Météo comportementale part.2 ft. Frédérick Valentine

-Huuuum peut-être… Réponds-tu à Fred, un peu dubitative.

Si tu dois te baser sur ce que tu sais, la Maîtresse de Ligue de kalos n’utilise aucun type en particulier. Si elle impose bel et bien des types, c’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité. Mais il doit y avoir autre chose, n’est-ce pas ? Peut-être que les Champions sont libres de choisir s’ils veulent se spécifier dans un type ou non. Tu ne sais pas, il faudrait que tu poses la question à un expert un jour. Tu songes même de demander à Frédérick les coordonnées de cette fameuse amie versée dans le monde des Arènes mais te ravise.

Sa prochaine tirade manque de t’étouffer, d’ailleurs ! Tu as très vite cerné le bougre et compris qu’il était assez brute de décoffrage mais des phrases pareilles, sorties de nulles par on tendance à te faire réagir. Mais tu comprends vite qu’il plaisante, heureusement.

- Je vois… Rien de différent de ce que tu fais, en somme. Ça doit sans doute tenir du caractère de vos pokémons alors. Sachant que les reconstitutions de fossiles sont des formes amoindries des originaux, ça semble effectivement peu probable. Certains peuvent hériter de traits plus prononcés, oui mais c’est un peu en contradiction avec son handicap. Si elle a hérité des bons gènes, elle ne devrait pas être aussi lente. Je crois que Millia est une singularité à elle seule, en réalité.

Oui, il y a des exceptions à la règle en termes de comportement pokémon mais il existe aussi des cas qui défie toute logique.

- J’ai déjà croisé un Miaouss persuadé d’être un Couafarel. On a aussi relevé le cas d’un kangourex qui se pensait aussi petit qu'un Togepi. Si tu veux mon avis, Millia se pose plutôt de ce côté. Ses différences biologie en font un cas extrêmement intéressant à étudier mais qu’on ne peut mettre en corrélation avec rien d’autre. Elle est unique en son genre, en somme.

Si c’était une façon détournée d’avoir ton avis, le voici donc.

- Ah ouais ! Effectivement ! Rétorques-tu ne cachant nullement ta surprise concernant les changements du volcan Eneka. Deux ans ce n'est rien, vraiment rien. Et tu comprends mieux maintenant pourquoi il est si compliqué d’obtenir des infos depuis l’étranger. Non, c’est certain. On n'attire pas les Papilusions avec du vinaigre comme on dit. En termes de politique avec l’étranger, Hestia a tendance à avancer le progrès, la richesse de la région et le cadre idyllique pour tenter d’appâter de potentiels travailleurs.

C’est du moins ainsi qu’il s’y sont pris avec toi. Après, est-ce que ces informations sont utiles au jeune homme ? Pas sûre mais juste pour la discussion. Discussion que tu laisses très vite de côté alors que tu tombes enfin sur une piste ! Rappelant Carrion à tes côtés, tu observes ladite piste tout en sortant ton matériel.

- A en croire les traces, on a à faire à des Goupix. Sans doute une famille.

Ni une, ni deux, te voilà aussitôt redressée et en marche. Complètement perdue dans ton pistage, tu ne prête plus beaucoup d’attention à toute la compagnie qui t’entoure. Carrion est habitué et sait ce qu’il doit faire. Quant à Fred et Millia, tu te dis qu’ils doivent également avoir l'habitude puisqu'ils mènent également des études sur le terrain. Il ne reste donc plus que le Sabelette d’Alola qui vous suit assidûment et silencieusement, comme s’il avait compris que les choses deviennent subitement sérieuses.

- Ça y est. On y est je crois. Lance-tu alors que tu remarques que la piste s’éloigne vers un vieux sapin donc le tronc un peu déraciné fait une tanière parfaite pour des pokémons tel que des Goupix. A l’entrée de ce dernier, trois petits Goupix semblent se chamailler joyeusement.  On va se déplacer un peu par ici, de sorte à pouvoir les observer sans se faire repérer. Dis-tu tandis que tu désignes un monticule rocheux un peu plus loin.

Il ne vous faut guère longtemps pour le rejoindre. Les jeunes pokémons ne vous remarquent pas, tout distraits qu’ils sont par leurs jeux. Armée de ta caméra, tu ne rate pas une miette de cet adorable spectacle. Bientôt, leur mère fait surface, une proie encore vivante dans la gueule. Tu souris, plus que satisfaite.

- Tu as de la chance, Fred. On dirait que tu vas pouvoir assister à la première chasse de ces petits monstres ! J’ai mis des années avant de pouvoir observer ça de mes propres yeux.

Mais tu n’as pas été déçue du spectacle. Tu as pu en apprendre énormément sur l’apprentissage des hélionciaux, à l’époque. Et aujourd’hui, tu ne comptes pas râter une miette de la première chasse de ces Goupix ! C’est d’ailleurs amusant de constater que deux espèces aussi éloignées que le Némélios et le Feunard d’Alola procède de la même façon !

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Météo comportementale part.2 ft. Frédérick Valentine

Tu affiche un fin sourire à la plaisanterie de Fred à propos du Kangourex

- C’est petit de se moquer des différences d’un individu, Fred. Ton ton se veut moralisateur mais la lueur rieuse qui danse dans ton regard émeraude ne trompe personne. Le jeu de mot du doctorant t’amuse et te donne  même l’envie de surenchérir.

Mais tu reprends bien vite ton sérieux habituel alors que tu remarques une piste. Cette dernière vous mène tout droit à la tanière d’une Feunard d’Alola et de ses Goupix. T’assurant que tout le monde - surtout les pokémons à vrai dire - revient au calme, tu mènes ta troupe vers un monticule rocheux et te mets aussitôt au travail, ne perdant pas une miette de cette première partie de chasse.

Tu as un tressaillement alors que tu vois la mère humer l’air un instant. Tu as bien fait attention à être sous le vent, donc tout devrait bien aller. Mais à voir son attitude, elle se sait observer, tu n’en doute pas, et tu te sens reconnaissante envers cette Feunarde qui vous laisse assister à la première chasse de ses petits. Oh, tu n’es pas assez naïve pour croire qu’elle accepte votre présence. Si elle savait que des humains rodaient, elle vous serait sans doute déjà tombée dessus. Elle ne sait juste pas exactement qui est l’observateur et le juge peu dangereux.

- C’est certain ! Rétorques-tu à la remarque de Fred. Mais la mort, ça fait aussi partie de la vie.

C’est ainsi malheureusement. Les proies sont mangées par les prédateurs. Les forts dominent les faibles. Les lois de la Nature sont relativement simples à comprendre. Il n’y a que l’Homme qui se soustrait à cette règle. Et tu es la première à réagir aux injustices, tu restes passive au spectacle qui se déroule sous tes yeux.

C’est simplement le cycle de la vie.

- Ils vont très vite comprendre, tu vas voir. Réponds-tu à Fred, non sans amusement.

Oui, pour l’instant les deux jeunes Goupix semblent aussi effrayés que leur pauvres proies mais la présence de leur mère les met en confiance. Elle met un léger coup de patte sur la pauvre petite bête, incitant ses petits à l’imiter. À partir de là, les choses se font naturellement. Les Goupix reproduisent les jeux qu’ils avaient entre eux, poursuivant leur proie - déjà mal en point cependant -, jetant un coup de patte par-ci, par-là, un coup de croc timide.

- Les parents ramènent toujours des proies bien amochées et inoffensives. Le but est de mettre les petits en confiance. A partir de là, ils reproduisent les gestes qu’ils ont appris en jouant entre eux ou avec les adultes. Expliques-tu à ton compagnon du jour, sans réellement savoir si cela l’intéresse ou pas.

Ce petit cirque dure quelques minutes, jusqu’à ce que l’un des petits croque franchement dans le cou de leur “jouet” mettant ainsi un point définitif à sa vie. Tu n’en as pas manqué une miette. Ton cerveau bouillonne, déjà en mode analyse, comparant ces images avec les souvenirs d’autres chasses auxquelles tu as déjà assisté. Tu fais déjà des hypothèses mais il faudra attendre d’être à la maison et de compiler les données pour être certain de ce que tu avances. Ça va te prendre des heures de compiler et de comparer mais tu es déjà extatique à cette idée.

Ce sont de petits crissements plaintifs qui te tirent de ta contemplation. Ton propre instinct maternelle s’active tandis que tu reconnais ce qui est un appel au secours de la part de ton Galekid. Il est just à côté de toi, apparemment hors de tout danger, mais un seul regard dans sa direction te permet d’identifier le problème.

- Merde… Tu te redresses légèrement, range ton matériel et plonge une main dans ton sac, inquiète alors que tu remarques que le gel ronge l’armure de Carrion. Je crois qu’il va falloir écourter, Fred. Lances-tu alors que tu trouves la pokéball de Carrion et le fait rentrer à l’intérieur.

Tu t’attendais à avoir un peu plus de temps devant toi mais l’antigel s'est avéré relativement efficace. Bien sûr, tu pourrais très bien laisser Carrion dans sa pokéball et continuer à crapahuter à travers le mont Yukori mais tu en es tout simplement incapable. Tu ne pourrais pas continuer l’expédition l’esprit tranquille en sachant Carrion en partie gelé, même si en soit il ne craint plus grand-chose dans sa pokéball.

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Météo comportementale part.2 ft. Frédérick Valentine

Tu souris discrètement alors que Frédérick rentre dans ton jeu et continue sur les mauvaises plaisanteries. Finalement, le courant passe bien mieux que ce que tu pensais. La matinée t’avais laissé quelques appréhensions concernant le jeune homme mais tu t’es vite rendue compte que c’est un bon bougre malgré son côté un peu trop cash à ton goût. Il s’est avéré être un bon guide et une petite mine d’informations concernant la vie à Lumiris.

Un sentiment entre la satisfaction et le soulagement t'envahit l’espace d’un instant. La journée n’aura pas été aussi terrible que tu le pensais ! La discussion se sera faite naturellement malgré tes difficultés dans ce domaine et tu auras eu la chance d’être spectatrice d’une première chasse ! Ce n’est pas si mal, non.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin, n’est-ce pas ?

Et c’est ton Galekid qui sonne la fin de la récréation. Le gel qui dévore son armure met le halte-là à votre escapade au Mont Yukori. Tu lances un dernier regard vers les petits Goupix qui continue de jouer avec leur proie plus si vivante que ça et décide de plier bagage.

- C’était génial ! Encore merci de m’avoir guidé et aussi pour ton aide, ce matin. J’espère qu’on pourra remettre ça rapidement. Pourquoi pas sur ton boulot à toi, la prochaine fois ? Demandes-tu alors que tu commences à rebrousser chemin.

Le retour se fait dans le plus grand des calmes, sans encombre si ce n’est que ton sac se retrouve plus lourd d’une pokéball. Ce petit sabelette un peu trop curieux vous aura suivi jusqu’au bout du bout et… Tu n’as pas réellement eu le cœur à le laisser là alors qu’il essayait de se hisser sur ta moto.

Il n’y a plus qu’à espérer que le courant passe bien avec Carrion.

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