Indices Personnages :
- Jericho a cité une certaine Diane en évoquant son enfance.
- Le retraité a aussi indiqué détester les pokémons Psy
- Un certain Natu appelé Fiston semblait avoir de l'importance pour Edgar
Indices Citations :
- "Le pire châtiment est parfois d'être celui qui reste en vie..."
- "Non j'ai pas de ***** de preuve par A+B, ni de détails précis sur le quand et comment" (en parlant de l'Apocalypse)
- "Je mourrais pas ici de toute façon. Il me l'a montré... C'est mon châtiment. La malédiction du savoir..."
Indices de Lieu :
- Jericho dit avoir grandit à Rivamar.
Indices Événementiels :
- Jéricho considère que l'attaque Mistral et la destruction de Windoria était le Premier Signe de l'Apocalypse.
- Le vieil homme était d'ailleurs à Windoria lors de l'assaut Mistral sur la ville.
- La rencontre avec Yveltal au fin fond des Bois Hurlants constitue le second Signe de la Folie des Hommes et des Bêtes.
- Dante semble avoir murmuré le vrai nom de Jericho suite à cette terrifiante rencontre. Le vieil homme a été tellement choqué par cette voix qu'il s'est évanoui.
Récit des origines :
Pièce 1 : Innocence
Je suis né à Rivamar dans une grande famille de 5 enfants. Troisième de la liste, j'ai pu profiter des affaires des aînés tout en connaissant les joies d'avoir deux petits frères turbulents. Cela dit, vu qu'on avait la plage à deux pas, être nombreux à la maison n'a jamais été vraiment un problème. Et mine de rien, ma mère gagnait vraiment bien sa vie avec son boulot de banquière, donc on n'a jamais vraiment manqué de quoi que ce soit.
Enfant, j'étais assez remuant et bagarreur, ce qui causait bien des tracas à mes parents. Sauf que le premier jour d'école, j'ai comme qui dirait trouvé mon maître en la matière. Un brin de fille haut comme trois pommes, très polie et bien sous tout rapport. Mais niveau coups fourrés et plans foireux, clairement, elle était un niveau au-dessus. Elle avait toujours plein d'idée, voulait tout explorer en même et faire les choses à sa manière. Le pire, c'est que ça marchait, et avec sa bouille d'ange on se faisait rarement trop gronder quand on faisait une bêtise.
Clairement, Diane était déjà quelqu'un d'extraordinaire.
Pièce 2 : Un sauvetage inattendu
En un mot, je suis donc devenu le premier disciple de Diane, et nous étions parfaitement inséparables dans la cour de récré. En dehors de l'école, c'était plus compliqué, mais on arrivait toujours par se retrouver pour faire les 400 coups. En plus, elle habitait dans une baraque monumentale avec un jardin immense, genre tout un bout de la grande forêt à côté de la ville était en fait à sa famille. Forcément, t'imagine bien qu'on y a passé des heures et des heures à s'imaginer milles et unes aventures... Jusqu'au jour où on est tombé sur lui.
Lui, c'était un fait un moineau vert tout chétif, qui s'était sans doute envolé trop tôt de son nid quand son père regardait ailleurs et qui avait fini par se perdre dans le parc. Quand Diane l'a déniché, on jouait à cache-cache, et le jeu s'est rapidement transformé en opération sauvetage. On a filé de l'eau au pauvre bébé pokémon, on l'a délicatement couvert avec un mouchoir en soie, on a alerté les parents... Comme Diane connaissait le coin comme sa poche, on est passé dans tous les coins qui pouvaient coller jusqu'à tomber sur des parents oiseaux affolés. Sauvetage réussi, on leur a rendu le fiston à temps ! C'est d'ailleurs comme ça qu'on a fini par baptiser le moineau : fiston, car c'est un peu devenu notre bébé à Diane et moi aussi.
Par la suite, Fiston est souvent revenu nous voir, tout joyeux. La bande avait un troisième larron. Ce que je ne savais pas, c'est que cet innocent pokémon vert était en réalité un Natu.
Pièce 3 : Déménagement et promesse
Il pleuvait ce jour là. Ou alors, c'est mon cerveau qui a changé ce détail pour rendre le souvenir encore plus triste, ça arrive souvent il paraît. Toujours est-il que pour moi il pleuvait, et que j'étais en larmes. Au déjeuner, mes parents venaient de m'annoncer une nouvelle terrible, et j'étais parti en pleurant, refusant de voir la réalité en face. Ça faisait un moment que je voyais bien que quelque chose n'allait pas, mais je faisais le Doduo et me disant que ça les choses finiraient par redevenir normales.
Je me souviens avoir cavalé jusqu'au jardin de Diane, me faufilant par le trou de la haie que nous avions creusé pour éviter de croiser les parents à chaque fois. Je ne sais plus combien de temps je suis resté dans notre cabane en bois, mais quand Diane a débarqué il faisait déjà plus sombre et je me suis remis à pleurer. Je lui ai raconté la nouvelle en sanglotant, mais elle n'a pas eu l'air chamboulée.
"Edgar, c'est pas grave... Je savais que ça allait arriver, j'ai entendu Père et Mère en parler plusieurs fois. Je suis triste aussi tu sais, mais... Mais tu n'auras qu'à revenir pendant les vacances ! "
Tout étonné, je l'ai regardé avec mes yeux mouillés, puis son sourire un peu triste a eu raison de moi et je suis reparti en larmes. On a pleuré tous les deux, mais je lui ai promis de revenir la voir et que plus tard, quand je serais grand et riche, je reviendrais définitivement et qu'on se marierais. Elle a ri, de son rire joyeux et contagieux, et elle a approuvé l'idée. On est même allé jusqu'à la redire solennellement devant témoin, c'est à dire devant Fiston. Le Natu était peiné aussi, mais il a accepté et a hoché gravement la tête devant notre engagement. La promesse était scellée.
Pièce 4 : L'ascension d'un fringuant jeune homme
Bien sûr, le déménagement a été dur pour l'enfant que j'étais. C'était la première fois que je laissais la maison derrière moi pour de bon, et quitter Rivamar a fait couler beaucoup de larmes. La seule chose qui me faisait du bien, c'était de repenser à la promesse faite avec Diane. Ça me donnait du courage pour affronter tous ces changements de vie.
Féli-Cité est vraiment une grosse ville, bien différente de ce que j'avais connu jusque là. Au début, j'avais vraiment l'impression d'être un cambroussard dont les parents se sont enrichis et qui est venu habiter en ville. Mais je m'y suis fait à la longue. Une fois le premier coup de blues passé au cours des premiers mois, j'ai commencé à me faire de vrais amis au collège, à être plus intégré. Après tout, j'avais de bonnes cordes vocales et je savais bien me battre, donc j'ai pu me faire une place de gars agité mais sympa. Un peu clown aussi par moments, il faut bien avouer.
Le reste ? Bah, tu sais comment vont les choses, le temps lisse et polit tout petit à petit au fur et à mesure. Les années ont passé, j'ai grandit d'un coup, commencé à m'intéresser différemment à ces créatures étranges qu'on appelle filles... Je me suis fait à ma nouvelle vie quoi. Collège, lycée, études sup'... Il n'y a pas à dire, il y avait tout ce qu'il fallait à Féli-Cité. Comme j'étais plutôt grande gueule et que j'aimais ça, j'ai fait des études de droit pour devenir avocat. Mais la concurrence, le fait d'être en robe et de défendre des causes perdues m'a rapidement détourné de cette voie, et j'en ai rapidement trouvé une autre : l'assurance.
Il faut une sacrée éloquence pour rouler les gens dans la farine avec l'art et la manière, et le challenge m'a de suite plu. Les clients sont toujours méfiants au départ, mais en manœuvrant bien, il y a toujours moyen de leur faire signer des bricoles... Je me suis pris au jeu, et suis rapidement devenu bon. Très bon même, sans vouloir me vanter. Recruté dans un grand cabinet en tant que courtier, j'ai commencé mon ascension dans la bonne société. Fiches de paye mirobolantes, dîners chics, costumes hors de prix et autres frivolités sont devenues monnaie courante. Fringuant, friqué et beau parleur, j'ai eu plusieurs conquêtes féminines passagères. En un mot comme en cent, j'étais devenu une magnifique ordure de 29 ans parfaitement imbuvable.
Vous imaginez bien qu'un tel homme n'avait que faire d'une vieille promesse faite à une gamine, et que son serment fut complètement oublié sous les effets du temps et du champagne...
Pièce 5 : Fall
Loin, des années en arrière encore. La fille qui promet, la fille qui grandit. Les parents qui se font insistants, puis intraitables. Un prétendent gentil mais fade, un intérêt poli qui se change en indifférence, puis dégoût. La famille qui refuse d'entendre, impose, martèle. La douleur du souvenir, le désespoir de l'absence de choix.
L'impasse, l'ultimatum, la falaise. Et la chute, encore et encore...
Pièce 6 : Tu avais promis...
Journal le Riva-Phare, 26 février
Stupeur ce matin suite à la disparition inquiétante de la célèbre Diane de Joncquille. La jeune femme de 31 ans est introuvable depuis la veille au soir, et un important déploiement de policiers et d'enquêteurs a été mis en place pour tenter de la retrouver. Le choc de la disparition est d'autant plus grand que comme vous l'avez sans doute entendu, la jeune chercheuse en mathématiques appliquées était de longue date promise au duc André Du Ardoisat. Leur mariage, prévu initialement hier, a du être annulé en catastrophe par un fiancé en larmes.
Le commissaire Dorgon a personnellement pris l'affaire en main, mais n'a pas caché son inquiétude dans cette affaire tragique. Du fait de la richesse et de la renommée des deux partis, les mobiles possibles sont nombreux. Dans les rues, les rumeurs vont bon train sur cette disparition. Certains parlent d'enlèvement, de rançon ou de vieilles rancunes familiales. D'autres "témoins" affirmeraient l'avoir vu à proximité du rivage, près des falaises du phare. Une équipe de plongeurs est actuellement en train d'inspecter les fonds marins aux alentours dans l'espoir de trouver un indice. Pour l'heure, l'hypothèse du suicide n'est pas écartée.
Pièce 7 : De passage à Rivamar
Temps nuageux ce jour là, à peine quelques éclaircies. Je marchais d'un bon pas en sifflotant, tout à ma bonne humeur après une affaire rondement menée. La réu de boulot avec le sous-traitant ? Torchée, le contrat est dans la poche. Et grâce à qui ? Grâce à Bibi, qui leur en a mis plein la vue. Honnêtement, de base je suis bon, mais là c'était juste magique. Un bel homme compétent et charmeur, qui bosse dans une grande ville mais est né ici, à Rivamar... Franchement, ils avaient aucune chance.
Là ? J'ai siroté un café en lisant le journal local. Je bosse encore un peu via mon ordi pour faire le compte-rendu, mais l'objectif de la journée est déjà rempli, donc rien ne presse. Ce soir, un vol pour rentrer vite fait, et ce déplacement aura été une formalité.
Bon, en fait je bosse plus que je lis, vu que les gros titre de leur feuille de chou c'est une enquête sur un apparent suicide d'une riche notable du coin, et j'ai autre chose à faire que me déprimer avec ce genre de fait divers sordide. D'ailleurs, une petite balade digestive me semble tout indiquée...
Pièce 8 : La vision-vengeance de Fiston
Oui, tout à mon succès professionnel et ma nouvelle vie de flambeur, j'avais complètement oublié Diane et la promesse de gamin qu'on avait fait. Et même si je m'en étais rappelé à ce moment là, je m'en serais fichu comme d'une guigne. Le truc, c'est qu'elle n'avait rien oublié. Et un certain Natu non plus...
Devenu un magnifique Xatu, le dénommé Fiston a tout vu, tout compris. Et dans sa fureur face à ce gâchis et ce parjure, l'oiseau psychique ne se contrôle plus et frappe le malheureux humain qui ose se remontrer dans ces bois en toute insouciance après la mort de sa promise.
Tout ce que j'ai vu, c'est un oiseau qui me fonçait dessus sans raison. Puis ça. Les Visions. Des visions de mort, plus vivaces qu'un cauchemar, plus terribles que ce que j'aurais pu imaginer. Des piles de cadavres, une nature et des humains devenus fous, un maelström de catastrophes. La Fin des Temps. L'Apocalypse.
Pour punir Edgar, le Xatu l'a foudroyé de ses pouvoirs psychiques, le poussant au bord de la folie avant de le laisser pour mort à l'endroit où il s'est effondré. Un esprit brisé, des souvenirs et une identité consumés dans une fureur vengeresse.
Et un homme, un vieux fou meurtri qui sera dès lors condamné à croire que la fin du monde approche, et qui devra errer sans fin dans le cauchemar sans fin de sa psyché réduite en lambeaux. Morceau par morceau, il perdra tout avant de sombrer.
Pièce 9 : Retour à la vie normale
Quand je me suis réveillé, j'étais dans un lit d'hôpital avec un horrible mal de crâne. Les médecins étaient inquiets à mon sujet : on m'avait retrouvé inconscient en pleine forêt, et la science ne savait pas expliquer ce qui m'était arrivé. Perte de conscience et de mémoire, maux de taux de tête carabinés... Mais aucune séquelle physique : pas de tumeur, de trace d'AVC ou quoi que ce soit.
Du coup, je suis resté un observation un moment, mais comme les examens ne donnaient rien on a fini par me laisser partir. Hortense m'a raccompagné à la maison, et après deux mois d'arrêt de travail j'ai repris le boulot à mi-temps, puis à temps plein.
Les migraines ont peu à peu reflué sans jamais vraiment disparaître. Comme je n'avais de toute façon aucun souvenir des évènements, bah... L'étrange mésaventure s'est transformé en une sorte de running-gag, où je me faisais doucement charrier à propos d'extra-terrestres et d'agents secrets du gouvernement. Bref, la vie a doucement repris son cours normal, comme si rien ne s'était passé.
Pièce 10 : Destinée macabre
Les mois, puis les années ont passé... Trois ans pour être exact.
Je me souviens encore très bien, c'était une après-midi on ne peut plus normale. Je bossais au bureau sur le dossier Longchamps, et m’apprêtais à aller me chercher une tasse de café quand le téléphone a sonné. A l'autre bout du fil, Hortense était en larmes. Notre fille Anna venait d'avoir un accident de voiture, et il n'y avait aucun survivant.
Les parents ne devraient jamais voir mourir leur enfant. Ce n'est pas l'ordre naturel des choses. Je te laisse imaginer le choc que nous a infligé cette épreuve... Nous étions dévastés. Je te passe les détails, je n'ai pas envie d'étaler ma douleur dans ce carnet. C'est trop difficile... Et le pire était encore à venir.
Deux ans plus tard. Notre fils Isaac est parti passer quelques jours de vacances dans la famille de sa copine du moment. Il n'est jamais revenu. Incendie.
Un mois plus tard, Hortense est morte de chagrin.
Je crois que c'est à ce moment là, quand je l'ai vue étendue sur ce lit d’hôpital avec la peau livide. C'est à moment là que quelque chose s'est brisé en moi. Une brèche s'est ouverte dans mon inconscient, et une série d'images terribles m'ont brûlé les yeux comme au fer rouge. Puis j'ai perdu conscience.
Pièce 11 : Fuite en avant
Un retraité venu s'installer à Windoria suite à une tragédie familiale, il y en a des caisses.
Et puis moi c'est le psy qui m'a conseillé ça. Changer d'air qu'il disait, oublier, faire son deuil. Le bon air frais des montagnes, une nouvelle région, nouvelle maison, nouvelles habitudes...
Est-ce qu'on peut vraiment reconstruire sa vie à 73 ans après avoir perdu ses proches ?
Au moins, ici ils font du bon pain... Mais dommage que niveau fromage, je... Non, ne pas penser à Sinnoh, ne pas penser à Elle, on oublie. Souquez les artimuses, machines arrière toute ! Voilà, on se concentre sur le potager et le joli minois de la postière qui passe au loin.
Pièce 12 : L'assaut Mistral
C'était un matin tranquille, comme d'habitude. Je me souviens pas de grand chose de spécial, à part être allé au marché parce que j'avais plus rien dans le frigo. Sainte-Barbe poilue, j'étais loin de me douter de ce qui allait nous tomber dessus. Ça a commencé par une grande secousse. Puis deux. Puis des cris, des éclairs, un tremblement de terre. Et soudain, alors que la panique s'insinuait dans les murs et les cœurs de la ville, j'ai compris. J'ai compris que quoi que je fasse, qu'aussi loin que je cours, elle finirait par arriver. Ce jour là, l'Apocalypse m'a retrouvé, et j'ai répondu à son appel.
Tout le monde sortait de chez soi ou au contraire se terrait à l'intérieur. D'autres se sont barrés illico en voiture ou à pied. En même temps, difficile de rater la cause du problème : plusieurs pokémons titanesques qui rasaient tout sur leur passage, et des sbires Mistral partout. Les gens ont vite compris que ça allait être un carnage. Mais contrairement aux autres, je suis me suis dirigé à pied vers le cœur du maelstrom. Seul, à pied, sans arme ni pokémon. Je suis simplement sorti comme ça pour contempler le chaos à l’œuvre, comme un papillon fasciné par la lumière. Qu'est ce que je risquais de toute façon ? Rien. Je savais avec une lucidité presque douloureuse que je n'allais pas mourir ici. Après tout, parmi tout le brouillard de mon esprit meurtri, deux faits brillaient tels des phares. L'Apocalypse était inévitable, et mon châtiment était d'y survivre pour assister à toute l'horreur de la fin des Temps.
Et alors que je marchais dans la neige rougie par le sang, je me suis senti mieux, presque soulagé. Comme si on m’ôtait le poids de toutes ces années à fuir. Aussi, quand un énième cri a retenti près de moi, je n'y ai pas prêté attention, l'esprit ailleurs. Un type s'est soudain jeté sur moi pour m'écarter de la trajectoire d'un pan de mur qui allait m'écraser. Il m'a sauvé, mais il y a laissé la peau. C'était écrit. Et au moment où j'allais sombrer dans l'inconscience à cause du choc sur mon crâne, j'ai eu le temps d'apercevoir une grande ancre spectrale me fixer avec stupeur...
Pièce 13 : Madness, finally
L'attaque des Mistrals à Windoria a été un véritable carnage. D'innombrables blessés, une ville presque rasée de la carte dont il ne reste que quelques murs et des décombres... Et des morts. Beaucoup, beaucoup de morts. Un retraité sans pokémon, au cœur du chaos, qui s'en sort avec simplement quelques bosses ? Ça paraît improbable dit comme ça, presque ridicule... Et pourtant. Un miracle, un coup du sort ou du destin, appelle ça comme ça te chante fiston. Fiston ? Ah non c'est vrai, toi tu y es resté. Si ça peux te consoler, ça devait se passer comme ça, c'était écrit. On ne change pas son destin. Mais je te promet que je prendrais soin de ton pokémon, d'accord ? Voilà, on va faire comme ça.
A vrai dire, c'est plus lui qui a pris soin de moi. C'est lui qui m'a tiré du carnage avant qu'il ne soit trop tard, et qui m'a traîné à l'abri dans la grotte gelée, à l'écart de la ville et des affrontements. C'est lui qui a tenu les pokémons sauvages du coins, rendus hystériques par l'explosion de violence des Titans. En état de choc pendant je sais pas combien de temps, c'est lui qui m'a rassuré, a veillé sur moi, a cassé des blocs de glace pour que je puisse les faire fondre et boire un peu d'eau. Dante. Je sais pas trop d'où ça sortait, mais je me suis mis à l'appeler comme ça.
Deux jours plus tard, affamé, j'ai fini par revenir vers Windoria pour trouver de quoi manger. Ou plutôt, ce qui restait de Windoria, c'est à dire plus grand chose. Et alors que je contemplais les ruines, deux choses me sont venues à l'esprit. La première, c'est que j'étais bel et bien vivant. Il avait raison sur toute la ligne. Cette dévastation, ce chaos, c'était le prélude à quelque chose de plus grand encore, de plus terrible. Ce qu'il m'avait montré était net et avéré, plus de doute possible.
La seconde chose, c'est que Edgar Barthalomas n'était plus. L'homme que j'étais autrefois était mort. Le jeune vantard bourré de fric, le bon bourgeois père de famille, le veuf meurtri mais pas méchant du 3 rue des Magnolias... Morts et enterrés sous les décombres. Ne restait qu'une coquille vide, un spectre hanté par ses visions. Et une mission : prévenir les vivants que le Jugement Dernier allait bientôt rendre son verdict.
Il fallait un nouveau nom à ce fantôme. Un nom qui convienne à sa renaissance et à sa quête. Le nom d'une cité biblique, qui fut réduite à néant comme l'est à présent Windoria. Un nom.
Jericho.