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Up all night (got demons to fight) // Achille
Elyas N. Stark
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Up all night
ft. Achille Trinisky
Tu ne cherchais plus à comprendre ce qui te portait çà et là.

D'habitude tu attendais que Gladys te tire par la peau des fesses ou que Zeus réclame de se défouler pour mettre le nez dehors. T’aimais pas l’extérieur ; trop de bruit, trop de lumières, trop de tout pour quelqu’un d’aussi creux que toi. Mais surtout tu n’avais pas envie de voir les gens, de savoir s’ils étaient heureux ou pas - pourquoi faire ? Soit tu ruinerais leurs jours parfaits, soit tu les enfoncerait encore plus. Tu savais pas (plus) partager, quoi que ce soit. T’avais depuis longtemps perdu le sens et le goût du contact (tu te sentais pas en phase avec le monde).

Mais parfois la nuit, le tic tac incessant de la trotteuse te martelait les tympans et tu n'arrivais plus à te concentrer sur autre chose - parfois ni l’alcool ni le tabac ne faisaient oublier à quel point les heures paraissent longue, quand on ne peut pas dormir (que rôde notre pire prédateur, nous-même).
Dans ces moments, tu allais errer dans les rues tel un animal abandonné. Sous une lune aussi haute les âmes errantes devenaient rares (et généralement salement amochées), tu te sentais donc plus à l’aise que le jour (quand les corps se bousculent, que les regards s’attardent). Peut-être aussi plus légitime à marcher dans l’ombre que de profiter des rayons du soleil.

T’as déambulé un moment, jusqu’à atterrir dans un petit parc local ouvert la nuit. L’endroit était encore plus désert que les boyaux de la ville, tu savouras un instant son calme et ta solitude.
Mais même ce genre de plaisir ne t’était pas accordé longtemps : au détour d’un sycomore, tu découvris un homme visiblement peu décidé à rentrer chez lui. On lui a jamais dit que c’était pas fait pour dormir, ici ? Penses-tu à part toi, plus par frustration d'apercevoir un humain qu’autre chose. Cela dit vu sa position (allongé) et la bouteille posée non loin tu te doutes de la réponse. Tu tiques en silence, plonge tes mains vers le fond de tes poches et commence à tracer ton chemin en l’ignorant.

Une fois assez proche tu peux pas te retenir de glisser une œillade au squatteur. Il était un peu trop bien habillé pour un simple SDF en tout cas. En revanche son visage t’était familier-
Tu piles net en le reconnaissant, à la fois surpris et effrayé. Soudainement t’étais replongé dix ans en arrière, quand lui, toi et votre gang étiez soudés comme les doigts d’une main.
Tu sens la panique monter (tes poumons se remplissent de trop, tes mains sont moites, t’arrives plus à penser à rien pourtant ta tête se remplit soudain de souvenirs qui font mal-
parce que ça a compté plus que tout)
(tu dois fuir)

Qu’est-ce qu’Achille foutait là ? T’en savais rien et tu comptais pas lui demander. Tu comptais pas lui demander pourquoi il avait l’air si seul et malheureux sur ce banc, pourquoi il buvait, pourquoi il était revenu.
T’aimerais pouvoir te convaincre que t’en as rien à foutre, que c’est le passé ; t’es loin d’être au-dessus de tout ce que ce simple faciès familier provoque en toi, loin d’avoir oublié, loin de t’être pardonné. Et tu sais que chacun de tes anciens amis a été impacté d’une manière ou d’une autre, or t’étais pas sûr de vouloir découvrir en quoi ils avaient changé (par ta faute).

Alors tu serres les dents. Tu te forces à reprendre ta marche, sans accorder plus d’attention au brun.
(fuir vite)(pourquoi t'y arrives pas ?)
Trois mètres plus loin tu te figes de nouveau et,dans un élan qui t’échappe totalement, reviens en arrière.
« T’aurais pas du feu par hasard ? » Est le prétexte le plus bidon que tu aurais pu trouver. Mais t’avais déjà du mal à engager une conversation avec un inconnu, alors face à Achy…
(face à l’un de ces liens si précieux que t’avais tranché toi-même, l’une des personnes que tu chérissais le plus avant et qu’t’as pourtant bousillé en même temps que le reste, tu redevenais un gosse paumé, l’innocence dans les yeux mais déjà le péché sur ses mains, qui trouve pas les mots pour expliquer qu’il est désolé pour l’horreur qu’il a commis)
Tu regrettais déjà ton acte.
Te reconnaîtrait-il ? T’espérais que non.
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Up all night

(Got demons to fight)

"We need to fight our demons, but can we do it ?" - Feat Elyas & Achille


Tu as peur. Tu es effrayé à l’idée d’y retourner, de recommencer. Ça te glace le sang, ça te serre la cage thoracique. Tu n’as pas envie. Cela fait plusieurs mois que tu n’as pas donné de séance de dédicaces – pour le plus grand malheur de tes lecteurs -. Tu avais disparu de la surface terrestre du jour au lendemain – en fait, à la seconde qui avait précédé le décès de Louise -. Tu t’étais caché, sans un mot, sans un bruit, sans aucune explication. Tu as fait couler beaucoup d’encre te concernant, dans les journaux, les magazines. « Mais où est passé Achille Trinisky ? » Tu as même fait les gros titres. Tout le monde se questionnait à ton sujet – étais-tu mort ? ; oui, de l’intérieur -. Tu as fui, tout et tout le monde après la perte de la jeune fille. Tu as eu besoin de prendre du temps pour toi – n’en as-tu pas déjà assez ? – et surtout tu as ressenti ce besoin de t’éloigner, de prendre du recul. Mais tu es obligé de revenir, de leur montrer que tu existes encore, que tu n’es pas mort, si tu souhaites continuer à vendre tes bouquins encore – faut-il que tu arrives à les écrire, ce n’est pas une mince affaire -. Alors, tu t’es senti obligé d’organiser cette séance – ta maison d’édition te l’a demandé surtout – à Nemerya. Tu n’as pas le choix, tu es dans l’obligation de la faire.

Alors tu t’es rendu à la capitale, la boule au ventre. Il y a tellement de monde qui attend devant les portes, tous visiblement impatients qu’elles s’ouvrent, que ça te donne encore plus envie de t’enfuir – la fuite, tu ne connais plus que ça -. On t’a fait rentrer dans la librairie, tu t’es installé. Tu as soufflé un grand coup, et tu as mis en place ton sourire de façade. Et, durant la fin de matinée et toute l’après-midi, tu as souris à toutes ces personnes, de cette manière étrange, avec toujours cette même envie de t’échapper, de retourner t’isoler dans ton appartement. Ce qu’il ne faut pas oublier de dire, c’est que ton cœur est resté serré toute la journée. Parce que tu avais rencontré Louise à la fin d’une séance de dédicace. Ça t’a rappelé beaucoup trop de mauvais souvenirs – peut-être n’étais-tu pas prêt à refaire ça, mais on ne t’avait pas laissé le choix -.  

Et puis, tu es enfin soulagé lorsque la journée se termine – tu vas pouvoir repartir, rentrer chez toi, retrouver Kyrielle qui t’attend sagement -. Tu finis par sortir de ce bâtiment qui t’as filé des frissons d’angoisse toute la journée. Tu es libre – seulement, tu ne l’es pas réellement, tu es toujours bloqué dans ta cellule psychologique -. Et, contre toute attente – toi-même tu es surpris – tu n’as pas envie de refaire le chemin inverse. Tu as plutôt envie de te poser, sur un banc, de te laisser aller – il y a longtemps que tu ne l’as pas fait, et tu en ressens cruellement le besoin ; comme si c’était un appel intérieur -. Les jours se font plus courts, il fait de plus en plus froid, il y a moins de chances que tu croises quelqu’un. Et ça, ça te convient parfaitement. Parce que tu n’as envie de voir personne. Avant toute chose, tu passes dans un supermarché, et tu achètes une bouteille de ce liquide translucide divin, qui te permet d’oublier toutes tes douleurs, tout tes soucis – sérum à ta souffrance -.

Tel un zombie, tu te mets à errer. Tu marches, tu divagues, tu déambules. Tes pas ne sont pas droits, tu tangues, et n’importe qui pourrait voir que tu es prêt à t’écrouler, à t’effondrer, d’un instant à l’autre. Tu as froid, mais tu aimes ça. Parce que tu as l’impression que c’est comme un anesthésiant. Que ta souffrance se retrouve geler. Alors tu trembles, mais ça ne te gêne pas pour autant. Tu avances, tu manques de percuter des gens. Tu fais aussi attention de bien cacher ta bouteille des regards trop curieux – quelle image auraient-ils tous de toi s’ils te voyaient comme ça ? -. Le soleil décline à une vitesse folle – tu ne t’en rend pas réellement compte -. Et puis, rapidement, tu te retrouves avec les lampadaires pour seule compagnie – tu as tellement l’habitude -. Les rues sont désertes, il n’y a que toi. Toi, et ces centaines de petites lumières qui semblent guider ton chemin – c’est faux -.

Tu finis par rentrer dans un petit parc – tu ne sais même pas si tu as poussé la porte ou si elle était déjà ouverte -. Tu marches ; on dirait un véritable automate. Et puis, tu finis par trouver un banc. Tu t’assoies, tu soupires. Tu as l’impression que ton crâne va exploser tant les questions se multiplient à l’intérieur de celui-ci. Tu as besoin d’évacuer. Alors, tu ouvres la bouteille, tu portes le goulot à tes lèvres, et tu laisses le liquide couler. Tu fermes les yeux – c’est une agréable sensation ; tu l’aimes fortement -. Puis tu refermes la bouteille, tu sors ton paquet de cigarettes, tu en allumes une, et tu t’allonges, le regard tourné vers le ciel drôlement étoilé. Tu le fixes, sans vraiment le fixer. De temps en temps, tu tires une taff, tu fermes les yeux, tu les rouvres.  Tu te laisses aller, complètement – tu as beau être bien habillé, t’es dans un sale état -.

Tu te croyais seul, jusqu’à ce qu’une autre âme errante passe devant toi. Tu jettes un coup d’œil lorsque tu sens que la personne s’est arrêtée de toi – il parait surpris, qu’est-ce qu’il te veut ? –. Tu viens alors soudain à penser que ce doit être un de tes lecteurs, effrayé de te voir dans un état lamentable. Mais au final, tu t’en moques – t’as de comptes à rendre à personnes –. Tu finis par détourner le regard lorsque l’inconnu trace son chemin. Tu es rassuré – qu’à moitié, et s’il venait à parler aux journalistes et seul Arceus sait encore de l’état dans lequel il t’a vu ? Et s’il avait pris une photo qui ferait donc la une de tous les journaux ? –.   Tu n’as même pas envie d’y penser, alors tu laisses retomber tes paupières jusqu’à voir du noir, tout simplement. Jusqu’à ce qu’une voix t’interpelle. Tu soupires, et puis, tu te rassois – tu n’allais pas rester éternellement ainsi –.

« - Oui, tiens. » Lances-tu tout en lui tendant l’objet de sa requête.

Et puis, de ton autre main, tu l’invites à s’asseoir, lui aussi – après tout, il ne va quand même pas rester planter debout ; pourtant, est-ce une bonne idée ? –. Tu regrettes un peu ce geste – toi qui désirait être seul –. Mais c’est ainsi, plus de retour en arrière possible.

« - C’est plutôt rare de croiser du monde à cette heure-ci… Enfin, je dis ça, j’ai même plus la notion du temps… »Tu as lancé ça comme si tu te parlais à toi-même – tu vas passer pour quelqu’un de très étrange, en plus ta voix est lasse et sans aucune émotion ; tu n’en ressens plus –. Et puis, tu finis par attraper ta bouteille. « Tu en veux ? » Finis-tu par lui demander. T’en qu’à faire, au point où tu en es.
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Elyas N. Stark
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Up all night
ft. Achille Trinisky
Si c’était quelqu’un d’autre tu l’aurais déjà dévisagé l’air de dire Tu m’as bien vu ? Tu crois vraiment que j’vais taper la discut’ avec toi ? avant de reprendre ton chemin.
(si c’était quelqu’un d’autre tu te serais même pas arrêté, puisque t’avais pas vraiment oublié ton briquet, et même si c’était le cas t’aurais préféré attendre d’être chez toi pour en griller une plutôt que de demander du feu à un inconnu)
C’est fou comme on peut refaire le monde avec des et si ; c’est peut-être pour ça que tu t’y perdais un peu parfois, qui dit autre monde peut dire autre vie et Arceus sait que la tienne tu lui crachais dessus.
Cordialement.

Malheureusement t’étais coincé dans cette réalité aux airs de vierge de fer, prisonnier d’une chair que tu répudiais - seule ta jumelle t’y attachait, elle était la dernière parcelle saine de ton être morbide.
Durant les dix dernières années, t’avais appris à te détacher de tout. Tu te forçais à ne plus rien éprouver en-dehors de cette haine viscérale envers toi-même (seule émotion que tu te sentais pas le droit de jeter). La question restait donc intacte : pourquoi ? Certes t’étais pris au dépourvu, t’aurais jamais imaginé recroiser un de tes vieux amis (au fond t’espérais juste que ça n’arriverait jamais et qu’tu partirais sans leur causer plus de tort). Mais t’étais censé avoir pris tes distances.

C’était une vraie torture, une guerre intestine entre ton besoin d’oublier et ton envie- ton envie de quoi, de lui parler comme s’il ne s’était rien passé ? De lui demander son pardon ? De retomber un instant dans cette époque ou vous alliez mieux ?
De te faire du mal ?
T’es qu’un égoïste qui pense que broyer les miettes de son être changera quoi que ce soit au mal-être qui le ronge, de toute façon. Quitte à blesser quelqu’un d’autre dans le process.
(ce soir ce sera Achille, peu importe que celui-ci semble déjà en piteux état)

Après avoir hésité quelques secondes (c’était ta dernière chance de partir en vous laissant indemnes), tu as pris place près de lui (le plus loin possible). Puis t’as juste gardé le silence, tête baissée à moitié couverte de ta capuche, un mollet reposant sur la cuisse de la jambe opposée. T’as rapidement tiré ta première taffe, y cherchant un échappatoire à ton angoisse. Au moins le brun ne semblait pas t’avoir reconnu.

De nouveau il prend les devants, d’un ton si monotone qu’on se demanderait si le pauvre n’a qu’une seule corde vocale. Tu sais bien que non, Achy avait une voix beaucoup plus nuancée dans tes souvenirs, il donnait pas l’impression d’être un mort-vivant (tu sais de quoi tu parles t’en vois un parfois dans le miroir). Ça n’aidait pas à te mettre à l’aise.
C’était encore de ta faute ? (toujours)
Tes iris s’accrochent sur la bouteille qu’il te tend, sans remonter vers Achille. T’attrapes le récipient en marmonnant un “Merci” avant de prendre une bonne lampée au goulot. La délicieuse brûlure de l’éthanol dans ton gosier te fait du bien (même si tu le sais, ce n’est qu’illusoire).

Le verre détaché de tes lèvres tu passes le revers de la main sur celles-ci pour les essuyer, tout en rendant son bien à ton voisin. Un creux se forme à nouveau avant que tu reprennes, la phonation rendue rêche par tes doutes incessants. “Journée de merde ?” Ou vie de merde, qui sait. Tu prends une nouvelle bouffée de nicotine en attendant sa réponse.
Ta question ne présente pas beaucoup de risques, peu de gens se saouleraient à deux heures du mat’ dans un parc vide s’ils avaient connu leur meilleure journée. Mais il te semblait que le Trinisky était plus sage que ça, avant ; raison de plus de t’interroger sur son compte.
(les gens changent tu sais bien)


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Up all night

(Got demons to fight)

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Tu as l’air d’un cas désespéré, Achille Trinisky.

Tu as l’impression de déjà sentir les doux effets du liquide, se mêlant à ton sang. Tu sentais déjà la chaleur monter – doux réconfort par ce froid de clair de lune –. Ça y est, tu commences enfin à te sentir bien. Quelle agréable sensation – jamais tu ne pourras t’en passer ; elle est bien trop divine –. Tout s’échappe, tout se tait, tout s’enterre au creux de ton âme, et seules les bonnes émotions habitent ton corps – vraiment, tu aimes, tu voudrais que jamais ça ne s’arrête –. Tu es bien, là, assis sur ton banc – t’aurai préféré rester couché, mais tu ne peux pas – bercé par la douce brise nocturne. Tu tires une taffe, tu sens le poison annihiler tes poumons – mais bon sang que c’est bon –. Tes balades pendant la nuit, jamais tu ne pourras t’en passer.

Tu aurais préféré être seul, afin de pouvoir te laisser aller au gré de tes envies – ou plutôt te laisser dicter ta conduite par l’alcool présent dans ton corps – mais étrangement, la présence de cet individu ne te dérange pas tant que ça. Lorsqu’il te rend ta bouteille après avoir pris une bonne gorgée, tu la portes de nouveau à tes lèvres, et tu en prends trois bonnes – attention Achille de ne pas tomber dans l’excès. D’ordinaire tu es un peu plus prudent que ça, pourquoi tu te lâches autant ? Tu veux faire ton malin ? Ou es-tu réellement excédé par ta vie merdique ? –. Visiblement, tu as envie de te lâcher ce soir. A croire que la présence d’un autre individu dans tes moments comme celui-ci n’est pas ce qu’il y a de meilleur pour toi. Mais soit.

« Journée de merde ? » Alors que tu te balances doucement de droite à gauche, comme si tu es en train d’écouter une douce mélodie – qui ne parviendrait qu’à tes oreilles donc – tu te stop net, et tu te mets à fixer un point au loin – en fait tu ne sais même pas ce que tu regardes –. Tu tires une nouvelle taffe, tu penches lentement la tête en arrière, et tu laisses s’échapper la fumée vers le ciel. Ouai, décidemment, t’aurai préféré pouvoir t’intoxiquer tout seul. Mais tu n’as plus le choix. En plus, c’est toi qui l’as invité à s’assoir à côté de toi, tu ne peux donc t’en prendre qu’à toi-même. Et puis, dans le pire des cas, tu ne le connais même pas, tu peux très bien mentir, ne pas être obligé de lui raconter aussi. Un long silence prend place, et tu viens à boire une énième gorgée de ton remède – ta tête va vite tourner, Achille, si tu continues ainsi –.

Ce n’est pas qu’une journée de merde que tu as eu. C’est carrément une vie de merde. Il n’y a jamais rien qui va, et toujours quelque chose pour te torturer. En fait, la vie t’a fait prisonnier dès lors que tu es né, dès que tu as commencé à respirer. Elle t’a enfermé, dans cette cellule, et puis, de temps en temps, il lui prend l’envie de te faire souffrir un peu – beaucoup, comme si tu n’en avais déjà pas eu assez –. Elle s’amuse à te rappeler que tu n’as aucun droit – as-tu seulement le droit de vivre ? tu n’en es même pas sûr –. Elle aime te montrer à quel point tu peux être impuissant, que ta propre existence ce n’est même pas toi qui la diriges. Tu n’es que sa marionnette – elle rit de toi, elle s’amuse de toi ; tu ne le vois pas –. Tu es désarticulé, et tes membres ne bougent que lorsque la vie décide d’en tirer les fils. Sinon, tu restes planté, tu ne te meus pas, comme un robot sur lequel on n’aurait pas enclenché le bouton « On ». T’es bien triste – tu n’y peux rien, elle a pris le contrôle –.

Toi le silence, ça ne te dérange pas. Mais tu te dis que peut-être lui si. Alors il faut que tu répondes. « Entre autres. » Ta voix est rauque et éraillée – et puis, tu n’as rien trouvé d’autre à dire de plus ; en même temps, qu’y aurait-il à rajouter ? Rien, tu ne le connais pas –. Tu ne vas pas révélé que tes vingt-six ans d’existence ont été un foutoir sans nom – c’est faux, seulement vingt-ans, parce que jusqu’à tes six ans tu étais heureux ; tu l’oublies un peu trop souvent –, que ta mère et deux de tes amies ne sont plus, que tu as perdu ce qui t’avais de plus cher, que t’arrives pas à sortir de ce gouffre, que t’arrives pas à sortir la tête de l’eau, que tu te fais constamment emporter par la tempête de tes sentiments. Tu ne peux pas lui dire tout ça, et puis, tout raconter prendrait des heures, des jours même – tu as tant souffert, un livre entier ne serait pas assez pour tout lâcher ; la preuve tu en es déjà au troisième mon pauvre –.

Et puis, finalement, ton regard décide de se poser sur l’inconnu à côté de toi – oui, ton regard décide, tu n’es pas maître de ton propre corps, de tes propres organes –. Il semble être comme toi – paumé – ou du moins c’est l’impression que tu en as. « Toi aussi je suppose ? » Simple formule de politesse – tu n’as pas vraiment envie de parler –. Ta cigarette terminée, tu l’écrases au sol, tu la ramasses, et tu la déposes dans le cendrier qui se trouve à côte du banc – à côté de toi –. T’aimerais en prendre une autre, mais tu te dis que c’est encore trop tôt, qu’en enchaîner deux d’un coup serait de trop – tu l’as déjà fait, un bon nombre de fois, mais là tu te dis que ce n’est pas le bon moment ; c’est tout simplement psychologique. Et puis, tu finis par attraper la bouteille – déjà à moitié vide ; tu n’y es pas allé de main morte – et tu la poses entre vous deux. « N’hésite pas. »

Tu n’as rien de mieux à dire, rien d’autre surtout. Et puis, doucement, tu te laisses tomber jusqu’au dossier du banc, et tu penches la tête en arrière, fixant la lune.

Tu n’as pas fière allure, Achille Trinisky.
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ft. Achille Trinisky
« Entre autres. » La fumée que tu recraches dissimule ton soupir. Tu n’insistes pas ; de toute façon tu n’es qu’un inconnu pour Achille actuellement et ça t’allait très bien. S’il seulement il pouvait t’oublier comme ça, que tu te dissolvais lentement jusqu’à ne plus exister nul part- mais ça soulagerait un peu trop ta conscience, pas vrai ?
(tu sais bien que t’as pas le droit d’espérer aller mieux)

T’as quand même peur qu’il finisse par te reconnaître, tu n’oses donc pas te tourner vers lui (le parc est beau dans l’obscurité). « Toi aussi je suppose ? » Une esclaffade ironique t’échappe (aussi noir que la nicotine qui asphyxie tes poumons, amer comme l’alcool qui assèche tes lippes). Du pouce tu vires l’excès de cendre au bout de ta cigarette avant de tirer à nouveau dessus, les braises illuminant brièvement ton visage d’une lueur solitaire. Si seulement ce n’était qu’aujourd’hui. Lui comme toi vous n’attendez plus grand chose de vos lendemains.
(trop tard, la vie vous a déçus)

T’as été heureux, pourtant. C’est sans doute ça le pire : on peut parler autant qu’on veut des formes et des couleurs qu’on perçoit à un aveugle de naissance, il ne sera pas affecté comme quelqu’un qui aurait perdu la vue. Toi t’étais un gamin sans histoire dans un monde paisible, qui savourait pleinement le présent et rêvait mille fois l’avenir (tout était possible pour toi). Mais t’étais con, à un point ; tellement que ça aura coûté le bonheur de tes amis en plus du tien. Tu te demandes si c’était le prix à payer pour l’enfant égocentrique et irresponsable que tu étais.

T'es pris d'une soudaine mélancolie en pensant qu'avant c'était toi le sale môme du groupe, toi qui entraînais les autres dans de mauvais plans. Lui était bien plus mature, plus responsable (tu t'souviens qu'il a perdu sa mère très jeune, ça y a sans doute contribué même si t'y réfléchissais pas à l'époque tellement il souriait avec vous et qu'tu t'en préoccupais pas de toute façon). Et maintenant ? Il en était à se perdre la nuit pour se noyer dans tout ce qui pouvait l'anesthésier ne serait-ce qu'une minute ou deux (étant toi-même pratiquant ça t'échappait pas).
Il était devenu bien triste, votre grand frère adoptif.
(ça t'aidait pas à te reconstruire, ni à éclaircir tes pensées)

Achille met la bouteille entre vous deux et tu t’en saisis sans hésiter, désireux de dissoudre le nœud qui se formait dans ta gorge. T’étais pas bien Elyas (le serais-tu jamais ?), tu sentais que t’allais perdre le contrôle si tu restais trop longtemps (tes sauts d’humeur étaient imprévisibles sauf au dernier moment, quand tu les sentais monter comme de la bile acide).
Cette fois-ci tu te contentes pas d’une seule gorgée, t’arrêtes pas avant que ton corps t’y force. Ensuite tu te lèves, en vacillant parce que t’as bu trop vite et qu’t’as jamais grand chose de solide dans l’estomac.

« J’aurais pas dû. » Décrètes-tu vaguement. Tu reprends une lampée au goulot avant de rendre son antidote à Achille (on peut dire qu’il sera moins saoul grâce à toi, tu vois t’arrives à faire des choses bien) puis te mets à fouiller dans tes poches à la recherche de ton téléphone. Sauf qu’au passage tu fais tomber ton briquet. Un discret « Merde » t’échappe et tu te penches doucement pour le rattraper.

Enfin, parce que t’adores ça, tu décides de fuir. Deux pas en marche arrière le temps de bredouiller « D’solé. », tu fais volte-face, lâche ta cigarette pour l'écraser et murmure « Bye, Achille. »
Tu comptais sur la vodka pour brouiller ces derniers mots à ses oreilles.

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Up all night

(Got demons to fight)

"We need to fight our demons, but can we do it ?" - Feat Elyas & Achille


Tu te demandes comment tu en es arrivé là – tu le sais parfaitement, mais tu te demandes surtout s’il n’y avait pas d’autres solutions, d’autres alternatives –. Comment en es-tu venu à noyer ta peine dans l’alcool et le tabac ? Pourquoi as-tu suivi le même chemin que la majeure partie de toutes ces personnes malheureuses qui se trouvent sur cette planète ? Tu es conscient que ce n’est pas une bonne chose pour toi, pour ton corps, pour ton cerveau – ton père te l’a assez répété, tu ne crois pas ? –. Alors pourquoi as-tu succombé à son appel, pourquoi n’as-tu pas su résister, être plus fort que ça ? – en fait, tu ne l’as jamais été, fort, tu n’es qu’un faible finalement –. Tu es tombé dans cette spirale infernale qui t’a aspiré alors que tu y as à peine posé le pied. C’est triste. Parce que, désormais, c’est une véritable addiction. Tu ne peux plus t’en passer. Ce sont tes drogues, ton exutoire. Tu ne peux plus leur échapper.

Il a simplement répondu à ta question par un rire – qui voulait tout dire –. Visiblement, il n’était pas vraiment heureux lui aussi – sinon, que ferait-il dans ce parc à une heure aussi tardive ? –. Pourquoi l’être-humain ne peut-il pas vivre dans le bonheur, la joie, l’amour ? Pourquoi toutes ces mauvaises émotions, ces évènements dramatiques existent-ils ? Qui donc est à l’origine de cette machination machiavélique ? Personne ne le saura jamais. Et tu n’as pas envie de commencer à te prendre la tête avec ce genre de questions sans réponses – tu es là pour te vider le crâne, pas pour le remplir encore plus de mauvaises choses –. Et puis, du coin de l’œil, tu le regardes ingurgiter une grande quantité d’alcool – peut-être devrais-tu lui dire de s’arrêter, que ce n’est pas bon pour lui ? Mais tu ne fais rien, puisque tu fais pareil –. En plus, tu te vois mal donner des ordres à un inconnu.

En revanche, quand il se lève et qu’il vacille, tu arques un sourcil. Je devrais peut-être l’aider ? « J’aurais pas dû. » Il n’a pas l’air de s’adresser à toi, mais surtout à lui-même. Qu’est-ce qu’il n’aurait pas dû faire ? Boire aussi rapidement une grande quantité d’alcool ? Tu relèves doucement la tête qui commence à te faire légèrement mal, tu attrapes la bouteille qu’il te tend à nouveau – tu en profites pour étancher ta soif en terminant le peu de liquide qu’il reste – et tu l’observes faire. Il fouille ses poches, à la recherche d’un quelconque objet. Lorsque quelque chose tombe au sol. « Merde. » Tu te penches alors – lentement – pour le lui ramasser, mais il est plus rapide que toi. Pourtant, tu arrives quand même à voir ce que c’est. Un briquet ? Mais, il est venu me demander si j’avais du feu… Tu te dis qu’il ne marche peut-être plus. Ou alors que c’est l’alcool qui te fait penser n’importe quoi. Peu importe. Tu l’observes ensuite faire deux pas en arrière, te lancer un « D’solé. » avant de faire demi-tour. Il a vraiment trop bu lui. Faudrait peut-être que je lui dise de rester un peu assis, parce que là il a pas l’air trop bien… «  Bye, Achille. »

Que … ? As-tu correctement entendu ? Ce n’était qu’un murmure, mais il vient bien de prononcer ton prénom là, non ? Oui, tu étais une figure publique. Pourtant, tu ne t’imagines pas réellement ce jeune homme lire tes livres – c’est un jugement fondé sur l’apparence, ça ne veut probablement rien dire, et ce n’est pas bien d’établir des théories de la sorte simplement basées sur le physique –. Tu fermes un instant les yeux, tu remets tes idées en place. Il vient te demander ton briquet alors qu’il en a un, il te dit au revoir en t’appelant par ton prénom. Quelque chose cloche. Quelque chose t’échappe. Le briquet n’était donc qu’une excuse ? Tu n’as pas vraiment l’impression de le connaître – il faut dire que tu en vois quand même passer du monde, tu n’enregistres pas tous les visages que tu vois –. Tu ne peux pas rester là sans rien dire, ce type vient d’éveiller ta curiosité. Alors, tu rouvres les yeux, en espérant qu’il ne soit pas trop loin déjà – heureusement, ce n’est pas le cas, il se tient toujours devant toi ; alors que tu as carrément l’impression d’avoir fermé les yeux dix minutes. Tu n’aurais pas vraiment eux la force de crier ni de te lever sinon –.

« Eh, attend deux secondes s’teuplé ! » Les belles formules de politesse, tu les as carrément oubliées. Au passage, tu finis par attraper une cigarette dans ton paquet – tu te dis que ça t’aidera sûrement à réfléchir un peu mieux ; c’est faux, mais l’alcool te berce d’illusions –. Tu l’allumes, tu tires une première taffe, et recrache la fumée. Puis ton regard, interrogateur, se pose sur l’individu. Tu plisses légèrement les yeux – ça y est, tu commences à voir flou, ce n’est pas trop bon signe –, et puis tu tousses un coup. Tu finis par inspirer un coup. « On se connait ? »  Tu n’as rien trouvé de mieux à dire, mais en même temps, tu ne vois pas trop ce que tu aurais pu lui pondre comme autre question. Clair, net, précis. Tu as envie d’avoir une réponse, mais tu as quand même un peu peur qu’il prenne la fuite – vu qu’il avait envisagé de s’en aller –. « Eh, au passage, tu ne veux pas te rasseoir, t’as pas trop l’air de tenir correctement debout. »

Ouai, tu commences clairement à te dire qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.

Tu as besoin de réponses.  
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Elyas N. Stark
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ft. Achille Trinisky
T'as merdé. Tu le sais au moment où il te demande de t'arrêter (au moment où tu lui as demandé son briquet).
Douce ironie du sort, on ne nous entend que lorsqu'on aurait dû se taire.

Tu t'arrêtes, tangues un instant sur tes jambes (ou c'est le monde qui tourne trop vite). Réflexe primaire tes paupières s'abaissent pour t'épargner la gerbe ; malgré ça t'as mal au ventre (mal au cœur, mal, mal).
Tout ton être se tord de douleur.

T'aurais voulu partir en courant mais t'y arrives pas. Et t'as pas la force de te retourner (d'assumer) ; t'as jamais eu le cran de faire face aux autres, surtout à eux - ceux à qui tu te pensais lié à jamais. Tu voulais pas savoir ce qu'ils avaient à te reprocher, porter le poids de leur souffrance (surtout lorsqu'elle t'incombait). Paradoxalement t'étais doué pour te flageller jour et nuit, trouver des fautes partout chez toi (en fait tu voulais pas les entendre te cracher ce qui te torturait déjà).  

« On se connait ? » Ton rythme cardiaque accélère d'un coup. Achille ne t'a pas encore reconnu mais ça ne saurait tarder maintenant. « Non. » Tu te doutes que ça marchera pas, t'as laissé trop d'indices. T'essaies surtout de lui faire comprendre par ta réponse que c'était pas la peine de chercher ta trace dans sa mémoire (que vous vous connaissiez, oui, mais que sa vie aurait été meilleure sans toi). Il ferait mieux de rentrer dormir chez lui. Tu passes une main tremblante sur ton visage en expirant.

Sans être encore sûr de ton identité le brun fait preuve d'une sollicitude qui ne te sied guère ; s'il savait il ne serait pas aussi bienveillant, et tu sais que l'immunité ne durera plus longtemps. Que si tu ne t'échappais pas bientôt il pointerait vers toi son inimitié (le truc étant qu'il pourrait te pousser sous une voiture que tu le laisserais faire, mais pas sans avoir explosé avant).
Pourtant tu bouges pas. Tu restes immobile quelques secondes, perdu entre la lassitude et la peur (en plus de cette rage qui te quittait jamais vraiment)
Puis tu retires ta capuche, lève la tête vers le crépuscule en soupirant bruyamment (tu reprends un peu d'aplomb).

« Tu devrais plutôt t'inquiéter pour toi. » Ta voix est éraillée par l'alcool. Tu  te retournes pour le fixer directement cette fois-ci, de tes iris mornes qu'aucune croyance n'illumine (champs de bataille abandonnés aux fantômes d'espoirs volés).
« On s'est pas vus pendant dix ans, alors non on se connait pas. Tu n'es personne pour moi, et pour toi… J'dois pas être plus qu'un mauvais souvenir. » Un sourire mauvais barre ton visage alors que tes membres s’agitent de plus en plus, t’enfonces les ongles dans tes paumes pour dissimuler au mieux ton état (à quel point t’es ébranlé). « J’voulais juste voir si t’étais aussi lamentable que t’en avais l’air, et tu m’as pas déçu. » C’est faux, et tu le sais ; mais tu sais pas faire autre chose qu’attaquer aveuglément, tu sais plus être doux et bienfaisant (t’es souillé, brisé, rongé)

(Achille sera jamais aussi lamentable que toi pauvre diable, parce qu'il a encore quelque chose de noble et de sacré en lui)

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(Got demons to fight)

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Tu te poses milles et unes questions – bordel que tu n’aimes pas ça, parce que ça te prend tellement la tête que tu as envie de t’arracher les cheveux –. Tu te tortures l’esprit, tu te demandes pourquoi il connait ton prénom, pourquoi diable est-il venu te parler – bien grand mot sachant que vous n’avez échangés de trois phrases à tout casser –. Et puis, tu te demandes pourquoi tu as peur de la réponse. Tu as un sentiment amer qui nait au creux de ton ventre, tu commences à pas te sentir bien – l’alcool et la cigarette y jouent pour beaucoup –. D’ailleurs, tu tousses une nouvelle fois – on dirait que la crasse vit dans tes poumons –. Ta tête tourne, tu n’es pas bien. « Non. » Tu poses alors tes coudes sur tes jambes, et tu viens doucement poser ta tête sur tes deux mains – bon sang qu’elle est lourde, tu as l’impression qu’elle va tomber –. Réponse négative, pourtant tu sens qu’il y a quelque chose qui ne colle pas. Tu cherches, tu maltraites ton cerveau afin de retrouver. Putain. « Tu devrais plutôt t'inquiéter pour toi. » Tu relèves alors ton crâne, et ton regard interrogateur se pose dans celui de l’inconnu. Que je m’inquiète pour moi ? C’est trop tard… Tu t’apprêtes d’ailleurs à lui répondre, mais lui est plus rapide que toi.

« On s'est pas vus pendant dix ans, alors non on se connait pas. Tu n'es personne pour moi, et pour toi… J'dois pas être plus qu'un mauvais souvenir. » [/i]Non, impossible.[/i] Tu as a gorge qui se noue, tu as le ventre qui se tort, tu as les membres qui commencent à trembler. Ça ne peut pas être lui. Tu es soudainement frappé par tes retrouvailles avec Ezekiel qui se sont mal passées. Tu as ses paroles qui te reviennent. Tu n’es plus rien pour personne Achille, il fallait t’y attendre. Dix ans, ce n’est pas rien. Tu en attends trop de leur part après autant de temps – c’est beaucoup trop égoïste de ta part, tu ne t’en rends même pas compte –. Tu as le cœur qui se serre, tu as même les larmes qui montent, une étant plus rapide que les autres qui se laisse aller le long de ta joue. Tu le fixes, tu ne le quittes pas du regard. « J’voulais juste voir si t’étais aussi lamentable que t’en avais l’air, et tu m’as pas déçu. »

Un à un, tes rêves se brisent – parce que tu en avais encore ? –. Tu as envie de disparaître soudainement – tu es lamentable, il a raison, regarde l’état dans lequel tu es –. Tu brises alors le contact visuel pour tirer une bouffée de nicotine que tu recraches aussitôt. Et puis, du revers de ta manche, tu essuies tes yeux – tes émotions t’ont dicté la conduite à suivre, une fois de plus tu n’as pas réussi à être plus fort qu’elles, tu es un faible –. Comment dois-tu réagir maintenant ? – pas comme la dernière fois avec Ezekiel, c’est certain –.  « Elyas … » Tu as murmuré ça, comme si c’était sorti tout seul de ta bouche. Non, il ne faut pas qu’il pense ce genre de choses, qu’il n’est resté qu’un mauvais souvenir. C’est faux. Toi, justement, ça fait dix ans que tu espères seul dans ton coin que tu les reverras un jour. Parce que t’espères malgré tout que vous pourrez vous retrouver – une nouvelle fois, ça semble vraiment mal parti –.

« Non, tu n’es pas qu’un mauvais souvenir, loin de là … » Tu as besoin de mettre ça au clair dès le début. Tu ne veux pas qu’il pense ça de toi, parce que ce n’est pas du tout comme tu vois les choses. Tu as envie de t’excuser de ne pas l’avoir reconnu, pourtant tu sens que ces excuses ne seront pas forcément les bienvenues. Alors tu préfères te taire. Ton regard s’adoucit, et tu fixes de nouveau ton ami d’enfance – tu n’as plus le droit de les appeler comme ça, quand est-ce que tu l’intègreras ? –. « Je suis heureux de te revoir. » Tu regrettes rapidement ces paroles – tu as peur qu’elles ne soient pas bien accueillies aussi ; mais c’est la vérité, tu ne vas pas lui mentir –. Et puis, tu bloques. Dois-tu continuer la conversation – tu ne rêves que de ça – ou dois-tu te taire, et le laisser partir lui aussi ? Tu n’en sais rien, tu as peur de dire quelque chose qui viendrait à le faire partir – bordel tu n’as pas envie de le perdre une nouvelle fois, pas comme Ezekiel. Pourquoi tes retrouvailles avec eux ne pouvaient-elles pas se passer comme avec Lucian ? –. Tu as peur de lui poser une question dérangeante, ou même d’être trop intrusif – tu n’as que trop bien enregistré le résultat –.

« Ouai, je sais que je suis lamentable… Tu as l’air en meilleure forme que moi. » Tu as soufflé ces mots, tout en baissant le regard. Parce que, cette fois-ci, tu es prêt à encaisser si jamais la discussion venait à mal tourner.
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Elyas N. Stark
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(Menteur)
Il ne serait jamais personne pour toi. Lui comme les autres membres de votre (ancien) groupe étaient les symboles de temps meilleurs, les restes de ton adolescence achevée. Les preuves vivantes et les conséquences de ton crime.
Au fond t’aurais voulu que ça se passe mieux. Pouvoir te réjouir de son retour, l’inviter chez toi pour fêter vos retrouvailles avec Gladys, parler gaiement du bon vieux temps autour d’un verre. Vous auriez ri jusqu’à pas d’heure, vous seriez demandé ce que les autres sont venus, il aurait peut-être dormi sur place.

T’aurais aimé qu’tout ça soit possible, mais t’avais plus ce droit-là (exhumer comme si de rien n’était les plus belles heures de vos vies avec ces ongles noircis ? Hérésie).
Et tu t’enfonces dans tes outrages.

Achille n’est pas en reste, cela dit. Heureux de te revoir ? Ha ! Il avait gardé son sens de l’humour lui au moins. Ou alors le brun avait-il rêvé une décennie durant de te faire payer ton acte, et se réjouissait que l’occasion se présente ?
Dans tous les cas ça pouvait pas être sincère. Aucun de tes amis d’enfance n’espérait te revoir, sauf pour te cracher dessus (ses paroles, ses larmes, la bienveillance dans son regard ; t’assumes que tout est faux, parce que t’as la certitude que tu méritais plus leur affection).

Tu te crispes face à une hypocrisie aussi évidente, plissant les paupières pour le dévisager. Bien sûr t’aurais que c’que tu mérites si Achille s’en prenait à toi, mais dans ce cas-là pourquoi ce détour ? Il pouvait aller droit au but. Ou bien était-ce pour mieux frapper derrière ? Qui sait, dans tous les cas tu lâches un « Arrête tes conneries. » pour indiquer que t’es pas assez naïf pour le croire.

(Menteurs)

Puis il appuie tes propos injustifiés, balancés dans le seul but de le blesser une dernière fois pour toutes et que vous vous quittiez ainsi (toi encore plus haïssable, lui encore plus douloureux). Pour qu’il n’imagine pas que tu vivais assez bien pour lui parler sans barrière, mais qu’en même temps il ne devine pas que tu te noyais dans ton bocal (il serait un peu trop près de la vérité).
Là tu perds ton semblant de self-contrôle, déjà usé par tes émotions refoulées et l’éthanol.

La colère te permet de l’atteindre sans trop chanceler. Tu le saisis brusquement par le col et le rapproche tout en te penchant légèrement, de manière à ce que vos visages ne soient qu’à quelques centimètres de distance. Tes lèvres, devenues aussi fines que du fil de fer (prêtes à trancher), s’ouvrent enfin. « Tu te fous de moi, c’est ça ? Ça t’amuse ? T’es content ? » Sentant que t’allais bientôt l’esquinter si tu le lâchais pas de suite, tu le pousses sans ménagement contre le dossier du banc et recule de quelques pas, en titubant dangereusement (tel un funambule).

Ton expression est partagée entre rage dévorante et tourments incessants. « Tu sais très bien que j’peux pas être en forme. Tu pourrais l’être, toi, avec ce poids sur ta conscience ? » Inconsciemment tu portes une main au niveau de ton corps, et tes doigts se serrent sur le tissu de ta veste. Tu trembles
(et finalement, te fissures).
« Pourquoi ? Il avait pas le droit. T’aurais jamais dû revenir. Rester loin, oublier, retrouver le bonheur. Pourquoi t’es pas heureux, Achille ? »
T’arrivais plus à te voiler assez la face pour le nier.
Pourquoi ça suffisait pas, qu’tu sois déjà en cendres ?
(châtiment)

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Up all night

(Got demons to fight)

"We need to fight our demons, but can we do it ?" - Feat Elyas & Achille


Tu répètes une nouvelle fois le même schéma – ta rencontre précédente ne t’a donc pas servi de leçon, tu n’as rien retenu ? –. Non, bien sûr que non. Parce qu’une nouvelle fois, tu es réellement heureux de retrouver l’un de tes amis d’enfance – l’un de tes piliers –. Tu continues de te laisser bercer par l’illusion que tout peut s’arranger, qu’il suffit d’un peu de bonne volonté – tu es bien le seul, Achille –. Tu continues de penser que même après dix ans, vous pouvez vous retrouver – quitte à tout reprendre à zéro, ça ne te fait pas peur à toi ; mais peut-être qu’eux si ? –. Tu ne prends pas assez en compte leurs émotions, leurs ressentis, leur passé aussi. Parce qu’en dix ans, il ne peut pas s’être rien passé dans leurs vies – regarde rien que la tienne, tu as eu tout le temps d’avoir un amour perdu et une nouvelle perte ; douce ironie de la vie –. Finalement, c’est tout comme si tes retrouvailles houleuses avec Ezekiel ne t’ont pas suffit – tu en redemandes encore ; es-tu masochiste sur les bords ? –.

Tu continues ton caprice d’enfant qui n’attend qu’à recevoir ce qu’il exige, sans prendre en compte ce que Elyas peut bien penser. « Arrête tes conneries. » Touché, coulé. Tu serres les dents. Tes craintes se retrouvent exaucées ; tes paroles ont été mal interprété. Ou alors il ne veut tout simplement pas les entendre – il te l’a bien dis-lui aussi, tu n’es plus rien pour lui –. Ta gorge se noue – tu as mal, très mal au cœur –. En fait tu n’es pas prêt à écouter ce qu’il va te dire – tu ne peux pas, ou plutôt tu ne veux pas l’accepter ; pourquoi c’est obligé de se dérouler ainsi une seconde fois ? –. Tu tires une taffe, espérant que la fumée va délier cette boule qui se niche dans ta gorge – c’est très désagréable comme sensation –. Mais à peine ta cigarette quittant tes lèvres que Elyas s’avance vers toi, t’attrapes brusquement par le col. Surpris, tu lâches un petit « Eh ! », tandis que vos visages se trouvent désormais à quelques centimètres seulement. Va-t-il te frapper ? Va-t-il t’insulter ? « Tu te fous de moi, c’est ça ? Ça t’amuse ? T’es content ? » Tu es trop sous le choc – deux retrouvailles sur trois où on t’attrape par le col et qu’on te dit de quitter de dégager – alors tu ne réponds rien.

Et puis, Elyas te repousse, et ton dos vient rencontrer beaucoup trop fortement le dossier du banc – tu grimaces, mais tu ne dis rien ; es-tu en droit de dire quoi que ce soit ? –. « Tu sais très bien que j’peux pas être en forme. Tu pourrais l’être, toi, avec ce poids sur ta conscience ? » Mais toi aussi tu vis avec ça. Parce que tu n’arrêtes pas de te dire que tu aurais dû réagir, ne pas rester planter, que tu aurais dû sauter dans la rivière, aller porter secours à Kattie – tu étais un des plus grands présents, c’était ton devoir, ton devoir de grand frère du groupe, et tu ne l’as pas assumé –. « Pourquoi ? T’aurais jamais dû revenir. Pourquoi t’es pas heureux, Achille ? » Sa dernière phrase, elle résonne dans ta tête. Elle résonne comme résonnerait une jolie chanson que l’on pourrait avoir en boucle dans la tête. Mais là, ça n’en est pas une. Ça sonne même plus comme des accusations – s’en est, clairement –.

Tu n’es pas bien. Tu as l’impression d’étouffer, de manquer d’air. Mais plutôt que de chercher de l’oxygène, tu t’empares de ta gourde cachée dans ton manteau – elle, c’est ta meilleure amie, celle qui te suit partout, celle qui te soigne de tout tes maux –, et puis tu bois une bonne gorgée du contenu – tu ne te rappelles même plus ce que tu as mis dedans, la seule chose dont tu es certain, c’est que c’est un véritable tord-boyaux –. En plus, tu as un putain de mal de crâne naissant – il n’y a rien qui va, jamais rien ne va dans ta vie de toute manière –. Tu n’es pas certain qu’il veuille entendre, ou même qu’il va croire ce que tu vas lui répondre. Mais peu importe. De toute façon, une nouvelle fois, vu au point où tu en as, tu n’as rien à perdre.  

« Non, je ne me fou pas de toi, pourquoi je ferai ça ? J’y gagnerai quoi ? J’ai pas le droit d’être heureux de te revoir ? » Tout ça sonne comme tes retrouvailles avec Ezekiel – et bon sang que ça te crève le cœur de te dire que tout se reproduit similairement avec Elyas –. Tu soupires un grand coup – tu tentes de cacher le fait que tes mains tremblent terriblement, que tu paniques au plus profond de toi ; parce que tu viens de refaire une connerie –. « J’ai le même poids sur la conscience que toi, Elyas, que tu acceptes de l’entendre ou non.» Tu as envie de lui dire que ce n’était pas que de sa faute ce qu’il s’est passé, que c’est la tienne aussi – surtout en fait, parce que tu n’as pas réagi, et ça te tue de te dire que tu aurais pu, tu viens avec ça sur la conscience ; c’est tout aussi douloureux que si tu l’avais poussé ; du moins c’est ce que tu imagines –. Mais tu sens que tes paroles vont l’énerver encore plus qu’autre chose. Alors tu ne dis rien à ce sujet, tu essaies de faire attention à ce que tu vas lui dire. Parce que le moindre faux pas, et tout sera perdu, une fois de plus. Tu pourras faire une croix sur Elyas.

« Sache que je ne suis pas à Nemerya pour mon plus grand bonheur, et que, si j’avais pu, je ne serais pas venu. » Non, tu ne voulais pas venir y faire une séance de dédicaces, pas après tout ça – la perte de Kattie, la perte de tes amis d’enfance, la perte de Louise –. « Je ne suis pas heureux parce que je ne l’ai jamais été, si ce n’est avec vous. » Et avec Louis. Mais à quoi bon la mentionner, il ne la connaissait pas. Et puis, tu finis par lever la tête au ciel, chassant une larme au passage. « Pourquoi y a tout qui foire à nouveau… » Tu as murmuré ces paroles, avant de reprendre une nouvelle gorgée de ton sérum. Oublier…

Tu as envie de fuir, de te cacher.
Mais c’est impossible, tu ne peux pas esquiver.
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Up all night
ft. Achille Trinisky
Aussi cynique qu’inique.
Discuter avec toi est difficile. Quand tu sors pas tout de suite les crocs, les œillères que t’as toi-même installées t’empêchent d’être raisonné (préjugés, préjudices). Résultat tes mots ne sont que du venin, une détestable averse de tout ce qui peut gêner (pluie acide qui ne discrimine point). C’est pareil avec Achille : t’as essayé de le blesser puis refusé de le croire, quand bien même tu sais qu’il est dans un état proche du tien.

Ah qu’vous étiez beaux, les princes aux couronnes brisées. Votre royaume d’aventures et d’amitié était parti en fumée- qu’aviez-vous à sauver ? Rien ?
Pas même un reste de fierté ?
Toi non.

Ta peau devenait moite contre l’air frais, sensation désagréable. La différence de température, l’alcool, le sang qui pulsait douloureusement sous tes tempes, tout ça menaçait de te vider l’estomac. Tu passes les doigts dans ta tignasse argentée en fermant les yeux un instant. T’avais besoin de te reprendre, te reposer un peu, dormir si seulement on t’y autorisait cette nuit. « Non, je ne me fous pas de toi, pourquoi je ferais ça ? J’y gagnerais quoi ? J’ai pas le droit d’être heureux de te revoir ? » Tu relèves les paupières, retour à la présence inquisitrice d’Achille. Les traits toujours froids mais un léger pli entre tes sourcils. Pourquoi insiste-t-il ? Et il la sortait d’où cette fiole, il se baladait avec ?

« J’ai le même poids sur la conscience que toi, Elyas, que tu acceptes de l’entendre ou non. » Tu tiques ; effectivement ça te plaisait pas d’entendre ça. T’as trop longtemps considéré être responsable pour déléguer si facilement, parce que c’est toi qui avais lancé l’idée stupide de sortir le soir et toi qui l’avais poussée (et que finalement t’avais épousé ta douce douleur). Le brun était beaucoup plus mature que toi à l’époque, mais qui peut reprocher à un gamin de seize ans de pas savoir comment réagir quand le drame frappe si soudainement ? « Sache que je ne suis pas à Nemerya pour mon plus grand bonheur, et que, si j’avais pu, je ne serais pas venu. » « Eh bien repars. » Tu marmonnes à part toi en te massant le crâne, la voix essoufflée par la fatigue. Et si tu pouvais arrêter au passage ça m’arrangerait. Mais il continue sans pitié (parce que t’en as eu, toi ?)

« Je ne suis pas heureux parce que je ne l’ai jamais été, si ce n’est avec vous. » Là c’est comme si on arrachait tes ongles un à un pour les enfoncer dans ton cœur : une vraie torture qui te donne envie de hurler (encore cette voix qui te dit c'est ta faute). Tu revois le sourire d’un Achille plus jeune, moins terni par ses épreuves ; c’est vrai qu’il avait l’air heureux (pas comme cet adulte qui planquait de l’alcool dans la poche de sa veste). Inconsciemment tu saisis ton paquet de clopes et ton briquet (le compte à rebours est enclenché quand la flamme commence à noircir le papier). T’expires faiblement la première bouffée (ça t’soulage pas autant que t’aurais aimé)- « Pourquoi y a tout qui foire à nouveau… »

Tu gardes le silence un instant (minute de prière pour l’insouciance oubliée). « Je sais pas. » C’est une confession : t’as cherché aussi, et t’aurais aimé trouver parce que bordel, est-ce que vos histoires faisaient sens ? Suffisait de vous regarder pour en douter. C’était pas normal. Y’avait forcément une erreur quelque part. Qu’aviez-vous fait de mal, au fond, pour mériter de vivre un enfer ? « Mais ça doit bien se moquer de nous, là-haut. » C’est la seule explication que tu trouves.

Tu tires de nouveau sur ta cigarette, fixes toi aussi la voûte céleste et dirige vers elle ton second panache de fumée (comme pour défier tout ce qu’il y avait de plus grand en ce monde). Puis la trêve est finie. tu te rapproches de ton vis à vis, saisis sa gourde et la vide à ses pieds (ses chaussures s’en souviendront). Quand il n’en reste plus une goutte tu la jettes par-dessus ton épaule. « Maintenant je te retourne la question : qu’est-ce que tu gagnerais, à nous revoir ? surtout toi. L’alcool te suffit plus, t’as besoin de retomber en enfance pour te noyer ? Me dis pas que tu penses que tu peux tout réparer, ça m’ferait regretter de pas avoir vidé ta fiole sur ta tête. » Tes lèvres se tordent autant que toi - t’es mauvais tu sais mais oh
as-tu jamais été bon ?

T’as besoin de détruire l’espoir que t’as vu en lui, aussi faible soit-il.
(cynique, inique)

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(Got demons to fight)

"We need to fight our demons, but can we do it ?" - Feat Elyas & Achille


Tu n’en peux plus, de voir le moindre de tes espoirs partir en fumée.

Tu n’en peux plus, de voir tous tes rêves se briser.

Comme si tu venais de te prendre des centaines de lames dans le cœur. Tu ne peux rien y faire, tu subis. Tu ne fais qu’être le spectateur de ton propre désastre. Tu n’as de cesse de pousser les autres, de les obliger à te réintégrer dans leurs vies, sans même attendre leur consentement. Tu te pointes, tu fais comme si jamais rien ne s’était passé, et tu leurs imposes ta vision des choses. Mais Achille, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Tu n’es aucunement en droit de leur dicter la conduite à suivre. Ils ne sont pas tes pantins, ils ne sont pas à tes ordres. Mais toi, tu es trop heureux, trop aveuglé par ta joie de les revoir. Et alors tu leur manque de respect, tu te permets de rentrer dans leur vie privée sans leur consentement. Tu es vraiment une personne horrible, Trinisky.

« Eh bien repars. » Ah, ça, si tu pouvais repartir, tu l’aurais fait depuis bien longtemps. Non, en fait, si tu avais pu ne pas revenir, rester chez toi, boire une petite bouteille de vodka, une clope à la main, tu aurais grandement préféré. Mais tu as des obligations, tu te dois de les respecter. En soit, tu aurais déjà pu rentrer à Fort-des-Songes. Tu as finalement préféré rester, pour te descendre une bouteille d’alcool dans un parc, histoire de vider ton trop plein d’émotions. Tu es quand même drôlement compliqué comme bonhomme. « Je sais pas. Mais ça doit bien se moquer de nous, là-haut. » Oui, ils doivent se taper le fou rire de leur vie, ceux qui vivent là-haut et qui assistent à cette scène plus que pathétique – vous avez l’air vraiment minables –.

Tu t’apprêtes à lui répondre lorsqu’Elyas attrapa ta gourde, et la vide complètement – en majeure partie sur tes pieds qui plus est –. Tu le regardes d’abord avec des yeux ahuris, et puis, un sourire narquois se dessine sur ton visage. Tant pis, tu iras t’acheter une nouvelle bouteille. Et tu récupèreras ta gourde après, avant de partir. « Maintenant je te retourne la question : qu’est-ce que tu gagnerais, à nous revoir ? L’alcool te suffit plus, t’as besoin de retomber en enfance pour te noyer ? Me dis pas que tu penses que tu peux tout réparer, ça m’ferait regretter de pas avoir vidé ta fiole sur ta tête. » Oui Achille, que gagnerais-tu à les revoir ? La question ne se pose pas évidemment, toi tu veux les retrouver parce que ce sont les seuls amis que tu as eus. Un petit rire qui vient briser le silence qui s’était installé t’échappes.

« J’avais pas le choix, je devais venir ici. Mais t’as raison, j’vais me casser t’inquiète pas. » Tes paroles sont un peu plus tranchantes. Tu déranges visiblement, alors tu ne vas pas traîner – tu repartiras lorsqu’il fera un peu plus jour, et que ton taux d’alcool dans le sang aura diminué, histoire que tu sois en capacité de prendre le train tout seul –. « Ça doit bien se foutre de notre gueule en effet. » Tu ne sais pas s’il y a quelqu’un derrière les nuages, mais peu importe, là n’est pas le plus important. « Ce que j’y gagnerai ? Je sais pas, peut-être retrouvé mes amis ? Mais apparemment, je me suis trop fait d’illusions. Et non, c’est gentil de t’inquiéter, mais l’alcool me suffit largement. Je n’avais pas l’intention de tout réparer, j’espérai juste… Pfff laisse tomber. » Tes paroles sont plus cinglantes – tu ne vas quand même pas te laisser faire –. Et puis, tu as mal, tu ne veux pas le montrer. « D’ailleurs, tu me dois une bouteille du coup. » Lances-tu avec un petit sourire machiavélique. Et puis, tu sors une cigarette, tu l’allumes, et tu tires une taffe – une bouffée de nicotine de plus dans tes poumons ; un moyen de les réduire un peu plus en cendre qu’ils ne le sont déjà –.

« Je sais qu’on ne peut pas réécrire le passé. Mais j’restais persuadé qu’on pourrait écrire notre présent, tous ensemble. Désolé d’avoir été naïf. »

Oui, tu n’as été qu’un idiot, Achille.
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Elyas N. Stark
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Up all night
ft. Achille Trinisky
C’est viscéral ; tu veux pas entendre Achille parler comme si l’avenir pouvait être beau, comme si vous pouviez vous retrouver (le mot espoir est rayé dans ton dictionnaire, t’en as perdu le sens). Tu supportes pas son impudence. Voulait-il te faire la leçon ? Vous étiez tous les deux pitoyables ce soir, avec votre alcool et votre nicotine et vos complaintes aux cieux, alors où était la différence ?
Pourquoi lui se réjouissait de vos retrouvailles, et pas toi ?
Parce que vous n’aviez pas les mêmes droits.

A tes yeux c’était évident. Malgré sa déchéance ou ses propos, le Trinisky n’avait pas encore abandonné : il ramassait les morceaux de son être pour les recoller, qu’il en ait conscience ou non. C’était maladroit, le puzzle était dépareillé, mais lui essayait quand même. Or tu ne pouvais pas envisager de reconstruire quoi que ce soit (pas quand t'avais tout détruit de tes propres mains)
(T'es une bombe à retardement Elyas, qui s'active quand la jauge de bonheur est remplie ; ceux que tu aimes s'en sortent jamais indemnes)

Alors tu pouvais pas permettre à sa bonne volonté de t’atteindre. T’allais pas te laisser adoucir par l’amitié qu’il semblait encore vouloir t’accorder, que ce soit pour te rendre la vie plus facile ou lui faire du mal encore une fois. Tout ça c’était fini de toute façon non ? (non, t’étais encore hanté, attiré tel un papillon à des lumières éteintes) Maintenant tout ce que t’espérais c’est que tes anciens camarades de jeux avaient réussi à tourner la page que t’avais raturée.
Pourtant t’avais pas réussi à partir. T’étais encore face à lui, la langue suintante de poison, prêt à tordre le cou à toutes ses fantaisies.
Et si finalement tout était faux ? Que tu voulais que lui te rejette, que t’espérais qu’il te marcherait dessus, que c’est toi qui au fond t’accrochais encore ?
Tu te posais pas ce genre de question.

Le rire qui échappe à Achille te fait hausser un sourcil, ton sourire carnassier toujours fiché sur ton faciès. Ca y est, lui aussi pétait un câble ? Comme ça vous étiez deux. « J’avais pas le choix, je devais venir ici. Mais t’as raison, j’vais me casser t’inquiète pas. » Sage décision. Tellement que le tranchant de sa voix ne te dérange aucunement. Il devrait aller le plus loin possible et ne plus refoutre les pieds à Lumiris, au lieu de penser constamment à des personnes perdues de vue depuis dix ans. Le pléiade devrait partir, en emmenant avec lui le fragment de ton cœur qui lui était accordé (te l’arracher sans ménage parce qu’en toi il finirait par moisir).

Tu prends une nouvelle bouffée sans répondre, juste en le fixant de tes iris froids. « Ce que j’y gagnerai ? Je sais pas, peut-être retrouvé mes amis ? Mais apparemment, je me suis trop fait d’illusions. Et non, c’est gentil de t’inquiéter, mais l’alcool me suffit largement. Je n’avais pas l’intention de tout réparer, j’espérai juste… Pfff laisse tomber. » Tu souffles une énième vapeur grisâtre, en prenant ton temps pour ne pas avoir à répondre (ou pas dans l’immédiat) « D’ailleurs, tu me dois une bouteille du coup. » Son sourire prouve qu’il est plutôt fier de cette déclaration, mais tu comprends pas en quoi. Tu t'esclaffes brièvement. « Dans tes rêves, t’avais qu’à me reconnaître avant. » De toute façon ce n’est pas comme si vous alliez vous revoir pour que tu lui offres de l’alcool, si ?

« Je sais qu’on ne peut pas réécrire le passé. Mais j’restais persuadé qu’on pourrait écrire notre présent, tous ensemble. Désolé d’avoir été naïf. » Tu fermes les yeux en soupirant. Cette conversation était décidément épuisante (Achille avait l’art et la manière de présenter les choses de telle manière que t’avais envie de l’écouter, au moins un peu).

Seulement, aujourd’hui n’est que la somme des jours passés ; et tes jours passés à toi ne valent plus grand chose. T’as ni présent, ni futur ; juste des ruines. « Naïf, le mot est juste. » Tu te frottes le crâne, l’air un peu perdu dans tes propres pensées. Et sans même t’en rendre compte tu t’adoucis un chouïa, assez pour confier : « J’aurais été heureux de te revoir, dans d’autres circonstances. Mais là j’peux pas m’empêcher de repenser à… » A elle. A eux. A tout ce que vous aviez perdu. Ta faute. La solitude qui te rongeait et te frappait soudainement (ta compagne de toujours qui te gardait en sécurité).

Tu secoues légèrement la tête. « T'aurais mieux fait d'oublier et d'être heureux sans nous, Achy. » C’est un murmure lourd de sens, adressé avec une honnêteté à vif que t’avais pas encore employée jusque-là. « Parce que là tu gâches ton temps et tes costards. » T’inspires une nouvelle fois ta nicotine. « J’aurais presque pu croire que t’avais réussi ta vie, si j’t’avais pas trouvé en loque sur ce banc, tu sais ? » Ironie mordante, mais pas volontairement dégradante comme les piques que tu as pu lancer précédemment.

Même toi tu savais pas c’que tu racontais. Pourquoi vouloir ouvrir le dialogue maintenant ?

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La vie, c’est dur, souvent.

Et puis, l’être humain a souvent du mal à accepter les faits qui ne vont pas dans son sens. Il est difficile de s’avouer vaincu, de laisser quelque chose s’en aller, nous échapper. Nous n’aimons pas ne pas avoir le contrôle. Nous n’aimons pas avoir tort.

Tout comme toi, Achille. Pitoyable, pathétique, tu as envie de t’arracher les cheveux tant tu ne contrôles aucunement la situation. Ça te fait mal, de devoir laisser tous tes espoirs, de devoir les abandonner, les laisser s’échapper. Tu t’entêtes depuis des années à maintenir tes envies et tes désirs prisonniers dans cette cage que tu pensais inébranlable – et oui, tu tombes de bien haut une nouvelle fois –. Tu n’as de cesse d’essayer de te persuader que c’est toi qui as raison, qu’y croire encore à l’heure d’aujourd’hui est une bonne chose, que tu arriveras à réaliser ce rêve enfantin. Tu t’obstines – et parfois, ça fait mal, l’obstination –.

Tu ferais mieux d’arrêter là. De couper court à la conversation, de partir, de rentrer chez toi peut-être. Tu devrais t’affaler sur ton lit, ton verre dans une main, une cigarette dans l’autre, et laisser l’ivresse envahir ton corps – ah, que tu l’aimes –. Oui, tu as besoin de ça actuellement. Tu dois partir, tu dois t’échapper, oublier ce qu’il vient de se passer en ingurgitant encore et toujours plus d’alcool. Tu sens ta poitrine se serrer, tu as l’impression d’étouffer – pourtant, tu tires une énième taffe, peut-être pour ne pas montrer à quel point tu es brisé ? –.

« Dans tes rêves, t’avais qu’à me reconnaître avant. » Un ricanement s’échappe, tandis que tu balances ta tête en arrière. Mais tu n’as pas la force de répondre autre chose ; tu as juste besoin de te barrer. « Naïf, le mot est juste. » Oui, il l’est, il a raison. Mais, qu’y peux-tu après tout ? Tu es ainsi fait, tu n’as pas décidé d’être ainsi. « J’aurais été heureux de te revoir, dans d’autres circonstances. Mais là j’peux pas m’empêcher de repenser à… » Toi aussi, tu ne peux t’empêcher de repenser à ce qu’il s’est passé, il y a dix ans – et cela fait dix longues années que les images tournent en boucle dans ton esprit ; elles te hantent ; elles t’habitent –. Mais ce qui est fait est fait, l’eau a coulé sous les ponts depuis. Le plus important n’est-il pas de se concentrer sur ceux qui sont encore présents ? C’est ce que tu croyais jusque-là, mais ça fait deux fois qu’on te fait bien comprendre que ce n’est pas le cas.

« T'aurais mieux fait d'oublier et d'être heureux sans nous, Achy. » Pourquoi ? Tu as envie de lui hurler ce mot. Tu ne comprends pas – peut-être que tu ne cherches pas à le faire aussi –. Tu n’as aucune réponse à cette question qui te brûle les lèvres – c’était bien pareil avec Ezekiel –. « Parce que là tu gâches ton temps et tes costards. » Ah, si seulement il savait les autres pertes que tu as dû endurer. Car il n’y a pas que ce passé enfantin qui a pu jouer sur cette mélancolie agrippée à ta chaire – impossible de s’en défaire –. Les costards, tu t’en contrefiches. Si tu pouvais ne pas en porter, tu serais tout aussi heureux – parce qu’avant que ta mère s’en aille, tu vivais bien, dans la pauvreté –. Ce ne sont que des costumes qui te permettent de vendre tes bouquins, ils ne t’apportent rien de plus – si tu pouvais les brûler, alors tu le ferais sans hésiter ne serait-ce qu’une seconde –. « J’aurais presque pu croire que t’avais réussi ta vie, si j’t’avais pas trouvé en loque sur ce banc, tu sais ? » Disons que ta vie, tu l’as réussi d’un point de vue professionnel. Tu as su te démarquer, monter les marches une à une. Aujourd’hui, tu as une bonne situation financière, et tu es reconnu – respecté de beaucoup aussi, mais tu ne t’en rends pas bien compte –. Pourtant, tout ça ne t’apporte rien. Tu es tout aussi malheureux – et tu le resteras longtemps encore, c’est certain –.

Tu as envie de partir, pourtant tu restes assis sur ce banc. Tu n’as pas la force de te mouvoir – l’alcool a aspiré toute ton énergie, et tu as le moral en pièces –. Alors, tu souffles un coup – signe de ton agacement, et de ta frustration aussi un peu –. « J’ai jamais eu d’autres occasions d’être heureux. Mais bon, on s’en fou. » Oui, parce que, actuellement, tu n’en as plus rien à faire de rien. Tout ce à quoi tu penses, c’est que, quand tu rentreras chez toi, tu ne sortiras plus. Et tu te laisseras aller, le verre plein à la main. « Gâcher mon temps et mes costards ? Tsss, ce qu’il ne faut pas entendre. » Tu deviens plus agressif, plus tranchant. « En tout cas, ce que je constate, c’est que tu n’as visiblement pas réussi la tienne. » Pourquoi donc réponds-tu à son petit jeu ? Pourquoi donc continues-tu la conversation, alors que tu n’as qu’une envie ; t’enfuir ? Ton pieds vient à la rencontre d’un caillou qui se retrouve alors propulsé quelques mètres plus loin. « Si tu veux pas me revoir, j’vois pas pourquoi tu perds ton temps avec moi. »

Tu regardes ailleurs, tout en lâchant un nuage de fumée.

Tu as envie de lui hurler de se casser, de te laisser tranquille.

Mais tu ne fais rien, tu restes passif, comme toujours.
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Elyas N. Stark
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Up all night
ft. Achille Trinisky
Quelque chose en lui t’a poussé à te détendre, rien qu’un peu.
Une honnêteté que t’attendais pas et que tu t'efforçais de nier.

Achille était un gentil garçon très attaché à ses proches. Il veillait sur vous à l’époque, et vous saviez qu’il était toujours prêt à vous aider, que vous pouviez tout lui dire. A contrario il parlait rarement de lui (en y repensant tu te dis que sa situation familiale lui pesait sans doute trop pour ça). C’est sans doute pour cela que vous vous entendiez bien, il aidait à te tempérer et t’avais pas besoin de prendre moins de place avec lui (t’étais vraiment centré autour de ton nombril avant, hein ? Et t’as pas tant changé).

Pourtant même lui s’était asséché (un lac aux larmes tari). Il ne paraissait plus aussi paisible, quant à sa chaleur candide elle avait quitté ses billes d’obsidienne.
En revanche le plus âgé assurait tenir encore à vous - toi -, et comme quand vous étiez jeunes, il y mettait tant de vrai (on dirait qu’il s’exposait sans artifices pour vous le prouver) que ça te gênait.
Parce qu’il pourrait te persuader, même si t’avais déjà décidé du contraire (oui ; t’avais pris la décision pour vous deux, de mettre fin à cette histoire vieille d’une décennie, parce que t’as pas tant changé).

Seulement au lieu de brûler le pont une bonne fois pour toutes, tu traînais. T’avançais un peu, retirais une brique, annonçait laquelle serait la suivante. Tu comptais étouffer chaque espérance (douce latence) c’est juste qu’en réalité t’étais aussi attaché que lui (aussi perdu dans le sépia d’aujourd’hui et l’éclat d’hier).  
Oh que t’aimerais capituler, lâcher ta rage et ta culpabilité, pour aimer le présent et embrasser l’avenir ; mais t’y arrivais pas, le seul aspect positif que tu voyais chaque matin c’était qu’une journée de moins te séparait de la fin.
Achille ne pouvait pas le savoir, ça. Tu ne lui avais pas dit.

Et à force d’enfermer tes sentiments pour ne montrer qu’une épaisse carapace hérissée de pics, t’avais fini par épuiser sa patience aussi. « J’ai jamais eu d’autres occasions d’être heureux. Mais bon, on s’en fout. » Il s’irrite, tu le sens - ça provoque une réaction nerveuse sur ton faciès. Cependant tu le laisses faire. « Gâcher mon temps et mes costards ? Tsss, ce qu’il ne faut pas entendre. » Tu dis rien parce que ça tournerait mal - t’es devenu accro à l’agressivité, quand on t’attaque t’aimes répliquer et la douleur qui s’en suit. « En tout cas, ce que je constate, c’est que tu n’as visiblement pas réussi la tienne. » Cette fois-ci tu ricanes doucement. Il en a d’autres, des fun fact trop évidents, comme ça ? Tu secoues légèrement la tête en levant ta cigarette vers tes lèvres.

« Si tu veux pas me revoir, j’vois pas pourquoi tu perds ton temps avec moi. » Ton bras se fige dans sa course, le temps d’un regard coulé vers sa silhouette avachie contre le banc.
Est-ce qu’il cherchait vraiment l’affrontement ?
Tu comprends pas. L’instant d’avant c’était toi le provocateur, et quand tu mets une goutte d’eau dans ton vin, Achille décide d’avoir ses règles à son tour.
Ça t’énerve. Tu tires une taffe un peu trop fort avant de répondre. « Je t’ai dit, j’voulais voir quel genre de déchet t'es devenu. Continue à te lamenter comme ça et tu deviendras non-recyclable. » Comme toi ?

Tu tousses un peu puis enchaîne, avec plus de véhémence. « T’es quoi, un gamin qui pique une crise quand il a pas ce qu’il veut ? Va falloir faire mieux que ça tu sais ? Et contrairement à toi, je fais pas semblant de réussir ma vie en mettant des tenues hors de prix. Dis-moi, quelles mains sales t’as serré avec les tiennes ? » Maintenant tu dégages quelque chose de malicieux, de fielleux. Ta voix se fait trop douce. « Maintenant essaie de m’apprendre quelque chose, juste une dernière fois. En échange je t’aiderai à être malheureux, puisque t’as l’air d’aimer ça. »
Ce défi malsain allume une lueur qui l’est tout autant dans tes prunelles.

Pourquoi tu faisais ça ? Tu savais juste que ça te tapait sur les nerfs qu’Achille se comporte comme un moins que rien de la sorte. Il valait mieux que ça, quand même, non ?
T’allais lui apprendre que ce jeu n’était pas pour lui.
A la dure, s’il le fallait (quitte à passer pour un fou).

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Up all night

(Got demons to fight)

"We need to fight our demons, but can we do it ?" - Feat Elyas & Achille


Tu voudrais te réveiller maintenant.
Tu voudrais ouvrir les yeux sans tarder, et constater que tout ceci, que ces dernières semaines n’ont été en réalité qu’un mauvais cauchemar, et que tu n’as pas eu à subir tout ça.
Tu voudrais pouvoir te dire que tu n’as pas encore retrouvé Ezekiel et Elyas, que ce sont tout simplement tes peurs les plus profondes, celles qui te hantent en permanence, ont tout simplement décidé de se révéler au grand jour au travers d’un tourment d’une nuit seulement.
Tu voudrais que tout ceci ne soit pas réel.

Malheureusement pour toi Achille, tu auras beau te pincer, appeler à l’aide, tu ne sortiras jamais de ce que tu penses être un cauchemar – mais, après tout, ton existence entière est un très mauvais songe, n’est-ce pas ? –. Tu es bien en compagnie d’Elyas, tu viens bien de le retrouver après dix ans, et tu es bien en train de voir sa silhouette s’éloigner de plus en plus, jusqu’à ne devenir qu’un simple souvenir. Pourquoi fallait-il que le même schéma se reproduise deux fois de suite ? Deux fois de suite. C’est trop pour toi, tu n’en peux plus de devoir supporter cette souffrance – pourquoi la vie n’est-elle pas plus simple ? ; pourquoi es-tu aussi faible ? –. Tu sens ta poitrine se comprimer, tes poumons manquent d’air, ta tête tourne. Tu fermes les yeux un instant – tu voudrais disparaître –. Tu luttes contre les larmes qui montent et qui menacent de noyer tes yeux – tu n’as pas le droit de craquer maintenant, pas le droit de craquer devant lui –.

Tu n’en peux plus de devoir faire semblant, de devoir accepter toutes ces choses que la vie t’impose. Elle t’oblige à vivre le contraire de ce que tu voudrais connaître – douce amertume, douce rage naissante au creux de ton âme efflanquée –. Tu dois être maudit. Ou quelqu’un tire les ficelles à ta place – et ça l’amuse visiblement de te voir souffrir ainsi ; pauvre Achille, tu n’as pas de chance, vraiment –. Tu tires une taffe, et puis, quand tu rouvres enfin les yeux, tu espères que ton ami d’enfance aura disparu, qu’il t’aurait laissé tranquille. Loupé, désolé pour toi. Il se trouve toujours devant toi – tu veux être tranquille, tu veux pouvoir faire le tri dans tes pensées, dans tes souvenirs – tu n’y es jamais parvenu, mais ce soir tu aimerais pouvoir y arriver –.

« Je t’ai dit, j’voulais voir quel genre de déchet t'es devenu. Continue à te lamenter comme ça et tu deviendras non-recyclable. » Tu serres les dents. Qu’est-ce que ça peut bien lui faire, il n’en a pas assez vu comme ça ? « T’es quoi, un gamin qui pique une crise quand il a pas ce qu’il veut ? Va falloir faire mieux que ça tu sais ? Et contrairement à toi, je fais pas semblant de réussir ma vie en mettant des tenues hors de prix. Dis-moi, quelles mains sales t’as serré avec les tiennes ? » Ton regard noir se plonge dans le sien. La rancœur, la déception naissent doucement au fond de toi – sensation désagréable ; tu détestes ça –. « Maintenant essaie de m’apprendre quelque chose, juste une dernière fois. En échange je t’aiderai à être malheureux, puisque t’as l’air d’aimer ça. » Petit jeu malsain dont vous avez commencé la partie. Qui finira vainqueur ? Y en aurait-il seulement un ? Ou finirez-vous tous deux par tomber en même temps ? Tu inspires longuement, prenant sur toi. Ce n’est pas dans tes habitudes d’être ainsi, ce n'est pas dans tes habitudes d’avoir ce genre de sentiments naissants – mais tu n’es plus toi depuis que tu as retrouvé Ezekiel –.

« Ferme ta gueule Elyas. » Douce acrimonie. Les traits de ton visage se crispent, tu as mal à la tête ; dans le torse aussi ça te fait cruellement souffrir. Un véritable supplice auquel tu ne peux plus échapper. Et, aux vues de la situation, tu sais pertinemment que la simple phrase que tu viens de balancer peut être la goutte de trop faisant déborder le vase – tu ne sais pas ce qu’est devenu Elyas, mais tu sens que ça peut, ou plutôt que ça ne va pas bien tourner ; ça te fait chier, tu n’as pas la force pour ça –. « Parce que j’pense que t’es pas loin d’être un déchet au même niveau que moi, si ce n’est déjà plus. » Tu n’aimes pas avoir à faire ça – mais tu ne vas pas te laisser faire non plus, il te reste encore un peu de dignité –. « Vous ne comprenez vraiment rien. » Peut-être est-ce toi qui ne comprends pas, et que ne cherche pas non plus à les appréhender, eux et leurs passés ? Un ricanement acerbe t’échappe « Je ne fais pas semblant de réussir ma vie, j’ai simplement des engagements qui m’obligent à porter ce genre de tenues. Si tu crois que je me plais dans ce monde de vipères et d’abrutis finis, tu te trompes sur toute la ligne. » Oh ça oui, tu les détestes tous, ces bourgeois, qui ne t’acceptent même pas de toute façon – ils ne conçoivent pas qu’un pauvre comme toi ait pu réussir ; que le monde de la bourgeoisie et de l’aristocratie n’est accessible que par l’élite de l’élite dont tu ne fais pas parti –. « Tu veux apprendre quelque chose ? Laisse-moi réfléchir… Non, désolé, y a rien qui me vient, t’es tellement pitoyable mon pauvre que je ne sais pas quoi dire ! Va t’amuser ailleurs, va faire chier quelqu’un d’autre, parce que là t’es vraiment navrant. » C’est méchant, c’est gratuit, c’est désolant.

Tu détournes le regard vers les allées obscures, tout en prenant une bouffée de nicotine.
Tu viens de t’engager sur un chemin sinueux.
Tu sais ce qui t’attends.
Tu imagines bien ce qu’il peut éventuellement se passer.
Félicitations Achille Trinisky.
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Elyas N. Stark
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ft. Achille Trinisky
T’as vraiment pris la mauvaise décision, pour changer. Tu foutais quoi au juste ? Tu voulais quoi au fond ? Y’a quelques minutes à peine t’avais qu’une hâte, te tirer de là avant que quelque chose foire. Au début t’avais voulu préserver Achille, rien qu’un peu (faire amende honorable pour tout le tort que tu lui avais déjà causé). Mais t’arrives jamais à rien de bon, avec les autres. T’es juste toxique pour tout le monde (toi y compris, vil mort-vivant en décomposition).
Si seulement tu l’avais écouté. Si t’avais daigné accorder ne serait-ce que le bénéfice du doute à sa bonne volonté. Tu pourrais être un peu moins con parfois, tu sais ? A quoi te servait ta cervelle, exactement ? Pourquoi tu t’échinais à fermer les yeux, te boucher les oreilles ? (dis Elyas, pourquoi tu croyais plus en rien ?)

Tout ce qu’Achille t’offrirait de positif, tu le refuserais. Dans ta détermination à enlacer tes ombres tu fuyais tout ce qui pourrait t’éclairer (tu transformais le bonheur en horreur). Voilà ce qui avait fissuré tes barrières quand il avait exprimé sa joie de te revoir : tu pouvais pas le laisser t’associer à quelque chose de beau, dans ton état présent. Alors t’avais fait en sorte de rompre le sort, en lui montrant à quel point il se trompait (gribouiller de tes propres mains son souvenir de toi pour lui prouver que c’était pas la peine de s’y accrocher).
Et maintenant que le succès se présentait à toi, t’agissais comme si ça te vexait.
T’es vraiment pas cohérent.

Mais c’était de sa faute (évidemment). Si le Pléiade t’avait juste crucifié sans procès t’aurais été satisfait ; là il s’était montré amical, puis terriblement fragile dans sa colère, et tu le trouvais pitoyable (t’avais le droit, tu savais de quoi tu parlais). Est-ce qu’il comptait vraiment s'apitoyer sur son sort tout en essayant de répliquer ? Ça ne marcherait pas. Si c’était pour être malheureux, autant qu’il se départisse du moindre résidu d’affection à ton égard pour te charger de tous ses maux (t’étais plus à ça près de toute façon). Tu le vivrais bien, qu’il te culpabilise ; tu supportais juste pas qu’il agisse comme un pauvre animal abandonné, ne te répondant plus que par ego, qui reniflait ses plaies sans savoir comment les soigner.

Parce que ça prouvait qu’il allait encore moins bien que c’que tu croyais.
Et ça vrillait tes nerfs.
.
Achille ne reprit de l’aplomb qu’après une énième pique de ta part. « Ferme ta gueule Elyas. » Tu cillas, surpris, avant que ton sourire diable ne s’élargisse. Eh bien voilà, on y arrive. « Parce que j’pense que t’es pas loin d’être un déchet au même niveau que moi, si ce n’est déjà plus. » Très exact, t’étais plus bas que Terre. Mais allez Achy, t’avais plus en réserve non ? Réveille-toi et reprend un peu d’aplomb. Ne le déçois pas ; renaît de tes cendres et libère-toi. « Vous ne comprenez vraiment rien. » Vous ? Tu ne relèves pas, peu curieux de savoir qui d’autre était concerné au fond. S’ils étaient dans le même panier que toi ça n’en valait pas le coup.

« Je ne fais pas semblant de réussir ma vie, j’ai simplement des engagements qui m’obligent à porter ce genre de tenues. Si tu crois que je me plais dans ce monde de vipères et d’abrutis finis, tu te trompes sur toute la ligne. » Non. Il recommençait à parler comme s’il n’était plus qu’un poids mort enchaîné au monde par un lien quelconque, que ce soit une personne ou ses soi-disant responsabilités. C’était bien parti pourtant, encore un effort. Frappe mieux. « Tu veux apprendre quelque chose ? Laisse-moi réfléchir… Non, désolé, y a rien qui me vient, t’es tellement pitoyable mon pauvre que je ne sais pas quoi dire ! Va t’amuser ailleurs, va faire chier quelqu’un d’autre, parce que là t’es vraiment navrant. » Tu le savais déjà. A croire que ton vis à vis avait vraiment abandonné l’idée d’être créatif.

Tu te courbas légèrement vers l’avant en sentant ton estomac te brûler. Il fallut quelques secondes pour que la douleur passe, t’attendis les yeux fermés. Puis un souffle haché t’échappa quand tu pus enfin te redresser. Tu reprends une bouffée à ta cigarette.
T’étais vraiment pathétique. Mais Achille n’avait pas intérêt à glisser aussi bas que toi.
« On se déçoit mutuellement, j’ai l’impression. » Sentence acerbe. « Je comprends que tu te lamentes sur ton sort depuis tout à l’heure. » Comme si t’étais bien placé pour parler ; toi tu te complaisais dedans. « J'ai pas besoin de toi pour savoir que j'suis pitoyable, mais toi apparemment t'avais besoin de comprendre que c'est pas en comptant sur le passé ou sur l'espoir de nous retrouver que tu peux être heureux. Tu réagis comme ça uniquement parce que tout se passe pas comme tu l'imaginais. »

Ta tête se mit à tourner brusquement ; tu manquas de tomber. Un juron t’échappa alors que tu rétablissais ton équilibre. Tu pensais pas être aussi ravagé, cependant tu comptais pas t’arrêter. Tu rassemblas tes pensées pour lancer « Et ensuite, Achille ? Tu comptes faire quoi, me rejoindre dans mon sous-sol ? Parce que t’as l’air bien parti pour. J’te préviens on est à l’étroit dedans, tu risques de pas t’y plaire. » Tu lui jettes ton humour noir en pâture en espérant le faire réagir. N’approche pas. Reste à la surface.
Une énième protestation de ton corps t’indiqua que tu pourrais pas continuer la conversation encore longtemps. Tu portas une paume à ta tempe, appuyas en abaissant les paupières, et fournit un effort conscient sur ta respiration.
Soit tu coupais court, soit tu dégueulais devant lui. Le choix était vite fait.

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Partir.
Fuir.
Quitter ces lieux qui sont en train de te rendre malheureux.

Comme si tu ne l’étais pas déjà assez après tout ? C’est fou, cette façon qu’a la vie de s’acharner ainsi sur toi. C’est fou cette façon qu’elle a de briser le moindre de tes rêves, de le réduire en charpie. Ah, sacrée vie. Il y a ceux qui ont de la chance et ceux à qui elle ne sourit pas. Désolé pour toi, Achille, mais tu fais partie intégrante de la seconde catégorie. Elle t’a pris pour cible, elle jouit de te voir souffrir. C’est dur, hein, d’être ainsi, de voir son existence bafouée sans même en connaître les causes, les sources. Mais bordel qu’as-tu donc bien pu lui faire pour qu’elle décide de s’acharner ainsi contre toi ? Tu ne cherches même plus les réponses, parce que ça te met la tête en vrac. Ça te rend fou en fait, littéralement. Les questions sans réponses, ce sont les pires. Elles t’aspirent dans cette spirale infinie qui te tord les tripes, qui te serre le cœur et qui au final te laisse comme tu étais au début – et si ce n’est dans un état encore pire –. Arceus merci, l’alcool est là.

Peut-être un peu trop présent même actuellement. Il vous a mis bien en peine, tous les deux. Vous empestez la liqueur et vous avez surtout de sales gueules. Oh que vous n’êtes pas beaux à voir. Si quelqu’un d’encore sensé – mais bon à cette heure-ci vous ne devriez plus rien avoir à craindre – venait à passer et à vous voir dans cet état, il prendrait très certainement la fuite. En plus, vous n’êtes plus réellement maîtres de vos gestes et de vos paroles – du moins, c’est ton cas Achille –, vous êtes comme des cendres encore chaudes. Un moindre apport d’oxygène et les flammes naîtront de plus belles. Vous jouez à un jeu dangereux – vous êtes les pions principaux, et il vaut mieux pour le reste de la Terre que personne ne vienne s’interposer ; au risque de prendre quelques coups –. Personne ne peut vous arrêtez ; à vous de voir et de faire attention à ne pas dépasser la ligne – ne serait-ce pas déjà trop tard ? –.

Tu le fixes d’un œil mauvais lorsqu’il courbe l’échine face à toi, fermant les yeux. Ah, les ravages de l’alcool, acte trois, scène un. Tu sens que toi aussi, ça commence à travailler et à te faire mal. Mais, tu essaies de ne pas faire attention – et surtout ne pas te montrer encore plus faible que tu ne l’es déjà ; ça ne ferait que lui donner raison et il te reste tout de même un semblant d’égo masculin –. En revanche, ta respiration se fait plus difficile. Tu as les poumons en feu. Chaque respiration attise un peu plus le brasier qui s’anime dans ta poitrine. C’est douloureux. Tu ne peux t’empêcher de serrer les dents, de prier encore et encore pour que ça passe. Tu es tellement pris dans tes pensées que lorsqu’Elyas reprend la parole, tu sursautes légèrement.  « On se déçoit mutuellement, j’ai l’impression. » Oui, c’est un fait indéniable. Et puis, comme l’un ne rattrape pas l’autre, vous ne pouvez pas avancer correctement. « Je comprends que tu te lamentes sur ton sort depuis tout à l’heure. » Tu ne cesses de le fixer d’un regard noir. Tu es mitigé entre l’envie de lui en mettre une, ne rien dire ou tout simplement prendre la fuite – seulement ton corps en serait-il capable ? –. « J'ai pas besoin de toi pour savoir que j'suis pitoyable, mais toi apparemment t'avais besoin de comprendre que c'est pas en comptant sur le passé ou sur l'espoir de nous retrouver que tu peux être heureux. Tu réagis comme ça uniquement parce que tout se passe pas comme tu l'imaginais. » Il a au moins raison sur un point. Oui, tout ce que tu as pu imaginer, tout ce que tu as pu penser, rien ne se passe comme tu l’aurais voulu – ou plutôt comme tu l’avais prévu ; comme si c’était toi qui décidais de ça, non mais sérieusement, tu te prends pour qui Achille ? –.

« Ouai, j’ai cette impression aussi. C’est quand même dommage. » Commences-tu par dire, l’amertume dans la voix. « Tiens, t’es psy maintenant ? J’ai pas besoin de tes conseils, merci. » Paroles sèches, la boule à la gorge. Tu n’es pas capable de prononcer autre chose – t’as les yeux en train de se faire submerger de larmes –.

Toujours assis, tu manques quand même de te lever lorsque tu vois qu’il manque de tomber. Mais finalement, tu soupires, tu te ravises et tu restes sagement adossé. Mérite-t-il simplement ton aide ? Non, bien évidemment que non, même si tu refuses de croire que tout est fini. « Et ensuite, Achille ? Tu comptes faire quoi, me rejoindre dans mon sous-sol ? Parce que t’as l’air bien parti pour. J’te préviens on est à l’étroit dedans, tu risques de pas t’y plaire. »

S’il continue ainsi, tu vas vraiment finir par te noyer dans tes propres larmes.
Tu n’en peux plus.
Il faut que ça s’arrête.

Tu racles ta gorge, tu as les mains qui tremblent, les yeux humides. « T’es qu’une pourriture Elyas. Mais je reste sur ma position, je sais que tu vaux beaucoup mieux que ça, que tu l’acceptes ou non. »

Ce sont tes derniers mots.
Tu craques, s’en est trop.
Les pleurs inondent ton visage meurtris.
Tes doux rêves anéantis.

Tu prends ta tête qui te fait un mal de caninos entre tes mains, tu sanglotes. Tu as perdu ce combat ; tu n’es qu’un faible. Recroquevillé sur toi-même, tu restes ainsi à larmoyer pendant plusieurs minutes – une bonne dizaine au moins –. Tu n’as plus la notion du temps qui passes et, quand tu lâches enfin ta tête, - le temps que ta vision redevienne normale – tu te rends compte qu’il n’est plus là.

Il est parti.
Et toi, tu vas rester ici toute la nuit.
Tu vas continuer de t’apitoyer sur ton triste sort jusqu’au matin levant ;
Avec ces mêmes sentiments malfaisants ;
Qui dirigeront tes prochains jours,
De nouveau vers l’alcool ; sur ton cœur un véritable poids-lourd.
blblbllb j'espère que ça t'iraaaaas love  VERY in love !
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Elyas N. Stark
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Up all night
ft. Achille Trinisky
Pourquoi ?
D’où lui venait cet espoir fou ? Comment pouvait-il encore te défendre envers et contre tout, contre ta propre haine intestinale ? T’avais rien fait pour, si ? Où est-ce que tu t’étais trompé, pour qu’il soutienne encore que t’étais pas qu’une abomination ?
Il l’a dit lui-même, pourtant : t’es qu’une pourriture. Une charogne. Un condensé d’abjections.
Y’avait rien d’autre à voir en toi sinon des vices.

(Non, t’acceptais pas)
C’était bien parti pourtant : t’avais l’impression que le Pléiade comprenait enfin la leçon. Qu’il arrêterait de voir dans le passé un échappatoire inexistant, de chercher en vous des réponses à des questions qui t’étaient familières.
T’avais pas besoin de sa sympathie, de sa pitié, de sa compassion.
T’avais juste besoin qu’on te laisse seul dans ton existence étiolée, au milieu du ravage que tu t’étais approprié (souverain coupable d’une ruine condamnable).

En une seule phrase, il te prouva que t’avais tort : Achille Trinisky s’entêtait encore dans son idiotie (pauvre fou). Il ferait mieux de s’occuper de ses affaires avant de te balancer ses croyances aberrantes à la figure, non ? T’avais essayé de lui faire comprendre, pourtant.
Sa cause était perdue d’avance, t’étais pas à sauver et vos destins étaient déjà éventrés. Autant l’accepter au lieu de lutter contre l’inéluctable. Pire encore : avec ses mots vides de sens il pourrait souffler en toi une étincelle que t’étais pas prêt à voir renaître.
Tout sauf ça.

Tu serras les dents pour ne pas éclater, fondre sur lui et frapper jusqu’à ce qu’il puisse plus te dire toutes ces choses que tu méritais pas, devenir le monstre que tu prétendais être ; le moindre rayon pourrait t’être fatal actuellement. Il fallait tout éteindre, moucher une dernière fois sa flamme vacillante, puis l’abandonner pour de bon. « Tes rêves éveillés m’intéressent pas, mais viens pas te plaindre quand t’auras compris ton erreur. » Et tu te détournas lentement, chaque geste équivalent au supplice.
C’était l’heure de mettre un terme à ces retrouvailles (à défaut de te libérer de ton fardeau vieux de dix ans).

C'était la nuit des « Adieu. » articulés difficilement, le cœur prêt à déborder. Tu voulais qu’ce soit pour de bon, lui faire comprendre que vos routes se croiseraient plus (si tu l’apercevais comme ce soir tu ferais demi-tour). De toute façon revoir tes amis d’enfance n’était pas une bonne chose, t’en étais persuadé désormais.
Achille ne saura jamais que quand tu l’as vu s’effondrer, t’as craqué aussi ; il n’aura jamais vu le sillon humide sur ta joue, toute ta peine contenue derrière un barrage de rage et d’indifférence tordre tes traits comme t’avais tordu le cou à sa gentillesse.

Tu signais la fin de votre amitié.
Si seulement vous pouviez en rester là ; le destin n’est jamais si simple, pas vrai ?
En attendant t’allais rentrer tant bien que mal, t’étouffer dans tout c’que t’avais gardé enfermé trop longtemps, libérer ta gorge à grands flots de bacardi.
(ironiquement il fallait que tu te bousilles un peu plus pour survivre, cette nuit)

Rp terminé

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