Il était une fois, une jeune femme portant le prénom Valencia. Peu commun, mais ô combien poétique, presque chantant. Lorsqu'elle était jeune, Valencia vivait dans la région de Kanto, plus précisément au cœur de la ville de Jadielle. Les Caelum étaient riches, très riches. Coordinateurs de renommée, les parents Caelum souhaitaient intégrer les concours artistiques à Kanto, et ils étaient les plus grands stylistes du coin. Souvent en voyage d'affaire, Valencia n'a jamais eu un sentiment familial très développé envers ses géniteurs. Cependant, elle affectionnait particulièrement les parents de sa mère, à savoir, ses grands-parents qui habitaient eux aussi à Jadielle. Elle passait la majorité de son temps libre chez eux. Complètement à l'opposé de ses parents, ces personnes étaient douces et tranquilles, ils s'occupaient de Pokémons blessés ou abandonnés et ils les relâchaient lorsque le temps était venu pour eux de repartir. Valencia adorait ces bêtes, elle s'amusait à les divertir en allant se balader dans la Forêt de Jade avec eux. Évidemment, elle avait un chouchou. Il s'agissait de ce petit Sonistrelle, pensionnaire depuis bien longtemps chez papi et mamie. Il s'appelait Kika, parce qu'il raffolait des baies portant le même nom.

Il portait également une écharpe rouge, beaucoup trop grande pour lui, mais sachant que Sonistrelle allait évoluer en Bruyverne, la grandeur n'était pas un souci. Valencia avait beaucoup d'affection pour ce petit bonhomme, mais malheureusement, elle n'en parlait jamais à son père et sa mère ; superficiels dans l'âme, ne portant de l'intérêt aux Pokémons que pour l'esthétisme.

« Tu devrais cesser de jouer avec ce truc, Valencia. Un jour, nous allons te rapporter un compagnon beaucoup plus charismatique. Un Couafarel, par exemple. »

Valencia soupira. Elle n'en voulait pas, d'un Couafarel. Elle voulait choisir son propre Pokémon. Pouquoi lui imposer son animal domestique, et futur meilleur ami ? La jeune fille avait beau être jolie et pleine de grâce, les concours ne l'intéressaient pas. Ce qu'elle aimait, c'était créer des objets pour les Pokémons. Elle aimait se servir de ses mains, elle avait récemment construit une petite boîte en forme de pokéball qui classait les baies, afin que les Pokémons puissent trouver facilement celles qu'ils préféraient. Ses petites créations étaient loin d'être parfaites, mais elle ne se brisaient jamais, et elles étaient de plus en plus réussies. Allez savoir pourquoi, mais Valencia aimait faire ce genre de choses qui peuvent sembler si banales.

« Je ne veux pas d'un Couafarel, mère. J'aimerais plutôt un- »

Madame Caelum ordonna à sa fille de se taire.

« Il suffit. Tu auras un Pokémon digne d'une Caelum. Un Pokémon digne de toi, Valencia. Celui qui t'aidera à être la meilleure. Avec un Couafarel, ou un Roussil, tu seras merveilleuse. Que dis-je, tu seras parfaite. »

Valencia croisa les bras.

« La perfection n'existe point, mère. Pourquoi chercher à atteindre ce que je ne serai jamais ? »

Mais argumenter ne servait à rien. Cela ne servait jamais à rien.
Et ce n'était certainement pas son paternel qui allait l'aider. Au contraire. Heureusement, Valencia pouvait toujours compter sur Lyanora, sa petite sœur qui parvenait à lui remonter le moral dans la maison. C'était plus facile pour elle, puisqu'elle était passionnée par les arts. Ce n'était pas forcément les concours qui l'allumaient, mais elle se montrait intéressée malgré tout. Cela n'a cependant jamais empêché les deux sœurs de s'apprécier et de s'entraider dans toutes les situations.

Malheureusement, lorsque la chance décide de faire faux bon, ce n'est pas que pour une seule fois. Peu de temps après, les grands parents de Valencia ont perdu la vie. Sa grand mère était malade, et lorsqu'elle n'était plus, son mari n'a pas eu la force de lutter suite à la mort de sa tendre épouse. Valencia n'a jamais été aussi triste, et pourtant on ne pouvait pas dire qu'elle était heureuse de base.

Kika avait récemment évolué. Il était devenu un majestueux Bruyverne, mais Valencia a été obligé de demander aux Pokémons de retourner dans la nature, car la pension n'avaient plus d'hôtes, et les parents de la demoiselle n'auraient jamais accepté d'accueillir des « bestioles inutiles » chez eux. Heureusement, aucun d'entre eux n'étaient blessés, et ils pouvaient se débrouiller à l'état sauvage.

« Tu viendras dans la forêt demain, hein Kika ? »

Le dragon acquiesçait à chaque fois que son amie lui faisait cette demande. Ils continuaient de se voir et de jouer ensemble, malgré l'âge avancé de Valencia qui possédait désormais sa majorité.

Valencia n'a pourtant jamais été très chanceuse. Les événements tragiques ne cessaient de s'accumuler. Entre le décès de ses grands parents, le refus de ses parents à devenir autre chose qu'une satanée fille parfaite de concours, aujourd'hui, c'était le tour de son seul et unique ami. Alors qu'elle venait d'arriver dans la Forêt de Jade, en avance, un essaim de Dardargnan visiblement en colère de voir une inconnue devinrent soudainement agressifs avec la jeune femme, qui tomba de son vélo. Malgré certaines tentatives de les rassurer, la jeune fille se fit attaquer et hérita de nombreuses blessures, dont une cicatrice sur la nuque qu'elle possède encore aujourd'hui. Heureusement pour elle, son ami de toujours vola à sa rescousse avant que ses blessures ne soient trop graves. Un violent combat entre le Bruyverne et la horde d'insectes éclata, et le Pokémon Vol finit par faire fuir ses adversaires. Mal en point mais moins que son sauveur, Valencia se précipita aux côtés du dragon afin de passer ses dernières heures avec lui, les larmes coulant sur ses joues écorchées.

Elle passa la nuit près de lui, à la belle étoile, jusqu'à ce que Kika aille rejoindre celles-ci, dans un monde sûrement meilleur. Elle a ainsi toujours conservé son écharpe rouge, celle-ci devint même son porte-bonheur, elle ne s'en sépare jamais depuis.

Après cet incident, Valencia et Lyanora sont devenues beaucoup plus proches. Même si Valencia était plus âgée, Lya la réconfortait et prenait soin d'elle.

Lorsqu'elle eut vingt ans, Valencia n'avait encore jamais inauguré la scène. Ses parents lui mettaient la pression pour qu'elle débute ses concours avec ce fameux Couafarel qu'ils avaient rapportés de Kalos. Mais la demoiselle décida de ne plus se taire. Si la chance ne lui souriait pas, elle allait prendre son destin en main.

« Je suis désolée Couafarel, ce n'est pas parce que je ne t'aime pas. Mais je ne suis pas faite pour être ta propriétaire. »

Elle emballa ses affaires, et acheta un billet d'avion. Un aller simple.

« Valencia, où penses-tu aller, enfin ? »

La jeune femme se retourna, un regard neutre apparent afin de dissimuler cette sensation d'inquiétude qui parcourait son corps.

« Je quitte Kanto. Je vais à Lumiris. Je dois suivre mon coeur, et vous ne voulez pas m'écouter. Je m'en vais, je suis navrée, chers parents. »

Sa mère prit la parole, visiblement déçue de sa fille.

« Très bien, fais comme tu veux. Mais ne compte pas sur nous pour subvenir à tes besoins. C'est ta décision, tu te débrouilles. »

Un sourire malsain se dessina sur le visage de ses parents, fiers d'avoir trouvé un moyen de dissuader Valencia de quitter le nid familial.

« Je me débrouillerai. Merci quand même pour... votre considération ? »

Elle vola l'une des cartes bleues de sa mère qui n'allait probablement pas remarquer l'absence de celle-ci, et elle s'envola vers une région nouvelle. Celle-ci lui tendait les bras, et elle pourrait refaire sa vie comme elle en avait envie. Personne pour lui dire non, personne pour la blâmer.

Elle s'en voulait quand même un peu de laisser sa sœur derrière elle, mais elle savait que le destin allait les réunir un jour.


Valencia est à Lumiris depuis une année environ. Elle a travaillé dans un petit café reconnu pour ses spécialités de desserts à base de baies. C'est d'ailleurs à cet endroit qu'elle a rencontré Mepo, sa Sepiatop. Celle-ci cherchait à manger, alors elle lui a préparé un petit en-cas.

« Tu as faim ? Je parie que tu raffoles des baies. Dis-moi, laquelle préfères-tu ? »

Sepiatop pointa la baie du milieu.

« Une baie Mepo ! Tu as du goût, dis-moi. Je vais te préparer un petit quelque chose, attends ici. »

Le Pokémon revint plusieurs jours de suite, et Valencia commençait à s'intéresser à cette jeune créature en quête de repas. Un soir, elle alla la reconduire au Centre Pokémon de la ville de Feranium où elle habitait actuellement. L'infirmière Joëlle connaissait cette gourmande, mais Valencia ne s'attendait pas à ce que son histoire soit aussi triste.

« Son dresseur l'a abandonné il y a quelques mois. Il est venu me la porter ici, et il n'est jamais revenu la chercher. »

Valencia regarda Sepiatop et lui caressa doucement la tête.

« Mais... pourquoi ? »
« Le souci, c'est que ce Sepiatop ne veut pas évoluer. Je ne pourrais expliquer pourquoi, mais parfois, certains Pokémons veulent rester tels qu'ils sont. »
« Je ne comprends pas en quoi cela pose problème, où alors suis-je complètement idiote ? »

L'infirmière esquissa un sourire.

« Si elle évoluait en Sepiatroce, elle pourrait devenir puissante plus rapidement. Il est plus difficile de dresser un Pokémon qui ne veut pas évoluer, parce qu'il deviendra puissant avec le temps, la patience, et malheureusement, tous les dresseurs ne possèdent pas ces qualités. »

Valencia trouva la situation injuste. Ce Pokémon avait le droit de décider de son évolution, et il méritait d'avoir un bon dresseur.

« Sepiatop. Voudrais-tu venir avec moi ? Je te trouve très mignonne ainsi, je n'ai pas l'intention de t'obliger à évoluer. Alors, tu veux, dis ? »

Vous connaissez certainement la suite. Valencia lui a attribué le surnom de Mepo en souvenir de leur première rencontre, et elle a entamé son aventure de dresseuse grâce à elle. Le professeur Baobab a validé Sepiatop comme étant le starter de la demoiselle, et après avoir quitté son emploi tout récemment, Valencia a crée son site de créations personnalisées.

Vos pokéballs vous semblent monotones ? Votre pokédex est trop simple, et il mériterait quelques retouches ? Valencia est là pour vous bidouiller quelque chose de classe et à votre image. Ce n'est pas la meilleure façon de devenir riche. Mais Valencia n'a pas besoin de devenir riche. Elle l'est déjà. Au moins, maintenant, elle peut s'épanouir sans contrainte.

Peut-être la chance a-t-elle enfin décidé d'être de son côté ? Le bonheur saura-t-il enfin lui tendre les bras ?

La suite, tout de suite après la pause publicitaire.


Plusieurs mois plus tard...

Valencia avait ce besoin de se ressourcer. Son aventure à Lumiris s'était entamée beaucoup trop rapidement, sur un coup de tête. La jeune femme avait encore des problèmes à régler, des traumatismes à accepter, et surtout, elle voulait acquérir plus de maturité. Devenir dresseuse était un rêve, mais un rêve qui ne devait pas se réaliser de manière aussi précipitée.

C'est Fujiko qui lui a fait réaliser cela. Pas intentionnellement, non. Valencia avait développé des sentiments pour ce brin de femme, une demoiselle si gentille, si adorable. Son départ l'avait complètement déchirée, la faisant sombrer dans une déprime qu'elle n'aurait pas espéré vivre, et surtout, qu'elle ne soupçonnait pas. Si une petite peine de cœur pouvait venir à bout de Valencia, comment allait-elle pouvoir survivre à toutes les aventures qui allaient se présenter à elle ?

Voilà pourquoi elle a décidé de rentrer à Kanto, pour faire le vide dans son esprit, et finalement, aujourd'hui, son cœur lui dit de revenir. Valencia est une jeune fille instinctive, peut-être parfois un peu trop. Mais cette fois-ci, elle avait pris le temps de réfléchir, et elle savait qu'elle voulait refaire sa vie à Lumiris pour de bon. Elle avait confiée ses Pokémons à des gens de confiance, sauf Mepo. Elle n'a jamais quitté sa Sepiatop, et à ce jour, elle reste et restera son tout premier Pokémon qui la suivra dans son périple.

Apparemment, les choses avaient bien bougées, à Lumiris. Valencia ne savait pas à quel point. Elle ne savait pas à quel point Feranium, son ancienne ville, avait été détruite par les récents événements. Tout ce qu'elle savait, c'est que l’aéroport était inaccessible, et qu'elle devait prendre le bateau pour se rendre à la région de ses rêves. Sera-t-elle réellement capable de faire face à la réalité ? Peu importe ce qui l'attendait, elle allait foncer, et ne pas se retourner. Elle portait son écharpe rouge encore et toujours autour de son cou, lui rappelant Kika son ange gardien, et avec elle, plus rien ne pouvait l'effrayer. Enfin, presque...