J'étais trempé jusqu'au cou, paumé entre deux villes, dans un décor que je ne reconnaissais même pas. Je marchais dans une direction mais je n'étais pas sûr que ce soit la bonne et je ne croisais aucun dresseur qui pourrait potentiellement m'aider sur la route. Egalement, j'avais Skurro, mon fidèle Capumain, toujours posté sur mon épaule qui tâchait d'entrer dans mon anorak pour éviter d'être trempé,  et j'étais poursuivi par ma Sepiatop un peu trop collante qui lévitait à fond derrière moi pour m'enlacer et ne plus jamais se décoller et ça, H/24. C'était infernaleeeee !
Décidemment, je finissais toujours avec des équipes claquées au sol... Mais askip on avait l'équipe que nous méritions. Alors, je n'étais peut-être pas fait pour être dresseur, finalement.

Mais, me diriez-vous : "Caleb, comment cela se fait-il que tu sois dans cette situation ?
Alors que je vous explique...

J'avais eu un shooting au sein des dernières ruines de Windoria (car askip c'était fun pour mon agence), et l'après-midi, nous avions un deuxième shooting au sein de Voltapolis, la ville de lumière, la ville la plus lumineuse et foudroyante de tout Lumiris. Yeah, celui-là, je ne voulais absolument pas le rater - euh, de toute façon, je ne pouvais rien rater sinon je quittais Lumiris haha...
Et, comme toute agence, ils prévoyaient les trajets et les repas dans de bons restaurants et tout ça. Et bien, comme j'avais fait une merveilleuse rencontre sur Windoria, j'avais refusé de rentrer avec eux à Voltapolis où le restaurant était réservé, en assurant avec cette profonde conviction qui frôlait l'insolence que je pourrais venir à l'heure pour le shooting qui se passerait en début de soirée pour bénéficier des couleurs orangés du ciel et des lumières de la ville. La raison ? J'avais fait une rencontre très sympathique sur le shooting ou après et j'avais eu la merveilleuse idée de passer un moment avec elle - juste pour parler travail, voyons, vous croyez quoi ? J'étais un sain, moi !
Et, une fois que nos affaires, enfin que le moment de complaisance ou de sympathie fut terminé quoi, j'eus l'idée de repartir à vélo jusqu'à Voltapolis. Et avec mon sens de l'orientation bidon, moi qui ne connaissais pas la région, j'avais fini par me perdre. Il pleuvait donc, et j'étais divisé entre mon singe qui voulait se planquer avec moi sous l'anorak et ma Sepiatop qui m'aimait trop.

—  Eh ! On est pas en sucre, c'est que de la pluie. Pour rappel, j'étais déjà foutu pour le shoot avec ma tenue actuelle. Génial, en plus c'était la tenue trop classe qu'on m'avait prêté...

Cela faisait du bien d'extérioriser de temps en temps. Malgré tout, mon arrêt eut un effet négatif : Impa en profita pour se coller à ma cheville et ne plus s'en séparer. Toutefois, en dégageant totalement mon Capumain de mon anorak, il se tint plus tranquille malgré la pluie. Il avait une peur phobique de sa Pokéball, il ne voulait vraiment jamais y entrer.
Sans succès, Impa resta collée mais tant pis, il y avait d'autres priorités : Je devais trouver quelqu'un pour m'indiquer le chemin. Je devais arriver à Voltapolis avant la fin de la journée, sinon la dorure de mon contrat, que j'avais durement acquis grâce à mes efforts surhumains avec la collaboration avec Melody.

Par contre, ne me dites pas qu'il y avait des Pokémons sur ma route. Je n'avais pas le temps pour eux, vraiment pas.

La situation était désespérante et elle n'allait pas aller en s'arrangeant.
Ma route rencontra celle d'un Rocabot. C'était mignon comme Pokémon, après tout je recherchais aussi de la cuteness mais aussi de la badassattitude et ses évolutions me plaisaient moins. C'était un Pokémon chien, il avait du Flair, peut-être qu'il pourrait m'aider. Je m'arrêtais et m'approchais de lui pour voir ce que je pouvais en tirer de lui.

—  Tiens, petit Rocabot, tu serais où est Voltapolis ? Je cherche activement à y aller. Oui ? Tu veux bien me montrer STP ? C'est urgent.

Ce dernier me souriait de son air béat et il me sauta dessus, tandis que j'étais accroupis à sa hauteur. Il me fit basculer à la renverse et il tenta également de s'abriter dans mon anorak. Je le repoussais avec une certaine pression dans les mouvements pour qu'il comprenne, mais sans lui faire du mal pour autant, ce qui était tout à fait normal pour un jeune Ranger volontaire.

Toutefois, désormais, il me regardait avec son air débile mais hyper mignon, ce qui ne me sortait pas d'affaire. Durant ce temps, Impa s'était enfin décrochée de ma jambe et regardait avec une grande curiosité le chien avec son sourire de la même envergure, les yeux écarquillés. Puis, elle lui sauta dessus pour l'entourer, collante à souhait. Il ne semblait pas être gêné... pour le moment.

—  Bon allez, on reprend. Rocabot, t'es sûr de pas nous être utile ? De toute façon, nous, on repart. On est attendu, hein Skurro ?

Mon singe bicolore approuva et nous repartions, le Rocabot suivant particulièrement bien à côté de nous, malgré le petit poids de la pieuvre.

Le style était décédé. Moi qui étais magnifique, dirais-je parfait avec cette tenue qui embellissait ma si belle personne, je ne me contentais plus d'aucun embellissement. Seul mon flow naturel sauvait le reste. Je n'étais pas aidé non plus par les Pokémons qui m'entouraient. Quand est-ce que je pourrais avoir un Pokémon digne de ma magnificence, bordel ? Sûrement pas ici visiblement en vue des plouques que nous croisions. Pardon, Rocabot était mignon mais il n'avait pas beaucoup de matière grise - du moins, celui-ci.

Peut-être aurais-je plus de chance avec cette Fouinette ? Allons-voir ça.

—  Tiens p'tite Fouinette, tu saurais comment on va à Voltapolis ? Tu sais, la ville lumière !

Elle répondit à mon enthousiasme et elle me dirigea dans un endroit... Un endroit, hum ?
Après avoir correctement vérifié, au moins cinq fois pour être sûr d'avoir vu le même arbre, je m'écriais.

— Mais, tu nous fais tourné en rond ! Et toi, Skurro, tu n'aurais pas pu me le dire, enfin ?! Comme ci on n'était déjà pas en retard ! Ooooh ça craint !

Et comme si cela ne craignait pas déjà assez, les événements suivants parurent encore plus fous. Des bananiers se battaient en duel ! Ah, non, j'suis con, c'était des Tropius.
Cela, c'était des Pokémons majestueux ! Ils se relèvent et se frappaient avec leurs têtes et capacités de Type Plante. Wow, un vrai combat de mâles !
Les combats furent si violents pour des Pokémons si immenses et pourtant si pacifistes en temps normal, qu'ils firent fuir le pauvre Rocabot et la Fouinette. Ma Sepiatop s'était étalée par terre et Skurro avait répliqué vers elle pour la relever. Elle le remercia, de sa manière démesurée habituelle, pour ce geste. Elle tenta de chercher du réconfort chez moi, mais je restais froid. Je m'obligeais à ne pas répondre et elle le savait : si elle avait voulu appartenir à mon équipe, elle ne devait pas être aussi mielleuse avec autrui. Je devais la forger. Toutefois, elle eut de ma part un signe de main et un regard pour m'assurer qu'elle allait bien, ce qui semblait lui suffire, et elle repartit de plus belle jouer avec Skurro.

En analysant fort plus en profondeur la scène, je compris alors que l'un des Tropis défendait quelqu'un derrière elle, perdue dans les feuillages. Grâce à notre soutien, nous fîmes partir le deuxième Tropius qui devait défendre un intérêt quelconque.
Ce Pokémon en question était une Wimessir. Elle paraissait blessée, sanguinolente. Mes réflexes de Ranger volontaire s'activèrent et je lui appliquais les premiers secours, après avoir apaisé l'inquiétude du Tropius à mon égard.

—  Je suis Ranger ! Je vais m'en occuper. T'en fais pas, je lui ferais pas de mal ! Skurro, j'ai besoin des baies et de tes compétences de comm' !

Le Capumain s'activa pour appuyer mes dires et ainsi parvenir à totalement faire coopérer le Tropius puis il partit me chercher quelques baies avec le talent qu'il avait le secret, et revint vers la Wimessir pour appuyer mes propos visant à la rassurer. L'affectueuse Sepiatop parvenait aussi beaucoup à soulager les Pokémons environnants. Le Tropius la trouva si mignonne qu'elle parvint à lui récupérer une banane.
J'utilisais quelques baies parmi mes réserves, avec un mixte de la cueillette express de mon compagnon, pour assurer le minimum que je puisse faire avec les qualifications que j'avais.

Une fois son état stabilisé, la Wimessir me transmit par la pensée les éléments qui me manquaient. Le Tropius la protégeait bien et l'autre Tropius s'était battu car son protecteur se trouvait sur son territoire, ce bois rare ici, et ce Tropius-là ne semblait pas vouloir partager.
Elle semblait également fouiller dans mon esprit et son visage s'éclaira. Grâce au soutien de mes Pokémons, je compris alors ses dires et mes yeux s'écarquillèrent également ?

—  Ooooh quoi ? Tu sais comment aller à Voltapolis ? Mais c'est parfait ! Et comme ça, je t'emmène au Centre Pokémon ! Tu penses que Tropius peut nous emmener ? C'est supra génial !

Ce fut ainsi que ni une, ni deux, nous montions sur le Tropius qui nous emmena à Voltapolis avec un voyage dans les nuages en prime. Nous avions adoré le voyage, c'était bien fun !

Je déposais la Wimessir au Centre Pokémon, ravi d'avoir réalisé mon action de bienséance et qu'il ne pleuve plus. Le Tropius repartit là où il était venu et je promis au Pokémon qu'après mon shooting, je la remmènerais au sein du bois, auprès du Pokémon-bananier.

Je n'osais pas imaginer la réaction de mes managers ! OUPS !