Description de votre personnage

Tapotant frénétiquement sur son clavier, Callum était assis en face d’un moniteur depuis déjà quelques heures. Les gérants de ce cybercafé étaient toujours étonnés de constater à quel point ce garçon pouvait rester concentré sans boire ni manger pendant de longues périodes. Ne s’arrêtant jamais de réfléchir, il lui arrivait de tirer sur le bout de ses mèches noires lorsqu’il reposait ses poignets. Même si son comportement et sa personnalité n’en témoignaient rien, Callum prenait soin de son apparence. De fait il modérait ses frictions capillaires, juste assez pour évacuer la tension interne qui l’animait sans pour autant décoiffer ses touffes de cheveux mi-longs aussi sombres que la nuit. Le duo de perles qui lui servait d’yeux présentait un important contraste avec le reste de son visage fin puisqu’il rayonnait d’une intense lueur rosée, encore plus à la lumière de son ordinateur. Cette discordance était d’autant plus accentuée que le garçon préférait les vêtements noirs, un moyen habile de se fondre dans la masse.

Se fondre dans la masse, c’était précisément la vie que menait Callum depuis son arrivée à Lumiris. Il ne côtoyait personne, ne poussant jamais son anecdotique socialisation au-delà de la limite de la politesse la plus primaire. Son entourage - et j’entends par là les individus passant près de lui - devait certainement penser qu’il s’agissait d’un gars mal dans sa peau, en marge de la société, trop timide pour aborder qui que ce soit. Dire qu’ils avaient tort sur toute la ligne serait inexact, mais la solitude de Callum lui servait de fort, un rempart le protégeant de toute distraction inopportune. Les regards les plus perspicaces pouvaient déceler en lui une certaine froideur méticuleuse lorsqu’il tapotait ses joues beiges d’un rythme digne du plus précis des métronomes.

Le jeune homme termina le gobelet de café qui sommeillait près de sa tour avant d’en extraire la clé USB en forme de pokéball qui lui appartenait, après quoi il se leva de sa chaise, remarquant en un soupir que la trace de son postérieur s’était encore imprimée dans le cuir noir. Callum taillait dans la moyenne, bien que ses épaules larges donnaient parfois l’impression qu’il était plus imposant qu’un quidam de même carrure. Sa démarche marquée d’une certaine élégance s’efforçait cependant d’être la plus discrète possible : si le tintement des pièces de monnaie ne résonnait pas sur son comptoir, le serveur du cybercafé ne remarquerait même pas que Callum avait quitté l’établissement. Préférant de loin la ville à la campagne, il se déplaçait dans les rues telle une ombre, une silhouette que l’on voit, mais qu’on ne regarde pas.

Une fois rentré dans son studio miteux négocié au rabais avec son marchand de sommeil, l’adulte en devenir avait pour rituel de libérer ses index des anneaux en argent dont il s’affublait avant de s’installer sur sa chaise en bois bon marché. De là il observait l’extérieur avec un intérêt nouveau, comme s’il n’en revenait pas à l’instant même. Il s’émerveillait tout particulièrement de la pluie, qu’il pouvait contempler pendant de longues minutes. Mais cette brève pause ne durait pas plus d’une poignée de secondes quand le soleil brillait de mille feux, une météo apaisante pour certains, déprimante pour lui. Quoi qu’il en soit, Callum n’avait pas le temps de rêvasser devant sa fenêtre : il avait d’importants projets à mettre en place, et l’objectif qu’il briguait était à portée de main.