Dusk Lumiris

Sam 23 Oct 2021 - 19:16

Sam 23 Oct 2021 - 19:16

Vogue, vogue petit voilier

Épreuve 5 – Solo Champ Lexical– Ezylone

Épreuve 5 – Énoncé: Vogue, vogue petit voilier

Les livres racontent une histoire. Celle d'une légende, de son origine jusqu'à ce qu'elle a accompli. On dit qu'un matin elle a pris la mer et s'en est allée. On dit que l'horizon l'a avalée et que son voyage a commencé. On dit que ce sont les oiseaux qui ont louangé son histoire en traversant les cieux. On dit que la vie l'a chérie. Et on dit que jamais elle ne s'est éteinte. Vous savez qu'elle est là. Dans votre esprit. On dit qu'une chose ne meurt vraiment que le jour où plus personne n'est là pour se souvenir d'elle. Mais vous, vous vous souvenez. Vous, vous voulez comprendre cette légende. Et voilà qu'à bord de votre vaisseau, vous partez à sa recherche.

Champ lexical : Musique
Suggestions de mots : Instrument, Mélodie, Solfège, Harmonie, Émotions, Expression, Style, Spectacle, Virtuose, Génie, Poésie, Message, Fanfare, Ambiance, Audition, Public, Talent, Opéra, Divertissement…

Rappel de la Champ lexical
À vous aussi vos enseignants au lycée ont dit que ce qu’ils vous apprenaient vous serviraient dans votre vie ? Oh ! N’allez pas croire. Je suis d’accord avec eux eh, je ne diminue pas leur travail, je le justifie même ! Et si vous étiez libre de composer ce que vous voulez dans un texte de 1 500 mots, mais que pour ce faire vous deviez utiliser un champ lexical défini au hasard ? Ce serait trop excitant, pas vrai ? Les possibles s’ouvriraient devant vous, non ? Toutes ces métaphores et ces figures de style que vous pourriez – ou ne pourriez pas – créer. C’est ce que ce petit défi permettra. Autant de champs lexicaux que de participants à cette épreuve ont été créés et ils ont été assignés au hasard. Ils se veulent plutôt génériques et permettent d’ouvrir sur la créativité.

Globalement, vous traitez le thème comme vous le souhaitez en utilisant le plus possible le champ lexical proposé. Il n’y a ni maximum ni minimum d’usage recommandé. Juste amusez-vous à créer autour de ce champ.

Et si, à pied joint, vous sautiez dans un champ de fleur, que les marguerites vous recouvrait de leur pollen aux effluves printaniers alors que les tournesols, géant végétal, s’évertuait à vous cacher de ses plus grands pétales. Et si dans ce champ, il y avait une myriade de parfum qui vous rappelait cette plantation de lavande que votre grand-mère avait. Oh. Vous aimez la lavande. Ces arbrisseaux violacés que vous continuez de cultiver, par nostalgie, avec l’espoir d’user de ses pistils pour en faire une huile essentiel de laquelle vous parfumez votre demeure, enfouie par mille-et-une plantes, si bien qu’on vous demande constamment quand vous trouvez le temps de vous occuper de tous ces empotements.

Voilà voilà ! L’idée se veut simple et l’activité est toujours enrichissante.Petit Rappel
- Vous avez la journée du 24 octobre (de 00h00 à 23h59) pour terminer votre solo.
- Chaque solo doit inclure 1 RP d’un maximum de 1 500 mots.
- Il n’est pas obligatoire de poster une présentation de votre personnage ou de votre forum en début de RP. C’est à votre bon jugement.
- N’oubliez pas que vous pouvez indiquer que vous ne souhaitez pas recevoir de commentaires pour votre texte.
- Pensez à tester votre code ici avant de poster pour vous assurer que tout fonctionne bien. Rappel que tu ne pourras plus éditer une fois que tu auras posté

Valà ! Je vous laisse maintenant la place <3

Dim 24 Oct 2021 - 19:02

Dim 24 Oct 2021 - 19:02

Ino et Ezylone:

- Si vous saviez, Papa, comme le monde est bruyant...

C’est un murmure à peine audible qui s’échappe des lèvres de la voyageuse drapée de châles et de mystères. Ces mots, elle aurait tant aimé qu’il puisse les entendre, et apprécier autant qu’elle les accords harmonieux qu’ils forment mis bout à bout, et qui sonnent à ses oreilles comme une promesse de liberté. Car loin du silence religieux exigé dans les couloirs de son palais, et de la Mer qui étouffe les sons et les esprits, Ino découvre avec délice tous les bruits du monde qu’elle n’a jamais connus.

De ses yeux turquoise, seule partie de son corps visible sous l’amoncellement de tissus que les Sabliens* appellent “vêtements”, elle observe le paysage qui défile devant elle. Les dunes se suivent et se ressemblent, s’arrondissent devant le soleil levant, comme si le désert menait une danse silencieuse avec le ciel. Ino le sait : jamais elle n’aurait pu trouver son chemin, seule dans cette immensité. Mais la mélodie que les Sirènes seules sont capables de fredonner ouvre bien des portes à ceux qui savent la manier. C’est ainsi que la princesse a pu trouver une place à bord d’un char des sables, usant de ce chant secret et de quelques battements de cils.

D’un geste presque solennel, Ino pose une main sur la rambarde de l’instrument filant à toute allure sur le sable encore chaud. Ainsi, elle peut sentir les vibrations qui le parcourent, telles une pulsation régulière qui rythme l’avancée du petit équipage. Le vent siffle dans ses oreilles, fait claquer les voiles, grincer les cordages, craquer la coque du bateau. C’est une musique assourdissante qui empêche les nomades de se parler sans hurler à pleins poumons, et qui pourtant charme la jeune fille sans qu’elle puisse réellement expliquer pourquoi. Peut-être que l’engouement et la frénésie générale ont fini par la gagner. Ou peut-être qu’elle est simplement heureuse de se trouver à l'opposé de tout ce qu’elle a toujours connu, et haït.

Soudain, le capitaine hurle un ordre que la Sirène ne comprend pas, pointant le doigt droit devant le char. Au loin, l’horizon jusqu’ici paisible est brusquement envahie par un brouillard cotonneux et agité. Ino reste hébété une fraction de seconde devant ce spectacle inédit et fascinant, puis s’exclame en jetant un regard inquiet au Sablien à côté d’elle :

- Une tempête !

Ce dernier hoche la tête d’un air grave, et tend à la jeune fille une corde râpée.

- Accroche ça autour de ta taille, petite. Si ça secoue, j’ai pas envie qu’tu passes par-dessus bord.

- On ne va pas l’éviter ?

C’est impossible. Les tempêtes formées par Kyal* attirent les chars comme un aimant. Le vent nous poussera dans cette direction quoi qu’on fasse. On ne peut que se préparer au pire.

Disant cela, il fait de même avec une seconde corde, comme le reste de l’équipage. Ino s’exécute, non sans peine : ses doigts, peu habitués à une quelconque activité manuelle, s'abîment sur la matière sèche et sablonneuse, et peinent à serrer le nœud maladroitement formé. Autour d’elle, l’équipage s’affole. Ces virtuoses de la traversée du désert savent comment s’y prendre : rentrer les voiles pour qu’elles ne soient pas abîmées, et dégager le pont des objets qui l’encombrent pour que personne ne soit blessé. Ils auraient aimé avoir le temps de faire plus, bien sûr. Mais déjà la tempête est sur eux.

La mélodie du vent qu’Ino trouvait si apaisante la terrifie à présent. Les rafales sont saccadées, s'enchaînent à un rythme désordonné. Le char qui était en harmonie avec le désert se retrouve balloté dans tous les sens, secoué, violenté. Le bois craque à présent si fort qu’il donne l’impression de pouvoir rompre à tout moment. La Sirène s’accroche de toutes ses forces à la rambarde à présent, recroquevillée comme un animal blessé. Elle sent le sable qui fouette son visage, s’incruste dans sa peau, s’infiltre sous ses paupières. L’air sec lui brûle les poumons et assèche sa bouche. À plusieurs reprises, elle manque de lâcher prise.

Les minutes passent, et la douleur devient de plus en plus cuisante. L’orchestre du désert s’acharne dans sa cacophonie. Ino donnerait tout pour se réfugier au fond de la Mer, là où l’eau la protégerait d’une telle dissonance et du moindre danger. Mais il est trop tard pour revenir en arrière : elle touche presque au but, elle le sent. Derrière la tempête se cache son trésor. Elle resserre un peu plus son étreinte, et enfouit son visage un peu plus loin dans ses châles.

La tempête s’éloigne aussi brusquement qu’elle est arrivée. Sur le char, chacun regarde autour de lui pour voir qui est encore sur pied. Quelques cordes sont sectionnées : on ne reverra sans doute plus jamais ceux qui étaient à leur extrémité. La princesse aurait pu pleurer les disparus, mais son corps desséché n’a pas d’eau à gaspiller. Elle se contente comme le reste de l’équipage de secouer ses vêtements pour se débarrasser du sable qui l’encombre. Puis, dans le silence le plus total, l’embarcation se remet en chemin, laissant derrière lui les corps des disparus.

Il ne faut pas longtemps avant que la silhouette du Solitaire* ne se dessine à l’horizon. Pourtant, Ino ne montre aucune expression, n’esquisse même pas un sourire. Sa joie et son innocence se sont envolées dans la tempête, ne laissant que la désillusion et les regrets. Valait-il la peine qu’ils prennent tous ces risques pour cette statue géante ? Et, pire encore, l’équipage les auraient-ils pris si elle n’avait pas usé de sa mélodie envoûtante ?

Une culpabilité qu’elle n’avait jusqu’alors jamais ressentie envahi son cœur et son esprit. Et quand le char s’arrête aux pieds du Solitaire, l’ambiance n’est pas aux réjouissances et aux félicitations. Tout en fredonnant une antique mélodie apprise de sa mère, Ino pose sa main sur la pierre érodée par le vent et le sable : elle est froide, inerte, silencieuse. Déçue, la Sirène pousse un profond soupir. Elle a toujours imaginé cela comme un moment magique. Qu’une musique intense s’élèverait tandis que la statue dévoilerait tous ses secrets. Mais toute cette épopée s’est soldée par un échec. Peut-être n’est-elle faite que pour s’enfermer dans sa bibliothèque, après tout…

Derrière la statue s’étend l’Horizon des Disparus. L’endroit dont on ne revient jamais, à ce qu’on dit. Que peut-il bien y avoir derrière ces dunes paisibles ? Qui dévore les nomades du désert, les désespérés en quête d’aventures, les malheureux qui ne cherchent qu’à mourir ? Jamais elle n’aura de réponses à ces questions.

Lexique :

Sablien : Habitant de Sabliar, un pays essentiellement constitué de plaines désertiques et de montagnes stériles.
Le Solitaire : Statue marquant la frontière nord de Salbiar. Derrière se trouve une étendue dont aucun explorateur n'est revenu vivant. C'est dont un mystère important pour Ezylone.
Kyal : Monstre géant qui parcourt Ezylone, qui fait office de divinité. Il contrôle la météo, et crée parfois des tempêtes d'après les nomades des sables.

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Épreuve 5

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