Lunette de soleil sur le nez, t-shirt et short de couleur claire et une serviette sur l’épaule, nous sommes en route pour la plage. Vulca gambade à mes côtés, car si elle n’aime pas se baigner dans la mer, elle adore jouer dans le sable, à mon grand désarroi. Le sable se glisse dans sa fourrure, et après elle en met partout dans la chambre et passe son temps à se gratter. Pour éviter cela, je suis obligée de la brosser intensivement et de la laver, ce qui n’est pas toujours suffisant, surtout qu’elle se débat sous la douche. Mais elle est tellement heureuse que je me sens obligé à ce sacrifice pour son bonheur.

J’ai chaud, je n’aime pas la chaleur contrairement à ma compagne. Si ça ne tenait qu’à moi, on passerait notre temps dans le nord et peut-être venir ici l’hiver. Mais Vulca est aussi têtue que moi et je finis toujours par céder à ses envies. C’est la raison de notre présence ici en pleine été. Et je transpire abondamment, surtout au niveau des pieds. Il est vrai que je dois avoir une dégaine assez surprenante, avec mes vêtements estivaux et mes grosses chaussures de marche. J’aurai volontiers acheté quelque chose de plus léger, mais les temps sont durs et le porte-monnaie peut rempli. J’ai réussi à me trouver un travail saisonnier, en femme de ménage dans un petit hôtel. Ça me donne une chambre et de quoi manger. L’achat de chaussures est une possibilité grâce à l’argent que je gagne, mais je préfère le mettre de côté pour des choses plus importantes comme de la nourriture, le jour où le travail finirait par manquer ou que mes activités ne me permettront plus de gagner de quoi me nourrir.

En parlant d’activités, je suis étonnée du calme de la région en temps d’influence. Bien sûr, il y a les activités de jours et de vacances qui battent leur plein, mais je pensais plutôt aux activités souterraines, qui se font très discrètes. Peut-être la région est-elle épargnée par de telles aberrations. Peut-être même vais-je pouvoir profiter de vraies vacances.

Nous arrivons sur la plage et Vulca se met à bondir partout. Il est encore très tôt mais la place se fait déjà désirée. Je trouve un coin où poser ma serviette, puis retire mes chaussures déjà pleines de sables avec un soupir las. J’aurai dû les enlever avant de marcher sur la plage, mais je n’aime pas spécialement le contact du sable sur mes pieds. Je m’allonge sur ma serviette, hésitant entre aller me baigner ou rester là à fondre sous ce soleil de plomb. Je n’ai pas pensé à prendre de la crème solaire et un chapeau. Je suis vraiment trop bête. J’opte donc pour une lamentation sur ma bêtise, allongée sur le dos sur ma serviette, le bras gauche protégeant mes yeux de l’astre du jour. Mais qu’est-ce que je fais de ma journée de repos ? Je pourrais faire des choses tellement mieux. Rien ne me vient à l’esprit comme autres activités. Et voir Vulca gambader suffit à justifier mon ennui. La Goupix à l’oreille cassée s’amuse à faire des trous un peu partout. Ce ne serait pas surprenant qu’elle en mette sur des gens qui vont venir se plaindre. Elle est assez forte pour se défendre seule et assez intelligente pour venir me chercher dans le cas contraire.

Vers la fin de la journée, après avoir passé son temps à réparer et construires des pokeball pour des clients. Elle décida de se promener au bord de mer. Un peu de repos, avant de rentrer chez elle, même si personne ne l'attendait, elle n'aimait pas rentrer tard, les chasseurs d'hybrides pouvaient traîner dans le coin en quête de nouvelles espèces.

Elle traversa la route qui l’amena à cet endroit, et pu enfin mettre ces pieds sur ce doux sables chaud, qui avait gardé la chaleur du soleil, après avoir passée autant de temps à travailler aussi durs, elle avait bien le droit à cette chaleur apaisante après tout non ?

Je mets mon maillot de bain dans l’une des cabine disponible avant de me balader sur la plage pendant que mon riolu s’amusait à nager , c’est alors que je vis un petit goupix courir dans ma direction, je me permis de m'abaisser pour pouvoir la caresser.

“Ah, tu est vraiment adorable!”

C’est alors que je vis une personne pas très loin de ce pokemon et je pensais qu’il s’agissait de sa dresseuse.

“Je suppose que vous êtes sa dresseuse ? Je me nomme Izumia Hoshini! Ravie de vous rencontrer!”

Je me réveille en sursaut. Je n’avais pas senti la torpeur s’emparer de moi et je suis quelque peu déboussoler. Je me redresse et cherche l’origine de ce qui m’a réveillé en sursaut avant de comprendre que c’est la voix d’une femme, juste un peu plus loin qui me demande si Vulca est mon Pokémon. Ma tête tourne et j’ai comme un vertige mais qui refuse de partir. Je ne me sens pas très bien, comme si une migraine aller poindre et que j’allais vomir en même temps. La sensation est très désagréable. Je regarde l’inconnue d’un air éberlué, assise sur ma serviette et tanguant légèrement comme si j’étais ivre. Je me ressaisis difficilement et m’apprête à lui répondre lorsque Vulca reviens vers moi pour me bondir dans les bras. Je la réceptionne avant de serrer les dents de douleur.

Le contact du doux pelage de mon amie est un enfer sur ma peau, comme si elle se consumait et se délitait au moindre frottement. Je lâche mon Pokémon et aperçoit un de mes bras. Rouge. Il est rouge comme Goupix. Depuis combien de temps je me suis endormie ? Pourquoi je n’ai pas mis de crème solaire ? Pourquoi je ne me suis pas couvert la tête ? Et surtout pourquoi je suis stupide ? Je regarde horrifié l’inconnu.

Désolé. Oui, Vulca est mon amie. Mais quelle heure est-il ? On est bien toujours le matin. Parler est douloureux et me rend vraiment mal. Tu n’aurais pas de l’eau ? Et de la crème ? Ou quelque chose ? Je ne me sens vraiment pas bien. Vulca pose doucement une patte sur ma cuisse ce qui me fait pousser un cri étouffé et lui jeter un regard noir. La pauvre Goupix la retire immédiatement et baisse les oreilles d’un air désolé. Je me force à lui sourire et à la caresser. Rien que ça me donne l’impression de craqueler de partout. Ce n’est pas grave ma grande. C’est juste très douloureux.

Cette petite Goupix était vraiment adorable! Mon Grizzou se rapprocha de moi et s'agrippa à ma jambe tout en regardant l’autre pokémon avec un peu de jalousie. Je caressa donc son tête pour le rassurer mais quand j’ai put voire la dresseuse de ce pokemon. Je compris aussitôt qu’elle n’était pas en bonne santée. Je me mit a coter d’elle et posa mon sac sur le sable et j’en sortis une bouteille d’eau et la tendit à la jeune femme pour qu'elle puisse s’hydrater.

“ Buvez ça, je pense que vous en avez besoin. Vous ete la depuis le début de la matinée vous dite? On est 16 heures 50, vous avez de la chance que l’on ne soit pas en période de canicule! J’ai de la crème mais je pense que c’est trop tard pour ça, Votre peau est couvert de coup de soleil. “

Je caressa la goupix qui s'inquiétait pour sa dresseuse. Je grimaça lorsque je vit sa condition. Je ne connaissais pas grand chose en médecine mais vus son état je pense qu’elle avait besoin d’aller à l'hôpital.

“ Si vous voulez, je peut vous amener à l'hôpital, ils pourront vous aider pour vos coup de soleil je pense.”

Je prends la bouteille délicatement et commence à boire. Doucement dans un premier temps puis goulument lorsque les bienfaits de l’eau claire se font sentir. Par contre je ne me peux m’empêcher d’en cracher une partie et de manquer de m’étouffer lorsqu’elle m’annonce l’heure. Je tousse comme une damnée ce qui réveille des douleurs sur toute ma peau brûlée.

Seize heure cinquante ! Mais je viens de perdre ma journée en m’endormant sur cette plage. Mais ce n’est pas possible. Si c’est une blague elle n’est vraiment pas drôle. Je commence à m’énerver, ce qui n’est pas bien. La femme n’y est pour rien dans cette histoire, et elle est bien gentille de m’apporte son aide alors qu’elle ne me connait pas. Et moi complètement stupide de l’accepter. Je ne sais pas ce qu’il y a dans cette bouteille ni les attentions de cette… comment a-t-elle dit s’appeler déjà ? Izumia Hoshini ? Oui c’est ça.

Je prends une grande respiration pour me calmer. Ne pas être agressive. Reste calme et chaleureuse. Pour être chaleureuse, je suis chaleureuse. J’ai l’impression d’irradier complètement. Je porte la main à ma ceinture et saisit une Pokéball. Je libère mon Kokyas, mon nouveau venu, J’étais venue aussi pour elle, pour qu’elle profite de la mer. Je ne peux pas la laisser hors de sa Pokéball car Testa est assez encombrante et ne bouge pas beaucoup. Ça m’attriste de la maintenir enfermée ainsi mais hélas c’est le plus pratique. Je l’ai récupérée auprès d’un gamin qui ne pouvait plus s’en occuper parce qu’il allait vivre en ville et qu’il ne voulait pas que son Pokémon vive en ville. Alors je lui ai promis de lui faire vivre des aventures incroyables. Testa me regarde et semble comprendre ce qui se passe. Il n’y a aucun regret dans son regard, plutôt de l’empathie. Désolée Testa, je me suis assoupie, ce sera pour une prochaine fois.

Puis je me tourne vers Izumia. Désolée pour ma réaction. Je travaille énormément pour payer mon voyage et s’était l’un de mes rares jours de congés. Je m’appelle Capucine Alambra. Et si ta proposition tient toujours, je viens bien un peu d’aide pour aller jusqu’à l’hôpital. Je ne me sens pas très bien. Je ne pouvais pas refuser son aide dans mon état, je n’aurai jamais atteint l’hôpital sinon.

J’essaye de remettre mes chaussures, mais mes pieds brûlés sont trop douloureux. Je pousse un nouveau soupir en me levant et en sachant pertinemment que je devrais marcher dans le sable pieds nus et que ça ne serait ni indolore, ni agréable. Sans parler de marcher dans la rue sur le bitume encore brûlant. Quelle journée pourrie.