Effectivement, il y avait du Soleil, c’était indéniable. Et la mer était cristalline, et l’air était frais et salé, et les murs étaient d’un blanc éclatant. Pour sûr, la plaquette touristique ne mentait pas. Mais il en fallait plus pour impressionner cette étrangère fraîchement débarquée d’Alola. Il manquait l’oppression et la moiteur tropicale, les vêtements qui collaient au corps, le sable qui s’immisçait partout. Oui, exactement, il manquait tout ce qui était désagréable et qui rendait les journées pénibles ; tout ce qui donnait envie de rentrer chez soi pour profiter de l’air conditionné. N’allez pas croire que la jeune dame pensait cela ironiquement. Bien au contraire. L’air conditionné, c’était son lien indicible avec les siens. Comme une excuse pour se retrouver chez elle, uniquement entourée des gens qui l’aimaient et qu’elle affectionnait – c’est-à-dire peu de gens.
Alors qu’elle posait le pied pour la première fois sur le sol de Lumiris – et pour la première fois en dehors d’Alola –, elle se faisait exactement cette réflexion : « Ici, ça doit manquer d’air conditionné. »
Peut-être qu’elle forçait le trait aussi. Après tout, elle avait passé un très long et très désagréable voyage dans le bateau, à ressasser toutes ses mauvaises décisions. Certainement qu’elle pensait que partir de chez elle, comme cela, soudainement, était en soi une des décisions les plus nulles qu’elle ait jamais prises. Alors, elle essayait certainement de trouver des défauts à cette nouvelle région qu’elle découvrait à peine. Mais voilà, en dépit de toutes les excuses qu’elle pourrait se trouver pour retourner chez elle, en dépit de toutes les comparaisons qu’elle pourrait faire entre sa ville natale et celle-ci… Elle ne pouvait plus faire marche arrière. Elle venait d’arriver à Port-Corail, et ça c’était définitif.
Et tandis qu’elle posait son sac de voyage à ses pieds, balayant le port du regard, la réalité la frappa d’un coup de toute sa violence : elle était seule. Pas seulement solitaire, non, définitivement seule. Il n’y avait pas une seule personne ici qu’elle connaissait.
Elle observait le balai des passants qui ne se préoccupaient pas le moins du monde de sa présence. Certains portaient des sacs de toile emplis de poissons frais, d’autres bavardaient avec animation. La matinée était bien entamée, certainement que le marché aux poissons touchait à sa fin – elle le déduisait de la présence de pêcheurs et de l’odeur forte de mer qui s’échappait des sacs. Il lui prit l’envie de faire quelques clichés ; elle se trouva de quoi poser son postérieur pour continuer tranquillement son observation des gens – avant de se décider à sortir son appareil, elle aimait bien observer les choses. Pour être toute à fait honnête, elle ne savait pas où aller. Elle n’avait pas établi de plan, avant de se lancer dans cette aventure. Elle était partie par ras-le-bol, par envie de respirer de nouveau, spontanément. Alors voilà, elle était un peu perdue. Mais elle n’était pas pressée, elle n’avait personne à rencontrer, pas de comptes à rendre, alors autant qu’elle en profite.
C’est dans cet état d’esprit qu’elle crût reconnaître quelqu’un. Ce fut furtif ; un profil, une attitude qu’elle pensait déjà avoir vus quelque part. Peut-être s’était-elle trompée. Mais d’un coup, c’était comme si elle n’était plus tout à fait seule. Elle se releva, récupéra son bagage et alla à l’encontre de la personne. « Excusez-moi » dit-elle avec son plus bel accent d’Alola. « Vous êtes… » Et si on la reconnaissait, elle ? Enfin, pas qu’elle soit connue, mais si on se disait « Tiens, c’est la meuf chelou de Malie. » ? Elle blêmit légèrement. Non, elle ne voulait résolument pas que ça arrive. Elle ne pouvait pas prendre le risque. « Vous êtes d’ici ? Je viens d’arriver, je suis un peu perdue… » continua-t-elle.
Elle croisa le regard de son interlocuteur. Il lui faudrait peut-être un peu de temps pour remettre cette personne, mais elle avait vraiment un étrange sentiment. Où l’avait-elle vu… A la télé ? Il fallait qu'elle renforce son discours. « Je cherche, euh… La plage. Euh non, un endroit pour dormir. Mais je sais plus le nom. » Sérieusement ? Mais c’était pas croyable, quelle boulette. Au fil des secondes, elle sentait la situation lui échapper totalement. A peine débarquée dans sa nouvelle vie, elle avait résolument ruiné toute possibilité de se faire passer pour quelqu’un de cool et sociable. Elle se força à esquisser un timide sourire, tentant de se rattraper tant bien que mal.
Après avoir fait un tour dans ton frigo et tes placards, tu t’étais rendu compte qu’il était temps de te bouger pour faire des courses. C’est alors avec une semi détermination que tu te mis en route, sortant de chez toi avec tes lunettes de soleil sur le nez. Tu marchais en direction de ta petite supérette habituelle quand une personne arrivait à ta hauteur pour t’aborder. Ton regard se posa donc sur elle avec un sourire, écoutant sa requête. Elle semblait perdue, cherchant sa route. Bizarrement, tu avais l’impression de l’avoir déjà vu. Son accent d’Alola renforçait cette probabilité. Elle semblait être un peu timide, ce qui te fit sourire d’avantage. Tu ne pouvais décidément pas la laisser dans la galère.
- Oui j’habite dans le coin. Vous cherchez un hôtel en particulier ? Je pourrais vous y conduire, je n’ai rien de prévu aujourd’hui après tout donc si je peux aider quelqu’un j’aurais fais ma bonne action de la journée.
Tu riais un peu à ta propre bêtise. Tu remarquais finalement son bagage à côté d’elle, elle venait sûrement d’arriver à Lumiris sans aucun repère à sa façon d’agir. Gardant ton sourire sur tes lèvres, tu repris la parole.
- Vous pouvez m’appeler Marek, ça ne vous dérange pas si je vous tutoie ? J’ai l’habitude de tutoyer les gens assez facilement mais je ne sais pas si ça vous gênerait. Vous avez besoin d’aide pour votre sac ? Avec tout un voyage dans les pattes vous devez être exténué.
Tu lui souriais à nouveau, mais plus ton regard se posait sur elle, plus la sensation de déjà vu s’accentuait. Après tout tu ne risques rien à demander.
- Excusez moi mais… On se serait pas déjà croisé quelque part ? J’ai l’impression de vous avoir déjà vu, et votre accent me laisse penser que vous venez d’Alola. J’ai vécu là-bas quelques années avant d’emménager ici il y a quelques mois maintenant.
A mesure que la conversation avançait, June savait de moins en moins où se mettre. Tout d’abord, elle s’était sentie honteuse d’avoir approché de la sorte quelqu’un qui paraissait si gentil, si attentionné – et si charmant, aussi. Elle s’était raccrochée à cette impression de déjà-vu sans vraiment avoir besoin de son aide, et voilà qu’il l’a prenait très au sérieux et qu’il proposait spontanément de l’accompagner. Elle balbutia un peu, sortit un petit rire gêné. La suite n’allait pas pour s’arranger ; il demanda s’il pouvait la tutoyer, et proposa même son aide pour porter son sac de voyage. Elle s’empressa de répondre. « Oh non, non. Enfin, oui, vous pouvez me tutoyer, mais ne vous inquiétez pas pour mon sac, je préfère le porter. »
Instinctivement elle s’était placée entre ledit sac et l’homme. Et comme elle se rendait compte qu’un tel comportement était relativement suspect, elle se sentit obligée de se justifier. « J’ai un Pokémon… En liberté, je veux dire. Dans le sac… Enfin, Pikachu n’aime pas trop que des inconnus le trimballent, il est un peu timide… » Lorsqu’il entendit prononcer son surnom, le Mimiqui se mit à bouger dans le sac. Il voulait sortir ; June l’appelait. Et il adorait ce surnom ! Il voulait lui montrer fièrement sa petite frimousse de Pikachu et agiter sa queue « comme un vrai petit Pikachu » !
Sentant le sac se mettre à bouger derrière elle, elle se mit à le taper machinalement du plat de la main – pas très fort cela dit. Une façon de dire au monstre qu’il contenait de se calmer. « C’était stupide » penserait-elle à postériori. Elle continuait la discussion, comme si de rien n’était, en priant pour qu'il ne parvienne pas à s'extirper de là.
Et soudainement, il lui offrit sur un plateau d’argent la réponse qu’elle cherchait. Lui aussi avait l’impression qu’ils s’étaient déjà croisés. Elle jubilait intérieurement, son esprit faisait une danse de la Pluie du Bonheur, et elle en oubliait le Mimiqui qui luttait pour sortir. Il avait vécu à Alola lui aussi ! Mon Dieu, elle n’était pas encore folle. Et elle n’était pas seule ici ! Elle n’hésita pas dans sa réponse, cette fois-ci. « Oui, je viens d’Alola, en effet. Et je crois que votre silhouette me dit quelque chose aussi… Mais je ne sais pas, je ne connais personne qui soit parti à l’étranger, encore moins ici. Peut-être… Peut-être étiez-vous connu ? Il y a tout de même un certain nombre de célébrité à Alola. Le cadre n’y est pas pour rien. On fait de très belles photos, c’est sûr. » Elle s’interrompit pour détailler le visage dudit Marek. Elle regrettait de ne pas avoir fait plus attention aux gens, ces dernières années. Mais elle avait traversé une période très difficile, de repli sur soi, et… Finalement, elle était très égoïste. Elle n’avait jamais pensé qu’à elle, toute sa vie. Et voilà qu’une situation anodine le lui rappelait.
« Oh, je m’appelle June. J’ai oublié de le dire, désolée. Et, si jamais vous êtes vraiment décidé à faire votre bonne action… Est-ce que vous auriez quelques conseils pour une étrangère ? Je suis partie… Sur un coup de tête. Mais je ne connais rien de Lumiris. Je suis désolée. » Déjà, elle réfléchissait à comment elle pourrait le remercier. Il était grand temps d’arrêter d’être égoïste.
Tu souriais à la demoiselle en face de toi, lui faisant un petit geste de la main.
- Tu peux me tutoyer tu sais, j’ai l’impression d’être vieux quand on me vouvoie. Pas de soucis pour le sac, je te le laisse, j’aimerais pas mettre ton Pikachu mal à l’aise.
Tu regardais le sac bouger un peu, c’est un peu étrange comme façon de balader son pokémon, mais tu ne fis aucun commentaire. Si elle balade son pokémon de cette façon, c’est qu’elle a ses raisons.
Tu souriais en apprenant qu’elle venait également d’Alola, tu ne t’étais pas trompé ! Elle t’avouait également que tu ne lui étais pas inconnu, elle te demande si tu étais connu. Tu passais ta main dans tes cheveux, un peu mal à l’aise.
- Effectivement, j’étais mannequin plutôt connu là-bas, mais les paparazzis m’ont un peu gâché la vie, c’est une des raisons qui m’ont poussé à fuir Alola. Je t’ai entendu parler de photo, tu étais photographe ? Peut-être qu’on s’est déjà croisé sur un shooting si c’est le cas.
Après ces paroles, tu offris un sourire à June quand elle se présentait à toi.
- Pas de soucis, je serais ravi de pouvoir t’aider. Je suis partit moi même sur un coup de tête, je suis passé par là. Niveau bagage tu as pris assez avec toi ou tu as besoin de faire quelques emplettes ? Je pourrais déjà te montrer si tu le souhaites le centre ville, il n’est pas très loin d’ici. Si tu comptes résider ici tu devrais principalement connaître les boutiques du coin au cas où tu viendrais à manquer de quelques choses comme de la nourritures. Mais avant peut-être que tu voudrais déposer tes bagages ? Tu risques de ne pas être très à l’aise pour te balader avec cette charge.
Regardant le ciel pour t’assurer que le temps restera clair aujourd’hui, tu reportais finalement ton attention sur June.
- Si tu as des questions également, n’hésite pas, je tenterais de te répondre du mieux que je peux.
« Ah oui, désolée, je vais faire un effort… » répondait-elle à la demande de Marek. Le tutoyer allait être une sacrée épreuve, mais elle essaierait de le satisfaire tant bien que mal. En réfléchissant, en l’espace de quelques minutes elle n’avait fait que s’excuser. Elle se trouvait un peu ridicule ; elle n’avait vraiment plus l’habitude de ce genre de situations. Rencontrer quelqu’un dans la rue, parler innocemment, se faire un ami peut-être… Après tout, c’était une personne très sympathique. Elle en avait de la chance d’être tombée sur quelqu’un comme lui, à peine arrivée à Lumiris.
Il confirmait être connu, à Alola. June ressentit un léger malaise, tandis qu’il expliquait avoir fui la région à cause des paparazzis. Elle eut un élan de sympathie pour ce jeune homme, et d’inimitié pour ses confrères – car même s’ils ne partageaient pas le même goût artistique, les paparazzis restaient des photographes de profession. Heureusement pour elle, elle n’avait jamais eu à travailler pour des magazines people et à tomber dans ce genre de pratiques qu’elle réprouvait. « Oui, je suis photographe ! Je suis plutôt indépendante, mais il m’est arrivé de travailler plusieurs fois pour des agences de mannequinat. Si on s’est déjà rencontrés, je suis désolée de ne pas t’avoir remis tout de suite, Marek. Vous-Tu sais comme c’est, on est tellement concentrés sur nos appareils et sur la photo qu’on en oublie parfois l’humain derrière tout ça… » Une façon soft de dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas dans ce milieu : pour beaucoup, les mannequins n’étaient que des cintres vivants, et pour le reste, le faire-valoir d’un vêtement, d’un objet, d’une marque. Elle-même ne s’était que rarement posée la question de si le mannequin pouvait ressentir la même chose qu’elle.
La conversation suivait son cours. « Ah, oui, allons-y si c’est pas loin ! Normalement j’ai pris tout ce dont j’aurais besoin, mais sait-on jamais… Je n’ai pas voyagé depuis si longtemps. Je vous… Je te suis alors ! Ne t’en fais pas, mon sac n’est pas très lourd, je vais le garder. » Et disant cela, elle s’empressa de le remettre sur ses épaules. Cela ne la dérangeait pas le moins du monde de le porter. Elle fit un geste discret pour l’inciter à prendre le chemin du centre-ville, puis elle lui emboita le pas. Tout en parcourant la rue du regard, elle poursuivit. « Je ne sais pas vraiment où je vais habiter, à vrai dire… Mais on m’a dit que Port-Corail est la ville qui ressemblait le plus à Ula-Ula. J’avais dans l’idée de parcourir un peu Lumiris avant de me poser quelque part. Tu as déjà visité d’autres villes de la région ? »
Elle s’était apaisée. Le calme et la gentillesse de Marek avait un effet incroyable sur son humeur. Elle était beaucoup moins timide, prenant plaisir à discuter, presque insouciante. « Tu fais toujours du mannequinat ici ? Si c’est le cas, peut-être qu’on aura l’occasion de travailler ensemble. J’espère bien continuer la photographie… »
Tu souriais aux explications de June, la photographie avait l’air d’être plus qu’une passion pour elle vu comment elle en parle. Quand elle disait être désolé tu lui offris un petit signe de la main.
- Hey t’inquiète pas pour ça, on pourrait dire la même chose des mannequins, plus préoccupés par les clichés que par la personne derrière l’appareil photo !
Une fois en route pour le centre ville, vous commencez à parler de tout et de rien, elle te parlait de ses voyages, t’avouant que ça faisait un moment qu’elle était pas partit en voyage. Elle n’avait pour le moment pas de logement, mais elle semblait vouloir partir à l’aventure dans la région avant de se décider à se poser quelque part.
- Mmmh… J’ai déjà été dans d’autres villes, surtout au centre de la région, comme Sunyra ou Nemerya. Il y a beaucoup d’évènements d’organisé là-bas, si tu n’aimes pas les quartiers animés tu peux éviter. Si tu cherches des villes un peu plus calme je peux te conseiller celles du nord ou celle du sud, mais avec l’attaque de la team Mistral certaines ne sont plus vraiment accessible, comme Windoria qui a été complètement détruite.
Tu soupirais en passant ta main dans tes cheveux, avant de sourire.
- D’autres villes comme Nemerya ont seulement des quartiers de bouclés, le sud reste la zone la plus épargnée. Le village Kishika juste à côté est vraiment beau à voir si tu souhaites faire des photos.
Offrant un sourire à June, tu finis par répondre à sa question après quelques pas.
- J’en fais plus rarement qu’avant mais ça m’arrive. Je n’ai pas envie de connaître le même sort qu’à Alola donc j’évite de signer des contrats avec n’importe qui, je prends plus le temps d’étudier la demande. Je commence à me lancer dans une carrière de coordinateur pokémon en parallèle.
Tu ne t’étais même pas rendu compte avec votre discussion que vous étiez déjà arrivé dans le centre ville. Tu souriais en t’arrêtant au milieu de la place centrale.
- Alors sur ta gauche tu as le supermarché du coin, tu pourras acheter tout ce qui est vivre. A côté c’est une pharmacie, pour tout ce qui est médocs pour toi ou des pokémons, le centre pokémon est juste à côté. De l’autre côté de la rue c’est les magasins de vêtements. Ici tu pourras trouver tout ce qui est produit de premières nécessités, si tu cherches par exemple à acquérir un nouvel appareil photo, il faudra te rendre à la capital pour trouver ton bonheur je pense.
Alors cette région du monde aussi connaissait son lot de troubles… On lui avait pourtant vanté Lumiris pour son calme et sa quiétude, mais apparemment un groupe du nom de « Team Mistral » avait attaqué plusieurs lieux de la région. En y réfléchissant, il y avait bien le gang des Skull à Kokohio – l’autre grande ville de son île d’origine –, mais elle ne les imaginait pas détruire une ville entière – ce privilège étant réservé aux Gardiens des îles, certainement. Alors qu’elle écoutait Marek lui raconter ce qu’il savait des autres villes de la région, June écarquillait les yeux. « Tout de même… » dit-elle, plus à elle-même qu’à son interlocuteur. « J’espère qu’ils ont été arrêtés. » Elle ne craignait pas tellement pour sa sécurité personnelle. Seulement, l’idée d’une ville en ruine lui serait le cœur. Elle avait visité le village Toko, détruit par un Pokémon énervé, et dont il ne restait plus grand-chose. Et elle avait vu la souffrance de ceux qui avaient tout perdus – aussi vieux furent-ils – lorsqu’ils se remémoraient des brides des événements. Oui, elle espérait vraiment que ces malfrats se soient fait arrêter.
June notait toutes les précieuses informations qu’elle venait de recevoir dans un coin de sa mémoire. Ses plans allaient être quelque peu bouleversés, finalement… Toujours était-il qu’elle remercia chaleureusement le jeune homme. Il lui expliqua alors qu’il avait plus ou moins laissé tomber le mannequinat, pour se lancer dans une carrière de coordinateur. June fut impressionnée. « Ce n’est pas facile comme choix de carrière ! » Même pour un mannequin, un habitué des flashs et des podiums. Il y avait toute une dimension artistique très stricte qui entrait en jeu, dans les Concours de coordinateurs. Sans oublier l’élevage. « Vous devez vraiment être à l’aise avec les Pokémons, alors. Vous avez déjà participé à des concours ? » Pour June, il était impensable d’exercer ce même métier. Elle ne pouvait qu’être admirative devant ceux qui se donnaient corps et âme lors de tels concours.
Ils arrivèrent sur la place centrale de Port-Corail. Elle eut le sentiment qu’ils avaient fait le tour de la ville le temps de leur discussion. C’était petit, mais fort charmant, finalement. Elle hocha la tête, tandis qu’il lui conseillait de se rendre à la capitale pour tout ce qui relevait du matériel professionnel. Effectivement, ce serait certainement plus facile pour trouver des magasins spécialisés. Elle tourna sur elle-même, profitant de cette vue globale. Elle eut un large sourire. « Il fait beau, Port-Corail est une ville accueillante, je rencontre quelqu’un de très gentil… Que demander de plus ! » se justifia-t-elle doucement, rougissant légèrement. « Je suis heureuse, n’est-ce pas ? » pensait-elle intérieurement, comme si elle s’attendait à ce que quelqu’un lui réponde pour la rassurer.
Elle posa son sac au sol. Cela faisait un moment maintenant que Pikachu avait cessé de remuer. Mais il devait avoir chaud, là-dedans. Elle détacha le lacet qui refermait son sac de voyage et l’entrouvrit légèrement. Alors le Pokémon sorti sa fausse tête, intrigué. Elle le présenta sommairement. « C’est le Pikachu, dont j'ai parlé plus tôt… Un Mimiqui qui a décidé de m’accompagner malgré moi… » Et puis jetant un nouveau coup d’œil autour d’elle, elle continua. « Hum… Est-ce que je peux vous… T’offrir un verre ? Une glace ? Pour te remercier. Ça n’a l’air de rien, comme ça, mais… Je… Enfin, merci pour ton aide. » On ne changeait pas une personne timide. Elle câlina doucement la tête de Pikachu. Elle pourrait lui donner à boire aussi, d’ailleurs.
Quand tu expliquais à June les méfaits de la team Mistral, elle semblait étonnée, ne s’attendant sûrement pas à trouver un groupe de criminel dans cette région. En émettant à voix haute ses pensées d’espoir d’arrestation à l’encontre du groupe, tu n’osais la contredire, de peur de la faire fuir. Les attaques Mistral ne sont pas un lot quotidien non plus, ils restent assez calme mais quand ils frappent, ils ne font pas les choses à moitiés.
En abordant le sujet de la coordination, June semblait impressionnée, même si tu ne voyais pas de quoi. Tu passais ta main dans ta chevelure un peu gêné.
- A vrai dire non pas encore… Je m’entraîne pour, mais je pense que mon premier essai sera peu fructueux comme je débute, mais comme on dit on apprend de ses erreurs pas vrai ?
Tu souriais amusé, continuant ta route avec June. Elle semblait plutôt enjoué par la ville, et elle ne s’empêchait pas de le dire à voir haute en souriant, rougissant légèrement. Elle était vraiment mignonne, il n’y avait aucun doute sur le fait qu’elle était une personne vraiment gentille. Posant son sac au sol, ton regard suivait les gestes de la jeune femme à tes côtés, ouvrant légèrement son bagage. Un Mimiqui sortit sa tête du sac, semblant regarder les alentours de façon intrigué. Elle te le présentait sous le nom de Pikachu. Tu savais que les Mimiqui avait revêtit un costume de pikachu par complexe, souhaitant être aimé comme la petite mascotte jaune. Le fait que June lui ai donné pour surnom l’espèce qu’il essayait de copier te faisait sourire, ça devait sûrement faire énormément plaisir à ce pokémon d’être appelé par ce nom.
- Ce n’est rien, je t’aurais bien proposé un verre mais je ne veux pas que tu jettes tes économies pour moi, vraiment tu n’as pas à te donner cette peine, le plaisir était pour moi !
Tu souriais, un peu gêné, tu ne t’attendais pas à ce qu’elle te propose quelque chose en remerciement.
June sentit une pointe de déception tandis que le jeune homme refusait poliment son invitation. Elle n’osait pas trop insister, même si elle aurait bien protesté que la question des économies n’était vraiment pas un problème. Mais après tout, il avait été si gentil jusqu’à présent, il ne voulait peut-être pas la blesser... Et avait prétexté ça, tandis qu’il ne voulait vraiment pas prendre un verre. Ah ! non, ce n’était pas possible, il semblait trop honnête. Mais que devait-elle dire alors ? « Ah vraiment… » répondit-elle, sans trop savoir comment faire sans que cela paraisse relou ou vraiment maladroit. Ils finirent par sembler gênés tous les deux. Elle songea que c’était de sa faute, et commença à danser d’un pied à l’autre, mal à l’aise.
« Je vais aller lui chercher de l’eau alors… Et poser mes affaires aussi. » finit-elle par dire, en désignant le Pokémon histoire de se donner contenance. Elle avait l’impression de partir comme une voleuse, sans rien donner en retour. Soudain, elle eut une idée. « Ah, je peux t’ajouter sur le réseau machin… Dusk ? Je crois que c’est ça. » Oui, elle l’avait lu sur la plaquette de promotion de Lumiris. Une sorte de réseau qui semblait servir à tout. Elle ne savait pas encore comment cela marchait ; c’était l’occasion d’apprendre – et de se faire son premier ami. Elle serait peut-être même plus à l’aise à l’écrit d’ailleurs. « Comme ça, dès que je suis installée quelque part, plus de problème d’économies et c’est moi qui offre ! C’est promis. » Cela semblait honnête comme marché, non ?
« Oh et tu pourras me dire pour tes prestations aussi, non ? Ça me ferait plaisir de venir en voir à l’occasion, vraiment. Enfin, si ça ne te gêne pas, ahah ! » Elle lui sourit. Elle pourrait même prendre quelques clichés, s’il voulait garder des souvenirs. Après tout, peut-être que quelques années plus tard il se remémorerait ses débuts avec tendresse grâce à ces photos. Uhuhuh ! Sur ses belles pensées, elle aida son Mimiqui à sortir du sac et lui montra le supermarché. « On y va ? Tu dis merci à Marek ? C’est lui qui nous a montré le chemin. » Le Pokémon se tourna vers le jeune homme et exécuta une petite révérence pleine de timidité qui fit rigoler tendrement sa dresseuse. Elle entreprit alors de refermer son sac et de le remettre sur ses épaules. « Encore merci pour tout ! »
Elle semblait un peu déçu, tu te promets mentalement de l’invité la prochaine fois que vous vous verrez pour te rattraper, mais ça t’ennuyait qu’elle t’offre quelque chose si elle vient à peine d’arriver, tu veux lui laisser le temps de s’installer. Elle te demandait ton identifiant sur le réseau Dusk, et un sourire se dessinait sur ton visage.
- C’est parfait, je vais également t’ajouter en retour si ça ne te pose pas de problème. Les établissements dans le coin proposent des prix exorbitant comme c’est souvent pas là que les touristes arrivent, je pourrais te partager les bons plans que je connais si tu veux !
Tu souriais en rangeant ton portable une fois que June était présente dans ta liste de contact.
- Tu risques d’être un peu déçu comme je débute ahah ! Mais promis, je te contacterais dès que j’en saurais un peu plus et que j’aurais une date à te communiquer.
Tu regardais, attendri, le Mimiqui de June te remercier. Quand June tournait les talons pour reprendre la route de son côté, tu lui offrais un signe de la main pour lui dire au revoir.
- De rien, bon courage pour ta recherche, j’espère que tu trouveras le logement idéal !
Tu souriais avant de reprendre la route à ton tour. Tu espères que tout ira bien pour June, mais il n'y avait pas de raison pour que ça se passe mal pas vrai ? Tu rentrais alors chez toi pour pouvoir te reposer un peu.