Aaaaaah ! Enfin une ville calme ! Cela faisait plusieurs jours que Lyra faisait escale dans cette charmante bourgade. Pendant ces quelques jours, la jeune femme avait découvert qu'elle adorait le thé. Elle en avait goûté pour la première dans cette ville et ça avait été le coup de foudre gustatif. Résultat, elle allait en boire au moins trois fois par jour dans un salon de thé de la ville, changeant à chaque fois le parfum de sa boisson.

    La jeune Météore était venue à Kishika car elle avait entendu qu'ils travaillaient beaucoup le bois dans cette ville et elle avait fait le tour de tous les ateliers présents dans le village et qui avaient accepté de la recevoir. La passionnée de créations avait vu tout ce qu'elle pouvait voir, plus rien ne la retenait ici. A part le thé. D'ailleurs c'était la raison pour laquelle elle était encore là. Elle s'était donné deux/trois jours pour continuer à profiter de cet élixir chaud avant de repartir.

    Ce matin là donc, parce que oui c'était le matin, la jeune femme s'en allait vers son salon de thé préféré prendre son petit déjeuner avec une boisson aromatique. Elle marchait donc tranquillement, Ptéro, son Arkéapti over social, à ses côtés. Durant son séjour, la créature avait bien fait connaissance avec une bonne partie du village, allant quasiment à la rencontre de chaque inconnu. La plupart du temps cela s'était bien passé mais à plusieurs reprises l'animal préhistorique avait fait peur à des enfants ou à un couple de retraités. Dans ses cas là, Lyra, absolument pas à l'aise, n'avait cessé de s'excuser. Cela n'avait peut être pas améliorer l'humeur des passants surpris. Mais maintenant qu'il n'y avait plus de nouveau visage avec qui faire connaissance, le volatile marchait bien tranquillement avec sa maîtresse.

    Ou pas. En effet, non loin du salon de thé, le duo aperçu un homme qu'il n'avait jamais vu. Il n'en fallait pas plus pour que le volatile qui ne savait pas encore voler se mit à foncer en direction de l'inconnu, suivit par la novice qui se mit à courir après son Pokémon en lui demandant de s'arrêter.

    Mais naturellement, bien qu'habituellement obéissante, la créature ne s'arrête pas, trop contente de pouvoir faire la connaissance d'une nouvelle personne.

    Lyra finit enfin par rattraper son Pokémon. Elle le découvrit planté devant un Arcanin qui grognait et qui s'était placé entre la personne qu'elle avait aperçu et le volatile. Lyra fut impressionnée : ce n'était pas un de ses Pokémon qui réagirait comme ça...

   L'Arkéapti était tiraillé entre son envie d'aller faire connaissance avec le duo en face de lui et la peur que lui inspirait le grand canidé. Si le Pokémon feu voulait faire du piaf son petit déjeuner, il n'en ferait qu'une bouchée. Ou deux.

   L'oiseau préhistorique n'avait pas l'habitude de se retrouver dans ce genre de situation. Si les autres ne voulaient pas faire copain-copain avec lui, généralement ils partaient plus ou moins calmement selon les cas. La jeune femme se pencha légèrement pour attraper son Pokémon par les épaules et l'éloignait un peu de l'Arcanin.

   La Météore, toute paniquée, se confondait en excuse à n'en plus finir et avait prononcer sa tirade sans s'arrête pour respirer et à vive allure. Quand elle s'arrêta enfin pour reprendre son souffle, elle se rendit compte qu'elle n'avait peut-être pas été très intelligible.

   L'oiseau fit donc un saut en avant et baissa la tête. Il n'avait rien fait de mal selon lui et ne comprenait pas pourquoi il devait s'excuser. Mais il obéit néanmoins, pensant faire taire le grognement du gros chien rouge et espérant qu'il aurait ensuite le droit de faire connaissance avec les deux inconnus.

   Une légère inquiétude perla dans la voix de la jeune femme. Ne sachant pas si l'histoire du déjeuner était vrai, elle ne savait pas à quoi s'en tenir.

   Bon, l'Arcanin avait cessé de grogner s'était déjà une bonne chose. Et en plus, l'inconnu, se voulant certainement rassurant, fit un sourire à la novice. Ses paroles soulagèrent la jeune femme qui se décontracta. Au moins, le gros chien n'allait pas croquer son oiseau et elle ne finirait pas au poste avec l'agent Jenny.

   La jeune femme, dont le rire était quelque peu tendu, était un peu confuse et honteuse de ne pas avoir compris que l'inconnu blaguait. Après tout, elle n'était pas très à l'aise dans ce genre de cas alors elle avait pris le brun aux mots. La rougeur lui monta aux joues.

   Nouveau rire nerveux.

   Lyra commença à s'éloigner tout en appelant son Arkéapti à la suivre mais rien à faire : le volatile refuser de quitter les deux nouveaux arrivants. De toute évidence, depuis que le canidé avait arrêté de grogner, l'oiseau préhistorique avait regagné l'idée de s'en faire un ami.

   La dresseuse s'arrêta et revint sur ses pas. Elle appela de nouveau son Pokémon, lui promettant même un Malasada s'il venait. En vain. C'était comme ci le chien orangé avait hypnotisé le piaf. L'animal avait l'habitude de foncer vers des inconnus pour faire connaissance, mais c'était la première fois qu'il agissait comme ça un fois qu'il avait atteint la personne ou le Pokémon avec qui il voulait faire connaissance. La dresseuse de la bestiole d'un autre Âge était toute gênait.

   La jeune dresseuse attendit donc que son Pokémon daigne bien bouger, ne sachant pas trop quoi faire d'autre...

Pendant que la jeune femme s'excusait une fois de plus, l'Arcanin tapota la tête de Ptéro de manière amicale, ce qui rendit l'oiseau tout fou et heureux.

Le piaf préhistorique ne sautait pas de joie, mais presque. Tout heureux, il se frotta à l'une des grandes pattes velues du chien de feu, ce qui remit, une nouvelle fois, Lyra dans l’embarras.

Face à la proposition de l'inconnu et son visage qui, d'un coup, s'est illuminé, la jeune femme se détendit un peu.

Du moins, pour un temps, compléta-t-elle intérieurement.

Bien que la jeune femme n'était pas très à l'aise dans les relations humaines et ne savait pas tellement de quoi les deux humains pourraient parler en buvant leurs thés, elle se dit que c'était la meilleure chose à faire. Elle essayait de se sociabiliser, c'était donc une occasion en or à ne pas louper. Le jeune homme, bien qu'elle ne comprenne pas trop son humour, avait l'air assez gentil et charmant, c'était donc l'idéal pour commencer à s'ouvrir aux autres.

L'oiseau quitta à regret les pattes poilues et douces du chien et vint rejoindre sa dresseuse, prêt à se mettre en route pour le salon de thé.

Déjà que la jeune femme contrariait les plans du brun, elle n'avait pas en plus imposer un salon de thé.