Le vent souffle beaucoup trop fort et la nuit va tomber, si ce n’est pas déjà fait. Il faut que je me trouve un endroit pour m’abriter car je ne pense pas que la tente arrivera à résiter à cette petite tempête. Et même si c’était le cas, je ne pense pas qu’elle survivra à la quantité de neige qui lui tombera dessus. Ni moi qui sera à l’intérieur. Non, le mieux c’est une grotte.

Le vent traverse mes vêtements comme si j’étais nue et chaque flocon me fait l’effet d’un poignard dans le visage, tellement il est glacé. Vulca est collé sous mon manteau et me serre de bouillotte vivante mais ce n’est clairement pas suffisant et je suis à deux doigts de regretter d’être venue ici. Mais je n’en suis pas encore là.

Finalement, j’aperçois un point plus sombre devant moi et j’essaye d’accélérer le rythme mais en vain. Je m’enfonce jusqu’à la taille dans la neige. D’un coup je m’enfonce bien plus et fini la tête dans la neige. Je pousse un grognement et galère à me relever.

Toujours me battant à chaque pas, finalement, le vent diminue et cesse. J’ai enfin attends une grotte. Epuisée, je m’affale au sol et m’appuie contre le mur. J’ai super froid, tellement froid que je n’arrive plus à trembler. La tête de Vulcla sort de l’abri de manteau et vient se couler contre mon visage. Je sens sa langue rappeuse et chaude me lécher le visage. Doucement, le gel devient d’horrible déchirure puis cesse. Je somnole pendant que ma Goupix me réchauffe doucement avec la chaleur de son corps.

La caresse de la langue de Vulca est douce contre ma peau et finalement, le froid n’est pas si désagréable. Le vent et la neige ne me transpercent plus le corps. Et c’est tellement plus calme ici.

Ma tête dodeline et je commence à me laisser envahir par la fatigue. Il n’y aurait rien de grave à dormir un peu, de récupérer de cette longue marche. Oui c’est ça, c’est bien. Mes yeux se ferment tout seuls et j’entre doucement dans la quiétude du sommeil.

Puis, comme de très loin, j’ai l’impression qu’on arrache mes mains. Il me faut un long moment pour enfin comprendre que ce sont juste mes gants qui ont été retirés. Mais je suis si fatiguée, c’est tellement loin.

La sensation d’épines, d’aiguilles qui s’enfoncent dans ma peau me gêne et je commence à grogner. Je ne veux pas me rapprocher. Je suis bien loin. Ici, il fait froid, c’est insupportable. Mais les sensations changent et la chaleur envahit maintenant mon bras, puis ma poitrine. Je rouvre les yeux.

Ce n’est pas Vulca que je vois tout de suite, mais un Tiplouf. Etrange que ce se soit un de ces Pokémons qui me viennent en aide. J’ai souvenir d’en avoir terrorisé un. Serait-ce le même ? Non, improbable. Je commence à replonger dans le sommeil mais la pression des pattes de ma Goupix me réveille. Elle se met à me lécher avec énergie puis commence à tirer sur mon manteau. Le Tiplouf me tire aussi et je me force à me réveiller.

Je finis par me lever et les suivre comme un zombi. A mesure que j’avance, je me réveille et sens la chaleur revenir dans tout mon corps. Je me rends compte que j’ai frôlé la mort par ma bêtise et mon ignorance. Sans l’intervention de ce Tiplouf, je n’aurai pas survécu et me serai endormie. Ce qui me met en colère, c’est que toute mon équipe serait partie avec moi. Est-ce que maman serait là-bas pour m’accueillir ?

Plus on avance dans la grotte plus je me sens mieux. La température se réchauffe. Il ne fait pas chaud pour autant mais c’est toujours mieux que rien. Peut-être qu’un feu pourrait Wouaaaaaaaah !

Je viens d’entrer dans une salle magnifique, remplie de cristaux brillant, c’est féérique. Je me demande si je ne suis pas morte. Je m’approche et observe intensément quelques-uns.

Après une exploration des lieux, je sors ma tente et m’abrite dedans, me glissant dans mon sac, me changeant pour des vêtements secs. Je suis trop fatiguée mais je lutte jusqu’à avoir retrouvé toutes mes sensations et être sûre d’avoir bien chaud. L’abri de la tente et le duvet permettent d’avoir rapidement de la chaleur. Et Vulca est me sert de bouillote.

Lorsque je rouvre les yeux, c’est dans la douce tiédeur de mn sac de couchage, la fourrure de Vulca me grattant le nez. Il fait noir. Extrêmement noir et je n’arrive pas à me rappeler où je suis tout de suite. J’ai mal partout, comme si des aiguilles m’avaient transpercée et s’étaient retirées. Je n’ose pas bouger, pour ne pas réveiller ma Goupix mais aussi parce que la sensation de chaleur et de bien-être qui court dans mes veines est tellement agréable. Dans l’obscurité, je garde les yeux fermés et me rendors.

Finalement, je finis par sortir de ma torpeur. Vulca s’agite et il est vrai que j’ai du mal à rester encore allongée. Je me redresse doucement et fais le point sur ce qu’il s’est passé hier. Le froid, le sommeil, le Tiplouf et le retour de la chaleur. A tâtons, je cherche mon téléphone et allume sa lampe. Mon sec est en vrac à mes pieds et mes affaires ont été retirées pour que je puisse accéder à mon duvet rapidement. Avant de ranger, je jette un œil hors de ma tente et me retrouve dans la salle aux multiples cristaux.

Devant l’entrée de la tente, comme une offrande il y a un cristal rouge avec un drôle de dessin dedans. Je le regarde avec perplexité avant que la lumière se fasse dans mon esprit. C’est un Cristal-Z et à sa couleur, c’est un cristal de feu. Je fais une grimace mais le prends tout de même. Ça vaut une petite fortune cette cochonnerie.

Finalement, je sors de ma tente et fait le tour de la grotte. Les pierres s’illuminent au passage de la lumière et c’est vraiment beau. Hypnotisant. Selon où je me place le jeu de couleurs change, et se reflète différemment sur les murs.

Malgré la réverbération de la lumière de ma lampe sur la glace, tout ceci reste assez sombre, même carrément obscur. Je marche un peu à l’aveugle, prenant à garde à où je mets les pieds et à ne pas me coller aux parois. Clairement, les cristaux glacés sont comme moi, ils n’aiment pas les câlins et risquent de le faire comprendre à quiconque s’y essayent d’une manière piquante à souhait.

Je me rends bien compte que je m’éloigne de mon point de départ et essaye de prendre des repères ou que Vulca ou même Albio sauront nous ramener à nos affaires. Sinon je suis perdue et je ne pourrai qu’en vouloir à ma tronche pendant que je mourrai doucement de froid dans les ténèbres. Que de réjouissance.

J’arrive finalement dans un espace plus vaste. Comment je le sais ? Je ne vois plus les bords sur les côtés, plus le plafond et si je fais plusieurs pas dans un sens ou dans l’autre, il n’y a pas de parois. Certainement une autre salle comme celle où se trouve ma tente. Mais sans les cristaux pour illuminer la zone. Je m’arrête et je fais bien. Je sens comme marche devant moi, mais je ne distingue pas le sol. Je reste immobile lorsque que quelque chose me fait sursauter en me touchant la jambe. Je fais un bond sur le côté, manque de glisser et de tomber dans le vide, car ça ne peut être que du vide ici. Je me redresse pour voir un Obalie complètement déboussolé, certainement perdu dans cette obscurité.

Alors que je me penche pour le caresser (j’aime bien sa forme toute ronde) un violent flash lumineux m’aveugle complètement. Autant de lumière d’un coup, ce n’est pas cool. Surtout que ça fait un moment que je marche dans la pénombre. Je reste aveugle un moment et quand finalement je me décide à ouvrir les yeux, je découvre une scène sidérante.

Je suis devant un genre de cratère. Au centre, une grande pierre, come plantée dans le sol, non, c’est une stalagmite géante qui semble briller. C’est hallucinant. Mais pas ce qu’il y a de plus impressionnant. Un grand nombre de Pokémons, des Mélos, Mélofées et Mélodelfes sont regroupés et tournent autour, commen dans une danse hypnotisante. C’est incroyable, il y a comme des chants, des paroles. Je ne sais pas ce qu’elles font, mais je pense à Leonard et à la croyance sur les Mélofées, comme quoi ils viendraient de la Lune ou un truc comme ça.

Sans plus réfléchir, je commence à filmer. C’est incroyable. Après dix minutes d’enregistrement, je me décide à emprunter l’escalier tout en filmant. Mais à mesure que je descends, la lumière diminue et je suis à mi-chemin lorsqu’il fait de nouveau complètement noir. Il n’y a plus que le bruit de mes pas. Je rallume ma lumière et continue de filmer.

Au pied de la stalagmite, il y a un tase de chose comme des offrandes. Je ne sais pas ce qu’il se passe ici, mais je suis sûre que Leonard aura la réponse.

La déception est au rendez-vous, puisqu’il n’y a rien au pied de ce caillou de vraiment intéressant. Je prends de trois bricoles pour les montrer à Leonard et parce que certains trucs sont jolis et pas trop encombrants avant de repartir de là où je viens.

Au pied de la rampe, je m’arrête. Je regarde alentours et décide de faire le tour de la zone tout de même. Rien de spécial mais le sol est martelé, la preuve que les Pokémons viennent souvent ici et en nombre. Il y a quelques tunnels mais ils sont étroits, et je n’ai pas envie d’aller voir ce qu’il y a dedans. Qui sait s’il n’y a pas une horde de Melofée qui voudrait en découdre. Non, très peu pour moi. Je vais plutôt retourner sur mes pas et essayait de sortir de cette foutue grotte. En espérant que la tempête s’est calmée.

De toute manière, l’extérieur d’où je viens n’est pas la bonne direction. Mais si le temps est clair, je devrais peut-être voir où je dois aller.

Je remonte donc la rampe et me retrouve complètement perdue. Quand je reviens dans la salle aux cristaux, je sais d’où je viens, mais je ne sais pas où je veux aller. Et zut.

Je décide donc de prendre le premier chemin que je vois et m’avance jusqu’à ce que j’arrive à un cul de sac. C’est bien ma veine.

Bon, rien de spécial dans ce couloir, demi-tour. Je suis perdue mais si en plus je marche pour rien, ça va vite m’énerver. Je me demande si je peux creuser mon propre tunnel pour sortir d’ici. C’est une idée.

Par Arceus. D’où sort cet Hexagel. Il a carrément traversé le mur comme s’il n’était pas là. C’est de la folie. Je dois halluciner. C’est ça, je suis juste fatiguée par la glace et je vois des trucs qui n’existe pas. Certainement cette Hexagel était là et je ne l’ai pas vu dans cette pénombre. Ma présence a dû le déranger et il a bougé c’est tout.

Bon sang non ! Il revient de passer vers l’intérieur en me voyant. Il traverse le mur ce truc. Je m’approche pour inspecter de plus près.

Je remarque alors un petit interstice qui mène ailleurs. Oui, certes, il mène forcément ailleurs ou quelque part, mais je veux dire que par rapport à un cul de sac, on est face à une nette amélioration.

Je m’engage dans le passage et découvre une vaste salle. Heureusement que je ne suis pas dans une maison, sinon j’hallucinerai sur la taille des pièces. Bon sang, mais c’est immense. Même dans une montagne, je n’aurai jamais pensé voir autant d’espace. D’un autre côté, dehors, il n’y a pas beaucoup de place, à cause de la montagne justement.

Mais qu’est-ce que ce gros truc ? Ce n’est clairement pas naturelle. C’est encore moins naturel qu’il y a le symbole de la Team Mistral dessus. Pourquoi ça ne me surprend pas ? Je suis devenu les attaquer ici, et de ce que j’ai entendu, ils étaient revenus et ont détruit Windoria. Est-ce que cette machine a participé à cette destruction ? Aucune idée mais alors que j’en fais le tour, je constate qu’elle est tombée mais surtout qu’un de ses grappins bloque un couloir.

Ce grappin d’ailleurs semble intéresser beaucoup l’Hexagel et j’entends des bruits cristallins dans le couloir bloqué. En m’approchant je trouve qu’il y a une grande ressemblance entre le bruit derrière le grappin et celui de l’Hexagel. Peut-être qu’il ve rejoindre ses semblables. Le pauvre doit être bien perdue tout seul.

Je libère Oster et avec sa force, je libère un passage en faisant glisser le grappin sur le côté. Immédiatement et sans un regard, l’Hexagel se glisse à l’intérieur et j’ai juste le temps d’apercevoir de petits trucs qui lui ressemblent. Certainement une famille. Cela me fait comme un pincement au cœur. Moi, il n’y a pas de grappin entre ma famille et moi, car je n’ai tout simplement pas de famille.

Je me retourne vers la grosse machine et voit une grande cuve, avec plein de cristaux. Qu’est-ce que c’est que ce machin ?