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La croisée des chemins [Akari & Kyo]
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SEEIN' THINGS THAT I MAY NEVER SEE AGAIN
AND I CAN'T WAIT TO GET ON THE ROAD AGAIN

avec Akari

le 26 février 2022
 Le chemin entre Nemerya et Sunyra s’était bien passé; on peut supposer que c’était là l’avantage des grandes autoroutes. Le bus était certes inconfortable, une sensation qui n’était pas aidée par le fait que Kyo, comme à l’habitude lors des sorties publiques officielles, portait son furisode et tout le tintouin qui allait avec. Son large et long obi était attaché en un handara musubi dont les pans élégants rendaient difficile le fait de poser son fessier sur un banc -et ne parlons pas du fait qu’il lui était impossible de faire entrer en contact son dos contre le dossier du banc. C’est donc sans surprise qu’elle était endolorie de partout après les plusieurs heures de voyagement, malgré le fait qu’elle avait l’habitude de les porter; il lui était bien plus confortable de s’asseoir en seiza, en fait, que contre une chaise. Difficile à expliquer, c’était peut-être simplement la force de l’habitude, après tout.

 En tout cas la jeune femme était des plus élégantes; elle portait, donc, son kimono préféré, qui allait parfaitement de pair avec la saison, dans le sens que, comme de convenance, il annonçait l’arrivée imminente du printemps. Il était d’un doux teint vert, et la soie en était parcouru de petits losanges en tout sur ton qui ne ressortaient que sous le bon éclairage ou au touché. Ce vert complimentait bien celui des émeraudes de ses yeux, quoiqu’en plus pâle et doux. Dessus, des motifs de pousses de fougères et de fleurs qui arrivaient tôt au printemps. Son obi, lui, était dans des teintes d’ocre et de doré, avec des motifs de montagnes. Sur son obijime rose, un petit obidome de lapin blanc trônait fièrement.

 Mais ce n’était pas tant ses habits que ses manières qui faisait se tourner les regards; un dos toujours droit, un sourire qu’on pourrait croire timide sur les lèvres, les paumes de ses mains sagement posées sur ses cuisses, la jeune dame laissait son regard vagabonder hors du train; nuls écouteurs ou téléphones ne venaient briser cette image sortie d’ailleurs, malgré l’envie pressante que la jeune femme avait de s’occuper l’esprit avec quelque chose; mais non, seul un roman avait été déposé à côté d’elle. Ses chaussures surprenaient, avec ses chaussettes blanches fendues au gros orteil qui entraient dans des sandales qui arrêtaient à la moitié du talon.

 Lorsque le bus s’était arrêté à Sunyra, c’était avec une joie dissimulée qu’elle put enfin se dégourdir les jambes et prendre avec elle la petite valise sur roulette qui l’accompagnait dans son périple. Pour la première fois, on vit Kabuki, son Zorua, sortir d’entre ses jambes pour la suivre docilement hors du bus, son regard se posant sur tel ou tel voyageur qui les avaient accompagnés. Leur route n’était pas terminée; ils devaient se rendre jusqu’à une petite auberge entre le chenal pour aller vers Port-Coral et la zone forestière, le tout non loin de Sunyra. Elle opta pour s’y rendre à pied, préférant se dégourdir les jambes le long du chemin; elle en avait pour une petite heure, rien de plus. Elle arriva à la tombée de la nuit -ce qui, en hiver, arrive toujours un peu tôt.

 L’auberge était vivante de conversation à la vue de l’heure; la jeune femme alla chercher la clef de sa chambre, alla y installer ses affaires et se reposer les pieds un peu, puis redescendit pour partager le repas avec le reste des convives. Pas le choix; si on ne pouvait pas dire que l’endroit était «bondé», il fallait quand même admettre que la salle à manger de l’auberge -et l’auberge en général- était plutôt petite. Elle avisa deux petites familles avec de jeunes enfants -son cœur craqua, mais elle n’avait pas l’énergie et le culot de vouloir s’immiscer dans les vacances d’une famille inconnue! Elle avisa donc la salle petite table qui était libre -ou presque.

 Enfin, elle n’était occupée que d’une personne, un jeune homme qui devait avoir le même âge qu’elle. Il avait l’air d’être seul, aussi s’approcha-t-elle doucement de la table, s’arrêtant dans son champ de vision avant de lui demander d’une petite voix; « Puis-je me joindre à vous, monsieur? »

 Ses mains étaient croisées l’une sur l’autre, et ses deux yeux s’étaient posés sur lui avec un espoir non feint. Il avait l’air d’être tranquille, voir même familier, et ça la mettait à l’aise. Peut-être, ou plutôt, sûrement était-il un voyageur qui ’'arrêtait pour la nuit, et peut-être auraient-ils de quoi parler. C’était son souhait en tout cas : elle avait été seule avec ses pensées le plus clair de la journée, après tout. Ses lèvres formèrent un cœur alors que, surprise, elle sentait Kabuki se frotter contre ses jambes. « Enfin, moi et mon Zorua. Mais il ne devrait pas vous déranger… pas plus que moi »
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La croisée des cheminsUn cri soudain avait perturbé la berceuse citadine de la nuit. Un son volatile et strident. Une angoisse éphémère qui interpelle puis, qui s'évapore dans l'indifférence. Certaines personnes s’arrêtaient, jetant un regard autour d'elles puis, accusant l'imagination et la fatigue, reprenaient leur route de plus belle. Triste évolution ayant abruti l'instinct de conservation... L'ombre ailée les traversait alors, sa menace se faisant silencieuse sous le couvert de la distance. Seul un enfant, sa petite main au chaud dans celle de sa mère, avait osé laisser sa curiosité scruter les cieux nocturnes. De nos jours, il semblerait que rêver ne soit plus permis passé un certain âge... L'humain, abandonne-t-il lâchement ses rêves pour se morfondre dans la froide réalité ? Ou, est-ce une erreur de se bercer volontairement de mensonges et de ne pas savoir trouver le bonheur dans ce qui est palpable ? La réalité blanche est probablement ma religion... Mais comme je ne suis plus un enfant, il semblerait que je sois un pécheur. Deux ailes écarlates battaient lourdement l'air à un rythme régulier, tandis que les pattes de la créature volante cherchaient à regagner ce qui était pour elle le sol. De mon propre point de vue, nous étions toujours dans le domaine des cieux, au sommet d'un immeuble plus exactement... Le Bruyverne rouge avait atterri en toute discrétion, fort de son talent inné d'infiltration.

D'un pas lent, mon dos douloureux et mes jambes encore engourdies par le voyage aérien, je m'étais rapproché du vide. Durant mes errances, j'avais vu un grand nombre de paysages stupéfiants, lesquels, étaient si uniques qu'aucune photo ne pouvait en partager la vision, qu'aucun peintre de talent ne pourraient en propager l'émotion, c'était des moments à vivre dans l'instant présent. Si je m'étais plus d'une fois incliné devant la beauté de la nature et du monde, cela ne m'enlevait en rien ce semblant de plaisir lorsque je contemple, depuis les hauteurs perdues, une ville somnolente. Une obscurité rassurante qui masque les souillures. Des lumières lointaines et multicolores qui ressemblent à une toute nouvelle voie lactée. Des routes encadrées de lumières qui dessinent des rivières dorées... J'en oubliais jusqu'aux sons dérangeants de circulation. Même moi, je trouve ce genre de vue magnifique. J'avais hésité à emprunter un escalier vacant pour quitter les cieux et regagner les rues et ruelles de Sunrya, mais l'angoisse m'avait alors saisi à la gorge. De nouveau... J'avais peur de me mélanger aux autres. Dans une série de protestations, peu friand à l'idée de faire encore un peu de route, Akaiito avait retrouvé mon poids sur son dos. Je lui avais doucement promis des fruits frais en échange de ce dernier effort... Je souhaitais un endroit plus tranquille pour renouer avec cette humanité étouffante.

Le peu de courage que j'avais à exploiter m'avait encouragé à pousser la porte en bois d'une auberge. C'était le genre d'endroit que je fréquentais souvent, du genre à vous proposer une chambre close à demi-miteuse et « tout le nécessaire » sous forme de parties communes. Les tarifs étaient de ceux que je pouvais me permettre et, en ordre général, les tenanciers ne s'intéressaient guère à leurs clients. Des visages qu'on découvre et qu'on oublie aussitôt. Je voulais que le monde entier m'oublie. En dehors des parties communes qui me contraignaient à prendre une douche au beau milieu de la nuit, au moment où les chances de croiser âme qui vive étaient les plus faibles, et à manger en forçant un visage sombre et hostile durant tout le maigre repas, de sorte à dégager assez de mauvaise ondes pour qu'on me laisse en paix, c'était la meilleure alternative entre l’hôtel coûteux et dormir à la belle étoile. Seulement... Cette nuit-là, même en tapant sur la fin du service en cuisine, je n'avais pu éviter le monde. L'oreille indiscrète, j'avais entendu de la bouche d'un touriste qu'un festival allait avoir lieu le lendemain, ce qui avait attiré son lot de visiteurs. L'auberge affichait désormais fièrement un « complet » sur une petite pancarte pendouillant à sa porte d'entrée. Hélas... Mon besoin de renouer en douceur avec mon agaçante espèce allait devoir se contenter de manger son riz et ses brochettes de poisson au milieu d'une foule de gens, en entendant des bribes ennuyeuses de conversations venant de la droite comme de la gauche...

- « Puis-je me joindre à vous, monsieur? » J'avais lâché mes baguettes. Mes mains avaient perdu leur sens du toucher. J'en étais devenu maladroit à la moindre distraction. Mon regard bleu s'était levé vers la provenance de la voix, jusqu'à découvrir les contours doux du visage de la personne qui venait de m'adresser une requête des plus simples. Ce fut de courte durée. Mes pensées avaient été quelque peu confuses à ce moment-là. Je n'avais pas pu m'empêcher de négliger ses traits pour me heurter à son élégance, à cette tradition noblement entretenue dans un riche vêtement, à ce vert serein et ses motifs que la pâle lueur de l'éclairage réveillait timidement. Cette jeune femme semblait venir d'un endroit lointain, si distant, qu'il semblait loin dans le temps et non dans l'espace. J'avais remué les lèvres, voulant m'excuser, mais la jeune femme avait repris la parole. - « Enfin, moi et mon Zorua. Mais il ne devrait pas vous déranger… Pas plus que moi » Avait-elle ajoutée. L'esprit subitement clair, mon hostilité naturelle revenant au grand galop, j'avais jeté un coup d’œil derrière la silhouette en kimono, y découvrant une cantine pleine à craquer... Ce n'était pas une mauvaise compagnie. Du moins, elle semblait détenir des conversations qu'on n'entend pas souvent dans ce genre d'endroit. Le genre de voyageur qu'on ne croise qu'une fois au détour d'un croisement de chemin... - « Ah, oui... » Lâchais-je en me souvenant violemment que j'empêchais juste une personne coupable d'aucun crime de s’asseoir à la toute dernière place restante. - « Pardonnez-moi... » Commençais-je, me faisant plus raisonnable. - « Mes pensées se font plus volatiles que prévues ce soir... » Piètre excuse, mais il en m'en fallait une. Notons néanmoins que j'avais fait l'effort de tirer mes lèvres vers le haut, dans le but d'adresser un sourire bienveillant.
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le 26 février 2022
 « Vous êtes tout excusé, monsieur » dit-elle en plaquant un sourire affable sur son visage. La maladresse apparente du jeune homme l’avait trouvée, mais pas plus qu’elle ne l’avait troublé lui. Elle se dit qu’elle devait l’avoir interrompu dans une tergiversation mentale des plus prenantes. Les yeux d’un vert prononcés de la jeune fille semblèrent chercher les azures du jeune homme, comme pour s’assurer qu’elle ne l’embêtait vraiment pas; se nez s’était légèrement retroussé dans cet exercice, mais bien vite elle se contenta d’hocher de la tête, presque timidement, en tout cas pour l’œil qui n’en avait pas l’habitude. Après tout, la fausse modestie était un art, et s’en était un que Kyo avait dû pratiquer à la maison, bien qu’il en fût un qu’il valait mieux pour elle ne pas annoncer publiquement. Les gens n’aimaient pas qu’on les manipule, après tout, et c’était compréhensible.

« Merci » fit-elle simplement avant de se pencher vers l’avant, ses cheveux venant chatouiller son cou dans ce mouvement bien bas. « Vous pouvez m’appeler Kyo. Kyo Maiga- » précisa-t-elle en se relevant; et malgré la révérence profonde, alors qu’elle se redressait, pas un bout de son kimono n’était déplacé, tout ça grâce à ce juban qu’elle avait adroitement fixé en place à l’aide de pinces et d’élastiques. « Il me fait plaisir de passer ce moment avec vous » dit-elle, tirant délicatement la chaise posée à l’inverse de lui à la table avant de s’y asseoir, tirant d’une main experte sur les pans de son kimono dans le même mouvement pour éviter les plais disgracieux. Dans ce mouvement, elle exposait judicieusement l’orange de son juban.

Kabuki, lui, vint d’abord se lover contre la jambe de sa maitresse, le museau haut en l’air comme s’il jugeait les personnes présentes dans la sale à manger. Il se frotta une dernière fois contre la soie du furisode de Kyo, avant de se diriger, curieux, vers l’inconnu; son petit museau froid et mouillé frôla la main de l’inconnu, le reniflant comme si sa vie en dépendant; sûrement qu’il pouvait sentir la trace d’un des pokémons du dresseur et essayait d’en déterminer l’espèce. Kabuki fit le tour de la chaise par l’arrière, passa entre les jeunes de l’homme et pui revint vers sa maitresse, s’asseyant sur ses pieds sans plus de cérémonie, devenait une miche de pain roulée, sa queue par-dessus son nez. S’il avait jugé l’homme comme digne de sa présence (ou non), il garda le résultat de son analyse pour lui; Kyo devra se faire son idée toute seule.

« Il semblerait que Kabuki apprécie votre présence » fit-elle, une main venant se poser devant ses lèvres comme pour s’excuser de cette intervention amicale. « Puis-je vous demander votre nom? Je suppose que vu la différence d’âge entre nous deux, il serait mieux de vous appeler par votre nom que monsieur… enfin, à moins que cela soit votre préférence, évidemment. »

Un sourire mutin sur les lèvres, Kyo lui glisse un regard timide, posant le bout de ses doigts contre la table, laissant ses pouces explorer le grain du bois. Il était toujours aussi malaisant de faire conversation avec un inconnu, et pourtant elle était motivée; après une journée entière passée sans converser avec âme qui vive, disons qu’elle voulait avoir au moins une interaction sociale avant l’heure du couché, qui n’était pas si lointaine que ça.

« Êtes-vous en voyage vers quelque part? » hésita-t-elle à poser, avant d’ajouter du bout des lèvres; « Personnellement je suis en chemin vers Port-Coral pour y rencontrer des membres de ma famille qui arrivent directement de Johto »

Sans qu’elle ne s’en rende compte, son sourire se fait un peu plus grand, et un peu plus chaleureux, aussi. Kyo aimait sa famille d’une amour qui n’était pas raisonnable. Elle devait rencontrer une de ses tantes, son époux et puis sa cousine, une si petite cousine qu’elle n’a jamais eu la chance de rencontrer en personne! Oui, Kyo avait horriblement hâte d’aller à leur rencontre, et cela se voyait. Ses yeux se posèrent ensuite sur se phalanges, et elle ajouta pour nourrir la conversation naissante; « Personnellement j’arrive de Nemerya. Y êtes-vous déjà allé? C’est une citée où l’on peut se perdre, si on ne fait pas attention. »

Et elle ne voulait pas dire physiquement; c’était vrai, plus il y avait de gens dans une ville, plus il était difficile d’exprimer son individualité. Enfin; ce n’était pas un problème que Kyo avait vraiment, remarquez : elle portait sa différence comme un manteau!
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La croisée des cheminsLe genre de rencontre qu'on réserve aux histoires que transmet la littérature. Une jeune femme venant de loin, aux gestes flottants dans la grâce, portant élégamment un vêtement traditionnel qu'on ne voit normalement qu'aux alentours des temples ou en plein cœur d'un festival. Une incarnation de l'imaginaire en pleine réalité. Sauf que c'était cela le problème. Cette jeune rêveuse me faisait face à moi et toute la blanche réalité que j'incarne lors de mes dérives.

Cette personne avait reçu une éducation particulière. Je n'irais pas jusqu'à proclamer hâtivement qu'elle avait eu un bon enseignement. Après tout, les salutations sont les masques les plus faciles à porter. N'avais-je pas eu l'air d'un simple gars un poil maladroit ? Étais-je réellement une personne abordable, avec qui on peut s’asseoir pour manger un bout et discuter de la pluie ou du beau temps ? Tristement, je craignais de connaître la réponse. Mon regard avait chuté sur le côté, se heurtant sur le coin de la table.

Rien ne pouvait lui arriver ? À cette fille, rien de grave ne pouvait lui arriver ? Nous étions dans un lieu fréquenté avec d’innombrables témoins qui, n'hésiteraient pas à intervenir... Elle était accompagnée d'un Pokémon, elle savait probablement, ou peut-être même, se défendre... Puis, je ne suis pas dangereux... ? Définitivement ! Je ne suis pas une menace pour cette jeune femme en kimono. J'avais seulement si peur... Lorsque je m'étais rendu compte que ses yeux aux scintillements d'émeraudes brutes cherchaient les miens, j'avais eu pour réflexe de détourner davantage le regard, hochant néanmoins brièvement la tête, me convainquant presque, par la même occasion, qu'un peu de compagnie ne pouvait que me faire du bien... J'en avais peut-être besoin. M'exiler et trouver refuge dans la solitude ne pouvaient que me fissurer davantage.

- « Merci » Sa politesse me mettait mal à l'aise. - « Vous pouvez m’appeler Kyo. Kyo Maiga- » Elle avait exécuté une révérence absolument parfaite et en réponse, instinctivement, j'avais porté une main vers mon torse avant de m'incliner légèrement. Même si ma mémoire ne pouvait pas remonter plus loin qu'à une année, mes connaissances et mon éducation étaient toujours accessibles, survenant comme des vieux fantômes, des réflexes trop ancrés en moi pour être délaissés. - « Il me fait plaisir de passer ce moment avec vous » Elle s'était alors installée face à moi. J'avais gardé le silence, forçant un sourire pour paraître amical.

Dissimulant mon angoisse, j'avais boudé le bol de riz pour me concentrer sur les brochettes de poisson. Je savais que si elles venaient à refroidir, je n'arriverais plus à les trouver appétissantes. Je savais comment lancer une conversation et comment l'entretenir seulement, je n'en avais aucune motivation. Je n'aime pas les autres. J'avais porté le pic de bois sur lequel la viande était empalée vers mes lèvres. Je ne souhaite tisser aucun lien. J'avais doucement ouvert la bouche, dévoilant ma dentition. Je veux seulement être en paix à l'extérieur comme à l'intérieur... Mes dents avaient croqué la chair. Puis même, si je lançais un sujet de conversation, ce serait comme jouer un rôle ou concevoir un mensonge... Hum ? J'avais repéré la silhouette sombre du Pokémon de Kyo.

C'était un Zorua. Je connaissais l'espèce... Il semblait s'intéresser à moi, plus précisément à ma main et à tout ce qu'elle pouvait raconter de par ses cicatrices, son handicap ou encore les odeurs qu'elle transportait. Son inspection terminée, le petit renard faiseur de troubles était retourné auprès de sa propriétaire. Un peu curieux, je dois bien l'avouer, j'avais jeté un coup d’œil en dessous de la table, repérant le Zorua qui, peu soucieux des manières et des bonnes conduites, s'était banalement couché sur les pieds de la jeune femme. Drôle de bestiole...

- « Il semblerait que Kabuki apprécie votre présence » J'ignorais si elle disait cela pour me rassurer ou si c'était ce qui semblait être le cas. - « Les Pokémons ont tendance à m'apprécier plus facilement que nos semblables... » Murmurais-je, la voix ronde. Ils ne se perdent pas dans les sentiers ardus et dérivants de mes mots, faisant alors face, sans détour, à mes réelles intentions, qu'elles soient docilement pacifiques ou atrocement hostiles. - « Puis-je vous demander votre nom ? Je suppose que vu la différence d’âge entre nous deux, il serait mieux de vous appeler par votre nom que monsieur… Enfin, à moins que cela soit votre préférence, évidemment. » J'avais ouvert la bouche. - « Ah... » Effectivement, à être personne, on en oublie que les autres ont tout de même besoin qu'on soit quelqu'un durant leur audience. - « Vous pouvez m'appeler Akari. » Même si ce n'était qu'un nom d'emprunt. Un autre carré de viande de poisson avait fini sous mes crocs.

- « Êtes-vous en voyage vers quelque part ?... Personnellement, je suis en chemin vers Port-Coral pour y rencontrer des membres de ma famille qui arrivent directement de Johto. » Elle avait un sourire gentil et c'était probablement ce qui m'avait poussé à faire un effort. Ce genre de rencontre au détour d'une table est assez catastrophique à gérer aux premiers abords... Si je ne l'aidais pas un peu, si je ne mettais pas un peu du mien, la pauvre allait rapidement avoir l'impression que le pot de fleurs à ma droite ferait une bien meilleure compagnie. - « J'avais effectivement parié mentalement sur Johto pour vos origines... » C'était visible sur ses traits, après tout. - « Je suis un dresseur. Je dois avouer que je vagabonde un peu au hasard... J'étais vers Exilar la semaine dernière. » Loin des autres. - « Personnellement, j’arrive de Nemerya. Y êtes-vous déjà allé ? C’est une citée où l’on peut se perdre, si on ne fait pas attention. » Effectivement, c'était une grande ville. J'imaginais très mal une fille en kimono se fondre dans la masse grouillante des bains de foule lors des heures de pointe.

- « Oui... Mais je n'en conserve pas de bons souvenirs. C'était plutôt une case obligatoire. » En ville, j'attirais les problèmes comme un aimant... Ou, l'inverse. - « Je préfère les petits villages comme Kishika ou les campements comme on en voit souvent à Exilar... Les endroits un peu calme, où il est plus facile d'exister pour les autres... » Je ne savais pas exactement pourquoi j'avais dit cela, quel objectif je ciblais inconsciemment ainsi. Dans des rues semblables à une active fourmilière, tout ce que vous incarnait est automatiquement réduit à l'intérêt d'un insecte se mouvant dans un groupe. Dans un endroit où tous se réunissent autour d'un feu pour se soulager de la morsure glacial du froid, que vous soyez indifférent ou timide, vous allez vous souvenir des gens autour de vous, de leurs particularités, qu'elles soient physiques, dans les gestes ou dans la voix. Ces gens existeront pour vous, même si ce n'est que le temps d'une nuit d'hiver, tout comme vous allez exister pour eux. - « Je veux dire... J'ai des difficultés avec les autres, c'est plus facile lorsqu'ils me repèrent en premier. » J'ignorais alors si je mentais ou si mes pensées arrivaient trop facilement vers ma langue déliée.
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avec Akari

le 26 février 2022
 Ah; les affres d’une première rencontre. Kyo les connaissait, et pourtant elle ne savait pas, intuitivement, comment les outrepasser. Elle avait cherché quelque chose dans le regard de l’inconnu, et elle s’était heurtée à la fuite. Kyo se posait pas mal de questions, sur ce jeune homme, mais aussi sur elle, parce que comme tous les autres elle ne peut s’empêcher de tout ramener à elle. Il fuyait; elle se demandait si elle lui avait causé embarras, si c’était elle le problème, sans jamais se demander, sas jamais se dire que ce qui clochait était peut-être à l’intérieur de son voisin de table.  C’était comme ça; elle ne le connaissait pas, et si ça continuait comme ça, elle ne le connaitrait pas. Serait-ce vraiment une grande perte? Difficile à dire, de là où elle était, mais en tout cas, à l’inverse de l’homme, Kyo ne fuyait pas. Elle prenait toujours les problèmes tête première, et ce malgré peut-être la douceur qu’elle pouvait donner l’impression de posséder.

Tout ça pour un regard fuyant. Ah!

Il y avait de ces petits détails dans la contenance de l’homme qui indiquaient à Kyo qu’il serait probablement mieux seul. Ce n’était pas qu’un seul regard; c’était le ton de la voix, sa manière de bouger et d’être. N’importe qui avec des yeux, se disait-elle, pouvait voir qu’il n’était pas à l’aise. Et trop souvent, ça avait été son travail à elle de mettre les gens à l’aise. Parfois, ça lui venait comme seconde nature, de vouloir régler les états d’âme de tout le monde. Mais malgré tout, dans sa manière d’agir et de lui répondre, il n’y a rien de bien méchant. De la maladresse, soit, mais de la méchanceté? Aucune. Et c’est suffisant pour poser un petit sourire sur son pâle faciès de poupée.

« Les pokémons ont tendance à avoir de meilleurs instincts que nous » approuve-t-elle en hochant brièvement de la tête; nous nous mentons trop, à nous-même et aux autres- pensa-t-elle cyniquement, ne pipant là aucun mot de ce qu’elle pensait. L’homme semblait déjà suffisamment émotif, en quelque sorte, et n’avait pas besoin qu’elle jette de l’huile sur le feu. Elle se demandait; peut-être était-il une de ces personnes qui sont toujours tristes -elle le voyait presque comme un défi. Moi, je vais le faire sourire, pensait-elle environ; elle avait de bonnes intentions malgré tout, même si tout cela était motivé par une gratification personnelle silencieuse.

« Akari? » Dit-elle doucement, comme si le nom était un cadeau à chérir; comme si elle le retournait sur sa langue pour en savourer tous les goûts. Elle lui présenta la paune de sa main gauche, dans un angle qui était difficile à conserver, le bout de ses doigts tournés vers la table; de l’index de son autre main, elle y traçait quelques traits. « Akari, comme » ses doigts terminent l’arabesque d’un kanji. « la lune, ou… » Dans sa main, elle trace le kanji pour étoile, et puis pour lumière. Hey oui; elle assume qu’avec un nom comme ça, il doit avoir des origines de Kanto ou de Johto, même si au fond c’était un prénom qui pouvait facilement avoir une autre origine. Avec un peu de chance, il comprendrait ce qu’elle était en train de lui demander. C’était plutôt simple, après tout… enfin pour elle, ça tombait sous le sens.

Son sourire s’étire un peu. Elle trace un simple petit kanji qui se termine en un carré, et dit; « Le miens s’écrit avec le kanji pour abricot »

Son nom, elle l’aimait. Elle en était fière. Après tout, elle était un petit abricot, enfant d’une petite pêche. C’était le premier cadeau que sa mère lui avait offert (si on oublie le cadeau de la vie, vite comme ça), et Kyo comptait le chérir longtemps. Elle sourit; il n’était pas difficile, quand elle était habillée comme ça, de deviner d’où elle venait; mais parfois on pensait à tors plutôt à Kanto qu’à Johto, et c’était là peut-être mal connaitre les deux régions, même si en vrai elle avait de la famille sur l’un et l’autre. Son sourire se fait légèrement mutin. « Ah, Exilar. Il y a un moment que je n’y suis pas allé… »

Eh oui, sa famille offrait des services à un peu tout le monde. Qui de mieux que des personnes spirituelles pour profiter de la transcendance que peut offrir la cérémonie de thé? C’est après tout un exercise de contrôle sur soi et de paix, et l’atmosphère des lieux s’y prête à merveille. Ses yeux semblent s’allumer, plutôt, à la mention de Kishika; « Oui, c’est un adorable village, où l’air sent toujours bon. J’ai déjà hâte à l’arrivée du printemps, j’irai à Kishika pour acheter du thé pour ma mère. Peut-être vous y reverrai-je » dit-elle, comme si elle prévoyait déjà une prochaine rencontre. C’était la chose à faire, non? Les us et coutumes sont parfois étranges, mais ça semblait être la bonne chose à faire. Et puis, égoïstement, elle voulait une raison de plus d’avoir hâte d’y retourner, c’était aussi simple que ça.

Elle l’écouta attentivement, sans le juger; tout le monde est différent après tout. Elle laisse glisser au-delà de la limite de ses lèvres; « Je suis l’inverse de vous, je crois » fit-elle, un rire léger accompagnant ces quelques mots. « J’aime la ville parce qu’on peut m’y oublier. L’anonymat a son charme. On peut y être n’importe qui, se réinventer toutes les cinq minutes. »

Pourquoi lui disait-elle cela? C’était peut-être son petit bout d’honnêteté qui l’avait touchée; après tout Kyo était un cœur sensible, et peut-être que sans faire attention elle avait ramassé ses intentions et les avaient faits siennes. Une femme, la propriétaire de l’auberge, dépose le repas du soir devant elle; elle la remercie, un air flottant sur son visage qui s’excusait, puisqu’après tout, avec cette conversation, elle en avait oublié d’aller se chercher à manger. Ce n’était pas plus grave, lui disait la dame; et puis elle laissa les deux jeunes se parler entre eux. Une interaction simple, courte, légère; Kyo, elle, retourne son attention vers cet Akari, glissant un bout de brochette à son pokémon, qui mangera en plus des croquettes lorsqu’ils seraient de retour dans leur chambre. Kabuki se lève, attrape le bout de bois, et se glisse à nouveau sous la table pour déguster son butin. Il ne quitte pas l’étranger des yeux; il est intrigué, comme sa maitresse, et ça se sent.

« Vous voulez dire, comme moi?  » glissa-t-elle, un sourire un coin sur ses lèvres alors qu’un de ses sourcils se levait, entre l’amusement et la question. Certes, il voyageait seul, il mangeait seul… ça devait être bien solitaire, la vie de vagabond. Littéralement, elle avait passé une simple journée en bus à ne parler à personne et elle était au bout du rouleau niveau manque d’interaction sociale. Définitivement, ces deux là étaient des créatures qui n’étaient pas taillées du même tissu. Elle, ça l’intriguait; à savoir ce que lui en pensait…

« Voyagez-vous avec vos pokémons? » dit-elle, ayant attrapé ses baguettes d’une main experte, prenant une première bouchée de ce riz collant dont elle raffolait. Elle était curieuse : après tout elle ne voyait pas ses compagnons à ses côtés, mais elle savait qu’ils n’avaient pas tous la chance d’être assez petits pour s’infiltrer à leurs côtés dans les bâtiments. Un jour, peut-être que son Zorua évoluerait, et elle ne pourrait plus le laisser dormir sur ses genoux; cette perspective l’emplissait d’un grand chagrin, mais elle savait que cette décision ne dépendait pas d’elle, et que le jour où l’évolution arriverait, elle devrait mettre son meilleur sourire pour son nouveau compagnon de route. C’était comme ça; les pokémons et les enfants, ils finissent toujours par grandir au-delà de vos attentes -pour le mieux, on espérait.

Elle laissa son regard explorer la courbe de ses épaules, s’arrêter sur ses mains comme pour en comprendre la corne et les blessures. Elle ne pouvait espérer que sa démarche calme ne le rassure; non pas qu’il s’ouvre à elle (s’aurait été égoïste de la part de Kyo, vouloir ça), mais au minimum pour le faire se sentir à l’aise. Qu’il soit bien. Juste un peu. D’ici à ce qu’elle ait fini ce bol de riz…

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La croisée des cheminsSans la moindre prétention, j'ai naturellement un certain talent pour sonder les autres. J'ignore si cela est tout simplement une bonne lecture du langage corporelle, un sens aiguisé de l'observation ou un quelconque instinct, plus proche de l'animal que de l'homme, mais je ressens toujours un effrayant feeling lorsque je rencontre une nouvelle personne et que nos chemins se heurtent. Ce n'est guère une émotion agréable, plus proche de la peur qu'un autre sentiment, mais il m'a probablement sauvé la mise plus d'une fois. Les masques des personnes malintentionnées chutent rapidement et avant même que ces derniers n'atteignent le sol, je suis en plein droit de leur porter le premier coup. Quant aux autres rencontres, légion, elles me laissent tout bonnement indifférent. Des gens de passages qui ont besoin d'aide et ont le culot de s'adresser à moi, des crapules qui testent mon intelligence en quelques échanges, dans l'espoir d'être tombé sur un nouveau pigeon, des dresseurs à la recherche de défis, ignorant à quel point je trouve leur sport ridicule et insensé... Ce ne sont pas toutes de mauvaises collisions, même lorsqu'elles débutent sur les prémices d'une tempête... Parfois même, je me surprenais à apprécier certaines compagnies, bien qu'un chronomètre en moi ne leur accordait d'un temps limité... Il n'y a de la place pour personne dans ma solitude. Le souvenir de cette fille aux yeux verts m'était soudainement revenu. Non, même pas pour elle... Elle sait juste comment trafiquer le chronomètre.

En répétant mon surnom, la jeune femme en kimono avait rattrapé toute mon attention brumeuse. Mes yeux avaient suivi le mouvement de sa main, d'abord craintifs face à ce que je ne comprenais pas dans l'immédiat puis, attentifs une fois un sens transposé sur les gestes. - « Akari, comme... » Ses doigts avaient soufflé la suite de sa phrase avant sa voix, écrivant un kanji invisible sur le bois de la table. Mon esprit s'était chargé du reste. - « La lune, ou… » Les courbes et les traits s'étaient activités sous son doigt, désignant d'abord l'étoile puis la lumière. - « Je suis la lumière... » Une lumière qui ne brille pour personne... Machinalement, j'avais retracé le dernier kanji, celui qui me servait de nom. À son tour, Kyo avait écrit le sien... - « Le miens s’écrit avec le kanji pour abricot. » Je ne pouvais que penser que cela lui convenait parfaitement.

Je pensais naïvement que la jeune femme et son Sombrenard venaient à peine d'arriver dans la région, comme si je devais obligatoirement avoir quelques pas d'avance sur elle comme sur tout le monde, mais le goût amer de m'être trompé m'était rapidement parvenu en bouche... - « Ah, Exilar. Il y a un moment que je n’y suis pas allé… » Je pouvais presque dire que j'y habitais, tant c'était devenu une destination par défaut. Comme l'indique son nom, Exilar est un charmant endroit pour les exilés de la société, criminels et mercenaires s'y croisent sans se regarder. Soudainement, des étoiles avaient trouvé naissance dans les prunelles sombres de la jeune femme. J'allais finir par croire qu'elle appréciait ma triste compagnie et mes sujets de conversation plus adaptés à une personne âgée à moitié sourde qu'à une jeune femme bien éduquée... - « Oui, c’est un adorable village, où l’air sent toujours bon. J’ai déjà hâte à l’arrivée du printemps, j’irai à Kishika pour acheter du thé pour ma mère. Peut-être vous y reverrai-je. » Du thé... ? Cela me semblait plus que cohérent, après tout, on ne pouvait se promener à Kishika sans remarquer toutes ces senteurs variées d'herbes et d'épices. Quant à me revoir... - « Parfois j'y retourne pour rendre visite à quelqu'un, même si c'est assez rare. » La vieille Bachan ne comptait heureusement pas sur moi. De mon point de vue, Kyo Maiga était à la fois une rencontre et un adieu. J'osais espérer être difficile à retrouver.

- « Je suis l’inverse de vous, je crois. » Nul doute que oui, elle l'était. - « J’aime la ville parce qu’on peut m’y oublier. L’anonymat a son charme. On peut y être n’importe qui, se réinventer toutes les cinq minutes. » J'avais bon retourner ses mots dans ma tête, ne les trouvant pas absurdes, mais... Trop en contradiction avec ma façon de procéder pour les apprécier. Mon envie de fuir se faisant grattant. La commande de la demoiselle en tenue traditionnelle nous était parvenue, imposant une petite pause à la conversation. - « Je veux dire... J'ai des difficultés avec les autres, c'est plus facile lorsqu'ils me repèrent en premier. » Inévitablement, elle avait considéré mes mots comme tout aussi valables pour elle que pour le panier de la généralité. - « Vous voulez dire, comme moi ? » J'avais froncé les sourcils. - « Je suis tout de même persuadé que le pot de fleurs aurait était une compagnie bien plus parfumée que ma carcasse fatiguée... » Soupirais-je en guise de défense.

Un court moment de simplicité et de silence. J'avais terminé les brochettes de poisson, entassant proprement les piques en bois en haut de mon plateau repas, attaquant le riz pour avoir une excuse à mon manque d'idée de conversation. De toute évidence... Je savais que la voyageuse en aurait toujours une à attraper dans le fil de ses pensées. J'étais plus curieux que créatif, restant ouvert à la discussion sans faire l'effort d'y apporter de la matière. J'étais... Moralement épuisé. Je n'avais aucune envie de ramer, seulement de me laisser porter par le courant.

- « Voyagez-vous avec vos Pokémons? »
Avait-telle demandé. Les gens aimaient beaucoup trop ces bestioles... - « Je ne donnerais pas cher de ma peau sans eux, j'aime emprunter les routes inédites, bien qu'elles soient peu dociles... Trois de mes Pokémons sont dans les Balls à ma ceinture. » Quant aux trois dragons adultes manquants... Ils étaient quelque part, probablement pas si loin, par cette heure et par ce froid, certainement en pleine chasse ou somnolant dans un endroit secret connu d'eux seuls. J'étais certain qu'ils reviendraient vers moi dans quelques jours et confiant quant à leur force. Comme une irritation, j'avais senti le regard de Kyo sur mes mains accidentées, les passant immédiatement sous la table, cachant leur histoire comme l’envergure de leur tragédie. - « Kabuki est votre seul compagnon ? » Avais-je demandé, ma voix s'éveillant le temps d'une diversion. Les grains de riz dans son bento ressemblaient alors aux grains de sable d'un sablier...
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SEEIN' THINGS THAT I MAY NEVER SEE AGAIN
AND I CAN'T WAIT TO GET ON THE ROAD AGAIN

avec Akari

le 26 février 2022
 Machinalement, les yeux de Kyo suivirent les doigts qui, sur la table, venaient imiter ses propres gestes. « Lumière… » répéta-t-elle, comme si tous les deux, en cet instant, étaient pris dans une boucle qui leur faisait répéter les gestes et paroles de l’un et de l’autre. Elle hochait de la tête, doucement, entre deux bouchées de riz aromatisé, laissant ses pensées flotter dans sa tête avant de continuer leur conversation. C’est qu’elle voulait trouver les bons mots, et ces derniers ne lui venaient pas si facilement que ça. La main qui tenait ses baguettes était précise, sans pitié pour les grains de riz collant, un témoignage, peut-être, non seulement de son habitude, mais également de son éducation rigoureuse -trop rigoureuse. On ne connait que trop peu de gens qui ont l’air élégants lorsqu’ils mangent, et pourtant ça n’empêchait pas Kyo d’essayer.

« Les noms » finit-elle par avancer, « ont des connotations puissantes. La lumière est un grand étendard à porter, monsieur Akari. Puisse-t-il bien vous servir » finit-elle dans air un sérieux qui semblait presque déplacé sur les traits délicats de son visage de porcelaine. Ses lèvres étaient trop fines et roses pour qu’on lui attribue la sagesse, et si les apparences sont parfois trompeuses, il fallait avoue que ce n’était pas Kyo, du haut de ses vingt ans, qui pouvait donner des leçons à qui que ce soit (pas que ça l’empêche de le faire, remarquez). Elle se disait tout simplement que les mots ont de la force; c’est pour ça qu’elle essayait de les choisir avec tant de soin. Ne connaissant pas Akari et surtout pas ses circonstances, elle voyait dans l’écriture de ce kanji pas autant une explication du garçon lui-même, mais plutôt un souhait, le souhait d’un ou des parents pour leur enfant. Dun ou de l’autre, elle ne savait pas combien elle était loin de la vérité, pas plus qu’elle ne s’en faisait du malaise palpable du jeune homme, l’attribuant à tout sauf une volonté de solitude.

Elle lui donna, bien gratuitement, un sourire éphémère, qui flotta sur ses lèvres comme s’il pouvait les quitter rapidement, ce qu’il fit bien assez vite pour se morpher en deux traits contrits. Elle ne s’excusa pas, mais son regard qui se faisait maintenant furtif en disait plus long sur le sujet que de simples mots. Elle avait assumé, poussé la bienséance trop loin, mis à mal les limites de leur rencontre. Ses longs cils bâtèrent alors qu’elle remettait ses idées en place. Ils étaient des étrangers, se disait-elle; d’assumer qu’ils allaient se revoir, qu’ils voudraient se revoir, était sûrement déplacé à ce stade-ci de leur rencontre, et dans sa joie, mais aussi ses mots dits comme s’ils étaient de convenance, Kyo avait peur d’avoir heurté cet inconnu. Sa main continua d’acheminer le riz à ses lèvres, mais il n’avait plus le même goût, elle n’en goutait que la texture.

Petit papillon, il suffisait d’un coup de vent pour la désarçonner.

« Pardon » glissa-t-elle, ses mots coulant presque timidement de sa gorge à ses lèvres; « Je n’avais pas considéré votre fatigue, monsieur Akari, bien que je la partage. Si je sais nourrir une conversation » ajouta-t-elle, presque à reculons, « je ne peux pas me vanter de savoir la nourrir au point de la faire à une fleur, aussi belle soit-elle » Les fleurs, elle avait plutôt tendance à les peindre qu’à leur faire la conversation, bien qu’elle soit de ceux qui croit avec abandon que de parler à vos plantes les font pousser en bonne santé. Elle considéra un instant de rester dans le plus profond des silences, le laissa s’étendre autour d’eux, une timide silence qui se perdait dans le brouhaha de la salle, des familles qui mangeaient ensemble. Pourtant l’homme, à aucun moment, lui avait dit explicitement qu’il voulait cesser la conversation; non, il avait dit ces mots pour s’excuser, il semblerait; cette pensée la ragaillardie, et voilà qu’elle se redressait un peu plus droitement, laissant sa bonhommie se poser sur ses traits comme si elle portait son cœur sur sa main, elle qui pourtant se murait dans une enveloppe de bonnes manières. Cette apparence naturelle de douceur était, après tout, pratiquée encore et encore, de quoi faire croire qu’il n’y avait aucune arrière-pensée derrière ses gestes, qui pourtant étaient issus d’un grand égoïsme. C’était elle qui voulait jaser, et jaser ils faisaient.

« Oui » lui dit-elle, une surprise passagère passant dans ses yeux, qui se relevèrent pour le regarder directement : elle ne s’attendait pas, à ce moment-ci de la conversation, qu’il lui pose une quelconque question, ou montre un intérêt, même passager, en sa personne. Elle ajouta, le plus rapidement possible afin de ne pas laisser mourir la conversation; « Nous nous connaissons depuis dix ans cet année » Un moment important de leur vie à tous les deux, sans doute; « Il est bien mon seul pokémon, quoique j’aie des plans pour agrandir notre cohorte. Kabuki pourrait profiter d’un compagnon. Je comptais aller bientôt au Lac des Cygnes, dans l’espoir d’y trouver un ami. Mais je dois avouer… »

Sa pause se fit mesurée alors qu’elle penchait la tête sur le côté, une grimace mutine tordant ses traits : « …que je n’ai jamais capturé de pokémon. Kabuki était un cadeau pour mes dix ans. J’appréhende un peu le moment de la capture, et que dire du dressage qui devra suivre. On a pas le droit à l’erreur dans ce genre de situation, n’est-ce pas? » un léger rire la secoua, qui se voulait doux mais dont une pointe de nervosité faisait onduler le son. « Être maitre pokémon, c’est toute une responsabilité » Les émeraudes de ses yeux se posèrent à nouveau sur son visage, l’air de dire -mais je ne vous apprend là rien, n’est-ce pas? Après tout, il possédait plus de pokémons qu’elle, il était plus loin qu’elle dans son aventure. Il devait connaitre tous les trucs, oui…

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La croisée des chemins- « Les noms ont des connotations puissantes. La lumière est un grand étendard à porter, monsieur Akari. Puisse-t-il bien vous servir. »

Je connaissais parfaitement cette croyance. Du moins, elle m'était d'une évidence absolue et la remettre en cause sonnerait comme remettre en question la couleur du ciel ou de l'herbe... Seulement, elle n'en restait pas moins de la simple superstition. Je respectais les croyances des autres, qu'elles soient une vérité ou non, elles étaient des guides appréciables pour leurs pratiquants. Qu'elles mentent ou qu'elles détiennent les secrets de l'univers ne faisait aucune différence. Rien ne confirmait leur véracité. Que je puisse m'égarer à y croire par mégarde n'était pas une possibilité, car ce nom que je portais, n'était pas celui qu'on m'avait donné à la naissance. Il était un nom d'emprunt ne m'allant guère. J'étais plus cendres qu'étincelle, plus néant du ciel nocturne qu'étoile, plus ombre se terrant parmi les ombres que lumière chassant les ténèbres. Une personne incapable de briller pour les autres, dans l'impossibilité de se lier... Pourquoi, lorsque je pense à pareille chose, j'ai l'impression de me noyer dans un écœurant mensonge ?

La fille en kimono m'avait offert un sourire en plus de sa bénédiction seulement... Mon visage devait sans peine illustrer mes pensées éparpillées dans de sombres couloirs mentaux... C'est-à-dire, ma tronche devait faire peur à voir. Aucun sourire, juste un air nauséeux et des yeux bleus dépressifs tantôt fuyards, tantôt féroces. Les personnes trop gentilles sont les plus effrayantes... Je ne sais jamais ce qu'elles attendent de moi, ce qu'elles désirent obtenir, le prix à payer pour leur prestation d'amabilité. Leur maîtrise parfaite sur les cordes sensibles des autres, est un art assez redoutable... Ces individus, trop bons pour ne pas être douteux, me mettent mal à l'aise, au point, où je crains plus de manger à leur table que d'affronter un Tyranocif là où personne ne m'entendra crier...

- « Pardon » J'allais tourner la tête vers elle, l'air troublé. Pourquoi s'excusait-elle, au juste ? Je suis le seul fautif... - « Je n’avais pas considéré votre fatigue, monsieur Akari, bien que je la partage. Si je sais nourrir une conversation, je ne peux pas me vanter de savoir la nourrir au point de la faire à une fleur, aussi belle soit-elle. »

J'avais doucement secoué la tête. - «  Non... C'est... Juste moi qui suis trop méfiant. » Je ne pouvais pas blâmer une personne pour sa gentillesse, moi qui suis incapable de seulement faire semblant d'en posséder. Même mes efforts étaient toujours insuffisants, quand ils n'étaient pas carrément invisibles. - « Même lorsqu'il n'y a aucun danger ou malentendu, je suis constamment sur mes gardes... Ce n'est pas votre faute, j'ai mes raisons d'être ainsi fait. » Ne m'en veux pas. On a essayé de me tuer et j'ai tout oublié du pourquoi comme de qui.

Mais... Je me savais en tort. Je fuis, la queue entre les jambes, dès qu'une personne se donne la peine de me considérer, au lieu de rester sagement en place et d'essayer de tenir les brides de la conversation, d'être un semblant de personne ordinaire qui, apprécie naturellement qu'on soit gentil avec lui... Seulement, il faut tant de courage pour faire confiance aux autres... Et j'aurai bon fouillé au fond de moi, je n'en possède pas la moindre lueur. Au fil des mois, mes émotions contenues commencent à déborder, ce que je suis réellement en découle... Je n'arrive plus tout à fait à me mentir et je ne sais plus où me cacher des autres... Fuir n'a rien d'un choix... C'est souvent la seule issue de secours.

Si je ne me qualifie pas de dresseur, ayant pourtant été recensé comme un membre Pulsar, je suis tout aussi facile à amadouer qu'eux par moment... Il suffit qu'on me parle de Pokémon pour que je me déride un peu, pour que j'ose alimenter ce sujet banal et innocent... Kyo ne méritait pas un si piètre compagnon de repas et sa présence ne me s'avérait pas désagréable... Aussi, mon assiette était vide. J'avais le choix entre aller me coucher sans avoir la moindre chance avec Morphée ou discuter un peu...

- « Nous nous connaissons depuis dix ans cette année. » Si longtemps que ça ?! - « Il est bien mon seul Pokémon, quoique j’aie des plans pour agrandir notre cohorte. Kabuki pourrait profiter d’un compagnon. Je comptais aller bientôt au Lac des Cygnes, dans l’espoir d’y trouver un ami. Mais je dois avouer... » Kyo avait penché sa tête d'un côté et j'avais imité son geste, inquiet quant à la suite. - «… que je n’ai jamais capturé de Pokémon. Kabuki était un cadeau pour mes dix ans. J’appréhende un peu le moment de la capture, et que dire du dressage qui devra suivre. On a pas le droit à l’erreur dans ce genre de situation, n’est-ce pas ? » En guise d'illustration mentale, le souvenir d'un Duralugon me tirant dessus après l'échec lamentable de ma Pokéball... Elle avait ri et j'avais froncé les sourcils. Elle ne pouvait se moquer de moi, ne lisant pas dans les pensées – il ne manquerait plus que pareilles absurdités – mais son amusement avait réussi à me contrarier. - « Être Maître Pokémon, c’est toute une responsabilité. » Je ne pouvais pas le nier, même sans être un pro en la matière. J'en savais assez pour l'affirmer.

C'est... Non, je me devais de le dire de vive voix. - « C'est une histoire de compréhension et de compassion... Chaque espèce, chaque spécimen, a ses règles fondamentales et sa façon d'être et de s'épanouir. Il faut observer avec attention, s'appliquer à apprendre et à ne pas avoir peur d'essayer... Rattraper ses erreurs du mieux qu'on le peut... Puis sacrifier un peu de soi-même pour correspondre sincèrement à leurs attentes. Parce que c'est ainsi que la confiance se renforcera. Je suis un dresseur de dragons... Ce sont des créatures qui vous arrachent un bras à la moindre contrariété... Pourtant, leur férocité légendaire est ce pourquoi j'ai choisi de me spécialiser dans ce type... Cette puissance, cette violence, cette rage qu'ils ont... Quand elle se détourne de vous, quand vous gagnez leur confiance, elle s'impose devant vous comme un rempart invincible prêt à vous protéger de n'importe quelle armée... Il en va de même pour une capture. Il faut se montrer patient et observer longuement avant la moindre tentative... Une fois que vous êtes convaincus de pouvoir surprendre votre cible, d'avoir plus d'un plan dans votre sac, il faut alors essayer... En cas d'échec, il suffit de vous remettre en question, de vous demander "pourquoi j'ai échoué ?" et... »

Je m'étais subitement arrêté de parler. Pas que j'en avais terminé, le sujet était bien trop vaste pour que la nuit, à elle seule, suffise. Je m'étais soudainement rendu compte que j'avais trop parlé, ramenant ma science sans laisser la moindre chance à la jeune femme en tenue traditionnelle de participer et de partager ses connaissances... J'avais été arrogant. - « Pardon... » Soufflais-je.
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avec Akari

le 26 février 2022
 « Je vous crois » dit-elle sans insister, l’air peut-être un peu chagrinée, mais pas surprise; trop de gens se font filouter, dans la vie, pour qu’elle ne comprenne pas le sentiment. C’est qu’il y a tellement de gens, là dehors, qui sont là pour prendre sans jamais donner; évidemment, en cette pensée elle était probablement à côté de la plaque. La nervosité d’Akari coulait bien plus profond que ça, mais ça, comment pourrait-elle le comprendre? Elle se contente de lui sourire doucement entre deux bouchées de riz, attentive à ce qu’il a à dire. Et du bout des lèvres, elle ajoute, presque hésitante : « Je ne vous en tiens certes pas rigueur » ça tombait de soit; alors pourquoi avait-elle prit le temps de le dire? Peut-être qu’elle s’inquiétait seulement pour cet homme mystérieux dont les yeux étaient si tristes. Comme s’il y avait quelque chose qui clochait chez lui.

Kyo s’était avancée sur son siège, sans même s’en rendre compte. Elle écoutait ce qu’Akari avait à dire comme s’il eut été un vieux sage, et en matière de pokémons peut-être l’était-il. Elle penche légèrement la tête sur le côté, les mèches de ses cheveux venant chatouiller l’encolure de son furisode, alors qu’elle l’écoute patiemment. C’est qu’il en avait des choses à dire sur le sujet! Et ça, Kyo, ça lui plaisait, parce qu’elle elle ne s’y connaissait pas tellement en matière de pokémon, et pourtant elle devrait, surtout à son âge. Puis il s’était arrêté de parler, en plein milieu de ce qu’il disait, et voilà qu’elle se redressait dans sa chaise, presque déçue, mais surtout assez polie pour ne pas le laisser paraitre.

« ne vous excusez pas, c’est moi qui ai amené le sujet » lui dit-elle doucement, un sourire toujours égal sur son visage. « je crois surtout » dit-elle en hochant de la tête, « qu’en ce sens les humains et les pokémons ne sont pas si différents. Nous avons tous nos petits caractères, les choses qu’on aime et qu’on aime pas, et ce n’est pas dit que nous sommes tous simples à apprivoiser! » un rire léger quitte ses poumons; ça lui faisait bien penser à certaines personnes dans sa vie. Parfois il fallait passer un peu plus de temps à apprendre à connaitre quelqu’un avant de pouvoir se targuer d’être leur ami, c’était tout simplement comme ça. « Quoique la plupart des humains ne risquent pas de vous arracher le bras si vous faites un faux pas… » elle tapota le bord de la table de l’ongle de son indexe, avant d’ajouter : « Puis contrairement aux humains, les pokémons peuvent pas dire ce qu’ils aiment pas, faut être plus fin observateur. » elle rit à nouveau; « Bon, finalement y’a pas tant de ressemblance » avoue-t-elle finalement.

Son assiette à elle aussi était vide, maintenant. Pourtant, ça ne l’empêche pas de continuer à parler comme si de rien était. « Dresseur de dragon? Vous devez être doué, à avoir vos deux bras, là! » dit-elle, à moitié sérieuse et à moitié en train de rigoler. Le ton de la conversation se voulait léger, mais à savoir si c’était le ressenti d’Akari, ça… Lui seul le savait. « Cela doit être très gratifiant, d’arriver à apprivoiser un dragon, oui » continue-t-elle, l’air rêveuse, avant d’ajouter à la hâte; « pas que je m’y adonnerait. Je n’en ai ni le courage, ni la force de caractère. Mais si c’est pour d’autres petits pokémons, là, je me vois bien y faire. »

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La croisée des cheminsÀ l'époque, recroquevillé sur ma chaise dans la petite mairie de Kishika, je n'avais pas réellement réfléchi à la succession de questions qu'on avait déversée sur moi. Il n'existait aucune réponse à donner. Je ne savais rien. Il n'y avait que des « Je ne sais pas » évasifs et des « Peut-être » menteurs. Je n'avais pas encore conscience de l'agonie dans laquelle j'étais tombé. Tout ce qui importait, à ce moment ridicule, c'était de remplir le formulaire administratif, un imprimé qui allait me servir de carte d'identité temporaire, un document traitant du fait que mon amnésie ne me permettait pas de m'identifier. J'étais dans l'incompréhension la plus totale et rien ne m'avait semblé réel. C'était comme être prisonnier d'un rêve, être convaincu que tout cela ne peut être réel, sans parvenir à y échapper pour autant. Une paralysie du sommeil me parait un meilleur comparatif. On avait pris la peine de m'expliquer les différentes maisons propres à la région de Lumiris et leurs significations. Les lèvres de l'homme sans visage face à moi bougeaient, les mots quittaient sa bouche, mes oreilles captaient sa voix, mais rien dans mon esprit ne voulait s'en occuper. C'était impossible. Toutes mes préoccupations étaient focalisées avec effroi sur l'espace creux dans ma mémoire. Si je suis Pulsar aujourd'hui, c'est seulement, car ce mot est l'un des seuls ayant réussi à percer la carapace d'ignorance qui m'avait préservée, lors de mes premiers jours dans l'abysse...

Cela n'avait aucun sens d'associer le fait que j’entraîne des Pokémons à mon statut de Pulsar, tant celui-ci est un semblant de hasard, cependant... Je m'étais presque entendu. Cela avait ressemblé à une quelconque passion... Pourtant, je considère mes Pokémons comme des contrats. Je les aide à devenir plus forts, je leur donne les moyens de survivre et en retour, ils me servent d'outils, voir d'armes. Notre relation fonctionne comme un échange avantageant les deux parties plus qu'à une quelconque relation affective qui n'aurait ni queue, ni tête. Un dragon cherche de la nourriture, pas un ami... Dans un cas comme dans l'autre, ce sera sans moi. Il est évidemment qu'à force de se fréquenter, un lien s'est tissé entre eux et moi, mais c'est quelque chose de fragile et destiné à se briser un jour... Une fois au sommet, ils n'auront plus besoin de moi. Une fois que j'aurai trop sombré, ils ne me seront d'aucune aide. Mais tout cela, fait justement partie intégrante des fameux contrats. Même si le chemin que nous faisons ensemble ne sera un jour plus le même, je continuerais de faire en sorte que notre voyage ne soit pas une histoire faite uniquement d'épreuves et de drames... Un dragon peut vivre plusieurs centaines d'années. Je crois que je suis satisfait à l'idée, que dans deux cents ans, un être au sommet des cieux puisse se souvenir de moi, le faible humain.

Les plats étaient vides de nourritures, aucun grain de riz n'avait été oublié de mon côté. J'avais posé mes mains abîmées sur la table, sans être détendu, j'essayais de faire un effort. - « Je crois surtout, qu’en ce sens les humains et les Pokémons ne sont pas si différents. Nous avons tous nos petits caractères, les choses qu’on aime et qu’on aime pas, et ce n’est pas dit que nous sommes tous simples à apprivoiser ! » J'avais jeté un regard sur le côté, c'était moi, l'humain pas simple à apprivoiser, n'est-ce pas ? - « Quoique la plupart des humains ne risquent pas de vous arracher le bras si vous faites un faux pas… » Cela... Je n'en étais pas si certain. Le souvenir de la fille aux yeux verts et de ses ongles enfoncés dans la chair de mon avant-bras s'était imposé de lui-même dans mon esprit. - « Puis contrairement aux humains, les Pokémons peuvent pas dire ce qu’ils aiment pas, faut être plus fin observateur. » Hum... - « Bon, finalement y’a pas tant de ressemblance... » Avait-elle conclu. - « Même si les humains ont un langage plus abouti... Je ne pense pas qu'ils se comprennent mieux pour autant. » Au contraire, c'est dans l'absence de mots, après que le rideau soit tombé, que les visages s'autorisent enfin à fondre en sentiments...

- « Dresseur de dragon ? Vous devez être doué, à avoir vos deux bras, là ! » J'avais eu un sourire nerveux. Mon corps est littéralement couvert de cicatrices, brûlures, hématomes et marques en tout genre... Certes, les dragons ont probablement évité à mon corps de finir en morceaux plus qu'ils ne l'ont amochés, mais tout de même... C'était osé ! J'avais sincèrement souri, un peu amusé. - « Cela doit être très gratifiant, d’arriver à apprivoiser un dragon, oui... Pas que je m’y adonnerai. Je n’en ai ni le courage, ni la force de caractère. Mais si c’est pour d’autres petits Pokémons, là, je me vois bien y faire. » Hum... Les dragons ont toujours été aussi craints qu'admirés. Néanmoins, si certains sont atroces à élever, il en existe d'autres, bien moins exigeants. - « Il existe aussi des petits dragons, peut-être plus dans vos cordes... Puis, certaines espèces comme Dracolosse ou Libégon sont plus faciles à vivre, une fois qu'ils ont confiance, leur intelligence s'avère telle, qu'ils anticipent vos réactions et s'adaptent tellement à vous, qu'ils finissent par mieux vous connaître que vous-même... Ne condamnez pas le type dragon à ce cliché de violence, même si, je dois avouer que certaines espèces semblent vouloir tout régler dans de grands excès de rage... J'imagine que c'est normal de penser ainsi, lorsqu'on dispose d'une puissance écrasante... » Soufflais-je.
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avec Akari

le 26 février 2022
Sou sourire se fait presque timide, alors qu’elle baise élégamment ses yeux vers son assiette qu’elle venait de terminer. Voilà, on l’avait prise de court; c’est vrai que les humains ne sont pas si faciles à comprendre. Certains pensent une chose et en disent une autre. D’autre sont très abruptes, d’autres cachent la tristesse dans leur cœur pour convenir. Elle, elle ne savait pas laquelle de ces personnes il était; elle ne pouvait qu’essayer de deviner. Se disait que son malaise apparent ne pouvait être dû qu’à sa simple présence, qu’aux paroles échangées qui avaient été cordiales et polies, ni plus ni moins. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander; qui donc l’avait blessé? Une question qui restera sans réponse; à la limite, lui-même ne savait pas, et loin d’elle l’idée de pousser la chose, même pas avec quelqu’un qu’elle connaitrait mieux. Kyo après tout, c’était pas un mot plus fort que l’autre, de la politesse et parfois bien peu de substance. Pourtant, ce n’était pas qu’elle n’avait rien à dire; seulement elle avait l’habitude qu’on attende d’elle qu’elle soit adorable, charmante, discrète…

« Ce n’est certainement pas moi, avec mes petits bras, qui peut comprendre ce que s’est, d’avoir de la puissance. Pas plus que de l’autorité » admit-elle en relevant les yeux vers lui, ignorant les cicatrices sur ses mains qu’il tentait si désespérément de lui cacher; elle trouvait cela fort curieux, et n’oserait s’y attarder sous risque de le mettre plus à mal. « Dracolosse… » Murmure-t-elle, des étoiles s’éclairant inexplicablement dans ses yeux. « Quand j’étais petite  »dit-elle, rougissant un peu parce qu’elle se permettait cette petite histoire de rien; « Dans le port à côté de chez moi, il y a un Dracolosse qui illumine la mer de nuit, pour que les bateaux arrivent à bon port. Il est très doux, comme vous dites. Y-a-t-il des Minidraco, vous pensez, à Lumiris? »

S’étant laissée emporter, voilà qu’elle se calmait quelque peu, retrouvant son maintien habituel, son sourire affable et ses bonnes manières. « Ah, pardonnez-moi, je vous retiens plus que de raison. Il se fait tard, et je suppose que vous aussi vous avez de la route à faire demain matin. » s’excuse-t-elle, se redressant avant de s’incliner profondément vers lui. « Merci pour tout, monsieur Akari. Pour votre présence et vos paroles. Je tâcherai de garder vos mises en garde en tête, et vos recommandations, aussi. Vous m’avez donné beaucoup à penser. » elle s’incline une seconde fois, un peu moins profondément peut-être, avant de prendre ses couverts et de lui dire un joyeux au revoir qui était, malheureusement pour lui, une promesse de se retrouver un jour, quelque part.

Son Zorua trottinant sagement derrière elle, elle trouva sa chambre et s’affala dans son lit; maintenant que personne ne regardait, elle pouvait enfin se laisser aller dans un gros soupir de circonstance. Quel drôle d’homme, vraiment, cet Akari. Elle espérait seulement ne pas l’avoir trop dérangé; et dans son cœur, c’est le souvenir de son petit sourire timide qu’elle préférait garder, de toute manière. Après tout, les gens sont beaux quand ils sourissent; c’était tout normal de vouloir garder cette image éphémère de lui, non? Kabuki vint la rejoindre dans un bond, et elle enfouit son visage dans sa fourrure. « Eh bien, Kabuki. On fait de drôles de rencontres quand on voyage » et sur ce, elle se leva pour se sortir de son [i[furisode[/i] très encombrant pour se mettre dans son pyjama, un petit kit vieux-chandail-pantalon-mou qu’elle adorait. Ça lui donnait vraiment l’air d’être une gamine et ça détonnait  avec son élégance traditionnelle, mais ici, y’avait personne pour la regarder, hein…

Et sur ce; bonne nuit!

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