- Présentation du forum et du personnage:
Le forum : Donc, Elysion est le futur de notre Terre, dans dix-mille ans (à une ou deux vaches près, c'est pas une science exacte). De nombreux cataclysmes et phénomènes étranges, donc un type avec une grosse épée qui tranche la terre, ont réorganisé les continents en trois : Eaque, un royaume unifié sous la coupe de monarques
imbus d'eux-même et incompétents, Rhadamanthe, une nation bâtie par d'anciens criminels exilés qui ont juré allégeance à l'Ombre, un être intangible qui veut faire régner la loi du plus fort (un type charmant, j'vous jure), et Minos, où se sont réunis les retraités, les rêveurs,
les hippies...
Le parc "Tout est super génial !" se trouve au sud de cette troisième île (en même temps, on va éviter les parcs géré par d'anciens prisonniers adeptes du darwinisme extrême). Il accueille petits et grands pour plein d'attractions fantastiques ! Cependant, il a peut-être une part un peu plus sombre...
Les infos en détail ici :
https://elysionearth.forumgratuit.org/t618-histoireLe personnage : Zel Sayren est un hybride Aniformus (des humanoïdes possédant des caractéristiques animales, en l’occurrence, un cochon volant) et Voyageur (des êtres capables de créer des portails de téléportation). Son hybridité fait qu'il est mal-formé par rapport aux autres Aniformus : ses ailes, rabougries, ne lui permettent pas de voler, tout au plus de tomber moins vite, et il est incapable de les rentrer. Ayant vécu reclus la majeure partie de sa vie, il est incroyablement
con naïf et, malgré ses presque vingt ans, exhibe un comportement très enfantin. Son à peine un mètre soixante de haut (et demi) fait qu'il est très souvent confondu avec un tout jeune adolescent. Il parcourt actuellement les terres d'Elysion à la recherche des mondes parallèles dont parle le carnet de son père.
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Une envolée de ballons et de chapiteaux qui offre une explosion de couleurs. Un soleil radieux qui réchauffe des orteils à la pointe des cheveux. Des cris d'enfants et d'adultes exprimant une joie pure. Les effluves des stands de nourriture un peu partout. Et les arômes délicieux des produits de ces stands. C'est comme ça que le parc apparaissait à Zel. Un lieu paradisiaque où il aurait aimé emmener ses amis, Aëlia et Xerxes. Mais bon, il y était allé seul (enfin, aussi seul qu'on peut l'être quand on est en compagnie d'un kiwi domestique qui a élu domicile sur votre tête).
Et c'était peut-être pas plus mal au vu de la tournure des événements.
-Chouchous, beignets, confiseries en tout genre !Quelle histoire stupide... Un simple oubli de sa part et voilà un petit Zel sans argent pour rentrer chez lui. Heureusement, les gérants du parc l'ont autorisé à travailler pour pouvoir se payer un billet de bateau jusqu'au port le plus proche.
Heureusement...
-Promotion sur les caramels ! Trois achetés, un offert ! Profitez-en ! Chouchous, beignets...Maintenant, les couleurs explosives lui donnent mal aux yeux. Le soleil lui tanne la peau. Les cris le font rêver d'une paire de bouchons d'oreilles. Les odeurs lui donnent – pardonnez-lui l'expression – la gerbe. Quant au goût... Bon, sa langue est tellement desséchée qu'il ne ressent plus grand chose. C'est déjà ça.
-Allez, Silvio... Courage... Encore... Euh...Le garçon jette un coup d'œil à l'horloge volante au centre du parc. Magie ou technologie Efferiane ? Zel n'en sait rien et il s'en tamponne un peu les ailes.
-Hum... six... sept heures... ? J'en sais rien, ça ferme quand ?Ses yeux se lèvent. A travers ses mèches rousses, les petites yeux noirs du volatile sont également posés sur lui.
-Est-ce qu'il ferme, au moins, ce parc ? Est-ce que c'est ça, le purgatoire ? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter de finir ici ? Toi, je te demande pas, avec ton air malsain, t'as sûrement tué quelqu'un...-Trululu...-Exactement !La tête lui tourne. Mais impossible de se reposer. Il est payé à la vente, et une minute de repos risque de lui coûter un jour de plus ici.
-Chouchous, sucres d'orge, petits trucs qui piquent !Les jambes du garçon s'activent de nouveau. Enfin, disons plutôt qu'elles poussent mollement sur le sol du parc. Ses bras, eux, poussent tout aussi mollement son chariot. Les roues grincent, freinées par la rouille. Un effort qui provoque une nouvelle coulée de sueur. Ses petites ailes mal-formées lui coulent dans le dos.
-C'est supposé être un lieu d'amusement...La ronde nutritive des deux petites paires d'ailes les mènent vers la parade. Les yeux de Zel se lèvent vers Cracotte, en train de distribuer des cadeaux. Quelle désillusion cela a été d'apprendre que l'adorable mascotte du parc s'appelle en réalité Armand, et qu'il s'agit d'un vieux troll. Les rêves du Voyageur s'étaient effondrés lorsque Cracotte-Armand avait retiré son casque, arrachant à la fois la tête du costume et ses rêves d'enfant.
-Beignets chauds, pommes d'amour, bonbons Chkroumf !La parade dépassée, ses pas le ramènent au milieu des attractions. Comme c'était amusant, hier. Grimper dans les poches des kangourous. S'envoler sur le dos des licornes ailées, voir le parc d'en haut. Grimper en haut de la tour, pour... voir le parc d'en haut également. Le garçon cherchait probablement à compenser la faiblesse de ses ailes. Mais là, les jeux lui apparaissent douloureux. Comme un paradis inaccessible, juste devant de son enfer.
-Séléné m'a parlé d'une légende similaire, l'homme enchaîné, incapable de boire ou de manger ce qui se trouve devant lui... Tantine, je crois...-Excusez-moi !Une voix soudaine l'interrompt dans sa discussion solitaire. Une voix austère qui sous-entend l'exact opposé de ce qu'elle dit, comme si c'était Zel qui devait demander pardon. De quoi, il l'ignore complètement.
Le garçon se tourne et lève les yeux. Une Alf. Bien droit, les bras croisés, son regard semblant juger Zel comme un moins-que-rien
-Une pomme d'amour.-Hein ? Euh, oui, bien sûr ! répond rapidement le Voyageur, friandise en main.
Alors, ça fera...-Sans pomme.Surpris, Zel lève un regard perplexe sur la cliente. C'est une blague ? Ou il a mal entendu ?
Le garçon tente :
-Vous voulez... une pomme d'amour... sans pomme ?-C'est si compliqué à comprendre ? Une pomme d'amour sans pomme ! Êtes-vous un Glaive pour poser ce genre de question ? Tout dans les muscles, rien dans la tête ? Quoiqu'à vous regarder, je crois qu'il n'y a pas grand-chose dans les muscles non plus.Les émotions se succèdent dans la tête de Zel. Mi-stupeur. Mi-incompréhension. Re-mi-stupeur. Et tout ça mène à une détresse soudaine qui lui amène les larmes aux yeux.
-Je, euh... Je peux mettre du caramel sur un bâton... balbutie-t-il.
Le visage de l'Alf s'approche brusquement du sien.
-Vous êtes vraiment stupide, ma parole ! UNE ! POMME ! D'AMOUR ! SANS ! POMME !La tristesse se mêle de panique. La respiration du garçon se bloque. Il hoquette. S'essouffle. Sa bouche tremble, les larmes menacent de couler. Quand soudain :
-Mais enfin, c'est quoi cette histoire ?!Zel se tourne vers l'origine de la voix. Celui qui vient à son secours n'est nul autre que son supérieur, celui qui lui a offert ce travail. Soulagé, le garçon s'autorise à respirer. Il va pouvoir expliquer à cette dame que-
-Merde, Zel, tu sais rien faire ?! Cette dame t'a demandé un service, qu'est-ce que t'attends !… Qu'est-ce que quoi ?
-Je vous offre mes plus sincères excuses, madame, enchaîne-t-il.
Quand nous l'avons engagé, nous ignorions qu'il était limité. Prenez ce coupon. Vous pouvez vous rendre au stand là-bas, ils vous offriront ce que vous voulez à prix réduit pour compenser votre temps perdu.D'un air suffisant, la femme attrape le ticket tendu. Cependant, elle lâche une dernière tirade à l'encontre de Zel :
-Voilà ! C'était si compliqué ?Et la voilà partie. Zel, complètement abattu, se tourne vers son supérieur. Il va peut-être lui expliquer, lui...
-Est-ce que tu te rends compte que tu mets tout le parc dans l'embarras avec ton attitude ? beugle l'homme.
Quand un client te demande quelque chose, tu lui donnes sans attendre ! Remets-toi au travail ! Estime-toi heureux que je ne coupe pas ta paye.Quelque chose semble se briser en Zel. Résigné et abattu, il pousse sur son chariot.
Sauf que bien entendu, le destin aime jouer des tours au Voyageur.
Les roues qui, jusque là, se contentaient de grincer, se bloquent. Le chariot oscille. Oh non... Zel se jette dessus pour le rééquilibrer, mais... trop tard. Dans un grand CRASH, il s'effondre, répandant son contenu par terre... et sur Zel. Le garçon, se retrouve couvert de caramel collant et sucré.
« Cette fois, c'est la fin... » pense-t-il.
Il s'attend à entendre son supérieur hurler. C'est un autre bruit qui lui parvient. Un vrombissement, qui provient d'en haut. Le garçon lève les yeux. Un petit nuage sombre semble se diriger vers lui. Et plus il s'approche, plus Zel peut distinguer ce qui compose ce nuage.
-Oh non, non, non non non nonononononon !!!Zel se relève précipitamment et pousse sur ses jambes pour s'éloigner au plus vite des guêpes. Malheureusement, la fatigue emmêle ses jambes l'une dans l'autre. Incapable de maintenir son équilibre, il glisse sur le miel et s'étale dedans. Silvio est catapulté un peu plus loin et roule sur le sol, comme une boule de plumes. Zel jette un regard apeuré derrière lui. Il n'a plus le temps. Et de toute façon, il est trop fatigué...
Un calme surprenant l'envahit tout à coup. Acceptant son sort, il tend une main tremblante vers Silvio :
-Fuis, petit kiwi... Fuis...-Trululu... semble répondre Silvio, refusant de s'éloigner de son ami.
-Ça a été... une chouette aventure...-Trululu !Les larmes aux yeux, Zel se force à sourire face à sa fin imminente. Il sent l'air vrombir au-dessus de lui. Les guêpes sont là pour l'achever. C'est fini.
-Adieu... Silvio...-TRULULUUUUUUUU !!!!!**********
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-Si j'aurais su, j'aurais pas venu...Grattant du bout de l'ongle ses démangeaisons, le garçon contemple, sans comprendre, sa petite bourse remplie.
-Sérieusement, Silvio, j'y comprends – aïe, ça gratte – j'y comprends rien... D'abord il m'engueule, et maintenant, il m'offre l'argent pour quitter le parc... et que je ne porte pas plainte contre eux ?Perché sur la tête du Voyageur, Silvio hausse les ailes. Zel tourne son regard vers le parc. « Tout est super génial ! » affirme l'immense pancarte d'entrée. Un beau mensonge.
-Tu sais quoi, Silvio ? La prochaine fois, on ira prendre des vacances ailleurs. A un endroit où personne n'est exploité, forcé à travailler contre son gré ou exposé au ridicule. Qu'est-ce que tu en penses ?L'oiseau lâche une trille d'assentiment. Tout en grattant ses boutons, le garçon a une idée :
-Qu'est-ce que tu en dis ? On pourrait aller au zoo !