Dusk Lumiris

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Je n'ai pas que ça à Fer-anium... ~ ft. Achille
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Encre au clair de lune


Il y avait toujours quelque chose qui m’avait attiré durant la nuit. Peut-être était-ce la paix, le calme ou la liberté, le manque de regards posés sur moi. Oui… C’était cela. Le fait de ne pas sentir la pression d’un regard me jugeant, me scrutant, essayant de me décrypter ou de me juger. C’était cela que j’aimais. Sentir le seul regard du voile nocturne me permettait de m’apaiser, et de profiter de la vie. Ainsi, je m’étais décidé à me promener la nuit durant au sein de Feranium, afin de découvrir la ville sous un premier angle. Un angle plus mystérieux, mystique. Sur moi, j’avais pris le strict minimum. Quelques vêtements, rien de bien trop épais, juste assez pour me protéger du froid ambiant. Un carnet, des crayons, de quoi prendre des notes. Mes pokéballs, sait-on jamais ; et de toute façon, si je laissais Tama dans ma chambre d’hôtel, elle allait me faire la tête. Et surtout, de quoi grignoter. Je m’étais trouvé quelques gaufres à la pomme, un vrai délice acidulé, si bon que j’avais du mal à m’arrêter de piocher dedans.

Ainsi donc, j’avançais dans la cité, appréciant la paix ambiante pour me comporter comme je le souhaitais, tournant sur moi-même, faisant des petits sauts de cabri… Bref, je me comportais comme un enfant. Parfois, je me retournais et regardais autour de moi alors que j’avais l’impression que l’ont m’avait vu. Parfois c’était vrai. Parfois c’était faux. Pas que je m’en soucie, mais cette horrible impression d’avoir un regard posé sur moi me bloquait. Il était intéressant de voir à quel point toutes les villes étaient similaires la nuit. De grandes bulles de calme, avec à l’intérieur, de petites bulles de bruit. Des bars, des boites… Des groupes se promenant… Des couples profitant eux aussi du calme nocturne pour se bécoter. Alors à chaque fois que j’entrais dans une bulle de bruit, je fuyais pour retrouver le calme.

Et honnêtement, ce n’était pas si compliqué. Beaucoup d’endroits ici étaient en travaux, et les gens semblaient les éviter comme la peste. Je n’avais aucune idée de pourquoi mais j’appréciais leur présence, me permettant de fuir les autres êtres vivants comme la peste et de garder l’esprit tranquille. C’est ainsi qu’en évitant la populace, j’arrivais joyeusement à un petit parc, a peine plus grand qu’un étang, mais l’endroit avait comme une aura… Magique. Instinctivement, j’attrapais mon carnet et fit un croquis basique de la vision que j’avais devant moi, tout en improvisant à voix basse un texte.

« Avançant dans la cité, le jeune homme voit… se dessiner devant lui une scène sortie de ses rêves. Son expression, figée par la surprise, se brise finalement en un… sourire alors que le voile des feuilles balayées par le vent devant ses yeux, lui laisse apprécier toute la beauté, la splendeur, la… la… le charme de ces milliers de couleurs brisant la monotonie de la nuit l’entourant. Alors qu’il… Hmm... Qu’il attrape ses pokéballs pour montrer à ses camarades cette scène, il ne peut que s’immobiliser, alors que devant lui, saute de l’arbre la plus sublime des femmes qu’il ait vu. »

Avec un petit sourire, je voyais parfaitement la scène se dessiner devant moi, comme sur mon carnet. Avec un petit soupir, je me demandais si c’était la qualité que je cherchais. Avec un petit rire, je me détendis, et me mis à écrire ce que je venais de dicter.



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Je n'ai pas

que ça à Fer-anium


"Mes nuits blanches ne sont pas blanches, À peine clairsemées d'étoiles [...], Je passe des heures infinies, À, compter les moutons funèbres, Qui tapissent mes insomnies."

ceux qui rêvent - Pomme
- Feat Kuroki & Achille


Que fais-tu là ? Toi-même, tu ne sais pas réellement ce que tu es venu faire en ce lieu. Peut-être avais-tu besoin de prendre l’air après ces quelques semaines qui ont complètement ébranlées ta vie, ton quotidien ? Peut-être avais-tu tout simplement envie de fuir, de respirer un nouvel air ? Peut-être désirais-tu tout bonnement t’échapper de ce quotidien qui est devenu beaucoup plus horrible que l’Enfer ? Tu ne supportes plus rien, tu n’y arrives plus. Et puis, tu as assez noyé ta douleur dans l’alcool et le tabac. Tu ne comptes pas te reprendre en main, tu as totalement abandonné cette idée. Mais, avant de laisser ton âme se faire happer par les ténèbres et tes propres démons, tu te dois de tenir au moins ta promesse – celle que tu as faite à Louise –. Tu te dois de lui faire honneur, tu te dois de tenir ta parole. Le problème étant que, dans ton mouroir, les idées ne te viennent pas. Elles restent bloquées au bout de ton stylo, et ne franchisse pas la ligne. Rien ne se dépose sur le papier. Alors, il faut que tu sortes, que tu ailles voir ailleurs, que tu essaies de trouver un endroit qui pourrait t’inspirer ne serait-ce qu’un peu. Une fois les premiers mots trouvés, tu ne devrais plus avoir trop de mal à continuer, à terminer cet écrit, et puis, à le publier. Après ça, et seulement à ce moment-là, tu pourras te laisser aller, sans te soucier de rien – sans oublier de trouver une bonne famille à Kyrielle –.

Tu as laissé ton corps déambuler, sans avoir une destination bien précise, et tu as fini par te retrouver à Feranium. Peut-être que l’air de la montagne te fera du bien ? Peut-être que tout cet air frais revigorera tes méninges, et que l’inspiration te reviendra ? En tout cas, une fois le panneau de la ville passé, tu respires un grand coup, remplissant tes poumons déjà bien abîmés par la nicotine de l’air pur. Tu serres les dents, car une légère douleur s’empare de ta poitrine. Tes organes vitaux étant réduit à l’état de cendres, l’oxygène qui tente de s’y frayer un passage te fait un mal de Caninos. Et puis, tu décides de te promener dans la ville, ta petite Zorua à tes côtés. Cela fait plusieurs jours qu’elle non plus n’est pas sortie, elle mérite bien de se balader un peu – en revanche, toi, tu ne la mérites pas –. Quand arrive l’heure du déjeuner, vous prenez place dans un petit restaurant. Kyrielle est heureuse de partager ce moment avec toi – peut-être pense-t-elle que tu vas changer, que tout va s’arranger ; elle est beaucoup plus optimiste que toi –, et cela t’arrache un petit sourire attendrit. Elle est vraiment beaucoup trop douce et adorable, et pourtant, tu continues de lui offrir une vie des plus horribles. Peut-être que tu aurais mieux fait de ne jamais accepter de garder ce pokémon – mais ce jour-là, tu as revu ta mère en Louise, tu l’as prise en pitié ; peut-être que tu n’aurais jamais dû –.

Une chance étant que les rues de Feranium ne sont pas les plus animées. Une fois votre repas terminé, vous vous dirigez vers un petit parc que tu aperçois non loin devant toi. Et puis, tu t’installes sur un banc, levant les yeux vers le ciel. Les journées se font plus courtes, et le soleil débutera bientôt sa descente. Tu inspires un grand coup, et tu te décides enfin à sortir ton carnet et ton stylo. Tu l’ouvres – il est vierge, tu n’as jamais rien réussi à écrire dedans –. Tu contemples les lignes vides – ton cœur bat à tout rompre –. Le voilà, le mot où tu dois commencer à rédiger. Le voilà, le moment où tu te décides enfin à respecter tes dires. C’est ton devoir que de réaliser le rêve de cette jeune fille que la Faucheuse s’est permise d’arracher à la vie beaucoup trop tôt. C’est ta promesse, que de lui rendre hommage en finissant ce roman qu’elle avait imaginé.

« L’horloge tourne, le temps passe, le temps presse. La jeune fille au longs cheveux noires court à travers les rues bondées, tenant de sa fine main son chapeau qui menace de s’envoler au moindre de ses gestes. Elle essaie désespérément de se frayer un chemin, au travers de toute cette foule qui l’empêche d’atteindre son objectif. Elle doit y arriver, elle n’a pas le choix. Son temps lui est compté. Il est impensable qu’elle n’arrive… n’atteigne pas à la gare assez rapidement. Elle voulait, et surtout elle devait la voir, juste une dernière fois… »

La nuit est tombée, et le lampadaire est désormais ta seule compagnie. Tu fais rentrer Kyrielle dans sa pokéball après qu’elle ait mangé une baie, et puis, tu te remets à écrire – ou du moins tu essaies –. Lorsqu’une voix, ou plutôt un léger murmure derrière toi attire ton attention – tiens, tu fais attention à ce qui t’entoure maintenant ? –. Tu te retournes, et aperçois un jeune homme, en train de gratter dans un carnet, tout en parlant tout seul. Tu n’entends pas ce qu’il est en train de dire, pourtant tu continues de l’observer, intrigué. Et puis, il se met ensuite à… écrire ? Ton regard se porte de nouveau vers les quelques lignes que tu as réussi à remplir, avant de se poser de nouveau sur l’individu non loin de toi. Il était rare de croiser des personnes avec un carnet à la main. De nos jours, tout se passe sur ordinateur ou portable. Ecrire sur du papier ? Complètement désuet. Pourtant, toi, tu as toujours préféré faire ça, que de rester des heures durant devant un écran, à te bousiller les rétines. C’est sûrement pour ça que ce jeune homme t’intéresse autant, qu’il attire ton attention. Tu attends qu’il ait finis d’écrire avant de l’interpeller « Hey, excuse-moi, mais tu écris ? » Tu n’avais pas forcément envie de parler, ni même de le déranger. Mais, voir un individu avec un carnet et un crayon faire comme toi, ça a piqué ta curiosité.
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Ecrire, ne pas rire


J’avais toujours aimé observer mes environs, étudier la beauté de la nature. En réalité, il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire une fois à la rue, mais était-ce vraiment un problème ? Non. Après tout, c’était comme ça que j’avais développé mon sens critique, et que j’avais occupé la plupart de mon temps. Des fois, je regrette de ne pas avoir eu de carnet sur moi afin de pouvoir me souvenir de tous les détails des scènes que j’avais pu apprécier. Particulièrement lorsque j’étais assis sur un banc, dans un parc et que je pouvais observer toute la beauté de la psychologie humaine. Des fois, je regrettais de ne pas avoir eu de gaufres à la pomme afin de pouvoir me remplir le ventre pendant que j’étudiais le comportement des gens autour de moi. Chacun ses priorités.

Je me souvenais d’un jour en particulier. Je venais de fuir de l’orphelinat, et cette fois-là, pour me cacher, j’avais décidé de grimper dans un arbre en plein milieu d’un parc. Et a vrai dire, c’était une très mauvaise idée. De 1, les arbres sont de très mauvais sièges. De 2, il était juste au-dessus d’un banc, ce qui en faisait le coin parfait pour être dérangé par la présence d’autres personnes. Et de 3, c’était un Dimanche, donc il y avait vraiment BEAUCOUP de personnes qui passaient. Qui s’asseyaient. Et discutaient. Et bon dieu que les gens normaux sont d’un ennui. « Mon enfant a marché pour la première fois hier. » C’est bien, tout le monde y arrive. « Oh, j’adore Jean-Polochon, il est trop mignon. » Oui, et vu ce que tu as dit avant, lui, il t’aime pas. C’était peut-être une des raisons de pourquoi je détestais autant le contact avec les êtres humains normaux.

Ainsi, c’est pourquoi je sursautais fortement lorsque quelqu’un m’interpella au beau milieu de la nuit, brisant un silence mortel, alors que j’étais concentré sur mes croquis et mes écrits. En fait, plutôt que vraiment sursauter, je me retournais instantanément vers la source du son, lançant un regard noir et poussant un cri très viril. « WOW ! » Avec la voix a moitié cassée. La mort de la crédibilité. Je toussais un peu, simulant un mal de gorge avant de juger mon interlocuteur de haut en bas, en essayant de me restituer ses mots. Presque la même taille que moi. Cheveux noirs. Une expression à peu près aussi sympathique que celle que je devais actuellement afficher. Finalement, j’arrivais à remettre en place ce que j’avais entendu. « Hey, excuse-moi, mais tu écris ? » Super, j’étais encore tombé sur un phénomène.

« Non, je fais un combat pokémon, ça se v… »

Je me coupais au milieu de ma phrase, me rappelant que si je pouvais me permettre d’être antipathique avec mes proches, mieux vallait y aller doucement avec les inconnus. Alors plutôt que de continuer sur mes mots de haine, je pris une respiration, et repris ma discussion.

« Pardon, je suis un peu… sur les nerfs. J’écris oui, et je fais quelques croquis. Pourquoi ? Je dé… J’espère que je ne dérange pas ? »

Malgré ma meilleure tentative de rester agréable, mon ton restait un peu sec et tranchant. J’attrapais le paquet dans mon sac et en sortit une gaufre, que je coupais en deux, tendant un bout à l’inconnu en face de moi.

« Pour m’excuser de mon humeur. »



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« Si jamais elle ne pouvait pas poser une dernière fois ses yeux sur elle, si jamais elle venait à ne pas pouvoir lui dire au revoir, elle s’en voudrait jusqu’à la fin de sa vie. Parce qu’elle l’avait aimé, beaucoup plus qu’il ne le fallait. Et son cœur finirait en milliers de petits morceaux, si le train venait à partir avant qu’elle ne puisse arriver… »

Louise a imaginé le scénario, tu n’es que celui qui rédige les mots à sa place, tout en prenant soin de suivre ses volontés – elle ne te les a jamais vraiment donnés, elle les a simplement évoqué –. Tu es celui de qui fleurira le rêve inaccompli de cette jeune fille, partout beaucoup trop tôt pour le réaliser. Tu lui en a fait la promesse, tu ne dois pas faillir à ta mission, preux chevalier.

Tu ne sais vraiment pas pourquoi tu es venu à adresser la parole à ce jeune homme. Tout ce dont tu as envie ces derniers temps, c’est être seul, ne plus voir personne. Tu n’es pas heureux, tu es dans un piteux état, que ce soit d’un point de vue physique comme psychologique. Et puis, tu détestes lorsque l’on vient te déranger quand tu martèles le papier de ta plume. Alors de quel droit t’es-tu permis de l’arrêter dans son activité ? De quel droit l’as-tu interpellé, lui faisant lever le nez de son carnet, alors que toi-même tu désires être seul ? Tu es un individu vraiment étrange, Achille. Et très égoïste. « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse. » Tu ne connais pas ce proverbe, c’est certain – il serait peut-être temps que tu l’assimiles –.

« WOW ! » Tu lui as fait peur – normal, il devait être absorbé par son écrit –. « Non, je fais un combat pokémon, ça se v… » Depuis que tu as vécu tous ces malheurs, tu es complètement devenu lamentable, en termes de relations humaines. Tu ne sais plus comment te comporter en compagnie d’autres individus, tu ne sais plus comment commencer des conversations – tu passes tellement de temps dans ton trou à rats en même temps –. Tu ne côtoies plus personne, ou du moins pas assez. Ou alors, quand tu es obligé de communiquer avec des gens, tes réponses sont concises. Tu as bien vu qu’il était en train d’écrire. Alors pourquoi lui demander ça, pourquoi l’aborder de cette manière, pourquoi l’aborder tout court ? « Pardon, je suis un peu… sur les nerfs. J’écris oui, et je fais quelques croquis. Pourquoi ? Je dé… J’espère que je ne dérange pas ? » Oui, tu sens bien qu’il est tendu – et c’est de ta faute, tu l’as mis dans l’embarras, tu n’es qu’un idiot –. Tu as soudainement envie de fuir, de partir tant qu’il est encore temps. Mais, tu es à l’origine de ce mal-être chez ce jeune homme, tu ne vas tout de même pas prendre tes jambes à ton coup maintenant ?

« Pour m’excuser de mon humeur. » Te dit-il tout en te tendant une moitié de gaufre. Tu passes ta main dans tes cheveux, gêné. Mais, tu regardes aussi ce petit bout de nourriture que ton ventre se met soudainement à réclamer. Voilà plusieurs semaines que tu ne te nourris pas correctement, et que tu ingères plus d’alcool que tu ne manges – ah, qu’il est beau le Achille Trinisky qu’une partie de la population adore et respecte, il est beau dans cet état-là ; si seulement ils voyaient tous à quel point tu n’es qu’un minable –. Es-tu réellement en droit d’accepter ce dû ? Tu voudrais refuser, mais les bruits infernaux en provenance de ton ventre te hurlent de faire le contraire. Tu attrapes donc la moitié de gaufre, un petit sourire ayant pointé le bout de son nez sur ton visage. « Merci, tu n’as pas à t’excuser. » Oui, ce n’est pas à lui, mais plutôt à toi de lui demander pardon. Tu l’as dérangé. « C’est plutôt à moi de te présenter mes excuses, je t’ai coupé que tu étais en train d’écrire. »

Et puis, tu ramènes ton carnet devant toi, et l’agites légèrement. « J’écris aussi, j’ai été trop intrigué par ce que tu faisais. »  Tu es bien bavard, pour quelqu’un qui ne désire parler à personne. Peut-être que ton esprit à enfin compris que tu ne pourrais pas rester cloitrer chez toi éternellement. « Moi c’est Achille sinon. Et toi ?» Il n’a peut-être pas envie d’être en compagnie de quelqu’un d’autre. Il veut sûrement continuer de travailler son projet. Et toi tu insistes.

Ce que tu peux être lourd, Achille.
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Bien plus lourd qu'une plume


J’ai toujours été un loup solitaire, ça, je ne le nierais pas. Mais il est vrai que parfois, je ressentais ce manque naturel d’attention, de reconnaissance. Comme si j’avais une corde autour de mon cou, qui se serrait petit à petit, tant que j’étais seul, jusqu’à me rappeler « Va voir des gens, parle. Rester seul, ça te fait du mal. » Celle qui m’avait mis cette corde au cou, c’était Ayame. Chaque fois que je me renfermais trop, que je refusais de lui parler durant tout ce temps que je passais à fuir, elle tirait dessus et me rappelais de parler, de dire ce que j’avais sur le cœur. Et c’était la morsure de cette corde, ou plutôt, son souvenir, qui me faisait rester ici ce soir.

Je regardais plus attentivement mon interlocuteur alors que je lui tendais la gaufre, encore un peu chaude dans mes mains. Tiède plutôt. Son regard me rappelle le mien à mes pires heures. Ou même aux meilleures en fait, vu la fatigue affichée dans ses yeux. Ou en tout cas, c’est ce que je lisais sur son visage. Ses expressions étaient dures à lire. Et pas parce qu’il semblait cacher quoi que ce soit, non. Mais allez différencier quelqu’un au bout de sa vie, de quelqu’un de fatigué, de quelqu’un se retenant de péter un câble. Alors je restais là, à lui tendre la gaufre, mon regard vide, peut-être un peu agressif, souligné par mes lourds cernes. Il semblait hésiter un instant, mais j’avais cru entendre son ventre grogner, juste avant qu’il ne l’attrape.

Il me dit alors que je n’ai pas à m’excuser. Que c’est lui qui m’a surpris. Je haussais les épaules, n’insistant pas, évitant de tourner la conversation en boucle, ce qui m’aurait énormément fatigué car je ne voulais en aucun cas avoir à rallonger la discussion. Je voulais être tranquille. Mais en même temps, j’étais intrigué par… l’aura ? que cet homme dégageait. En tout cas, il semblait être intrigué par le fait que j’étais en train d’écrire. Une remarque intéressante au moins. Ce qui était bien plus intéressant cependant, c’était le carnet qu’il me montrait d’un mouvement désinvolte. Un camarade écrivain… Quelle était la chance d’en croiser un, à cette heure et dans cette ville pourtant bien grande?

« Mmh. J’écris une scène. Quelque chose comme une pièce de théâtre, je suppose. J’ai pas encore bien l’idée de ce dans quoi je pourrais la caler. »

Je regardais mon carnet rapidement, visualisant encore une fois la scène comme si elle s’apprêtait à se dérouler devant mes yeux, esquissant un léger sourire. Pendant ce temps, l’homme en face de moi avait prit le temps de se présenter. Achilles. Un nom que je ne risquais pas d’oublier. C’était original, et assez poétique. J’aurais presque imaginé l’avoir déjà lu dans un livre, mais je préférais me concentrer sur les interactions sociales pour le moment, encore intrigué.

« Moi, c’est Kuroki. T’es écrivain aussi du coup… Tu profites aussi du calme nocturne pour trouver un peu d’inspi ? J’veux dire… On se ressemble un peu tous les deux, t’as l’air aussi fana du social que moi. Peut-être que je me trompe ? », dis-je en tentant de désamorcer la lourde tension « En tout cas, ça fait plaisir de rencontrer quelqu’un d’autre qui trempe dans tout ça. »

Aucune idée de qui cet homme était vraiment. Aucune idée de pourquoi je continuais à lui parler. Je savais juste une chose : J’étais vraiment intrigué par cet homme.



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Tes journées, tu préfères les passer seul, ou en compagnie de ta petite Zorua. En vérité, tu ne supportes plus vraiment être en contact avec d’autres personnes. Peut-être parce que, au fond, tu as peur de t’attacher encore et encore, et qu’au final ton cœur ne se retrouve brisé une énième fois – mais c’est la vie, c’est ainsi que ça marche ; tu n’arrives tout simplement pas à l’accepter –. C’est un raisonnement égoïste – un mécanisme d’auto-défense aussi –. Tu n’en peux plus de souffrir de la perte de tes proches, tu n’en peux plus de devoir vivre avec cette douleur incurable au fond de ta poitrine – tu étouffes, tu manques d’air constamment –. Et puis, tes retrouvailles avec Ezekiel t’ont profondément touché, dans le mauvais sens du terme – soirée d’horreur, marque indélébile sur ton cœur –. Pourtant, tu es un être-humain. Toi aussi tu as besoin des autres, tu as besoin de la chaleur d’autrui, de parler, d’écouter. Tu es comme tout le monde – tu ne veux tout simplement pas l’accepter –. Et c’est pour cette raison, que tu as adressé la parole à ce jeune homme – peut-être aussi parce que tu es intrigué par le fait qu’il écrit ; rencontrer des gens qui te ressemblent te fera du bien c’est certain –. Et puis, peut-être aussi parce qu’après tout ce qu’il s’est passé, après toutes ces années à te renfermer dans ton mutisme, tu ressens le besoin, ce soir, d’échanger avec quelqu’un – pas de parler de tes problèmes ni de ton passé, juste discuter, partager ; et quoi de mieux avec une personne qui écrit aussi ? –.

« Mmh. J’écris une scène. Quelque chose comme une pièce de théâtre, je suppose. J’ai pas encore bien l’idée de ce dans quoi je pourrais la caler. » Un scénariste donc ? Toi, tu n’as jamais eu la trempe de te lancer dans quelque chose d’autre que le roman. Tu as toujours préféré rester sur les sentiers battus, ceux que tu connais parfaitement – tu n’as ni la force ni le courage de t’aventurer en terres hostiles ; tu n’en ressortirais très probablement pas vainqueur –. Cela te suffit à évacuer la peine qui habite ton âme décharnée, ça te convient. Peut-être que, si un jour tu parviens à retrouver enfin espoir en l’avenir, en toi – ce serait littéralement un miracle, les probabilités sont faibles, beaucoup trop – tu pourras essayer un autre stylé d’écrit. Pourquoi pas du théâtre – écrire la pièce de ta vie si tragique – ? « Moi, c’est Kuroki. T’es écrivain aussi du coup… Tu profites aussi du calme nocturne pour trouver un peu d’inspi ? J’veux dire… On se ressemble un peu tous les deux, t’as l’air aussi fana du social que moi. Peut-être que je me trompe ?  En tout cas, ça fait plaisir de rencontrer quelqu’un d’autre qui trempe dans tout ça. » Oh que non, il ne se trompe pas. Le social, ce n’est vraiment pas fait pour toi. Et puis, comme il l’a dit, rencontrer quelqu’un comme toi, ça ne peut que te faire du bien, peut-être même que ça pourra t’aider à avancer ?

Tu inspires un petit coup, avant de pencher ta tête légèrement en arrière, ton regard plongeant dans la voûte céleste – meilleure amie de tes nuits mélancoliques –. Oui, l’obscurité est celle qui t’a toujours donné l’inspiration dont tu avais besoin – elle te susurre des mots à l’oreille –. Et puis, la quiétude qu’elle t’offre te permet de mieux te concentrer, mieux réfléchir – c’est comme chez toi ; tu te cloître très souvent dans le noir ; rares sont les jours où tes rideaux sont ouverts –. Et puis, tu préfères vivre dans les ténèbres plutôt qu’à la lumière des jours – trop brûlante, trop dévorante –. Après tout, ton existence a été modelé par l’obscurité – tu as toujours vécu ainsi au final –.

« Enchanté, Kuroki. » Ton regard se pose de nouveau sur le jeune homme en face de toi. « Oui, effectivement je suis écrivain. Et c’est vrai que j’ai toujours eu plus d’inspiration la nuit. A croire que l’ambiance soit celle qui me convienne le mieux… J’imagine que toi aussi du coup ? »  Un petit sourire s’affiche sur ton visage – inouïe, les muscles de ton faciès arrivent encore à s’activer ? –. « T’as raison, j’suis pas réellement fan des interactions sociales. Mais, je pense que c’est différent avec quelqu’un qui nous ressemble un peu ? » Il est vrai que si tu n’avais pas vu qu’il avait un carnet entre ses mains, et que tu ne l’avais pas vu écrire, tu ne serais probablement pas allé vers lui. Les gens qui nous semblent semblables attirent toujours plus notre attention. « Ça fait longtemps que tu écris, du théâtre notamment ? ». Tu as toujours admiré dans l’ombre les dramaturges – écrire des pièces de théâtre est vraiment une chose remarquable à tes yeux. –. Toi, tu ne te sens vraiment pas capable de faire ça.

Tu manges un nouveau bout de la gaufre que t’a offert Kuroki – un petit peu de chaleur pour annihiler la fraîcheur de la nuit –.  
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Dans un autre monde…


Je regardais Achille avec un petit sourire, plus une tentative de le rassurer et de l’amener qu’une réelle preuve de bonne humeur. Après tout, je venais de passer plusieurs heures à esquiver toute population possible, à tenter de trouver le moindre recoin où je pourrais être seul, tranquille. Profiter de la nuit, afin d’écrire. J’avais même trouvé l’endroit parfait après tout, quelque chose ici m’apaisait complétement. M’inspirait, comme si une muse y reposait et s’était mise à me murmurer à l’oreille. Puis, il m’avait interrompu. Il était venu vers moi et m’avait interpellé seulement parce que j’écrivais. Mais je pouvais pas m’empêcher de rester accueillant, comme si le simple fait que lui aussi soit un écrivain signifiait quelque chose pour moi.

En réalité, je ne savais pas trop quoi penser de lui. Il n’est pas mauvais, ni malpoli, au contraire. Il ne semble pas le plus social des humains, mais je ne suis pas un ayant le droit de juger sur cela, bien au contraire. De plus, lui comme moi, nous faisions des efforts pour continuer la discussion. Il devait bien y avoir un sens derrière tout cela. Il soupire, et penche la tête sur le côté, mon regard se détourne, comme gêné. Ma main se serrait instinctivement sur mon carnet, encore ouvert, couvert de mes écrits et de ce dessin de la jeune fille sautant de l’arbre. Je le referme, sans oublier de glisser mon crayon entre les pages afin de ne pas perdre ma page.

« Plutôt que la nuit, je dirais que c’est… Le calme surtout. Comme si toute cette immensité n’était qu’à moi, et que je pouvais y peindre la scène de mon choix ? Un truc du genre… »

Je repensais à ce moment, quelques minutes plus tôt. Ce moment où je me pensais seul dans le monde physique, mais je me savais accompagné dans celui de mon imaginaire. Comme si le monde que je retraçais dans mes écrits transparaissait dans le monde réel, comme un voile si fin et fragile qu’il pourrait être brisé par la moindre gêne, le moindre événement que je reconnaissais comme extérieur à mon contrôle. Brisé en mille morceaux se recollant doucement, dès que mon imaginaire se remettait à vagabonder dans cette mer qu’est la créativité.

« Peut-être ? J’sais pas. J’m’en fous un peu. Tant que je parle à quelqu’un d’intéressant, c’est le plus important. », dis-je en haussant doucement les épaules. « Nah, ça fait pas si longtemps que j’écris. En soi, j’ai été formé pour cela, mais mon formateur était plus dans le genre « Ferme ton clapet et regarde » ou « T’as rien compris, t’es con ou quoi ? », enfin, je l’aimais bien comme ça… »

Repensant à M.Sato, mon regard se perdait doucement dans le voile étoilé, une certaine tristesse se décidant à m’habiter, m’arrachant un petit soupir. Je ne m’étais toujours pas fait à son départ…

« Le théâtre, c’est pour lui rendre hommage. Je compte bien reprendre sa place, et lui montrer que ce qu’il m’a enseigné n’a pas servi à rien ! » Je me retournais vers Achille, un petit sourire fier, mêlé à une douce nostalgie. « Et je te renvois les questions du coup. Qu’est ce que tu écris, et depuis quand ? Tu croyais pas que j’oublierais de te soutirer cette information. » Mon ton était moqueur, tentant de changer le flot de la conversation. Mais il était tout aussi vrai que ma curiosité était maintenant attisée.




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C’est exceptionnel, ce qui est en train de se passer. D’ordinaire, tu évites au maximum la conversation, tu cherches à fuir, à t’éloigner de ce contact humain que tu détestes tant. En soit, personne ne t’a jamais rien fait. C’est la vie qui t’a imposé tout ça, tout ce que tu as eu à subir. Les autres ne sont impliqués que lorsque le destin en décide ainsi. Pourtant, tu n’aimes pas les autres. Ou plutôt, tu as peur. Probablement de l’attachement que tu pourrais ressentir à leur égard. Parce que plus jamais, et tu te l’es promis, tu ne veux ressentir à nouveau ce sentiment d’attache qui détruit tant. Le fil qui unit deux personnes a beau être aussi dur que possible, les liens ont beaux être indestructibles, il y a toujours quelque chose qui vient les rompre. Rien ne peut empêcher ce malheur de se produire. Alors, fuir les autres est un moyen de défense pour toi, une protection. C’est ta vie maintenant, c’est toi qui en as décidé ainsi.

Pourtant, ce soir, pour rien au monde tu ne voudrais que la discussion ne s’arrête. Peut-être parce que pour une fois, tu es proche de ce jeune homme sans l’être réellement. Car il y a un point en commun qui vous lie. Une broutille sûrement pour d’autres, mais toi, tu vois ça comme une occasion de pouvoir discuter en toute quiétude. C’est pour ça que tu as débuté la conversation après tout. Si tu n’avais pas vu le carnet qu’il tient entre ses mains encore actuellement, jamais au grand jamais tu ne serais allé lui parler. Tu te serais fait petit, tu aurais fait tout ton possible pour te cacher au maximum.

« Plutôt que la nuit, je dirais que c’est… Le calme surtout. Comme si toute cette immensité n’était qu’à moi, et que je pouvais y peindre la scène de mon choix ? Un truc du genre… » Oui, c’est vrai que le calme est une grande arme pour l’écriture aussi. « C’est une très belle façon de concevoir les choses… » As-tu lancé d’un coup d’un seul, au tac au tac, sans vraiment réfléchir. Tu as laissé parler ton cœur – et Arceus seul sait combien les fois où cela se produit sont rares –. Devant les autres, tu fais tout ce qui est en ton pouvoir afin de ne pas laisser parler tes émotions – mais, en même temps, elles sont tous les temps noirs, tout le temps sombres ; les laisser parler rimerait avec danger –.

Et puis, tu écoutes ses réponses à tes questions. Un léger sourire apparaît sur ton visage, tandis qu’il en arrive à te retourner les questions – évidemment, tu ne pouvais pas y échapper, Achille, à quoi pensais-tu ? –. Tu laisses alors ton regard dériver sur la toile scintillante, s’y perdre, s’y noyer même. Tu laisses un petit temps de silence avant de répondre. Quand as-tu commencé à écrire ? Quand Kattie est décédée. Non, quand ta mère est partie plutôt. Enfin, tu étais quand même jeune à ce moment-là, tes écrits ne valaient pas grand-chose. Mais au moins, ça t’a permis de te libérer, à chaque fois. Tu ne peux que remercier l’écriture, les mots, les bouts de papiers, les crayons que tu as usés. Parce qu’ils ont réussi à apaiser ta vive douleur durant un temps de ton existence. Mais, aujourd’hui, ni l’écriture, ni l’alcool, ni le tabac sont suffisant pour chasser cette souffrance qui transperce ton âme jour après jour. Ton cœur se serre d’ailleurs rien qu’à ces pensées obscures. Si seulement il existait un remède qui permettait d’oublier tous les douloureux souvenirs.

« Et bien, je te souhaite d’arriver à lui rendre hommage comme tu le souhaites, ainsi que de parvenir à te faire ta place dans le monde du théâtre. » As-tu lancé avec un sourire, tandis que ton regard s’était de nouveau posé sur Kuroki. Tu es sincère, tu penses vraiment ce que tu dis. Tu espères que jamais personne n’ait à endurer cette affliction que tu dois endurer tous les jours. « En ce qui me concerne, j’écris depuis très jeune. Mais, disons que c’est devenu mon métier depuis quelques années maintenant. J’écris des romans, j’en ai actuellement trois de publiés, et je suis sur mon quatrième actuellement. » As-tu continué de dire. « Enfin, quatrième qui ne provient pas réellement de mon imaginaire… » Lances-tu dans un murmure tout en baissant la tête. Et non, ce quatrième écrit n’est pas ta propre écriture, ce ne sont pas tes idées que tu tentes désespérément de déverser sur le papier. Tu relèves alors la tête, raclant ta gorge. « Et donc, tu dessines tes scènes avant de les écrire ? C’est très ingénieux comme idée en tout cas. » Dis-tu avec un léger sourire.

Peut-être que tu devrais faire pareil, avant de te lancer dans l’écriture de tes romans ?
Tu n’es pas trop doué en dessin, mais, pourquoi pas essayer ?  
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Une belle nuit pour une conversation


« C’est une très belle façon de concevoir les choses... » me répondait-il ainsi, alors que je laissais sortir quelques pensées, exprimant mon intérêt pour le calmer. Un sourire apparut sur mon visage, alors que je le laissais flatter un peu ma façon d’être. Quelque chose en lui rendait cette conversation… Intéressante. Quelque chose me poussait à rester plutôt que de couper court à cette interaction et à partir. Comme une douce impression qu’un lien tentait de nous garder ensemble. Je le scrutais doucement, m’arrêtant sur les moindres détails de son visage. Ses cheveux, se mêlant aux ténèbres alentours, seulement visibles grâces à la lumière des faibles lampadaires nous entourant, comme ébouriffés. Ses yeux, sombres, peut-être à cause de ce manque de lumière ou de son expression… Un petit rayon de lumière perdu me permet d’apercevoir leur couleur, assez douce. L’espace d’un instant, je m’arrête sur ses lèvres. Et je me reprends, continuant à répondre à ses questions.

« Merci », lui murmurais-je, dans un mélange de mélancolie, de joie et de surprise. « Si je deviens populaire, j’aurais qu’à t’envoyer une place. Ou deux, si tu veux inviter quelqu’un. » Je lui lance un petit sourire sous-entendu. Il avait tout d’un homme populaire. Enfin… Selon les goûts des filles du studio. Les beaux hommes, à la belle tenue, un peu sombres et renfermés et… Oh… C’était pour ça que certaines me tournaient autour certains jours… Oh… Oups. « Mh ! Trois livres ? Putain, bravo ! Je galère à me tenir à un récit pendant plus de trois pages tellement j’ai l’impression de faire n’importe quoi… » J’étais honnêtement impressionné. Je m’étais tellement habitué à la présence de mon ancien maitre que j’en aurais presque oublié que d’autres artistes publiaient aussi, ou présentaient leurs propres spectacles… J’étais un peu trop hors du monde. Je l’avais alors entendu marmonner quelque chose, mais, je n’étais pas sûr de ce qu’il avait dit, alors je décidais d’ignorer cela. Et de lui lancer un regard intrigué.

« Ouais, je dessine. J’ai toujours eu du mal à garder en mémoire la façon dont je visualise la scène, alors j’en fais un dessin. Enfin, des croquis. Pour pouvoir les consulter plus tard. Après, c’est pas du grand art… » Je restais modeste. Mes croquis étaient loin d’être mauvais, bien au contraire. Mais je n’avais pas de réel point de comparaison, alors je me considérais comme moyen. Et même si j’étais peut-être au-dessus de tout cela, je ne m’en préoccupais pas. J’avais plus important à faire que me comparer aux autres. Avant de me comparer à qui que ce soit, je considérais qu’il fallait d’abord créer quelque chose portant des résultats.

Dans tous les cas, enfin, ENFIN, je pouvais apercevoir un réel sourire sur ses lèvres. Un plaisir à voir, un peu comme un levé de soleil après une longue nuit de représentation. Ou comme un arc-en-ciel après la pluie. Enchanté de le voir sourire, j’attrapais mon petit sac en papier, l’ouvrant d’un mouvement sec, attrapant une gaufre et l’attrapant avec ma bouche avec de lui tendre le sac. « Chers toi chi tu veux. » De toute façon, j’en avais bien trop pris pour moi tout seul, et je commençais à m’inquiéter de les gaspiller.

« Et du coup, t’as un nom d’auteur ? T’as une bonne tête, alors j’espère que ton écriture est à part égale. »



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Je n'ai pas

que ça à Fer-anium


"Mes nuits blanches ne sont pas blanches, À peine clairsemées d'étoiles [...], Je passe des heures infinies, À, compter les moutons funèbres, Qui tapissent mes insomnies."

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Arriveras-tu un jour à connaître du renouveau dans ta vie ?
Parviendras-tu à trouver une autre voie que celle de la détresse, de la mélancolie, de la solitude, de l’ennui, de la peur ?
Pourras-tu rire et sourire réellement de nouveau ?

Tu ne sais pas. Ton avenir est incertain – comme tout le monde, mais le tiens encore plus –. Tu es trop instable psychologiquement. Jusqu’à aujourd’hui, tu as réussi à tenir bon. Tu as réussi à te battre, tu arrives à rester en vie contre tes démons – c’est une bataille rude, éprouvante, épuisante, pourtant tu tiens le coup ; c’est sûrement grâce à tout cet espoir, celui de revoir un jour tes amis d’enfance, qui t’a permis de tenir jusque-là –. Tu avais une raison de vivre, une dernière. Mais cette lueur d’espoir qui arrivait encore à animer ton âme s’est éteinte. Tu t’es fait poignarder, à plusieurs reprises, ces dernières semaines. Durant dix ans, dix putains d’années, il ne s’est rien passé. Et là, en seulement quelques semaines, tu t’es retrouvé face à trois de tes amis d’enfance. Si avec un les retrouvailles se sont plutôt bien déroulées, ce ne fut pas la même avec les deux autres.

Tu es mort de l’intérieur.
Tu es sur le point de t’écrouler sous le poids de tes peines.
Comment fais-tu pour arriver à tenir encore debout ?
C’est un miracle que tu puisses encore marcher.
Ou une condamnation de plus.

Tu ne rêves que d’une chose actuellement : disparaître, pour l’éternité. Goûter à cette plénitude qu’offre le sommeil éternel. Tu n’as plus rien, alors à quoi bon continuer de fouler cette Terre hostile ? Ah oui, excuse-moi, tu es encore enchaîné à cette promesse que tu lui as faite. Tu es un homme de parole, alors tu vas faire ce qui est en ton possible afin de réussir, de rendre hommage à cette si belle personne qui n’aurait pas dû te quitter aussi vite – elle n’avait pas le droit, elle aussi –. Et puis, une fois fais, tu seras libéré, plus rien ne te retiendra. Plus rien. Si ce n’est cette conversation qui est des plus intéressante.

Toi qui détestes t’attacher aux autres, voilà que tu ressens presque le besoin de parler à Kuroki. Tu ne sais pas pourquoi, tu ne comprends pas pourquoi, mais c’est ainsi que tu ressens les choses. Oui, quelque chose doit vous lier, c’est certain. L’écriture très probablement ? Dans ce monde du roman et de l’écrit en général, tu as rencontré bien des personnes. Pourtant, toutes te paraissaient fausses, et surtout, uniquement là pour l’argent, la reconnaissance, et la gloire. Toi, ce n’est pas ton cas. Toi, tout ce que tu veux, c’est pouvoir mettre à plat tes émotions, essayer de les chasser, de les faire couler sur le papier. Et puis, aussi, tu espères un peu aider les personnes qui se retrouvent dans une situation similaire à la tienne, qui pourraient s’identifier aux personnages qui habitent tes romans. Toi, tu ne recherches ni reconnaissance, ni argent. Toi, tout ce que tu veux, c’est pouvoir te libérer de ce poids qui pèse sur ton âme. Et ni l’argent, ni la gloire changeront quelque chose.

Il n’y a probablement que la mort qui pourra te sauver.
Ou une personne qui sera là pour t’aimer, t’aider à surmonter tout ça – malheureusement, celui que tu voudrais auprès de toi t’a craché à la figure des paroles tranchantes, tuantes ; douce amertume, sentiment d’amour poignardé –.

Il t’a remercié, lorsque tu lui as dit qu’il avait une belle façon de voir les choses. Tu ne peux que lui adresser un sourire, un peu plus sincère que les autres – comme si le masque tombait peu à peu ; sans trop en dévoiler, sans trop en montrer –. « Et bien, je ne serais pas contre une place pour venir voir un spectacle de ta production. Une seule sera suffisante. » As-tu lancé avec un petit sourire à la fois amusé et désespéré. Qu’es-tu en train de t’imaginer ? Ezekiel et toi, main dans la main, en train de vous rendre à un spectacle de théâtre ? Non, ce n’est pas possible. Oublie tout de suite Achille, efface ces images naissantes dans ton esprit. Arrête d’être si stupide. Il te déteste. Il ne voudra plus jamais te voir. Et toi alors, toi aussi tu n’arrêtes pas de te persuader que tu ne veux plus le voir, après tout ce qu’il a bien pu te balancer. Pourtant, il y a toujours cette étincelle au creux de ton cœur, qui ne se décide pas à s’en aller. « Mais, les fois d’après, tu n’auras qu’à juste me prévenir lorsque tes pièces passeront, que je puisse participer à la rémunération de ton travail. » C’était une chose importante, qu’il ne fallait, malgré tout, pas oublier. Car, sans ça, tu n’aurais pas le niveau de vie que tu as actuellement. Si aujourd’hui tu peux vivre dans un beau quartier aisé de Fort-des-Songes, c’est grâce à l’argent que t’ont rapporté tes livres. Ne l’oublie jamais, Trinisky.

« Merci. Oh tu sais, ça n’a pas été chose aisée d’écrire trois romans. Ce fut beaucoup de travail. Mais j’imagine que lorsqu’on laisse place aux émotions, qu’on les laisse parler, tout peut devenir plus facile… » Lances-tu tout en portant ton regard vers la toison scintillante. Oui, tu as laissé tes émotions parler à ta place, comme si elles avaient simplement emprunté ton corps, et l’avaient utilisé afin de pouvoir écrire sur le papier. « J’imagine que la qualité du dessin n’est pas la plus importante. Ce qui compte, c’est de pouvoir retenir les idées qui te sont passées à l’esprit à cet instant précis, afin de pouvoir les retravailler au calme ? Je trouve que c’est une très bonne façon d’aborder les choses. Et puis, pour écrire du théâtre, ce doit vraiment être l’idéal ! Est-ce que ça te facilite l’écriture par la suite ? » Demandes-tu, intrigué. Tu cherches à éloigner toutes ces mauvaises pensées qui attendent que la faille s’ouvre de nouveau. Tu ne dois pas les laisser pénétrer ton esprit.

Et puis, lorsqu’il te tend les gaufres, tu commences par faire un petit signe négatif de la main. « Oh mais tu es sûr ? Garde les pour toi… » Tu n’avais clairement pas l’habitude de ce genre d’attention – enfin, tes lecteurs t’offrent parfois des choses, mais ce n’est pas pareil, pas le même contexte ; tout te semble si faux durant tes séances de dédicaces –. Enfin, tu finis par craquer et prendre une gaufre. « Merci beaucoup. » Tu croques dedans, te délectant du goût si doux procuré par la pâtisserie. Tu fermes un instant les yeux, tandis qu’il reprend la parole.

« Non, j’utilise mon vrai nom, Achille Trinisky. Avec le recul, je me dis que j’aurais peut-être mieux fait d’utiliser autre chose… Mais bon, c’est trop tard pour faire machine arrière.» Trop tard, trop tard, trop tard, comme tout ce que tu veux entamer dans ta vie ; tout est toujours trop tard. « Je ne sais pas si elle est à part égale, mais j’essaie de faire de mon mieux. Ou du moins j’essayais. » Oui, parce que tu n’arrives plus à écrire. C’est si pathétique ; tu es tellement lamentable. « Et toi du coup, je te retourne les questions ? J’avoue que je suis un peu curieux de découvrir ce que tu écris. »

Incroyable, tu t’intéresses vraiment à quelqu’un ?

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Sombre nuit, sombre vie


Petit, j’étais une vraie boule de joie. Innocent, naïf. Ignorant les dangers, le malheur. Comme beaucoup d’enfants, je traçais mon chemin droit devant, me croyant un héros, destiné à un grand combat. J’abattais les ombres du mal avec mon sourire et mon indécrottable optimisme, armé d’un bâton en bois. Peut-être que j’avais consommé mon capital bonheur durant ces années ? Je me revoyais, courant protéger ma sœur de ce vilain Malosse qui lui aboyait dessus. Je me revoyais, me jetant sur mon frère le jour où il avait fait tomber ce vase sur lui, protégeant son corps avec le mien. Un vrai héros, ignorant la peur. Un héros, ignorant la réalité.

Au fur et à mesure du temps, j’étais devenu plus sombre. Mon bonheur s’était noyé dans cette coupe noire, emplie de rage, de ressentiment. De tristesse. De solitude et même d’amertume. J’en voulais à tout le monde, pour un rien. J’avais peur, alors j’étais en colère. Je voyais les gens me fuir, et je faisais comme si de rien n’était, alors qu’à chaque fois, mon cœur se brisait. Chaque fois que ces mains tendues finissaient par s’éloigner de moi alors que je leur tournais le dos. Comme si je voulais qu’elles me rattrapent, mais que je ne pouvais me laisser faire. J’avais peur que ce ne soit qu’une fausse promesse, une fausse aide, destinée à me repousser dans le malheur peut-être ? Je n’avais aucune idée de ce qui était différent avec l’orphelinat. Peut-être que je me sentais plus à ma place parmi ces enfants perdus. Car n’étais-je pas perdu aussi ?

Perdu dans ce monde, si grand et si vaste. J’avais grandi, mais j’étais le même que dans ce parc d’attraction. Abandonné. Seul. Ignorant les mains que l’on me tendait pour m’aider. Je revoyais mon visage, mon reflet dans l’eau de ce lac. Ce sourire, alors que je voguais seul. Ce rire alors que les pokémons et moi étions les seuls restants dans mon monde. Je revoyais ma glace, au sol, alors que je réalisais que c’était leur vœu. Ma solitude. Pendant des années j’avais pensé que c’était ce que tout le monde me souhaitait. Je ne restais pas à l’orphelinat, parce que je ne voulais pas être adopté. Je ne voulais pas d’une nouvelle famille qui me briserait. Je fuyais leurs bras chaleureux car je revoyais ceux de ma mère me posant dans cette barque. Je fuyais leurs rires heureux car je revoyais ceux de mes géniteurs sans moi.

Je revoyais ma troupe de théâtre. Ma vraie famille. La seule qui avait pu me sortir de ce voile de ténèbres, la seule qui avait pu me faire réaliser que j’avais le droit d’être aimé, et que l’on ne m’abandonnerait pas. Une famille de gens sans famille. Si le sang qui coulait dans nos veines n’était pas le même, j’étais sûr que nos âmes étaient similaires. Mais pourtant, même là, j’avais été abandonné. Par l’homme que je considérais mon père. Mais pourtant, cette fois, je restais fort. Je ne fuyais pas. Je regardais la réalité en face. Je tenais les mains douces et chaudes autour de moi. Que j’avais ensuite lâchées, non pas pour fuir, mais en promettant de revenir.

Je regardais Achille, me demandant ce que je voyais en lui. Il était un peu comme moi, lui aussi. Lui aussi il avait de sombres choses dans son passé. Je réalisais que tout le monde avait cette part de ténèbres, mais que lui et moi, nous avions quelque chose de similaire. D’identique. Les opposés s’attirent, selon le dicton, mais l’inverse est parfois vrai. Je ne savais juste pas quoi. Je le regardais, mon cœur se serrant, alors que je commençais à phaser avec lui. Un phénomène m’arrivant de temps en temps, où un regard, une moue, un simple mouvement me permet de me sentir comme la personne en face, sans que réellement je ne m’en rende compte. Une sorte de trance où je souris quand l’autre sourit, où je pleure quand l’autre aussi. Mais les sentiments sont complexes, et il est facile de se tromper. Ainsi, je n’y pensais pas plus, laissant la conversation se faire, attendant de comprendre pourquoi je me retrouvais en lui.

« Une place pour monsieur, vendu ! » Je ne me connaissais pas cette joie. « Oh, avant de penser à l’argent, je veux surtout… », je m’arrête une seconde, hésitant. « Je veux faire ressentir des choses aux autres. L’art est un médium pour les sentiments, et le théâtre… Le théâtre est parfait pour ça. » Je laissais les mots sortir comme s’ils m’avaient toujours appartenu. Comme si c’était quelque chose dont j’étais certain, que je savais depuis longtemps. Je souriais encore, timidement. Était-ce mon nouveau rêve ? Un certain vieil homme avait trop débordé sur moi.

Je hochais doucement la tête alors qu’il parlait de laisser couler ses sentiments sur le papier. C’était exactement ce que je tentais de décrire. Était-ce cela que je sentais, ce débordement de sentiments ? Peut-être. Quelque chose dans ces mots avait piqué mon cœur, mais je n’y pensais pas. Je n’avais pas le temps, pas maintenant. « C’est une question d’authenticité. Pour moi, c’est l’origine de l’idée qui est pure, qui porte le plus de poids, c’est pour ça que j’essaye de garder la trace la plus exacte de ce que j’ai senti sur le moment. Un dessin est parfait pour se replonger dans le souvenir en question. Après, j’ai jamais essayé d’écrire autre chose que du théâtre, donc je pourrais pas te dire si c’est « idéal » ou « inutile ». J’aime juste faire comme ça. Et je sais pas si ça me facilite tellement l’écriture, j’arrive jamais à exploiter mon idée plus loin que le concept instantané. Comme si j’avais… Je sais pas, peur de dénaturer le moment ? » J’étais un peu confus, perdu entre mes pensées, son ressenti, et ma propre méconnaissance de mon domaine. Je n’étais qu’un amateur, certes formé mais j’avais clairement un manque d’expérience.

Il accepte la gaufre, et croque dedans. Le temps semble ralentir un instant et je reprends le contrôle de mes émotions, apaisé par le simple bruit de notre casse-croute nocturne. Hmm… Je réfléchis quelques instants, incapable de me souvenir d’avoir lu son nom en quelque part. Non pas que je sois un grand lecteur. Et pas un grand critique par la même occasion. Peut-être que quelque chose en moi essayait de trouver un moyen de rallonger cette discussion.

«… du moins j’essayais. » Ses mots résonnent dans mon esprit. Comme des cloches m’alertant de quelque chose. Mon cœur se serre. J’hésite. Devrais-je pousser dans cette direction ? « Comment ça… Essayait ? T’es bloqué ? » Les mots sortent de ma bouche sans me prévenir. Peut-être aurais-je dû me taire, peut-être que je ne devrais pas le forcer à parler de quelque chose le gênant ? Mais mon cœur, mon esprit, mon âme me criaient de le faire. Que c’était en creusant là que je trouverais ce qui me gênait tant.

« J’ai rien publié, alors aucun nom d’auteur par ici… Pour ce qui est de l’écriture… » je rouvrais mon carnet et lui tendais. Mieux valait qu’il voie par lui-même.

L’écriture grisâtre est propre, bien que parfois visiblement gommée, ou même bien rayée. Accompagnant le dessin de la jeune femme sautant de l’arbre, on peut alors lire ce texte : Avançant dans la cité, le jeune homme voit se dessiner devant lui une scène sortie de ses rêves. Son expression, auparavant triste et maintenant figée par la surprise, se brise finalement en un sourire alors que le voile des feuilles balayées par le vent devant ses yeux, lui laisse apprécier toute la beauté, la splendeur, le charme de ces milliers de couleurs brisant la monotonie de la nuit l’entourant. Alors qu’il attrape ses pokéballs pour montrer à ses camarades cette scène, il ne peut que s’immobiliser, alors que devant lui, saute de l’arbre la plus sublime des femmes qu’il ait vu. Celle-ci s’approche à pas doux, comme si elle flottait au-dessus du sol.
Femme, tournant sur elle-même et souriant : Tu devrais sourire comme cela tout le temps, petit homme. Le temps passe et tourne, le temps change et emporte tout. Ne le perd pas à faire la tête, ton sourire est si beau.
Homme, surpris : Je ne sais qui vous êtes, mais ce n’est pas un jour de joie pour moi. Le temps coule en effet, et il a déjà pris son paiement sur mes proches.
Femme, caressant la joue de l’homme : Je suis une nymphe, esprit des forêts. Je vis ici pour rappeler aux gens…

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Tu n’as jamais été réellement heureux.
Et ce, depuis toujours.
Et ce, depuis le jour où vous avez appris que ta mère avait une leucémie.

Ton monde s’est effondré, littéralement. Tous les fondements se sont brisés, te précipitant dans une chute vers les Enfers, te plongeant dans les ténèbres. Depuis que tu as six ans, tu ne connais que l’angoisse, la peur de perdre un être qui t’es cher – c’est difficile, de ressentir ce genre d’émotions lorsque l’on est un petit enfant de six ans, qui n’a jamais rien demandé, si ce n’est être heureux avec ses parents, son frère et ses sœurs –. Tu as dû endurer beaucoup trop de souffrances depuis ta tendre enfance. C’est ça. C’est là l’origine de tous tes malheurs, de toutes tes rancœurs, de toute ta douleur.

Tu as mis un pied du mauvais côté de la ligne et te voilà désormais inscrit dans ce cercle vertueux de l’affliction. Bienvenue dans ce monde où tout est noir, tout est hideux, tout est mal. Tu ne connais que trop bien ses codes désormais, à ce monde qui te pourri ton existence. Ah, si seulement tu n’avais pas sombré. Si seulement tu avais su être un peu plus fort, un peu plus que ça. Tu serais passé outre cette invitation si alléchante, tu n’aurais pas signé de pacte avec Lucifer – signé pour l’éternité –. Tu ne peux plus sortir d’ici, de ce cosmos idyllique d’apparence, moisi de l’intérieur. Mais, à six ans, que voulais-tu faire finalement ? Tu n’avais pas le mental afin d’affronter cette épreuve, tu ne pouvais pas comprendre réellement. Il n’y a que la mort de ta mère qui t’a fait redescendre sur Terre, te faisant prendre conscience de l’erreur que tu avais faite en plongeant littéralement tête la première dans les eaux pourpres du Styx.

La majeure partie des rencontres que tu as pu faire jusque-là n’a fait que te conforter.
Tout ça n’a fait que te prouver que tu ne mérites rien d’autre que ce que tu vis actuellement.
Tel est ton destin, tu dois l’accepter ainsi.
Tu étais prêt à le faire – en même temps, tout t’y poussait –. Et puis, tu es tombé sur une personne comme toi – ou du moins en partie –.

Finalement, c’est drôlement apaisant de rencontrer une personne qui nous ressemble en quelques points. Parce qu’Ezekiel ou Elyas ne sont pas comme toi. Vous souffrez, tous les trois. Mais vous n’avez pas les mêmes idées en tête – pour ton plus grand malheur ; c’est sûrement pour ça, que dis-je, c’est exactement pour ça que tout s’est aussi mal déroulé –. Personne n’a réellement réussi à se comprendre et surtout à comprendre les intentions de l’autre. C’était un peu comme des dialogues entre sourds – personne ne s’écoute, personne ne prend en compte les intentions de l’autre –. Pourtant, tu restes à l’origine de ces tensions qui se sont créées entre vous. Tu as trop insisté, tu as trop voulu faire comme si rien ne s’était jamais passé, comme si les dix années qui vous avaient séparés n’avaient jamais existé. Tu as voulu aller trop vite et regarde aujourd’hui où tu te retrouves, dans quel état tu te trouves.

Tout est de ta faute, admet-le Achille.

Tu esquisses un sourire lorsque Kuroki lance « Une place pour monsieur, vendu ! ». C’est une bonne personne, tu le sens. Avec un passé tout aussi lourd que le tiens, c’est certain. Et puis, lorsqu’il t’indique que son intention première est surtout de faire ressentir des choses aux autres plutôt que l’argent, tu ne peux qu’acquiescer d’un signe de tête. Ton attention se porte alors momentanément vers les étoiles. « Je comprends tout à fait. L’argent n’est pas ce qui comptes le plus, je pense exactement comme toi. C’est juste que j’imagine qu’un bon travail mérite malgré tout salaire et que, de nos jours, dans notre société, l’argent reste malgré tout important… » As-tu dis avant de soupirer. Oui, l’argent, l’argent, encore et toujours l’argent. Les êtres humains n’ont que ce mot à la bouche. Ils ne pensent qu’à ça, ne vivent que pour ça. Ils en oublient de profiter des choses simples de la vie. Mais, après tout, ce n’est pas leur faute. C’est la société qui les a amenés à penser ainsi. « Pour ma part, disons que c’est comme une façon d’aider les autres aussi. Ceux qui pourraient s’identifier aux personnages de mes histoires. Qu’ils comprennent qu’ils ne sont pas forcément les seuls à traverser des épreuves difficiles, compliquées. » (Parle pour toi aussi, non ?)

Et puis, lorsqu’il reprend la parole, ton regard se pose sur lui, tandis que tu écoutes avec beaucoup d’attention ce qu’il est en train de te dire. Oui, il a raison en tout point. « Je comprends tout à fait, et, au risque de me répéter, je trouve que l’idée reste vraiment intéressante. Et puis, il n’y a rien de mieux que l’authentique aussi, après tout. » As-tu lancé en lui faisant un petit clin d’œil amical. Tiens, ne serais-tu pas en train de te détendre un peu ? Merveilleux. Prendre part à la conversation t’évite de broyer du noir seul, dans ton coin, et te permet d’évacuer toutes ces mauvaises pensées qui habitent ton âme.

Bonne nouvelle.
Jusqu’à ce qu’il arrive à poser la question fatidique (mais, tu ne peux que t’en prendre à toi-même).

Tu baisses la tête, tout en passant ta main dans tes cheveux. Que dois-tu révéler ? Tu inspires un grand coup, avant de te mettre à parler. « Oui, on peut dire ça. Disons que l’écrit que j’ai commencé à une importance capitale dans ma vie et je n’arrive pas à avancer. Pourtant, ça fait plusieurs mois que je planche dessus. Mais il n’y a rien à faire, les mots ne viennent pas… Et puis, j’ai eu une baisse de motivation et d’inspiration ces derniers temps… » Dis-tu en détournant le regard. Peut-être que si tes amis d’enfance n’avaient pas refait surface dans ta vie, tu aurais réussi à avancer ? Tu ne sais pas, tu ne le sauras jamais. Actuellement, tout ce dont tu as conscience, c’est que tu n’y arrives pas – et tu es persuadé que tu n’y arriveras jamais –. Heureusement, Kuroki te tend son carnet. Tu l’attrapes alors délicatement, puis ton regard se porte sur les mots. Tu prends ton temps, tu restes silencieux, tandis que tu lis ce qu’a écrit le jeune homme. La beauté des mots. Voilà ce qui te passe à l’esprit. C’est magnifique, le pouvoir qu’ils peuvent avoir. Celui de donner à une quelconque personne le moyen de s’exprimer, de décrire, de faire ressentir. Les mots sont beaux et pourtant beaucoup trop oubliés de nos jours, faute aux réseaux sociaux et tout ce qui s’en suit.

Une petite larme s’écoule le long de ta joue, que tu enlèves bien vite du revers de la main. Tu ne sais pas pourquoi cette dernière est arrivée d’un coup d’un seul. Tu secoues alors doucement la tête afin de reprendre tes esprits, puis tu tends son carnet à Kuroki. «Tu dessines et tu écris vraiment bien. C’est un très beau texte que voilà, j’aime beaucoup. Le début d’une nouvelle pièce donc ? Tiens, à moi de te montrer le peu que j’ai réussi à écrire. » Dis-tu tout en lui donnant ton carnet. Tu n’en es pas fier, tu trouves ça ridicule et nul. Mais après tout, tu lui dois bien ça, vu qu’il t’a montré son texte, n’est-ce pas ?

« L’horloge tourne, le temps passe, le temps presse. La jeune fille au longs cheveux noires court à travers les rues bondées, tenant de sa fine main son chapeau qui menace de s’envoler au moindre de ses gestes. Elle essaie désespérément de se frayer un chemin, au travers de toute cette foule qui l’empêche d’atteindre son objectif. Elle doit y arriver, elle n’a pas le choix. Son temps lui est compté. Il est impensable qu’elle n’arrive… n’atteigne pas à la gare assez rapidement. Elle voulait, et surtout elle devait la voir, juste une dernière fois. Si jamais elle ne pouvait pas poser une dernière fois ses yeux sur elle, si jamais elle venait à ne pas pouvoir lui dire au revoir, elle s’en voudrait jusqu’à la fin de sa vie. Parce qu’elle l’avait aimé, beaucoup plus qu’il ne le fallait. Et son cœur finirait en milliers de petits morceaux, si le train venait à partir avant qu’elle ne puisse arriver. Son malheur ne serait que plus grand. Elle savait pertinemment que le désespoir serait omniprésent et qu’il lui boufferait son existence.
Pourquoi avait-il fallut que les choses se passent ainsi ?
Pourquoi devait-elle partir, quitter la ville ?
Elle lui en voulait un peu, de l’abandonner. Elle lui en voulait, de la laisser seule.
Mais c’était ainsi. Elle n’y pouvait désormais plus rien.
»
pwet j'espère que ça te conviendra  Gangnam style
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Comparaison



Depuis longtemps, je suis hanté. Hanté par des fantômes de mon passé. Il y a le petit gamin heureux, le gamin blessé, le moi qui a refusé de parler, le moi qui voulait parler, le moi heureux avec ma troupe. Je n’en parle jamais, parce que les gens me prendraient pour un fou. Les fantômes, ça n’existe pas vraiment, hormis certains pokémons. Mais pas de fantômes venant du passé. Non, je devais les tirer avec moi comme de lourdes chaines en acier que personne ne pouvait toucher, voir. Peut-être qu’on pourrait me les couper un jour ? Je n’en savais rien. Je les tirais, sans même m’arrêter. J’avais appris à faire avec. J’avais appris à ne pas en parler. J’avais appris à les calmer. Pas tout le temps. Des fois ils prenaient le pas. Ils se montraient plus présent. L’un tentant de me rappeler cette rage en moi, l’autre essayant de me rappeler que je ne peux vivre seul. Je me souviens avoir vu un bout de série un jour, et le type disait « Nous sommes tous différentes personnes tout au long de notre vie. » En soit, j’étais juste hanté par ces différents moi.

Mais là, aucun d’entre eux ne se faisait sentir, ils s’étaient tous calmés. Plus la discussion avec Achille avançait, plus les fantômes se faisaient discrets, comme si eux aussi, comme moi, se mettaient en phase avec lui. Comme si lui aussi trainait ses fantômes du passé, et que par un miracle, une sorte de connexion, les uns calmaient les autres. Pour moi en tout cas. Le bruit dans mon cœur, les tambours dans mon esprit… Tout se calmait. Cela n’arrivait que lorsque je me sentais bien. Et là, c’était le cas. J’étais bien là.

On parle alors d’argent. Je me rends compte à quel point j’en suis détaché. Peut-être que ce temps passé à la rue a brisé la façon dont je le voyais quand j’étais petit. Je le croyais puissant et je pensais que je pouvais tout faire en en ayant. Pourtant, c’était lorsque j’en avais eu que j’étais le plus malheureux, et j’avais découvert le bonheur sans en avoir. Il m’en avait fallu quand je fuyais de l’orphelinat sans cesse, que je passais mon temps dans la rue. Mais en soit, je n’y étais jamais devenu accro, dépendant, je ne comptais pas chaque pièce tombant de ma poche. Bien au contraire. Je préférais lâcher des sous et rendre les autres heureux. Mais je comprenais son point de vue.

« Mmh… Et ça fait bien chier. M’enfin, on vit avec maintenant. » dis-je, résumant en quelques mots mon avis assez peu partagé, avant de continuer à l’écouter. Il parlait de s’identifier aux personnages, de passage d’épreuves difficiles et de soutien moral en soit. « Heh… Tu dois toucher pas mal de monde alors, vu dans quel fichu monde on vit ! Mais c’est une belle façon de voir les choses. Je n’ai jamais trop lu, mais peut-être bien que c’est une belle façon de trouver de l’espoir en effet… » Je repensais à ce que je faisais 10 ans plus tôt. Oui… Je n’avais définitivement pas eu le temps de lire. Ni même l’envie a vrai dire.

Puis, je tentais de répondre à son intérêt quand à mon style d’écriture, mes petits croquis accompagnant mes écrits. L’authenticité. Oui, c’était définitivement cela que je cherchais à garder lorsque j’écrivais. C’était ça qui me pesait tant et qui m’empêchait de continuer mes histoires. J’avais peur de revenir sur mes mots, de me répéter, de trop changer ce que je voulais faire ressentir ou même d’envoyer le mauvais message. J’avais peur de revenir et de modifier ce que j’avais encré sur le papier. J’avais peur de me perdre moi-même dans une spirale de mots n’ayant aucun sens pour moi.

« Merci Achille. Je ne sais pas si tu devrais t’y essayer, si c’est pour rester bloqué comme moi ! Quoique t’es peut-être pas autant un boulet que moi… » dis-je en souriant.

La suite de la discussion, elle, commença à porter sur quelque chose de plus sombre. Son expression devient sombre, la mienne aussi, mon cœur se portant toujours sur les mesures de ce que je ressentais venant de lui. Sur le moment, je pensais « Je n’aurais pas dû lui demander… » mais… Il le fallait, c’était la porte ouverte pour comprendre. Pour le comprendre. Ce n’était pas la plus belle des portes, certes, mais c’était une porte à traverser, une porte comme les autres. Avec des épines en plus sur la poignée. Je laissais toujours les mots sortir de ma bouche sans les arrêter, je n’avais plus le temps de penser de toute façon, mais je souhaitais exprimer ce qui pesait sur mon cœur.

« Tu sais… Si c’est si capital, c’est normal que tu bloques à un moment je pense. Je veux dire, déjà, on n’est pas des machines. Loin de là. Alors des fois, bah, forcément, on bloque. C’est comme essayer d’avancer dans un roncier sans se prendre dans les épines. C’est pas possible. Et toi, bah, t’es coincé, tu t’es pris dans plein de ronces. » Je pouffais, alors que les mots que j’allais prononcer résonnaient dans mon esprit. « Tu sais de quoi tu as besoin ? … … De quelqu’un avec des cisailles ! Ou d’un pokémon qui vienne te sortir de là ! Et après, passe par un autre chemin. Dans tout ce roncier, doit bien y avoir une route de sortie ! »

C’était stupide, et un peu gamin comme façon de penser. Comme métaphore même. Mais c’était la meilleure image que je pouvais lui offrir. C’était tout ce qui m’était passé à l’esprit pour essayer de lui remonter le moral. Je comprenais ce qu’il ressentait un peu trop bien, étant moi-même coincé dans cette boucle infernale de doute, comme si j’étais incapable de continuer l’écriture de quoique ce soit, me haïssant ainsi pour mon idiotie, ce qui me bloquait certainement encore plus en retour. Je n’étais pas encore prêt à avancer, c’était sûr, mais lui, lui il avait quelque chose qui l’attendait. Il ne le disait pas, mais je le sentais, que contrairement à moi, Achille avait une réelle raison de devoir finir son bouquin.

En attendant, je lui avais tendu mon carnet de notes, et il s’apprêtait à me rendre son avis. Un avis, pour le moins inattendu, puisque j’avais eu comme l’impression d’avoir vu une larme couler sur sa joue. J’avais tout de même un peu le doute, mais… J’écoutais les pulsions dans mon cœur, et il semblait que ce petit paragraphe avait eu son effet. J’acceptais sa critique avec un petit sourire, heureux d’entendre ce que je rêvais d’entendre de la bouche de quelqu’un d’autre depuis un moment, mais ce fut alors que lui aussi me tendit son carnet. « Je te répond après. » furent les seuls mots qui sortirent de ma bouche avant de me plonger dans la lecture, une main tenant le carnet, l’autre dans une poche. Ma bouche bougeait sans faire de bruit alors que je lisais attentivement chaque mot et prenait dans ma tronche tout l’impact du texte. Je n’étais que bien trop au courant de ce qu’on ressentait lorsque quelqu’un partait sans demander.

« Mon texte vaut rien par rapport au tien… Wow… Je me suis fait happer dedans sans même y faire gaffe. La profondeur, l’expression… On dirait presque un cœur couché sur le papier. Et pour mon texte… Début d’une nouvelle pièce, si j’arrive à continuer à l’écrire. Le début est toujours facile. La suite… Beaucoup moins. »

Je soupirais, bruyamment, me sentant battu, abattu, vaincu. Nous étions peut-être tout les deux des écrivains, mais il n’y avait pas de comparaison à faire, il était bien meilleur que moi, sans aucun doute. Je le regardais en souriant doucement, mélancoliquement même. « On dirait que j’ai encore bien des choses à apprendre. »  [/i]



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Je n'ai pas

que ça à Fer-anium


"Mes nuits blanches ne sont pas blanches, À peine clairsemées d'étoiles [...], Je passe des heures infinies, À, compter les moutons funèbres, Qui tapissent mes insomnies."

ceux qui rêvent - Pomme
- Feat Kuroki & Achille


Cœur lacéré, cœur déchiré, cœur éventré que même les mots n’ont su réparer.

La vérité, c’est que ça te fait mal, mal de voir que l’écriture ne semble plus avoir aucun pouvoir sur tes états d’âmes. Noyer le papier sous l’encre affluant a toujours été un moyen pour toi de sortir la tête de l’eau, de t’accrocher, d’avancer – doucement, mais sûrement –. Les mots avaient une force incroyable – ils t’ont permis de surmonter monts et montagnes –. Mais à l’heure d’aujourd’hui, même eux ne sont plus suffisant à calmer les remous incessants de ton esprit engourdis. Tu n’as plus la foi, plus l’envie – ce qui était une passion est aujourd’hui une obligation –. Tu ne prends plus plaisir à écrire ces derniers temps ; et ça te tue, ça te tue que ce qui était si aisé à manipuler soit devenu si forcé. Tu écris, parce que tu dois le faire. Que tu dois respecter ton quota, le nombre de mots par mois. Et encore, estimes-toi heureux ; Lucia est bien gentille après tout. Elle essaie de te motiver sans pour autant forcément te presser. Elle t’aime beaucoup ; pourtant tu passes ton temps à la décevoir sans arrêt. Mais après tout, c’est ce que tu fais en permanence, décevoir ceux qui te sont proches.

L’écriture n’est plus un plaisir, mais un supplice.

Plutôt que de continuer sur cette voie qui te tendait les bras, tu as préféré faire taire tes vices dans l’alcool et le tabac – douces addictions qui te pourrissent la santé ; la preuve, tu ne fais que tousser ; les parois de tes poumons étant noires de cendres –. Mais à quoi bon continuer, diras-tu, alors que tous tes espoirs sont fichus ? Te détruire à petit feu est aujourd’hui ce que tu considères être le mieux. A croire que tu es masochiste, plutôt que d’abréger tes souffrances tu les laisses durer sur le long terme, t’éteignant doucement. Peut-être parce que tu veux, au plus profond de toi, te dire qu’il reste une lueur d’espoir ? Tu n’en sais fichtrement rien, y a tout qui se bouscule dans ton esprit, tout qui se mélange. Tu n’arrives plus à faire le tri, tu es juste enseveli. Et puis, tu fais payer à tout le monde le poids de tes pensées, en passant ton temps à pleurer, te lamenter. Le voilà qu’il te dit que tu dois toucher les autres, mais le fais-tu dans le bon sens du terme ? Finalement, ne les enfonces-tu pas un peu plus dans les tréfonds des ténèbres de la dépression ? Tes écrits ne sont pas tellement réjouissants, alors n’entraines-tu pas avec toi tous ces cœurs abîmés, ébranlés de par tes lectures ? Maintenant que cette idée vient de te traverser, tu déglutis – tu es soudainement moins certains de ce que tu fais –. Tu as un petit rire – rire nerveux –.

« Ahah je ne sais pas trop… J’espère surtout les aider plus que de les enfoncer dans un potentiel mal-être… » Souffles-tu.

Ça fait mal, de prendre conscience de certaines choses, n’est-ce pas ? Oui, tes bouquins ont été publié, on a louangé la qualité de ce que tu as couché sur le papier, mais les plus fins limiers verront alors que le sens profond n’est pas gai. Et puis, il te remercie et te dit qu’il ne sais pas si tu devrais t’y essayer si c’est pour rester bloqué par la suite. Tu hausses les épaules avec un petit sourire.

« Je pense surtout que j’aurais besoin de prendre des cours de dessin, parce que ce n’est pas vraiment mon point fort ! Et ne dis pas que tu es un boulet, ce n’est pas vrai. »

Toi, en revanche, tu en es un, vraiment. Mais à quoi bon continuer de t’apitoyer sur ton sort ; il n’est pas là pour écouter tes simagrées. Il en vient à te donner une métaphore pour le moins très originale quant à la façon que tu devrais adopter afin d’écarter ces obstacles qui te barrent la route. Tu as même un petit rire qui s’échappe d’entre tes lèvres. C’est une bonne façon de voir les choses – bien que tu ne sois pas certain de réussir à mettre ces conseils en application –. Mais tu fais tout de même un petit hochement de tête, en guise de réponse positive.

« Et bien, voilà un bon conseil. Pas évident à mettre en pratique je suppose, mais je prends note. Qui sait, peut-être qu’y repenser me permettra de me délier de ces chaines qui m’empêchent d’avancer ? » Lances-tu tout en jetant un regard vers le ciel étoilé qui vous observe – deux âmes égarées aux passés endoloris réunis sous les éclats laiteux de la lune –.

Tu as été sincère, lorsque tu lui as dit que tu trouvais son texte beau. En revanche, tu n’es pas serein lorsque tu lui tends le tiens. Tu es presque honteux de montrer quelque chose d’aussi brumeux. Tu n’es pas fier des mots qu’il est en train de lire. Pourtant, le retour qu’il te fait n’est pas du tout celui auquel tu t’attendais. Tu passes ta main sur la nuque, tout en détournant le regard. Le style que tu as mis dans ce texte n’est pas le meilleur et pourtant voilà qu’il te dit qu’il s’est laissé entraîner. Peut-être dit-il seulement ça pour te faire plaisir ? Tu ne sais pas, tu ne vas pas lui demander. Tu esquisses un sourire gêné avant d’oser reporter ton attention sur lui.

« Merci… Je pense très sincèrement que ton texte est cent fois mieux que mon brouillon, ton style est beaucoup plus agréable à lire que le miens. En tout cas, tu as un très bon début pour ta pièce. J’espère que tu arriveras jusqu’au bout, bien que ce ne soit pas évident. De toute façon, je pense qu’il reste difficile de plonger la première fois, de passer le syndrome de la page blanche. Une fois qu’on a osé poser les premiers mots sur le papier, ça devient plus facile les premiers temps. Et puis, après, c’est compliqué de trouver la motivation et le courage de continuer et de terminer. Pas évident tout ça, hein… » Dis-tu tout en laissant ton regard s’évader quelques instants, observer sans réellement le faire les feuilles s’animant doucement au contact de la brise passagère. Et puis, un sourire se voulant plus rassurant s’affiche sur ton visage lorsqu’il reprend parole. « Ne t’en fais pas, on continue tous d’apprendre au fur et à mesure. Finalement, on apprend même constamment dans notre vie, jamais notre apprentissage se finit. Mais ne t’en fait pas, tu es déjà très bon, meilleur que beaucoup d’autres, moi inclus. » Tu n’aimes pas te prendre en comparaison, pourtant tu viens de la faire. Tu le penses, sincèrement. « Tu as vraiment du talent et je suis persuadé que tu vas réussir. » C’est sincère, ce que tu lui dis.

Lorsque soudain, un éclair te travers l’esprit.

« Mais, au fait, tu es d’ici ? Je ne t’ai jamais croisé, pourtant je viens souvent par ici et de nuit qui plus est. » Demandes-tu en penchant légèrement la tête sur le côté.

Oui, ça t’intrigues fortement.
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