T’as l’impression, finalement, de toujours finir par t’y retrouver, aux ruines d’Akeos, et ce, pour une raison ou pour une autre. Aujourd’hui tu sais pas trop ce qui t’a amené là. Tu passais par là, tu passais par Herisis et donc, tu avais décidé de t’y arrêter. À peine arrivée tu avais libérer plusieurs de tes pokémons de leur pokéball pour les laisser s’amuser au travers les ruines, notamment Rosa qui retrouvait l’endroit où elle avait passé un peu de temps avant de finalement rejoindre ton équipe. Avec elle se trouvait Salvador et Artiesta, les deux inséparables depuis qu’ils étaient avec toi, en plus de Lorenzo qui les suivait toujours dans leur mésaventure. Peu à peu, Jackson commençait à les apprécier, à s’habituer à leur présence et donc t’étais assez contente de le voir s’amuser avec eux. Jenna, plus timide, tentait tout de même de s’intégrer au petit groupe, tenue par la main par ton Riolu, ce qui ne manqua pas de t’arracher un tendre sourire en assistant à la scène.

Puis, il y avait Tomas, la petite araignée que tu avais recueilli et qui trônait sur ton épaule, à moitié cachée dans tes cheveux.

- Bon, alors, par contre, je préviens, on ne s’attarde pas. Tu dis ça en tentant de sembler aussi convaincante que convaincue. Et pourtant, eux ne semblent pas vraiment t’écouter, filant au travers les ruines qui était désormais leur nouveau terrain de jeu. Ça aussi, ça te fait sourire. - Tu vois ça Tomas ? Ils sont terribles je te dis. Et la petite araignée semble approuver, faisant quelques bruits comme pour te donner raison. Est-ce que tu peux vraiment leur en vouloir ? Non, pas vraiment. Parce que, d’aussi loin que tu te souviennes, t’étais aussi un peu comme ça, à bien y penser, lorsque t’étais plus jeune. Enfin, t’es encore comme ça aujourd’hui, donc vraiment, tu ne peux pas leur en vouloir.

Tu sens quelque chose se poser sur ta tête et donc, naturellement, tu tentes de lever les yeux. Bien évidemment, tu ne vois rien, mais tu sens quelque chose par contre. Un bec qui vient percuter ton crâne, encore et encore. - Hey !? T’es un peu confuse, un peu embêtée aussi, tout comme l’est le pokémon qui a pris place sur ton épaule. Tu sens Tomas monter sur ta tête et s’agiter sur cette dernière, venant du même coup te décoiffer, ce qui, bien évidemment, n’est pas pour te plaire. - Mais qu’est-ce que…? Tu ne comprends toujours pas. Tu comprends seulement lorsqu’un battement d’aile se fait entendre et que tu sens un poids quitter ta tête, laissant ainsi apparaître le Natu devant tes yeux. - Oh… Tu ne peux pas t’empêcher de rigoler avant de lever une main pour attraper ton petit Statitik dans cette dernière. - Merci toi. Parce que bon, les coups répétés sur ta tête, très peu pour toi quoi.

Quant à tes pokémons, ces derniers sont occupés à courir un peu partout, ici et là, se cachant derrière les grands rochers ou anciennes structures à moitié détruites avant de partir ailleurs. Et, lorsque le Baudrive fait son apparition, plutôt que de le craindre, tes pokémons lui font signe de venir jouer avec eux. Après tout, plus on est de fou et plus on rit, c’est ce que tu as appris à tes pokémons et ce qu’ils semblent vouloir appliquer, trouvant en le pokémon chromatique un nouveau partenaire de jeu.

Tout en essayant de surveiller tes pokémons du coin de l’oeil, chose assez difficile compte tenu qu’ils sont éparpillés un peu partout, tu te retournes vivement en entendant quelqu’un, ou peut-être quelque chose, ricaner derrière toi. Toutefois, lorsque tu te retournes, tu ne vois rien. - Oh, si c’est vous qui me faites une blague, c’est pas marrant hein ! Pas que tu sois vraiment très peureuse, seulement, t’aimes pas trop lorsque tu comprends pas ce qu’il se passe. Comme en ce moment même alors que tu te retrouves à tourner sur toi-même, encore et encore, à la recherche du fauteur de trouble. - J’vous assure que si c’est l’un de vous… Une menace dans le vent tandis que tu sens le Statitik toujours posé sur ta tête s’élancer vers le coupable.

Un Skélénox.

- Avoir su que ce serait aussi utile d’avoir un pokémon sur la tête, j’aurais tenté ça plus tôt hein. Tu rigoles doucement en voyant ton araignée s’accrocher au pokémon spectre, ce dernier peu content de se retrouver ainsi prit au piège. Tant pis. C’était de sa faute que d’avoir tenté de t’effrayer.

Plus loin, le Brutalibré n’a pas échappé à l’attention d’Artiesta qui s’approche de lui pour l’aider à danser. Doucement, elle lui montre quelques pas de danse avant de, finalement, danser avec lui, laissant même entendre un petit rire qui résonne dans le grand espace vide des ruines. Quant au Tritox, si l’envie était de se nourrir des pokémons ici présents… Il rencontre rapidement une forte opposition en la présence de ton Gringolem ainsi que de ton Tiplouf, ce dernier n’hésitant pas à envoyer dans sa direction un jet d’eau, tout ça pour le forcer à rebrousser chemin et cesser de les menacer.

Du côté de tes pokémons, après avoir repris la Tritox à sa place, voilà qu’ils font face à un grand Drakkarmin. Ils semblent tous prêt à se défendre si ce dernier en venait à les attaquer mais, finalement, il n’en est rien de ça. Il semble même les remercier, ce qui rassure tes pokémons qui, quelques instants après, sont déjà retournés s’amuser, allant même jusqu’à offrir à la Tritox de se joindre à eux. Même que l’un de tes pokémons revient vers toi pour attraper quelque chose dans ton sac, un pokébloc quelconque, pour revenir vers le pokémon sauvage et le lui tendre. Après tout, si elle avait faim, eux pouvaient bien partager un peu de leur nourriture. Ce n’était pas comme s’ils manquaient de quoi que ce soit, eux ayant toujours été ta priorité et ce, même si ça commence à te coûter cher, nourrir tous ces adorables petits pokémons.

C’est les pleurs d’un pokémon qui vient attirer ton attention. Et pas que d’un pokémon, en réalité. Il y a le Spiritomb qui est triste sans que tu ne comprennes pourquoi puis un Ptiravi qui percute ta jambe avant d’éclater en sanglots. Ça fait beaucoup à gérer sans que tu comprennes vraiment ce qu’il se passe, à croire que t’es dépassée par les événements depuis que t’es arrivée aux ruines d’Akéos. C’est souvent comme ça, en fait, maintenant que tu y penses. À croire que les journées tranquilles n’existent pas vraiment pour toi.

C’est à se demander pourquoi.

Tu décides donc de faire les choses dans l’ordre. Tu attrapes dans tes bras le Ptiravi, comme pour le consoler, tout en t’assurant qu’il n’est pas blessé. Tu t’approches ensuite du Spiritomb, tout sourire, ne semblant pas effrayée par l’aura menaçante qu’il pouvait avoir. - Pourquoi est-ce que tu pleures ? D’une voix douce, faisant preuve de considération à son égard. T’es pas certaine de vraiment comprendre ce qu’il se passe, avec lui, mais, heureusement, Rosa vient t’aider. Elle est douée, elle, pour comprendre les émotions des autres. Pour comprendre la solitude de certains pokémons, comme ce Spiritomb qu’elle invite à venir jouer avec eux. Parce qu’eux n’ont pas peur de lui. Et tu trouves ça mignon, ça tu ne peux pas le nier.

Tu berces le Ptiravi dans tes bras tout en t’assurant qu’il n’ait rien, en venant finalement à calmer ses pleurs. Tu lui adresses ensuite un doux sourire lorsqu’il arrête de pleurer, te voulant rassurante. - Tu vas bien ? Essayant de savoir s’il avait été blessé en roulant de cette façon ou en frappant contre ta jambe. Tomas aussi est curieux du nouveau pokémon dans tes bras, montant donc sur ta tête pour ensuite pouvoir porter ses yeux vers lui. - Je pense que ça va, non ? Le pokémon finit par hocher de la tête comme pour te signifier que, finalement, il n’avait pas été blessé. Ce qui te rassure. - Tout va bien dans ce cas. Toujours aussi aimable, toujours aussi douce dans ta voix alors que tu regardes autour de toi, t’assurant surtout que tous tes pokémons soient encore là.

Et, finalement, comme à ton habitude, t’as pas été assez ferme avec eux. C’est pas bien surprenant, tu le sais, mais le soleil commençait à décliner à l’horizon lorsque t’as décidé qu’il était temps d’arrêter de jouer et, surtout, l’heure de rentrer à la maison. Cette fois-ci, eux aussi semblaient de cet avis, soit parce qu’ils étaient fatigués, soit parce qu’ils avaient faim.

Il te faut donc quelques instants pour tous les rappeler dans leur pokéball et, alors que tu déposes le Ptiravi sur le sol, tu vois que ce dernier cherche à te suivre. - Oh, tu as envie de venir avec nous ? Il hoche de la tête et tu lui proposes donc l’une de tes pokéballs vide. L’instant suivant, voilà qu’il a disparu au sein de la pokéball. - Faut vraiment que j’arrête de rentrer toujours avec un pokémon de plus. Commentaire que tu te dis à toi-même, laissant échapper un rire pour ponctuer le tout alors que tu commences à quitter les lieux. Parce que bon, c’est pas que tu ne veux pas, mais ton appartement commençait vraiment à devenir trop petit pour tous ces pokémons.