Après mure réflexion et plusieurs journées passées à y penser, j'ai décidé. Mon équipe Pokémon (et tous ceux que je compte apporter à la maison par la suite) sera centrée sur la bouffe. Oui, la nourriture. J'ai l'intention d'être Chef, alors avoir des Pokémons liés à la nourriture est un must, qu'on parle du Lait d'Ecrémeuh, d'œuf de Leveinard ou différentes plantes d'un Pokémon spécialisé type.

Donc, j'ai décidé. Je vais aller commencer à me faire une équipe digne de ce nom. Ce n'est pas que je n'aime pas ceux que j'ai déjà, mais disons qu'ils ne rentrent pas vraiment dans cette idée que j'ai.

C'est donc armé de mon fidèle sac à dos de sortie, dans lequel j'ai fourré cordes, bouteille d'eau et autres nécessaires de voyage, ainsi que de mon pote Aristote, que je me lance à l'aventure comme un ado de 11 ans jeté de sa maison pour partir au loin capturer des pokémons. Oui, si j'avais dit cette phrase à voix haute, je n'aurais pas respiré.

Pour ne pas être pris au dépourvu, j'ai même passé un jogging capable de résister à une bagarre (testé et certifié !) du coup même si je dois me battre à main nues avec un pokémons (rofl, ça serait la folie), je déchirerai pas mes fringues ! Si ce n'est pas cool ?

"Allez Dude, t'es prêt ?" je demande à Aristote, mon accompagnateur de la journée. Le petit Moustillon saute en l'air en lâchant son cri standard et on se met en route. EN ROUTE MAUVAISE TROUPE !

Il faut croire que le ciel est contre moi, parce que la première chose qui croise mon chemin n'est pas un Pokémon plante, mais un truc qui les mange. Un Ratata à la fourrure hirsute qui semble tout droit sorti d'un égout. Sa petite taille n'a rien de mignonne, parce que je sais que la taille ne compte pas chez les Pokémons. Et récemment, j'ai lu un traité sur la torture au Ratata sous l'inquisition, donc ça ne me rassure pas que ce soit un petit animal. Non, ça ne m'intéresse pas et je passe donc mon chemin en le contournant.

Sans parler du fait qu'Aristote risque de vouloir se battre avec, de loutre à rat. Des histoires de territoire, tout ça. Donc je préfère ne pas engager une guerre entre mon Pokémon et le sauvage. Ce dernier nous regarde passer avec ses petits yeux sournois, mais après qu'Ari ait montré les dents, il reste là où il se trouve. Heureusement qu'on ne se fait pas attaquer dès qu'on foule l'herbe ici, ce ne serait vraiment pas pratique.

Je remonte mon sac sur mon épaule, et suivis de mon fidèle Moustillon (qui n'est pas chien et qui n'est fidèle que parce qu'il le veut bien ... pour combien de temps encore ? Quelle horrible question ...) nous avançons un peu plus dans cette jungle !

Et n'en déplaise à la voix off, il s'agit bien d'une jungle. Une jungle de possibilité qui pourrait abriter le futur compagnon qui me suivra dans mes expériences de vie. Une jungle presque urbaine qui cache certainement des monstres comme des trésors.

Que nenni de monstre, il s'agit d'un sale petit voleur. Je baisse les yeux sur le Cornèbre qui vient d'apparaître sur mon sac. Tout va bien vieux, t'as cru que c'était Noël ou quoi ? Je le repousse d'une main et l'oiseau s'envole en râlant. Et bien j'aurais tout vu, non seulement il veut me piquer mes affaires, mais en plus il râle quand je l'en empêche. Aucun savoir-vivre.

"Non mais t'as vu ça ?" je demande, incrédule, à Aristote qui se contente de secouer la tête de gauche à droite, affichant une mine dépité. Comme chez les humains, il y a des Pokémons qui font honte à leur espèce.

On va bien finir par croiser un Pokémon plante, ce n'est que le début après tout. Mais c'est bien ce que je pensais, ce parc est peuplé de créatures sauvages qui n'attendent qu'un instant d'inattention pour vous sauter dessus ! À ceux qui me critiqueront sur ma manière de qualifier un rat et un corbac, je leur dirais : les maladies, dude. Y a tellement de maladies véhiculées par ces deux espèces de Pokémons qu'on peut les considérer comme des cultures vivantes !

Avec Ari, on continue donc à avancer dans la jungle luxuriante (bien entretenue) du parc.

"Petit, petit, petit ~" je chantonne pour attirer le trésor que je cherche. Quid de la réaction que cela va obtenir, cela dit .

Ce n'est pas un pokémon plante qui apparaît, mais alors pas du tout. C'est un Caratroc et il a l'air au bout de sa vie. Je n'étais pas, à la base, parti pour ça, mais j'avoue que je suis vachement tenté. Parce que niveau création de nourriture, Caratroc fait parti des Pokémons que je comptais acquérir. En effet, quand on met des baies dans les trous de sa carapace, il les fait fermenter pour en faire un jus particulier. Ne soyons pas stupide, appelons un chat, un chat,: il fait de l'alcool avec les baies ! J'ai déjà tout un concept en tête rien qu'en le regardant. Des tonnes de tests pour voir quel genre de baie produit quoi. Je suis sûre que mon père serait même prêt à me filer un coup de main ...



"Yo" je m'accroupis à côté du Pokémon, un sourire aux lèvres. Il n'a pas l'air vraiment farouche, donc je ne prends pas la peine de tenter de le maîtriser.



"Ça te dirait de venir avec moi ? " je me doute bien qu'il ne comprend pas tout ce que je lui dis. C'est un Pokémon sauvage et il n'a pas forcément appris à communiquer comme le font ceux qui passent beaucoup de temps auprès des humains. C'est pour ça que je tends la main, une pokéball posée dessus. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais tous les Pokémons savent à quoi une ball sert.



Allez savoir pourquoi, mais j'ai hate de rentrer. Cette excusion aura été plus courte que prévue, mais pas moins productive.

Hey, il se fout de moi ?
Je lève un sourcil en voyant le Pokémon refuser de rentrer dans la pokeball. Il vient se tortiller pour être 'adopter' et derrière ça refuse d'être capturé ? C'est une blague ou quoi ?


"Hey, si tu veux venir avec nous, va falloir rentrer la dedans. " je lui fais savoir, en tendant une seconde fois la pokeball. Faudrait voir à pas pousser mamie dans les orties; s'il refuse de rentrer gentiment, va falloir passer à la manière forte.


J'ai rien contre les Pokémons qui ont de la personnalité, mais si y a bien une chose que je n'aime pas, ce sont les faux culs.

C'est confirmé, il se fout de ma gueule. Un tic à l'œil droit me fait tressauter la paupière et un sourire mauvais s'étire sur mes lèvres.
Je me redresse et le regarde de haut. Je vois qu'il faut passer à une manière un peu plus ... physique.

"Ari, go ! " je dis à mon pote, tout en reculant d'un pas. Je pourrais, en vrai, y mettre la main à la pâte, mais disons que mon Moustillon vibre à coté de moi depuis un petit moment, ce genre d'exercice lui fera du bien.

Aristote ne se fait pas prier et je n'ai même pas besoin de crier d'attaque pour qu'il se mette directement à lui cracher de l'eau dans la tronche, Pistolet à O. Quand l'autre est étourdit, Ari lui saute dessus et l'envoie bouler d'un Coquilame bien placé. On ne peut pas dire que le niveau soit le même, donc c'est du rapide.

Recroquevillé sur le sol, le pokémon qui m'a refusé deux fois ne le fera pas trois, ou je le transformerai en machine à jus, ça va chier des bulles !
Je pose la pokeball sur sa tête et grogne un 'rentre dedans" menaçant qui promet de la douleur comme il n'en a jamais connu s'il n'obtempère pas rapidement.

Bien, il a compris que c'était dans son propre intérêt que de venir avec moi sans faire de vagues.

Je tape deux fois sur sa petite tête dure avec ma pokeball et l'embarque dans ma poche une fois qu'il est rentré dedans.

Avec Ari on se fait un high five, avant qu'il ne saute à nouveau sur mon épaule et qu'on se décide à se tirer d'ici. J'ai ce qu'il me faut pour le moment, après tout, même si c'est pas le jardinier que je cherchais.

I'll be back, comme ils disent dans les films ...