C'était ce que Ekaterina ne cessait de se répéter en faisant les cents pas, le regard dur et son menton enfouit dans sa main droite. Cheschire l'observait d'un air neutre depuis la cuisine, il avait stoppé son geste de couper les légumes pour le repas de ce soir pour regarder la jeune femme. Pourquoi était-elle si agitée ? Parce que Andrej n'était toujours pas rentré ? Après tout cela arrivait qu'il soit plus long lors de ses expéditions et là, en l’occurrence, il était partit visiter un recoin mystérieux et à peine exploré. C'était normal qu'il soit plus long que lorsqu'il explorait des lieux plus connus, non ? Ekaterina pourtant, se sentait mal. Elle sentait quelque chose de sombre au fond de ses tripes, son cœur et son âme tremblaient à l'unisson et d'une manière qui ne lui plaisait guère. Une énième fois, ses prunelles dorées se glissèrent sur l'horloge murale du salon ; la nuit tomberait bientôt. Passer la nuit dans un lieu dangereux sans même Sarmurai ? C'était impensable !
« J'appelle la police, c'est décidé. »
Murmura t-elle soudainement à sa propre personne, empoignant son téléphone pour composer le numéro du bureau des personnes disparues.
« Inspecteur Rosenbach à l'appareil, je vous écoute. »
Ekaterina ne prit pas garde au nom de famille de l'homme, expliquant simplement le problème. L'homme sembla prendre en compte positivement sa demande et, alors qu'elle donnait l'emplacement à peu près exacte du lieu de l'expédition, elle se sentit nauséeuse. La jeune femme raccrocha finalement et partit s'asseoir sur le canapé. Pourquoi ce mauvais sentiment l'habitait autant ? Qu'est-ce que cela pouvait signifier ? Ses mains étaient sur son faciès et entre ses doigts, elle aperçu Pitrouille qui approchait, l'air anxieux. L'attitude de sa dresseuse n'était pas habituelle alors forcément, le petit Pokémon chromatique s'inquiétait. Il poussa un petit cri adorable et vint se hisser sur les genoux de sa dresseuse pour se blottir dans son cou.
(...)
Ce fut des coups à la porte dans la matinée qui éveillèrent Cheschire puis Ekaterina. Cette-dernière avait dormi sur le canapé, assise, Pitrouille sur les genoux. Elle s'était endormie il y a peut-être une heure, épuisée par les émotions et l'inquiétude. Lorsque les coups furent audibles, elle se redressa d'un coup, faisant tomber Pitrouille de son perchoir.
« Ça doit être Andrej ! »
Se murmura t-elle, forçant un sourire sur ses lippes. Au fond d'elle, elle n'y croyait pas et pourtant elle tentait de s'en persuader. Après tout pourquoi Andrej aurait toqué ? Il serait tout simplement rentré. Elle voulu s'y précipiter mais ses jambes tremblaient légèrement, à l'instar de son corps entier. Elle n'arrivait pas à faire le moindre pas en avant. Ekaterina regardait ses mains, paniquée, quand une main se posa délicatement sur son épaule. Ses prunelles dorées croisèrent l’œil unique de son majordome qui lui offrit un sourire presque réconfortant.
« J'y vais, madame. »
Ekaterina hocha faiblement la tête et le blond approcha de la porte, l'ouvrant. Face à lui ce n'était évidemment pas Andrej mais un homme de très grande taille qui, un instant, lui fit songer à ce jeune : Wolfe Rosenbach. La même chevelure ébène et les yeux dorés, ce même air de famille. Mais c'est vrai, il se rappelait maintenant que l'un des Rosenbach travaillait au sein du département des personnes et des pokémon disparus.
« Bonjour, je suis l'inspecteur Rosenbach au service du département PPD. Madame Snyder-Romanov est-elle ici ? »
Cheschire s'apprêtait à répondre mais il sentit la présence de la maîtresse des lieux à ses côtés. Tête haute, elle tâchait de faire bonne figure.
« Je suis là. » « Madame, nous avons fait au plus vite pour répondre à vos inquiétudes, nous nous sommes rendus su-... » « S'il vous plaît. Dîtes-moi simplement si vous l'avez trouvé et où il est. »
Fit-elle dans un soupire. Elle souhaitait juste avoir le fin mot de cette histoire. Evrard eut un petit hochement de tête et il inspira intérieurement ; ce n'était jamais aisé de dire ces choses-là. Même pour lui, le grand gaillard qu'il était et qui avait vu tant de choses difficiles.
« Nous avons retrouvé votre mari, malheureusement, il n'était déjà plus en vie. L'un des nombreux pièges des lie-... » « Merci. »
Fit-elle simplement avant de se détourner lentement, s'éloignant. Elle partit vite se réfugier dans le salon, s'asseyant sur le canapé, droite comme un piquet mais blême comme un cadavre. Que venait-elle d'entendre ? C'était faux, pas vrai ? Evidemment. Bien sûr ! Il mentait ! Andrej ne pouvait PAS mourir. Pas comme ça, pas maintenant. Un piège ? Le tuer ? Jamais ! Il était l'un des meilleurs explorateurs qu'elle connaissait, elle le savait, elle l'avait vu, ils avaient exploré ensemble ! Ekaterina déglutit difficilement, baissant ses mirettes d'or vers ses mains tremblantes. Elle se sentait étrange. Comme si ce type venait de lui arracher une partie d'elle.
« Madame ? Vous... Désirez-vous quelque chose ? »
Après un laps de temps, elle tourna lentement sa tête vers Cheschire, ne parvenant qu'à lui offrir un sourire distordu et complètement faux.
« Non, tout va bien. »
Elle reposa son regard sur ses mains, sur son alliance brillante. Le borgne hocha tristement la tête avant de s'éloigner, retournant auprès de l'enquêteur qui lui expliquait le détails de la suite des événements. Le corps avait été récupéré, dans un sale état et mieux valait pour Ekaterina qu'elle ne le voit pas. Par la suite, il faudrait régler les formalités habituelles et bien évidemment, l'enterrement aurait lieu. Cheschire nota tout cela dans un coin de son esprit puis remercia l'homme, s'éloignant dans la cuisine pour préparer quelques petites douceurs. Ce n'était sûrement qu'une goutte d'eau dans l'océan de faire ça mais... à vrai dire il était prit au dépourvu, il ne savait pas comment agir. Ekaterina était complètement silencieuse, enfoncée dans le canapé comme un pantin désarticulé ; il ne l'avait jamais vu ainsi et pourtant, il était à ses côtés depuis longtemps.
Les heures défilèrent et aucun son ne prenait place dans l'immense manoir, même les Spectre habituellement taquins et bruyants ne disaient rien. Les nombreuses pairs de yeux étaient rivées sur Ekaterina depuis l'obscurité. Cette-dernière n'avait pas encore bougé.
Finalement, les bébés pleurèrent. La jeune femme sembla sortir de son état amorphe et elle cligna plusieurs fois des yeux et revint sur terre.
« Yulia.... Lyev... »
Elle se redressa péniblement et se traîna jusqu'à la chambre des bébés, se penchant au-dessus du berceau. Elle n'arrivait pas à leur sourire, ni même à faire un geste vers eux. A vrai dire, elle eut une envie de vomir suivit rapidement de culpabilité. Ses bébés. Pourquoi ils pleuraient ? Ekaterina n'arrivait même pas à réfléchir correctement, tout était trop brumeux dans son esprit.
« Je vais vous aider, attendez madame. »
Cheschire approcha doucement, offrant un sourire à la championne qui ne le vit même pas. Le blond attrapa Yulia pour la serrer contre lui et lorsqu'il voulu inviter leur mère à faire de même avec Lyev, il constata qu'elle était partie. Il la chercha du regard un instant avant de voir qu'elle était retournée dans le salon, de nouveau assise sur le canapé dans la demie-pénombre. Les bébés cessèrent doucement de pleurer et Cheschira soupira ; que faire ? Que pouvait-il bien faire ? Appeler les proches de Ekaterina ? Non, elle n'avait sûrement pas envie de voir tout le monde maintenant mais... Elle avait besoin d'aide, il y avait bien quelqu'un qui habitait proche d'ici et la connaissait très bien, pas vrai ? Cheschire approcha du téléphone fixe et composa le numéro de la pension Jefferson.
« Allo, ici Cheschire, le majordome de Ekaterina ! Lionel ? J'ai... J'ai vraiment besoin que tu viennes, c'est très important. »
Fit-il d'une voix qu'il tentait de contrôler, jetant un regard vers le salon obscur. Il n'y voyait même plus Ekaterina à cause de la soudaine obscurité apporté par des nuages cachant le soleil.
« S'il te plaît, il faut tu fasses vraiment vite, je t'expliquerais quand tu seras là. »
Sur ces mots, il raccrocha dans un soupire. Alors, il se permit de pleurer. Posant une main sur son visage, il serra les dents et se laissa aller. Ténéfix l'approcha alors, venant se hisser sur son épaule, l'air incompréhensif.
Aujourd'hui, l'ambiance était des plus étranges au sein du manoir d'habitude plein de vie.
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Lionel Jefferson
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C’était une journée de début de printemps tout à fait normale à Kishika, le doux effluve des plantes servant à faire le thé, les fleurs colorées, les températures douces, même au refuge il n’y avait pas eu d’entrée de sortie. Alors pourquoi Lionel semblait si agité ? La veille déjà Morphée n’avait pas semblé vouloir venir le prendre, le poussant donc à finaliser toute la paperasse qui traînait, à ranger le bâtiment de fond en comble et même à faire l’inventaire en rangeant chaque objet par marque. Marie l’avait trouvé assis dans le canapé de la pièce à vivre, sa jambe tapant nerveusement le sol alors que son regard fixait un point invisible au sol. Elle sursauta même lorsqu’il se releva d’un bond après avoir jeté un coup d’oeil à son téléphone qui venait de se mettre à sonner.
-Cheshire ? Je me souviens de toi oui, qu'est-ce qu'il se passe ?
La voix quelque peu tremblante du majordome fit grandir l’angoisse qui rongeait le dreadeux depuis quelques heures déjà. Est-ce que les enfants allait bien ? Eka ? Andrej ? Pas le temps d’y penser plus longtemps, après un bref regard vers l’horloge murale, il répondit calmement, cherchant à apaiser le borgne.
-J’arrive, je fais vite.
Et vite il l’avait fait. Un rapide tour par la salle de bain pour se rafraîchir, les premiers vêtements propres qui passaient là et un vol à une vitesse jamais atteinte par le duo jusqu’à présent, et Lionel fut devant les portes du manoir. Quelques coups annoncèrent son arrivée, mais il entra sans attendre, captant tout d’abord Cheshire qu’il interrogea du regard après avoir posé une main rassurante sur son épaule. Mais la vue de la violette droite comme un I sur le canapé, l’expression totalement neutre, aucune lueur dans le regard lui coupa le souffle.
Sans attendre une seule seconde de plus, Lionel vint se poser près d’elle, la prenant dans ses bras, la faisant complètement disparaître dans son étreinte pour la protéger de ce qui pouvait la blesser. Si ses oreilles ne lui jouaient pas des tours, ce n’était pas les enfants, leurs légers gazouillis étaient audibles, d’ailleurs, depuis quand tout était aussi silencieux ? En temps normal un Spectre ou deux auraient déjà essayé de lui flanquer la frayeur de sa vie, mais là, rien. Doucement, le brun murmura au creux de l’oreille de la violette, sa voix se voulant apaisante, chaleureuse et tout simplement lui.
-Je suis là..
Sa grande main caressait son dos pour l’inciter à faire sortir tout le négatif qui semblait prisonnier de son corps. Puis, il se rendit à l’évidence, elle ne dirait rien ici, pas avec les enfants qui pourraient entendre ses cris et ses pleurs ou autre expression de sa détresse, parce qu’une chose était sûre, ce qui se passait n’avait rien d'anodin.
-On va aller faire un tour, d’accord ?
N’attendant pas vraiment son accord, Lionel aida la jeune femme à se lever, la soutenant pour quitter le domicile familiale, avant de sortir, il fit cependant un signe entendu à Cheshire, s’en voulant de le laisser seul avec les enfants, mais sa priorité restait l’ombre qu’était devenue la championne. Ce n’était pas très raisonnable, mais ils allaient voler pour s’éloigner de tout ce qui pourrait la ronger. Le trajet ne fut pas très long, mais ils étaient à présent loin de tout, seuls avec le Dragon sur une falaise offrant une vue imprenable sur l’océan calme, baigné par les premiers rayons du soleil.
Le brun aida le bout de femme à descendre, la gardant dans ses bras avant de lui murmurer au creux de l’oreille.
-Il n’y a que nous..
Il espérait sincèrement que ces quelques mots allaient la débloquer, que ses bras la soutenant lui montreraient que même si elle perdait pied, il serait là pour l’aider à garder la tête hors de l’eau, tout comme elle l’avait fait pour lui. Plus il y pensait, plus une conclusion s’imposait dans son esprit. Quelque chose était arrivé à Andrej. Quelque chose de grave. Sa propre gorge se noua à l’idée de ne plus voir le champion Insecte, car malgré le fait qu’ils ne pouvaient pas se voir au début, Lionel avait vite compris pourquoi Eka l’aimait, il avait même fini par accepter et être sincèrement heureux pour eux malgré son coeur brisé. Il avait fini par l’apprécier tout simplement.
Cheschire avait rapidement essuyé les larmes sur ses joues, inspirant longuement avant de sourire à Ténéfix et de saluer Lionel. D'un regard, il avait montré Ekaterina à l'éleveur, sans un mot de plus. Il n'avait pas la force de le dire, il se sentait vidé de ses forces alors... Il n'arrivait même pas à imaginer comment Ekaterina se sentait. Le blond se détourna finalement pour aller voir les enfants, laissant Lionel gérer.
Ekaterina, elle, n'arrivait pas à se rendre compte de ce qu'il se passait. Il y a encore une semaine, elle était sur un bateau avec Andrej, à boire des cocktails, à rire, à prendre du bon temps. Comment était-ce possible ? Alors qu'elle avait encore dormis à ses côtés la nuit d'avant ? La jeune femme se sentait étrange. Comme dans un mauvais rêve dont l'éveil était impossible et elle ne ressentait et n'entendait plus rien. Elle n'avait même pas entendu Lionel arriver et s'asseoir à ses côtés, elle d'habitude si attentive à son environnement. Cependant elle ne sursauta pas, tournant à peine la tête vers lui, le reconnaissant à peine. Elle sentit la chaleur de Lionel et son cœur se serra à l'instar de sa gorge, elle frissonna. En dépit de la chaleur et la main de Lionel dans son dos, elle ne pipa mot, silencieuse. Comme il l'avait deviné, elle ne se lâcherait pas ici. Pas aux oreilles de Cheschire, des enfants et des autres habitants des lieux.
(...)
Au bord de la falaise, Ekaterina se sentait encore plus étrange. L'air frais sur sa peau la sortit un peu de sa torpeur et elle cligna des yeux. La vue était splendide, elle l'aurait aimé en temps normal. Ses mirettes se glissèrent lentement vers Lionel et elle l'observa, incapable au départ de dire quoique ce soit avant que, finalement, les mots de son ami ne la percutent. Ils étaient seuls ici. Juste tous les deux. Le cœur de la jeune femme fut douloureux et doucement, son visage se changea en une expression d'intense douleur tandis qu'elle s'effondrait complètement contre Lionel, s'accrochant à son t-shirt et se laissant pleurer. Elle enfonça son visage contre son torse, pleurant de toutes ses forces ; Elle avait envie de hurler, de détruire le monde entier, d'invoquer Dialga pour qu'il remonte le temps, qu'elle empêche Andrej de partir dans cette satanée expédition ! Comment était-ce possible, qu'il soit mort ainsi ?! C'était n'importe quoi !
« Ils... Ils ont dit... que... »
Elle recula très légèrement, juste assez pour lever son visage vers Lionel. Et dire qu'elle ne pleurait jamais, ou presque. Qu'elle haïssait de pleurer devant son entourage, voilà qu'elle était complètement effondrée et que les larmes ne pouvaient s'arrêter. La jeune femme se plaqua finalement les mains sur le visage, les épaules secouées par de nombreux soubresauts. Comme pour nier la réalité et ce qu'elle s'apprêtait à dire, Ekaterina secouait la tête de droite à gauche, dégageant son visage pour fixer Lionel une seconde fois. Les perles salées s'écoulaient toujours tandis que dans son regard, on ne pouvait y lire qu'une souffrance immense.
« ... Il est mort. »
Elle eut envie de vomir ; le dire était encore plus difficile et douloureux pour son cœur qui semblait se déchirer en milles morceaux. C'était atroce ce qu'elle ressentait. Pourquoi lui arrachait-on l'amour de sa vie ? Pourquoi lui faisait-on une chose pareille ? Alors qu'ils avaient tout ? Elle avait été si heureuse pendant tout ce temps ! Elle n'avait jamais été aussi heureuse et ils avaient tout !
« Pourquoi... »On m'arrache toujours ceux que j'aime. Avait-elle eut envie de dire mais sa voix s'était brisée. Elle secoua la tête et manqua de tomber à genoux, elle n'avait plus de forces. Plus aucune. « Non.. C'est impossible... »
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En voyant Ekaterina, cette femme si forte, si courageuse et surtout, orgueilleuse, perdre sa contenance, se perdre contre lui, Lionel ne put rien dire. Son corps parlant à sa place, la serrant aussi fort que possible, lui promettant de toujours être là pour la garder debout même si elle n'en n'avait plus la force, quand le poids sur ses épaules la pesait trop. Il faisait tout pour ne pas montrer que ça l’atteignait, en tout cas pour ne pas flancher face aux visage ravagé de larmes, aux yeux qui suppliaient de dire que ça n'était pas vrai, à la voix brisée qui semblait vouloir hurler toute la souffrance que son coeur et son âme ressentaient.
Quand il sentit le corps de la jeune femme faiblir, la poigne sur sa taille se fit plus ferme. De sa main libre Lionel dégagea les cheveux qui retombaient sur sa peau pâle, trop pâle, ses iris ambrés ne quittaient pas ceux mordorés alors qu'il cherchait ses mots. Seraient ils seulement suffisant pour exprimer sa peine ? Pour apaiser celle de la toute nouvelle veuve ?
-Je suis désolé..
Sa mâchoire contractée venait de trahir sa propre douleur, mais ce n'était pas ce qui était important. De sa main libre, le dreadeux caressa le dos de la violette, l'invitant à enfouir son visage au creux de son cou pour évacuer autant que possible ses sentiments, il était prêt à subir sa colère, à accepter coups, griffures et morsures si ça pouvait l'aider. Parce que nul doute que ces trois mots qui lui avait brûlé la gorge allaient déclencher un nouveau déclic, parce qu'ils rendaient la vérité, aussi horrible soit elle, plus réelle encore.