La plupart des pokémons fossiles, bien qu'étant des représentants d'espèces éteintes, parvenaient à vivre de belles et longues vies aux cotés de leurs dresseurs. Ils étaient mystérieux et intriguants, rares et magnifiques. Shin, l'Arkéapti qu'avait éveillé Dylan, se montrait quelque peu insouciant et maladroit, mais son précieux Amagara ne semblait pas supporter les températures de Lumiris.

Inquièt de l'état précaire du pokémon de glace, l'étudiant s'était empressé de le ranger dans sa pokéball, espérant qu'il y serait protégé jusqu'à ce qu'il ait trouvé une solution.

Ses recherches lui avaient appris qu'un Amagara pouvait difficilement survivre dans de telles conditions. Sur le coups, il avait même songé à retourner vers les villageois de sa dernière expédition, mais sa promesse de garder le silence l'avait poussé à chercher ailleurs.

Ces villageois auraient peut-être étés à même de lui en dire plus, eux qui avaient vécu dans une région Glaciaire qui aurait été plus propice à accomoder l'Amagara du jeune homme. C'est en repensant à cette expédition toutefois que le dresseur eut une idée: Et si il tentait sa chance auprès de l'une de ses camarades d'exploration?

La jeune femme du nom d'Iris s'était montrée gentille et attentionnée, avait même aider à soigner son meilleur ami, peut-être qu'elle pourrait lui venir en aide? Après s'être informé via Internet, Dylan avait découvert l'existence de la pension, située à Windoria.

Sans plus attendre, il s'était muni de son sac et s'était embarqué sur sa moto pour filer vers la ville restaurée. Plutôt qu'à sa ceinture ou bien dans son sac, la pokéball de l'Amagara se trouvait dans la poche du manteau de son dresseur, tout contre son coeur. Il s'agissait d'une petite femelle aux grands yeux emplis de tendresse.

Lorsqu'il l'avait vue pour la toute première fois, il s'était immédiatement attaché à elle. Ce n'étaient que les mines sombres des scientifiques, ainsi que le sombre prognosis du pokémon qui avaient empêché l'étudiant d'offrir un nom à la bête préhistorique.

Le vent filant dans sa chevelure sombre malgré son casque, Dylan serra les poignées qui guidaient l'engin motorisé et il jura intérieurement. Tout ce qu'il voulait, c'était sauver sa nouvelle amie. Si il devait pour se faire oser approcher quelqu'un d'autre et laisser tomber ses barrières, il le ferait. Il le ferait pour elle et pour son regard doux, pour sa survie et pour l'amour qu'il portait à ses pokémons.

Il lui fallut quelques heures pour dépasser Voltapolis et atteindre Windoria. La ville était calme, brillait de toute sa nouveauté et avait un coté assez charmant, mais Dylan s'en fichait. S'arrêtant pour consulter son portable, il s'assura de mémoriser l'intinéraire et se rendit rapidement à la pension.

Les lieux étaient grands, pouvaient accueillir bien des pokémons, mais le buisness d'Iris ne savait l'émerveiller, ne serait-ce que parce qu'il craignait pour la survie de la pauvre Amagara. Prenant son courage à deux mains, il abandonna sa moto hors des prémices de la pension et vint cogner à la porte.

Il n'avait aucune idée de ce à quoi il devait s'attendre. Il n'avait aucune idée de comment présenter les choses, de comment aborder la jeune femme qu'il avait pratiquement ignoré tout le long de son expédition près de la route victoire. Nerveux, son regard doré laissait entrevoir une pointe d'inquiétude et d'inconfort.

Mon esprit était beaucoup trop sceptique par rapport à ce qui s'était passé ici-bas. Nous avions dû nous rapprocher de certains pokémons pour leur faire comprendre que nous étions ici en amis, avions résolu des énigmes -qui d'après moi étaient faciles-, puis nous avons affronté certains des pokémons précédents avant de rencontrer un peuple originaire de l'île. Nous avions découvert des choses mais tous les mystères demeuraient, seulement d'autres venaient.

« Ça ne va pas, nous y sommes allés pour avoir des réponses mais nous en sommes ressortis avec davantage de questions sans quasiment aucune réponse. »

Je soupirai en passant ma main dans mes cheveux. Gardevoir me caressa l'épaule.

« Au moins nous avons été une aide pour Arthur, j'espère qu'il va bien. Nous avions une bonne équipe, follement animée par les pokémons de Camille. »

Je ris légèrement, ses pokémons n'étaient pas possibles. Ils n'avaient pas l'expérience nécessaire pour ces situations, nous avions tous été là pour la soutenir et l'aider un maximum, c'était l'important.

Yaga, ma Sorcilence chromatique camouflée dans la forêt proche, remarqua l'arrivée rapide de quelqu'un et m'envoya un signal mental. Je me redressai, j'eus un léger sourire.

« En parlant du loup, c'est probablement Camille. »

J'allai alors pour ouvrir lentement la porte et j'entrouvris les lèvres.

« Dylan, si ma mémoire est bonne ? Je vous salue. »

Je fis une petite révérence comme je pouvais dans mon fauteuil.

« Quel plaisir de vous revoir, en quoi puis-je vous aider ? »

Avait-il aussi des questions et il espérait en parler avec des personnes de son groupe ?

Lorsque la porte s'ouvrit, le jeune homme se figea. Aussitôt, Iris le vousvoya, rendant l'étudiant encore plus mal à l'aise. Posant son regard doré sur la jeune femme, Dylan se mordit la lèvre. Il n'était vraiment pas le meilleur lorsqu'il s'agissait d'intéractions sociales. Surtout lorsqu'il devait les initier en fait.

Faisant un effort pour se reprendre, le jeune dresseur tenta la conversation. Elle était polie, jolie et gentille, il ne devait pas avoir peur de lui parler. Elle avait même tenté une révérence à même son fauteuil.

- Ah euh...bonjour. Pas besoin de me vousvoyer.


Il prit une pause, passant la main derrière sa tête, ses joues se teintant de rose.

- En fait, j'aurais besoin de conseils. J'ai récemment éveillé un fossile d'Amagara et les scientifiques du labo m'ont dit...


Il dut s'arrêter pour garder la face. Son coeur se serrait à la simple pensée de ce que son pokémon risquait. Il ne pouvait toutefois pas laisser sa phrase en suspens et fit l'effort de continuer. Il n'avait pas le choix si il voulait obtenir de l'aide pour sa magnifique, mais oh si fragile créature.

- Ils m'ont dit qu'elle ne vivrait pas longtemps et que chaque minute passée hors du froid réduirait son espérance de vie. D'après eux, c'est un problème commun chez son espèce.


Honteux, Dylan baissa les yeux vers le sol, essayant d'empêcher les larmes de couler. Se refusant à pleurer devant la jeune femme, il prit une inspiration et reprit de son sérieux.

- Avoir su ce qu'elle traverserait, je ne l'aurais probablement pas éveillée, mais maintenant que c'est fait, je veux lui offrir une belle vie.


Malgré sa détresse, le jeune homme offrit un petit sourire à Iris. Il était rare pour l'étudiant d'accorder sa confiance et de laisser entrevoir ses émotions en présence de ceux qu'il connaissait à peine, mais la maîtresse des lieux le mettait assez en confiance pour oser dire ce qu'il pensait.

- Vu ce que tu as fais pour mon meilleur ami, je me suis dis que tu aurais peut-être une idée de quoi faire pour lui venir en aide.

Spoiler:

Je hochai vivement la tête, je tutoierai, bien. Un réflexe quand j'accueillais des personnes à la pension, et je ne l'avais vu qu'une fois dans certaines circonstances, je ne savais donc pas si nous comptions cette rencontre. Mais j'étais fixée et ça ne me dérangeait pas, au contraire.

Un autre hochement de tête pour dire que je l'écoutais, et j'eus un léger rictus, il marquait un point. Les Amagara avaient besoin de froid pour la quasi-plupart.

« Je comprends ton envie ! Pour le moment, allons vite au dôme Glace, elle s'y sentira déjà bien, normalement. »

Mon fauteuil roulant se tourna lentement et j'allai dans les couloirs de ma pension. Gardevoir me suivait.

« C'est bien ce que je pensais, j'avais remarqué que vous étiez souvent ensemble, Arthur et toi. Un peu comme Camille et moi. »

Je souris, au moins voir une tête qu'on connaissait nous rassurait inconsciemment.

« Je n'ai fait que mon travail. Je veux dire, je n'allais pas le laisser ainsi. Ton conseil... je sais bien qu'on ne retire jamais une arme du corps, mais j'ai confiance en ma Gardevoir. Et j'ai eu un peu peur que ça ne se passe pas bien, mais tout s'est bien passé, c'est le plus important. »

Je m'arrêtai devant un dôme dont l'intérieur était une étendue glaciale, de la neige, de petites grottes glacées ; l'idéal pour les pokémons adorant le froid. J'ouvris lentement les sas par un détecteur de présence et j'entrai dans le dôme, Gardevoir frappa ses deux poings ensemble pour les enflammer tous les deux pour nous réchauffer car je n'avais pas pris une tenue adéquate et le froid me surprit.

Un Goupix d'Alola courait, poursuivant un Stalgamin qui riait. Un Sablaireau d'Alola faucha de la neige -qui fut juste envoyée plus loin-, un Farfuret jaugeait tout le monde du haut d'un rocher glacial.

Gardant le silence, Dylan suivit Iris à travers les couloirs de la pension. Il n'osait pas parler, de peur que sa voix ne se brise. Il n'avait pas l'habitude de laisser ses émotions prendre le dessus et savait bien que la peur et la panique ne servaient à rien dans ce genre de situations.

Il avait eu de la chance. La jeune femme semblait bien équipée pour s'occuper de son problème et son air avenant le rassurait. Bientôt, ils arrivèrent à une zone glaciaire. De petits pokémons s'y amusaient et semblaient bien heureux de leur environnement.

Tremblant légèrement, prenant garde à la chaleur que dégageait le pokémon d'Iris, Dylan s'avança dans le dôme. Les pokémons qu'il y avait là étaient adorables, mais n'étaient pas la priorité de l'étudiant, qui sortit la pokéball de l'Amagara de sa poche de veste avant de relâcher son pokémon dans le froid du dôme.

Le rayon rouge révéla la forme claire du pokémon glace, qui ne parvint même pas à tenir debout. Faible, l'Amagara se coucha au sol, ses grands yeux montrant un amour et une tristesse sans fin. Visiblement, elle souffrait.

Sans attendre, Dylan s'agenouilla auprès du pokémon, caressant doucement sa tête en faisant fi du frisson qui le parcourut. La présence de l'humain sembla rassurer le pokémon fossile, qui plaça sa tête sur les genoux du jeune homme avec un soupir d'aise. Peu à peu, l'air glacial ramenait la pauvre créature à un état stable.

- Je t'avais bien dis que je trouverais de l'aide.


Déclara doucement le jeune dresseur à l'intention de son pokémon. Les genoux dans la neige, le frimas lui brûlant la peau, Dylan se refusait à bouger, offrant toute son attention et toute sa dévotion à la créature qu'il avait éveillé. Elle était calme et retrouvait son énergie, soulageant un peu de l'anxiété de son humain.

Je pus apercevoir le pokémon Fossile et souris premièrement en la voyant, avant de baisser mon sourire. J'admirai leur moment à eux, la phrase de Dylan ; tout était touchant. Je réfléchissais alors...

« Je ne peux pas la garder éternellement ici. Non pas que cela me dérange, mais c'est ton pokémon. Le seul moyen que je vois, c'est soit créer une neige éternelle soit que tu aies un pokémon Glace qui peut l'apaiser. Ou à la rigueur, que tu reviennes ici de temps en temps. Ma porte sera toujours ouverte. »

Tentai-je dans un sourire, le Goupix d'Alola arriva en sautant en continu avant de s'approcher plus lentement du pokémon Fossile, elle traîna les pattes dans la neige avant de renifler le pokémon et frotter sa tête.

« Goupix ! »

Je souris tendrement, si elle était ouverte à jouer, les pokémons ici la combleraient. Les tabous étaient principalement les querelles physiques. Chose que je punissais sévèrement.

Amagara devait se divertir, s'amuser sans subir les dégâts solaires, et je le voulais, et je ne savais pas si ce Goupix m'avait entendue intérieurement mais il m'aida, et j'espérais que le pokémon de Dylan fût réceptif.