C’est la danse des canards

« Alors, prêt ? »

La question viens de mon coloré compagnon. Je pourrais la lui retourner : il a l’air franchement ridicule dans sa tenue de plongée flashie. Hein ? Oui, certes, j’ai la même, mais au moins, la couleur est sobre, contrairement à la sienne. En revanche, je la trouve toujours désagréablement moulante - pas de changement de ce coté la depuis la plongée avec Mae.

« Prêt ! Pas vrai Milo ? »

D’une douce vocalise, Miloxyloto marque son approbation - non sans garder un oeil soucieux vers le ciel. Elle sera bien plus à l’aise une fois sous l’eau, à l’abri des prédateurs aériens qu’elle pense toujours être un risque pour elle - la bonne blague, d’ici qu’elle trouve un oiseau assez puissant pour la porter… Enfin bref, les dernières vérifications sont de mises : oxygène, lampe torche et petit appareil pour s’envoyer des messages sous l’eau, tout est la ! Je m’assure qu’il en est de même pour Lionel.

« Tu va voir, la plongée, c’est génial ! T’a l’impression de flotter ! Enfin, tu flotte bien sur mais… Enfin, tu verra ! »

J’ai toujours eu un don pour les explications. Enfin bon, on va pouvoir y aller. J’enfile le dernier accessoire indispensable pour la plongée, celui qui ruine toute crédibilité à n’importe quelle personne - même Lise, qui est pourtant un personne pleine d’élégance, serait incapable de porter ces choses avec grâce.

Oui. Je parle des palmes.

Enfin… J’imagine que c’est partit. Je m’enfonce lentement dans l’eau. La température est pas folle, mais j’ai quand même hâte d’être sous l’eau.

Il n’y a que la paix

Enfin !

L’agréable retour à l’apesanteur sous-marine, l’impression d’avoir un sol au dessus de la tête, tout ça m’avait manqué !

Et il faut dire que l’endroit vaut le détour ! Au lieu de l’immensité vide de l’océan, la vie semble prendre toute la place ici : barrière de corail, algues ondoyantes et banc de poissons à tout va, rien à voir avec ma précédente plongée !

Au début, je me laisse aller. Milo me guide à travers les quelques courants aquatiques du lac jusqu’à ce que Lionel attire mon attention - et ça n’a rien à voir avec ses dreads qui lui donnent un air de méduse. Il me montre une étrange scène : un coquiperl entouré par deux de ses congénères qui semblent tous deux décidés à le faire évoluer dans leur propre direction. Pour compléter le tableau, la petite Gobou de Lionel essaye de raisonner tout ça, tant bien que mal.

Mais les ainés ne l’entendent visiblement pas de cette oreille et menacent de s’en prendre au petit Gobou qui s’immisce dans leurs affaires sans y être invité ! Bon, je pense que c’est le moment pour Milo d’entrer dans la danse. D’une petite tape sur le flan, j’attire son attention et l’invite à aider le pauvre Gobou dans sa quête, ce qu’elle s’empresse de faire, ravie d’aider.

D’un gracieux tourniquet, elle s’approche de la dispute, et sa simple presence suffit à calmer les esprits. Les Milobellus sont des êtres respectés par delà le monde pour leurs beauté et de nombreux conflits ont été évités par sa simple présence.

Mais ici, ça ne suffit pas. Milo est encore jeune, et les querelleurs ont les esprits trop échauffés. Elle n’a cependant pas dit son dernier mot. De sa Voix Enjôleuse, elle invite les esprits au calme et, après un petit moment, ils semble prêts à écouter.

Milo fait alors un signe vers Gobou pour qu’elle puisse faire entendre raison à ces pokémons. C’est son tour de briller !

Je fait un petit signe à Lionel pour lui signifier que tout va bien se passer. Milo a réussi à apporter le calme, Flavie n’a plus qu’à apporter la raison !

N’oubliez pas le guide

Je ne peux m’empêcher de rire, relâchant à mon tour une série de bulles : il est si fier de nos pokémons, c’est vraiment trop mignon. C’est vraiment un grand gaillard au grand coeur !

Le Coquiperl et ses… parents ? Semblent finir leur discussion de manière bien plus posée, et la décision du petit semble claire : il veut attendre encore un peu.

Bon, c’est pas tout ça, mais on va peut-être pouvoir reprendre un peu notre exploration, non ? Ah… Non. On dirait bien que la petite famille souhaite nous remercier d’être intervenus. Un peu étrange quand on se dit qu’on est intervenus dans une affaire privée et familiale, mais s’il n’y a que ça pour leurs faire plaisir, pourquoi pas ?

Ils nous guident à travers la barrière de corail pour finalement arriver à une petite alcôve contenant nos remerciements.

Vers l’infini et au dela !

Euh… je rêve ? Il nous a donné… une canne à pêche ? Euh… oui. D’accord. Ma foi, j’en ai déjà une, mais je vais quand même la récupérer, ça n’a rien à faire au fond de l’eau ! Les gens pourraient faire plus attention quand même !

On reprend tranquillement notre exploration quand le duo serpentin reviens à notre rencontre, l’air paniqué. La communication est… laborieuse, mais je pense avoir comprit la source du problème : les objets évolutifs tant convoités ont disparus, et le coupable semble être un créature arachnoïde équipée de bulles… ET DIVINEMENT CHROMATIQUE !

Cet éclat, je le reconnaîtrais entre milles ! Quel dommage que je n’ai pas le temps de l’observer ni la possibilité de le dessiner ! Déjà parce que je suis sous l’eau, mais SURTOUT parce qu’il semble décidé à passer à l’attaque : on est la pour prendre ses trésors, et il aime bien ses trésors.

Alors qu’il commence à nous foncer dessus, Milobellus s’interpose pour nous protéger et commence à essayer de le calmer de sa Voix Enjôleuse, mais le voleur n’écoute que sa cupidité et l’attaque d’une violente Piqûre !

Blessée dans son orgueil - ce n’est pas souvent qu’on ne l’écoute pas, et encore moins qu’on la frappe malgré ses tentatives de calmer le jeu - Milo vois rouge et commence à charger une attaque glaciale. D’un regard autour de nous, je remarque qu’on est toujours entourés de coraux. Une telle attaque entraînerais un changement brutal dans leurs environnement et risquerait de les tuer !

Je stop Milobellus avant qu’elle ne fasse une erreur et réfléchis à une solution. La mygale, méfiante, a reprit de la distance et garde jalousement ses précieux. Que ferait Kei dans cette situation ?

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Il se mettrait sans doute à crier qu’il trouve tout ça trop cool, puis un de ses pokémons mettrait la raclée à l’ennemi en une poignée de secondes. Je ne serais pas sous l’eau, je soupirerais. Je n’ai ni ses connaissances de combat, ni sa puissance, alors je vais devoir improviser.

De quelques gestes précis - je commence à bien me faire comprendre, à force de devoir lui expliquer des choses sous l’eau - je lui fait comprendre ce que j’attends d’elle. Rien de bien compliqué, ce sont des principes de bases de physique. Tout devrait bien se passer.

Prenant de la vitesse, Miloxyloto se met à tournoyer autour du voleur qui la regarde sans comprendre. Pourtant, il ne s’agit pas d’un vulgaire Tourniquet. En peu de temps, le courant ainsi généré se transforme en un véritable Ouragan sous-marin, un tourbillon centré autour du coupable comme l’oeil d’un cyclone. Aprés quoi, Milo tire un jet d’eau bouillante dans le syphon. Celui-ci restraint la propagation de la chaleur à sa zone d’effet tandis qu’elle est évacuée à grande vitesse vers le haut par la force du courant.

Au final, c’est un grand courant d’eau bouillante qui éjecte la Tarenbulle loin d’ici, laissant ses biens mal acquis derrière elle.

Et ben, comme quoi, pas besoin de grosse puissance pour venir à bout de ses obstacles, parfois.

Ons’koss

Alors j’avoue, j’ai pas tout comprit.

Un instant tout va bien, j’ai réussi à me débarrasser de l’arachnéen sans faire trop de dégâts (c’est Kei qui serait fier de moi !), l’instant d’après c’est… L’apocalypse ? Que nous tombe sur le coin de la t… face ? J’vais pas le cacher, j’suis pas des plus sereins la. J’essaye d’esquiver un maximum de débris, mais il y en a trop. Heureusement que Milo est la pour couvrir mes arrières.

La splendide serpentine se déplace habilement dans l’eau, tantôt me poussant, tantôt éloignant les débris. Alors que le calme semble enfin revenir, elle se fait cependant surprendre par un filet à petites mailles qui entrave ses mouvements. Dans l’incapacité de nager correctement, elle coule à pic, rejoignant le tapis de débris.

Je ne perds pas une seconde pour la rejoindre et tenter de la démêler. Mais d’où venait donc cette fichue pluie d’apocalypse ? Est-ce que c’est moi qui l’ai déclenché avec les courants ? J’espère pas. J’ai vraiment voulu faire de mon mieux pour ne rien abimer.

Aprés avoir bataillé un moment pour libérer Milo - j’ai dut la calmer avant, elle bougeait dans tous les sens, je ne pouvait rien faire - je viens enfin à bout du filet. Alors qu’elle s’en extirpe, j’apperçois un objet d’interet au milieu des débrits. Celui-ci pouvant potentiellement valoir quelque chose, je le récupère avant de faire signe à Lionel que je vais rejoindre la surface. J’ai eu assez d’émotions pour aujourd’hui, je crois que je vais… Prendre un peu l’air. Haha.