« Jürgen ?! Il faudrait écrire des livres sur lui et faire des films. Je pourrais vous en dire des choses sur lui, mais jamais vu croirez la moitié. Ce type est certainement la personne la plus chanceuse et malchanceuse que je connaisse. Quand quelque chose de bien lui arrive, il faut que tout de suite après qu’un pépin lui arrive, et ça pour tout et n’importe quoi.  Exemple, quand on était petit et qu’il était le premier à prendre de la nourriture à la cantine, il fallait toujours qu’il tombe sur l’assiette soit brulante, soit froide ou alors trop salée ou avec des arrêtes de poissons. Et encore, ce n’est qu’un exemple.
Il avait toujours été un gamin turbulent, il n’avait jamais tenu sur place. Il fallait toujours qu’il fasse quelque chose. Même assis sur une chaise, il avait toujours gigoté les pieds. Je ne compte plus le nombre de fois où on avait fait le mur et qu’on s’était fait peur entre les menhirs de Cromlac’h. C’était le bon vieux temps.

On avait grandi ensemble, et bien qu’on ait toujours été de parfait opposé, je crois qu’on était les meilleurs amis du monde. On avait la même idée en tête, celle de découvrir le monde et de surtout de le parcourir. Certes, pas pour le même but, mais on se rejoignait bien là-dessus. Moi je voulais qu’on entente mes histoires et surtout que les gens soient submergées d’émotions devant la beauté du récit de mes pokemons. Mais cela n’a jamais bien fonctionner. A l’époque, la coordination, ce n’était pas à la mode. Alors je n’étais qu’un simple artiste suivant son ami.
Jürgen, quant à lui, il voulait aider les gens et la nature, que ce soit pokemon ou plantes. D’ailleurs, il a beaucoup étudié ces dernières. Dès qu’il a pu, il a tout fait pour devenir ranger. C’était un très bon dresseur. Il n’avait que deux pokemons, un drattak et brutapode, mais il était imbattable. Je ne l’ai jamais vu perdre une seule fois. Moi, je lui disais qu’il pouvait devenir maître pokemon sans aucun souci, mais je ne crois pas que cela ait été une fois son truc. Je crois surtout qu’il ne voyait pas comment il pourrait aider les gens en étant maître pokemon.
Il a été ranger assez tôt, il partait parfois pendant des semaines entières, soit en forêt ou en montagne, et quand il revenait, c’était toujours avec un sourire satisfait aux lèvres et une cicatrice en plus. Même quand il est revenu avec presqu’un œil en moins. Dommage que je n’ai pas pu voir son combat à main nu avec ce Polagriffe, même si lui me dit qu’il a simplement trébuché et que c’était des grosses épines qui l’avaient ainsi esquinté. Moi je dis que c’est un combat à main nu contre un Ursaring … C’est quand même plus classe !

Nos chemins se sont séparés pendant plusieurs années. Nous sommes quand même restés en contacte, même si la technologie et lui ça a toujours fait deux. Je ne suis même pas sûr qu’il sache allumer un ordinateur tout seul. Vraiment, il ne sait pas vive avec son temps.
Puis, après peut-être dix ans, on s’est revu et mon dieu qu’il avait changé. Les cheveux longs, de la barbe et mon dieu, il avait des rides ?! Prenait-il soin de lui ? Dormait-il de temps en temps ? Je n’en avais pas l’impression. Etre ranger ne lui faisait pas du bien, et je crois qu’il l’avait compris. Lors de cette rencontre, il m’avait parlé de tout arrêter. Il voulait toujours aider, il voulait toujours parcourir le monde, mais plus en tant que Ranger. Il avait fait son temps, ou du moins, il m’avait fait comprendre qu’il ne voulait plus être rattache à eux. Pourquoi ? Il ne me l’a jamais dit. Aurait-il honte que de quelque chose ? J’avais entendu bien sûr des rumeurs sur un homme aux cheveux blancs, quelques peu violent envers des campeurs qu’il aurait tabassés avant de les faire virer d’une forêt de la région. Ainsi que d’autres incidents de la sorte, mais rien d’officiel.
Il m’a dit qu’il allait repartir, cette fois-ci pour une nouvelle région, loin de Kalos, laissant même ses pokemons derrière lui, les confiants tout simplement sa famille. Où allait-il ? Je crois que lui-même ne le savait pas. Il m’a juste donné l’accolade après avoir fini sa chope de bière et il est parti.

Si seulement il avait attendu de partir, peut-être aurait-il eu le temps de voir cette jeune fille aux cheveux blancs, se présentant cinq minutes plus tard à moi comme étant sa fille. Cela ne pouvait être vrai et en même temps … Qui sait, peut-être était-ce pour cette raison qu’il quittait la région, ou plutôt, qu’il la fuyait. »