Au cours des derniers jours, l’appétit du Tadmorv semblait être un gouffre sans fin. Ce dernier errait d’une poubelle à l’autre, assimilant tout ce qu’il pouvait. Il ne laissait derrière lui que des sacs éventrés et les déchets non assimilables. Son regard était vide, il paraissait lui-même absent de sa propre enveloppe. Toujours est-il, qu’après trois jours passés en ville, les riverains du petit hôtel où nous séjournions avaient commencés à montrer des signes d’hostilités. Jolie tentait tant bien que mal de le résonner, mais il ne semblait guère être conscient de ses actes. Poussés par des instincts insaisissables au genre humain, Tadmorv était entré dans une folie gloutonne.

Peu habituée aux villes, la jeune femme partie à l’aurore avec son Pokemon en quête de paix. Elle croyait au plus profond d’elle que c’était ce qui devait manquer à cette Flak’dmorv. Un trouble de son énergie emmenait son compagnon dans des contrées où elle ne pouvait accéder. Elle se mit donc en route. Les rayons du soleil réchauffaient agréablement sa peau alors que l’air stagnent était encore empreint de fraicheur. Il était agréable de partir ainsi, de savoir que nous avions pour nous tout le temps du monde. Aucun son ne sortit de ma bouche alors que je suivais les pas de la douce dame. Il eut été sacrilège de troubler cet instant. De lui rappeler ma terrible présence en ce jour qui s’annonçait si idyllique.

Ses pas la conduire au bord de mer, aux portes du monde de Kyogre. Elle se pencha délicatement, délassant paisiblement ses sandales avant de pénétrer la plage vierge d’humain. Il est beau de contempler la nature seul mais effrayant de ressentir cette solitude. D’un geste de la main, elle libéra son Pokemon de sa ball. Il me sembla apercevoir un étrange éclat dans son regard avant que sa forme ne se perde peu à peu jusqu’à ne plus être qu’une masse informe. La beauté et l’horreur avançaient dorénavant côte à côte, le sable encore humide crissant sous leur avancé. La Mass’dmorv qui avait anormalement grandis en ville, semblait reprendre peu à peu son aspect habituel. Peut-être avaient-ils tout deux simplement besoin de se retrouver ? Ou l’immondice aurait aussi bien pu devenir folle devant la quantité de déchet laissée par l’homme en ville…

Sur cette plage tout du moins, point de trace de pollution. Ainsi, un peu de pureté pouvait être bénéfique à l’équilibre de l’être le plus abject. Cet endroit me redonnait moi-même du courage. Jolie était plus belle que jamais. Aujourd’hui, oui aujourd’hui, j’allais me rapprocher d’elle. Il était temps. Enfin. Mais… qu’elle était donc cette forme s’approchant ?

Ma bouche s’ouvrit - aucun son ne sortit - il me fallait la prévenir.



   
 

▬  “I never ask a man what his business is, for it never interests me. What I ask him about are his thoughts and dreams.” HPL

Omae wa mou shindeiru

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Un Corayon s’approchait paisiblement de l’archéologue.



« L’on dit que tes épines contiennent un poison raffiné provenant des eaux les plus pures du globe. La corruption issue du paradis est connue comme étant la plus belle de toutes. Crois-tu que te déguster pourra remettre en état mon cher et tendre ? Je suis sûr que tes pics masseraient à la perfection son estomac. Te laisseras-tu grignoter ? »

Le Tadmorv s’approchait à son tour du Corayon.

Une trainée verdâtre témoignait du passage du Pokemon putride. Une piètre course poursuite se mit alors en place entre les deux Pokemons. De son côté, Jolie s’était assise à même le sable, les pieds caressés par l’écume des vagues. Son rire cristallin transperça l’air du matin et son visage rayonnait d’une joie véritable.

Le petit Corayon apeuré par son poursuivant en perdit ses pics qui se mirent à tressauter sur le sol. Le Tadmorv s’arrêta intrigué par ce phénomène et la petite boule rose en profita pour plonger dans l’océan, ses petits cris d’indignations disparaissant avec elle sous l’eau. De son côté, le Pokemon de la jeune femme semblait captivé par les mouvements désordonnés des pics tombés. D’une paluche hésitante, il s’en saisit d’une poignée qu’il porta délicatement au gouffre béant lui servant de bouche. Ses yeux s’agrandir de surprise avant que son corps ne s’affaisse, n’étant plus qu’une Flak’dmorv. Des bulles se formèrent à sa surface avant qu’un borborygme étrange et dérangeant n’en monte. Puis, petit à petit, le Pokemon repris sa forme originelle. Il m’est impossible de justifier comment cette impression se fit en moi, mais je crois que cet être malsain semblait avoir repris conscience.

Cependant, l’agitation de la plage semblait avoir attiré un autre curieux.


   
 

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