Un échantillon après un autre. Tu avais dans ta main la pipette semi-automatique et tu prenais, doucement, lentement, chaque petit liquide, un petit microlitre, pour le laisser se glisser dans la fiole, cette éprouvette. Cheveux attachés en chignon sur le sommet de ton crâne, sarrau fermé, lunettes de sécurité par-dessus les lunettes de soleil, tu travaillais en asepsie. Une radio laissait entendre des notes de classique. Telle avait été ta demande. La musique classique t’apaisait, te calmait, laissait ton esprit dérivé ailleurs, oublier la maladie qui prenait toute la place dans ton âme, dans ta vie.

Princesse de glace qui ne voulait pas être brisée, poupée de glace qui manquait toujours par être brisée. Tu détestais cet état, tu détestais ne pas pouvoir faire autrement que d’être un poids pour les autres et un poids pour ta propre existence malgré la frêle ossature que tu possédais. Ce poids si léger que tu laissais flotter à la surface du sol de cette misérable terre. Non, la terre n’était pas misérable, il n’y avait que toi qui l’étais. Que toi et ta peur panique des autres, de tout, des pokémons. Ta peur de tout ce qui pouvait t’entourer, de tout ce qui pouvait te briser, de tout ce qui pouvait te brûler.

Tu avais éteint la flamme du brûleur pour attraper un masque et aller prendre l’échantillon d’eau qui t’avait été envoyé la veille, te dirigeant vers la station des tests de la dureté de l’eau. Ta feuille de laboratoire y traînait déjà alors que tu posas le bécher sur le bureau, prenant la pipette de 25,00ml traînant quelque part par là. Te concentrer sur les gestes de ce travail que tu affectionnais te permettait d’occulter les pensées d’une maladie qui venait te condamner. Les données scientifiques et les opérations – demandant une rigueur sans précédent – venaient te rassurer. Tu savais quoi faire, comment les interpréter et comment agir.
Ta maladie, tu n’étais pas en mesure de l’analyser, de la corriger.
Tu demeurais un fardeau pour tous ceux t’entourant à cause d’elle.

Tu finis par souffler en triturant distraitement la manche de ton sarrau après avoir obtenu un triplicata dont les données avaient été soigneusement consignées. Tu mis la feuille dans le cartable à cet effet et décidas que ta journée était finie pour aujourd’hui. Ton corps entier devenait une douleur, rester debout n’avait jamais été facile. Et te rappelait pourquoi tu détestais cet handicap du plus profond de ton être. Tant d’allés à l’hôpital, de rendez-vous pris qui venaient polluer ton agenda, tellement de gens que tu ne pouvais plus ne pas reconnaître entre des murs trop blancs pour ce qu’ils devraient être. Tant de rendez-vous prévus et de prognostics atterrants que tu n’aurais jamais voulu connaître.
Qui voulait s’avoir qu’un jour, perdre l’ouïe était une possibilité ?

Gladys avait été une lumière dans ton quotidien sombre et morose, mais son soleil ne suffisait pas à chasser l’averse bien malgré toi, malgré tous les efforts de cette merveilleuse amie que tu ne méritais aucunement. Soupir mourant sur tes lèvres. Condition médicale particulière te faisant risquer la mort à chaque instant de ta vie et après, on te demandait d’en profiter ? Tu n’avais pu qu’apprendre à craindre chaque étincelle de peur qu’un incendie n’en sorte. Et aujourd’hui encore, cette peur te rattrapa, te monta à la gorge et te donna envie de fuir si loin, trop loin, pour que plus jamais on ne puisse venir te chercher et te retrouver.

Tu savais que Gladys espérait que tu apprennes doucement à vivre et ne plus avoir peur du moindre mouvement trop rapide, de la moindre montée de ton, ou de l’éclair déchirant le ciel pendant les jours d’orage. Aujourd’hui, elle aurait été triste de te voir prise de court par la terreur envahissant ton être quand tu revis le Mysdibule qui avait été mêlé à une histoire de morsure dernièrement. Pourquoi le ramener ici ? Pourquoi le garder ? Tu l’aurais relâché dans la nature depuis longtemps si tu avais été celle à qui il avait été offert.
Non, pas exactement. Tu aurais été à l’hôpital en train de souffrir le martyre. Et on serait en train d’essayer de voir comment te sauver l’usage de ton bras. Tout simplement. Fallait pas se faire d’idées, t’étais beaucoup trop fragile. Comment pouvais-tu seulement l’oublier, cette fragilité mordante te tuant ? Cette fragilité qui faisait de toi un monstre, un fardeau, un poids. Dans la vie de Gladys surtout. Tu étais la pluie éteignant le feu alors que tu voulais dessiner sur son visage un doux sourire.

On te posa doucement dans les mains, d’ailleurs, le formulaire que le jeune homme devait signer et tu voulus leur dire que tu ne pouvais pas. Pourtant, les mots se virent étrangler dans ta gorge alors que tu t’étais mise à trembler. Tu ne voulais pas l’approcher. Tu ne voulais pas approcher ce Mysdibule. Shunt sortit de nulle part avec ses petites étincelles autour de son corps.
Et si tu avais peur de Shunt également, si tu ne voulais pas qu’il t’approche et que tu avais reculé d’un pas, tu pouvais voir qu’il était prêt à s’occuper de l’autre pokémon, le distraite et même l’attaquer pour te protéger. Peut-être que sans Shunt, jamais tu ne te serais approché de cet homme.

Rendue à environ deux mètres, tu t’arrêtas, gardant une distance de sécurité beaucoup trop grande pour que ce soit uniquement de la politesse. « Euh.. pardonnez-moi de vous déranger, mais on m’a dit que je devais vous faire signer ce formulaire.. » Un frisson parcourut ta colonne vertébrale alors que tout ton corps et ton esprit te hurlaient de fuir sans attendre.

Tu respirais la douceur. Entièrement, tu la dégageais sans qu’on ne puisse en douter. Non. Tu n’étais pas d’accord. Ce n’était aucunement de la douceur, c’était de la fragilité à l’état pure. Une fragilité déplorable et honteuse qui te donnait envie de disparaître six pieds sous terre, à te demander comment tu pouvais oser te promener le jour, quand on pouvait te voir. Tu ne méritais pas d’être vue, d’être connue.

Et pourtant, tu te trouvais devant un autre être aujourd’hui, respirant cette fragilité détestable, suintant de honte. Oh oui, la honte était bien présente, t’étouffant. Comment ne pas avoir honte de ce verre composant ton existence, composant ton corps tout entier ? Et s’il n’y avait que ça. Mais tu as une fragilité morale et émotionnelle, une faiblesse dans toute ta situation. Tu ne pouvais rien faire pour améliorer ta situation, tu ne pouvais qu’encaisser la doucereuse sensation de souffrance qui prenait ton corps et cette frayeur puissante que tu dégageais moindrement tu te heurtais à des situations qui changeaient de ton quotidien. Cette peur de ce monde dans lequel tu te promenais, dans lequel tu vivais. Peur vibrante brûlant tes veines. Peur vibrante ne te donnant pas de chance pour t’en sortir.

Les papiers ne se tenaient pas dans tes mains tremblantes, tu pourrais les échapper en une seule seconde. Et tu ne pourrais même pas les rattraper. Le danger serait bien trop grand, bien trop immense pour que tu t’y risques. Laisse-toi tomber que l’on rigole. Tu n’en rirais pas, toi, mais peut-être que les autres se prendraient à rire quelques instants avant de réaliser que la situation est bien plus grave qu’une simple petite chute. Parce que c’était toujours drôle, les chutes, en vidéo. Mais toi, si tu chutais, c’était un aller pour l’hôpital. Peu importe la brutalité de l’événement.
Cette fragilité que tu détestais, que tu déplorais. Celle que tu voulais voir disparaître, qui te prenait à la gorge.

Et quand tu regardais ce pokémon et son dresseur, l’emplacement de la blessure, la fébrilité de ton être s’accentuait. À être dans sa situation, tu ne serais sans doute même plus en vie. Ce serait sans doute mieux que de devoir faire attention à ne frôler personne, ou n’importe quel objet, dans la crainte de devoir te retrouver aux urgences de l’hôpital le plus près. Tu étais une poupée de glace, une poupée de verre. Te briser en milles morceaux serait si aisé, et peut-être un peu trop apaisant pour ce que ça aurait dû être.
Tu aurais été si apaisée de voir ton souffle s’éteindre sur ce lit d’hôpital à chaque fois que tu y avais été. Mais tu n’avais pas eu cette chance, on t’avait quelque part condamnée à vivre dans un corps qui ne te correspondait aucunement.

Shunt ne voulait pas attaquer et aussitôt que l’autre pokémon avait fait signe de capituler, les éclairs étaient devenus des éclairs d’amusement. Il prenait tout son énergie pour ne pas sautiller partout et jouer avec le pokémon du dresseur. Il se contenait souvent, mais tu ne le remarquais pas. Quand il était hors de ton champ de vision, c’était toujours mieux. C’était pareil pour tous les pokémons. Pour… tout. Tout simplement. Enfermée dans ta maison, c’était la vie qui te convenait. Dans ton laboratoire, tu t’en sortais également pas mal, et ce n’était pas si dérangeant. Mais en dehors de ces deux lieux, tu étais totalement sans idée de comment t’en sortir et tu figeais. C’était pathétique. Tu étais pathétique.

« Je.. euh, je sais pas trop où faut aller dans ce genre de cas, mais y’a un local libre un peu plus loin où tu pourrais signer tout ça.. » Ton manque d’assurance, ta faiblesse, tout se faisait entendre dans ta voix à la limite de flancher. Dans ta posture, dans ta gestuelle, on pouvait voir que tu ne voulais pas partir. Ton regard restait posé sur le monstre qui servait de pokémon à ce dresseur, n’osant pas bouger, faire quoi que ce soit, de peur qu’il te saute dessus. « Du coup, tu peux euh… avancer. »

Il n'était pas étonnant que la frayeur dans ton regard ait poussé l'autre à ranger son pokémon. Tu ne pouvais pas masquer tes tourments, tu n'en étais pas capable tout simplement. Tu étais bien trop expressive, malgré toi. Un fardeau expressif. Tu ne pouvais pas faire pire. Ou peut-être que si. Tu pouvais toujours faire pire, tu te connaissais. En matière de désagréments, tu trouvais toujours de nouvelles méthodes pour te surpasser et à chaque fois, tu te retrouvais à déplorer ton existence davantage. Ce coeur qui aurait pu cesser de battre à tellement de reprises et qui n'avait jamais saisi cette occasion au vol, qui l'avait laissé passer. Pourquoi donc ? Tu n'étais pas essentielle dans ce monde. Bien au contraire. Tu étais une sculpture de glace inutile, un poids, quelqu'un à qui on devait trop faire attention, un détail de trop gâchant la peinture.

Aujourd'hui, ta présence et ta faiblesse d'esprit avaient forcé un pokémon à retrouver sa pokéball parce que tu n'étais pas capable de supporter sa présence dans une pièce. Pas plus que tu n'acceptais la proximité du pokémon qui aurait dû être le tien, que tu avais nommé même pour faire plaisir à ta meilleure amie. Seule raison pour laquelle tu possédais cette chose électrique qui aimait faire des rencontres et qui observait tristement la pokéball. Pour lui, c'était une occasion de se faire un ami. Pour toi, c'était un cauchemar pur et dur qui se déroulait alors même que tu étais éveillée. C'était le pire des cauchemars. Enfin, les pires cauchemars plutôt, ceux qui se déroulaient éveillée. Et c'étaient ceux ceux que tu vivais le plus malheureusement pour toi. Ça démontrait la joie de ton quotidien. Quand seulement sortir revêtait l'apparence d'un songe désastreux.

Tu avais suivi le jeune homme quand il avait avancé en contournant le plus possible Shunt, refusant de l'approcher. T'engouffrant dans cette pièce et fermant la porte - Shunt avait eu le temps d'y entrer et de grimper sur la table - tu te retournas vers lui. « Lyra. Je m'appelle Lyra, alors tu peux m'appeler comme ça. » Ce qui était logique. T'appeler par ton prénom te semblait logique. L'était-ce ? Tu n'en étais pas certaine. Communiquer n'était pas un acte fluide de ta part, tu n'avais pas reçu de cours sur l'art de la communication et c'était une corde manquante à ton arc. Une corde que tu n'avais jamais souhaité ajouter. Tu avais Gladys et ça te suffisait. Plomber l'existence de Gladys était déjà suffisant, tu te le reprochais déjà suffisamment pour désire avoir d'autres amitiés.

Tu posas les papiers sur la table et sortis un stylo de ton sarrau en tirant la chaise pour t'y asseoir. Doucement, sans te presser, sans le moindre geste brusque. Tu ne pouvais pas faire de gestes brusques. Tu ne voulais pas devoir aller à l'hôpital, n'est-ce pas ? Ça ne te tentait aucunement. Tu étais certaine que tu en pleurerais de dépit, de honte, de mal. Parce que c'était toujours douloureux de se briser un os.  « Voici donc les papiers à signer et un stylo pour le faire. » Si Gladys avait été présente, elle t'aurait reproché ton manque de loquacité. « Je.. euhm, tu fais quoi dans la vie du coup ? »

Assise sur la chaise qui commençait à être davantage désagréable qu’être debout, elle observait le jeune homme remplir les papiers. Jeune homme sans doute plus vieux qu’elle. Il était parfois étrange de voir où elle était rendue à un si jeune âge, mais toute sa vie elle n’avait eu que les études, que les romans, comme unique refuge, comme unique douceur et son intelligence était au final tout ce qu’elle possédait. Alors il semblait évident qu’elle désire en prendre parti, exploiter son cerveau au maximum, faire tout ce qu’elle pouvait. Elle s’était renseignée pour parfaire son éducation au supérieur pendant ses temps libres bien trop… fréquents. Travailler à temps partiel en tant qu’enseignante à l’université dans les cours de mythes et légendes et à temps partiel dans le laboratoire ne suffisait pas pour occuper les longs moments de solitude lui rappelant le fardeau qu’elle représentait. Et l’enfant qu’elle était demeurée.

Enfant qui pensait toujours à se réfugier dans les bras de sa mère quand le monde pesait trop sur ses épaules, qui voulait toujours que son père s’occuper de mettre en ordre son existence. Mais qui vivait seule désormais et qui devait continuer à avancer, à faire tout.. par elle-même. Cette poupée si fragile n’avait rien d’une adulte malgré son âge et son travail, malgré le fait qu’elle vive par elle-même et qu’elle obtienne un salaire. Ce n’était toujours qu’une petite fille incapable de savoir ce qui est le mieux pour elle.
Mais le monde était si intimidant et elle ne comprenait pas comment elle était supposée vouloir grandir dans tout ça. Non, elle ne comprenait définitivement pas. Et devant cette personne qui ne s’était pas présentée et qu’elle ne pouvait donc même pas nommer par son prénom, elle exposait son manque d’apprentissage dans les relations sociales par maladresse à tenter une conversation.

« Prendre des photos des pokémons.. ? » Elle essayait de comprendre. Définitivement, elle essayait de comprendre comment tellement de personnes approchaient ces êtres sans la moindre once de peur. Elle, elle était figée de peur à seulement les apercevoir, alors ça ne faisait pas de sens à ses yeux. Pas plus que l’idée de les faire combattre, à vrai dire. « Des personnes les font combattre ? » Sa voix était douce, sa question ignorante. Quelque part, elle en avait déjà entendu parler, mais perdue dans ses livres et dans l’étude des légendaires et fabuleux, elle n’était pas très proche du monde réel. La fiction était son exutoire, la possibilité de respirer. Une béquille pour encaisser le réel et sa fragilité écœurante. « Une deuxième chance.. pourquoi offrir une deuxième chance à la violence ? » Vraiment, elle essayait de comprendre. Mais tous les concepts lui échappaient. Elle ne l’aurait pas pris de prime abord, ce pokémon, elle. Elle l’aurait fui comme la peste de la même façon qu’elle n’autorisait pas le pokémon offert par Gladys à s’approcher d’elle. Elle avait bien trop peur que les choses dérapent et qu’elle soit brisée par cet être.

Elle tendit doucement le bras pour attraper les papiers et les ramena vers elle. Toujours dans une délicate douceur parce que c’était tout ce qu’elle dégageait, une douceur qui lui donnait, au final, envie de vomir tellement elle la considérait comme une forme de faiblesse. Une faiblesse si puissante et désagréable. Elle était faible. Il n’y avait rien à redire, elle était faible. Totalement et entièrement faible. « Je leur donnerais les papiers. Tu.. t’appelles comment, au fait ? » Qu’elle puisse au moins mettre un nom sur ce visage.

Ce monde lui échappait.
Ce n’était rien de plus qu’un pauvre constat. Enfermée dans une maison depuis toujours, dans des mondes qui lui permettaient de s’évader, de s’envoler, tout en demeurant les deux pieds bien ancrés sur le tapis noir du salon, Lyra n’avait pas appris à connaître la réalité, l’univers dans lequel elle évoluait bien malgré elle.
Enfant isolée, enfant surprotégée.
Enfant dont les parents craignaient qu’un coup de vent trop fort, un enfant turbulent, provoque une chute et une mort. Parents faisant de leur mieux pour assurer une survie à une enfant trop particulière pour qui ce qui paraît anodin devient inévitablement un danger potentiel et aujourd’hui ? Une enseignante bien trop jeune, effrayée de mettre un pied devant elle, ne connaissant que ce que les livres lui ont transmis.

Ce qui ne l’empêchait pas pour autant d’écouter. Écouter les réponses, écouter ce qu’on avait à lui dire, écouter ce qu’on semblait essayer de lui apprendre, ce qui lui manquait comme éléments pour constituer le monde qui s’étendait sous ses yeux glacés. Ses yeux particuliers. Ses yeux qui lui posaient problème.
Yeux qu’elle détestait. Qui montraient sa faiblesse.

Elle l’avait observé. De ce siège, de cet endroit, elle avait regardé cet inconnu en se demandant quelle pouvait être la vie qu’il entreprenait. Sans doute très différente de la sienne. Elle avait essayé de ne pas trop se perdre dans ses pensées, de ne pas assumer de détails, mais elle ne pouvait qu’assumer qu’il était en parfaite santé, qu’il ne craignait pas la mort à chaque pas. Elle ne pouvait s’empêcher de le penser si régulièrement, d’envier ces personnes qui ne savaient pas ce que c’était.
« Je vois… » Ou tout du moins essayait-elle de comprendre. Pourtant, ça lui échappait tellement. Elle n’était même pas en mesure de les approcher, de les frôler. Comment pouvait-elle comprendre qu’on les aime, qu’on les adule ? C’était tout simplement impossible pour la princesse de glace.

« Ils sont comme nous ? C’est vrai.. » Les légendaires avaient leur personnalité, les caractéristiques. Ni bons ni mauvais, ils baignaient dans les zones grises. Les protecteurs pouvaient se montrer dommageables, incompris. Les « méchants » de prime abord également. « Les légendaires aussi ont leurs propres comportements. » Mais ce constant ne venait pas effacer la peur vibrante qui demeurait dans chaque vibre de son corps. Blâmons son enfance pour un tel comportement. Elle pouvait au moins se vanter de ne pas s’enfermer dans l’ignorance. N’était-ce pas déjà un pas en soi ? Elle faisait de son mieux.

« Vous n’avez pas à vous excuser, ne vous en faites pas ! » Elle ne voulait pas qu’il se sente mal-à-l’aise, qu’il ait le sentiment d’avoir fait une faute, quelque chose qu’il ne fallait pas. Elle n’avait pas cherché à pousser les présentations outre mesure au départ, c’était là son unique faute. « Vous voulez bien me montrer les photos ? » En photo, ils ne risquaient pas de la blesser, après tout. Ce pouvait toujours être un départ, un début.
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