Il y a des fins de mois qui sont difficiles, et plus particulièrement quand on n'est pas un dresseur et qu'on n'a pas réellement les moyens de faire un voyage tranquille et à pouvoir dormir très régulièrement à l'hôtel. C'est ce que Cyrielle avait éprouvé en arrivant à Mirawen : la perte de son portable, ou plutôt son vol à Artiesta, le rachat d'un nouveau téléphone, puis le bain donné à Niji... Tout ceci n'avait pas été de grand repos, et plus particulièrement pour son porte-monnaie. Rajoutez à cela une mine plutôt maussade et le côté pas vraiment d'humeur de la jeune femme qui se lisait clairement - pour une fois, à croire qu'elle commençait à se dérider - et on avait un sacré tableau d'elle, qui s'était faite embaucher en tant que gardienne dans une petite maison qui était un petit lieu touristique peu connu.
La Rue du Petit Moine portait ce nom grâce au moine qui y avait vécu et qui passait pour un sage, quoiqu'un peu excentrique. Il suffisait d'avoir réarrangé la demeure avec les bibelots et tous les objets qui pouvaient attirer l’œil et on avait un parfait piège à touristes. Poupées, fossiles, pierres aux couleurs étonnantes. Tout y passait. Et cela attirait bien les curieux aussi. La rouquine ne comprenait cependant toujours pas pourquoi ils avaient tant besoin d'un gardien pour la nuit. Qui viendrait voler les breloques et tsoins-tsoins sans valeur notable.
Elle se retrouvait donc à faire un tour toutes les heures dans la maison, dans un uniforme gris et triste, un peu trop grand pour elle ; à quitter son petit bureau et à boire du café pour tenir la nuit, avant de retourner dormir la journée. Cyrielle poussa un soupir peu discret, tandis qu'elle se levait pour un énième tour de garde à minuit, écartant négligemment dans un crissement sonore la chaise sur laquelle elle était assise. Qui l'entendrait de toute manière ?
Une lampe torche à la main, les clés à la ceinture, et un portable dans sa poche, elle traversa pour la énième depuis dix jours, cette petite maison-musée, comme chaque nuit depuis qu'elle était arrivée à Mirawen. Plus qu'une vingtaine de jours pour se renflouer les poches et partir ensuite, et ce serait fini. Elle ne s'ennuierait plus à traverser un musée de curiosités toute une nuit et reprendrait un rythme normal.
Tout était silencieux, et la seule chose qu'elle entendait, c'était son propre pas sur le sol, un peu traînant, mais très sonore dans les pièces vides du monde habituel de la journée. Et comme d'habitude, rien, ni personne ne venait le déranger. Nouveau soupir et grognement, tandis qu'elle passait à la pièce rassemblant des drôles de pierre et des parchemins du vieux moine :
-Vivement que ça se finisse, que je puisse reprendre mes godasses et mon sac, pour repartir sur les routes...
Et en entrant dans la pièce, elle s'immobilisa soudainement. Elle sentit son coeur rater un battement, et son sang la ragaillardir sous l'adrénaline. Cette soirée ne serait peut-être pas si calme et ennuyeuse que ça, finalement. Il y avait quelqu'un dans la pièce.
La Rue du Petit Moine portait ce nom grâce au moine qui y avait vécu et qui passait pour un sage, quoiqu'un peu excentrique. Il suffisait d'avoir réarrangé la demeure avec les bibelots et tous les objets qui pouvaient attirer l’œil et on avait un parfait piège à touristes. Poupées, fossiles, pierres aux couleurs étonnantes. Tout y passait. Et cela attirait bien les curieux aussi. La rouquine ne comprenait cependant toujours pas pourquoi ils avaient tant besoin d'un gardien pour la nuit. Qui viendrait voler les breloques et tsoins-tsoins sans valeur notable.
Elle se retrouvait donc à faire un tour toutes les heures dans la maison, dans un uniforme gris et triste, un peu trop grand pour elle ; à quitter son petit bureau et à boire du café pour tenir la nuit, avant de retourner dormir la journée. Cyrielle poussa un soupir peu discret, tandis qu'elle se levait pour un énième tour de garde à minuit, écartant négligemment dans un crissement sonore la chaise sur laquelle elle était assise. Qui l'entendrait de toute manière ?
Une lampe torche à la main, les clés à la ceinture, et un portable dans sa poche, elle traversa pour la énième depuis dix jours, cette petite maison-musée, comme chaque nuit depuis qu'elle était arrivée à Mirawen. Plus qu'une vingtaine de jours pour se renflouer les poches et partir ensuite, et ce serait fini. Elle ne s'ennuierait plus à traverser un musée de curiosités toute une nuit et reprendrait un rythme normal.
Tout était silencieux, et la seule chose qu'elle entendait, c'était son propre pas sur le sol, un peu traînant, mais très sonore dans les pièces vides du monde habituel de la journée. Et comme d'habitude, rien, ni personne ne venait le déranger. Nouveau soupir et grognement, tandis qu'elle passait à la pièce rassemblant des drôles de pierre et des parchemins du vieux moine :
-Vivement que ça se finisse, que je puisse reprendre mes godasses et mon sac, pour repartir sur les routes...
Et en entrant dans la pièce, elle s'immobilisa soudainement. Elle sentit son coeur rater un battement, et son sang la ragaillardir sous l'adrénaline. Cette soirée ne serait peut-être pas si calme et ennuyeuse que ça, finalement. Il y avait quelqu'un dans la pièce.