Cœur de cristal [Recherche de cristal-Z] – réponse n°4
Le plus loin possible dans la grotte, les yeux perdus dans la tempête de neige qui règne au dehors, Leonard se sert contre Mickey. Les deux se partagent leur chaleur respective. Il est question de survie en cet instant. Il n’y a plus d’expéditions. Il n’y a plus de curiosité et pas plus de plaisirs.
Il glousse difficilement en regardant à nouveau les traces de griffue dans les murs de glace. Les sillons sont profonds, ce qui dénote une forte puissance de ce qui doit être un polagriffe. Et, malheureusement, l’esprit du jeune Eclipse lui joue des tours. L’imagination est le meilleur des combustibles à la peur. Et il lui est impossible d’interdire d’accès les images d’un ours géant le dominant à la barbe de glace…
« Tu vois quelque chose, ma belle ? »
La stari s’aventure dans la tempête. Elle est assez sérieuse et assez expérimentée pour ne pas prendre de risques. Après des minutes qui semblent si longues à Leonard, Esmeralda revient et lui fait comprendre par un langage de signes spécifique qu’ils sont relativement à l’abri pour le moment.
« Tu me rassures. Merci, ma belle. »
Mickey a perdu de son énergie. Prisonnier dans une grotte et par une tempête de neige, il se blottit contre Leonard et espère que tout sera bientôt terminé. Il peut lutter contre un terrible mackogneur s’il le faut. Mais il se sent impuissant face à un phénomène climatique.
« Ça va aller, Mickey. Tu vas voir qu’on sera vite rentré sous un beau soleil. Fais-moi confiance ! »
Un bras passe au-dessus du riolu et vient l’encercler. Puis la main le caresse et le réchauffe tandis que l’esprit de Leonard s’active. Ses yeux voient toutes les affaires éparpillées sur le sol. Il essaie de ne pas faire attention aux marques carmins… Pas plus qu’aux restes ici et là…
*Respire, Leonard. Le polagriffe n’est pas dans les environs. Il a dû se retrouver piégé lui aussi par la tempête. Respire. *
Des associations se font dans son esprit. La neige, les affaires éparpillées et le riolu frissonnant fait repenser au Safari de Noël. Il y avait rencontré un darumarond qui transportait des cadeaux. Et qui en transporte encore. Ça fait partie de sa personnalité. Si Leonard y pense, c’est parce qu’il est classé parmi la famille du Feu et que donc, il a la capacité de réchauffer l’humain et le riolu accolés.
*Mais il est trop jeune. Trop inexpérimenté. Je ne sais pas comment il va réagir dans une situation si critique. Non, il faut plutôt que je fasse appelle à Vitriol. *
Le démolosse apparait donc suite à l’ouverture de la pokeball dans les airs. Tout de suite, le pokemon fait un état des lieux et comprend qu’il se trouve dans un antre de prédateur. L’odeur du sang est probablement ce qui l’assaille en premier et avec la plus grande intensité. Sa réaction ne se fait pas attendre. Il gronde, baisse la tête et est prêt à l’attaque.
« Du calme, Vitriol. Il n’y a aucun danger. Du moins, il n’y en a pas pour le moment. Esmeralda s’en est assurée. »
Le démolosse regarde la stari et tout de suite, il se calme. Toujours sur ses gardes, mais il ne gronde plus et rentre ses crocs. Il s’approche alors de Mickey et pose sa truffe sur son visage. Il lui apporte du réconfort alors que Leonad lui demande de cracher quelques flammèches pour tous les réchauffer.
Tout le monde s’endort.
Quand Leonard ouvre les yeux, il découvre avec ses yeux embués que la tempête au dehors s’est calmé. Il n’y a plus que quelques flocons qui tombent ici et là. Il secoue un peu son bras pour réveiller Mickey. De son autre main, il caresse le pelage de Vitriol. Tout le monde se réveille, se lève et s’étire.
« Tu es déjà éveillée, toi, hein ! »
Esmeralda revient du dehors où elle avait pris le tour de garde nécessaire. Après tout, Leonard n’a rien à y redire en redécouvrant les profonds sillons causés par les griffes d’un polagriffe. Il les observe de plus près tandis que Mickey commence déjà à fouiller les affaires des… victimes du pokemon sauvage.
« On a eu beaucoup de chances que le polagriffe n’était pas là quand la tempête nous est tombé dessus. »
Il laisse son doigt glisser dans le sillon. Et, avec une voix plus basse, ajoute :
« Vraiment beaucoup de chance… »
Il se retourne et va rejoindre le riolu curieux. Rapidement, Leonard découvre un portefeuille dans lequel se trouve une carte d’identité. Un jeune homme âgé de deux ans de plus que lui. Empathique, il s’imagine que ça aurait pu être lui. A peu près le même âge, le même physique, les mêmes aspirations. Une larme coule sur sa joue alors qu’il pense aux parents qui doivent être morts d’inquiétude de ne plus avoir eu de nouvelles.
« Mickey, arrête de fouiller. Oui, tu peux finir cette barre chocolatée. Mais on ne fouille plus dans les affaires, d’accord ? »
Leonard commence alors à récupérer les affaires. Quand il a tout réuni au centre de la caverne, il se demande comment il va bien pouvoir récupérer tout ça et le ramener aux différentes familles. Car dans cette caverne, les victimes se compte au pluriel…
Il décide alors de prendre les porte-feuilles et quelques effets personnels.
Rajan Hamori. 22 ans. Une gourmette à son nom. Un mouchoir avec des initiales et une figurine tâchée de sang.
Helena Camomille. 29 ans. Un anneau avec une inscription interne qui semble être la preuve d’un mariage récent.
Madrille Robot. 31 ans. Une montre à gousset à la vitre brisée. Un petit carnet de notes et un trousseau de clefs étranges.
« Pour les autres, je n’ai pas retrouvé leur identité. Je ne sais pas si je peux emmener quoi que ce soit pour que les familles sachent. Bon, ce que je peux faire, c’est au moins ressortir dehors et capturer les coordonnées GPS. Je les donnerais aux policiers en même temps que tout ce que j’ai récolté. »
Lourdement chargé, Leonard reprend la randonnée pour redescendre en ville.
Une fois leur route manqueront croise celle du polagriffe meurtrier. Heureusement, Esmeralda avait découvert la présence du pokemon depuis les cieux la première. En survolant au-dessus du paysage, elle était parvenue à trouver un abri pour Leonard. Mickey était resté au côté de l’humain. Tandis que Vitriol était allé se poster plus loin. Il était la dernière ligne de défense au besoin.
Mais il n’y avait pas eu besoin. Soit que le pogriffe sauvage ne les avait pas remarqués. Soit qu’il était trop fatigué ou l’estomac repu pour prendre des risques à attaquer un petit groupe.
« Ouf !... Il m’a vraiment fait peur. Tout le monde va bien ? »
Le riolu afficha un grand sourire et Vitriol hocha modestement de la tête. Il n’était pas pokemon à venir chercher des caresses ou à se frotter contre les jambes. Il restait un pokemon masculin avec son « ego ».
« On reprend la route ? J’avoue que cette expédition commence à me peser sur mes nerfs. Je suis fatigué et j’aimerais beaucoup me laisser tomber sur un vrai lit. »
Le reste de la descente se passa sans incidents.
Revenu en ville, Leonard se dirigea en premier lieu vers le poste de police malgré son état de fatigue.
« Bonjour, monsieur. »
« Bonjour, jeune homme. Que puis-je faire pour toi ? »
« J’étais en expédition dans la Grotte Givrée et j’ai découvert des effets personnels de personnes… »
Leonard était gêné de dire le mot « décédées » à voix haute. Soudainement, ça devenait une réalité.
Alors il décida de déposer une partie des affaires sur le comptoir en face du policier. Il y avait notamment une carte d’identité, un jouet ensanglanté et des traces de griffures sur un autre objet.
« Oh. Je suis désolé que tu aies dû voir tout ça, jeune homme. Je dois également te remercier. Grâce à toi, beaucoup de famille pourront faire leur deuil. Il va falloir que je te demande de m’accompagner et de me raconter en détails ce que tu as vu. Est-ce que tu vas pouvoir le faire ? »
« Bien sûr, monsieur le policier. Je me reposerais après. Ah ! J’allais oublier. J’ai également les coordonnées GPS de la grotte où j’ai retrouvé toutes ces affaires. »
« Parfait. Viens, accompagne-moi. Est-ce que tu voudrais boire quelque chose de chaud ? Un café ? Un thé ? »
« Un chocolat si c’est possible. »
Le policier s’en alla chercher la boisson pour Leonard. L’entrevue dura quelques temps et il arriva un moment où les affaires des victimes furent étalées sur une table pour les enregistrer les unes après les autres. Parmi ces affaires, il y avait peut-être un trésor pour l’Eclipse ?
Demande de récompense. Merci ;)