Dans un élan de bonté, ou peut être dans un moment d’ennuis, elle avait décidé de partager quelque chose avec un confrère. Elle s’était donc dirigée vers l’académie, la réunion de tous les cerveaux, et était allée voir s’il était possible de faire rebondir ses idées avec un autre esprit scientifique. Et quelle ne fut pas sa surprise en voyant un petit mot, collé sur le panneau, demandant la participation des professionnels à l’étude des pokémons.
Lunasfreya n’était pas une spécialiste de l’environnement des pokémons, ni de leur éducation, non. Son domaine se situait dans la biologie, dans la zoologie, bref dans la formation du corps des animaux et des humains. Donc, elle pensa, il pourrait être intéressant d’échanger avec un confrère sur ce qui fait un pokémon. On n’en sait jamais trop sur son sujet d’étude, et Luna était toujours prête à en apprendre plus sur ceux qu’elle considèrait comme l’évolution suprême.
C’était donc légèrement excité qu’elle s’empressa de prendre son portable et d’envoyer un message au scientifique qui cherchait à partager. Après un échange assez court, il fut décidé de se rendre au Parc Safari pour faire une étude des pokémons variants. Ceux qui semblaient se déguiser pour la période d’octobre. Était-ce la une variation du phénomène shiny ou quelque chose de totalement différent ? Ce serait la une étude bien intéressante, elle n’en doutait pas.
Le jour venu, elle arriva légèrement en avance. Par ça, on pourrait dire qu’elle arriva réellement en avance, une bonne heure avant le rendez-vous. Excitée par la perceptive de cette étude, elle s’était levée trop tôt et avait donc décidé de s’y rendre un peu avant. Miracle des miracles, il n’y avait pas eu de bouchon sur la route. Et c’était donc avec bien plus d’avance que prévu qu’elle s’était rendu sur place.
Décidant d’attendre son homologue sur le banc se trouvant devant le parc, elle sortit son portable pour jouer à quelques jeux en attendant. Si ces jeux consistaient à découper des gens en morceaux, cela ne regardait réellement qu’elle.
Dans l’optique d’optimiser au mieux ton projet d’études avant de le soumettre à un concours pour une bourse, tu avais déposé des annonces par-ci par-là. Principalement sur le campus de l’Académie, à vrai dire. Après Frédérick, une autre personne avait répondu présent. Une jeune femme, prénommée Lunasfreya. Vous aviez quelque peu échangé toutes les deux avant de vous mettre d’accord sur un lieu de rendez-vous et une activité. Tu avais ainsi appris qu’elle était zoobiologiste, c’est un domaine qui semble éloigné du tien mais pas tant que ça au final. Tu es sûre et certaine que tu as beaucoup à apprendre de la demoiselle et que cet échange te permettra d’explorer de nouvelles pistes de réflexion et d’en apprendre un peu plus.
Vous avez décidé de vous rendre au Parc Safari pour cette première rencontre. C’est toi qui en a expressément fait la demande. Tu voulais absolument tester ce Parc Safari ! Ce sera pas ta première session dans un tel lieu. Tu as effectivement déjà fait une incursion ou deux au Parc Safari d’Hoenn dans ta jeunesse mais le Safari de Lumiris semble bien différent de celui de la terre natale de ton grand-père ! C’est Eva, ta collègue, qui t’en as parlé. La conversation somme toute anodine - la jeune femme se plaignait surtout du fait que son fils voulait absolument y faire un tour durant les congés scolaires et que crapahuter dans les herbes ne l’enchantait guère - a éveillé ton intérêt quand l’autre vétérinaire a mentionné l’apparition de pokémon à l’apparence complètement inédite. Et rien à voir avec les variations qu’on peut observer sur Alola, non ! Non, il s’agit ici d’une variation saisonnière, comme si les Pokémons se paraient de leurs plus terrifiants atours rien que pour Halloween.
Tu veux absolument voir ça de tes propres yeux ! Tu es certaine que tu auras pas mal de données à récupérer.
C'est ainsi que armée de ton matériel d’enregistrement, tu étais arrivée un peu en avance au Parc Safari de Sunrya. Quelle n’est pas ta surprise de constater que ta coéquipière du jour est déjà là, installée sur un banc près de l’entrée du parc. Rangeant ton casque et attrapant le sac à dos contenant tout le nécessaire pour la journée, tu vas à sa rencontre.
- Lunasfreya ? Souffle-tu alors que tu t’arrêtes face à la jeune femme, tendant une main dans sa direction. C’est Nyx. Enchantée de faire enfin ta connaissance et encore merci de m’accompagner aujourd’hui. Tu es prête à y aller ? Patiente, tu attends tranquillement que la jeune femme s’apprête et te suives. Tu initie la marche jusqu’au guichet du Parc Safari. J’ai entendu dire que les Pokémons du parce avaient une apparence spéciale en cette saison. Tu sais quelque chose à ce sujet. C’est ta première fois dans un parc Safari ? Demandes-tu alors que vous faites la queue, il y a un peu de monde malgré l’heure matinale. Tu laisses ton regard vagabonder un peu partout, alors que prie pour que cette amorce lance quelque peu la discussion. Tu n’es vraiment pas douée pour ce genre de choses mais la présence d’Emon à la clinique t’as forcé à faire quelques efforts à ce niveau. ET si ce n’est toujours pas trop ça, tu arrives à tenir des discussions un peu plus longues.Enfin, de toute façon, vous aurez sans doute de quoi converser une fois face à ses fameux Pokémons variants !
Elle redressa la tête et d’un geste automatique referma le jeu qu’elle avait lancé, un sourire artificiel et travaillé sur les lèvres, en entendant son nom être adressé.
« Oui. Bonjour. Miss Rasphodos ? »
Il y avait peu de chance qu’il s’agisse de quelqu’un d’autre, mais on n’était jamais trop prudent. Il y avait toujours un pourcentage de probabilité pour une erreur, une petite marge qui existait en tout et pour tout. Poser une question ne coûtant rien, c’est donc toujours armée de son sourire de faux-cul qu’elle se redressa en tendant la main vers la jeune femme qui s’était présenté face à elle.
« En effet, je suis née prête ! »
C’était une blague qui ne se faisait plus, mais qu’elle utilisait parfois pour détendre l’atmosphère et jauger l’adversaire. Quel genre de personne se trouvait face à elle, une personne pédante ou un bout en train, pouvait on plaisanter ou devait on être sérieux. C’était là une petite blague sans importante qui servait de test de situation, car comme tout scientifique qui se respecte, Lunasfreya se devait de tester avant de se lancer dans quelque chose.
« Oui en effet, il a été constaté que pour certaines périodes de l’année, des Variants étaient visibles chez les pokémons. Intéressant n’est ce pas ? »
Elle inclina la tête vers sa consœur, tout en lui faisant un geste de la main lui intimant de passer devant, pour entrer dans le Safari. Au niveau ratio intérêt/prix, le Safari n’était vraiment pas cher. Après tout, 100 p$ pour avoir accès à une zone unique, avec des variants spécifiques, ce n’était vraiment pas exagéré. Non, la seule chose que l’on pouvait reprocher à cet endroit, c’était le manque de réel combat. Peut-être les pokémons étaient il plus docile dans cet endroit ? C’était un sujet qui pourrait être intéressant à explorer. Elle en fit d’ailleurs part à Nyx, lui demandant son avis sur la question.
« C’est particulier, n’est ce pas ? »
Quand elles entrèrent enfin dans l’endroit, dans l’antre, dans le Safari ! Luna put constater que tout le parc était à la fête. Décoré de toute part, c’était un peu comme si tout le monde était excité par cette fête. Peut-être était ce là une autre raison de la mutation de ces pokémons ?
Faisant part de cette pensée à la jeune femme qu’elle accompagnait, elle se frotta le menton tout en avançant. C’était la journée de toutes les questions…
De prime abord, Lunasfreya te laisse une très bonne impression. Tu lui rend aimablement son sourire alors que les habituelles présentations se font.
- Oh, appelle-moi Nyx je t’en prie. On est dans la même tranche d’âge, pas besoin d’être aussi formel. A moins que cela te dérange, évidemment. Tu souris faiblement à la petite plaisanterie. Elle semble être quelqu’un de sociable, c’est une bonne chose ! Ca nous fait un point commun alors ! Rétorques-tu avec un certain entrain et toujours ce fin sourire accroché sur le visage.
C’est rare que tu te montres aussi expressive et ouverte mais la perspective de rencontrer des pokémons à l’apparence complètement inédite t'enthousiasme au plus haut point, si bien que tu en oublies ta timidité habituelle. Et c’est donc sans attendre que vous vous dirigez vers l’entrée du parc. Tu ne veux pas perdre une minute.
- Oui ! j'ai vraiment hâte de voir ça de mes propres yeux. Rétorques-tu tandis que ta coéquipière du jour répond à ta question.
Et alors que tu paies ton billet d’entrée dans le parc ton esprit bouillonne littéralement, c’est à peine si tu écoutes les consignes de la caissière qui te tend des Safari Balls. Est-ce que ces pokémons varient seulement en apparence ou également en comportement ? Qu’est-ce qui les amènent à changer d’apparence ? Est-ce que c’est par mimétisme ? Après tout, la coutume qui consiste à se déguiser lors des fêtes d’automne est très ancienne, peut-être que les Pokémon du parc l’ont aussi adoptée. Qui sait ? Beaucoup de comportement des Pokémons ont été modifiés, voire perturbés par l'activité humaine. Pourquoi n’agiraient-ils pas par mimétisme ? Dans tous les cas, ça serait un très beau sujet d’étude !
Perdu dans une profonde réflexion, tu reprends contact avec la réalité tandis que la Zoologiste.
- Particulier ? Tu mets une demi-seconde à comprendre ce que la jeune femme veut dire. Oh ! Peut-être… Je crois que c’est surtout particulier à l’organisation des Parcs Safari eux-mêmes. Les Parcs de Safari de Kalos et Hoenn fonctionnent de la même façon.
Vous voilà à présent dans le parc. SI tu as déjà expérimenté de telles activités, jamais tu n’a eu à faire à un tel décor ! Tout le parc est décoré aux goûts de la fête qui approche. Voilà qui explique peut-être aussi la mutation des Pokémons du parc. Luna semble penser la même chose que toi.
- C'est une hypothèse, oui ! Mais il faudrait revenir à une autre période de l’année pour vérifier s’ils changent aussi d’apparence pour les autres fêtes. On pourrait penser à un phénomène similaire à celui qui a donné naissance aux variants d’Alola mais ce genre de mutation demande des années de vie au sein même milieu, n’est-ce pas ? Demandes-tu tandis que tu avances avec précaution au sein du parc. C’est du moins ce que tu as appris en théorie. Mais avec les pokémons, on peut s’attendre à tout. La biologiste doit être mieux informée que toi à ce sujet. Essayons donc de trouver un ou deux spécimens à étudier ! Continues-tu, toujours extatique à l’idée de trouver ces fameux variants. Tes yeux scannent déjà les environs à la recherche de sujets d’études et pourquoi pas d’une future prise ?
Lunasfreya acquiesça rapidement à la demande de Nyx, l’appeler par son prénom. Ce n’ était pas là une chose difficile à accepter, et franchement, Luna n’était pas de ces Professeurs guindés qui désiraient appeler tout le monde par leur nom de famille. Si appeler Nyx par son prénom leur permettait de travailler plus efficacement, alors qui était elle pour refuser.
Ayant pris la température de l’eau, Luna put constater que Nyx faisait partie de ces personne faciles à la communication. En effet, elle ne prenait pas les autres de haut et n’était pas le genre à lorder son titre face aux autres. Un petit sourire satisfait prit naissance sur les lèvres de la biologiste, oui, elle n’aurait pas à jouer de pirouette pour se faire apprécier de cette femme, cela serait plus facile.
« Vraiment ? En voilà une théorie intéressante. Nous devrions en parler un peu plus, si vous avez le temps après cette visite ? »
Oui, si l’environnement du safari était capable d’influer l’apparence des pokémons, qu’est ce qui empêchait Lunasfreya de recréer artificiellement ce qui contrôlait ce changements. Avec cela, elle pourrait modifier les pokémons qu’elle obtiendrait, et peut être éviter tous les échecs qui s’étaient glissés dans ses expériences ces derniers temps. En effet, elle ne saurait trop dire pourquoi, mais ces derniers mois, ses expériences se passaient de flops en débâcles ; elle en était arrivée à stopper ses activités pour un mois entier, histoire de ne pas devenir folle. Mais à chaque problème, sa solution, et elle était sûre qu’elle parviendrait à trouver ce qui clochait avec ses cobayes, et une fois cela fait … elle serait un peu plus proche de son rêve.
Ses pas se posant sur l’herbe presque noircie du parc, elle se demandait s’il s’agissait là également de déguisement, ou si tout le parc se mettait au goût de la fête, comme un changement climatique qui s’adapterait à cette période. Les décorations venaient elles des gardiens, ou des pokémons ? Qui exactement mettait en scène le Parc Safari à chaque fête, pour qu’il soit paré des bons atours ?
« Intéressante théorie. Mais dans ce cas-là, on pourrait également se demander pourquoi les variantes n’apparaissent que pour certaines espèces. Pourquoi les Pokémons d’Alola ne sont ils pas tous différents, pourquoi seulement certaines espèces ? Qu’est-ce qui différencie génétiquement ces pokémons de ceux qui restent les mêmes ? C’est un sujet à étudier, je vous l’accorde… »
Oui, c’était un sujet intéressant qui l’avait déjà titillé auparavant, mais qu’elle n’avait jamais approfondie. Peut-être quelque chose à explorer, plus tard.
« En route, mauvaise troupe ! »
Lunasfreya s’exclama en levant le bras vers l’avant, l'index tendu vers le ciel, avançant d’un pas décidé. Alors qu’elles n’avaient pas fait trois pas, un Bulbizard s’éleva sur leur route. Enfin, s’éleva … on pouvait plutôt dire qu’il s’était posé là pour chercher quelque chose au sol. Grattant, grattant, grattant … le pokémon ne se lassait pas, et Lunasfreya haussa les sourcils en regardant sa partenaire d’exploration.
« Ce fut rapide ! »
Elle ne put s’empêcher de commenter. Le pokémon qui avait comme variante une citrouille sur le dos, leva les yeux en entendant sa voix. Luna pencha la tête sur le côté droit, curieuse de la suite des opérations.
Tu avances d’un pas lent tandis que ton regard émeraude scanne les environs à la recherche de pokémons mais également - et surtout - à la recherche d’un bon spot où Luna et toi vous pourriez vous poser pour observer. Contrairement à bon nombres d’autres disciplines scientifiques, les recherches en éthologie se font de façon assez "passive". C’est beaucoup d’observation et de collecte de données. Bien sûr, il est aussi possible d’expérimenter mais tes recherches se basent beaucoup sur l’observation. C’est une discipline qui demande pas mal de patience, au final.
Au moins, vous aurez de quoi discuter Luna et toi si vous avez à attendre que les pokémons se montrent. L’échange d'idées se fait avec aisance et naturel, ce qui te rassure. Tu as du mal à forcer ou initier la conversation. C’est une bonne chose que Luna ait autant d’entrain et la conversation facile. Tu sens aussi que tu vas aimer échanger avec elle.
- Ça serait avec plaisir ! Réponds-tu tandis qu’elle t’invite à continuer à discuter après votre visite du parc. On pourrait éventuellement faire ça autour d’une boisson chaude ou d’un bon plat. Suggères-tu tandis que tu ajustes ton écharpe autour de ton cou. Là tout de suite tu n’aurais rien contre un bon café. Si le ciel est assez dégagé, le fond de l’air n’en reste pas moins relativement frais. De ce que je sais, c’est surtout le milieu et le climat qui ont influé sur l’apparition des variantes d’Alola. C’est parce qu’ils ont migré vers les glaciers que Sabelette et Goupix ont changé de type et d’apparence. Le climat chaud et ensoleillé a aussi permis à Noadkoko de se développer mais son changement de type reste cependant un mystère. J’imagine que certaines espèces n’ont pas eu d’autres choix que de s'adapter au climat insulaire tandis que d’autres avaient un organisme assez résistant pour que vivre dans ce milieu sans pour autant se modifier. Tu fais une pause tandis que tu observes l'herbe noircie. Il te semble avoir vu quelque chose bouger là-bas. Avec prudence et discrétion, tu prends cette direction, faisant signe à Luna de te suivre. Tu continues toutefois la conversation, de sorte à ne pas réveiller les soupçons du pokémon qui traîne dans les environs. Je crois, cependant, que c’est plutôt avec les formes de Galar qu’il faut faire un rapprochement. Certains spécimens de cette région ont évolué du comportement ou de la société humaine. La Miaouss de Galar est un cas qui peut se rapprocher de ce qui se passe ici à mon sens. On sait qu’il a changé de forme au contact d’une tribu de guerriers marins. Son évolution semble même mimer l’apparence de ces derniers. Je pense qu’il y a plus matière à chercher de ce côté que du côté des formes d’Alola.
Il ne vous faut pas faire beaucoup de chemin avant de tomber sur un pokémon. Un bulbizarre, en l'occurrence. Il est si occupé à farfouiller le sol qu’il ne semble même pas remarquer votre présence. Tu t’accroupis et observe à travers les feuillages, tout à fait intriguée par la citrouille qu’il a sur le dos. Biologiquement parlant, ça doit complètement changer la donne ! Tu sais que Bulbizarre et ses évolutions turent bon nombre de leurs nutriments et de leur énergie du bulbe sur le dos. Qu’en est-il quand ce bulbe devient une citrouille ? Alors que tu réfléchis à la question, tu ne remarques pas qu’un autre pokémon apparaît dans les parages, si bien que tu sursautes et trébuche, te retrouvant les fesses au sol, alors que tu te fais surprendre par l’apparition du Polichombre.
- Je ne l’avais pas vu venir, celui-là ! Lances-tu à l’adresse de Luna tandis qu’un frisson remonte le long de ton échine. Les pokémons spectre, ça n’a jamais été ta tasse de thé...
En écoutant les paroles de Nyx sur la modification des apparences des pokémons, suite à leur contact avec des facteurs externes de type organisme, le plus souvent des humains, Lunasfreya hocha la tête. En effet, c’était une théorie qui méritait qu’on l’observe de plus près, après tout, si ce genre de chose était possible, le travaille de Luna n’était pas vain. Son rêve de changer les humains et les pokémons, pour obtenir une forme de vie suprême et parfaite, ne serait qu’à un pas, qu’à une idée, de devenir réalité.
Sortant une petite tablette de main de son sac, qu’elle avait pris soin de prendre avec elle pour prendre des notes sur cette expédition, Luna s’empresse de noter ces idées. Il serait bête que dans l’excitation d’une soudaine découverte au Parc, elle en oublie les idées que cette discussion lui avait donnée.
« Cela vaut en effet le coup d’être étudié. Je me demande quel facteur favorise l’apparition d’un gène modifié chez les pokémon, également. Après tout, on ne trouve pas d’hybride, il s’agit toujours de l’un ou de l’autre quand deux pokémons se reproduisent … »
Chez les humains, si deux humains d’ethnies différentes s’accouplaient, on se retrouvait avec un hybride, ce qu’on appelait communément « métisse ». Chez les pokémons, ce n’était pas du tout le cas. On ne trouvait jamais un mélange de ‘morceaux’ chez eux, on avait toujours un des deux pokémons qui influençait la reproduction sur le pokémon enfant, ce qui était un résultat tout à fait fascinant. Quel gêne, quel chromosome, quelle partie du pokémon commandait cette non-mutation ? Si Luna pouvait en trouver la réponse, elle pourrait non seulement se lancer dans l’hybridation de pokémon pour obtenir quelque chose d’unique et de plus parfais, mais également avancer dans ses propres recherches bien plus facilement. Car si elle était capable de trouver ce point important, elle trouverait la faille qui lui permettrait de joindre l’ADN humain à celui de pokémon !
Mais pour l’instant, la biologiste se concentra sur le présent et cette traque d’un sujet de recherche pour la mutation des pokémons dans le parc safari. Avançant avec sa collègue, il leur fallut quand même un certain temps avant de tomber sur le premier pokémon, le Bulbizarre.
Ensemble, Luna et Nyx se cachèrent de la vue du pokémon, afin de pouvoir l’étudier en paix ; mais elles ne se rendirent pas compte qu’un autre pokémon en faisait de même, intrigué par leur présence à son tour. C’était un Polichombre, qui, lorsque Luna l’observa de plus près, présentait lui aussi des modifications de circonstance.
« Oh, mais tu es adorable, toi ! »
L’aesthetique de Lunasfreya avait toujours été particulière. Les pokémons obscures, un peu bizarres, de type effrayant avaient toujours eu sa préférence, elle qui était un monstre à l’intérieur. En regardant ce Polichombre à l’apparence étrange, tout ce qu’elle avait envie de faire, c’était de le prendre dans ses bras pour le câliner. Elle ne serait pas contre le fait de ramener ce pokémon chez elle …
« Qu’en penses tu Nyx, ces spécimens sont intéressant, non ? »
Lunasfreya n’oublia, cependant, pas la raison de leur présence ici. Elles étaient là pour une étude de terrain, après tout.
Si tu n’es guère une personne sociable, tu adores cependant les échanges de ce genre. Partager des idées scientifiques, analyser, théoriser. C’est toujours plus intéressant et grisant de faire cela à plusieurs que seule, même si la recherche en solo a également ses avantages. Deux têtes valent mieux qu’une après tout.
- Ca, j’avoue que je l’ignore. La génétique ne fait pas du tout partie de mes domaines de prédilection. Je connais les bases. Mais si tu as des hypothèses sur le sujet, je serais très intéressée de les entendre ! Réponds-tu à la question de Lunasfreya avant que ce farceur de Polichombr ne vienne te ficher la frousse.
Te remettant de tes émotions, tu observes le pokémon spectre qui - comme l’a souligné ta compagne du jour - présente lui aussi des particularités par rapport aux spécimens habituels. Te redressant, tu l’observes, non sans faire la moue. Si l’apparence du Bulbizarre t’intrigue, le Polichombr te met assez mal à l’aise. Tu as déjà assez bien de mal avec ce type de pokémon habituellement alors, celui-ci qui revêt un style poupée vaudou un peu malaisant… Si tu n’es pas une trouillarde, tu n’es guère amatrice du fait de se faire peur.
- Pour être intéressant, ils le sont ! C’est assez… déroutant pour certains mais c’est inédit et vraiment digne d’intérêt. Réponds-tu tandis que tu farfouilles dans ton sac à la recherche de ton matériel d’enregistrement. Tu en tires une petite caméra dont tu te sers pour filmer un instant le Polichombr qui semble s’amuser de la peur qu’il t’as causé. Je me demande à quel point leur organisme se retrouve chamboulé par ces transformations. Je ne crois pas que ça change énormément de chose pour ce petit sacripant. Dis-tu tandis que tu désignes le pokémon spectre qui semble s’amuser de la caméra et sort ses plus terrifiantes grimaces, qui sont pour le coup plus adorables qu’autre chose. Mais concernant le Bulbizarre… Il tire tous les nutriments et l’énergie dont il a besoin de son bourgeon, logiquement. Les choses doivent être un peu différentes avec une citrouille, tu ne crois pas ? Demandes-tu tandis que tu diriges l’objectif vers le pokémon plante qui semble toujours fouiller le sol.
« C’est une question intéressante. Peut-être que si on l’attrape, on pourrait étudier la sorte de photosynthèse que ce Bulbizarre fait ? »
Tout en parlant, Luna sortit une pokeball spécifiquement fournie par le safari et regardait le Polichombre. Si sa compagne attrapait le pokémon végétal, Luna était plus intéressée par la poupée de chiffon volante.
« Allez hop ! »
Avec un geste de la main qui peut paraître pratiqué, mais qui ne l’est pas, Lunasfreya jeta la pokéball sur le pokémon spectre. Regardant l’arc brillant de la ball, elle croisa les doigts pour que cela fonctionne.
Une fois que les pokémons seraient en leur possession, il serait plus facile pour elles de les étudier. Mais bien sûr, l’étude ne s’arrêterait pas là, ce serait trop facile.
Luna désirait une recherche plus approfondit, quelque chose qu’elle pourrait étudier et apprendre. Elles pourraient étudier les pokémons, mais également l’environnement, est ce que peut-être, il y avait quelque chose dans l’air, dans la terre ou l’eau qui permettait cette mutation ?
Luna semble aussi interloquée que toi par cet étrange Bulbizarre mais sa réponse te laisse quelque peu perplexe. Tu te tourne vers la jeune femme alors qu’elle te propose de capture les deux spécimens variants. L’idée semble réellement l'enthousiasmer puisqu’elle a déjà une pokéball à la main.
- Les capturer… Murmures-tu tandis que ton regard émeraude dérive vers l’objet tenu par ta compagne.
Vous êtes dans un parc Safari. ça semble logique, oui. Sauf que tu n’es pas une dresseuse dans l’âme, vraiment pas. Et sans doute n’aurais-tu jamais eu de pokémon si Rhéa n’avait pas laissé un œuf derrière elle. Gérer Carrion s’avère déjà être un véritable défi au quotidien. Alors avoir un second pokémon. Le capturer toi-même…
Pourtant, l’idée est loin d’être farfelue. Et puis, si tu veux étudier les variations de comportement entre pokémons sauvages et pokémons dressés, les capturer toi-même ne semble pas être une si mauvaise idée. Tu pourras toujours le relâcher une fois que tu auras obtenu les informations que tu voulais, n’est-ce pas ?
Et c’est donc avec cette idée en tête que tu attrapes toi-même une safariball et que tu suis l’exemple de ta collègue du jour.
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