Cela faisait maintenant une semaine, jour pour jour, que j’avais coupé les ponts avec la Team Rocket. J'aurais espéré trouver enfin un semblant de paix et de sérénité, cependant la séparation n’avait pas été réglé à l’amiable.. Ooooh que non... Les négociations n'avaient même pas eu lieu, mes précieuses données qui devaient servir de monnaie d'échange contre ma liberté étaient définitivement perdues et j’avais maintenant la plus terrible des mafias à mes trousses. En bref, tout avait totalement foiré et j’avais maintenant de bonnes raisons pour avoir le seum... Je devais garder un profil bas pendant un bon moment maintenant, le temps que je me fasse oublier.

Pour le moment, c'était Joe, un ancien client qui avait eu “l’amabilité” de me laisser l'accès au grenier de son établissement, un bar plutôt tranquille en comparaison de ce que l'on voit typiquement à Voltapolis. En vrai, ça lui faisait chier de garder une fugitive dans ses locaux, mais il avait une dette envers moi, donc… en négociant un peu, ça a passé...… Cependant, je savais que je ne pouvais pas pousser le bouchon trop loin. Et puis rester cloîtré h24 dans un entrepôt improvisé en chambre et sans fenêtres n'était pas idéal non plus pour moi. Je devais rapidement trouver une autre solution.  

Aujourd’hui, je m'étais autorisé une sortie nocturne, pour me dégourdir un peu les jambes. Les ruelles désertées et le manque d'illumination publique étaient du pain béni pour moi. Aussi tard le soir, la probabilité que je me fasse reconnaître dans cette obscurité par un passant était minime. Enfin… c’était ce que je pensais.

Je m'apprêtais à entrer dans un konbini auprès de la gare pour m'acheter quelques provisions - gourmandises et autres cochonneries pour tuer le temps pendant la journée - quand je remarqua du mouvement à quelques pâtés de maisons plus loin. Mon sang se glaça dans mes veines quand j’entrevis ce fameux “R”, impossible à confondre.

Mais qu’est ce qu’ils foutent là??!

AMBIENT SONG ♫

Je savais que la Team Rocket n’avait encore jamais lancé d'opérations sur Lumiris. Est-ce que ma fuite avait précipité leur entrée en scène sur l'archipel? Je ne pense pas.. Ça devait être de simples éclaireurs. Vu leur manque de discrétion, c’était des bleus à coup sûr.. Ou des idiots s'ils étaient là pour moi, car c'était complètement foiré. J’avais aussitôt fait demi-tour. Je n’étais plus en sécurité dans les parages.

Je m'étais engouffrée dans une ruelle sombre et j'espérais que je ne me fasse pas suivre. Je me retournais donc pour en avoir le cœur net, sans pour autant m'arrêter. Dans l’obscurité, je n’avais pas remarqué cette grande masse qui se trouvait devant moi, et que j’avais percuté de plein fouet, faisant retomber mon capuchon en arrière. Mais qu'est ce qu'il fout ici ce type, à jouer à cache cache dans le noir??! J'étais tellement focus, cette interruption m’avait carrément fait flipper sa race. Chose qui me mis automatiquement en rogne.

- T’es qui toi ?!

Il faisait quoi... deux mètres le type? Il me toisait de haut. Sa face était affreuse, mais je ne me laissais pas intimidé pour autant.

- Moi? Le Sapereau pressé du Pays des Merveilles peut-être... - Répondais-je du tac au tac. J’avais pas que ça à faire, encore moins m'attarder en compagnie de gents trop curieux. - Alors dégage de mon chemin!

À peine avais-je terminé de prononcer ces paroles, qu'un motorcycle traversa la ruelle perpendiculaire à la nôtre, illuminant durant quelques secondes nos alentours. Je ne pu cacher ma surprise en découvrant son visage, enfin totalement révélé. Mes yeux s’arrondirent un moment, pendant que je cogitais. Pour les moins distraits, pendant une fraction de seconde, on pouvait clairement lire sur mon front “Je le reconnais.. j’ai déjà vu ce type quelque part”.

Et merde.. Serait-il lui aussi de la Team Rocket?

M'aurait-il aussi reconnu? Sa question pourrait faire plus de sens maintenant…. Pour ne pas prendre plus de risque, je m’empressais de remettre ma capuche, cachant ma chevelure rousse facilement reconnaissable, et j’avais reculé quelques pas. Je ne voulais pas m’éterniser ici.

- Tss… Tu me dégoûtes… - Avais-je marmonné tout bas en faisant demi-tour.

Tous ces pauvres types de l’organisation me dégoûtaitent au plus haut point. Je me demande comment j’avais tenu tout ce temps sans en avoir frappé aucun d’entre eux...

Je m'éloignait du grand gaillards en espérant que les choses en resteraient là, et j’avais sorti mon smartphone de ma poche. Ma présence dans cette ville était compromise. Il fallait que je prévienne Joe au plus vite.

background music ♫

Je n'avais pas eu le luxe de m'éloigner suffisamment de cet individu au visage marqué par de nombreuses brûlures. Il m'avait rapidement attrapé et m'avait violemment plaqué contre un mur aux briques noircis par la saleté. J'étais secouée, mais pas forcément étonnée. Avec ma petite taille, je semblais être une proie facile… de quoi rassurer et mettre en confiance de potentiels agresseurs. Mais me sous-estimer était une grossière erreur. Je le dardais de mon regard écarlate. Sans même le lâcher des yeux, ma main se frayait déjà un chemin vers ma dague cachée en haut de ma botte.

- Tu crois peut-être que je vais te laisser prévenir le reste de l’organisation de ma présence ?!

- Hein..?

Je m'étais arrêté net. Je ne comprenais pas du tout ce que signifiait ce charabia….

Après quelques longues secondes de silence, on pu entendre du mouvement venant d'un côté de la ruelle. Le grand gaillard avait aussitôt appelé son zorua pour faire diversion. Puis, a ma grande surprise, il m'avait lâché de son emprise. De mon côté, pendant que je massais mon épaules qui me faisait encore mal après le choc contre le mur, une image me revint soudainement à l'esprit.

- Hmm.. Il me semblait bien que j'avais vu ton faciès récemment quelque part! - Grinçais-je aussitôt que je compris la situation. Un sourire narquois se dessinant petit à petit. - Dis donc.. la photo qu'ils ont choisie pour ton avis de recherche ne te valorise pas vraiment…. J'avais failli ne pas te reconnaître.

J'étais soulagée. Ma dague pouvait se reposer tranquillement dans son fourreau pour ce soir.

- Enfin bref... plus de peur que de mal. Hehehe !

Ça allait se régler en deux temps trois mouvements. Je n'avais plus qu'à lui expliquer gentiment que je…. je.........

...

Oh….

Mon sourire s'effaça progressivement. C'était peut-être un problème tout compte fait… Comment faire comprendre à ce fugitif que j'avais moi même déserté l'organisation il y a de cela une semaine, jour pour jour… et que je n'essayais pas de le berner ?

Mouai.. ça ne le fera pas.. Laisse tomber Haru, tu vas seulement réussir à l’irriter encore plus… j'avais haussé les épaules avant de lui lancer en soupirant, un tantinet désabusé.

- Tu vas faire quoi de moi maintenant ?

Petit à petit, on pouvait entendre du bruit venant de l'autre côté de la ruelle. S'il avait l'intention de fuir par cette voie, il me semblerait que c'était maintenant ou jamais. Où peut-être que c'était déjà trop tard...

- Il semblerait qu'on a été pris en sandwich. - Avais-je fini par lâcher, un ton un peu plus énervé.

Avec un peu de chance, ils ne sont là que pour voler les pokémons de malheureux passants. En tout cas, c'était une possibilité vu le semblant de stratégie qu'ils semblaient être en train d'appliquer.

Profitant de la distance qui s'était créé entre nous, j'avais appelé mon propre pokémon pour nous défendre en cas de nécessité. Ryo, mon démolosse lui aussi avait une vendetta contre l'organisation, mais pour le moment il essayait juste de comprendre quelle était la situation.