire gratuitement mais là n'était pas son but. Tim aimait connaître ses alliés et ses ennemis, afin de mieux pouvoir les gérer si l'un ou l'autre se retourne contre lui. De la prévoyance couplé à de la paranoïa.

Ruines d'Akeos donc. C'était le programme. Il avait assez d'eau pour tenir un jour ou deux. Assez de rations, un téléphone mais aucune source de lumière. Ni torche, ni lampe-torche, rien. Parce que Funécire allait devoir gérer ce rôle. Le spectre allait devoir éclairer les insanités de ses lieux sombres, afin d'y apporter la lumière salvatrice. Ou du moins, un truc du genre.

Tim reconnu la demoiselle, à quelques pas d'Herisis. Une bonne heure et demi de marche, un vélo volé pour continuer les quelques kilomètres, et le voilà arrivé. En premier, bien évidemment. Le vélo avait terminé sa route quant à lui, dans une benne à ordures. Toujours camoufler ses délits, c'était le meilleur moyen de ne pas se faire attraper !

▬ Prête pour la grande aventure miss Trevor ?

Annonçait-il fièrement, clope à la bouche, prêt à décamper direction les ruines. Il se faisait une joie de pouvoir enfin y mettre les pieds. Depuis le temps qu'il devait y aller, et le fait d'en avoir parlé la veille avec la blonde, il s'était résolu à y mettre les pieds pour de bon. Fini les spéculations, place à l'action.

▬ J'espère que t'a pris de quoi t'hydrater. Il se peut qu'on doive camper sur place.

C'était même, quasi certain. La nuit, avec le vent et les tempêtes de sable, c'était bien trop dangereux de rentrer, et ce, pour n'importe quel mortel, même le plus aguerri. Alors que camper à la belle étoile, pouvait être une expérience fascinante. Surtout dans un lieu aussi mystérieux que ses ruines.
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Un réveil difficile. Une soirée folle. De l’alcool. Des types inconnus. Artiesta. La ville qui ne vivait que la nuit. Un peu comme moi finalement. Je n’aimais pas cette grosse boule lumineuse que l’on appelle communément le Soleil. Je préférais l’astre lunaire. Il était plus… attractif. J’avais la tronche dans les chaussures. Et mon téléphone venait de sonner par deux fois. Les yeux à moitié ouverts, je cherchais l’appareil du bout des doigts. Une fois l’objet électronique dans mes mains, j’observais le nom qui s’affichait. Monsieur Grayson avait envie de faire une escapade ? Parfait. Ca allait certainement me remettre dans le droit chemin. Les déboires, ça allait bien cinq minutes. Je trainais des pattes jusqu’à la salle de bain. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas effrayée en me regardant. Même un Ectoplasma ferait moins peur. Je répondis au ténébreux que j’allais me rendre au point de rendez vous. Il fallait donc se préparer. Un sac, des affaires, de la nourriture, de l’eau, des cigarettes… Je pensais tout avoir. Je n’oubliais surtout pas mes compagnons. Même si Lucy semblait lassée des coups bas que lui tendais le Machoc chromatique. Avant de partir, je rattroupais les informations que j’avais trouvées sur Tim Grayson. Et elles étaient plutôt étranges. Je gardais ça dans un coin. Si j’avais fais des recherches, ce n’était pas non seulement parce que ce mec m’intriguait, mais c’était aussi pour éviter de le froisser à chaque fois que je lui posais une question. La dernière fois, cela avait été assez sombre et effrayant. Je voulais éviter de refaire face à ce côté ténébreux. Qui sait ce dont il était capable.

Klaus prenait les devants, il savait que j’allais me rendre dans les fameuses ruines en train. Enfin, d’abord à Herisis. Et de là, je m’y rendrai à pied. Ce ne devait pas être trop loin. Et la marche m’aiderait certainement à évacuer ce surplus d’alcool qui se promenait encore librement dans mon sang. J’avançais par cette journée ensoleillée, à un rythme effréné. Je devais peut-être réduire un peu la cadence, histoire de ne pas me fatiguer avant d’arriver aux ruines. Surtout que Grayson m’avait prévenu, ces expéditions n’étaient pas des promenades de santé. Klaus avançait prudemment. Il n’était pas dans son état normal, la soirée d’hier l’avait certainement secoué. Il avait dû se battre. C’était une certitude…

J’arrivais à destination, et le brun était déjà là. Je ne m’attendais pas à arriver en première mais il avait l’air d’avoir de l’avance.

- Toujours prête, monsieur Grayson. Je vous suis, vous avez certainement préparé l’expédition.

Je suivais alors le ténébreux, allumant une cigarette. Il venait de me donner envie de fumer. C’était certainement la seconde de la journée. Je n’avais pas remarqué la première en me levant. Mais j’étais quasiment sûre de l’avoir fumé. Il venait de me demander si j’avais pris de quoi m’hydrater. Et le séjour aléatoire au volcan m’avait apprit à me préparer avant de partir à l’aventure. Il valait mieux prévenir que guérir. Et j’avais certainement de quoi tenir une journée, deux… Peut-être même trois ? Qui sait.

- Effectivement, j’ai prévu de rester ici. De toute manière, personne ne m’attend chez moi. J’ai des vivres pour deux, nous avons de quoi camper pour deux jours au maximum.

L’endroit était empli de mystère, c’était sympathique. Le calme avait prit possession des lieux. Et j’appréciais grandement ce genre d’endroit, parfois. J’étais un peu comme le jour et la nuit. J’adorais le silence, le calme, le mystère. Mais j’aimais aussi le bordel, la fête et la débauche. Ouais, j’étais compliquée à cerner…
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Préparé l'expédition. C'était un grand mot. A dire vrai, il savait qu'il faudrait traverser le désert, et c'était bien suffisant ainsi. La nuit avait été à la fois courte et longue. Longue dans le sens où il s'était passé pas mal de choses, et courte quand on compte le nombre d'heures de sommeil. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Clopant chacun leurs tours, Tim tournait les talons pour poser son regard sur l'horizon. Une longue étendue s'offrait à eux. Le soleil à son zénith. Pas un brin de vent pour les perturber - ni les rafraîchir. Ce trajet n'allait pas être de la tarte. Espérons que le jeu en vaille la chandelle.

Pendant un instant, il avait eu l'envie de lui faire comprendre que si personne ne l'attendait à la maison c'était certainement à cause de son comportement. En tout cas, il l'avait toujours "mauvaise" pour la dernière fois. Mais finalement, il avait préféré se taire et enterrer ces belles paroles au fin fond de son esprit. Place à la réflexion. Combien de temps devra t-il marcher avant de trouver une parcelle d'ombre ? Les dunes, le sable, la même vue qui se répète et qui se répète encore. Personne n'avait encore décollé, qu'il sentait déjà le soleil l'oppresser. Comme s'il y avait une force cosmique qui tentait de le pousser, par dessus, afin qu'il s'écrase au sol. Cette sensation de lourdeur couplé à la chaleur, n'allait guère les aider dans cette quête périlleuse.

Il fixait. Ses petits yeux azurs scrutaient chaque petite parcelle qui s'offrait à lui. Avant que son corps ne s'incline à moitié, et que sa tête ne se penche vers le regard de Liz.

▬ En fait j'ai rien préparé du tout. Contrairement à toi, j'avais quelqu'un qui m'attendais à la maison. La nuit à été très courte, j'ai dormi que dalle, j'suis déjà claqué.

Claqué, le mot était faible. Le fait d'avoir épuisé son énergie avant d'arriver à Herisis était une mauvaise idée. Même s'il s'en fichait, il fallait le reconnaître. C'était pas une bonne idée d'habiter plutôt loin, et de faire tout les trajets à pied ou en vélo. Et cela même s'il déteste monter dans une véhicule, ceux-ci sont bien plus pratique. Son corps pivotait à nouveau afin de scruter l'horizon. Puis, dans un élan de vitesse, il enlevait son t-shirt. S'armant d'une bouteille d'eau, le gaillard pris l'initiative d'hydrater son tissu afin de le mettre sur sa tête, le tout en vissant la casquette par dessus. Au moins, sa tête restera au frais tandis que son corps devra supporter les rayons solaires.

▬ Sinon, toujours avec ton Machoc ou entre-temps t'a trouvé chaussure à ton pied ? Perso, j'ai trouvé ce truc en route, mais cherche pas. Il est bête comme des ieps.

Fit-il en laissant sortir la petite bougie vacillante, un Funécire des plus... Intrigants.

La suite va vous surprendre !
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Le soleil tapait fort. Presque aussi fort que le jour où je me suis tapé l’insolation au volcan. L’étendue désertique qui s’étalait à perte de vue ne rassurait pas. Tout se ressemblait. Il n’y avait pas une once de diversité dans cet endroit. Quoi de plus normal pour un désert après tout. Mais allons-nous supporter cette chaleur toute la journée ? Ca, c’était moins sûr. Peut-être aurions-nous dû partir en début de soirée ? Mais Tim n’avait certainement pas pu attendre. Ces ruines étaient bien trop intrigantes à ses yeux pour patienter ne serait-ce qu’une demie journée. On avançait tel deux Escargaume sur le bitume. Ce n’était pas ses endroits de prédilection, et le désert ne semblait pas le nôtre non plus. Je tentais de prendre de grande inspiration, mais l’air était d’une lourdeur indescriptible. Je finissais ma cigarette au plus vite avant de la laisser tomber dans le sable, et disparaître, roulant à travers les milliers de grains dorés. Et puis, Tim m’envoyait une pique assez désagréable. Contrairement à moi, il avait quelqu’un à la maison. Alors comme ça, il n’était pas le ténébreux solitaire hmm ? J’eus un rictus. Et j’avais envie de lui répondre, mais je préférais garder ma réponse pour plus tard. J’en savais plus sur lui qu’il ne l’imaginait. Et comment allait-il réagir à la révélation de son propre secret ? Il n’était pas aussi fermé qu’une tombe, contrairement à ce qu’il laissait penser.

- Je vois. Et au lieu de trouver un peu de temps pour vous reposer, vous préférez partir à l’aventure sur un coup de tête. C’est une belle initiative, si on aime côtoyer la mort. Heureusement que vous n’êtes pas seul, monsieur Grayson.

L’ambiance était légèrement tendue entre lui et moi. Peut-être était-ce à cause de la dernière fois ? Ou alors, tout simplement parce que nous aimions nous balancer les choses à la figure, tout simplement. C’était une raison comme une autre. Et puis, sans m’y attendre, je le vis ôter son t-shirt afin de l’humidifier et de le mettre sur la tête comme un turban. Il allait garder son crâne au frais. De mon côté, je préférais mourir de chaud, je n’allais pas retirer mon t-shirt comme ça. Même s’il était déjà très léger… Machoc affrontait la chaleur avec le plus grand honneur. Il ne pliait pas, ne montrait pas qu’il était entrain de mourir de chaud. Toujours fort, quoiqu’il arrive. Et puis, ses prochaines interrogations eurent comme un déclic. Il n’avait jamais cessé de me tutoyer tandis que de mon côté, c’était à base de vouvoiement. J’avais du mal avec certaines personnes. Mais peut-être que je devais essayer avec Tim. Ca briserait certainement l’iceberg qu’il y avait entre nous. Avant de lui montrer ce que j’avais trouvé, il laissait une petite bougie sortir de sa sphère bicolore. Selon lui, ce Funécire était bête comme… ses ieps ? Ah ouais, Tim pouvait aussi faire preuve de jeunesse. Moi qui l’imaginais comme un vieux fanatique.

- Hmm, je ne dirais pas que j’ai trouvé chaussure à mon pied. Il y a bien cette petite Ouisticram… Malheureusement, c’est la guerre entre elle et Klaus. Alors, je ne pense pas la garder bien longtemps. En ce qui concerne ton Funécire, j’ai hâte de voir en quoi il est bête.


Et pour ça, il fallait déjà qu’on atteigne les ruines. Le soleil commençait à descendre, la température aussi. Mais il était toujours assez haut dans le ciel pour nous filer des rougeurs au corps. Mes muscles commençaient à me tirailler. Je sortais une bouteille d’eau avant d’en ingurgiter un bon quart. Cela faisait extrêmement de bien. A force de traîner dans les endroits chauds, j’allais finir par chercher un allié aux capacités aqueuses ou gelées…

- Par ailleurs, une fois que nous serons aux ruines, as-tu une idée de ce que tu recherches ? Ou c’est juste par curiosité ?
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Trente-huit degré à l'horizon, rien que ça. Au fond de lui, il ressentait que c'était une mauvaise idée, entre la chaleur et le fait d'avoir dormi que trois ou quatre petites heures. La réaction de Liz fut plus ou moins étrange. Mal interprété, on pouvait croire qu'elle avait mal pris. Mais pas totalement à vrai dire. Puis, être accompagné de Liz n'était pas vraiment quelque chose qui allait l'aider dans son périple. Du moins, il ne voyait pas trop l'utilité de cette personne. Peut être qu'elle saura lui montrer ses qualités, espérons-le, parce que sur le coup, ça ne lui disait rien qui vaille. Au lieu de ça, il préférait rester silencieux quelques instants, allumant une énième cigarette qu'il figeait entre ses fines lèvres. Puis lorsque l'occasion se présentait, il lui renvoyait la monnaie de sa pièce.

▬ Exactement. Je préfère partir à l'aventure, mais rien ne t'obligeais à me suivre hein.

La funécire quant à elle, s'amusait à s'enterrer, puis à se déterrer du sable. Fallait croire qu'il lui manquait une case, ou tout le damier en fait. Elle n'avait pas la lumière à tout les étages, seul le rez-de-chaussée fonctionnait, et encore. Vacillante, flottant dans les airs, se laissant guider par le vent, il lui arrivait de foncer tête baissée pour s'éclater contre le sable et en ressortir de par un autre côté. Face à cette scène, au lieu de se facepalm, Tim préférait rester neutre. Cette petite bougie avait beau être très stupide sur les bords - et beaucoup au milieu - elle restait une fidèle compagnonne pour ce genre d'expéditions. Car dans des ruines, si profondes soit-elles, une source de lumière inépuisable était un atout qu'on ne pouvait pas refuser.

▬ Si tu n'en veux pas, je serais preneur. En évoluant, Ouisticram peut réellement être intéressant sur beaucoup de plans.

Mais bon. Il savait très bien que Liz n'allait pas lui faire ce genre de cadeau gratuitement. Il savait pertinemment qu'elle allait demander quelque chose en retour. D'un côté, ça l'intriguait. Parce qu'il n'arrivait pas à savoir ce dont elle aurait besoin. Il n'arrivait pas à s'imaginer ce qu'elle pourrait lui demander. Et pour quelqu'un qui aime énormément tout planifier à l'avance et avoir un maximum d'avance sur tout le monde, ça lui mettait une épine dans le pied.

▬ Sans transitions, et sans aucun rapport avec notre expédition, j'ai quand même du mal à croire qu'une rockstar aussi célèbre que toi, n'arrive pas à se trouver un mec. Si tu veux, après les ruines, on peut s'atteler à fouiller les rues d'Artiesta pour te trouver quelqu'un ! Je suis certain que ça te rendra un peu moins irritable.
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Rien ne m’obligeait à le suivre. Cette phrase était correcte. Mais quelque chose me titillait. Il ne m’avait pas obligé. Je l’avais suivi de mon plein gré. Là était la nuance. Je buvais encore un peu d’eau avant de jeter un œil à l’horizon. Le sable à perte de vue. Ce n’était pas rassurant, puisque même en se retournant, il n’y avait plus que du sable. Nous étions au milieu de nulle part. Et j’espérais tomber sur les ruines assez rapidement, car la chaleur en devenait écrasante. Le soleil pesait sur nos épaules, comme si une main pressait sur notre tête afin de nous enfoncer dans le sable et nous faire disparaître de la surface de la Terre.

- Effectivement, mais si je suis venue, c’est de mon plein gré mon cher. J’ai juste accepté ton invitation ! La prochaine fois, je te ferai poireauter un peu, peut-être que tu seras moins sûr de toi.

Disais-je sur un ton calme et posé. Je ne m’énervais quasiment jamais. Et ce n’était pas méchant, en soi. Juste une petite remarque pour lui faire comprendre que j’avais choisi d’être là. Personne ne guidait mes pas. J’étais seule maîtresse de ma destinée. Un peu comme la bougie qui s’éclatait à faire des va-et-vient dans le sol. Qu’est ce qu’elle avait cette chose ? Même Klaus regardait avec insistance afin de comprendre ce qui ne tournait pas rond dans sa tête de cire. Et puis, Tim attira mon attention sur Lucy. Il était intéressé ? Boarf, pourquoi pas après tout. Elle n’allait jamais trouver sa place aux côtés de Klaus, elle serait peut-être mieux avec lui. Et puis, s’il pense lui trouver une utilité, alors je ne pouvais pas lui refuser.

- Je garde ta proposition en tête, si tu penses qu’elle te sera utile, il vaudrait mieux que je te la laisse. En revanche, je souhaiterais quelque chose en retour. Toi qui étudies les spectres, je voudrais que tu en trouve un à mon image. Un qui correspondrait à mon caractère. Je ne me suis jamais plus penchée sur ce type de Pokémon. Un fin connaisseur saura certainement me trouver la perle rare. Je te laisse le temps qu’il te faudra, en attendant je chouchouterai cette primate pour toi.

Klaus boudait déjà, il avait bien comprit qu’au moment où j’avais proposé de la passer à Tim, il n’était plus question de la frapper pour le plaisir. Fini les bagarres existentielles, maintenant, elle devait être traitée avec respect. Mais ça, il s’en fichait. Il allait bien trouver quelque chose d’autre pour se défouler. C’était Klaus… Et puis, la suite des évènements me fit éclater de rire. C’était un rire franc et sincère. Rien de méchant. C’était juste que Tim… En coéquipier pour me dénicher quelqu’un ? La situation était quelque peu grotesque.

- Tu ne t’es pas dis que je ne cherchais pas forcément ? J’attends qu’il me tombe dessus, je ne veux pas passer mon temps à fouiner pour trouver un type capable de me rendre heureuse. Je suis déjà à la recherche de mon frangin… Je chercherai l’âme sœur une fois que j’aurai ce que je cherche. En attendant, je suis bien capable de faire sans. Et de toi à moi, si j’étais si irritable, tu ne m’aurais pas proposé de t’accompagner. A moins que… tu n’adores te prendre le bec avec les autres !

Cette discussion me faisait sourire, c’était typiquement le genre de relation que j’aimais. Quelqu’un qui m’envoyait balader mais pas trop, quelqu’un qui envoyait des piques à la tronche sans pour autant vouloir blesser directement. Et encore… Tim ne savait pas que… Je savais.
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En réalité, il avait menti au sujet de la nuit dernière. Ou du moins, il avait tourné la vérité à sa sauce. Personne ne l'avait attendu à la maison. Puisque personne d'autre que lui vis chez lui. Mais il était venu accompagné, ce qui changeait légèrement la donne. Et par la suite, bah, vous savez ce que c'est. Les verres enchaînent d'autres verres. L'alcool dénoue les langues. La chaleur monte progressivement. Couplez à ça le fait qu'il y avait un petit jeu de séduction depuis le début. Et vous obtenez un cocktail détonnant ! Enfin bon. Tout ça pour dire qu'il avait légèrement extrapolé la vérité. Mais l'Histoire ne s'attarde pas sur les détails, uniquement sur les grosses lignes directrices.

Ce genre de menaces ne l'atteignait pas. Mais alors pas du tout. Cela avait le même effet que pisser dans un violon ou se tamponner l'oreille avec une babouche. Et puis c'était pas le genre de mec à poireauter pendant des heures. Ni même des minutes. Si la personne n'était pas à l'heure, comme convenu, il se barrait aussitôt sans. Et c'était tout aussi bien ainsi. Par ailleurs, pendant quelques secondes, il s'était dit que c'était ce qu'il aurait du faire avec elle. La laisser seule comme une cruche, devant Herisis, tandis que lui serait déjà en route pour les ruines. Mais bon. Trop bon, trop... bon.

▬ M'ouais. J'suis pas certain qu'il y ai une prochaine fois.

Emballé, c'est pesé.

Et à présent, il pouvait se recentrer sur autre chose. Comme par exemple le fait qu'ils étaient en plein milieu d'une étendue désertique, que tout se ressemblait, et que les ruines devaient être bien plus au nord de leurs positions. Ce qui signifiait, que du sable, ils allaient devoir en bouffer avant d'être à destination. De quoi chopper à la fois une insolation et une déshydratation. Super ! Herisis était un endroit phare de Lumiris, qu'il fallait visiter au moins une fois dans sa vie. Oui. Parce que généralement, on n'y reviens pas. Apparemment, beaucoup de personnes ont été portées disparues en allant ici. Tombé sur un peuple d'autochtones peut être. Perdu dans le désert. Mort de faim ou de soif ou des deux. Allez savoir. Quoi qu'il en soit, cela n'effrayait guère Tim. Beaucoup trop fatigué pour penser à quoi que ce soit. Il bâillait, s'éclatant presque la mâchoire à chaque fois tant il l'étirait.

▬ Ah putain, épargne-moi tes idioties de petite princesse qui attend que son prince lui tombe dessus sur son Galopa blanc.


Il se tut quelques instants.

▬ Belle histoire sinon. Et du coup pour te répondre, non, c'est pas mon genre d'apprécier les prises de têtes, aussi futiles soient-elles. En fait je me suis dis que ça pourrait te faire du bien, de prendre un peu le soleil.
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Sa répartie m’avait fait sourire. Il n’y allait pas avoir de prochaine fois ? Ca, j’en doutais. Fortement même. Il ne pouvait pas ne pas y avoir de prochaine fois. A un moment où à un autre, j’allais lui cracher la vérité à la figure. Mais s’il ne voulait pas qu’on se revoit, il n’y avait pas de problème. Cependant, pour un type comme lui, il y allait y avoir un petit souci. Comment allait-il vivre en sachant que son secret pouvait être dévoilé à tout instant ? Et surtout, celui où il s’y attend le moins ? Je ne répondais pas, préférant garder mon souffle et ma salive pour le trajet. Le désert s’étendait encore sur des kilomètres, et je commençais à me sentir assoiffée. Autant ne pas parler pour ne rien dire. Je buvais encore un peu dans la première bouteille, et à l’allure où elle se vidait, j’avais un peu peur qu’il n’y en ait pas suffisamment pour le reste du séjour. Je croisais les doigts pour que l’on trouve une source dans les ruines. Même si dans un endroit pareil, je n’étais pas sûre de mon coup.

Et puis, vint le moment où il m’avait répondu que je devais lui épargner les histoires de princesse. Ouais, sauf qu’en fait, je me fichais de devoir attendre des années qu’un homme me courtise. Je n’allais pas partir avec le premier venu. Et je pensais mieux savoir ce qu’il me fallait, que monsieur Grayson. Pour l’instant, je me portais mieux seule. Et c’était mon choix. Le jour où quelqu’un me fera de l’œil, où quelqu’un m’attirera vraiment, je le saurai. Ce sera seulement à ce moment là que je me battrai. Puis, il m’avait bien fait rire avec son histoire de prendre le soleil. Parce qu’il s’inquiétait de ma teinte épidermique maintenant ?

- Mais oui. Un homme comme toi n’a que faire de mon bronzage. Je ne suis certainement pas là par hasard, je t’ai cerné Tim. Si tu m’as fais venir, c’est parce que tu sais que je pourrai t’être utile. Et si ce n’est pas moi, ce sera Klaus.


Il ne fallait pas me prendre pour une idiote. Avec Tim, chaque chose avait sa place et son utilité. J’avais bien vu ça au parc. Les heures fuyaient à une allure folle, et nous étions toujours entrain de patauger dans le sable brûlant. Le volcan n’était qu’un avant goût de l’enfer. Je ne pouvais décrire mon état de fatigue. Et j’observais le ciel, afin de savoir quand le soleil cèderait sa place à la lune. Il fallait qu’on profite d’un moment de fraîcheur. Malheureusement, les déserts sont connus pour être meurtrier la nuit, de par leur température glaciale. C’était tout un écosystème. Mais après de longues heures, ma peau me brûlait, le soleil était bien trop puissant ici. Je mettais un peu de crème apaisante, histoire de limiter les dégâts avant de m’apercevoir que nous arrivions enfin aux ruines. Il faisait encore jour, légèrement. Je me posais cinq minutes, histoire de fumer une cigarette avant d’entrer. Lucy commençait déjà à explorer l’entrée sans vraiment trop s’enfoncer dans les ténèbres. Enfin un endroit appréciable.

- Je te laisse passer devant, avec ton Funécire. La flamme de Lucy pourra aussi nous aider à y voir un peu plus clair. Klaus fermera la marche. Ça te va ?
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▬ Ce n'est pas totalement vrai.

Affirmait-il, n'ayant même pas daigné lui adresser un regard. Ses yeux fixaient l'immensité qui s'étendait devant lui. Puis, à force de marcher, ils étaient arrivés à destination. Première halte donc. Enfin à l'ombre, enfin ils pouvaient s'installer quelques secondes sur quelque chose qui ne ressemblait pas à du sable.

▬ A la base, je t'ai fais venir parce que tu me l'avais demandé.

Dit-il en fixant cette fois-ci, les prunelles de la chanteuse. Il y avait comme un courant électrique dans l'air. Tout deux dégageaient un mauvais aura, et cela s'intensifiait à chaque parole plus haute que l'autre. L'orage allait éclater. Il acquiesçait d'un signe de tête pour lui faire comprendre qu'il était okay pour la disposition dans les ruines. Par ailleurs, il sorti un calepin et un petit pot d'encre. Scyla avait rejoint la partie, se posant sur l'épaule de son dresseur, arrachant une de ses plumes avec son bec pour la lui remettre. Par ainsi, il avait de quoi écrire à présent.

Ils avançaient dans la pénombre de cette grotte. Les ruines étaient grandioses, aussi bien vu de l'extérieur que de l'intérieur. C'était un des endroits les moins accessibles de Lumiris. Alors si quelque chose devait être caché de la vue de tous, c'était quasi forcément ici. Nul place au doute, Tim ressentait quelque chose émaner de cet endroit. Comme si quelque chose l'appelait. Mais ça pouvait très bien être dû à la fatigue morale, mentale, cérébrale.

Il bâillait une seconde fois. Un petit vacillement sur le côté, avant de reprendre ses esprits. L'air frais des profondeurs lui faisait du bien sur le visage. Lui qui semblait être brûlant après cette escapade dans le désert. Un coup de chaud très certainement. Puis, vint le moment où ils trouvèrent une "salle" ronde, avec plusieurs passages. Gauche. Centre. Droite. Pas d'inscriptions. Tim s'était assis en tailleur au milieu du cercle, regardant attentivement chacune des entrées. C'était peut être le moment de casser la croûte, même s'il était peut être un peu tôt pour taper dans les provisions. Clope à la bouche, il choppait une petite poignée de baies sucrées pour avoir un coup de boost.

▬ A ton avis, on fais quoi?
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La tension entre nous était palpable. Comme ce premier soir, mais dans une version différente. Ce n’était pas de la haine, du mépris ou de l’insolence. Juste une mauvaise journée pour nous deux. Lui, avait peu dormi. Moi, je me remettais d’une soirée trop arrosée. Faites un mélange et vous obtenez un mauvais cocktail. Si j’étais ici, c’était parce que je lui avais demandé. Ah oui, c’est vrai. J’avais quasiment oublié que je lui avais demandé de le rejoindre pour ses expéditions. Il m’était arrivé tellement de chose entre temps que j’en avais presque oublié ce que je lui avais demandé. Beaucoup trop de fatigue, de débauche et d’expéditions en si peu de temps, ça m’avait ruiné le cerveau. Et puis, je ne me sentais pas en forme depuis que le blondinet avait failli me tuer, l’autre jour au centre… M’enfin passons.

- Ah oui, et nous voilà donc réunis pour cette fameuse expédition. J’avais oublié, désolée, je suis un peu déboussolée en ce moment.

J’adoucissais le ton, la fatigue me prenait aux tripes. Ca ne servait à rien de se battre dans un endroit où on pourrait y laisser notre peau. Et puis, on se taquinait, même si venant de Tim, cela semblait un peu plus… méchant ? Même si au fond de lui, il ne voulait pas l’être. Ou peut-être que si. J’étais un peu perdue, je ne savais plus quoi penser. Maintenant, nous étions là, tous les deux, dans ces ruines au beau milieu de l’étendue désertique et meurtrière. Tim avait prit de quoi écrire, pas étonnant pour un chercheur. De mon côté, j’admirais les divers parois qui constituaient les ruines. C’était somptueux et encore en parfait état. Le sable s’était incrusté ci et là, mais rien n’était réellement abîmé. J’avançais prudemment, ne serait-ce que pour éviter de tomber sur n’importe quoi et de m’écraser la tronche. Ouisticram et Funécire allaient de paire pour nous éclairer la voie. Il faisait tout de même très sombre, et assez froid. Si nous n’avions pas traversé le désert, jamais je n’aurai cru qu’il y en avait un en sortant si on me l’avait dit.

Je suivais Tim, ainsi que nos Pokémons. Klaus marchait, le regard perdu dans les ténèbres. Jusqu’à ce qu’on arrive à une grande salle ronde. Trois chemins s’offraient à nous. Le choix nous était offert. Le ténébreux s’asseyait en tailleur, en plein milieu de la salle. Il venait me demander ce qu’on pouvait faire, et personnellement, je trouvais l’endroit idéal pour manger un peu. Sans forcément taper dans les provisions en profondeur.

- On pourrait manger un peu ? Histoire de reprendre des forces. En ce qui concerne le chemin, je ne suis pas vraiment pour se séparer. On sait jamais ce qui peut se passer dans un endroit pareil. On commence par fouiller à gauche ?

J’aurais dû chercher une carte mais je n’y avais absolument pas pensé. Seulement, très peu de gens revenait de ce genre d’endroit vivant. C’était ça, le problème. Aujourd’hui, serait peut-être notre dernier jour sur cette Terre.
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La fatigue lui prenait aux tripes, de plus en plus. Et même avec la dose de sucre, assis en tailleur au sol, il sentait son corps basculer en avant par moments. Frottant ses yeux avec le pouce et l'index droit, il tentait de se faire à l'idée qu'il pourrait continuer. Mais finalement, il s'était levé dans le silence pour poser son sac contre une des parois, face aux trois entrées, et s'était allongé à même le sol, la tête contre son paquetage. Les yeux à moitié ouverts, il tentait d'entrer en phase de récupération. Pourquoi ne pas faire une petite sieste ? Tout simplement parce qu'il ne savait pas si c'était encore le bon moment où non. Et puis l'endroit n'était pas sécurisé du tout. Beaucoup trop exposé à tout style de menaces hostiles provenant d'une grotte comme celle-ci.

▬ Ouais. Laisse-moi juste le temps de reprendre mes esprits, et on file sur le chemin de gauche. Avec un peu de chance, on trouvera même un petit coin pour y passer la nuit.

La fatigue rongeait lentement le mauve. Mais ce qui était certain, c'est qu'il allait plier à force. Et, lorsqu'il aura franchi la deadline, son corps s'écroulera sous le poids de la fatigue. Et ce moment devait être repoussé de quelques minutes, en espérant que l'expédition se passe pour le mieux. Pour le moment, allongé la tête contre le sac, il revoyait quelques bribes de la soirée d'hier. Une bien bonne soirée, au final. Lui rappelant petit-à-petit, quelques morceaux de son passé, de son histoire à Sinnoh. A l'époque où il jouissait encore du statut d'homme, d'être humain. Aujourd'hui, il ne se considère plus réellement comme ses semblables. Son unique leitmotiv était de mettre un point final à sa carrière, et faire ce qui devait être fait. Ceci étant, hier soir, il avait retrouvé quelques sensations, guère déplaisantes, qui lui avait redonné un petit goût d'espoir. Un déclic, peut être. Ou peut être pas.

Il s'était levé, frottant ses fesses pour enlever la poussière qui avait du être accumulée dessus depuis qu'il était allongé. Son visage aurai pu faire peur à un aveugle, tant sa fatigue se voyait. Cernes. Yeux complètement dilatés, teint pâle. Ses jambes le poussèrent pendant quelques mètres. Par la suite, c'est son corps qui s'était mis en mode "automatique". Il avait laissé le copilote faire, pendant que lui, tentait de récupérer, encore et toujours, en vain. Étrangement, il fut content de tomber sur un cul-de-sac. Au moins, ils allaient pouvoir se reposer ici tranquillement. Une seule entrée, une seule sortie, un seul angle d'attaque : Frontal. Au moins, les menaces seront visibles, et ils auront tous le temps de se préparer. Les Spectres ne dormant jamais, c'était la Funécire et la Plumeline qui allaient monter la garde. Du moins, c'est ce qu'il avait prévu de faire. Klaus pourrait se rejoindre au groupe, mais il allait être crevé par la suite. C'était à sa dresseuse de faire ce qui était le plus juste selon elle. Lui, tout ce qu'il voulait à ce moment, c'était dormir.

▬ Elles montent la garde. On devrait profiter d'être dans un cul de sac pour dormir un peu. Libre à toi d'explorer si le cœur t'en dis, mais pour ma part, il faut que je me repose.


Un petit sac de couchage, plutôt douillet, et le voilà installé confortablement, ça allait déjà mieux ! Sur le dos, il regardait le plafond rocheux au-dessus de sa tête. Pensif.

▬ Je crois avoir trouvé un spectre qui pourrait te coller à la peau. Sinistrail. Plutôt massif, lourd, imposant, et assez violent. Il ferra une belle paire avec ton Machoc. Mais, je me posais une question. Pourquoi faire un bout de route avec moi, et ce, pour mes fins personnelles, alors que tu es à la recherche de ton frère? Tu ne trouve pas que c'est de la perte de temps ?
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Tim semblait à bout de forces. Il était même épuisé. Le soleil avait dû lui taper sur la tête même s’il était protégé. Je le vis se lever, poser son sac contre une paroi et s’installer. Il me demandait quelques instants. Il n’y avait aucun problème à patienter. De mon côté, j’ouvrais une boite de barres protéinées et commençais même à en dévorer une ou deux. Il y en avait une douzaine par boite, alors je ne craignais pas grand-chose. J’en passais même une à mes compagnons de voyages. Peut-être qu’ils avaient faim, eux aussi. Je buvais le peu d’eau qui restait dans la première bouteille. Je croisais alors les doigts pour qu’on tombe sur une source potable, sinon j’allais bien vite me déshydrater. Il me restait encore près de deux litres, mais la journée n’était pas finie. Je surveillais le chercheur, installé non loin de moi. Il commençait à s’épouster. Je fis signe à mes alliés qu’on y retournait, de mon côté, je supportais mieux le choc de la fatigue. Quoique mes yeux flanchaient de temps à autres. Je suivais le ténébreux sur la voie de gauche afin d’explorer cette zone. Par chance, nous tombions sur un cul-de-sac. Il me proposait de s’allonger, de profiter qu’il n’y ait qu’une seule entrée et sortie pour se reposer. C’était le meilleur choix à faire.

- Klaus, aide-les. Si tu te sens fatigué, n’hésite pas à venir te reposer.

Je le connaissais, il détestait dormir. Le problème est qu’il en avait besoin. Il n’aimait pas rentré dans sa ball. Alors je le laissais souvent seul, la nuit. Il veillait sur moi. Mais à un moment, je savais que pour son bien, il se camouflait pour piquer un roupillon. En attendant, je sortis de quoi m’allonger et me couvrir. Il fallait bien le dire, dehors c’était l’enfer. Mais ici, c’était aussi froid qu’une caverne en pleine montagne à Frimapic. J’étais allongée, dos au brun. Je regardais les parois avant que mes yeux ne se ferment. J’entendais vaguement ce qu’il me racontait. Une perte de temps ? J’étouffais un petit rire.

- Sinistrail ? Parfait, je te laisserai m’en trouver un. Tu sais mieux approcher les spectres que moi. Et en ce qui te concerne, c’est parce que tu m’intrigues que je te suis. Tes fins personnelles sont étranges, et je me pose des tonnes de questions.

Je me tournais vers lui avant d’ouvrir les yeux.

- Auxquelles j’ai déjà quelques réponses. Par ailleurs, mon frère ne veut pas être retrouvé pour l’instant. Il me laisse des indices bien trop vagues sur ses passages, ses recherches. Venir avec toi pourrait peut-être m’aider à comprendre comment fonctionne un chercheur. Donc ce n’est pas une perte de temps.

Je baillais sous la couverture avant de fermer l’œil. Il était temps de se reposer. La chaleur, puis la fraicheur… Je commençais à trembloter. Étais-je tombée malade ? Hmm, tant pis. Le fait de dormir un peu allait m’aider à m’en remettre.

- On parlera de tout ça quand on sera d’aplomb, on ressemble à deux morts-vivants.

Et c’est ainsi que je m’endormis, en une fraction de seconde. Sans même avoir eu le temps de dire autre chose. Finir ma nuit dans des ruines, jamais j’aurais pensé ça possible. Comme quoi, ma vie était toujours aussi remplie qu’avant. Mais les folles aventures sont bien plus drôles à vivre.

Quelques heures plus tard, Klaus vint me tirailler les cheveux. Il faisait nuit noire, et Lucy balançait sa queue enflammée afin d’illuminer le plus de paroi possible. Elle allait être fatiguée. J’espérais qu’elle avait dormi. Je me levais et remarquais que Tim n’était plus dans son sac de couchage. Il ne devait pas être très loin. J’attendais qu’il revienne me chercher, et si dans les dix minutes qui suivent, il n’était pas là, je partirai à sa recherche.
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Elle avait déjà des réponses ? Comment ça ? Qu'est-ce qu'elle pouvait avoir de concret sur lui, à vrai dire? L'idée de devoir être à découvert l'emmerdait au plus haut point. Mais il savait très bien que, quoi qu'elle sache, de toute façon elle ne savait rien de bien excitant. Tout son vécu était resté secret. Son enfance, son adolescence, son passage au sein d'une organisation classée criminelle, son arriver à Lumiris. Tout était sous scellé. Du moins, c'est ce qu'il pensait.

▬ M'ouais, on en reparlera quand tu divaguera moins.


Pour lui, c'était une idiotie de dire "qu'on savait" quelque chose sur lui, sachant très bien qu'il restait très secret à peu près sur tout, et que très peu d'informations fuitaient à son égard. Par la suite, il s'était mis à roupiller. Ce qui était plutôt quelque chose de bien. Un petit passage sur son téléphone avant, peu de batterie, pas de réseau, aucun nouveau message et pas d'appel manqué. Son répertoire était quasiment vide. Très peu d'amis et d'alliés ici. Si ce n'est Liz, Anja, le Professeur Golberg, le professeur Baobab. Et c'était à peu près tout.

Ses yeux se fermèrent par la suite. Aucun rêve cette nuit, comme quasiment toutes les autres. Du moins, aucun rappel de ses rêves au petit matin. Enfin, si c'était le petit matin. En tout cas, il faisait toujours aussi noir ici. La bougie s'était approchée de lui, éclairant légèrement au passage, la rockstar qui dormait. Ni une ni deux, pris d'une envie soudaine, il avait déguerpi pour aller se soulager, faire pleurer de colosse, bref, uriner contre une paroi rocheuse assez éloignée du campement, afin d'éviter les mauvaises odeurs.

▬ Bien dormi?

Fit-il, sifflet à l'air, lorsqu'il croisait le regard d'une dame qui venait de se réveiller.
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Je venais de me réveiller, Tim n’était pas là. Il était peut-être moins fatigué que moi. Ou alors, il avait juste besoin de moins de sommeil. Personnellement, je me suis endormie si rapidement que je n’avais même pas fais attention que ce n’était pas aussi confortable que mon lit. Mais je m’en fichais complètement. Le sol était légèrement frais, lisse, on avait de la chance de trouver des endroits si bien conservés. Cela faisait un bout de temps que je n’entendais plus rien, je décidais donc de partir à la recherche du ténébreux. Après quelques pas, un son d’écoulement parvint à mes oreilles. Si c’était bien ce que j’imaginais, alors je n’avais plus qu’à m’approcher. Même avec la plus grande discrétion, Grayson m’avait remarqué. J’en profitais alors pour m’étirer, bâiller un coup et m’approcher sans trop faire attention qu’il avait l’objet du plaisir en main.

- Ouais, je ne pensais pas que dormir dans des ruines pouvait être si confortable. Et toi ? Tu as récupéré suffisamment pour explorer le reste des ruines ?


Je restais en retrait, tentant de regarder ailleurs. L’entendre se soulager m’avait donné envie aussi. Avec toute l’eau que j’avais ingérée, il était normal d’avoir une pression au niveau de la vessie. Je fis signe à Tim que j’allais me trouver un endroit où faire mes besoins. Je retournais vers la sortie, histoire de faire ça proprement, dans le sable. Au moins, je ne salissais pas ce merveilleux endroit. Une fois terminé, je regardais le ciel étoilé. C’était un dépaysement agréable. Je ne m’en étais pas rendue compte avant que la nuit ne tombe, mais c’était un endroit somptueux. Mon frère était peut-être déjà passé par ici. Qui sait. En tout cas, j’allais vraiment profiter de m’éloigner de la ville en compagnie de quelqu’un pour explorer les moindres recoins des ruines. La dernière fois que j’ai tenté une exploration en solitaire, ça s’était mal passé. Je retournais auprès de Tim, il était certainement temps de lui dévoiler ce que je savais.

- A propos des mes ‘divagations’. Je peux t’assurer que c’en étaient pas. Il va falloir me dire comment tu fais pour tenir debout, monsieur Grayson. Tu es censé être décédé depuis au moins huit années. Sinnoh était le dernier endroit où tu as été vu en vie, avant un certain accident. Alors soit tu as découvert le secret des spectres, soit tu caches un lourd secret.

Je m’étais approchée de lui, le dévisageant gentiment, en plissant les yeux de temps à autres. Comme si j’avais découvert le scoop du siècle. Est-ce qu’il avait prévu qu’un jour, quelqu’un découvre ce secret ? En était-ce vraiment un ? La personne en face de moi était réellement Tim Grayson ? Ou alors, quelqu’un usurpait l’identité d’un mort. Tant de questions qui restaient sans réponses, j’espérais sincèrement qu’il allait m’en dévoiler plus. Sinon, je continuerai à fouiner, encore et encore jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour.
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Peu à peu, un sourire se dressait le long de ses lèvres. Un léger sourire en coin, un air presque enchanté qu'elle fut tombée là-dessus. C'est vrai. Il y a bien une histoire qui raconte que Tim Grayson serait décédé à l'âge de dix-huit ans dans un accident de voiture. Le chauffeur était beaucoup trop alcoolisé au volant, il avait mal négocié un virage, et ils furent tombés dans un ravin. Bilan, deux morts. Mais cette histoire, aussi plaisante soit-elle, cachait une réalité bien plus sinistre. Et cette réalité, aujourd'hui, il n'y avait que Tim qui la connaissait. Mais la véritable histoire de cette soirée-là, ne devait pas être entendue de tous. Au lieu de cela, il préférait cacher son terrible secret, l'enterrer dans la tombe avec lui était une idée qui lui plaisait.

▬ Je vois que tu es tombée sur le journal local de Sinnoh. Ceci étant, ils étaient censés faire un erratum par la suite.

Il prend un peu de temps, rentre l'attirail dans le pantalon, se lave les mains avec un peu d'eau, et allume une cigarette qu'il coince entre ses lèvres.

▬ Je ne cache pas un "lourd" secret, et ne connais pas celui des spectres non plus. C'est juste une erreur d'impression d'un journaliste qui s'est trompé sur l'identité de la personne qu'il avait face à lui. Tim Grayson est bien en vie ma chère, en chair et en os devant tes yeux.

Il marque un second temps d'arrêt, pensif, l'air soucieux.

▬ Par contre, mon frère jumeau, Bruce, n'a pas eu le droit à la même chance que moi.

Encore une fois, cette même histoire qui revenait sur le tableau. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas entendu quelque chose de la sorte. C'était rare également, que les gens enquêtent sur lui comme l'avait fait Liz Trevor. Maintenant, elle avait quelque chose sur lui, ou du moins, sur son frère décédé dans un accident de voiture. Pas sûr que ça soit si intéressant que ça finalement. Ceci étant, lui, avait des informations en bonne et due forme.

▬ Et puis si tu veux jouer à ça, moi aussi j'ai fais ma petite enquête. C'était pas facile, mais avec assez de moyens, tu peux corrompre facilement une personne de la mairie. Il m'avait dit quoi déjà ? Le cinquante-six ? Rue de la fontaine ? Où serait logée une ancienne rockstar retirée de la scène, qui tente de vivre tranquillement loin des médias. Je me demande ce que ça ferais, si les médias en questions étaient au courant de l'adresse. Tu dois avoir pas mal de fans non ?

La suite va vous surprendre.
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Il arborait un sourire large, comme si ce que je lui annonçais lui semblait normal. Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas exactement sa réaction. C’était normal pour un mort d’être toujours en vie ? C’est bien ce que je pensais. Quelque chose ne tournait pas rond dans cette affaire. Il m’annonçait que c’était un erratum sur le nom. Tim Grayson n’était pas mort ce jour là, c’était une autre personne. Soit disant, son frère jumeau. Je restais sceptique quand à l’information. Je ne voulais pas spécifiquement y croire. Tim cachait quelque chose de plus sombre, et je ne savais pas quoi. Je le sentais parfaitement sur la défensive. Il fallait que je mène une enquête plus profonde. S’il ne voulait rien me dire, alors j’allais trouver par moi-même. Je ne répondais pas à ses phrases. En revanche, lorsqu’il annonçait la suite, je grinçais des dents. Il avait mon adresse, et il était entrain de me tenir. Je grimaçais. Je réfléchissais à ce que je pouvais lui répondre. Il fallait que je fasse vite avant qu’il ne remarque une faiblesse en moi. Je souriais légèrement, même si ce n’était pas de manière très assurée.

- Effectivement, tu as mon adresse, et j’ai pas mal de fan oui. Mais il est simple de déménager, et de ne rien dire à personne. En revanche, je viens de me souvenir de la fille qui t’attends bien sagement, chez toi.


Je marquais un temps de pause, histoire qu’il digère le début de l’annonce. J’allumais une cigarette avant de lui souffler la fumée dessus.

- Une certaine Anja, si je ne dis pas de bêtise. Et comme tu es calculateur, cette fille fait partie de tes projets. Je doute qu’elle veuille entendre ce que j’ai à lui dire sur toi, mon cher.

Je souriais, sachant que j’avais mis le doigt sur quelque chose. Je continuais de fumer. Je voulais tout de même en savoir plus sur cette histoire. On se tenait mutuellement, et il y avait un coup à jouer. Je pouvais très bien dévoiler les choses que j’avais sur lui, mais de son côté, il pouvait faire de même. Et on serait tout les deux dans la mouise totale. Peut-être que du sien, il le serait moins. Allez savoir. Néanmoins, il fallait faire un marché.

- Je vais te proposer quelque chose. Tout ce qui s’est dit ce soir reste entre ces murs. Tu gardes tes informations pour toi, et je fais de même. Cependant, pour que le marché soit correct, je te propose de t’aider quand tu en as besoin. Et inversement. Si tu as quelque chose à redire, fais-le maintenant.

J’étais juste face à lui, la tête relevée pour le regarder bien dans les prunelles. Nous avions les mêmes yeux, la même étincelle brûlait dedans. Je serrais les dents, afin de ne pas relâcher mon regard et de paraître plus sérieuse que jamais. Si mon secret sortait de ses murs, ma vie serait fichue. Le temps jouait peut-être contre moi, et je devais trouver ce que me cachait vraiment Grayson.
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Cette fois-ci, elle dépassait les bornes. Comment, avec si peu de temps passé auprès de Tim, avait elle pu savoir autant d'informations sur lui? Elle se l'était jouée détective, très certainement. Mais pour Anja, c'était étrange. Vraiment très étrange. Parce qu'il ne l'avait vu qu'une fois. Comme Liz pouvait être au courant ? Elle avait bel et bien compris qu'il était calculateur, et elle tirait quelque peu les ficelles aujourd'hui. Et ça, ça ne lui plaisait pas du tout. Il s'était complètement raidit. Mais contrairement à tout à l'heure, alors que la conversation tournait presque à la rigolade, il prit un tout autre ton. Bien plus froid. Bien plus noir.

▬ Effectivement.


Ses yeux étaient complètement vides. Il avait un ton froid, et les syllabes sortaient lentement. Comme s'il voulait qu'elle analyse chaque mot qu'il sortait méticuleusement de ses lèvres. Liz était peut être au courant qu'il flirtait avec la belle blonde. Et ça l'emmerdait énormément qu'elle connaisse ladite demoiselle. Surtout que, contrairement à l'idée reçue, Tim appréciait grandement la compagnie de cette fille. Elle ne rentrait dans aucun de ses plans foireux, si ce n'est avoir un peu de bonheur et de réconfort dans sa vie.

▬ Ceci étant, si tu t'approche d'elle dans le but de ruiner notre histoire, je crains que tu n'ai guère le temps de trouver une autre adresse. Que tu t'attaque à moi c'est une chose. Mais si tu compte t'attaquer à elle, une purification par le feu s'imposera.

Les mots étaient clairs.

▬ Je n'ai rien à redire.

Fit-il parce qu'il avait effectivement rien à redire. Le pas lourd, il s'approchait d'elle, puis la dépassait, et continuait son chemin pour chercher ses bagages et reprendre la route. Cette fois-ci, après avoir été animé par l'envie d'uriner, et cette joute verbale entre adultes consentants, le calme était revenu dans la pièce. Avec cet état de colère, il risquait d'exploser à n'importe quel moment.
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Aujourd’hui, j’avais les cartes en main. Mais je voyais quelque chose de sombre dans les yeux de Tim. Il n’avait pas aimé la menace faite sur Anja. Cependant, je n’avais rien contre cette jeune fille. On s’était croisée sur le volcan, je l’avais aidé, et on s’était bien amusée. Je ne comptais faire de mal à personne, car ce n’était pas mon but. Néanmoins, si Tim s’amusait à cracher mon adresse, il pouvait dire au revoir à la demoiselle, à moins qu’il ne lui avoue tout. S’il cherchait le bonheur, j’allais lui accorder, mais il devait se taire à mon sujet et je me tairai sur le sien. Il n’y avait rien de plus facile. En échange de quelques bons services, ni plus, ni moins. Grayson avait changé en une fraction de seconde, il m’avait carrément menacé. Purification par le feu ? Qu’il ose. Qu’il essaye. Klaus s’était ramené, entendant nos voix quelques peu… puissantes et sombres. Nos tons n’étaient plus à la rigolade. Entre un homme qui avait voulu me briser le cou, et l’autre qui voulait m’immoler… Qu’est ce que j’avais à les attirer ? Enfin, ce n’est pas comme si les flammes étaient mon environnement favori.

Il était parti, après sa dernière phrase. Je le talonnais avant de lui attraper le bras. Je n’en avais pas terminé. Cette pseudo-guerre, je l’avais déclenché. Mais je ne voulais pas non plus devenir l’ennemie numéro une de Tim. La curiosité et encore une fois, ce côté lunatique, m’avaient poussés à chercher les embrouilles. Je tirais son bras afin de me mettre devant lui.

- Je tiens à te dire que je n’ai rien contre Anja. C’est une fille sympathique, et je ne compte jamais lui faire du mal. Mais je n’hésiterai pas à t’en faire si j’apprends que tu as brisé notre marché, comme tu n’hésiteras pas à m’en faire si je viens à cracher la vérité à ta blondinette.

Je le lâchais avant de ramasser mes affaires et de faire signe à mes compagnons de suivre le gaillard. L’expédition tenait toujours. J’avançais dans la pénombre, en surveillant les moindres faits et gestes du brun. Nous étions seuls ici, et comme personne ne venait régulièrement dans ces ruines, il était facile de faire disparaître un corps. Je m’attendais à tout maintenant que j’avais provoqué le côté obscur de Grayson. Nous nous dirigions vers la seconde entrée, celle du milieu. Un clapotis régulier parvenait à nos oreilles. C’était le seul son auquel nous avions droit. Chacun se taisait. La fureur pouvait éclater à tout moment, que ce soit de son côté, comme du mien.
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▬ Je suis un homme de parole.

Ce qui sous-entendait qu'il pouvait mettre ses menaces à exécutions, et qu'il pouvait également garder le serment sous scellé. Ceci étant, quelque chose le dérangeait énormément. Le fait qu'il y eu un contact physique entre eux, un contact non consenti. Il n'aimait pas, cette manie chez les gens, de venir toucher votre corps pour vous interpeller ou vous demander quelque chose. Ses yeux avaient fixés les mains de la demoiselle pendant quelques secondes, avant de remonter à son regard. Il s'était "débattu" en arrière pour se défaire de son emprise, et par la suite, il devint un peu plus menaçant du regard.

▬ Et je te jure que si tu pose encore tes doigts sur moi, j'ordonne à mon Funécire de te cramer.

Par la suite, la route semblait plus silencieuse. Personne ne parlait. Funécire ouvrait la marche avec Tim, suivi du reste du groupe. Scyla était rentrée dans sa pokeball, n'ayant nul intérêt à rester ici sachant que ça pouvait partir en couilles à n'importe quelle moment de la soirée. Tim fumait clope sur clope afin de se détendre. Mais finalement, ça ne fonctionnait même pas. Il s'enfumait les poumons, les noircissait par la même occasion. Un sentiment de chaleur l'envahissait. Il avait retiré son t-shirt. Il avait encore des marques dans le dos. Des hématomes. Des bleus. Provenant de coups qu'il avait reçu par le passé. De près, on pouvait voir avec une certaine aisance les particularités du corps de Tim. Musclé, et meurtri. Vestiges d'un passé douloureux, houleux, souvent sujet à la bagarre. C'était en partie, la raison de la mort de son jumeau. Une sombre histoire fraternelle.

Il s'arrête net devant une peinture rupestre. Directement, son visage colérique changeait du tout au tout. Des hommes. Devant un feu. Et ce feu noir semblait avoir des yeux. Ils invoquaient une divinité. Alors les mythes sur ce lieu étaient fondés.

▬ Tuez-les tous. Giratina reconnaîtra les siens.

Il laissait échapper cette phrase dans les airs. Il prit une photo avec son téléphone et l'option flash. Puis il dessinait et notait quelque chose. Liv semblait rien comprendre. Et cette fois-ci, il lui adressait la parole sous le ton de la passion, ou de l’obsession.

▬ Akeos était une cité par le passé. Une cité qu'on qualifiait d'hérétique selon l'église traditionnelle. Ayant peur des représailles du grand spectre dragon, ils lui vouaient un culte pour être épargné par sa fureur divine. Ils furent exterminés jusqu'au dernier lors d'une croisade avec la "sainte église". D'après les légendes, la figure pontife d'Akeos aurait prononcé les mots suivants avant d'emmener ses hommes au front. Aujourd'hui, il n'en reste que des ruines. Encore une preuve que notre sacro-sainte église n'est pas toute "blanche" comme elle voudrait le faire paraître.

Tim, personnalité lunatique, pouvant passer du coq à l'âne, puis au porc et au renard dans la même fraction de seconde.
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Grayson, homme de parole. Justement, je n’étais pas prête de les oublier celle là. Par contre, ma maladresse légendaire avait laissé le ténébreux s’emporter. Il voulait sérieusement ma mort. C’est bête, il ne pouvait pas grand-chose contre moi. Je n’étais peut-être pas autant célèbre qu’à Kalos, mais si jamais on venait à me voir disparaître, ou même retrouver mon corps, une enquête sérieuse serait ouverte. Et Grayson ne s’en sortirait peut-être même pas vivant non plus. Klaus était entré dans une rage noire quand le blond m’avait étranglé. Je n’osais même pas imaginer la furie qui le posséderait si quelqu’un venait à m’assassiner. Mais je n’avais rien à craindre. Je ne voulais pas lui nuire. J’étais comme ça, et c’était tout. Je le suivais, en silence. Klaus le surveillait, il l’avait dans le collimateur. Je lui faisais signe de ne pas agir. Je savais bien qu’il voulait lui sauter dessus, mais n’oublions pas que le ténébreux possédait des Pokémons spectres. Le combat ne servait à rien face à eux, et inversement. En revanche, les deux sur les hommes pouvaient être dévastateurs. Et je n’avais nullement envie de me payer un spectre enragé.

Sur le chemin, il avait ôté son t-shirt. A nouveau. Je remarquais des marques, que je n’avais pas pu apercevoir dehors vu que nous marchions côte à côte. Qu’est ce qui avait bien pu lui arriver ? Tim Grayson était un homme des plus mystérieux. Je n’avais jamais rencontré quelqu’un de son acabit. Quelqu’un qui cherchait à garder ses secrets les plus sombres enfouis en lui, jusqu’à les emporter dans la tombe. Je ne disais toujours rien, même si j’avais les cartes en main, le brun était comme une bombe sous pression. Un coup de plus, et il allait exploser. Je préférais me taire plutôt que d’envenimer la situation. Puis, nous arrivions devant une fresque. Je tentais de déchiffrer, en vain. Et Grayson murmurait quelque chose. Je n’avais pas encore compris ce qu’il avait marmonné. Mais par la suite, il se prit de passion à expliquer quelque chose à laquelle je n’avais pas posé de question. J’écoutais l’histoire des ruines avec attention. Alors comme ça, l’église aurait participé à des meurtres, des génocides organisés par le passé ? Hmm… Intéressant. Et s’ils vouaient un culte à Giratina, cela voulait dire qu’il était peut-être présent, à un moment précis de l’histoire.

- Y a peut-être d’autres peintures qui peuvent nous en apprendre plus. Tu penses qu’ils avaient réussi à invoquer Giratina avant qu’Akeos ne tombe sous le joug de la sainte église ?


J’essayais de comprendre ce que ces ruines nous avaient laissé. Et en voyant la passion du ténébreux pour ces peintures, et ces histoires, je commençais à comprendre où il voulait en venir. Il avait une étincelle étrange dans les yeux quand il parlait de Giratina. Comme s’il lui était dévoué. Un sentiment puissant. Je ne pensais pas que c’était à ce point là.
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▬ On "invoque" pas un Dieu, encore moins s'il s'agit de l'être qui fut supérieur à son créateur. Une hérétique comme toi, à l'époque de cette peinture, aurait terminée au bûcher. T'a de la chance d'être tombé sur un homme clément.

Fit-il, mimant les guillemets avec ses doigts. L'idée même de pouvoir invoquer une entité aussi puissante que ce spectre... Elle croyait vraiment qu'on pouvait appâter un être de cet envergure avec deux paroles autour d'un chaudron ? Sérieusement... Elle devait refaire toute son éducation cette pauvre fille.

▬ Et pour te répondre, non. D'après ce que j'ai pu trouver comme récits datant de cette époque, le peuple d'Akeos s'est fait exterminé. Et leur cité tomba sous les mains des apôtres d'Arceus. Fin de l'histoire. Ils furent exterminés pour leurs idées et leurs croyances. Qu'on vienne me dire par la suite qu'il ne faut pas blasphémer l'église.

Il riait nerveusement. Il était déjà tombé sur des gens qui lui avaient dit qu'il ne fallait pas blasphémer, que c'était mal, qu'il pouvait s'attirer les foudres d'Arceus. Bah... Qu'il vienne le créateur. Cela n'effrayait pas du tout Tim, loin de là. Pouvoir approcher un corps céleste si puissant que celui-ci, ça pouvait être intéressant. Et ça serait peut être la dernière pièce du puzzle. Même s'il préférait pouvoir voir de ses propres yeux, celui qui faisait battre son cœur. Enfin, maintenant, ils étaient deux à faire battre son cœur. Un dieu-spectre et une blonde à lunettes. Drôle de personnage ce Tim.

▬ Le Seigneur est fidèle, il vous affermira et vous préservera du malin qu'ils disaient.

Suite à ces belles paroles, et ses trouvailles, Tim fut légèrement plus enthousiaste à continuer le chemin. Il se retourne vers la rockstar.

▬ S'il y a ne serait-ce qu'une trace de Giratina dans le coin, c'est jackpot pour moi.
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Tim me faisait un sermon, comme un père engueulerait sa fille en sortant des cours parce qu’elle n’avait pas écouté ce qu’on lui avait apprit. Ca me faisait légèrement sourire, car personne ne m’avait jamais sermonné. Ma mère était bien trop occupée avec son fichu travail, et je n’avais pas de père. Alors j’avais avancé en solitaire, sans jamais savoir si ce que je faisais était bien ou mal. Je savais que tout ce que j’avais fais n’était pas bien, mais j’avais tout de même réussi… Alors où était le mal dans tout ça ? Eh bien, ne pas connaître ses préceptes religieux semblait en être un pour Grayson. Et puis, il continuait sur sa lancée en m’expliquant qu’il n’y avait – normalement – plus rien à trouver sur les lieux. La cité avait été détruite par la sacrosainte église d’aujourd’hui. Ils les avaient exterminés juste parce que leurs croyances étaient différentes. Parce qu’ils pensent que croire en Arceus était bien ? Ils ne l’avaient jamais vu, leur foutu dieu-créateur. Et je doute qu’il soit en accord avec ces agissements. M’enfin, apparemment on n’invoque pas un dieu. Seulement, à mes yeux, ils n’étaient pas forcément à élever au rang de dieu. Ils étaient issus de légende. C’est pourquoi ils faisaient parties des Pokémons Légendaires. Et si Tim comptait voir son cher dieu-spectre, il allait devoir le faire venir d’une manière ou d’une autre. J’étais certaine que cela pouvait fonctionner. Un Pokémon reste un Pokémon. Dieu ou pas.

- Dois-je te souligner que je n’ai pas eu d’éducation religieuse, mon cher ? Je suis aussi là pour en apprendre plus, alors excuse moi si mes termes ne sont pas les bons.

Disais-je d’un ton calme, je savais bien que cela pouvait être énervant d’entendre quelqu’un parler d’un sujet qu’il ne connaissait pas. Mais j’étais bien là pour me forger une opinion. Est-ce que je devais y croire ou non ? Mon frère était chercheur, et de ce que j’avais trouvé, il avait certaines croyances, lui aussi. Et puis, il sortait des paroles de sa paroisse. Cela me faisait bien sourire, puisqu’ils ne respectaient en rien leurs fichus préceptes. Tim s’était tourné vers moi, en m’annonçant que s’il y avait ne serait-ce qu’une trace de Giratina ici, ce serait son jackpot. Eh bien, qu’est-ce qu’on attendait ? Ces ruines seraient parfaites pour enfermer une légende, personne n’est jamais revenu pour raconter ce qu’ils avaient vu. Peut-être qu’il y avait quelque chose de meurtrier là dedans.

- Il nous reste encore un coin à explorer. Allons-y, il se peut qu’on trouve d’autres choses intéressantes.

Et même si Tim était persuadé du contraire, moi j’étais certaine que quelque chose vivait encore dans ces ruines. Certes, ce n’était pas forcément un dieu, mais si personne ne revenait, ce n’était pas seulement à cause du désert. Si tu peux le traverser une fois, tu peux le faire plusieurs fois. A moins que toutes les personnes qui sont venues ici n’étaient que des crétins, et qu’ils n’avaient pas prévu que le voyage serait rude… Klaus nous suivait toujours, prêtant attention aux moindres mouvements dans ces ruines. Il fallait que l’on aille sur le chemin de droite maintenant. Je croisais les doigts pour que l’on trouve un truc. Quoique ce soit… Même si pour Tim, ces fresques semblaient déjà lui avoir apporté une avancée considérable dans ses recherches.
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▬ Des fois, c'est à se demander si t'a reçu une éducation tout court.


Il disait ça, juste pour continuer d'animer cette flamme entre eux deux. C'était uniquement dans ce but là. Après tout, c'était comme s'ils aimaient se battre continuellement l'un l'autre. A moins qu'il n'y ait que Tim qui appréciait cela. Enfin, apprécier. Cela dépendait du temps, de la façon, de ce qu'elle disait. Puis par la suite, ils continuèrent ce périlleux chemin pour trouver la dernière salle. Très certainement qu'il y avait des cachettes secrètes, c'était un bâtiment datant du moyen-âge, et à cette époque, les trésors étaient bien gardés. Mais il n'avait pas assez de provisions pour rester ici jusqu'à trouver ce genre de cachettes, si elles existaient bien. Du coup, ce couloir allait mener au dernier endroit qu'ils allaient fréquenter ce soir.

▬ Intéressantes, on verra bien.


Au final, rien de bien passionnant dans le dernier des lieux. Mis à part une représentation d'un grand homme, dessiné sur un mur. Mais le dessin était trop mal foutu pour qu'on y comprenne quelque chose. Cela pouvait être n'importe qui. Surtout qu'à cette époque, des figures emblématiques, c'était pas ce qu'il manquait. Et même l'idiot du village pouvait s'amuser à foutre son portrait sur un mur. Aujourd'hui, avec la dégradation des lieux, et la mauvaise qualité du dessin, il était juste impossible de savoir ce qu'il représentait. Et finalement, ce n'était pas le détail le plus important de la soirée.

▬ Et bien finalement, il n'y a rien d'autre à se mettre sous la dent.

Fit-il, légèrement déçu de ce qu'il venait de se produire. Tant de hype pour juste deux dessins sur un mur. Mais pour sûr que l'endroit renfermait d'autres secrets. Il suffisait de s'armer de patience, et de bien chercher. Mais pour une première visite rapide, il avait quand même déniché quelque chose d'intéressant. Cela pourra peut être l'aider pendant sa thèse, le point final de sa carrière d'académicien.
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Il m’envoyait encore une pique, je soupirais doucement. Tim était de plus en plus irrespectueux, mais j’aimais bien ces petites piques. Juste qu’avec la fatigue, c’était difficile de se concentrer, d’accepter, de trouver des répliques. Mais je n’hésitais pas à lui renvoyer la balle.

- Tout comme on ne t’a pas appris le respect apparemment.

Boom. Envoyé. Reçu. Je souriais malicieusement. Nous avions notre façon de nous comporter qui me faisait penser à des gamins. Jamais en accord, jamais capable de parler sans s’insulter, et pourtant, capable de composer ensemble malgré tout. Et puis, on retournait dans la salle principale. La salle ronde. Je regardais le dernier chemin qui s’offrait à nous avant d’avancer en suivant le grand brun. Je tentais d’y voir quelque chose mais il faisait encore plus sombre que sur les autres chemins. Nous avancions à l’aveugle. Il n’y avait rien. Toujours rien. Mis à part des dessins sur les murs. Mais ceux-là étaient beaucoup trop abîmés pour y comprendre quelque chose. J’approchais, époussetant le mur, afin de voir que cela n’y changeait rien. Tim m’annonçait qu’il n’y avait rien d’autre. Il avait l’air déçu. Et je pouvais le comprendre. Cet endroit aurait pu être quelque chose de plus passionnant. Mais au moins, le ténébreux avait mit le doigt sur une fresque qui allait certainement l’aider dans ses recherches. Enfin, c’est ce que j’espérais.

- Que fait-on ? On rebrousse chemin et on reprend la route du désert pendant la nuit ? Ou alors, on peut aussi rester ici et attendre le jour. Je te laisse décider. En attendant, je vais me poser quelques instants.

Le froid m’avait envahi. Comme des frissons, la tête qui commençait à tourner. J’avais certainement faim. A part la barre céréalière que j’ai dévoré avant de faire la sieste, je n’avais rien de réellement consistant. Klaus s’était posé devant moi, inquiet. Lucy continuait de jouer aux torches. Je commençais à trembloter légèrement, je recroquevillais alors mes jambes vers moi afin d’y plonger la tête. Je fermais les yeux quelques instants, attendant que Grayson fasse son choix. Ce qui m’inquiétait le plus, c’était que je ne ressentais même pas la faim. Il y avait quelque chose dans cette pièce qui m’avait fait froid dans le dos. Mais je ne saurais dire quoi. Il valait peut-être mieux que nous partions d’ici avant que quelque chose nous tombe réellement dessus. Par ailleurs, cela m’avait semblé étrange de ne croiser aucun Pokémon, ou même aucune créature. Je reviendrai certainement ici pour approfondir mes recherches. Il fallait que je trouve ce que ces ruines pouvaient renfermer. Ce n’était pas fini.
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▬ Effectivement. A ma décharge, j'ai pas reçu une éducation "standard", on va dire.

Voir pas standard du tout en réalité. Mais ce petit monsieur avait sa tonne de secrets, enfouis derrière lui. Son passé était une arme qui pouvait se retourner contre lui à tout moment, et par ainsi, il ne l'avait dévoilé à personne. Vraiment personne. Si ce n'est son jumeau, qui avait partagé la même éducation. Mais feu son jumeau s'est éteint lors d'un tragique accident de voiture, comprenant une autre tierce personne qui conduisait le véhicule. La figure paternelle de la famille Grayson s'était éteinte le même jour, dans le même accident. C'était lui le pilote. C'était lui qui avait bu un coup de trop.

Par la suite, il n'avait pas vraiment répondu. Lui-même ne savait pas s'ils devaient rentrer directement ou attendre le petit matin. Le plus sage était certainement d'attendre, mais en réalité pas vraiment. Rentrer tout de suite permettait d'éviter les grosses chaleurs. Mais il était exposé à la pénombre, au fait qu'ils pouvaient se perdre dans le désert sans luminosité, et surtout, qu'avec le vent, ils étaient exposés au tempête de sables. Attendre le petit matin, cela voulait dire qu'il fallait encore dormir ici et c'était tout aussi risqué. La fatigue accumulée, l'inconfort, les pokemons alentours. Bref. C'était kif-kif.

Puis vint le moment fatidique où il avait remarqué que Liz semblait être dans une mauvaise posture. Rien que ça. C'est vrai qu'elle était toute pâle, comme à son habitude. Mais là, c'était clairement une crise de quelque chose. La faim ? La soif ? Le manque de sucre ? Le manque de sexe ? Allez savoir. D'instinct, Tim lui avait jeté quelque chose à manger. Un bon gros sandwich qu'il s'était gardé pour lui, ainsi qu'une boisson sucrée. Le parfait mélange, sucre rapides pour le coup de fouet à court terme, sucre lents pour le long terme.

▬ Je t'interdis de crever ici.

Il la fixait de manière très déplaisante. Comme si ça l'emmerdait réellement qu'elle soit aussi mal ici. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il ne lui avait pas dit "pourquoi" il ne voulait pas qu'elle crève ici. L'idée, pour Tim, était la suivante. Liz était plus ou moins son semblable. Un prédateur bouffe un autre prédateur, c'est ce qu'on appelle la suite logique. Ceci étant, il refusait l'idée qu'un prédateur, gagne contre un autre, parce que celui-ci meurt de maladie ou d'hypotension. Aussi simple que ça. Mais il avait gardé ça pour lui. Partageant un peu de son repas, et de sa sympathie pour le moment.
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