La démission posée, les adieux faits, le regret lu dans le regard de certains, l’indifférence normale chez les autres, j’ai quitté mon emploi de serveuse que j’avais réussi à avoir pendant une semaine à Kishika pour me rendre dans les ruines d’Akeos suite à un message que j’ai reçu de mon groupe, les Eclipses. Je m’y intéresse si peu et ai eu si peu de nouvelles pendant un temps que j’avais complètement oublié que ça existe. Il m’avait fallu un certain temps pour déchiffrer le message, mais Arceus merci, il était court et clair. Rendez-vous à Akeos, à telle date et tel endroit.

Ma décision fut prise rapidement. Je n’aime pas les gens, bien que j’apprécie de plus en plus mon travail de serveur d’autant plus que les gens commencent à me regarder différemment sans que je sache vraiment pourquoi. Mais j’avais retrouvé une fille, qui travaillait déjà avec moi au moment de notre rencontre. Blonde, de grands yeux bleus innocents et joyeux, un sourire éclatant toujours sur les lèvres, un caractère tourné vers l’excès. Bref, mon exact opposé. Elle était soit heureuse à l’euphorie, soit en pleurs au désespoir. La joie lui venait tout simplement de la vie et sa tristesse souvent des garçons. Enfin, bref, c’est elle qui m’a forcée au départ en me suppliant de rester. Je ne sais pas à quel moment nous sommes devenues amis, ou plutôt à quel moment elle a pensé que j’étais le genre de fille à me faire des amis comme elle.

L’invitation du groupe à faire de la recherche était une félicitée. Et une raison suffisante de me libérer de cette fille qui n’arrêtait pas de me parler des jolis garçons ou des films ou de la mode et autres trucs qui ne m’intéressent pas. Nous n’avons aucun point commun et s’est tant. Mon sac fut vite fait et la route vite prise, quittant le Centre Pokémon avec Vulca, ma Goupix et amie de toujours à mes côtés. A ma ceinture, les Pokéballs de Testa, ma Crustabri, Incubus, mon Fantominus et Oster, mon Nidoran s’agitaient au rythme de mes pas. Seule Vulca n’avait pas de Pokéball car je l’avais recueillie et non capturée.

La route est plaisante mais ennuyeuse, comme toutes les routes. Je marche le jour, campe la nuit. Je ne sais pas où sont les ruines d’Akeos, mais sûrement que des gens m’indiqueront le chemin et des Eclipses devraient se joindre à moi sans trop de problème.

Ce matin, j’ai remarqué que j’étais tellement pressée de m’éloigner de la sangsue blonde que j’étais partie vraiment en avance et que j’avais marché à un rythme très rapide. J’ai donc décidé de me reposer la matinée. Je n’ai pas envie de me retrouver trop longtemps dans le désert. Je n’en ai jamais vu, mais on m’a dit qu’il y avait du sable partout et je déteste le sable, alors que Vulca adore ça. Sûrement parce qu’après je passe des heures à la brosser, ce qui est déjà le cas habituellement.

Je passe donc la matinée sur place, à côté de ma tente. Pas vraiment à cotés. Equipée de mon livre, je m’éloigne un peu de mon campement, qui se trouve en retrait de la route, et vais me caler contre un arbre, les jambes croisées et Vulca lover dans ce petit berceau qu’elles forment. Suite à un malencontreux problème dû à un crétin, mon livre précédent avait fini dans l’eau et complètement trempé, donc illisible. J’avais racheté le même, car bien que j’aie du mal à tout comprendre ce qu’il s’y passe, je veux savoir ce qu’il va arriver au petit prince.

Installée sous mon arbre, un doigt suivant le lent, très lent cheminement des mots, je lis en butant sur presque chaque syllabe et en disant les mots à voix basse, voutée sur le livre. Je suis complètement absorbée que je ne remarque rien autour de moi, pas même Vulca qui redresse sa tête. Non, la lecture est suffisamment complexe pour que je ne sois pas déconcentrée.

Apprivoise-moi, disait le Goupix

Albert avait reçu un drôle de message, mais il avait réussit à le lire... depuis l'écran de verrouillage de son smartphone... Déjà qu'il avait du mal à "l'allumer" comme il disait, alors trouver les fameuses "applications". Bref, il avait un rendez vous avec les membres du groupe Eclipse auquel il appartenait pour aller fouiller des ruines. En voilà une délicieuse idée! Il s’imaginait déjà devant de vieilles poteries, des statues, pourquoi pas des magnifiques fresques pleines de poussières! mais il n'avait pas grand chose d'un archéologue.


Il marchait depuis un moment, avec son nouvel oeuf dans son sac. On lui avait donné en échange du Pokémon qu'il avait attrapé par nécessité au Parc Safari, et cela l'arrangeait. Après tout, il lui faisait peur ce Météno.


Plus il avançait sur le chemin, moins il voyait d'arbres. Le désert arrivait. Il se doutait que son costume habituel n'était pas franchement adapté, mais il trouvait que les chapeaux lui allait très mal. Il avait tout de même de quoi se couvrir dans son sac. D'ailleurs, en parlant d'arbre, il remarqua une tente qui semblait bien vide sur le bord du chemin. Étrange! Peut être qu'un membre de son groupe était par ici et qu'il avait campé de peur d'arriver trop tôt dans la fournaise. Bref, Albert avait désormais cette idée en tête, l'idée de finir le voyage avec un partenaire. Il cherchait des yeux autour de lui, mais pas moyen de voir quelqu'un.


Albert s’arrêta pour réfléchir un peu. Comment savoir où était partit cette personne? Il n'avait pas l'âme d'un détective, mais la patience d'attendre le retour du propriétaire, alors il commença à attendre. A force, il remarqua une petite vois au loin, qui parfois prononçait des mots. On aurait dit des murmures.


Ce son le guida jusqu'à un arbre. Une joli jeune femme était posé là, lisant un livre avec difficulté. Elle ne l'avait même pas remarqué! Par contre, le Goupix dans ses jambes planta son regard dans les yeux d'Albert.


"Bonjour mon enfant! La tente sur la route, elle est à vous?"


Albert avait un grand sourire sur le visage. Il ne connaissait pas le livre que la jeune femme lisait par contre, donc il ne pourrait certainement pas l'aider.


"Je viens pour les fouilles du groupe Eclipse, et j'espérait que vous étiez dans le même cas que moi."

Codage par Libella sur Graphiorum

La voix me fait sursauter, presque bondir sur mes jambes. Vulca se met tout de suite en position d’attaque, grondant pour augmenter sa férocité. Une fois debout, je suis aussi en garde le temps pour moi d’identifier la menace.

Mais menace, il n’y a pas. Il s’agit d’un vieil homme, un peu perdu, ou alors est-ce là le visage qu’ont tous les vieux, après une vie à être débile et inutile. Je le fixe, les sourcils froncés, l’air méfiant. Il a beau arborer un grand sourire, ce type est sorti de nulle part. Je le dévisage longuement et garde le silence un moment après ses questions. Je ne sais pas si je peux lui faire confiance.

Lentement, je laisse retomber un peu mes bras et ma méfiance. Oui, c’est ma tente. Le ton est sec. J’ai aussi reçu le message du groupe et je m’y rends aussi. Je m’appelle Capucine. Est-ce que je lui dis tout de suite que je ne sais pas où se trouve le point de rendez-vous ? Ou alors je pourrais le chasser et finir toute seule comme je l’avais prévu. Mais je le retrouverai quoi qu’il arrive sur place.

Cependant, je n’ai pas la moindre idée de où se trouve le rendez-vous, ni de comment s’y rendre. J’ai cru comprendre que c’était dans les ruines d’Akeos mais je n’ai pas d’autres précisions.

Un endroit précis a dû être mis dans le message, mais je n’ai pas réussi à le lire. J’ai réussi à comprendre que le rendez-vous était dans le désert et je me suis dit que je verrai sur place. Peut-être que le vieux en sait plus.

Soudain une question me traverse l’esprit. T’es pas un peu vieux pour faire ce genre de truc ? Malgré mon ton sec et quelque peu méprisant, je ne veux pas me montrer désagréable, mais c’est comme une seconde nature chez moi et mon expression méfiante n’aide pas à être chaleureuse.

Apprivoise-moi, disait le Goupix

Eh bien! En voilà une jeune fille sur la défensive! Il parait que dans les grandes villes, les dames de sont âges se font harceler par de mauvais garçons, donc Albert pouvait le comprendre. Mais en même temps, ils étaient tellement loin de toute civilisation qu'elle aurait pu lâcher un peu prise. Décidément, les jeunes étaient quasiment tous comme ça. Les quelques exceptions qu'Albert avait rencontré lui avait rappelé sa jeunesse! Lui qui adorait les rencontre spontané se sentait un peu mal d'avoir dérangé la same, et s’apprêtait même à repartir.


Mais finalement, elle brisa la glace. il eu même le droit à son prénom.


"En voilà un prénom joli comme tout!"


Il avait lâché cela un peu sans le vouloir. Cela sonnait vraiment banal dans la bouche d'une personne de son âge, mais il le pensait sincèrement. Par contre, elle cassa tout de suite les espoirs d'Albert. Elle ne pourrait pas le guider. Tant pis, il saurait apprécier la compagnie d'une personne, et peut être même qu'à deux, ils réussiraient à arriver à l'heure. Quoi que question heure, ils étaient bien en avance.


Elle sortit une phrase cinglante. Son ton sec était toujours le même, mais les mots étaient... Blessant? Albert ne se laissera pas abattre par cela. Il avait la conviction qu'une jeune fille qui donnait son prénom ainsi devait avoir un cœur ouvert, mais difficile à atteindre!


"Je ne sais pas, mais pensez vous qu'il y à un âge pour apprécier l'art? Je sais bien que mon âge n'est pas un avantage, mais j'aime penser que mon expérience l'est."


Il disait cela très calmement tout en occupant ses mains avec sa canne. Il avait l'air sérieux même si son visage restait souriant.


"En tout cas je pensais que le voyage pourrait être plus agréable si nous le faisions ensemble, mais je n'insisterais pas si je vous dérange."

Codage par Libella sur Graphiorum

Ça fait bien longtemps qu’on ne m’a pas dit que mon prénom était joli sur ce ton. Après tout, c’est un vieux croulant pour lui tout doit être joli. Et puis, vu ce qu’il reste de lui, même jeune, il ne devait pas être impressionnant. Un faible, comme Leonard. De ceux qui trouve le monde joli parce qu’ils ne veulent pas voir combien il est laid ou qui ne voit pas les efforts d’autres pour le rendre plus beau. Qu’importe, je ne fais pas ça pour lui.

Je lui ai donné mon nom, mais lui ne m’a pas donné le sien et ça par contre, ça m’agace. Je suis déjà agacée par son arrivée qui vient pourrir ma tranquillité, mais en plus, il n’a pas la politesse de se présenter. Rester calme et penser aux fleurs dans le monde, pas le fumier qui lui sert d’engrais. Je ne vais tout de même pas tabasser quelqu’un parce qu’il ne s’est pas présenté. Encore moins un vieux croulant.

Je l’écoute répondre à ma remarque. Une réponse de vieux. J’ai de l’expérience et tout le reste. Je renifle de manière méprisante. Je ne sais pas s’il y a un âge pour apprécier l’art, mais le vieillard accablé d’ans n’a pas connu de vie s’il décide de vivre si près de sa mort. D’expérience, je sais que quand le poids de la vie est trop lourd, on préfère l’abandonner et mourir plutôt que de l’affronter. C’est ce qui est arrivé à mon père. Parfois, c’est la vie qui est injuste, et on meurt d’avoir trop vécu, c’est ce qui est arrivé à ma mère et arrivera certainement à Nina. Pourquoi je pense à cette folle maintenant ?

J’enchaine rapidement. De toute façon tu fais ce que tu veux. Partir à l’aventure, parler à des inconnus, ne pas te présenter. Tout ce genre de chose. Je darde un regard insistant en appuyant sur le fait qu’il ne m’a pas dit son prénom.

Son calme et son sourire sérieux, j’aimerai dire qu’ils m’énervent, mais au contraire, ils me rassurent. Ce vieux monsieur me rappelle un peu le vieillard chez qui Leonard m’a amenée lors de notre première rencontre. Peut-être en moins radoteur au premier abord. Aussi gentil. Est-ce que si je deviens vieille je serai comme eux ? Ou est-ce que je vais devenir aigrie ? Je ne sais pas et la réponse tardera à venir si jamais elle vient. Une grosse toux me prend, mais j’avoue qu’elle me gratte depuis un moment. Quelque chose que je n’ai pas dû bien avaler.

Je ne vois pas d’inconvénient à faire la route avec toi, si tu n’es pas trop lent. Si tu veux partir tout de suite, il faudra attendre que j’aie rangé mes affaires.

Apprivoise-moi, disait le Goupix

Eh bien, en voilà une citation aussi triste que violente. C'était comme une porte qui claquait dans un appartement vide. Surprenant, et même un peu douloureux. C'était même étrange venant d'une fille qui il y a à peine 2 minutes était aussi familière. En tout cas, si elle souhaitait juste rappeler à Albert le poids des années sur ses épaules, l'idée n'était pas excellente étant donné qu'il n'avait pas vraiment besoin d'aide pour cela.


Par contre, en effet il ne s'était pas présenté. Un oubli surement, ça mémoire commençait-elle à lui jouer des tours au point d'en oublier les règles de courtoisies? La, Albert s'en voulait un peu, et la réprimande cinglante de la jeune femme n'aidait pas. Elle avait raison. Il venait l’embêter pendant qu'elle lisait, et en plus n'avait même pas la politesse de donner son prénom. Franchement, il allait falloir prendre des cours pour se remettre à niveau.


"Eh bien j'espère que vous acceptez mes plus plates excuses. Je ne me suis en effet pas présenté. Je suis Albert Claudio, et je suis arrivé dans la région depuis peu."


Mais bon, après tout, il ne s'était pas fait complètement rejeté. même si elle insistait encore sur son âge. Peut être avait-elle un problème avec les personnes âgés? Albert pouvait comprendre ça, la différence dans la vision du monde, la différence du vécu aussi. La plupart du temps, les gens étaient très proche ou très distants avec les "vieux".


"Je ne peux rien vous promettre, mais j'essayerait de suivre la cadence!"


Il disait cela avec son sourire habituel. Au final les remarques de la jeune femme ne l'avaient pas trop affectés. Il ne comprenait pas trop pourquoi elle lui reprochait son âge, mais elle avait raison sur le prénom, donc Albert le prenait bien.  Il continuait de regarder la jeune  femme et les alentours, attendant qu'elle range ses affaires.


"Je peux vous aider à plier votre tente si vous le voulez."


Albert était content, il venait surement de trouver quelqu'un avec qui partager son voyage.

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Je vois bien que mes paroles blessent le vieil homme et je sens quelque chose d’étrange en lisant dans ses yeux une légère gêne ou douleur. Serait-ce ça du remord ? Ce serait bien la première fois et j’espère la dernière. Le remord est dangereux. Je commence à regretter d’avoir dit la vérité à un vieux et peut-être que dans un mois je vais regretter de faire justice moi-même et laisser un voleur repartir sans que son méfait ne soit puni. Non, il ne faut pas que j’aie de remords.

Je réponds par un grognement à ses excuses et retiens un commentaire sur son nom. Albert Claudio ? C’est un nom composé où il m’a donné son prénom et nom. Où est-ce l’inverse ? En tout cas, l’un comme l’autre ferait des prénoms de vieux et des prénoms moches, donc Qu’il s’appelle Albert ou Claudio, les deux lui vont. Mais pour éviter de me tromper, je pense que je vais continuer à l’appeler le vieux. Dans les films que j’ai vus pendant mes services, ça ne semblait pas gêner plus que ça les vieux.

Je commence à ranger mes affaires prestement mais sans urgence. Ce n’est quelque chose qui prend du temps et je n’aime pas faire trainer les choses, cependant, il est hors de question que le vieux croulant pense que je me dépêche pour lui, car ce n’est pas entièrement vrai.

Quand il me propose de m’aider pour plier ma tente, je retiens encore une fois une réplique cinglante, me contentant d’un regard éloquent sur l’endroit où son aide serait le plus utile. Je ne suis pas impotente et ça fait assez longtemps que je me débrouille seule pour ne pas avoir à recevoir maintenant et surtout pas d’un vieux.

Mes affaires rangées et mon sac sur le dos, je faux signe au vieux que la pause est finie qu’on peut se remettre en route. Ce n’est très compliqué de se rendre à la prochaine étape puisqu’il suffit de suivre la route jusqu’à un village dans le désert. Vulca sur mes talents, je n’attends pas vraiment le vieux au début mais finalement me force à adopter une allure plus lente, un peu comme dans le volcan, avec Leonard et Spruelo.

Le décor change à mesure que nous avançons. De vert il passe au jaune sec, puis à une raréfaction de la végétation et bientôt, derrière une colline, c’est le désert. C’est comme une plage, mais avec des dunes partout et pas la mer. Bref les inconvénients de la côte, sans les avantages.

Je frissonne légèrement devant tout ce sable et en voyant Vulca s’y jetter avec plaisir. Je vais encore devoir la brosser pour retirer chaque grain de ce satané sable pour lui éviter des démangeaisons. Au moins, c’est une activité que j’aime. Par contre marcher dans le sable, même si une route est tracée, ne e plait absolument pas. Contrairement à ma Goupix, je ne supporte pas le sable et c’est donc avec un frisson que je continue la route dans le désert.

Apprivoise-moi, disait le Goupix

Eh bien Albert se retrouva à regarder la jeune femme ranger ses affaires. Elle lui adressait des drôles de regards qui signifiaient à la fois "j'ai pas besoin d'aide" et "laisse moi tranquille je gère". Dans cette drôle de situation, Albert était perplexe. Il ne savait pas quoi faire. La politesse lui disait de la laisser faire, surtout qu'elle semblait vouloir faire cela seule, mais la galanterie le poussait à l'aider. Finalement, il ne put résoudre le dilemme et se contenta de regarder Capucine se préparer. Malgré tout ce qui s'était passé avant, elle semblait vouloir faire le voyage avec le vieillard.


Ils marchaient. Pas trop vite, mais quand même, Capucine maintenait un petit rythme. A cette vitesse, ils arriveraient certainement bien en avance, mais Albert arrivait à suivre, donc il n'allait certainement pas se plaindre. Son dos s'était un peu calmé, et il n'avait plus besoin de sa canne pour le moment.


"Il me semblait que le Groupe Eclipse était constitué d'archéologues et d'explorateurs, mais voyez vous, je me sens plus curieux qu'éclipse. Par contre, êtes vous une habituée de la chose? Personnellement je sais qu'il existe des ruines dans le désert d'Hoenn, mais je ne connais que la littérature à propos des lieux."


Albert laissa une pause dans ses question.


" Et je me sens un peu bête de ne pas avoir pris le temps de me renseigner à propos de ces ruines."


Il dit cela avec un grand sourire un peu niais. Certes Capucine avait l'air cassante et peu bavarde, mais il s'en fichait. Il voulait en apprendre un petit peu plus sur cette femme qui pourtant si jeune vivait déjà dehors sans se soucier du reste. Comment faisait-elle? Comment en était-elle arrivée là? Pour lui qui avait eu une vie "banale", même si il ne l’avouera jamais, rien n'égalait le confort de la maison le soir, avec la famille...


Alors qu'ils avançaient, le paysage changeait progressivement. De moins en moins de végétations. D'abord, plus de grands arbres, puis plus de buissons, puis l'herbe commençait à disparaître sous de petits monticules de sables. Et enfin... Le désert à perte de vue! Albert enleva sa veste, dévoilant sa chemise blanche et son veston brun. Il rangea sa veste et posa un chapeau sur sa tête.


"J'espères que vous avez de quoi vous couvrir Capucine, ainsi que des réserves d'eau."

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La marche est assez lente, bien que je m’attendisse à devoir marcher plus lentement avec le vieux mais ce dernier semble en meilleure forme que je ne le pensais. Il a de bons restes ou alors il a passé sa vie à ne rien faire et donc son corps n’est pas usé par autre chose que le temps. C’est presque poétique ce que je viens de me dire.

Marcher en silence ne me dérange pas, puisque c’est ainsi que je voyage depuis assez longtemps, depuis toujours même. Je me rappelle de mon enfance, où en dehors de l’école, je ne voyais personne, hormis le fantôme qu’était devenu mon père. En regardant le vieux, une question me vient à l’esprit : est-ce que j’ai des grands-parents ? Est-ce que les parents de ma mère ou de mon père étaient encore en vie le jour où tout s’est écroulé ? Je n’ai pas le souvenir d’en avoir vu à l’enterrement ni jamais après. Peut-être habitaient-ils trop loin ? Ou peut-être étaient-ils déjà partis vers cet ailleurs qui nous attend. Qu’importe, s’ils avaient été là, peut-être aurais-je été moins solitaire mais ce n’est pas le cas.

Et si je peux voyager en silence, ce n’est pas le cas du vieux. Je ne sais pas. J’ai région à cause de la couleur. Pour quelle autre raison aurais-je pu rejoindre ce groupe ? Je garde pour moi le fait que j’espérais apprendre auprès d’eux et que ce ne fut pas le cas. Il avait fallu que quelqu’un m’explique le fonctionnement des groupes et aussi leurs caractéristiques car je n’avais pas lu la brochure et les trucs explicatifs. Au moment de choisir, j’ai pris Eclipse parce que c’était en violet et que j’aime le violet. C’était juste pour ça. Une raison qui en valait une autre à mon avis. Par contre, oui j’ai déjà participé à ce genre d’évènement une fois. Une fouille dans un champ plein de tournesol. Ce n’était pas extraordinaire et Vulca a fini toute crottée. Cette petite duchesse aime se salir juste pour avoir une bonne raison de se faire savonner. N’est-ce pas, madame la friponne ?

A ces mots, je me baisse pour ramasser ma Goupix qui redresse la tête fièrement. Avec un grand sourire, je frotte mon nez contre sa truffe, puis la garde les bras pour son plus grand plaisir, lui évitant ainsi la marche. Ma voix qui était neutre depuis le début de la conversation était devenue chaleureuse au moment où je me suis adressée à mon amie, non, elle l’est devenue dès que j’ai commencé à évoquer la Goupix.

Le vieux reprend la parole. Il est vrai que je ne me suis pas posée la question de me renseigner sur les ruines. J’aurai pu essayer de tirer ça d’un livre, mais je pense que la fouille aurait été terminée depuis longtemps quand j’aurai fini d’éplucher l’ouvrage. Et je n’ai pas envie de partir à la recherche d’un spécialiste qui m’expliquera tous les détails inutiles et sans intérêts qui fond de cet endroit un lieu formidable, je n’en doute pas.

Personnellement, je m’en moque. On découvrira tout sur le tas. Le terrain et la pratique sont les meilleurs professeurs.

Quand nous arrivons à l’entrée du désert, nous faisons une pause. Le vieux en profite pour me prodiguer un conseil de vieux. Je le regard perplexe. De l’eau j’en ai. Mais de quoi me couvrir ? J’ouvre mon sac, sort une casquette que je visse sur ma tête. Puis un pull et le regard, perplexe. On doit mettre des pulls dans le désert ? Je pensais que c’était un endroit hyper chaud ?

Je m’étais d’ailleurs habillée en conséquence. Un débardeur léger et violet, un short d’un vert foncé et usé, avec de nombreuses poches (j’avais vu Nina en porter un semblable et je trouve que ce modèle est extraordinaire). Mais déjà la chaleur est forte ici. Le vieux est gateux à vouloir qu’on se couvre.

Apprivoise-moi, disait le Goupix

A cause de la couleur? Eh bien, elle était peut être même plus perdu qu'Albert qui lui avait justement choisit en espérant trouver des œuvres antiques. Bref, elle n'allait certainement pas pouvoir éclairer sa lanterne, mais ce n'était pas grave. Mais bon, au moins elle avait déjà effectuée des fouilles, et donc connaissait surement quelques méthodes ou au moins d'autres personnes! Chose impressionnante, son ton changea radicalement lorsqu'elle parla à son Pokémon. Le petit Goupix semblait plein d'affection pour son dresseur, et vice versa


Elle était vraiment adorable avec son Pokémon. Albert le savait, il le sentait, cette "méchanceté", c'était une sorte de protection. Voilà un visage bien plus agréable à voir. Albert se souvenait qu'il avait eu cette sorte de relation avec son Medhyéna à l'époque. D'ailleurs, cela faisait un moment qu'il n'avais pas pris de nouvelles. Par contre, il se trouvait qu'ils étaient deux à ne rien savoir sur les lieux.


"Eh bien nous pouvons toujours espérer une présentation de qualité en arrivant."


La question de la jeune fille amusa Albert qui se retint de rire pour ne pas être malpoli.

"Non, pas se couvrir chaudement, mais avoir la peau couverte pour avoir moins chaud et éviter les insolations. Vous savez en quelques minutes sous un Soleil plombant vous pouvez attraper de vilains coup de Soleil, alors quelques heures... N'avez vous pas un châle ou quelque chose de la sorte pour couvrir vos bras?"


Albert fouilla dans son sac pour voir si il n'avait pas quelque chose pour la jeune femme. Il avait en effet pas mal d'eau, mais rien pour vraiment se protéger du Soleil.


"Je peux vous proposer ma veste pour vous couvrir mais elle vous tiendra certainement bien trop chaud."


Heureusement pour eux, le Soleil n'avait pas encore atteint le Zénith, donc ils progressaient lentement mais surement sous la chaleur montante, mais Albert espérait qu'ils pourraient arriver au point de rendez vous avant 14 heures. Et qu'ils puissent y trouver de l'ombre...

Codage par Libella sur Graphiorum

En réalité, le groupe Eclipse devait être composé essentiellement d’ignorants. C’est constat que je suis obligée de faire en remarquant que finalement, la plupart des membres ne sont pas des spécialistes mais cherchent à le devenir ou obtenir des réponses à leur question. Finalement, c’est le groupe des curieux plus que des intellectuels et on pourrait tout autant supprimer ce groupe et le faire passer en passe-temps. Je ne connais pas beaucoup d’Eclipse mais la plupart apprenne sur le tas et ne savent pas tant de chose que ça. Moi qui voulais apprendre à leur côté, c’est difficile, d’autant plus que je n’ai pas un caractère facile non plus.

Le vieux répond à ma question avec toujours une voix douce mais j’ai l’impression d’entendre de l’amusement. Non, je dois rêver, un vieux machin comme ça ne se permettrait pas de se moquer de moi. Pourquoi ai-je cette certitude ? Je ne sais pas, mais ça m’énerve. Il faut que j’essaye de rester calme et gentille, surtout si je suis amenée à devoir rester avec lui sur la route ou pendant la fouille. L’avis des autres ne m’importent peu, mais j’aimerai essayer d’apprendre des trucs et si je me mets tout le monde à dos, ce ne sera pas la peine.

Je regarde donc le vieux de plus en plus perplexe. Avoir la peau couverte pour avoir moins chaud ? Tu te moques de moi ? L’âge t’a rendu gâteux le vieux. Si je me couvre la peau je vais avoir trop chaud justement. Et je ne connais pas ce Pokémon, Insolation, et je n’ai pas envie de le capturer, mon équipe me va très bien telle qu’elle est. Ce serait bizarre qu’il ne s’attaque qu’aux personnes aux bras nus, non ? Ce doit être une rumeur.

Je mets beaucoup d’effort pour que ma voix ne laisse échapper ni agacement, ni agressivité. Je ne comprends rien à ses histoires de se couvrir pour avoir froid et de Pokémon qui attaque les gens en t-shirt. Mais encore plus bizarre, je ne comprends pas ce qu’il me raconte en général. C’est quoi un châle ? C’est aussi un Pokémon ? Ou une potion ? Sinon, j’ai ma veste, pas besoin de la tienne.

Je le fixe intensément, puis dit avec méfiance. Tu serais pas en train de te moquer de moi, le vieux ? Je te préviens, j’aime pas qu’on se moque de moi et ceux qui s’y essaye le regrette amèrement. Alors on va se mettre en route avant que la fouille ne soit terminée.

Sans plus attendre, je commence à marcher entre les dunes et dans le désert, libérant Vulca qui va s’égayer dans le sable à mon grand regret.

Apprivoise-moi, disait le Goupix

La première réponse de la jeune femme amusa Albert, mais la suite lui arracha un rire. Un rire franc. Il ne se moquait pas de la jeune femme mais sa naïveté l'amusait. Ignorait-elle vraiment la signification de ces mots? Et le danger que représente le désert? Le vieillard s'était rapidement calmé, mais gardait un sourire amusé sur le visage.


"Eh bien jeune femme je ne veux pas vous faire un cours magistral, mais laissez moi vous informer. Dans le désert, le danger vient du Soleil. Vous savez bien sûr que vous pouvez prendre des coup de Soleil, et bien une insolation, c'est une chose semblable mais bien plus grave. On parle de douleurs, de malaises et de déshydratation. Un châle... Pensez juste à une écharpe très légère et très large. Pour se proteger du Soleil voyez vous."


La jeune femme avait pressé le pas.


"Mais acceptez mes excuses, je ne comptais pas me moquer de vous. Je suis vraiment navré d'avoir réagit de cette façon."


Albert espérait franchement ne pas avoir vexé la jeune femme. Elle semblait plutôt sanguine, mais gentille au fond. Elle avait même changé de ton pour paraître plus agréable. Mais plutôt que de continuer la conversation, Albert était fasciné par le petit Goupix. Il avait l'air tellement heureux dans la chaleur ambiante. Il jouait dans le sable.


"En tout cas votre Pokémon fait vraiment plaisir à voir! Et la température n'a pas l'air de le déranger."


Il pensait à son Pokémon. Le pauvre Laine ne serait vraiment pas heureux dans un endroit aussi hostile. Par contre, il aurait surement adoré les plaines un  peu plus tôt. Le vieil homme se rendait compte qu'il devrait laisser son Pokémon sortir plus souvent. Il voyait souvent les dresseurs accompagnés de plusieurs Pokémons. Cela ressemblait bien souvent à une famille, et lui adorait cela. Peut être attraperait-il des Pokémons pour se composer une petite famille?!


Tout en pensant à cela, Albert ouvrit sa première bouteille d'eau. Il fallait rester hydraté!

Codage par Libella sur Graphiorum

Je sers les dents et sens ma mâchoire se contracter autant que mes points en entendant le rire du vieux. Il se moque de moi. C’est une des raisons pour laquelle je n’aime pas les gens. Sous prétexte qu’on est différent, qu’on n’a pas vécu comme eux, ni appris les mêmes choses, ils se permettent de vous juger et de se moquer. Si je devais être honnête, je me rendrais bien compte que je fais souvent pareil, juger les gens sur leur première réaction, mais jamais je me moque d’eux, je me contente de les mépriser ouvertement, mais je fais ça avec tout le monde.

Dans le désert, le danger vient du soleil. Nanana. Regardez-moi, je suis vieux et je dis des évidences. Et dans l’océan, le danger vient de l’eau. Une insolation c’est un coup de soleil, mais en plus grave ? Mais qu’est-ce qu’il veut dire ? Des malaises ? Les coups de soleil peuvent donner des malaises ? Si le soleil est si dangereux pourquoi des gens passent autant de temps à bronzer ? Je ne lui poserai pas la question, sinon il se moquera de moi encore et ce coup-ci je le fracasserai tellement fort que même dans ses souvenirs d’enfance il aura le nez cassé.

Je me détourne de lui pour partir vers le désert d’un pas décidé. Il m’a saoulé, hors de question que je supporte une remarque de plus de sa part. Un châle, il ne peut pas dire écharpe comme tout le monde ? Non, il faut que, comme tous les crétins, il utilise des mots différents pour montrer à quel point il est meilleur. Je déteste les gens.

Malgré ses excuses, je n’arrive pas à me calmer. C’est trop facile de s’excuser après avoir fait n’importe quoi. C’est pourquoi je ne m’excuse jamais. Pas de regret, pas de raison de s’excuser. Ce que je fais, je l’assume. C’est trop facile après ses bêtises, d’aller cracher toutes ses saletés, à ses victimes qui dans la lumière grise, ferme les yeux pour ne pas pleurer. Avant de faire ou dire quoi que ce soit, il faut se préparer aux conséquences.

Toutefois, la remarque sur Vulca détourne mon énervement. Ma Goupix m’arrache un sourire. Elle a un caractère aussi rude que le mien mais comme moi, elle aime s’amuser, et ne demande pas grand-chose pour être heureuse. Juste de l’attention et de l’amour, une chose que l’on se donne mutuellement.

Vulca a toujours adoré la plage et la chaleur lorsque moi je préfère la neige et le froid. Nous sommes inséparables, si différentes et semblables à la fois. Il n’y a rien d’artificiel dans notre relation. Je l’ai sauvée quand j’étais petite. Elle était sauvage, mais blessée par des Malosses sauvages. Je l’ai emmenée au centre Pokémon et malgré toutes ses blessures, elle m’a mordue sur toute la route. Puis je suis restée à côté d’elle jusqu’à ce qu’elle aille mieux et elle a décidé de me suivre. Depuis, nous sommes unies dans toutes nos missions. Elle est la seule personne, enfin était la seule personne en qui j’avais entièrement confiance. Maintenant, j’ai d’autres Pokémons sur qui compter. Ils sont plus fidèles que n’importe quel humain.

Je me suis ouverte sans m’en rendre compte. Voir Vulca heureuse me rend heureuse et j’ai parlé d’une voix presque joyeuse, douce, sans aucune trace de la fraicheur habituelle.

Apprivoise-moi, disait le Goupix

Pendant un instant Albert eu peur. Il l'avait vu. Ses yeux pleins de colère, cette mâchoire serrés à s'en briser les dents. Une force incroyable se dégageait de Capucine. Il regrettait d'avoir rigolé, mais ne pouvait pas plus s'excuser, surtout après inefficacité de la première salve. Il s'attendait à tout. Il la voyait déjà ne plus lui adresser la parole. Ou pire, lui hurler dessus. Voir même en venir aux poings. Quelque chose en lui lui faisait comprendre que cette jeune fille ne serrait pas gênée d'en arriver là. Elle avait ce truc... une sorte d’agressivité naturelle. En fait, Albert n'était même pas sûr qu'elle l'ait écouté jusqu'au bout.


Le vieillard réfléchissait à une façon de calmer le jeu. Il en avait déjà croisé beaucoup des personnes agressives, et il avait déjà réussit à leur faire retrouver leur tranquilité. Il n'y avait pas de raison, il devait juste tenter le coup, comprendre  quel était son sujet sensible. Et il n'eut même pas à rouvrir la bouche.


D'un coup sans prévenir, Capucine se calma. Et son cœur s'entrouvrit. Elle parlait de son Goupix. de ce compagnon qui avait l'air d'une importance vitale pour elle. Une bien triste histoire au début, mais une belle fin tout de même! Le lien entre Capucine et son Pokémon avait l'air tellement fort qu'il avait ouvert un autre une autre Capucine. Une femme bien plus joyeuse.


Albert ne savait pas trop comment réagir à cela. En fait, cela lui faisait remonter les souvenirs de sa Medhyéna. Il était tellement heureux de s'occuper de ce Pokémon. Il était devenu une sorte de substitue après le départ de ses enfants, et Albert pouvait y décharger tout l'amour qu'il avait en lui. Il se souvenait d'une scène en particulier. Il poursuivait le Pokémon qui courrait dans un parc. Il se cachait dans les grand rhododendron. Albert avait bien couru se jour là. Il avait même du s'excuser auprès des ouvrier car Medhyéna avait fait chuter un parpaing et l'avait éclaté. Mais cette course infernale se termina dans le grand potager communal, ou poussa silencieusement les cucurbitacées. De délicieux souvenirs.



"C'est une belle histoire que vous avez là avec votre Pokémon. Quand j'ai quitté mon foyer pour venir dans cette région, j'ai laissé derrière moi mon vieux compagnon. Après presque 22 ans de loyaux services, je lui devait bien  un peu de repos."


On pouvait entendre une pointe de tristesse dans la voix d'Albert.

Codage par Libella sur Graphiorum

En entendant la réponse du vieux, je rougis violemment. Je ne me suis pas vraiment rendu compte que je racontais ma vie à un parfait inconnu. Moi qui ne suis pas bavarde habituellement, je viens de parler à ce vieux plus qu’à personne avant aujourd’hui. A l’exception d’Erik. Et de Leonard. Et Panacée. Mince, je suis en train de devenir une lavette.

J’essaye de me ressaisir, mais c’est plus difficile que je ne le pensais. Une partie de moi trouve que c’est agréable de partager quelque chose, une histoire. C’est comme lire un livre, sauf qu’i n’y a pas les mots qui dansent pour rendre le discours incompréhensible. C’est étrange comme idée. Avoir envie de parler aux autres et de leur raconter notre vie. Je sais que moi, je n’en ai rien à faire de sa vie.

La preuve est donnée lorsque le vieux commente mon histoire. Son avis m’importe peu, car il est faux. Notre histoire n’est pas belle, car elle est semée d’horreur, et de la mort de plusieurs personnes ainsi que de beaucoup de souffrance. Et puis le vieux me parle de son compagnon, son ancien compagnon et je n’en ai absolument rien à faire. Est-ce que je devrai lui dire ? Peut-être qu’une telle brusquerie ne serait pas bon pour lui. Je n’ai pas envie de me retrouver au milieu du désert avec un vieux cadavre. Quoi que ce serait le meilleur endroit pour le laisser pour mort, à son âge, on ne devrait pas traverser les déserts.

Non, essayons plutôt la Leonard attitude. Vingt-deux ans, ça longtemps en effet. Mais il aura tout le repos qu’il veut une fois qu’il aura rend son dernier soupir. Seul, puisque tu es ici. Après vingt-deux ans en ta compagnie, il va mourir seul, pendant que tu vis tes petites aventures. Mais bon, au moins a-t-il un foyer.

Un foyer. Cette idée fait lentement son chemin dans mon esprit depuis quelques temps. Je n’ai jamais eu de chez moi. Peut-être à Celadopole, mais c’était plus une coquille vide que je venais remplir avec Vulca pour la nuit, pendant que mon père sombrait de plus en plus loin dans sa dépression. Mon père… ça fait longtemps que je n’ai pas pensé à lui. C’est normal, puisque je le considère comme étant mort depuis plusieurs années, avant même que je ne quitte la maison. Je ne me rappelle même plus le dernier jour où il s’est comporté comme un parent.

Nous continuons notre route dans la chaleur de plus en plus forte du désert, dans ce décor qui semblait devenir incandescent. Je commence à m’essouffler parce que je ne supporte vraiment pas la chaleur et sent le soleil me brûler de plus en plus. Je pense à Incubus, mon Fantominus, qui ne supporterait pas du tout cet environnement, et un Testa, ma Crustabri, qui bien qu’étant un Pokémon Eau, se retrouverai vite desséchée ici. Seule Vulca peut s’y plaire. Et peut-être Oster, je ne sais pas pour lui.

Perdue dans mes pensées et mes carabistouilles, soudain le sol se met à trembler et trois petits pokémons surgissent et nous foncent dessus. On doit être sur leur terrain de chasse. Je les reconnais, ce sont des Kaïminus, mais marron et noir, marchant sur leurs quatre pattes, avec des grands yeux noirs. En fait, ce ne sont pas du tout des Kaïminus, donc je ne sais pas ce que c’est. Mais cela ne va pas m’arrêter. Vulca est trop loin en train de jouer dans le sable, bien qu’elle ait vu le danger et commence à revenir vers nous.

Je suis plus rapide et libère immédiatement Oster, mon Nidoran. Celui-ci comprend le danger et farouche guerrier protecteur, se jette sur les assaillant. Le combat dure un court instant, au grand regret d’Oster et du mien. Il n’a fallu que deux attaques pour repousser deux Pokémons sauvages et le troisième a disparu en s’enfonçant dans le sable.

Je pousse un soupir et vais rejoindre Oster qui est resté immobile. Au moment au je me penche vers lui pour le prendre dans mes bras pour le féliciter, il se met à briller d’une lumière blanche extraordinaire qui me fait tomber à la renverse. Je regarde mon Nidoran se transormer avec des yeux émerveillés c’est magnifique, comme de la poudre de perlimpinpin. Le petit Pokémon grandit et quand la lumière disparait, c’est un Nidorino qui me regarde.

Il beaucoup moins mignon qu’avant, mais beaucoup plus impressionnant et franchement, je le préfère ainsi. Les nidorans mâles et leurs évolutions sont mes Pokémons préférés, et je me jette sur lui pour l’enlacer.

Apprivoise-moi, disait le Goupix

Alors ça! Il ne s'attendait pas à une telle méchanceté gratuite de la part d'une Mistinguette. Beaucoup de reproches dans la bouche d'une si jeune personne. Décidément, elle avait eu une vie horrible. Albert ne voyait que cela. Impossible qu'un être humain puisse agir de la sorte gratuitement. Non. Il lui était arrivé des choses impensables. Déjà qu'Albert commençait à soupçonner une école buissonnière.


Nom d'une Merguez! Il se retrouvait à juger quelqu'un! Non! Alors ça non! Albert ne jugerait pas les gens, leurs mœurs, ou leurs modes de vies. Il s'y habituerait, il essayerait de comprendre, mais il ne les jugera pas. Mais tout de même, il sentait de le besoin de faire comprendre à cette jeune femme que son Pokémon était bien accompagné.


"Je vous rassure, mon ancien compagnon se prélasse chez ma fille, entouré par sa joyeuse famille. Il n'est pas seul, loin de là."


D'un coup, trois Pokémons sauvages débarquèrent sans prévenir. Avant que le vieillard ne puisse réagir, Capucine avait la situation bien en main. La jeune femme dégaina un Pokémon violet qui ne fit qu'une bouché du premier Pokémon! Et Rebelote, le second est également abattu en une seule attaque. Quelle force! Quelle adresse! Albert était bluffé, le petit Pokémon avait réglé le problème en un instant, sans ordres ni rien. Et voilà qu'il se mettait à briller!


Pendant quelque secondes, le temps sembla se figer, et apparu devant Albert un tout nouveau Pokémon. Il ressemblait à l'ancien, mais était plus grand, plus imposant, plus... Puissant?!


"Une évolution?!"


Le vieil homme n'avait jamais vu cela de ses propres yeux! Sa fille lui avait déjà ramené des Pokémons qu'elle avait elle même fait évoluer, mais voir ça en vrai. C'était incroyable! Quel miracle! Une délicieuse surprise. Capucine semblait ravie de voir cela. Albert était comme un enfant, il aurait voulu scruter le nouveau Pokémon pour comprendre le moindre de ses changements, mais cela aurait été fortement impoli, et surtout désagréable pour la bête. Albert pensa un instant à son œuf qui n'attendait que d'éclore. Ce spectacle promettait aussi d'être splendide.


"C'est une évolution n'est-ce pas? Je n'en avais jamais vu de mes propres yeux! C'est vraiment un phénomène spectaculaire! J'imagine que vous vous êtes beaucoup entraîné avec votre Pokémon pour en arriver à là!"


Albert était comme un enfant pour quelque chose de tellement basique pour la grande partie de la population. mais lui, lui qui n'avait jamais touché ce monde... Il était en quelque sorte un enfant face à cela! En voilà une surprise que cette nouvelle aventure venait de lui dévoiler!

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Spoiler:

Il est beau et terrifiant, dans sa nouvelle forme. Oster est devenu d’une force peu commune pour mon équipe, malgré nos entrainements. Il ouvre la bouche comme pour pousser un rugissement mais il éternue. Une sternutation puissante qui me décoiffe et soulève un peu de sable autour de nous. Puis il se jette dans mes bras.

Mais rebelote, il y a quelqu’un pour casser ce moment de partage. Le vieux se remet à parler. Déjà il a commenté pendant qu’Oster se transformait. Non, il devient tout lumineux parce qu’il a mangé une ampoule. Bien sûr que c’était une évolution.

Je lui jette un regard noir. Bien sûr que c’est une évolution. Tu ne vas pas me faire croire que tu n’en as jamais vu. A ton âge, je pense que ta mémoire te fait déjà. Tu avais toi-même un Pokémon, il a dû évoluer à un moment ou à un autre. Mais oui, Oster se donne à fond tout le temps. Il aime bien botter des culs. Hein mon grand. C’est qui le plus costaud.

Vulca arriva à ce moment et s’arrêta pour fixer Oster. Ils se regardèrent un moment, puis grognèrent simultanément. J’ai juste le temps de me jeter en arrière avec un sourire en reconnaissant leur défi puis, il se jette l’un vers l’autre. Ils aiment se monter le bourrichon et sont en compétition de force constante. Cependant, Vulca a toujours gagné grâce à son expérience car elle se bat à mes côtés depuis tellement longtemps. Mais peut-être que la nouvelle forme d’Oster lui donnera un avantage.

C’est le cas. Au début seulement. Le but de leur bagarre est simple : mordre la queue ou l’oreille de l’autre. Rapidité et force. Ils s’élancent l’un vers l’autre pour une charge frontale, mais Vulca sent qu’elle ne fait pas le poids et s’écarte au dernier moment pour prendre le Nidorino à revers. Mais celui-ci l’a vu venir et contre facilement cette attaque et revoit la Goupix en arrière. Il ne lui laissa pas de répit et lui fonce dessus, essayant de profiter du vol plané de Vulca pour lui attraper son épaisse queue, mais c’est en vain. D’une roulade, elle se remet sur ses pattes et esquive la série d’attaques rapides qu’OSter essaye de lui asséner.

Les deux Pokémons virevoltent en tous sens, bondissant frappant, esquivant avec une grande agilité. Puis finalement, Oster se met à secouer frénétiquement la tête pour déloger Vulca de son oreille, mais c’est en vain. La petite Goupix, accrochée au dos du Nidorino, est bien accrochée à l’oreille. Finalement, il ploie et s’effondre au sol. Vulca le lâche et vient poser sa truffe sur le museau du vaincu, lui donnant une léchouille. Oster lui répond d’un mouvement amical de la tête et se relève. Tous deux reviennent vers moi, presque avec fierté.

Bien, reprenons notre route. On n’a pas toute la journée, ni toute la nuit, ni tout le moi. Papy, on va devoir accélérer, j’aime pas le désert et j’aimerai avoir une place où dormir et manger sans sable.

Je me remets en marche après avoir rappelé Oster dans sa ball.

Apprivoise-moi, disait le Goupix

" Eh bien jeune femme, détrompez vous! Ma mémoire va plutôt bien, et je peux vous assurer que je n'ai jamais assisté à un tel spectacle en directe. Ma fille m'a à maintes reprises montré des photos avant/après de ses Pokémons, mais jamais pendant."


Même si elle le disait avec de drôle de mots, en effet son Pokémon était sur-motivé! A peine changé, il fonçait sur le Goupix et les deux commencèrent à se chamailler. La bagarre fut relativement courte, et apparemment, se saisir de l'oreille de l'autre était signe de victoire. Malgré l'évolution, l'agilité du Goupix restait supérieure en tout point! Albert aurait aimé voir ses Pokémons jouer ensemble, mais bon, il n'avait pas cette occasion, ne possédant qu'un seul Pokémon dans son équipe.


Le fille avait raison, il fallait reprendre la route. Albert lui emboîta le pas, accélérant un peu son rythme de vieillard. tout deux bravèrent la force et la chaleur de désert. Ils avançaient tout droit, et Albert avait commencé à se repérer à l'aide d'une boussole, histoire de ne pas perdre le Nord. En même temps, rien que le Soleil lui suffisait pour se diriger, mais mieux vaut prévenir que guérir.


La chaleur commençait à retomber. Tranquillement, l'astre céleste déclinait dans le ciel, et Albert voyait les ombres s'allonger de plus en plus. Milieu d'après midi. Déjà?! se disait le vieillard.


"Il me semble que nous devrions commencer à partir dans cette direction. D'après les indications du groupe, et notre temps de marche, nous devrions nous situer à... 4 kilomètre au Sud-Est du camp."


Albert était relativement sur de lui, et pointait légèrement en décalé vers la droite. Cela ne représentait qu'une déviation d'une vingtaine de degré, mais cela pouvait rapidement tout changer. Reste à savoir si la jeune femme lui faisait assez confiance pour le suivre "aveuglément".

Codage par Libella sur Graphiorum

C’est possible d’être aussi vieux et de savoir si peu de chose ? Jamais vu d’évolution ? Et moi qui me pensait ignorante, je vois que j’ai de la marge avant d’être aussi stupide que lui. A son âge, je pense pouvoir affirmer que je saurais bien plus de chose que lui et c’est un certain soulagement. Peut-être que je saurai lire.

Petit à petit, on avance, le sable s’insinue dans mes chaussures, me gratte, m’insupporte. Oster Et Vulca courent tous les deux dans tous les sens, se poursuivant, se roulant dans les dunes, revenant quémander de l’eau. Ils vont finir épuiser ce soir et c’est tant mieux. Ils dormiront mieux comme ça.

Je suis aussi satisfaite du vieux qui marchent un peu plus vite maintenant. Pourtant, la température chute en même temps que le soleil disparait et je commence à frissonner. Je fronce les sourcils un peu surprise. Dans les montagnes aussi il fait plus frais quand la nuit tombe mais c’est plus lent et on a encore de la chaleur venant du sol. Là, rien. Il fait juste froid. Un nouveau frisson me secoue mais je refuse d’avouer avoir froid. Pas devant un coucher de soleil.

Ne sachant pas d’où le vieux tenait ses informations mais ne sachant pas où allait avec plus de précision, je décide de suivre ses indictions. Quatre kilomètres, ce n’est pas bien long quand on y pense, mais la nuit est presque complètement tombée quand nous arrivons sur le lieu supposé du camp. Mais comme nous avons plusieurs jours d’avance, difficile de le dire puisque nous sommes les premiers. Comme je n’ai pas déchiffré correctement l’intégralité du message du groupe, je ne connais pas la description du lieu. C’est ici d’après toi ? Je frissonne de plus en plus.

Apprivoise-moi, disait le Goupix

Cela surprenait Albert! Elle l'avait suivit! Et sans rien dire! Comme quoi, il n'était pas complètement inutile, loin de là. Par contre, le Soleil tombait, comme la température, et sa veste revint rapidement lui donner un peu de réconfort. Ils marchaient ensemble, avançaient relativement vite. Les 4 kilomètres... En ville cela aurait été court, mais le sable n'aidait franchement pas. Et puis monter des dunes pour redescendre en suite...


Bref, il voyaient désormais le camp au loin.


"Voilà! Droit devant, le camp est à porté de main!"


Albert avait le sourire de l'homme heureux qui avait accomplit quelque chose. Braver le désert, c'était une première pour lui! Celui de Hoenn était franchement  plus petit, et en une journée à peine on en avait fait le tour. Là, peut importe où il regardait, il ne voyait que du sable. Et ce campement qui promettait d'autres histoires passionnantes. Il  avait cette envie d'appeler sa fille pour lui raconter, mais il ferrait cela plus tard. Capucine ne s'était pas arrêtée pour admirer la vue, et il ne voulait pas là laisser seule maintenant.


Ils arrivèrent relativement tard au camp, mais tout allait bien. Capucine semblait avoir froid, mais comme elle refusait toute aide du vieillard, il ne pouvait pas faire grand chose. Personne n'était là, mais le matériel était prêt. Albert monta donc une tente de son côté, et capucine semblait en faire de même du sien. Le vieillard s'approcha d'elle.


"Mademoiselle, merci d'avoir supporté le vieillard que je suis aujourd'hui. Votre compagnie m'était fortement agréable, et j’espère que nous nous reverrons bientôt."


Il tira son chapeau pour saluer la jeune femme, et la quitta pour rentrer dans sa tente.

Codage par Libella sur Graphiorum