Lyanora Micaela Caelum
Feat. Xin Hua - Vocaloid
23 ans
Dessinatrice, Miss Lumiris
2 décembre 1998
Aucune Faction
Hanto
Habite Port-Corail
Elle
Pléiade
Bienveillante
Spontanée
Sensible
Bavarde
Insécure
Têtue
Dans la vie, je n’ai jamais vraiment étudié les fleurs. Ce n’est pas quelque chose que j’ai pris le temps de faire. Un manque de volonté ou de temps ? Nul ne saurait dire. En revanche, je me suis toujours identifiée aux fleurs. À l’orchidée plus exactement. Cette fleur qui se donne le droit de pousser n’importe où et qui ne périt que si elle est trop mise à l’avant. À la fois fragile et brute. S’adaptant à son environnement comme peu de plantes savent le faire. Je crois qu’en ma capacité d’adaptation réside une grande partie de ma force, tantôt empathique, tantôt centrée sur moi, je m’adapte à mon environnement et aux gens que je côtoie tentant d’éviter les sujets plus sensibles avec certains. Car bon, qu’on se le tienne pour dit, si je ne suis pas la plus timide, façon détournée de dire que j’ai tendance à être trop loquace, je ne suis pas non plus de ces gens qui ne font preuve d’aucune sensibilité à l’égard des autres, me montrant même, le plus souvent, considérablement en ouverture à l’autre, à l’humain et aux Pokémons. Sans prétention, je crois être l’une de ces personnes sur qui les gens peuvent compter et qui obtient facilement la confiance des autres étant donné cette candeur et cette joie de vivre que je peux montrer. Hélas, c’est une arme à double-tranchant et je peux en venir à taper sur les nerfs de mes vis-à-vis. Les secondes où je suis silencieuse étant plutôt rares, mais au moins, on ne s’ennuie jamais avec moi.
Je ne connais aucune réelle phobie suffisamment puissante pour affirmer que l’idée de croiser cette chose me hante. Néanmoins, si je devais identifier la chose de laquelle j’ai le plus peur, je crois que ce serait l’obscurité. Douce ou profonde. Je n’aime pas cette pénombre, cette ombre qui nous engloutit nous privant de ce sens si précieux qu’est la vue. Cette vue qui nous permet de voir toutes ces si belles et magnifiques choses qui nous entourent. Car oui, qu’on se le tienne pour dit, j’admire toutes ces choses esthétiques et accorde d’ailleurs une certaine importance à toujours me présenter de manière soignée et charmante. M’exprimant de ce fait dans une langue normative très articulée avec une certaine prétention. Prétention qui m’aura d’ailleurs guidée vers un serment que je ne compte jamais enfreindre et qui me suit depuis le jour où je me suis dit qu’arpenter le monde à la recherche de Pokémons et d’aventure était une bonne idée. Jamais, ô grand jamais, un Pokémon que je ne trouve pas mignon ne gagnerait l’une de mes Pokéballs. Si je ne suis pas aussi capricieuse que puisse l’être ma mère, je n’en suis pas moins raffinée allant même jusqu’à vouer la plus précieuse des attentions aux bonnes manières et aux impressions que je laisse. Car oui, les impressions ont une grande importance pour moi. C’est d’ailleurs pour cela que je tente, tant bien que mal, de m’intéresser à l’autre, de l’écouter, de l’aider. C’est, je crois, qui a rendu si précieuse la relation que j’entretiens avec ma sœur. Plus jeune, je la voyais comme mon idole et j’entretenais un plaisir immense à discuter avec elle. Je lui dois énormément pour ces moments où elle a travaillé mon empathie et où elle m’a appris à me détacher un peu des propos de nos parents et à faire la part des choses.
Victime de ma propre manie de cacher ce qui paraît mal, j’ai rarement tendance à montrer mes sentiments, même si je suis très affectée. J’ai toujours soutenu que le sourire était le plus beau remède qui puisse exister à toutes les maladies et, tristement, j’essaie d’être ce remède. Sans doute est-ce lié à mon amour de la botanique qui se voulait, autrefois, le remède à tous les maux physiques. Un jour, une personne m’a demandé comment j’expiais mes émotions négatives si je ne les montrais pas. Ma réponse fut simple. Je pris mon sac, en sortis un calepin et un crayon et lui montrai la première page. Le dessin d’une Milobellus nageant au milieu d’autres Pokémons aquatiques comme si elle avait été une reine. La réponse était par le dessin. J’aime dessiner. Allant jusqu’à y consacrer la moindre des minutes de mon temps libre. Le dessin était pour moi l’outil cathartique par excellence qui m’empêche, en tout temps, d’intoxiquer les gens qui m’entourent de ces inhibitions péjoratives qui peuvent me gagner. C’est en cet outil que réside tout mon cran et l’audace dont je peux faire preuve. Comme si griffonner était une expiation à quelconque péché que j’eus pu commettre. Corrigeant à la fois tous ces moments où je me laisse affaiblir et que je montre ce manque de confiance en moi. Un manque d’estime qui, tristement, me percute constamment dans les moments où j’ai le plus besoin de ce petit coup de pied de confiance. Ma sœur fut, à une époque cet antéchrist à mon insécurité, mais avec son départ pour Lumiris, j’ai dû prendre d’autres dispositions. J'ai néanmoins une vilaine tendance. D'aucuns la trouveront terrible et insupportable et d'autres la trouveront bien attachante. En effet, je suis genre de fille qui nie les compliments qu'on lui fait, tentant de cacher qu'ils lui font plaisir.
Au-delà de cette vilaine lacune, je suis l’une de ces personnes qui attribue énormément d’importance à ses opinions, peu importe lesquelles, et qui tient mordicus à les défendre. Me convaincre d’une chose lorsque j’ai une idée derrière la tête est immensément difficile. À la fois obstinée, déterminée et têtue, il devient donc difficile de traiter avec moi quand mes idées diffèrent de celles d’un tiers. Avouons-le, je suis plutôt casse-pied en vrai s’il s’avère que nous sommes dans l’incapacité d’accorder nos flûtes ce que je ne peux pas vous souhaiter, avec tout l’amour du monde. En revanche, sur un sujet pour lequel je n’ai aucune opinion ou pour lequel je n’ai pas encore pris de disposition, je suis assez influençable. Laissant quiconque disant quelque chose de censé gagner ma tête et y jouer comme il le souhaite en ce qui a trait à cet aspect. Ce sont les tristes contrastes de ma tête qui, néanmoins, me permettent de dresser certaines barrières contre quiconque me veuille du mal.
Je ne connais aucune réelle phobie suffisamment puissante pour affirmer que l’idée de croiser cette chose me hante. Néanmoins, si je devais identifier la chose de laquelle j’ai le plus peur, je crois que ce serait l’obscurité. Douce ou profonde. Je n’aime pas cette pénombre, cette ombre qui nous engloutit nous privant de ce sens si précieux qu’est la vue. Cette vue qui nous permet de voir toutes ces si belles et magnifiques choses qui nous entourent. Car oui, qu’on se le tienne pour dit, j’admire toutes ces choses esthétiques et accorde d’ailleurs une certaine importance à toujours me présenter de manière soignée et charmante. M’exprimant de ce fait dans une langue normative très articulée avec une certaine prétention. Prétention qui m’aura d’ailleurs guidée vers un serment que je ne compte jamais enfreindre et qui me suit depuis le jour où je me suis dit qu’arpenter le monde à la recherche de Pokémons et d’aventure était une bonne idée. Jamais, ô grand jamais, un Pokémon que je ne trouve pas mignon ne gagnerait l’une de mes Pokéballs. Si je ne suis pas aussi capricieuse que puisse l’être ma mère, je n’en suis pas moins raffinée allant même jusqu’à vouer la plus précieuse des attentions aux bonnes manières et aux impressions que je laisse. Car oui, les impressions ont une grande importance pour moi. C’est d’ailleurs pour cela que je tente, tant bien que mal, de m’intéresser à l’autre, de l’écouter, de l’aider. C’est, je crois, qui a rendu si précieuse la relation que j’entretiens avec ma sœur. Plus jeune, je la voyais comme mon idole et j’entretenais un plaisir immense à discuter avec elle. Je lui dois énormément pour ces moments où elle a travaillé mon empathie et où elle m’a appris à me détacher un peu des propos de nos parents et à faire la part des choses.
Victime de ma propre manie de cacher ce qui paraît mal, j’ai rarement tendance à montrer mes sentiments, même si je suis très affectée. J’ai toujours soutenu que le sourire était le plus beau remède qui puisse exister à toutes les maladies et, tristement, j’essaie d’être ce remède. Sans doute est-ce lié à mon amour de la botanique qui se voulait, autrefois, le remède à tous les maux physiques. Un jour, une personne m’a demandé comment j’expiais mes émotions négatives si je ne les montrais pas. Ma réponse fut simple. Je pris mon sac, en sortis un calepin et un crayon et lui montrai la première page. Le dessin d’une Milobellus nageant au milieu d’autres Pokémons aquatiques comme si elle avait été une reine. La réponse était par le dessin. J’aime dessiner. Allant jusqu’à y consacrer la moindre des minutes de mon temps libre. Le dessin était pour moi l’outil cathartique par excellence qui m’empêche, en tout temps, d’intoxiquer les gens qui m’entourent de ces inhibitions péjoratives qui peuvent me gagner. C’est en cet outil que réside tout mon cran et l’audace dont je peux faire preuve. Comme si griffonner était une expiation à quelconque péché que j’eus pu commettre. Corrigeant à la fois tous ces moments où je me laisse affaiblir et que je montre ce manque de confiance en moi. Un manque d’estime qui, tristement, me percute constamment dans les moments où j’ai le plus besoin de ce petit coup de pied de confiance. Ma sœur fut, à une époque cet antéchrist à mon insécurité, mais avec son départ pour Lumiris, j’ai dû prendre d’autres dispositions. J'ai néanmoins une vilaine tendance. D'aucuns la trouveront terrible et insupportable et d'autres la trouveront bien attachante. En effet, je suis genre de fille qui nie les compliments qu'on lui fait, tentant de cacher qu'ils lui font plaisir.
Au-delà de cette vilaine lacune, je suis l’une de ces personnes qui attribue énormément d’importance à ses opinions, peu importe lesquelles, et qui tient mordicus à les défendre. Me convaincre d’une chose lorsque j’ai une idée derrière la tête est immensément difficile. À la fois obstinée, déterminée et têtue, il devient donc difficile de traiter avec moi quand mes idées diffèrent de celles d’un tiers. Avouons-le, je suis plutôt casse-pied en vrai s’il s’avère que nous sommes dans l’incapacité d’accorder nos flûtes ce que je ne peux pas vous souhaiter, avec tout l’amour du monde. En revanche, sur un sujet pour lequel je n’ai aucune opinion ou pour lequel je n’ai pas encore pris de disposition, je suis assez influençable. Laissant quiconque disant quelque chose de censé gagner ma tête et y jouer comme il le souhaite en ce qui a trait à cet aspect. Ce sont les tristes contrastes de ma tête qui, néanmoins, me permettent de dresser certaines barrières contre quiconque me veuille du mal.
Son Altesse est belle. Son Altesse est douce. Son Altesse a besoin d’être complimenté. Son Altesse est l’une de ces capricieuse et précieuse petite créature qui ne pouvait que me faire penser à la beauté d’un jardin en fleurs. Sous son aspect de bourgeon fragile se cache une petite créature au caractère fort et assez particulier. Celle-ci m’ayant accordé sa confiance dès le jour de notre rencontre simplement parce que j’avais renversé un pot de paillettes sur mes vêtements. C’est ce jour-là que j’avais rencontré le professeur Baobab et cette jeune Chlorobule n’avait vu que ces petits brillants sur ma peau. J’ignore si elle me considéra comme une princesse ou une reine, mais dans toute la maladresse de ce petit poupon, elle vint me rejoindre tirant de sa bouche sur ma jupe. Je n’eus pu m’empêcher de ricaner et de demander si ce pouvait être elle qui m’accompagnerait dans mon aventure sur Lumiris. Cette petite diva apprécie qu’on la traite en princesse et apprécie particulièrement les petites attentions, les choses qui brillent, les fleurs et son propre reflet. Je crois qu’au final, ce sont des traits qui s’associaient plutôt bien aux miens. Une petite princesse que j’eus vite nommée Altesse. Une Altesse qui déteste marcher, il faut le préciser, mais qui adore tout ce qui brille.
Altesse
Chlorobule
Femelle
Talent
Martyrisée puis traumatisée. Poussée d’un côté puis de l’autre. Jugée comme une victime de sa propre famille. Je peux vous promettre que même dans mes pires cauchemars, je ne pouvais m’imaginer avec une telle vie. Non, j’ai plutôt hérité d’une belle vie. Douce. Assez restreinte en drame. J’aurais aimé pouvoir être triste par moment. Juste pour comprendre tous ces gens qui se plaignaient de leur vie tellement malheureuse à l’école. Je n’ai rien eu de tous ces malheurs horripilants qui me font frémir à la simple émission de ces noms communs : Ivresse, famine, colère, mort… c’est comme si j’avais été bénie par quelconque sommité divine existe en ce monde. J’ai mémoire d’un moment dans ma vie où j’empirais ma vie pour qu’elle semble le moindrement intéressante à mes amis qui vivaient de telles inepties que je jalousais. Chez moi, tout était calme. Nous étions riches. Nous ne manquions de rien. C’était beau. Je trouvais cela tellement pénible, tellement morne. Les autres m’enviaient. Moi je les enviais eux, allant jusqu’à les jalouser par moment. J’ai compris plus tard la chance que j’avais. Il le fallait bien. Quand la bonne fortune te sourit, pour les fois où elle le fait, autant en profiter. Certains disent que c’est un phénomène si rare. Je ne crois que je sois particulièrement chanceuse, seulement, j’ai toujours eu ce réflexe, répugnant pour certain, de voir les choses de manière positive, de saisir les opportunités et d’embrasser mes succès, qu’ils soient plus ou moins nombreux que mes échecs m’importe peu, j’en profite simplement davantage. Leur rareté est, j’imagine, ce qui les rend si beau. Je ne le réalisais pas à l’époque. Je le sais maintenant. Maintenant que la poussière a davantage caressé les pores de mon visage qui paraît pourtant encore tellement jeune. Il faut bien après tout. Je n’ai que vingt ans. À l’instar d’un Farfaduvet, la vie a été douce avec moi. Suffisamment pour que j’affiche toujours ce petit sourire rassurant. Un sourire qui trahit, à mon grand dam, mon histoire et ce duvet rosé qui a pris pied en l’entièreté de mes souvenirs.
◊ Ton cœur est emplie de milliers de graines qui ne demandent qu’à fleurir. ◊
« Allez regarde-moi Maman. Juste deux minutes. Décroche les yeux de ton Feunard. Regarde ta fille. Je grandis vite et ton Feunard ne fait que des prouesses de cirque gracieuses. Je sais, tu me le répètes toujours, c’est comme ça que tu gagnes ta vie. Mais ce dont j’ai besoin, c’est de ce petit contact visuel. Ce petit moment où tu me regardes grandir et tituber avec disgrâce. Non, je sais Maman, une Caelum marche. Une Caelum se tient droit. Une Caelum articule. J’ai quatre ans. Ne m’en veux pas. C’est difficile d’apprendre. Regarde Maman, je n’ai pas beaucoup dépassé cette fois. Mon coloriage est bien fait. J’ai colorié un Baggiguane. Il m’amuse. Mais tu ne le regardes pas. Il aurait bien sur le frigo, près de la photo de cette fois où tu as gagné un ruban grâce à ta petite Charmillon. » Ça semble triste non ? Un enfant aussi peu écouté. Un enfant mis de côté pour son intérêt pour l’humour. C’est pourtant ainsi que j’ai appris. Ainsi que j’ai été élevée. Je ne parle pas souvent de cette partie de ma vie. Probablement parce que je m’en souviens à peine. Je ne suis pas traumatisée. Ce sont ces moments de supplication qui m’ont permis de devenir cette femme élégante aujourd’hui. Mes parents ont toujours été un peu hautains. Toujours. Jonglant entre concours et famille, ils accordaient plus de temps à nous apprendre l’élégance et les sacro-saints principes de l’élégance pour qu’un jour nous leur succédions. Je n’étais qu’une graine. Je rêvais de devenir un bourgeon. Je voulais simplement lire dans le regard de mes parents l’approbation. Au moins une fois. Je l’eus lu un jour. Je compris ce jour-là ce que je devais faire pour demeurer dans cette lignée de l’approbation.
Le son de mes crayons grafignait férocement une feuille de papier. Si ce n’eut été de ces petits sons de friction, on aurait pu entendre une mouche voler. En fait, si la concentration avait été visible, elle aurait eu cette apparence précise. Moi, allongée sur le ventre, un crayon violet à la main. La langue sortie. Les yeux rivés sur cette feuille de papier. Rivés sur ce que je faisais. Cela devait bien faire une heure que j’étais allongée comme ça. Sage de nature, il était plutôt rare que ma mère se mettait à me chercher et quand je fermais ma porte, il était assez rare que ma sœur vienne me déranger. C’était la centième fois que j’essayais dans les deux derniers mois et cette fois, j’étais motivée. Je ne crois pas que c’était avec froideur, mais jamais mes dessins ou mes coloriages n’étaient retenus pour être affichés sur le frigo. Mauvais choix de Pokémon ? Mauvais choix de couleur ? Mauvais tracé ? Je l’ignore, mais cette fois-ci je ferais le plus beau dessin que je n’eus jamais fait.
J’avais vu dans une encyclopédie sur les Pokémons une image qui m’avait particulièrement intéressée. Une espèce de Pokémon qui me rappelait les bijoux que Maman portait. Une magnifique étoile violacée qui me semblait précieuse et élégante. Un Pokémon que ma mère aimerait dont les couleurs m’émouvait particulièrement. Surtout ce rubis, ce très peu subtil rubis jonchant le centre de son être entier. L’élégance que m’inspirait ce Pokémon était d’une rareté. J’avais un coup de cœur pour ce que, je l’appris plus tard, l’on appelait un Staross. Mon défi du jour était de lui rendre hommage. De dessiner ce Pokémon afin qu’il soit aussi magnifique et harmonieux que ce que j’avais vu. Certes, j’avais quatre ans. Nul enfant de quatre n’a le talent d’artistes professionnels, mais je crois qu’à ce moment précis, je compris que j’adorais les arts, mais particulièrement le dessin. Je griffonnai enfin le dernier petit point blanc. Ma langue regagna ma bouche, la réhydratant ainsi. Je regardai l’heure. Il était quinze heures. J’étais ici depuis que l’on avait fini de manger. Je criai. J’appelais ma mère. Comme un enfant de trois ans le fait lorsqu’il a fini à la toilette. « Maman ! J’ai fini ! » Je n’attendis par qu’elle vienne. Rapidement, je m’étais levée et j’avais attrapé mon dessin avec soin, comme s’il avait été possible que le média s’écoule d’une quelconque façon. C’était bien évidemment impossible puisque je dessinais au crayon de bois. Au pas de course, la feuille au vent, je courus puis dévalai les escaliers. Elle n’était pas dans la cuisine. La salle d’exposition ! L’endroit où elle et Papa préparait leurs numéros. Devant l’immense porte, je souris. J’attrapai la poignée puis me faufilai dans la petite ouverture que ma faible musculature avait pu ouvrir. J’hurlai à nouveau son nom. Lui disant de regarder. La suppliant presque. Elle observait papa sur scène faire l’un de ses nouveaux numéros avec ce Mustébouée qu’il venait de commencer à entraîner. Ma mère le regardait, captivée, cherchant la moindre des lacunes du numéro.
Sans me faire prier, je tirai la chaise qui m’était destinée près de celle de ma mère. J’y grimpai malhabilement et lui collai la feuille dans le visage. Je lui disais à répétition de regarder ce beau dessin que j’avais fait. J’étais particulièrement fière. Elle, ça la fâcha. Je la dérangeais dans son travail. Elle posa la main sur la feuille, la chiffonna puis la lança un peu plus loin. Plus tard qu’elle disait. Je sentis quelque chose me prendre à la gorge. Une sorte de boule que je ne pourrais décrire. Pourtant, ma réaction ne fut pas de pleurer. Je descendis de ma chaise puis allai chercher mon dessin. Rapidement, presque en courant, je revins sur la chaise, pris le temps de soigneusement défroisser la feuille puis la remis dans le visage de ma mère. Elle s’impatienta. Cette fois, j’entendis le papier se rompre quand elle posa les mains dessus. Cette fois, la boule se transforma en larme. Mustébouée, sur scène, arrêta ce qu’il faisait. Il me fixait. Ce nouveau Pokémon avait une énorme affection pour ma sœur et moi. Il ne supportait pas de nous voir souffrir. Fâchée, ma mère prit les morceaux de la feuille et m’attrapa au milieu de ma crise de larmes. En quelques enjambées, nous fûmes de retour dans le corridor. Elle tentait de me consoler.
Je me souviens qu’il me fallu du temps pour arrêter de bouder la perte de, ce que je considère encore à ce jour, comme étant mon tout premier dessin. Le début de mon amour pour le dessin et de l’évasion par le griffonnage. J’avais même insisté pour que ma mère recolle les morceaux de ce dessin puis l’affiche sur le frigo. Elle l’avait fait. Pour se faire pardonner. Malgré les apparences, je crois qu’elle s’en voulait. Le dessin resta là pendant quelques années d’ailleurs. Jusqu’à ce que je le range dans l’un de mes portfolios quand j’eus treize ans.
◊ Nourris les bourgeons de ton cœur. Pas tes doutes. ◊
Je vieillissais. Mon esthétisme se développait. Tranquillement, je me dirigeais vers mon adolescence. J’avais commencé à m’intéresser davantage à l’élevage de Pokémons. Entre les visites chez mes grands-parents, les discussions avec ma sœur et les entraînements de mes parents auxquels j’assistais, j’avais beaucoup de mal à me situer. Comment voulais-je vivre ma vivre ma vie ? Souvent, le dessin était ma réponse. Hélas, la lucrativité de cette activité laissait mes parents dans le doute et l’insécurité. Leur fille souhaitait la vie de bohème et d’artiste, eux qui avaient voué leur vie aux concours Pokémon et qui, de ce fait, étaient devenus bobos. Avec le temps, j’avais pardonné à ma mère, si bien que j’étais devenue plutôt proche d’elle. Suffisamment pour me dire qu’elle méritait de devenir une sorte d’idole pour moi. Une femme au sang-froid, à l’élégance et à la confiance inébranlables. Elle était belle et j’avais fini par vouloir apprendre ce qu’elle souhaitait me montrer.
Assise dans la salle d’exposition. J’inspectais avec elle et mon père chaque numéro. Ça les rendait assez heureux. Ma sœur, contrairement à moi, ne s’intéressait pas trop à cette profession que j’avais choisi et, de ce fait, ils se raccrochaient au fait qu’au moins l’une de leur fille aie un intérêt pour ce qu’ils faisaient. Pourtant, les doutes m’envahissaient de plus en plus alors que je m’approchais dangereusement de cette période délicate et chamboulante de l’adolescence. Et si, au fond, ce talent que je me trouvais en dessin n’était que mirage ? Et si je n’avais pas une once du talent de mes parents en coordinations ? Et si je ne trouvais jamais de Pokémon qui me sied ? Et si la vie me faisait moche ? Et si je mourrais d’un accident demain ? Et si j’étais attaquée par une horde de Roucarnage en allant faire des courses ?
Il était dix-sept heures. La journée avait été particulièrement éprouvante. Papa avait tenter de me faire faire un numéro avec sa Galopa. Une jument particulièrement bien dressée et expérimentée. Le premier Pokémon que mon père eut dressé dans sa vie. Bien que j’eusse connu ce Pokémon depuis un moment déjà, une grande nervosité m’habitait. Je m’étais bien débrouillé. Là n’était pas la question. Seulement, j’étais épuisée tant physiquement que mentalement. Quand mes parents se prêtaient au jeu tout semblait tellement facile. J’avais sous-estimé le défi que représentait chacun de ces numéros. J’étais silencieuse pour une fois. Je n’avais pas un mot à dire sur une nouvelle espèce de Pokémon que j’avais pu dessiner. J’étais plutôt lunatique en fait. Grattant le fond de mon assiette sans vraiment porter de nourriture à ma bouche. Ma mère et Valencia, ma sœur, était au milieu d’une énième discussion sur la fierté Caelum et l’importance de poursuivre l’héritage de notre nom pour devenir de grandes coordinatrices.
Je n’aimais pas ces chicanes. Ce jour-là, j’eus néanmoins une brillante idée. Enfin, ce qui me semblait être une brillante idée. Je voulais que cette discorde cesse. Je ne voulais plus entendre ma sœur et ma mère se quereller quant à l’avenir de mon aînée. Je lâchai ma fourchette brusquement et me mis à respirer bruyamment. Comme si je m’étouffais. Mais rien ne bloquait mes trachées. J’étais simplement fatiguée. Je feignais donc une crise d’anxiété. Chose peu louable, mais qui se pouvait très bien considérant les traits de personnalité que j’avais montré. Ça avait fonctionné. Le silence s’était fait et l’attention se portait sur moi. Ma mère, en panique, tenta de m’apaiser. Elle voyait bien que je ne bleuissais pas. Je ne faisais qu’hyperventiler. La méthode Heimlich n’était donc pas nécessaire. Ce jour-là, je trouvai la porte de sortie de toutes ces disputes familiales. Laissant croire à tous et chacun que je souffrais d’anxiété. Ils y crurent. Ils y croient toujours. Je n’aimais pas ces disputes. Je n’aimais pas voir ma famille s’emmêler les pinceaux. Je les aimais trop pour ça. Même si à ce moment, je n’étais pas particulièrement proche de Valencia.
◊ J’ai toujours aimé mettre des fleurs sur ma table. Je crois que ça la rend spéciale. ◊
Cette importance que j’accordais à famille, tranquillement, devint de l’admiration pour mes parents et ma sœur. Pour des raisons pourtant bien différentes. L’élégance, la noblesse, la force d’esprit et l’assurance de mes parents versus la détermination, la sensibilité et les rêves uniques de ma sœur, elle qui ne souhaitait pas particulièrement devenir coordinatrice comme l’exigeait mes parents. Elle qui voulait choisir son Pokémon plutôt que de se le faire imposer. J’avais du mal à le lui dire. J’avais du mal à l’approcher pour lui dire Valencia, tu m’inspires alors que mes parents la réprimandaient sévèrement pour cela. Heureusement, un évènement brisa ce tabou entre nous deux. Pas l’un des plus joyeux. Heureusement, les conséquences sur notre relation, elles, furent positives.
Je n’étais pas particulièrement proche de mes grands-parents, tout du moins, pas autant que Valencia. Quand ils succombèrent, je fus triste, certes, mais je ne fus pas endeuillée bien longtemps. Contrairement à ma sœur. Si nous n’étions pas encore particulièrement proche, j’avais néanmoins tendance à m’inquiéter pour elle quand elle ne semblait pas aller. Encore plus une nuit où elle ne revint pas dormir sans en aviser ma mère. J’ignore si mes parents avaient dormi cette nuit-là, mais moi non. Où était ma sœur ? Ses disputes avec ma mère avaient-elles eu raison de son besoin de confort au point de fuguer ? Lui était-il arrivé quelque chose. J’avais passé la nuit à ma fenêtre. Fixant l’horizon. Espérant voir sa silhouette s’y pointer et épouser le clair-de-lune dans le petit chemin de briques qui reliait la route à notre cour. Je la vis qu’à l’aube. Les yeux bouffis et rougis. Comme un boulet, je l’avais suivie jusqu’à sa chambre. Je m’étais étendue à ses côtés. En silence. Je ne parlai pas. Je ne fis qu’être là à ses côtés à lui jouer dans les cheveux.
Ce jour-là marqua le début de quelque chose de plus fort que de l’amitié. Je crois que ce geste m’avait donné une sœur de laquelle je me sentais particulièrement proche, pour laquelle j’avais de l’admiration et de l’amour. Un puissant mélange de sentiments que j’estimais grandement.
Puis un jour elle quitta. J’avais alors dix-huit ans. Elle partit vers Lumiris. Une région que l’on disait belle et qui, longtemps, s’était isolée pour se protéger. À cette époque, j’aurais aimé quitter avec elle. J’aurais aimé suivre ma sœur. Hélas, je me sentais obligée de rester pour mes parents. Eux qui espéraient tant que l’une de leurs filles suive leurs pas. Je passai donc le temps à m’entraîner avec eux. À devenir une Caelum comme ils le voulaient. Alors qu’eux n’avaient exprimer que froideur et mécontentement à l’endroit du départ de Valencia, moi je m’étais montrée triste, perdant le peu de confiance en moi que j’avais pu me forger. Je devins plutôt douée en concours, mais il me manquait quelque chose.
Après quelques temps, j’eus le plaisir de la voir refouler le chemin de la maison. Un magnifique moment. Quand elle frappa, c’est moi qui ouvris et ma réaction fut de lui sauter dans les bras. Nous passâmes de nombreuses heures à discuter de ses aventures en Lumiris. Elle m’enchanta. Jonglant entre rattraper le temps perdu et les concours qui occupaient maintenant une certaine partie de ma vie. J’avais retrouvé une partie de ce qu’il me manquait quand je performais.
Puis elle quitta à nouveau. Me laissant pantoise. Le Feunard de ma mère à mes côtés, je lui avais tout de même dit aurevoir ce jour-là. J’avais pu m’y préparer. Puis ce vide revint. Encore. C’est là que je compris. J’avais besoin de vivre mes propres aventures. Elle m’en avait donné envie. Cette sœur que j’admirais pour sa bravoure était devenue une sorte de modèle sans le savoir.
◊ Pour goûter les fruits de la vie, parfois, tu dois suivre tes instincts. ◊
Trois mois avaient passé depuis que ma sœur était partie à nouveau. Ce matin-là, j’avais convoqué mes deux parents au petit déjeuner. Leur cuisinant quelques gaufres, je leur annonçai que je souhaitais vivre ma vie à Lumiris, que je voulais aller rejoindre Valencia là-bas. J’avais toujours vécu à leur crochet, avec leurs Pokémons. J’avais envie de pouvoir affirmer que j’étais un être à part entière et que cela se ferait en faisant grandir le nom des Caelum dans une autre région. Ils l’avaient bien pris. Ils avaient trouvé mes intentions, ainsi présentées, louables. Dans l’après-midi, j’étais à bord d’un navire et je voguais vers Lumiris.
L’excitation me prit à la gorge quand je fus sur ses côtes. Aussitôt je me précipitai là où l’un des passagers du bateau m’avais suggéré de me rendre pour commencer mon aventure comme entraîneuse Pokémon. Chez le professeur Baobab. Une petite Chlorobule retint mon attention là-bas. Une Chlorobule capricieuse qui semblait désirer chaque petit objet brillant du laboratoire du professeur. Je la pointai. C’était avec elle que je voulais commencer mon aventure. Elle me faisait rire. Ce fut ma rencontre avec celle que je surnommai aussitôt Altesse. Un surnom tout à son honneur. Un surnom qui, je l’espérais, servirait également de synonyme à la réputation que je tenterais de m’établir ici. Mais d’abord, j’étais venue pour retrouver ma sœur. Je tenais à ce qu’elle sache que j’avais enfin eu son courage, quoique ce n’en fut qu’un échantillon.
« Allez regarde-moi Maman. Juste deux minutes. Décroche les yeux de ton Feunard. Regarde ta fille. Je grandis vite et ton Feunard ne fait que des prouesses de cirque gracieuses. Je sais, tu me le répètes toujours, c’est comme ça que tu gagnes ta vie. Mais ce dont j’ai besoin, c’est de ce petit contact visuel. Ce petit moment où tu me regardes grandir et tituber avec disgrâce. Non, je sais Maman, une Caelum marche. Une Caelum se tient droit. Une Caelum articule. J’ai quatre ans. Ne m’en veux pas. C’est difficile d’apprendre. Regarde Maman, je n’ai pas beaucoup dépassé cette fois. Mon coloriage est bien fait. J’ai colorié un Baggiguane. Il m’amuse. Mais tu ne le regardes pas. Il aurait bien sur le frigo, près de la photo de cette fois où tu as gagné un ruban grâce à ta petite Charmillon. » Ça semble triste non ? Un enfant aussi peu écouté. Un enfant mis de côté pour son intérêt pour l’humour. C’est pourtant ainsi que j’ai appris. Ainsi que j’ai été élevée. Je ne parle pas souvent de cette partie de ma vie. Probablement parce que je m’en souviens à peine. Je ne suis pas traumatisée. Ce sont ces moments de supplication qui m’ont permis de devenir cette femme élégante aujourd’hui. Mes parents ont toujours été un peu hautains. Toujours. Jonglant entre concours et famille, ils accordaient plus de temps à nous apprendre l’élégance et les sacro-saints principes de l’élégance pour qu’un jour nous leur succédions. Je n’étais qu’une graine. Je rêvais de devenir un bourgeon. Je voulais simplement lire dans le regard de mes parents l’approbation. Au moins une fois. Je l’eus lu un jour. Je compris ce jour-là ce que je devais faire pour demeurer dans cette lignée de l’approbation.
Le son de mes crayons grafignait férocement une feuille de papier. Si ce n’eut été de ces petits sons de friction, on aurait pu entendre une mouche voler. En fait, si la concentration avait été visible, elle aurait eu cette apparence précise. Moi, allongée sur le ventre, un crayon violet à la main. La langue sortie. Les yeux rivés sur cette feuille de papier. Rivés sur ce que je faisais. Cela devait bien faire une heure que j’étais allongée comme ça. Sage de nature, il était plutôt rare que ma mère se mettait à me chercher et quand je fermais ma porte, il était assez rare que ma sœur vienne me déranger. C’était la centième fois que j’essayais dans les deux derniers mois et cette fois, j’étais motivée. Je ne crois pas que c’était avec froideur, mais jamais mes dessins ou mes coloriages n’étaient retenus pour être affichés sur le frigo. Mauvais choix de Pokémon ? Mauvais choix de couleur ? Mauvais tracé ? Je l’ignore, mais cette fois-ci je ferais le plus beau dessin que je n’eus jamais fait.
J’avais vu dans une encyclopédie sur les Pokémons une image qui m’avait particulièrement intéressée. Une espèce de Pokémon qui me rappelait les bijoux que Maman portait. Une magnifique étoile violacée qui me semblait précieuse et élégante. Un Pokémon que ma mère aimerait dont les couleurs m’émouvait particulièrement. Surtout ce rubis, ce très peu subtil rubis jonchant le centre de son être entier. L’élégance que m’inspirait ce Pokémon était d’une rareté. J’avais un coup de cœur pour ce que, je l’appris plus tard, l’on appelait un Staross. Mon défi du jour était de lui rendre hommage. De dessiner ce Pokémon afin qu’il soit aussi magnifique et harmonieux que ce que j’avais vu. Certes, j’avais quatre ans. Nul enfant de quatre n’a le talent d’artistes professionnels, mais je crois qu’à ce moment précis, je compris que j’adorais les arts, mais particulièrement le dessin. Je griffonnai enfin le dernier petit point blanc. Ma langue regagna ma bouche, la réhydratant ainsi. Je regardai l’heure. Il était quinze heures. J’étais ici depuis que l’on avait fini de manger. Je criai. J’appelais ma mère. Comme un enfant de trois ans le fait lorsqu’il a fini à la toilette. « Maman ! J’ai fini ! » Je n’attendis par qu’elle vienne. Rapidement, je m’étais levée et j’avais attrapé mon dessin avec soin, comme s’il avait été possible que le média s’écoule d’une quelconque façon. C’était bien évidemment impossible puisque je dessinais au crayon de bois. Au pas de course, la feuille au vent, je courus puis dévalai les escaliers. Elle n’était pas dans la cuisine. La salle d’exposition ! L’endroit où elle et Papa préparait leurs numéros. Devant l’immense porte, je souris. J’attrapai la poignée puis me faufilai dans la petite ouverture que ma faible musculature avait pu ouvrir. J’hurlai à nouveau son nom. Lui disant de regarder. La suppliant presque. Elle observait papa sur scène faire l’un de ses nouveaux numéros avec ce Mustébouée qu’il venait de commencer à entraîner. Ma mère le regardait, captivée, cherchant la moindre des lacunes du numéro.
Sans me faire prier, je tirai la chaise qui m’était destinée près de celle de ma mère. J’y grimpai malhabilement et lui collai la feuille dans le visage. Je lui disais à répétition de regarder ce beau dessin que j’avais fait. J’étais particulièrement fière. Elle, ça la fâcha. Je la dérangeais dans son travail. Elle posa la main sur la feuille, la chiffonna puis la lança un peu plus loin. Plus tard qu’elle disait. Je sentis quelque chose me prendre à la gorge. Une sorte de boule que je ne pourrais décrire. Pourtant, ma réaction ne fut pas de pleurer. Je descendis de ma chaise puis allai chercher mon dessin. Rapidement, presque en courant, je revins sur la chaise, pris le temps de soigneusement défroisser la feuille puis la remis dans le visage de ma mère. Elle s’impatienta. Cette fois, j’entendis le papier se rompre quand elle posa les mains dessus. Cette fois, la boule se transforma en larme. Mustébouée, sur scène, arrêta ce qu’il faisait. Il me fixait. Ce nouveau Pokémon avait une énorme affection pour ma sœur et moi. Il ne supportait pas de nous voir souffrir. Fâchée, ma mère prit les morceaux de la feuille et m’attrapa au milieu de ma crise de larmes. En quelques enjambées, nous fûmes de retour dans le corridor. Elle tentait de me consoler.
Je me souviens qu’il me fallu du temps pour arrêter de bouder la perte de, ce que je considère encore à ce jour, comme étant mon tout premier dessin. Le début de mon amour pour le dessin et de l’évasion par le griffonnage. J’avais même insisté pour que ma mère recolle les morceaux de ce dessin puis l’affiche sur le frigo. Elle l’avait fait. Pour se faire pardonner. Malgré les apparences, je crois qu’elle s’en voulait. Le dessin resta là pendant quelques années d’ailleurs. Jusqu’à ce que je le range dans l’un de mes portfolios quand j’eus treize ans.
Je vieillissais. Mon esthétisme se développait. Tranquillement, je me dirigeais vers mon adolescence. J’avais commencé à m’intéresser davantage à l’élevage de Pokémons. Entre les visites chez mes grands-parents, les discussions avec ma sœur et les entraînements de mes parents auxquels j’assistais, j’avais beaucoup de mal à me situer. Comment voulais-je vivre ma vivre ma vie ? Souvent, le dessin était ma réponse. Hélas, la lucrativité de cette activité laissait mes parents dans le doute et l’insécurité. Leur fille souhaitait la vie de bohème et d’artiste, eux qui avaient voué leur vie aux concours Pokémon et qui, de ce fait, étaient devenus bobos. Avec le temps, j’avais pardonné à ma mère, si bien que j’étais devenue plutôt proche d’elle. Suffisamment pour me dire qu’elle méritait de devenir une sorte d’idole pour moi. Une femme au sang-froid, à l’élégance et à la confiance inébranlables. Elle était belle et j’avais fini par vouloir apprendre ce qu’elle souhaitait me montrer.
Assise dans la salle d’exposition. J’inspectais avec elle et mon père chaque numéro. Ça les rendait assez heureux. Ma sœur, contrairement à moi, ne s’intéressait pas trop à cette profession que j’avais choisi et, de ce fait, ils se raccrochaient au fait qu’au moins l’une de leur fille aie un intérêt pour ce qu’ils faisaient. Pourtant, les doutes m’envahissaient de plus en plus alors que je m’approchais dangereusement de cette période délicate et chamboulante de l’adolescence. Et si, au fond, ce talent que je me trouvais en dessin n’était que mirage ? Et si je n’avais pas une once du talent de mes parents en coordinations ? Et si je ne trouvais jamais de Pokémon qui me sied ? Et si la vie me faisait moche ? Et si je mourrais d’un accident demain ? Et si j’étais attaquée par une horde de Roucarnage en allant faire des courses ?
Il était dix-sept heures. La journée avait été particulièrement éprouvante. Papa avait tenter de me faire faire un numéro avec sa Galopa. Une jument particulièrement bien dressée et expérimentée. Le premier Pokémon que mon père eut dressé dans sa vie. Bien que j’eusse connu ce Pokémon depuis un moment déjà, une grande nervosité m’habitait. Je m’étais bien débrouillé. Là n’était pas la question. Seulement, j’étais épuisée tant physiquement que mentalement. Quand mes parents se prêtaient au jeu tout semblait tellement facile. J’avais sous-estimé le défi que représentait chacun de ces numéros. J’étais silencieuse pour une fois. Je n’avais pas un mot à dire sur une nouvelle espèce de Pokémon que j’avais pu dessiner. J’étais plutôt lunatique en fait. Grattant le fond de mon assiette sans vraiment porter de nourriture à ma bouche. Ma mère et Valencia, ma sœur, était au milieu d’une énième discussion sur la fierté Caelum et l’importance de poursuivre l’héritage de notre nom pour devenir de grandes coordinatrices.
Je n’aimais pas ces chicanes. Ce jour-là, j’eus néanmoins une brillante idée. Enfin, ce qui me semblait être une brillante idée. Je voulais que cette discorde cesse. Je ne voulais plus entendre ma sœur et ma mère se quereller quant à l’avenir de mon aînée. Je lâchai ma fourchette brusquement et me mis à respirer bruyamment. Comme si je m’étouffais. Mais rien ne bloquait mes trachées. J’étais simplement fatiguée. Je feignais donc une crise d’anxiété. Chose peu louable, mais qui se pouvait très bien considérant les traits de personnalité que j’avais montré. Ça avait fonctionné. Le silence s’était fait et l’attention se portait sur moi. Ma mère, en panique, tenta de m’apaiser. Elle voyait bien que je ne bleuissais pas. Je ne faisais qu’hyperventiler. La méthode Heimlich n’était donc pas nécessaire. Ce jour-là, je trouvai la porte de sortie de toutes ces disputes familiales. Laissant croire à tous et chacun que je souffrais d’anxiété. Ils y crurent. Ils y croient toujours. Je n’aimais pas ces disputes. Je n’aimais pas voir ma famille s’emmêler les pinceaux. Je les aimais trop pour ça. Même si à ce moment, je n’étais pas particulièrement proche de Valencia.
Cette importance que j’accordais à famille, tranquillement, devint de l’admiration pour mes parents et ma sœur. Pour des raisons pourtant bien différentes. L’élégance, la noblesse, la force d’esprit et l’assurance de mes parents versus la détermination, la sensibilité et les rêves uniques de ma sœur, elle qui ne souhaitait pas particulièrement devenir coordinatrice comme l’exigeait mes parents. Elle qui voulait choisir son Pokémon plutôt que de se le faire imposer. J’avais du mal à le lui dire. J’avais du mal à l’approcher pour lui dire Valencia, tu m’inspires alors que mes parents la réprimandaient sévèrement pour cela. Heureusement, un évènement brisa ce tabou entre nous deux. Pas l’un des plus joyeux. Heureusement, les conséquences sur notre relation, elles, furent positives.
Je n’étais pas particulièrement proche de mes grands-parents, tout du moins, pas autant que Valencia. Quand ils succombèrent, je fus triste, certes, mais je ne fus pas endeuillée bien longtemps. Contrairement à ma sœur. Si nous n’étions pas encore particulièrement proche, j’avais néanmoins tendance à m’inquiéter pour elle quand elle ne semblait pas aller. Encore plus une nuit où elle ne revint pas dormir sans en aviser ma mère. J’ignore si mes parents avaient dormi cette nuit-là, mais moi non. Où était ma sœur ? Ses disputes avec ma mère avaient-elles eu raison de son besoin de confort au point de fuguer ? Lui était-il arrivé quelque chose. J’avais passé la nuit à ma fenêtre. Fixant l’horizon. Espérant voir sa silhouette s’y pointer et épouser le clair-de-lune dans le petit chemin de briques qui reliait la route à notre cour. Je la vis qu’à l’aube. Les yeux bouffis et rougis. Comme un boulet, je l’avais suivie jusqu’à sa chambre. Je m’étais étendue à ses côtés. En silence. Je ne parlai pas. Je ne fis qu’être là à ses côtés à lui jouer dans les cheveux.
Ce jour-là marqua le début de quelque chose de plus fort que de l’amitié. Je crois que ce geste m’avait donné une sœur de laquelle je me sentais particulièrement proche, pour laquelle j’avais de l’admiration et de l’amour. Un puissant mélange de sentiments que j’estimais grandement.
Puis un jour elle quitta. J’avais alors dix-huit ans. Elle partit vers Lumiris. Une région que l’on disait belle et qui, longtemps, s’était isolée pour se protéger. À cette époque, j’aurais aimé quitter avec elle. J’aurais aimé suivre ma sœur. Hélas, je me sentais obligée de rester pour mes parents. Eux qui espéraient tant que l’une de leurs filles suive leurs pas. Je passai donc le temps à m’entraîner avec eux. À devenir une Caelum comme ils le voulaient. Alors qu’eux n’avaient exprimer que froideur et mécontentement à l’endroit du départ de Valencia, moi je m’étais montrée triste, perdant le peu de confiance en moi que j’avais pu me forger. Je devins plutôt douée en concours, mais il me manquait quelque chose.
Après quelques temps, j’eus le plaisir de la voir refouler le chemin de la maison. Un magnifique moment. Quand elle frappa, c’est moi qui ouvris et ma réaction fut de lui sauter dans les bras. Nous passâmes de nombreuses heures à discuter de ses aventures en Lumiris. Elle m’enchanta. Jonglant entre rattraper le temps perdu et les concours qui occupaient maintenant une certaine partie de ma vie. J’avais retrouvé une partie de ce qu’il me manquait quand je performais.
Puis elle quitta à nouveau. Me laissant pantoise. Le Feunard de ma mère à mes côtés, je lui avais tout de même dit aurevoir ce jour-là. J’avais pu m’y préparer. Puis ce vide revint. Encore. C’est là que je compris. J’avais besoin de vivre mes propres aventures. Elle m’en avait donné envie. Cette sœur que j’admirais pour sa bravoure était devenue une sorte de modèle sans le savoir.
Trois mois avaient passé depuis que ma sœur était partie à nouveau. Ce matin-là, j’avais convoqué mes deux parents au petit déjeuner. Leur cuisinant quelques gaufres, je leur annonçai que je souhaitais vivre ma vie à Lumiris, que je voulais aller rejoindre Valencia là-bas. J’avais toujours vécu à leur crochet, avec leurs Pokémons. J’avais envie de pouvoir affirmer que j’étais un être à part entière et que cela se ferait en faisant grandir le nom des Caelum dans une autre région. Ils l’avaient bien pris. Ils avaient trouvé mes intentions, ainsi présentées, louables. Dans l’après-midi, j’étais à bord d’un navire et je voguais vers Lumiris.
L’excitation me prit à la gorge quand je fus sur ses côtes. Aussitôt je me précipitai là où l’un des passagers du bateau m’avais suggéré de me rendre pour commencer mon aventure comme entraîneuse Pokémon. Chez le professeur Baobab. Une petite Chlorobule retint mon attention là-bas. Une Chlorobule capricieuse qui semblait désirer chaque petit objet brillant du laboratoire du professeur. Je la pointai. C’était avec elle que je voulais commencer mon aventure. Elle me faisait rire. Ce fut ma rencontre avec celle que je surnommai aussitôt Altesse. Un surnom tout à son honneur. Un surnom qui, je l’espérais, servirait également de synonyme à la réputation que je tenterais de m’établir ici. Mais d’abord, j’étais venue pour retrouver ma sœur. Je tenais à ce qu’elle sache que j’avais enfin eu son courage, quoique ce n’en fut qu’un échantillon.
Pourquoi les Pléiades ?
Pseudo(s): Gelos
Âge: 16 ans
Localisation: En Trifluvie québécoise
Pronom(s): Il
Âge: 16 ans
Localisation: En Trifluvie québécoise
Pronom(s): Il
Comment nous as-tu trouvé ? // J’ai des contacts #LaFonda
Ton Pokémon préféré ? STAROSS
As-tu un parrain ? // Toujours Kisara, devenue Helia
Qu'attends-tu de Dusk Lumiris ? // Trouvez-moi drôle, pliz
Un dernier mot ? // Marie-moi Mariloup Wolfe !
Ton Pokémon préféré ? STAROSS
As-tu un parrain ? // Toujours Kisara, devenue Helia
Qu'attends-tu de Dusk Lumiris ? // Trouvez-moi drôle, pliz
Un dernier mot ? // Marie-moi Mariloup Wolfe !