Il a beau dire tout ce qu’il veut. Je ne le crois pas. Il faut se rendre à l’évidence. Les gens sont des menteurs et on ne peut pas leur faire confiance. Ils font des promesses et assurent plein de choses, mais quand il faut les montrer, il n’y a plus personne. Ça je le sais puisque je ne montre jamais que j’apprécie quelqu’un. Déjà parce que je n’apprécie pas beaucoup de personne et surtout… je ne sais pas comment faire. Mais on ne va pas me faire croire que personne ne sait montrer son affection. Leonard par exemple, sait très bien le faire.
Mais les autres. Entre Yokoss qui vient voir Ange juste pour me refiler ces deux gamins pendant qu’elle part risquer sa vie. Même pas de ouai, je ne suis plus en fauteuil roulant ou je te présente mes bébés et leur père. Ou vient on fête la naissance. Non. Juste tiens, je pars à l’aventure, occupe-toi de ça.
Je ne sais pas comment m’occuper de mon propre bébé. Et voilà que je suis baby-sitter. Je vous jure.
Et puis il y a l’autre. Il m’a fait une sérénade sur la trahison, la douleur, le fait que je sais plus quoi à la croisière et la centrale. Il parait qu’on est ami. Je n’ai pas assez de recul pour en juger mais en tout cas, il est un peu plus qu’un simple punching ball ou un remplacement. C’est même bien plus que ça parce que jamais je n’aurai imaginé une seconde laisser mon arène à quelqu’un en qui je n’ai pas confiance et que je n’aime pas. Donc, je pense qu’on peut dire qu’il est mon ami. Et techniquement, les amis, c’est gentil.
Alors pourquoi Ethan n’est toujours pas venu voir Ange ? Ça m’énerve ! Je suis sûr qu’il s’est encore foutu de moi et qu’il voulait juste se servir de moi pour s’entrainer et prendre ma place. Je m’étais promise de ne plus tomber dans ce genre de piège. Et là, bim, je n’étais pas sur mes gardes et le coup de couteau dans le dos. La prochaine fois que je le vois, je le défonce. Il va regretter de s’être payé ma tête.
Je lance un nouveau couteau vers la cible. Il s’y fige avec un bruit net, dans le centre, juste à côté des deux précédents.
Son indifférence m’agace tellement que je n’arrive pas à rester concentrée sur mon entrainement. C’est dangereux et surtout inutile. Je tire toujours au même endroit alors que mon exercice consiste à tirer dans les différentes zones de la cible, pas juste au milieu.
Mais c’est sa faute aussi. Il n’a même pas répondu à mes messages je crois. Je ne vais tout de même pas lui courir après pour venir voir ma fille. C’est tellement un gars pitoyable. Le pire c’est que plein de gens sont venus voir Ange. Toute la famille de Leonard pour commencer. Un passage très pénible, parce que personne n’est venu de ma famille, parce que je n’ai pas de famille. Je me suis sentie tellement seule dans ce monde, avec juste Ange comme ancrage. Puis il y a eu les amis de Leonard. Je ne les aime pas. Et puis les connaissances de Leonard. Et des gens qui ont juste entendu la nouvelle et vu Leonard une seule fois. Et moi, de mon côté, mon seul ami n’est pas venu une seule fois. Un ami, tu parles.
Et merde, je viens encore de tirer dans le centre. Okay, ça ne sert à rien, je remballe. Je quitte le jardin, pénètre dans la maison, juste à temps pour entendre la sonnette.
Qui ça peut bien être ? J’attends personne ? Je suis immédiatement sur mes gardes, un couteau à la main, dissimulé dans mon dos, l’oreille aux aguets, pendant que j’ouvre la porte. Qu’est-ce que tu fous là ? Dis-je avec véhémence.
Enfin, il est temps de vos retrouvailles. Presque un mois sans contact avec Capucine. Un mois ! Il est vrai que la jeune femme n'est pas la plus douce à côtoyer, ni la plus gentille la majorité du temps, mais comme tu t'y es habitué bien comme il faut, tu as fini par passer par-dessus ces barrières qu'elle met entre elle et les autres pour essayer de découvrir un peu plus qui elle est réellement. Elle peut être douce, parfois. Elle est souvent plus sévère qu'autre chose, c'est vrai. Mais les gens ont tendance à mettre leur focus sur ce côté et s'y fier à 100%.
Pas toi, c'est ce que tu as su faire dans les derniers mois avant et après l'épisode de la centrale de Voltapolis. Vous vous étiez vus pour parler des évènements, sans grandes surprises, mais aussi pour t'entrainer. Les entraînements de Capucine étant ardus et difficiles, il est rare que tu t'en sortais indemne, et ce genre de chose n'a pas passé inaperçu par ta patronne et autre ami.e Lys. Lys, c'est un peu une maman avec ses employés. C'est pourquoi tu avais eu droit à ces vacances pour te rétablir de tes blessures que tu n'avais pas guéries tout au long de son absence, mais aussi au long discours qui a suivit une soirée particulièrement violente avec Capucine de laquelle tu t'es sorti avec quelques blessures et plusieurs ecchymoses. Elle t'avait retiré ton téléphone et t'avais dit de ne pas retourner voir Capucine. Sachant que tu étais très surveillé… ce fut difficile pour toi d'y déroger, et tu as fini par abandonner.
Tes cours de rattrapages sont arrivées, et c'est là que tu as pu commencer à te concentrer sur terminer ton diplôme. C'est ton dernier semestre, la dernière ligne droite ! Sans ton téléphone, tu as réussi à te concentrer sur ton étude et les nombreux examens qui ont suivis. Quand Lys t'a laissé avoir que tu avais reçu des messages de Capucine, tu n'as pas su quoi y répondre. Tu étais réellement content pour elle et son enfant, mais une partie de toi se disait que tu n'avais pas ta place avec Capucine et son conjoint que tu n'avais d'ailleurs jamais rencontré. Tu te sens… gêné. Peut-être que les amis et la famille des deux nouveaux parents auraient priorités, et que toi tu serais seulement là à attendre ton tour de faire la rencontre de ce nouvel être humain. Ou peut-petre juste que…
Tu ne sais pas ce que c'est, être un bon ami.
C'est probablement cette culpabilité qui fait en sorte que ça fait 5 minutes que tu es devant la porte, accompagnée du Beldeneige qui laisse le froid de ses ailes caresser la peau de ton visage défait par le stress. Tu te secoues la tête, serrant contre toi le paquet avec des petites Pokéball ici et là que tu tiens dans tes mains.
« Bon… ça ne peut que bien aller, pas vrai Tipou ? Y'a pas à être stressé… c'est juste une visite bien normale et- oh et puis merde enfin. »
Pris d'un soudain élan de confiance, ou de courage, tu cognes à la porte. Et pendant de longues secondes, tu restes là, Tipou flottant alentour de toi de façon frénétique. Et alors que tu croyais que tu devais commencer à repartir, la porte s'entrouvre et laisse paraître Capucine qui te parle de son ton… toujours aussi accueillant.
« Euh… bah… surprise ! Enfin… ça fait un moment, pas vrai ? »
Dis-tu en tendant la boîte devant toi, l'air visiblement inconfortable. Tu savais que Capucine devait se poser un million de questions mais tu ne pouvais pas vraiment faire grand-chose de plus que de t'excuser de cette absence. Bref, dans tous les cas, ton Beldeneige commence à bourdonner joyeusement en s'approchant de Capucine et lui faisant un petit câlin avec ses grandes ailes gelées.
« Dans tous les cas… je sais que tu dois te dire que je suis la pire des merde, et… je suis assez d'accord avec toi. Je n'ai pas vraiment été présent pour toi depuis l'accouchement et… je tenais vraiment à m'excuser. Inutile de déblatérer et d'expliquer pendant vingt ans cet absence, mais si tu veux je peux t'en glisser un mot plus tard. Est-ce que je peux entrer ? »
Demandes-tu malgré tout en regardant un peu le sol pendant un instant et tentant de lancer un petit sourire pour détendre l'atmosphère. À voir si Capucine allait accepter tes excuses ou non. Ses tendances rancunières n'allaient certainement pas aider, par contre…
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Capucine Alambra
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Surprise. Sérieusement. Il croit s’en sortir avec une simple surprise ? Pour une surprise, c’est une surprise, et elle n’est pas pire qu’une autre. Mais ça reste une surprise, les surprises, ce n’est jamais bon. Mais il a un sacré culot. Plusieurs mois de silence radio et là, il se pointe chez moi, comme une fleur. Surprise et ça fait un long moment. Je n’aurai clairement pas commencé par ça. Et…
Qu’est-ce que c’est que ça. Dis-je d’un ton cassant.
Il est devenu facteur maintenant ? Pourquoi il me tend un paquet. Je regarde la boite avec un air perplexe et ramène mon regard violet sur Ethan sans prendre la boite.
Je repousse le Beldeneige délicatement. Ils sont de l’autres côté, dans le jardin. Tu peux aller les voir si tu veux. Dis-je au Pokémon pour qu’il aille voir ailleurs.
Discrètement, je range mon couteau dans son fourreau, dans mon dos. Certains diront que je suis armée parce que Voltapolis est devenue dangereuse depuis la fermeture de la centrale. Moi je réponds que je suis toujours armée. Mon couteau ne me quitte presque jamais, c’est mon bien le plus ancien. Celui qui contient mon plus terrible secret.
La pire des merdes. Oui. Il était une larve pour les entrainements, mais je n’attendais finalement pas grand-chose de lui en tant qu’être humain. J’ai failli croire qu’on pouvait lui faire confiance, mais on ne peut pas faire confiance aux humains. Donc finalement, suis-je vraiment surprise.
Mais bien sûr entre donc. D’un ton faussement avenant en faisant mine de laisser passage. Mais je reviens vite en place avec un regard noir. Tu te fous de ma gueule? J’en ai rien à foutre que tu n’ais pas été là pour moi. Tu m’as fait tout un discours sur l’amitié et toi, du jour au lendemain, tu viens, on s’entraine et puis plus de nouvelles. Rien. Et là tu crois que me tendre une boite en te pointant à l’improviste va tout arranger. Non. Tu vas me donner une explication maintenant sinon tu…
Je m’arrête net en entendant un petit glapissement, rapidement suivit d’un râle et de pleurs. Ange vient de se réveiller, certainement un mauvais rêve. Il est trop tôt pour la nourrir.
Sans faire plus attention à Ethan, je m’enlève de l’encadrement et monte à l’étage pour prendre mon bébé. Je la berce et la dorlote. Lui parle d’une voix douce, avec un sourire. Je la caresse, puis Ethan revient à ma mémoire. Je redescends donc pour voir ce qu’il est en train de faire. Je ne vais pas laisser mon trésor comme ça, toute seule. Si elle a fini sa sieste, on va pouvoir la mettre dans son parc pour qu’elle joue un peu. Peut-être se balader à quatre pattes. C’est une vraie exploratrice maintenant.
Tu perds un peu ton sourire, car tu es là, comme un idiot à tendre un paquet à Capucine, paquet qu'elle ne prend pas dans ses mains et qui ne semble pas la rendre curieuse. Tu aurais dû y penser… les cadeaux, ça ne doit pas lui arriver souvent, ou du moins pas sous cette forme-là. Pourtant avec la naissance d'un bébé viennent souvent des cadeaux de gens un peu hypocrite qui n'ont jamais porté attention à personne avant que l'enfant naisse, et puis soudainement apparaisse pour offrir leur beau cadeau. Des gens faux, comme il en a partout. Lorsque Capucine te pose la question, tu t'apprêtes à répondre et à ouvrir la boite à sa place lorsque tu te rends bien vite compte que l'attitude de Tipou ne permet pas vraiment une concentration optimale. Devant les paroles de Capucine, le beldeneige fixe un moment le sol avant de partir vers la cour avec une mine boudeuse.
« Je crois bien que c'est toi qu'il voulait saluer en premier… Tipou est bizarre ces derniers temps. »
Murmures-tu plus en constat que pour créer une discussion. Tu es malgré tout bien rapidement tiré de ta rêverie lorsque Capucine te dit d'entrer. Tu retrouves le sourire, t'approchant de la porte d'entrée avant de pousser un petit cri de surprise en la voyant se replacer pour te bloquer la porte, commençant enfin à laisser sortir ces mots qu'elle devait retenir depuis un bon moment. Tu ne l'interromps pas, car tu sais que d'une, ça ne servirait à rien, et de deux car elle avait le droit de laisser ses émotions parler. Car au fond, tu sais qu'elle est fâchée parce que tu ne lui as pas parlé… mais c'est la faute de Lys, pas la tienne ! On t'a pris ton téléphone et même si elle t'avait averti des messages de Capucine, tu n'avais pas le droit de retourner de t'entraîner pour éviter de retourner au refuge plus amoché que quand tu y étais parti le matin. Alors que tu t'apprêtes encore à parler, elle coupe son discours pour aller voir sa fille à l'étage qui semble pleurer. Bon, de toute façon, maintenant, tu peux entrer, pas vrai ? Elle ne te bloque plus la porte, et on ne paie pas la climatisation pour rafraîchir l'extérieur quand même. C'est pourquoi tu prends la décision d'entrer, retirant tes chaussures à l'entrée avant d'attendre le retour de Capucine. Cinq minutes, dix, quinze… elle doit t'avoir oublié, ou te bouder, ou un peu des deux ? Désormais assis à la table de la cuisine, tu regardes à l'extérieur Tipou qui semble encore s'approcher de Pruina d'un air timide. Ces deux-là sont mignons à voir, et tu sais que ton Beldeneige tombe de plus en plus en amour avec elle. Un sourire fend ton visage alors que Capucine revient avec un petit bébé dans ses bras.
« C'est donc elle, la petite Ange… »
Tu n'as jamais vraiment eu personne dans ta vie qui ont eu des bébés donc de voir que Capucine avait donné la vie te faisait bizarre et te rendait heureux à la fois. Tu souris avant de pointer la boîte cadeau désormais ouverte sur la table, montrant un pendentif avec le nom Ange de gravé dessus, entouré de deux ailes d'ange de chaque côté
« Je ne t'ai jamais vu porter de bijoux avant, mais… je me suis dit que ce collier te permettrait d'avoir un bout de ta fille toujours avec toi, peu importe où tu te trouves. Oh et, j'ai fait développer ça aussi. »
Tu soulève la boite et en sort une photo de toi et Capucine, la seule que tu aies pu prendre lors d'un de vos derniers entraînements avant que Lys t'empêche d'y retourner. On y voit Capucine, l'air sérieux comme toujours, et Ethan, visiblement fatigué mais tout sourire. Puis derrière, quelques Pokémons de vos deux équipes de glace. Tu la dépose près de la oîte à nouveau avant de te lancer dans les explications.
« Bon, maintenant je trouve important de t'expliquer. Après l'événement de la centrale, on m'avait diagnostiqué avec un traumatisme crânien assez avancé, et je devais absolument me reposer. Quand je suis revenu au refuge où je travaille… on m'a appris que ma patronne a dû partir de Lumiris suite à la perte de son œil. J'ai été le seul à pouvoir m'occuper des cas de soins difficiles. Tu peux te douter que… j'ai bosser dur, et ça n'a fait qu'empirer mon cas. Tu l'as vu quand je suis venu te voir, et que j'ai semblé déboussolé par ta présence… bref. »
Tu pousses un soupir parce que tu n'aimes pas trop parler du fait que tu n'as pas su prendre soin de toi au moment où tu en avais le plus de besoin, mais tu continues tout de même.
« Quand Lys est revenue, elle m'a forcé à arrêter. C'est quand j'ai commencé à aller mieux que je suis revenu pour m'entraîner avec toi. Quand on s'entraîne tous les deux, disons que ça ne passe pas inaperçu, surtout à cause des marques que l'efforts laissent un peu partout sur mon corps. Lys les a remarquées, et elle a aussi remarquée que je regardais souvent mes écrans. Pour m'éviter d'empirer mon cas, elle a pris mon téléphone et mon ordinateur, et elle m'a aussi demandée de ne pas retourner à l'arène pour m'entraîner. Je n'ai pas pu t'aviser de tout ça, et j'aurais dû lui demander de le faire pour moi… mais maintenant je vais bien, très bien même. J'ai réussi mon rattrapage de cours, et j'ai même réussi à obtenir le badge de Yokoss ! »
Dis-tu assez fièrement en tendant le badge ruche à ton amie de toujours. Ton sourire revient un peu, puis tu hausses les épaules.
« Assez parlé de moi maintenant, parce que je veux rattraper le temps perdu… dis-moi comment ça s'est passé, l'arrivée de ta petite fille ? »
Dis-tu en regardant l'enfant en question, n'osant pas trop t'approcher d'elle car tu as peur de lui faire mal sans le vouloir. Tu n'as jamais côtoyer de bébé, et tu ne sais pas que ce n'est pas aussi fragile que tu ne le pense.
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Capucine Alambra
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Ange dans les bras, je redescends dans le salon, en ayant complètement oublié la présence d'Ethan. Ma fille représente tout pour moi. C'est la chose qui m'est la plus précieuse. Et même si elle m'en fait baver à cause des nuits incomplète et de l'attention continuelle qu'elle demande, je suis heureuse d'être là pour elle. Comme un refrain, je me répète que son bonheur dépend de moi, de la manière dont je serai à ses côtés, dont je lui transmettrais ce que je sais. Et contrairement à moi, elle ne sera jamais seule.
Mais en arrivant en bas, je vois Ethan. Et je me fiche. Il ne me faut pas longtemps pour me rappeler qu'il était là avant qu'Ange ne pleure. Et que j'ai laissé la porte ouverte. Il a certainement pris ça pour une invitation à entrer alors que pas du tout. Ce garçon a complètement oublié mon existence et il se ramène comme une fleur maintenant pour voir Ange.
D'un côté, c'est une bonne raison et une bonne façon de s'excuser. D'un autre côté, il m'a complètement abandonnée après m'avoir fait tout un sermon sur l'amitié, qu'il faut être là pour les autres, blablabla. Et lui il m'a oublié. Genre... il avait une excuse je crois. Je ne sais plus q'il l'a dit. Franchement je m'en fous.
J'ouvre la bouche pour le dire de partir, avec une phrase polie parce qu'Ange écoute, mais il est plus rapide.
Oui, c'est ma fille. C'est Ange. Qu'est-ce que tu montres encore avec ta boite?
C'est là que je vois qu'il a ouvert la boite et me montre un pendentif. Je ne porte pas de bijou, parce qu'ils sont gênant quand on se bat. Les boucle d'oreilles se coincent, les bagues et les bracelets s'agrippent et les colliers déséquillibrent. Mais aussi parce que je n'ai jamais eu les moyens d'ne avoir jusqu'à très récemment. Sauf qu'aujourd'hui, je m'en moque des bijous. Je n'en vois pas l'intérêt. Alors je ne m'en paye jamais. Le seul que je porte est là barrette que Leonard m'a offerte. Une barrette simple mais qui ne me quitte jamais. En dehors de ça... je n'ai jamais eu beaucoup de cadeau. On peut les compter sur une main sans problème, aussi loin que remonte ma mémoire.
Je fixe donc bêtement le collier. Puis je regarde l'image. J'ai l'air tellement sévère. C'est à ça que je ressemble en réalité? J'ai déjà vu mon reflet dans un miroir et je sais que je n'ai pas le visage le plus souriant du monde, mais là, je fais carrément la gueule. Une autre photo me vient à l'esprit et c'est celle de ma mère. Immédiatement, la ressemblance est frappante, en dehors du sourire et des yeux. Ceux de maman sont tellement chaleureux et son sourire illumine son visage. Moi, même l'image semble refroidir la pièce.
Je bégaye un moment, Ange toujours dans les bras. Qu'est-ce qu'on fait dans ce cas là? Quand on reçoit un cadeau, on dit quoi? Je dois les prendre? Je dois aller les ranger tout de suite. Lui dire de partir.
Le collier est magnifique, mais je ne comprends pas pourquoi il a fait ça? A la naissance d'Ange, les amis et la famille de Leonard ont fait des cadeaux à Ange, mais pas à moi. On en a eu quelques uns pour nous deux, mais c'était des trucs ennuyeux. Mais là, c'est pour moi et rien que pour moi.
Je... Euh...
Ethan vient à mon secours. Il continue de parler. Et je reste comme un débile debout, avec Ange dans les bras, ce qui n'était absolument pas prévu au départ.
Il ne m'avait donc expliqué son silence radio. Et l'explication est... terrifiante. C'est vraiment le roi des débile. Comment il a pu se faire un traumatisme? Pourquoi dès que quelqu'un s'approche de moi, il lui prend l'envie d'aller se suicider ou de faire des trucs dangereux et mortels. Heureusement que Leonard a arrêté ce genre de bétise et qu'il ne lui prendra pas l'envie de foncer dans un bâtiment pour récupérer un Pokémon. Au moins, il m'apperlera avant pour que je vienne l'aider.
T'es venu t'entrainer avec moi? Avec un traumatisme cranien? Dis-je d'une voix blanche. Oui c'est tout ce que j'ai retenu pour l'instant. Chaque chose en son temps. D'un pas lent, je me dirige vers le parc d'Ange et l'y dépose. Je la baise sur le front et reviens calmement vers Ethan.
D'un coup, je lui mets une tape sèche derrière la tête. Un coup rapide et peu douloureux, pas facile pour une petite comme moi mais j'ai l'habitude.
Mais tu es complètement débile ou quoi? Et même pas tu viens me le dire? Pauvre idiot. Tu as de la chance que cette Lys soit plus intelligente que toi et s'occupe de toi. Mais j'en reviens pas! Et tu veux prendre ma place à l'arène de Glace? Ouai tu aurais dû me prévenir et pas venir te faire secouer comme une pauvre brique. T'es le prince des idiots. Mais avec encore moins de jugeote que Leonard. J'en ai rien à faire que tu aies eu le badge de Yokoss. Tu aurais pu ne plus rien avoir de ta vie, abruti. Et... Raaaah!
Une deuxième tape gratuite parce que les mots c'est compliqué. Je ne pense pas pouvoir transmettre ma frustration, ma peur d'après coup, ma colère, mon soulagement et ma joie de le voir avec des mots. Un coup derrière la tête qui ne le met pas à terre devrait être éloquent.
Je ramène mon attention vers la boite. D'abord la photo. Je la prend doucement, toujours les sourcils froncés.
Comment tu as pris cette photo? Et quand ? Tu as l'air tellement misérable dessus et moi... tellement méchante.
Je suis méchante, je le sais. Je n'ai pas appris à être gentille et je n'en ai jamais trouvé d'intérêt. Mais sur cette photo, c'est tellement évident.
Je regarde alors le collier et ça me ramène à la question d'Ethan sur comment Ange est arrivé. C'était douloureux. Mais aussi une libération. Comme un poids qu'on enlève. Autant en image qu'en vrai. Je me sentais plus légère mais aussi plus libre. J'avais enfin l'occasion de réparer les erreurs passées. Je tenais dans mes bras le résultat de l'amour. Ange est mon foyer, l'ancre qui m'assure la présence de Leonard pour toujours, la certitude de ne jamais être abandonnée de nouveau.
Je prends le collier. Je n'ai pas répondu à sa question ailleurs que dans ma tête.
Je n'ai jamais eu de collier. Je me tourne vers Ethan. Merci.
Je regarde le fermoir et essaye de l'ouvrir. J'ai vu des gens le faire régulièrement au loin. Ça ne doit pas être si compliqué. Je m'escimine dessus, mais je ne comprends pas comment ça fonctionne. Je n'arrive pas à l'ouvrir. J'essaye alors de le passer directement mais il est trop petit et j'ai maintenant l'air débile. Je l'enlève et réessaye, grogne et siffle entre mes deux en vain.
En voyant le regard de Capucine, tu comprends rapidement que si elle avait pu éviter ta présence à son chez toi, elle l’aurait sûrement fait. Mais tu étais déjà installé à la cuisine, et tu venais tout juste de sortir tes cadeaux pour elle, donc elle s’est probablement stoppée. Tu n’as pas envie de t’infiltrer, ni de t’imposer chez elle, mais tu ne vas quand même pas l’éviter et la laisser croire que tu l’as oublié. Ce n’est pas le cas, Capucine fait partie des seules personnes qui constituent ton entourage proche avec Lys, et la perdre aujourd’hui te ferait probablement replonger dans ton amertume d’antan, à redevenir cet être quasi-insupportable dont le seul but est de faire chier l’humanité en entier. Pendant longtemps tu as été celui-là, pour cacher la faible réalité qui était quelque part encrée en toi. Mais aujourd’hui… ça ne vaut plus rien. D’ailleurs, tu ne sais pas si tu as fait un bon choix de cadeau, maintenant que tu vois al réaction de Capucine. Elle ne semble pas… comprendre, voire intéressée par le produit que tu avais pourtant fait fabriquer pour elle spécialement. Tu avais pensé que ce serait une bonne idée de lui faire quelque chose qui représente une partie de sa vie, de son histoire… et pourtant. Peut-être n’es tu pas encore assez habile pour comprendre comment fonctionne les cadeaux, et l’amitié dans sa totalité. Tu n’as pas beaucoup de relations avec d’autres gens, donc… oui, c’est compliqué parfois. La prochaine fois, tu essaieras de penser à autre chose et… oh, elle te parle.
En entendant Capucine, tu pousses un petit rire quelque peu mal à l’aise en te frottant la nuque. Cette partie ne lui a pas plu, comme elle n’a pas plu à Lys, et tu te doutes bien de la suite. Elle ne sera pas contente, et elle va te le faire savoir.
Oui, enfin- j’allais mieux et… tu vois, je ne voulais pas que ça m’empêche d’avancer et de- ah okay.
Tu essaies de t’expliquer, de mettre au point des arguments qui peuvent expliquer cette décision que tout le monde trouve extrêmement douteuse, et tu remarques qu’elle est partie. Tu ne peux t’empêcher de froncer les sourcils et jeter un coup d’œil dans la pièce vers laquelle elle est partie. Peut-être est-elle partie chercher une corde pour te torturer, ou un sac de plastique pour t’étouffer… ou les deux. Est-il encore temps de courir ? Le bruit de ses pas se font entendre et tu soupir presque de soulagement en voyant qu’elle n’a rien dans les mains, même plus son bébé. C’est peut-être pire comme ça, dans le fond. Tu te prend évidemment une tape derrière la tête et tu échappes un « Outch » assez bien prononcé, et sans avoir le temps de placer un mot, tu commences à te faire engueuler par la jeune femme. Au début, quand tu la connaissais peu, tu aurais eu tendance à t’enflammer et à répondre, mais là… tu souris, même si ça doit irriter encore plus la Alambra qui est déjà en train de te taper de nouveau. Et qu’est-ce que tu trouves à répondre ?
Je suis content de voir que tu t’inquiètes pour moi, mais je suis okay maintenant. Ce n’était pas intelligent de ma part, je sais. Et à tes yeux, je serai toujours un idiot, mais n’est-ce pas un peu quelque chose que tu apprécies chez moi ?
Probablement que non, mais pas grave, tout ça te permet de rire un peu, massant la petite cicatrice qui paraît à travers les mèches blondes qui encadre ton cou. Cicatrice causée par cette fameuse centrale et le mur que tu t’es pris en ouvrant la porte maudite. Préférant continuer sur le chemin de devoir changer de sujet, tu regardes la photo puis tu hausses les épaules.
Je savais que tu dirais non si je te demandais une photo, donc j’ai fait croire que j’avais entendu un bruit pour poser mon téléphone et prendre quelques photos. Tu ne t’en es jamais rendu compte, et encore aujourd’hui c’est un peu une petite victoire personnelle. Par contre, je te trouve un peu dure avec toi-même. Tu n’as pas l’air méchante, plutôt… déterminée, tout comme moi d’ailleurs.
Tu n'aimes pas entendre Capucine parler de la sorte. Certes, elle n’est pas douce, ce n’est pas une surprise pour personne, mais de là à dire qu’elle est méchante… c’est faux. Elle t’entraîne gratuitement depuis des mois, te force à devenir plus fort, plus compétent, plus réactif. Bien des gens se seraient payé ta tête plutôt que de t’aider, surtout lorsque ton but est littéralement de prendre la place de Capucine. Tu réalises enfin que ta vis-à-vis est intéressée par ton cadeau, et la voyant essayer d’attacher le collier et le passer par sa tête, tu décides de te lever pour pouvoir lui attacher correctement. Après quelques essais non-concluant, tu réussis enfin à glisser la pince à travers l’œillet et attacher le collier autour de son cou. Tu recules, puis attends que Capucine se retourne avant de sourire.
C’est encore plus beau maintenant ! J’espère qu’il te plaît et qu’il est confortable, sinon on peut toujours aller le faire ajuster au bijoutier. Je pense qu’il est bien… et en plus, tu peux le cacher sous ton t-shirt si tu ne veux pas le laisser pendre à ton cou.
Ton sourire ne s’efface pas lorsque tu te rassois sur la chaise et regarde la photo de vous deux. Tu replaces une de tes mèches, jetant un coup d’œil à l’extérieur pour voir si tout le monde allait bien. La queue du feunard d’alola de Capucine était visible de la fenêtre, puis les ailes cristallines de Tipou passent rapidement, suivi de celle du Beldeneige de la championne de glace. Ton attention revient sur cette dernière, posant un regard curieux sur elle.
Léonard n’est pas là ? J’aurais été heureux de le rencontrer, lui aussi.
Elle t’en a parlé plusieurs fois et tu considères que tu as le droit maintenant d’être curieux de voir un peu plus la vie privée de la jeune femme qui t’en apprend un peu plus tous les jours sur toi, sur elle, et sur comment tenter de développer une relation avec quelqu’un.
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Messages : 2133 Née le : 10/07/1999 Age : 25 Région : Kanto - Celadopole Pokédollars : 6624 Stardust : 9611 Stardust utilisés : 9241 Equipe pokemon : Vulca
Je ne peux que lui tirer la langue en fronçant les sourcils quand il me dit qu’il est content que je m’inquiète pour lui. Ça surprend toujours les gens quand je montre que je me suis inquiétée pour eux. Ils ne sont pas nombreux pour qui je m’inquiète, ils sont trois. Mais tout de même, Leonard a déjà cette réflexion. C’est normal de s’inquiéter pour les autres normalement. J’ai aussi découvert que tirer la langue peut remplacer une beigne dans la tête quand les gens m’énervent mais pas au point de se faire engueuler et tabasser.
Non. J’aime pas les idiots. Et je ne t’apprécie pas. Mais de toute manière, les gens sont stupides. J’y peux rien. Mais toi, tu en tiens une couche.
Qu’est-ce que j’apprécie chez Ethan. Probablement pas grand-chose. Peut-être même rien. Je ne me suis pas posée la question. Peut-être sa volonté de devenir champion. Je sais. C’est surtout sa capacité à rester près de moi, à me supporter et à ne pas m’avoir abandonné. Il y a trop peu de gens qui sont prêts à me supporter et qui y arrive. Inconsciemment je dois l’apprécier et respecter cette force et stupidité destructrice.
Son stratagème pour prendre des photos est excellent. Je le regarde en plissant des yeux.
Qui t’a donné cette idée ? Elle ne vient certainement pas de toi. Tu l’as toi-même avoué, tu es un idiot.
Je regarde la photo. Non. Je n’ai pas l’air déterminé. Si, un peu, mais c’est tellement froid, comme détermination. Tellement… terrifiant. C’est bizarre. Je m’étais toujours imaginée désagréable, et méchante, mais plus comme une adolescente grognon. Tout le monde me prend pour une gamine mécontente quand je voulais travailler. Ce n’est pas moi qui m’imagine trop jeune. Mais en fait, j’ai juste l’air méchante et en permanence mécontente et énervée.
Ethan vient me donner un coup de main avec le collier. J’ai appris plusieurs choses auprès de Leonard et d’Ethan. Eux, ils ne se moqueront pas de moi s’ils doivent m’aider. Moi, je râle et les insulte quand ils ont besoin d’aide ou qu’ils font quelque chose seuls alors qu’ils devraient demander de l’aide (ça veut dire que je râle et les insulte tout le temps). Mais pas eux. Il m’aide à mettre le collier sans commentaire et en ayant quelque difficulté. Et là, je me dis que si je dois l’enlever, je n’y arriverai certainement pas seule. C’était une mauvaise idée.
J’essaye de le regarder pour voir ce qui le rend plus joli, mais je ne vois pas grand-chose, en dehors de ma poitrine qui maintenant est bien plus grosse qu’avant. Je plains les filles qui vivent éternellement avec une peur de seins énormes.
Pourquoi est-ce qu’il ne serait pas confortable ? Comment je sais qu’il n’est pas confortable ? Je veux dire, je n’ai jamais eu de collier. Comment je peux savoir qu’il peut être plus confortable qu’un autre collier ?
Je lâche le collier et bouge un peu. C’est rigolo. Il bouge avec du retour. Pas très pratique certainement pour le sport mais sinon, ce n’est pas gênant.
Non. Leonard est sorti pour un truc de sa machine. C’est son nouveau projet et sa vie maintenant tourne autour de ça et d’Ange. Je ne sais pas quand il va rentrer. Pourquoi tu veux le rencontrer? Tu vas pas faire comme Yokoss à juger les gens que je fréquente tout de même. Tu pourras pas te cacher derrière ton trauma éternellement. Et d’ailleurs. C’est qui cette Lys? Ta copine?
Voir Capucine tirer de la langue est étrange, parce que ce n’est pas le genre de réactions auxquelles tu es habituée venant d’elle, Normalement, son agacement est accompagné d’une claque sur la tête, ou de cris, parfois les deux quand c’est ton « jour de chance ». C’est un peu con dit comme ça, mais chaque fois que tu revois ton amie (oui, même si tu n’es jamais certain que ce soit réciproque, tu considères la championne comme une amie), elle semble grandir un peu plus, et elle gagne en maturité à vue d’œil. Les pulsions que tu lui connaissais étaient toujours présentes, mais elle semblait plus tenter de les contrôler, ou du moins de les comprendre et de voir quand elles sont la bienvenue ou non. Du moins, il y a à chaque fois cette petite étincelle de réflexion, comme si elle se demandait si c’était une bonne façon de réagir et… bref ça te fait sourire, oui.
Ça me fait toujours autant chaud au cœur de voir ce que je suis à tes yeux. Tu sais bien que personne ne peut me pousser du trône du roi des idiots !
Avant, tu aurais été insulté, tu te serais insurgé même… mais aujourd’hui, tu te rends compte que ça ne vaut pas la peine d’en faire un plat. C’est une façon ou une autre pour Capucine de laisser savoir que tu ne la laisse pas indifférente, comme les autres personnes qu’elle peut croiser dans la rue par exemple. Aussi sa façon de te faire comprendre qu’elle a un minimum d’estime en envers toi ? Peut-être est-ce trop demandé, mais on peut toujours espérer dans la vie.
Non, j’ai bien pensé à ça moi-même, je t’assure ! Faut bien se débrouiller avec quelqu’un aussi tête dure que toi, faut savoir trouver des alternatives.
Tu lui tires la langue à ton tour, l’esprit léger et le ton joueur. Tu souhaite que la remarque passe bien comme étant une blague, mais parfois, le second degré est une notion qui échappe quelque peu à Capucine, entraînant souvent des commentaires désobligeants causés par une incompréhension des deux partis. LE fait qu’elle te laisse toujours lui glisser le collier autour du cou t’indique que tu n’es pas allé trop loin dans la rigolade, et plus tu regardes ce cadeau que tu lui à offert, plus tu ne peux t’empêcher de remarquer la femme qu’elle devient. Il lui reste les vestiges d’un ventre qui s’est gonflé pendant près de 9 mois, sans oublier les traits d’une maman adoucie par l’arrivée de son bambin, sans oublier la fatigue que ça implique. Tu oublies parfois que Capucine n’est pas une fille, c’est une femme qui s’accompli de jour en jour.
Eh bien, s’il n’est pas trop dérangeant, on peut considérer qu’il est confortable. Par contre, si il te dérange, c’est normalement plus facile à détacher qu’à attacher, donc tu devrais pouvoir l’enlever sans gros soucis.
La suite des paroles Capucine te prennent assez grandement par surprise, et tu arques un sourcil dans sa direction, l’air confus. Tu n’es pas comme ça, et tu ne pensais pas que Yokoss aurait un mot à dire sur Léonard. Par contre, tu es quelqu’un qui se forme ses propres décisions, signifiant que tant que tu n’aurais pas rencontré Léonard, tu n’as pas à dire quoi que ce soit par rapport à sa personne.
Eh bien, s’il te rend heureuse, pourquoi j’aurais quelque chose à dire sur lui ? Je ne l’ai pas rencontré, mais je ne crois pas que ce soit à moi de donner mon opinion sur les gens qui t’entourent…
Puis, par rapport à Lys, tu te rends compte que… Capucine ne sait pas. Elle n’est sûrement même pas au courant qu’il y a des gens comme toi. Est-ce à toi de lui expliquer ? Peut-être pas… mais en même temps, elle a le droit de savoir que tu es homosexuel sans que ça soit un scandal… non ?
Euh… non. Disons que… je- enfin, je n’aurai jamais de copine parce que- euh..
Bon, c’est gênant, mais pas autant que de juste bégayer et éviter le sujet, donc un soupir plus tard, tu t’exprimes assez rapidement :
J’aimeleshommes.
C’est un bafouillis de mots, mais c’est le mieux que tu puisses faire. Tu as l’air stupide, mais tu y es habitué. Tu ne peux t’empêcher de cacher ton visage rougi par la gêne, frottant ensuite ta nuque dans l’espoir que le sujet change tout de suite.
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(c) TakeItEzy (Ezekiel Fitzgerald)
Capucine Alambra
Dresseuse Pulsar, Championne d'Arène, Membre Mistral & Modérateur
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Le trône des idiots est déjà pris. Et bientôt, il va falloir l'installer dans le salon parce que mon idiot de Leonard va certainement vouloir s'asseoir dessus tous les jours. Sérieusement, il me désole. Il invite plein de gens pour parler de truc absurde. Mais franchement... Il y a des gens qu'il ferait mieux de ne pas inviter. Genre... cette Maya pernicieuse. Je vais vraiment lui dévisser la tête si elle continue à venir comme ça dans la maison. Même avec une invitaiton de Leonard, ce ne sera pas suffisant.
Tu y as pensé toi-même ? Me fais pas rire. Tu avais un problème au cerveau y a pas si longtemps que ça. J'ai du mal à y croire, parce qu'il n'y a rien dans ton crâne. C'est pour ça qu'on peut cogner dessus sans craindre de séquelles chez toi.
Et attend une minute.
Qu'est-ce que tu entends par une tête aussi dure que la mienne ?
Sérieusement, qu'est-ce que ça veut dire ce truc ? La tête dure, comme certains Pokémons ? C'est un compliment ou une insulte ? Si c'est une insulte il va s'en prendre une. Mais après sa commotion, est-ce une bonne idée de lui mettre des tartes ?
En tout cas, il dit quelque chose de sensé. Non, il n'a pas à juger les gens que je fréquente. Parce qu'il en fait partie déjà et que... il a disparu pendant des mois sans donner de nouvelles, alors sérieusement, son avis, je m'en moque profondément.
Je le regarde prendre une expression gênée et baffouillante. Pourquoi on est toujours gêné de parler de ses amoureux ? Moi c'était compliqué parce que j'ai toujours vécu seule et était fière d'être indépendante, alors accepter qu'un autre puisse être dans ma vie et pire encore, que mon bonheur puisse dépendre de lui... c'était dur à accepter. Jusqu'à ce que je me rende compte que je n'étais pas heureuse avant. Ou alors trop rarement.
Je lève un sourcil perplexe. Il n'aura jamais de copine. Comment ça. Il est castré ? Genre, c'est une condition nécessaire pour avoir une copine. On est obligé d'avoir un pénis fonctionnel. Avec Leoanrd, il est vrai qu'après l'avoir fait une fois, on l'a fait très souvent et partout. Mais avant, on était bien tout de même, et maintenant, aussi. Alors pourquoi ?
Quoi ?
Je n'ai pas compris ce qu'il a dit.
Articule ou alors je te redresse la mâchoire de force.
Il aime les hommes. Je le fixe intensément, le temps que l'information progresse dans mon esprit. Puis une première question arrive.
Mais tu es un homme, non ?
J'ai déjà rencontré un homme qui aime les hommes, mais c'était un gars comme ça. Genre un type louche dans la rue. Ethan n'est pas louche ni bizarre. Juste stupide. Alors je ne comprends pas comment il pourrait aimer les hommes.
Mais tu aimes les femmes aussi ?
Mes sourcils sont froncés. La réflexion se lit sur mon visage alors que j'essaye de comprendre de quoi il parle. Un homme qui aime les hommes.
Qu'est-ce que tu entends par : j'aime les hommes. Genre... comme moi j'aime Leonard ? Ou comme dans j'aime les hommes plus que les femmes, je ne traîne qu'avec des hommes.
Ça ne fait aucun sens. Mais j'écoute Ethan puis je hausse les épaules et perds mon expression perplexe.
D'accord. Si tu veux.
J'en ai rien à faire. Il peut bien aimer qui il veut. Ce n'est pas mon problème. Je ramène mon attention sur la photo, puis sur Ethan. Puis sur le collier.
Normalement, je devrais t'offrir un cadeau en retour non ? Parce que... c'est pas mon anniversaire et que c'est pas pour Ange... mais j'ai rien pour toi. Tu aurais prévenu j'aurai pu faire quelque chose.
Du bruit dans le jardin attire mon regard. Ma Beldeneige joue bruyamment avec celle d'Ethan.
Un roulement de yeux appuie les paroles que Capucine te lance et tu ne peux t’empêcher d’arrêter de l’écouter pendant un instant. Elle aura beau lancer ce qu’elle veut par rapport à ta tête vide, au moins, tu n’es pas aussi têtu qu’elle. Mmh, à bien y penser, tu es aussi têtu qu’elle, si on cite comme exemple la fois où Lys t’a forcé à aller voir le médecin alors que tu tentais de cacher avec toutes les outils possibles pour ne pas paraître mal en point. Elle t’avait vu frémir, la nausée toujours de bonne compagnie le matin et ta capacité de mémoire assez affecté, tout comme ta concentration… bref, tous des symptômes qui t’ont trahi alors que tu tentais tant bien que de mal de mentir à ton ami·e sur ton état. Ce n’est tout de même pas le temps de lui laisser savoir ça, par peur de te prendre la claque de l’année.
« Eh bien je te confirme que ma tête n’est pas vide, le vide, ça fait pas mal pendant des mois quan tu t’es fait cogné trop fort dessus »
Souffles-tu en haussant les épaules avant d’essayer de trouver une façon d’expliquer ce que voulait dire tête dure. Entêté ? Oui, ce serait le bon mot.
« Ça veut dire que tu es têtue, et que c’est difficile de te sortir une idée de la tête que tu en as une. Ça peut être une qualité comme un défaut, dépendant des situations. »
Ce n’est pas rare que tu dois expliquer ce que tu dis à Capucine. Il y a bien des expressions qui ne sont pas communes et encore quelques petites habitudes de langage de Johto. Même si ça fait longtemps que tu n’y es pas allé, tu as quand même habité sous le toit de tes parents pendant une bonne période de ta vie, et donc l’héritage de la culture de Johto est resté ancrée quelque part dans ce cerveau que Capucine pense inexistant. Mais enfin, jamais tu ne t’es senti agacé de le faire, au contraire, si ça peut aider après tout. Puis vient le temps de ta sortie du placard, aspect non-négligeable de ta vie, visiblement.
C’est quelque chose qui t’est encore difficile de laisser paraître, ou du moins de dire d’un ton léger, parce que tu es insécure de la réaction des autres. Et celle de Capucine est probablement la plus spéciale que tu as eu. Beaucoup de questions, questions auxquelles tu ne croyais pas avoir à répondre auparavant. Ça te semblait logique, aimer les hommes… c’est clair non ? Même si c’est bafouillé… ça se comprend comme phrase… pas vrai ?
« Et bien euh- il y a quelques mois, j’avais un petit copain, quelqu’un comme Leonard, mais dans mon cas… et bien euh- bah c’est un homme. C’est- enfin, beaucoup de gens ne sont pas d’accord avec le fait que les homosexuels existent mais bon, je- enfin j’ai pas demandé à être différent, quoi. »
Ça ne faisait pas de sens ce que tu disais, et malgré qu’elle ne semble pas choquée ou fâchée contre toi, tu es souvent insécure avec l’authenticité des gens à qui tu en parles. À voir, mais pour l’instant, sa réaction ne t’aspire pas confiance, comme si elle te rappelait celle de tes parents. Les yeux désormais rivés sur la fenêtre par laquelle tu peux voir ton Pokémon s’amuser avec celui de Capucine, un petit soupir t’échappe après tout. Tu retourne ton attention sur Capucine puis tu secoues la tête.
« C’est normal de faire des cadeaux aux gens qu’on apprécie, je ne m’attend à rien en retour, vraiment. L’important, c’est que tu l’aimes, et que tu le gardes. »
Tu n’es pas du type à attendre quelque chose des gens, tu es de ceux qui donnent lorsque les gens en valent la peine, et malgré tout ce que Capucine pourrait dire si elle t’entendait penser en cet instant, elle est quelqu’un qui est devenue de plus en plus important dans ta vie.
« Est-ce que ça te dirais qu’on s’entraîne cette semaine ? J’ai bientôt fini mes travaux de rattrapage, donc je serai libre un peu plus souvent. Seulement… essaie d’éviter de me taper trop fort, j’aimerais éviter une nouvelle convalescence. »
Un sourire tente de fendre tes lèvres, malgré ton annonce qui t’effrayait, qui te donnait l’impression que tu creusais un certain gouffre entre toi et la championne de type glace, ton amie, si elle te laisse l’appeler ainsi désormais.
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Capucine Alambra
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Moi ? Têtue ? Et qu'est-ce que ça veut dire que ça peut être un défaut comme une qualité ? Il n'y a rien qui peut être les deux, c'est soit bien ou mal. Et je ne vois pas en quoi je suis têtue. C'est parce que je ne change pas d'avis avec le vent et que je reste attachée à mes choix par cohérence ? Si c'est ça, bah désolé, mais je suis comme ça. Je ne change pas d'avis pour faire plaisir ni ne m'excuse si ce que j'ai fait ne plaît pas. Parce que j'assume mes actions et je refuse de m'excuser pour un oui ou un non. Il est rare que je m'excuse, c'est souvent signe d'une grave erreur de ma part.
Je me contente de hausser les épaules. Qu'est-ce que tu veux que je réponde à ça. Il me trouve têtu et il se trompe. Ce n'est pas la première fois. A quoi ça sert de remuer le couteau dans la plaie et encore dire qu'il est stupide et est dans l'erreur. On en reparlera sur le terrain quand il manquera de se casser une jambe. Ça le fera peut-être réfléchir.
Il m'explique alors sont truc de petit copain. Son truc de copain comme Leonard, j'y crois difficilement. Il n'y a qu'un seul Leonard et il est à moi. Je ne vois pas non plus comme un presque Leonard pourrait expliquer le fait qu'il ne peut pas avoir de copine.
Je le fixe intensément pendant que je digère l'information. Donc en fait, il avait un petit copain qui était un homme, ce qui est logique puisque c'est un copain. Mais ce que je ne comprends pas c'est que Ethan est un homme, donc il devrait avoir une petite copine. Pas un petit copain. Je fronce les sourcils.
Je comprends pas. T'es un homme pourtant non ? Je veux dire... Tu fais ce que tu veux. Je m'en fous. Mais tu devrais pas être avec des filles ? Genre... Enfin... tu fais comment pour... euh... avoir des enfants par exemple ?
Enfin c'est super bizarre comme idée. Et puis... les garçons, ils préfèrent les filles, donc il doit pas avoir beaucoup de garçon avec son délire. Il est tellement bizarre ce garçon. Mais bon, c'est sa vie, pas la mienne. S'il veut traîner qu'avec des garçon, il fait ce qu'il veut et... attends une minute...
Que les choses soient claires. Tu es bien au courant que je suis une femme. On est d'accord.
Qu'il ne traine pas avec moi parce qu'il me prend pour un garçon et et que d'un coup, il va avoir une mauvaise surprise. Ce serait gênant pour lui. Et douloureux.
Parlant du collier, je le regarde de nouveau.
Je l'aime bien.
Je ne sais pas trop comment faire quand on reçoit un cadeau. Je veux dire... avec Leonard, je lui fait un câlin, ou plutôt, il me fait un câlin quand il m'offre quelque chose. Mais il ne m'a pas tant offert de chose à l'exception de cette pince à cheveux. Et moi non plus je ne lui ai rien offert.
T'entraîner ? Pourquoi pas. Il faut bien que je rôde ma nouvelle équipe. Et peut-être que tu seras moins mauvais ici qu'à l'arène. Et contre autre chose que des Pokémons Glace. Tu apprendras peut-être deux trois choses nouvelles. Et si vraiment tu y tiens, je retiendrai mes coups. Pour t'éviter une nouvelle commotion, et pas convalescence, débile.
Il a même déjà oublié sa maladie en une conversation. Il n'est pas futé ce garçon.
Tu veux peut-être voir ma nouvelle équipe. Bah oui. Je ne vais pas retourner à mon horrible vie d'avant d'être championne. Il est hors de question que je redevienne serveuse, et que je serve une horde d'abruti dans ton genre. Non. Je vais débarrasser l'île d'un autre de ces boulets et vais prendre un autre poste. Tu vas vite comprendre.
Leonard est au courant, mais c'est tout. Personne d'autre ne le sait. Mais même Leonard ignore pourquoi ma deuxième équipe est une équipe Poison. Un de mes professeurs soupireraient certainement en pensant qu'il était temps. Un autre se dirait que je faisais enfin une croix sur mon passé pour prendre ma place. Mais je sais que celui qui aura raison se dira que je retombais dans mes anciens travers. Dans mes défauts. Dans mon erreur. Hélas, il ne sera plus là pour me sermonner. Il est mort peu après mon départ du dojo. Il a toujours été dur avec moi. Il était le plus gentil de tous, et avec tous les autres membres du dojo, sauf moi. Il était cruel et violent. Malgré son âge, je n'ai jamais réussi à le vaincre, ni même à lui porter un coup. Personne n'y arrivait. Mais personne ne finissait dans mon état après un combat. Il me rendait les coups avec bien trop de violence.
Je regrette sincèrement qu'il ne soit pas là, aujourd'hui, pour me prodiguer des conseils. Quand j'y pense, c'est peut-être la première personne qui ne m'a pas abandonnée.