Dusk Lumiris

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Désorganise le désordre
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Mauvais désordre
Alceste & Akari


 
 
Tu es bien embarrassée, Alceste. Tu erres, de ton pas toujours trainant, de ton pas soulevant quelques trainées de poussière, faisant fuir quelques amies -nous parlons bien entendu des araignées qui cohabitent avec toi. Ton domaine, ton grand manoir dans lequel tu résides se porte bien, comme d'habitude. Oh oui, tout est parfait comme ça.

Ou presque. Il se trouve que si ta petite Clorinthe a hérité de toi sur bien des points, en revanche son énergie semble de loin surpasser la tienne déjà. Même à son âge, tu es sûre que tu n'avais pas sa vitalité. Car voilà que l'enfant de la maisonnée s'amuse à laisser trainer les chiffons de ses poupées démembrées, s'amuse à laisser trainer la mini guillotine un peu partout à force de s'amuser avec, et prend quelques-unes de tes inventions pour ne plus savoir où elle les a posées. Quel désordre, décidément, c'est un défaut qu'elle a hérité de toi, et même ton mari pourtant parfait -quelle horreur- a du mal à réparer les pots cassés de sa fille adoptive. Car vois-tu, Alceste, le désordre tu aimes ça, pourtant là ce n'est pas le même type de désordre, il se doit d'y avoir une certaine organisation chaotique dans un bon désordre, sinon cela ressemble plus à un terrain de jeu qu'à autre chose -et toi tu as d'autres jeux. Ajoutons à cela tes absences et celles de ton mari à cause de votre travail respectif, que ton Lémure s'entend très bien avec ta fille, et que cette dernière vient d'avoir son Mimiqui, et vous pouvez aisément deviner que le manoir entre dans le début d'une phase d'autodestruction.

Le problème, comme on vient de le dire, c'est que tu travailles Alceste. Et tu ne peux pas consacrer tout ton temps à ramasser derrière ta fille. Surtout lorsqu'une idée de génie vient de pondre dans ta tête : non, personne ne doit venir te déranger à ce moment-là.
Bien sûr que non, ce n'est pas toi qui vas t'y coller. Pourquoi après tout, quand tu as l'argent pour te payer un homme à tout faire ?
C'est donc ce que tu as fait. Le jeune homme que tu as employé ne restera pas longtemps, mais tu espères que cela sera suffisant pour au moins mettre du bon désordre cette fois. D'ailleurs, il faudra que tu lui expliques exactement comment il devra accomplir ses tâches. Quelle plaie, décidément tu sens que tu vas encore perdre trop de temps à devoir répondre aux interrogations d'une personne trop "propre et normale". Tu soupires rien que d'y penser. Tu aurais du le prévenir avant de l'engager, en fin de compte. Mais non, le premier critère que tu as voulu observer avant de l'engager, c'était ses cheveux. Oui, ça a son importance, et il n'est pas blond.
Un horrible bruit retentit, comme si des os s'entrechoquaient. Tu écrases ton réveil en forme de crâne, relevant finalement le nez de ton bureau. C'est donc l'heure d'accueillir le fameux Akari en question. Faisant trainer ta longue robe noire devant toi -les mauvaises langues diront qu'elle servira plus de serpillère que de robe- tu te diriges donc vers l'entrée de ton manoir, parée d'un maquillage noir, qui convient parfaitement à l'obscurité et l'ambiance lugubre des lieux.



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Désorganise le désordre

Je n'étais pas particulièrement pénible concernant le travail. J'acceptais tout type de missions, bien que j'évitais de tremper dans les affaires louches et, de répondre aux annonces proposant un salaire beaucoup trop bas face à la tâche ardue à accomplir. Je n'ai rien contre le travail laborieux, mais j'estime que se défoncer la santé mérite une paye à la hauteur des dégâts. Je faisais le tour des offres d'emploi, longeant le grand tableau de l'agence des travailleurs-voyageurs, fronçant les sourcils devant des tâches relativement ingrates et mal rémunérées, jusqu'à trouver une offre avec un travail semblant plus que réalisable et, avec un salaire relativement correct. Il s'agissait d'une annonce intitulait « Cherche femme/homme à tout faire ». La tâche consistait à faire le ménage et des petits travaux dans une vieille maison... C'était quelque chose que je pouvais faire convenablement. La mission était courte alors, cela correspondait à mes maigres exigences.

- « Attends, tu ne vas tout de même pas accepter l'offre de la sorcière ? » Lança une voix pénible derrière moi.

- « Bonjour. » Dis-je dans un soupir, lui lançant un regard peu amical. On ne s'adresse pas aux inconnus de la sorte, pas sans s'introduire... Tss. - « Une sorcière ? » Répétais-je, l'image des déguisements pour Halloween à l'esprit.

- « Ah, ça se voit que tu n'es pas du coin... » Effectivement. - « Cette annonce est pour le sinistre manoir de celle qu'on surnomme 'la sorcière'. Enfin, beaucoup pensent que c'est une authentique sorcière, car vois-tu... »

Mais j'étais déjà parti vers l'accueil de l'agence afin de valider la mission que j'avais choisi. Les ragots et les rumeurs, ce n'était franchement pas ce qui m'intéressait à vrai dire... Puis, je n'aimais pas qu'on dise du mal des gens sans que je n'ai eu la chance de me faire ma propre opinion avant. L'avis des autres doit rester celui des autres. J'aime avoir ma propre opinion et ma propre vision des autres. J'avais besoin d'un travail, qu'importe si c'était le manoir sombre et maudit d'une sorcière ou la lumineuse demeure d'une Sainte ! Un travail est un travail. L'agence des travailleurs-voyageurs s'était occupé de prévenir la propriétaire des lieux et de préparer les documents officieux. Officiellement, j'avais le poste !

Le lendemain, la matinée était fraiche et brumeuse, offrant un voile mystique au quartier résidentiel de Fort-des-songes. C'était une ambiance qui me plaisait plutôt bien. D'un pas tranquille, je m'étais rendu à l'adresse indiquée sur mes documents de travail. La commanditaire savait déjà qu'un jeune homme portant le surnom d'Akari devait se présenter à elle dans la matinée. J'avais la moitié de mon visage blottit dans mon foulard, encore un peu somnolant. La nuit avait été si courte... Qu'importe, je ferais de mon mieux pour honorer ma part du contrat. Je fonctionne à coups de motivation, après tout...

En arrivant devant le numéro correspondant à l'adresse présent sur les documents de la mission, j'avais senti un frisson glacial glisser le long de ma colonne vertébrale. C'était... Exactement le genre de vieille maison lugubre qu'on voyait au début des films d'horreurs clichés. Sauf qu'il ne semblait pas y avoir de tournage dans le coin. Je ne voyais pas plus de comédiens que de matériel... L'endroit semblait être naturellement sinistre. Ne jugeons pas un livre sur sa couverture. Sauf que ce livre-ci, ne pouvait que contenir une histoire sordide. Ravalant ma salive et me rappelant que j'étais un type plutôt courageux et téméraire, j'avais traversé l'avant-cour faisant face à la demeure, toquant ensuite lourdement à deux reprises sur l'épaisse porte de bois sombre.

Ok. Peut-être que je regrettais un peu d'avoir congédier l'autre commère à l'agence... Si sorcière il y avait, j'avais intérêt à redoubler d'imagination. Je ne voulais franchement pas finir ma triste vie en Grenousse.
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le nouveau
Alceste & Akari


 

C'est incroyable comment les gens te font rouler des yeux. La réaction est toujours la même, lorsqu'un quidam pose les yeux pour la première fois sur ta demeure. Des sueurs froides, de l'hésitation, des regards aux alentours. Et sans aucun doute mille et un scénarios qui défilent dans leur petite tête. Quel terrible manque d'originalité. Typique des gens confortables dans leur cocon hideux de mièvrerie.
C'est donc sans aucune surprise que tu observes par la fenêtre le garçon a l'air pas très rassuré devant le manoir.
Tu te demandes bien la tête qu'il fera lorsque tu te présenteras à lui. La peur t'a toujours amusée.

Et donc, tu te décides à bouger pour accueillir ton nouvel employé. Lémure avait disparu, et tu réalises trop tard qu'il t'a devancé. Ton pokémon sournois avait disparu, pour réapparaître devant le garçon avec un cri lugubre, essayant de lui faire peur. Au fond de toi, tu salues ce geste de ton fidèle compagnon.
Mais tu as une image à conserver, Alceste.
Te voilà donc devant le garçon, lui lançant un regard tout à fait neutre -ce qui est en soit très bien pour toi- avant de jeter un -faux- regard assassin envers ton pokémon.

-Lémure, cesse immédiatement.

Le Fantominus comprend, bien qu'en râlant un peu. Tu n'as pas envie de faire fuir à nouveau un employé.

Tu effectues un salut dans lequel se mélangent noblesse et originalité, gestes élégants bien qu'un peu trop lents, correspondant bien à ton style.

-Vous êtes bien Akari, n'est-ce pas ? Je suis la Comtesse Alceste, propriétaire du domaine de Nives.

Tu te retournes, invitant d'un geste de la main ton interlocuteur à te suivre.

-Entrez donc, vous n'allez pas pouvoir travailler en restant ici.

Tu grimpes donc les escaliers, arrivant dans un large hall d'entrée. Un énorme lustre surplombe la pièce, luxueux, étant devenu le point s'accroche de nombreuses toiles d'araignées. D'ailleurs, le lustre n'est pas allumé, la pièce étant éclairée par d'anciens chandeliers accrochés aux murs. Le sol est constitué de mosaïques décoratives, et un grand tapis rond occupe le centre de la pièce. Au fond du hall, à côté d'une armoire abritant les manteaux, un grand miroir poussiéreux semble déformer l'apparence de celui qui s'y contemple.
Et, au milieu de tout ça, des têtes de peluches décapitées traînaient dans un coin. À côté du miroir, une petite pile de livres pour enfants tenait miraculeusement debout, menaçant de s'effondrer au moindre coup de vent. Et tu soupires, parce que Clorinthe n'apprend jamais.
Au moins ce jeune homme ne viendra pas pour rien.
D'un geste de la main, tu désignes l'œuvre de ta fille.

-J'imagine que vous savez pourquoi vous êtes là. J'aimerais que vous désorganisiez ce désordre.

Car non, tu ne vas pas simplement qu'il organise tout.
Quelle énigme.



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Désorganise le désordre

Devais-je avoir peur d'une maison hantée ou d'une sorcière ? Avant toute chose, admettons que les deux existent dans notre monde. D'un point de vue rationnel et neutre, les histoires de Pokémon utilisant leurs capacités pour hanter ou maudire les humains sont bien plus répandues qu'il y paraît. Les histoires sont souvent issues d'une imagination collective qu'on ajoute à des faits qui eux, sont bien réels. En réalité, ma question devrait plutôt être... De quoi devais-je avoir peur ? De l'imprévisible, de l'irrationnel et de ma propre ignorance. Seulement, depuis mon réveil à l'hôpital, je vivais en permanence avec les trois-là pour seuls amis.

Il était si soudainement apparut devant moi que je m'étais pétrifié de stupeur, ayant comme simple réaction d'écarquiller les yeux. Un Pokémon Spectre... ?! Aucun doute là-dessus... C'est que... Même mon propre Pokémon Spectre me réservait souvent ce genre de mauvaise surprise. J'imagine qu'on ne s'y habitue tout simplement jamais... ? J'étais resté immobile face au Pokémon, ignorant totalement à qui il pouvait appartenir et ses intentions.

- « Lémure, cesse immédiatement. » Tonna une voix.

Je m'étais légèrement penché sur le côté pour voir derrière le Pokémon, apercevant la femme sur le porche de sa maison. D'apparence, la femme pouvait aisément s'apparenter à l'image modernisée d'une sorcière, néanmoins... La façon polie avec laquelle elle m'avait salué m'avait cependant semblé très respectueux. J'étais ici pour effectuer un travail, pas pour m'improviser juge de curiosité.

- « Vous êtes bien Akari, n'est-ce pas ? Je suis la Comtesse Alceste, propriétaire du domaine de Nives. »

- « Je suis bien Akari. Enchanté de faire votre connaissance, madame la Comtesse Alceste. » Dis-je d'une voix neutre en m'inclinant respectueusement vers l'avant. - « Je suis envoyé par l'agence pour effectuer le travail. »

- « Entrez donc, vous n'allez pas pouvoir travailler en restant ici. » Avait-elle lâcher en faisant signe d'avancer.

Silencieusement, j'avais suivi la Comtesse de Nives, m'excusant du dérangement à peine avais-je mis le pied à l'intérieur. C'était... Relativement gênant de pénétrer ainsi la demeure d'une autre personne. J'étais vraiment... Un intrus pour cet endroit. L'intérieur du manoir était sombre, plongé dans un désordre organisé uniquement pour ses occupants, des toiles d'araignées et des couches de poussières ornaient une multitude d'éléments du décor et, pour ajouter davantage d'ambiance à ce tableau semblant ancien et laissé à l'abandon, une pile de têtes de peluches gisait dans un coin de la large pièce qu'on peinait à traverser tant elle était grande. C'était rassurant. Enfin, je veux dire, c'était des têtes de peluches et pas des têtes réduites. Je me comprends. La propriétaire de l'endroit avait pointé les morceaux d'animaux en peluches d'un de ses longs doigts.

- « J'imagine que vous savez pourquoi vous êtes là. J'aimerais que vous désorganisiez ce désordre. »

- « Bien. Je m'en occupe. » Répondis-je sans aucune arrière-pensée.

Seulement... Je veux bien m'en occuper mais... Soyons d'accord, les toiles d'araignées, la poussière, l'obscurité régnante... étaient des éléments en accord avec le lieu. Je n'avais probablement pas le droit d'y toucher. Quant aux têtes de peluches... Oui elles étaient pointées du doigt comme étant des intrus. Seulement... Je devais en faire quoi ? Fort à parier que l'enfant, à qui ça appartenait, n'aimerait pas qu'elles disparaissent définitivement... Hum. Un peu d'imagination, bon sang...

- « Euh... Excusez-moi Madame la Comtesse Alceste, ne serait-il pas préférable que je recouds les têtes des peluches à leurs corps ? J'imagine... Que plutôt que de les jeter, elles pourraient servir une seconde fois... »

Même si le résultat avait de grandes chances d'être le même, je pouvais toujours placer un coffre à l'endroit du carnage afin, qu'il soit mieux maîtrisé et que sa palette de couleurs trop joyeuses ne tâche pas le décor de film d'horreur de la sombre demeure.
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têtes
Alceste & Akari


 

Au moins le garçon que tu as engagé n'est pas là pour causer ou pour flemmarder. Malgré sa surprise évidente devant l'apparition de Lémure - en vérité tu as beaucoup apprécié ça, c'est, en quelque sorte, ton accueil personnalisé - le jeune ne se laisse pas démonter ni abattre par l'allure de ton horrible manoir. Certes, pour la paye que tu proposes - énorme pour certains, dérisoire pour toi - il n'y a pas vraiment de quoi se plaindre. Pourtant, certains trouvent tout de même le moyen de se plaindre, de trouver tes directives ridicules et sans aucun sens. A ces gens-là, tu leur réserves la frousse de leur vie, si bien qu'ils quittent le manoir en hurlant et sans avoir touché un centime. Tu avais d'ailleurs tellement l'habitude de ce genre de fainéants que tu te demandais s'il existait encore des gens de bonne volonté.

Mais pour l'instant, cet Akari t'étonne. N'exagérons rien, il vient seulement de commencer après tout. Néanmoins, il se met déjà à la tâche, ramassant les têtes que tu as désigné. D'ailleurs, il se permet même d'avoir des idées.


-Euh... Excusez-moi Madame la Comtesse Alceste, ne serait-il pas préférable que je recouds les têtes des peluches à leurs corps ? J'imagine... Que plutôt que de les jeter, elles pourraient servir une seconde fois...

Tu penches légèrement la tête, appuyant ta joue contre ta main. Ma foi, ce n'est pas une mauvaise idée. D'autant plus que ce jeune homme semble avoir de la considération pour les objets cassés - ceux dont on ne veut pas, donc - et c'est une chose qui ne te déplait pas.

-Très bien. Dans ce cas, il faudrait qu'elles soient recousues solidement. Une victoire trop facile est ennuyante. Il faudrait quelque chose qui nous pousse à réfléchir et user de nouveaux moyens pour la détruire.

Évidemment, par là, tu veux dire que tu veux voir Clorinthe décapiter ses peluches de manière un peu plus innovante. Cela rend l'exécution bien plus excitante. Et peut être qu’elle arrêtera de les faire toutes trainer au même endroit.

Tu t'absentes un moment, laissant le garçon s'occuper ailleurs le temps de chercher le nécessaire. Tu reviens quelques minutes plus tard, déposant une boîte entièrement noire devant lui, sans un mot. Sans doute - ou pas, qui sait - le jeune homme sera effrayé en ouvrant la boîte et en voyant la taille des aiguilles, la plupart servant d'objets de torture - oh mais ce n'est que pour la collection, Alceste, n'est-ce pas ? - ou encore que tu prends pour tes expériences. Il pourra même y trouver des boutons à coudre ayant la forme d'yeux, s'il veut créer un style original.
C'est chez toi, il va devoir faire avec le matériel à disposition.

En attendant qu'il finisse son ouvrage - s'il décide de rester, tout compte fait, et s'il y arrive - tu erres - car tu as plus l'allure d'un fantôme que d'une humaine - dans le lieu que tu hantes, y cherchant ce qui agresse tout particulièrement ta rétine.
Et là, c'est l'horreur.

-Monsieur Akari, je vous prierai de bien vouloir vous présenter à la bibliothèque lorsque vous en aurez fini ici.

Et tu t'éloignes.
Oubliant complètement de dire à ton domestique du jour où est la bibliothèque dans ta demeure d'une taille bien conséquente.



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Désorganise le désordre
La Comtesse Alceste semblait avoir pesé le pour et le contre de ma suggestion, et j’étais resté un instant anxieux face à l’audace que j’avais eu. En général, quand on embauche un domestique, c’est pour qu’il s’exécute, pas pour qu’il daigne avoir des prises d’initiatives. C’était probablement la dernière chose qu’on attendait d’un domestique… Néanmoins, le retour de la dame sembla plutôt positive.

- « Très bien. Dans ce cas, il faudrait qu'elles soient recousues solidement. Une victoire trop facile est ennuyante. Il faudrait quelque chose qui nous pousse à réfléchir et user de nouveaux moyens pour la détruire. »

Passé quelques secondes de surprises, parce qu’il faut reconnaître que la décapitation de peluches en guise de jeu ce n’était pas vraiment une activité très répandue, j’avais réfléchi à la problématique soulevait par la Comtesse. Quitte à devoir recoudre les têtes des peluches à leurs corps respectifs, j’avais tout intérêt à ce que mes efforts ne soient pas perdus en seulement quelques vagues minutes. Non seulement, je n’aimais pas travailler en vain, mais en plus, j’étais payé pour cette tâche. Je me voyais dans l’obligation de réellement prendre la problématique au sérieux. Plusieurs coutures ? Un fil plus solide ? Ce n’était pas bien compliqué d’avoir des idées, seulement… Sans matériel, mes idées étaient condamnées à n'être que des idées.

En voyant la maîtresse des lieux s’éloigner, j’avais cru bon de rester ici, à faire le tri afin de trouver à quelle tête appartenait chaque corps, gagnant ainsi du temps. Lorsque la Comtesse Alceste réapparut, après quelques minutes d’absence, elle transportait avec elle une curieuse boîte noire. Pas besoin d’être un incontestable génie pour savoir qu’il s’agissait là du matériel dont j’avais besoin. Tout coulait de source, après tout. Je m'étais approprié la boite le temps d’effectuer mon travail, écarquillant les yeux en l’ouvrant et en découvrant du matériel… Très en thème avec l’atmosphère qui régnait dans le manoir. Allais-je m’habituer à toute cette sombre ambiance ? Probablement pas, mais je m’en accommoderai.

Certaines aiguilles étaient si démesurément grandes, que j’étais incapable d’en voir l’utilité. Pour de la couture sur des tissus durs et immenses ? Comme des bâches pour recouvrir une voiture ou une piscine à l’extérieur ? Honte à moi, mais j’y voyais plus des armes ou des instrument de tortu-… Oublions ça. D’accord ? Il y avait aussi des boutons à coudre originaux, du moins originaux lorsque la période d’Halloween montrait le bout de son nez. J’avais néanmoins trouvé des fils très solides, un peu comme ceux qu’on utilise pour faire des points de suture, pour traiter les vilaines plaies. Tout en réparant une peluche, j’avais réalisé que si on venait à tirer trop fort, une partie de la peluche céderait malgré la solidité du fil qui quant à lui, resterait solidement accroché sur une seule des deux parties constituant la peluche. J’avais alors eu l’idée de construire discrètement une sorte de quadrillage, reliant ainsi la tête au corps à l’aide d’une construction de fil qui, rendrait toute décapitation à mains nues impossibles.

J’avais ainsi réparé plusieurs peluches avant que la maîtresse des lieux réapparaisse subitement, comme l’aurait fait un spectre vengeur. Je n’avais ni vu la femme partir, ni revenir, bien trop occupé et concentré à effectuer le travail demandé.

- « Monsieur Akari, je vous prierai de bien vouloir vous présenter à la bibliothèque lorsque vous en aurez fini ici. » Et ses mots étaient des ordres.

- « Entendu, Madame la Comtesse Alceste ! » Répondis-je, un peu surpris.

Cela ressemblait en tout point à une urgence ? Mais je devais finir mon travail avant. Considérant qu’il fallait tout de même me hâter, j’avais accéléré le rythme tout en veillant à faire correctement mon travail de couture, ne souhaitant pas une baisse de qualité entre les premières et les dernières peluches recousues. Une fois tous les animaux en coton de nouveau entiers, j’avais fait une jolie pile avec leurs corps inanimés et pris soin de bien refermer la boite noire et ses étranges outils. Au cas où une personne plus jeune vienne y mettre le nez… Bien ! J’étais désormais prêt à rejoindre la bibliothèque ! Sauf que… Où était-elle ?

Bon sang ! J’avais validé la requête de la Comtesse avec emprésement, sans même prendre le soin de réfléchir à deux fois, et de poser la question la plus importante de toutes… Où se situe la bibliothèque dans cet immense et sombre manoir ? Loin de paniquer, j’avais décidé de partir explorer un peu les environs. Je finirais bien par tomber sur quelqu’un qui pourra m’indiquer où se trouve la bibliothèque. Je ne voulais pas me montrer envahissant ou intrusif, mais j’avais la sensation que la maîtresse des lieux m’attendait sagement entres deux étagères de livres poussiéreux… Je ne pouvais pas rester inactif à attendre bêtement que la solution tombe du plafond usé. Ce n’était pas mon genre. Tout en marchant lentement dans les couloirs faiblement éclairés de la sombre demeure, mon regard anxieux balayait les environs, s’attardant sur les coins plongés dans la pénombre où les formes devenaient incertaines. Je n’étais pas froussard, mais le décor se prêtait bien trop à un film d’horreur pour que je n’y accorde pas une grande prudence.
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Sauve qui peut !
Alceste & Akari


 

Parfaitement consciente que ton nouvel employé du jour allait sans doute avoir du mal à te retrouver parmi ces portes faussement condamnées, ces couloirs sinueux ne menant parfois nulle part, et ce décor trompe-l’œil, tu ne t’inquiétais pas pour autant. Si tu l’avais engagé, ce n’était pas pour rien. D’ailleurs, tu as demandé un homme de main, pas un gamin. Il est là pour travailler, pas chouiner. Ce qui signifie qu’il allait très certainement finir par s’en sortir, d’une manière ou d’une autre – mais pas au bout d’une éternité non plus, car ta patience a des limites.
Enfin, s’il a un minimum de volonté.

Si Akari parcourt les couloirs, sans doute pourra t-il s'apercevoir, au bout d’un moment, qu’une présence le suit et l’observe, au se cachant derrière les murs des couloirs. Sans aucun doute cette présence se fera t-elle repérer, au bout d’un moment, peu discrète qu’elle est. Sans aucun doute qu’au bout d’un moment, cette présence finira par se révéler à l’amnésique.
Sans aucun doute que Clorinthe le saluera avec ce même salut si caractéristique de son rang, cette noblesse dans ses gestes, cette lenteur et cette exagération dans son allure, rendant le tout original et inquiétant en même temps.

-Veuillez m’excuser, monsieur ! J’étais juste curieuse de l’esclav… du domestique qu’on a engagé pour aujourd’hui. Je suis Clorinthe de Nives !

Grand sourire qu’elle lui adressera, là-dessus elle ne tient pas de sa mère. Toute de noir vêtue elle sera, comme sa mère cette fois.
Bien plus enthousiaste que sa mère, elle sera.
Clorinthe qui s’avance vers le jeune homme, le regardant avec ses grands yeux ronds, toute curieuse qu’elle est.
Sans aucun complexe qu’elle est.

-Mère est dans la bibliothèque, vous voulez la rejoindre ? Je peux vous y emmener si vous voulez ! Fuyez moi !

Rapide qu’elle est, elle tournera sans doute trop rapidement à l’angle d’un couloir. Et, au lieu d’y attendre, Akari, appellera Casper, son Mimiqui, qui émergera pour poursuivre le pauvre domestique du jour.
Et, s’il a bien écouté les consignes, alors le Mimiqui l’enverra fuir tout droit vers la bibliothèque.



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Désorganise le désordre
Mes pas grinçaient d’une façon inquiétante sur le vieux planché de bois. Mon regard balayait l’endroit sans jamais s’accrocher à un quelconque détail, fuyant et prudent. Parfois, j’essayais d’ouvrir une porte dans l’espoir de m’excuser et de demander mon chemin à quelqu’un, mais toutes les portes semblaient verrouillées… Curieux. C’était curieux, voir affolant, qu’un si grand endroit m’héberge que la maîtresse du lieu… Non, elle ne pouvait pas être seule. Il y avait bel et bien quelqu’un d’autre, et j’étais celui qui avait réparé ses pauvres jouets. Et ce quelqu’un d’autre était juste derrière moi. J’avais fait volte-face dans un sursaut, le regard écarquillé.

- « Veuillez m’excuser, monsieur ! J’étais juste curieuse de l’esclav… du domestique qu’on a engagé pour aujourd’hui. Je suis Clorinthe de Nives ! »

Clorinthe de Nives était une enfant toute vêtue de noir. Elle me saluait avec des gestes exagérément lents, le tout accompagné d’un large sourire en lequel je ne ferais jamais la bêtise d'y placer ma confiance. Rien de plus flippant que les enfants dans un tel cadre d’horreur, car contrairement aux adultes, ils étaient affreusement bons dans l’art des faux-semblants. Cette gamine, était-elle ici pour m’aider, ou pour se moquer de moi ? Compte tenu de ce qu’elle avait dit, j’étais plutôt parti pour la seconde option. Clorinthe s’était avancé vers moi, ne semblant pas hostile sans pour autant être rassurante… Que me voulait-elle vraiment ?

- « Bonjour, Clorinthe... » Lâchais-je tout de même, ne voulant pas me montrer impoli.

- « Mère est dans la bibliothèque, vous voulez la rejoindre ? Je peux vous y emmener si vous voulez ! Fuyez moi ! »

J’allais lui répondre « Merci ! » avec enthousiaste et étonnement, mais ses derniers mots m’avait stoppé net dans mon élan… La fuir ? Pourquoi devrais-je fuir cette enfant ? Mais elle ne me laissa pas le temps de me questionner davantage, tournant les talons et fuyant. J’étais si surpris qu’elle détale de la sorte, que j’avais mis quelques précieuses secondes à réagir, laissant beaucoup trop d’avance à une enfant déjà beaucoup trop rapide ! Alors que je pensais retrouver l’enfant en traversant le grand et lugubre couloir aux pas de course, passant sous le regard des œuvres accrochées aux murs, tableaux anciens comme toile d'araignées, j'étais tombé sur tout autre chose. Où plutôt, il m'était tombé dessus. Un inquiétant Pokémon se dressait au milieu du chemin.

J’avais commencé par reculer de quelques pas, prudent. Le petit Pokémon était loin d'être aussi mignon que le présageait son déguisement… Je connaissais cette triste espèce d'usurpateur. À l’intérieur de ce grotesque costume de joyeux Pikachu, quelque chose d’atroce se dissimulait aux yeux des vivants. L’option d’utiliser l’un de mes Pokémons pour combattre l’inquiétant Pokémon était exclue, parce qu’il s’agissait surement d’un des autres Pokémon du sordide manoir, comme le type Spectre qui m’avait accueillit par surprise lors de mon arrivée. J’avais alors choisi de faire ce que n’importe qui d’autre à ma place ferait, fuir.

Face à la soudaine agitation du Pokémon usurpateur, j'avais tapé une prodigieuse pointe, usant de cette vitesse propre à la jeunesse et à l’adrénaline, courant en ligne droite jusqu’à une porte que je m'étais empressé d'ouvrir puis, de refermer derrière moi. J’allais verrouiller la porte, mais un élément du décor à ma droite avait attiré toute mon attention… C’était une étagère garnie de vieux livres aux couvertures usées par le temps. En me retournant pour examiner la nouvelle pièce dans son ensemble, j’avais réalisé que je venais d’atteindre la bibliothèque.
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Bibliothèque
Alceste & Akari


 

Et tu attendais, Alceste. Tu n’allais pas venir jusqu’au jeune domestique du jour, non. Ce n’est pas ton genre et puis surtout, ce serait une vraie plaie. Tu te doutes bien que le jeune homme a du commencer à farfouiller le manoir à la recherche de cette fameuse bibliothèque, aller le chercher maintenant serait problématique, car tu n’as aucune idée de l’endroit où il peut être en ce moment même. C’est qu’il a l’air débrouillard, d’ailleurs. Tu n’as aucun doute quant au fait qu’il arrivera ici – par ses propres moyens ou non, tu t’en contrefiches.
Enfin, tu l’espères.
Pour lui.

Car il va en avoir, du travail. Tu regardes les rayons de la bibliothèque. Pièce qui, comme son nom l’indique, est remplie de plusieurs étagères contenant de vieux livres – tu aimes les vieux livres, tu les collectionnes, même si certains contiennent des informations qui ne sont plus d’actualité – les plus vieux étant protégés sous vitrine. C’est un peu un paradis pour tout amoureux des sciences et d’histoires occultes, car si cette pièce est d’une taille non négligeable, les ouvrages qu’elle renferme ne parlent exclusivement que de ces sujets. Tu as bon espoir que Clorinthe devienne une horrible femme très cultivée et rusée – ce genre de demoiselle qui agace les hommes de son statut.
Cependant, tu n’es malheureusement – mais bientôt tu le seras – pas la seule et unique propriétaire de ce manoir. Ton mari en fait partie, cet élément perturbateur à ta vie de célibataire dont tu rêvais, cet homme qui t’apporte de « l’amour » - oh quel mot répugnant ! – semble apprécier cet endroit, à ton grand malheur. Pire encore : il y lit les livres, et à foison !
Il était tout à fait inévitable que cet homme rajoute encore trop d’ordre dans ta vie.
Et aussi dans ta bibliothèque.

Un bruit attire ton attention, et tu te pares de ton regard le plus noir, prête à fusiller ton mari du regard si ce dernier ose pénétrer dans ton horrible antre qu’il a déjà saccagée. Mais non, rien de tout cela, il s’agit simplement d’Akari, ce garçon qui ne mérite surement pas ton regard noir, Alceste. Alors tu le fais disparaitre, le remplaçant par ton regard si habituellement morne – mort ? Tant pis, au moins, il prendra cela comme un avertissement de son retard, et si cela ne t’a pas dérangé, au moins si cela le pousse à être plus discipliné et rigoureux, ça ne peut être que bénéfique.

-Vous voilà. Je craignais que vous n’ayez pris la fuite.

Ce qui aurait été très probable, vu ce qu’il vient de vivre. Oh mais tu n’en sais rien, Alceste, et d’ailleurs, tu te moques bien de la raison de son retard. Mais s’il te la racontais, tu aurais surement félicité Clorinthe pour l’efficacité et l’originalité dont elle avait fait preuve. Une véritable Sorcière se doit de toujours trouver le point amusant aux situations les plus désespérées et sordides.
Tu t’avances alors entre les rayons de livres, indiquant silencieusement à ton cadet de te suivre. Ton regard gris se pose sur les tranches de chaque livre sans y lire quoi que ce soit. Seul un soupir las, exaspéré sort de tes lèvres.

-Regardez ça, mon cher. Voilà que mon mari s’est aventuré entre ces rayons pour y lire de quoi tuer son ennui. Passe-temps qu’il a visiblement fort apprécié, car c’est presque toute la bibliothèque qui est passée entre ses doigts.

Tu t’arrêtes, devant un rayon finalement, passant tes doigts squelettiques sur un livre dont la couverture se détache à cause du temps. Même la poussière qui sort habituellement de ces vieux ouvrages, sentant le vieux et le secret des anciens, n’est plus. Oh que tu maudis les envies maniaques de ton mari.

-Comme vous pouvez le constater, des dégâts irréparables sont à déplorer…

Et par là, tu n’entends aucunement les reliures des livres qui se détachent.

-Seul le temps pourra y remédier. En revanche, ce qui est encore plus embêtant, c’est bel et bien cet… ordre ! Tous les livres sont rangés par ordre d’alphabétique du nom des auteurs. C’est d’un ennui, bien trop facile. J’espère bien que vous comprenez qu’il est hors de question de procéder ainsi, ici.

Peut être en demandes tu trop pour quelqu’un qui est hors de ta tête ? Certes, mais voilà, si tu as engagé quelqu’un, ce n’est pas pour faire le travail toi-même. Tu es riche après tout, Alceste.

-Auriez-vous une solution à me proposer, monsieur Akari ?

Une véritable catastrophe…



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Désorganise le désordre
Le regard comme éteint de la Comtesse Alceste de Nives s’était braqué sur moi. Et braqué, n’était en rien un choix de mot exagéré. Car je me sentais comme si on venait de pointer le canon d’une arme à feu sur moi. J’avais probablement mis du temps à trouver la bibliothèque, à l’atteindre du moins, ce qui expliquait l’air légèrement contrarié de la propriétaire du sombre manoir. Elle m’avait probablement attendu tout ce temps.

- « Vous voilà. Je craignais que vous n’ayez pris la fuite. » Commença-t-elle.

- « Désolé… Je ne fuirais pas. » Répondis-je, bien décidé à terminer mon travail avant de décamper.

J’avais besoin de ce travail et de la paye qui en résulterait. Ce serait réellement risqué et honteux pour moi d’abandonner mon poste simplement parce que les lieux et ses habitants me filent les pétoches. C’était moi qui ressentais de la crainte et qui devais faire preuve d’un semblant d’audace ou de courage. C’était moi l’intrus ici, celui qui devait s’adapter au lugubre environnement et à ses occupants imprévisibles. Fuir serait comme exiger l’inverse, que tout ce qui est là depuis fort longtemps soient contraints de s’adapter aux normes et coutumes d’un simple arrivant. Ce serait… Vraiment osé et irrespectueux.

La bibliothèque était très ancienne, et certains ouvrages probablement encore plus que les lieux eux-mêmes. Ici, il régnait une odeur vieille et peu commune, celle de la poussières, du papier marqué par l’âge et des couvertures de cuirs fissurées de toute part. Plus qu’une bibliothèque, j’avais l’impression de visiter un musée du livre. Avant même que la Comtesse ne parle, j’avais réalisé que certaines étagères comportaient beaucoup moins de couches de poussière, des traces de doigts et de glissement de livres venant comme décorer le bois. De même, les livres étaient rangés d’une façon plus droite et ordonnée que les premières étagères que j’avais aperçu, à l’autre bout de la pièce.

- « Regardez ça, mon cher. Voilà que mon mari s’est aventuré entre ces rayons pour y lire de quoi tuer son ennui. Passe-temps qu’il a visiblement fort apprécié, car c’est presque toute la bibliothèque qui est passée entre ses doigts. » Elle avait tiré un livre, semblant vraiment perturbé. - « Comme vous pouvez le constater, des dégâts irréparables sont à déplorer… Seul le temps pourra y remédier. En revanche, ce qui est encore plus embêtant, c’est bel et bien cet… ordre ! Tous les livres sont rangés par ordre d’alphabétique du nom des auteurs. C’est d’un ennui, bien trop facile. J’espère bien que vous comprenez qu’il est hors de question de procéder ainsi, ici. »

Tout comme les peluches et leur tête détachée respective, il ne s’agissait pas ici de simplement ranger les ouvrages en suivant les normes et l’organisation habituelle de monsieur et madame tout-le-monde. Le problème, que la Comtesse Alceste pointait, était bel et bien les rangées de livres ordonnés, et non celles semblant dormir dans un calme ancien et chaotique. C’est parce qu’un monsieur tout-le-monde était venu dans la bibliothèque qu’il y avait désormais du désordre.

- « Auriez-vous une solution à me proposer, monsieur Akari ? » Demanda-t-elle.

- « En effet, Madame la Comtesse Alceste, je pense avoir quelques idées. Pour la poussière et les traces laissées, j’avoue ne pas encore avoir trouvé de solution. Même si le temps fera son affaire, je réfléchis encore à une astuce pour accélérer le processus, que les étagères touchées ne se détachent pas autant de celles encore intactes. Concernant l’organisation, je peux réécrire l’ordre de l’alphabet de plusieurs façons différentes, en choisir à chaque fois une de manière aléatoire, et l'appliquer à chaque rangée de livres… Ainsi, il serait peut-être moins ennuyeux de chercher un ouvrage en particulier, car il faudrait deviner l’alphabet choisit à chaque fois qu’on pose le regard sur une série de livres. »

Je ne souhaitais pas me contenter de replacer les livres au hasard, ce serait trop facile et probablement tout aussi agaçant pour la propriétaire des lieux qu’un rangement par ordre l’alphabétique. Puis, ce serait stupide dans une organisation qu’on soit contraint de parcourir toutes les tranches des livres pour y trouver par pur hasard l’ouvrage recherché. J’étais ici pour mettre de l’ordre, pas pour amplifier le désordre.
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Rangement
Alceste & Akari


 

Tu es dépitée, Alceste. Voilà que ton antique antre a été souillée, a été endommagée, à jamais. Voilà que la sorcière se lamente, voilà qu’elle médit – car on ne perturbe pas les affaires d’une sorcière sans dédommagements, c’est une règle tacite.
Le garçon a bien raison de trouver une solution, le garçon a bien raison de faire ce travail qu’il a lui-même demandé. Toute erreur mérite punition, tout service mérite salaire, et contrairement à ce qu’on peut penser, tu es très généreuse Alceste, que ce soit dans les récompenses… que dans les punitions – surtout dans les punitions, n’ayons pas peur de l’avouer.
Et heureusement, le garçon que tu as engagé s’adapte très vite à son environnement, et en plus de ça, est intelligent. Une qualité : tu n’engages pas des idiots. Décidément, vu tout le mal qu’il s’est donné – la preuve étant qu’il est encore là, et pas dehors la queue entre les jambes – il va bel et bien mériter son salaire.

- En effet, Madame la Comtesse Alceste, je pense avoir quelques idées. Pour la poussière et les traces laissées, j’avoue ne pas encore avoir trouvé de solution. Même si le temps fera son affaire, je réfléchis encore à une astuce pour accélérer le processus, que les étagères touchées ne se détachent pas autant de celles encore intactes. Concernant l’organisation, je peux réécrire l’ordre de l’alphabet de plusieurs façons différentes, en choisir à chaque fois une de manière aléatoire, et l'appliquer à chaque rangée de livres… Ainsi, il serait peut-être moins ennuyeux de chercher un ouvrage en particulier, car il faudrait deviner l’alphabet choisit à chaque fois qu’on pose le regard sur une série de livres.

Tu écoutes attentivement Akari, ta joue contre ta main froide, réfléchissant à ce qu’il disait.
Et tu aurais pu sourire à cette brillante idée.
Mais tu ne souris jamais.

- C’est une excellente idée que voilà, monsieur Akari. Vous êtes plein de ressources, décidément. Et bien, dans quel ordre voudriez-vous…

Tu te stoppes soudainement. Lui-même a dit que cela serait plus distrayant de deviner soi-même le code pour retrouver un bouquin, n’est-ce pas ?
Et réfléchir est une qualité.

- Et bien, pour tester votre mécanisme, je serai la première personne à essayer de le deviner. Si votre rangement me distrait assez, vous verrez une augmentation sur votre salaire, monsieur Akari.

Tu t’en remets donc à lui, espérant qu’il ne te déçoive pas. Mais le jeune homme de ménage du jour à l’air plein de ressources, tu es donc persuadée qu’il pourra te distraire un moment – et faire tourner les têtes de tout invité pénétrant dans cette bibliothèque.

- Je vous laisse donc le temps de concocter votre rangement chaotique. Je vais préparer de quoi vous récompenser.

Et tu quittes la pièce, laissant derrière toi le jeune homme à ses casse-têtes.

Il te faut un certain temps avant d’atteindre la cuisine. Tu aurais pu l’atteindre bien plus rapidement, si tu n’avais pas pris cette fâcheuse habitude de trainer les pieds, de progresser avec cette démarche si lente et trainante, de laisser ta trop longue robe noire se froisser derrière toi. Mais soit, tu es chez toi, tu n’es pas pressée, Alceste – en vérité tu n’es jamais pressée. Tu fais alors bouillir de l’eau, mettant dans ta théière un mélange d’herbes dont seule toi a le secret – c’est bien pour cette raison que tu ne demandes pas à un domestique de t’apporter la boisson, personne n’a le droit de toucher ton précieux mélange d’herbes. Cependant, tu ne réserves pas au jeune homme un de tes fameux mélanges… mortel – entendez, au sens propre… Mais plutôt un thé à la saveur mortelle pour le palais. Tu ignores si le jeune garçon appréciera – après tout, toi, tu n’apprécies rien, comment peux-tu savoir ce que c’est, que d’apprécier la nourriture, que d’apprécier les gens, que d’apprécier la vie ?
Concept absurde que l’amour des choses, toi qui as une attirance si malsaine pour le chaos.

Tu reviens donc de ce même pas feutré, trainant, à la fois si silencieux et pourtant que l’on ne peut manquer, vers la bibliothèque, ton plateau dans les mains. Tu aperçois le jeune homme qui est toujours à sa tâche – non, il n’en a visiblement pas profité pour s’enfuir, quel courage. Tu sers alors le thé - ? – aux arômes secrets dans deux tasses qui sont, évidemment, en forme de crâne. Aucun sucre ne trône sur le plateau – c’est un condiment banni chez toi. Tu lui tends alors une tasse bien chaude, avant de prendre la tienne.

- Voilà de quoi vous désaltérer après votre dur labeur. Alors, monsieur Akari ? Avez-vous fini de mettre en place votre chaos si ordonné ?

Tu as envie de jouer, Alceste.



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Désorganise le désordreJ’étais relativement mal à l’aise qu’on me félicite et qu’on parle de m’augmenter. Certes, j’étais ici pour gagner mon pain, mais il s’agissait simplement de remplir ma part du contrat… J’effectuais le travail et on me payait pour celui-ci en retour. Le salaire de base était déjà plus qu’intéressant, allant même jusqu’à excuser les frayeurs et la curiosité des lieux et de ses occupants. Je ne voulais pas déranger davantage la Comtesse Alceste. Je me savais parfaitement étranger à cet environnement, presque un autre monde, plus occulte que celui que j’avais l’habitude de fouler, et en tant qu’intrus, je me devais de faire mon maximum pour ne pas troubler l’ordre des lieux, être discret et respectueux au possible.

- « Je vous laisse donc le temps de concocter votre rangement chaotique. Je vais préparer de quoi vous récompensez. »

- « Vous n’êtes pas obligé, vous savez... » Lâchais-je un peu pris de court.

Je ne voulais pas que la Comtesse se donne de la peine pour moi, je n’étais que l’homme à tout faire, et en contrat temporaire pour couronner le tout… Quelqu’un qui dérange plus qu’autre chose, bien qu’une fois parti, ce qui laisse derrière lui profite aux occupants. La dame s’était éloignée, et je m’étais immédiatement mis à la tâche.

Avant toute chose, j'avais sorti mon téléphone pour utiliser l'application block-note intégrée afin de préparer mes différents alphabets modifiés. J’avais soigneusement veillé à ce que les six alphabets soient parfaitement différents les uns des autres, leur attribuant à tous une partie de l’impressionnante et ancienne bibliothèque. Une fois l’organisation établit, j’avais usé de dextérité, de lenteur et de patiente pour correctement déloger puis réattribuer chaque ouvrage, veillant à conserver au mieux la fine couche de poussière qui avait déjà réussi à refaire son petit nid depuis l’accident, surveillant d’un regard inquiet les gestes de mes mains dont les blessures et les maux à répétitions avaient rendus leurs prises maladroites et parfois trop féroces.

J’étais encore en plein travail lorsque la Comtesse Alceste réapparue telle un fantôme drapé d’obscurité dans la grande pièce aux ouvrages si anciens et introuvables qu’ils en étaient presque uniques. Des vestiges d’un ancien temps que je manipulais avec toute la précaution qu’ils méritaient. Mes yeux bleus s’étaient posés sur les tasses en forme de crâne dont le liquide contenu était encore chaud. J’étais resté un long instant bloqué sur la forme des tasses. Qu'est-ce que...

- « Voilà de quoi vous désaltérez après votre dur labeur. Alors, monsieur Akari ? Avez-vous fini de mettre en place votre chaos si ordonné ? »

- « Merci... » Murmurais-je en acceptant la tasse, semblant un peu ailleurs.

C’était vraiment… Un crâne ? Non, ce n’était pas de l’os… Oui, je savais reconnaître des ossements… Ce qui était flippant, mais tellement moins que tout ce qu’il y avait autour de moi, alors qu’importe. Un peu stressé, je m’étais contenté de simplement froncer les sourcils, le regard rivé sur l’eau légèrement colorée et parfumée. J’avais utilisé mon odorat dans l’espoir d’identifier les herbes, mais sans succès… Mon instinct me disait gentiment de faire attention, un peu comme s’il se moquait de ma situation. Je n’avais vraiment, mais vraiment, pas envie de boire ce thé… Mais je ne voulais pas me montrer grossier ou offensant !
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Code
Alceste & Akari


 

Y avait-il de quoi se méfier du breuvage de la sorcière ? Y avait-il de quoi lancer un tel regard à la boisson aussi ténébreuse que la nuit ? Était-il vraiment préférable de rester déshydraté alors qu'une boisson se voit vous être offerte par la maitresse des lieux ?
Pourtant, point de potion magique ou de poison démoniaque qui se cachait dans ce breuvage, sinon un fort gout amer d'herbes provenant tour droit du bois hurlant.
Tu ne t'en formalises point pour autant. Tu es bien habitée à ce qu'on ne partage pas tes goûts, que l'on pourrait qualifier d'"uniques", ou même à ce que les gens en soient effrayés. Alors toi tu te permets de prendre une gorgée dans ton crane - comprenez par la, dans ta tasse. Pas une seule grimace ne vient étirer tes lèvres, mais, comme d'habitude, ton palais semble rejeter tout ce qu'il ingurgite.

Déposant ta tasse, tu te diriges ensuite vers la bibliothèque, curieuse quant au nouveau rangement d'Akari. Tes doigts beaucoup trop fins - squelettiques - viennent parcourir la tranche des ouvrages, les caressant presque. Et tu constates avec soulagement que les ouvrages les plus fragiles n'ont pas été abimés. Tu constates également qu'ils ne sont plus là où tu les avais laissés.
Oh. Donc le jeune homme a bel et bien commencé la tâche que tu lui as confiée.
Tes yeux gris parcourent l'enchainement des ouvrages, essayant d'en déceler les mécaniques. Tu te mets à réfléchir, et tu aimes ça, Alceste. Un cerveau qui ne fonctionne pas est un cerveau rouillé qui est complètement inutile. Et, si tu te moques ouvertement de ne pas avoir de cœur, en revanche tu ne laisseras personne en dire autant de ton cerveau.

- Je vois que vous vous êtes mis à la tâche.

Et bon, c'est que, malgré ta passion pour les casse-tête - en vérité c'est plus les problèmes que les casse-tête - tu réfléchis, Alceste, encore et encore. C'est que non, tu ne trouves pas tout de suite, et ça te plait.
Tu ne quittes pas ta sombre bibliothèque des yeux, ton regard passant d'un livre à l'autre, alors que déjà tu cherches une correspondance avec les nombres, avec l'alphabet, avec de potentielles dates de naissance, avec un potentiel code.

- Vous semblez doué pour cela. Avez-vous appris à faire de tels code quelque part, monsieur Akari ?

Point de demande d'indices qui se cachait dans ta question, mais plutôt une véritable curiosité.
Et rien que ça, c'est rare.



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Désorganise le désordreJ’étais resté un long moment indécis, face à ma tasse en forme de crâne et au liquide sombre qu’elle contenait. Commençant à comprendre qui était la propriétaire des lieux et dans quel endroit insolite je me trouvais, je me doutais que me méfier ainsi de la boisson était autant un classique pour le manoir, qu’une certaine forme de rejet… Un peu la preuve que oui, il y aura toujours une frontière entre les gens d’ici et ceux de dehors. Ce que je ne voulais pas. Je tenais à agir de la meilleur façon possible, je n’étais pas l’un de ces gens de dehors, mais simplement moi-même… Moi-même… Des mots particulièrement absurdes venant d’un amnésique.

Je savais ce que c’était, d’être différent de la masse… J’avais porté le liquide à mes lèvres, en buvant une simple gorgée. Les traits de mon visage s’étaient alors crispés, c’était atrocement amer… Le goût de verdure restait en bouche, et si je n’avais pas caché que la saveur me déplaisait, j’avais quand même fait l’effort d’en boire une seconde gorgée, me sacrifiant aux noms des bonnes manières…

La comtesse Alceste s’était dirigée vers les bibliothèques déjà ordonnées par mes soins, s’y attardant et analysant le dos des couvertures des ouvrages pour y déceler un indice quant à la logique se cachant derrière cette nouvelle organisation. Je n'avais rien dit. Laissant la maîtresse des lieux découvrir par elle-même le petit casse-tête. J’avais pris soin d’écrire la solution à ces semblants d’énigmes sur un morceau de papier, au cas où le petit jeu deviendrait lassant ou contraignant.

- « Vous semblez doué pour cela. Avez-vous appris à faire de tels code quelque part, monsieur Akari ? » Avait demandé la femme.

J’avais porté ma main libre, celle qui ne tenait pas la tasse, à mon menton, fronçant les sourcils comme pour mieux fouiller dans une mémoire pourtant vierge.

- « Je n’en ai pas le souvenir... » Répondis-je franchement. - « Ne me surestimer pas, Madame la Comtesse, je pense qu’en comprenant le premier code, les autres ne seront pas bien difficile à déchiffrer… La seule différence avec un ordre alphabétique ordinaire, c’est qu’il faudra réfléchir et se souvenir du code à chaque choix d’ouvrage... »

C’était moins ennuyeux qu’une organisation ordinaire, mais malheureusement pas digne d’une véritable énigme. Je n’étais, de toute évidence, pas assez ingénieux pour ça… Néanmoins, je considère que l’esprit a besoin de stimulus, qu’il doit être confronté à des contre-temps et des petits problèmes, de temps à autre, afin de rester vif et performant. Cette organisation était un peu comme des exercices de mathématiques, quelque chose que nous nous imposons afin d'entretenir notre capacité à faire face à un problème.
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Et encore un
Alceste & Akari


 

Et, tout en parlant, tu scrutais les livres, tu scrutais leur ordre tout particulièrement. Tu calculais, tu réfléchissais en regardant les titres des auteurs.
Pendant un instant, ton esprit était focalisé sur la bibliothèque.

-Je n’en ai pas le souvenir... Ne me surestimer pas, Madame la Comtesse, je pense qu’en comprenant le premier code, les autres ne seront pas bien difficile à déchiffrer… La seule différence avec un ordre alphabétique ordinaire, c’est qu’il faudra réfléchir et se souvenir du code à chaque choix d’ouvrage...

En effet, te disais tu, alors que ton doigt se pose sur le livre que tu cherchais - Le Horla. Tu ne le retires pas cependant, le connaissant déjà par cœur, ne voulant pas abimer ses pages jaunies ni enlever le peu de poussière qu'il restait entre chaque page.

-Effectivement. Mais c'est déjà bien assez divertissant tel quel. De quoi faire travailler les méninges d'un visiteur quelconque. Bon travail, monsieur Akari.

Et si tu es habituellement avare de compliments, il te semble important de souligner un travail bien fait.

Tes yeux se lèvent sur la grande horloge verticale surplombant la pièce, dont le "tic-tac" austère est immanquable.
Décidément. L'heure tourne, quand on travaille. Cependant, il y a bien une pièce où tu attends un travail bien fait.
Sans doute d'ailleurs, celle-ci sera son plus gros défi.

-Suivez-moi, monsieur Akari. J'ai une pièce à vous montrer. Une pièce que j'aurai préféré vous montrer dans d'autres circonstances...

Oui car voilà, le mini musée des horreurs que ta demeure abrite est bel et bien là pour faire peur, pour terrifier.
Alors pourquoi Clorinthe y a-t-elle mis les pieds pour y jouer et, par conséquent, saboter tous les effets que tu avais soigneusement mis en place ? Le musée des horreurs ressemble désormais à un terrain de jeu, et tu le déplores grandement…
Un soupir traverse tes lèvres, un soupir dépité, car tu sais que cela va nécessiter, bien plus que du nettoyage, un véritable sens créatif de la part de l'homme de ménage du jour, pour tout remettre en place.
Et tu ignores encore s'il a cet art en lui. Quelque chose te dit que oui, en voyant ses accomplissements du matin. Espérons donc qu'il continuera comme ça.

Mais avant cela, avant d'atteindre cette haute double porte en bois noir, aux lourds battants sculptés en forme d'araignées, tu te retournes vers Akari, t'arrêtant en plein milieu d'un couloir sombre sans fenêtres, éclairés par des chandeliers accrochés aux murs.

-Avant que vous ne continuiez, répondez-moi, monsieur Akari, car c'est une question importante. De quoi avez-vous peur ?

Ou, plus directement.
Pourra-t-il accomplir ce travail ?



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Désorganise le désordreLa maîtresse des lieux s’était comme égarée sur les étagères partiellement poussiéreuses et hébergeant de véritables reliques, lesquelles avaient survécu à bien des lecteurs avides de connaître leur histoire, qu’un jeune comme moi ne pouvait que qualifier de vieille comme le monde. Pendant ce court laps de temps, j’en avais profité pour lever le nez, observant davantage l’endroit. La bibliothèque, bien que figée dans un passé éternel, était probablement l’endroit que je préférais dans l’étrange demeure de la Comtesse Alceste. J’étais alors convaincu d’affectionner les livres. Je n’avais aucun souvenir capable de me guider, aucune image d’un certain moi parcourant les pages blanches d’un ouvrage, mais je ressentais un sentiment étrangement apaisant dans un environnement entièrement dédié à la lecture. Même dans un manoir lugubre, j’arrivais à trouver un tant soit peu mes repères entre quelques étagères de livres.

Une fois de plus, la Comtesse Alceste semblait avoir apprécié mon travail. C’était rassurant, je n’étais jamais totalement certain de ce que je faisais… C’était une cliente un peu particulière, alors ses attentes n’étaient pas celles de monsieur et madame tout-le-monde. Je devais redoubler d’efforts et de créativité à chaque tâche, et ce, malgré moi… J’avais l’impression d’être dans un donjon et de devoir passer une succession d’épreuves, afin de progresser. Certes, la demeure de la Comtesse aurait pu être un donjon… Du moins, de l’intérieur, on s’y croyait sans avoir besoin de forcer sur l’imagination.

- « Suivez-moi, monsieur Akari. J'ai une pièce à vous montrer. Une pièce que j'aurais préféré vous montrer dans d'autres circonstances... »

Je ne savais pas pourquoi, mais j’avais un mauvais sentiment... Au point d’en ravaler ma salive.

- « Bien, Madame la Comtesse, je vous suis. » Confirmais-je.

Sans perdre de temps à s'échanger des formalités futiles, on avait emprunter un long couloir, progressant dans une demeure qui semblait s’agrandir au fur et à mesure que nous avancions. Au fond d’un nouveau couloir, deux lourdes portes en bois sombres, aux battants menaçants, semblait attendre de moi que je fasse l’erreur de les atteindre… Il se dégageait de l’endroit une étrange atmosphère, bien plus oppressante que le reste du lugubre manoir. J’avais jeté un regard à gauche, puis à droite, analysant l’environnement. Pas d’autre porte. Pas de fenêtres. La maîtresse des lieux s’était arrêtée, se tournant vers moi pour me poser une bien curieuse question.

- « Avant que vous ne continuiez, répondez-moi, monsieur Akari, car c'est une question importante. De quoi avez-vous peur ? »


Quelques instants avaient suffi pour qu’une petite voix dans ma tête me murmure sombrement, « De moi-même »… J’avais aussitôt rangé cette pensée dans un coffre fermé à double tour. Ce n’était pas le moment de sombrer dans l’angoisse… Néanmoins, j’avais ma réponse.

- « De ce que les gens cachent à eux-mêmes... »
Soufflais-je tout bas, tel un aveu.
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musée
Alceste & Akari


 

Et si tu es impitoyable, et si tu te moques de ce que les autres puissent ressentir - rien que ce verbe te donne des frissons d'horreur - il était pourtant important de connaitre cette réponse à ta question. Tout simplement car, en fonction de la réponse, Akari ne pourra pas très bien effectuer son devoir dans ton musée. Et lorsque tu demandes un travail, soit il doit être bien fait, soit il n'est pas fait du tout.

-De ce que les gens cachent à eux-mêmes...

Sa réponse est donc étonnante pour toi. C'est bien la première fois que tu entends une réponse pareille.
Ce que les gens se cachent à eux-mêmes ? N'est-ce pas leurs plus grandes faiblesses ?
Tu soupires. Oh, mais ces gens-là, Alceste, ce sont les faibles, les peureux, ceux qui ne savent pas comment devenir forts, alors ils se construisent un masque. Oh, tu es loin d'être comme ces gens-là, Alceste.
Oh, oui, tu en es convaincue. N'est-ce pas ?
Tes pas trainants dépassent Akari, alors que tes longs doigts squelettiques viennent se poser sur la lourde poignée.

-Dans ce cas, vous pouvez avancer sans crainte.

Et la porte s'ouvre...

... sur le musée des horreurs. Enfin, pas sur les horreurs qu'on s'attend à voir.
Mais plutôt un horrible bordel. La tempête qui s'appelle Clorinthe est passée par là, et ça se voit.
Les cranes et squelettes - de pokémons, d'humains ? Véritables, ou faux ? - parfaitement alignés et encastrés dans le mur, placés comme s'ils vous regardaient, sont tombés à terre ou alors sont accrochés au bout de pics. Par terre, on peut voir des cranes ayant été enfoncés sur la tête de poupées de chiffon - visiblement, Clorinthe voulait un autre style pour ses poupées, peut-être était ce pour ça qu'elle les décapitait. La plupart des pokémons -beaucoup de mimigales et de pokémons spectres s'étaient échappés. Les squelettes, qui devaient surgir ou bouger lorsque le visiteur approchait via un mécanisme, étaient tous tombés à terre. Les abos qui sifflaient et se glissaient dans les jambes des visiteurs s'accrochaient aux rideaux déchirés. Et, enfin, les poupées de porcelaine au regard incroyablement grand et au sourire très dérangeant avaient été disposés sur une table, couteaux en main, comme s'ils se battaient.
Visiblement, Clorinthe s'était très amusée. Au grand malheur de sa mère.

-Comme vous pouvez le voir, ma fille est repassée par ici. Ce musée qui était censé effrayer s'est juste transformé en une place géante de jeux... Je déplore que vous ayez à le voir ainsi.

Dis-tu, en soupirant. Oh oui, tu aurais largement préféré le voir sursauter de peur en parcourant les couloirs de ce petit musée. Mais soit... Après tout, tu as fait appel à ses services.

-Je vais m'occuper d'attraper et rassembler les créatu... les pokémons. Je vous confie la charge d'essayer de remettre tout à sa place, monsieur Akari. N'oubliez pas qu'il s'agit d'un musée de l'horreur.

Autrement dit : chaque chose n'a pas vraiment de place, tant qu'elle peut faire peur.
Quant à toi, tu te mets à la poursuite des pokémons serpent et araignées et spectres. Décidément, ça fait du travail.



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Désorganise le désordreJe ne pouvais me complaire dans le mensonge, me faire croire que tout allait bien, que tout irait bien, tant mon corps était tendu et mon esprit alerte. La question que la Comtesse m’avait posée n’était guère rassurante, elle était comme une mesure, une précaution, comme si la dame voulait assurer ses arrières, ou les miennes… ? Laissant un instant, le suspense et l’angoisse flottaient dans l’air, la femme vêtue de noire avait posé sa main sur la poignée et poussé la porte.

Alors que la vieille porte et la propriétaire des lieux faisaient place, j’avais pu assister à une curieuse mise en scène. Des ossements, dont je n’arrivais pas à identifier l’authenticité comme l’espèce, traînaient un peu partout, comme si une mini-tornade s’était abattue dans la large pièce. Des Pokémons venimeux semblaient perdus dans ce lugubre décor, avançant en continue dans une étrange exploration des lieux. Des têtes de poupées, me rappelant les têtes de peluches décapitées, avaient remplacé les crânes de certains squelettes. Je devinais sans peine qui était coupable de tout ce remue-ménage... Pour mon plus grand bien, je m’étais laissé croire que tout ça n’était que de la décoration affreusement réaliste, comme celle qu’on utilise pour les films et les séries.

- « Comme vous pouvez le voir, ma fille est repassée par ici. Ce musée qui était censé effrayer s'est juste transformé en une place géante de jeux... Je déplore que vous ayez à le voir ainsi. »


- « Effectivement… Je reconnais là, sa signature... » Répondis-je, un peu songeur. C'était donc... Un musée ?

- « Je vais m'occuper d'attraper et rassembler les créatu... les Pokémons. Je vous confie la charge d'essayer de remettre tout à sa place, monsieur Akari. N'oubliez pas qu'il s'agit d'un musée de l'horreur. »

Après ses mots, la Comtesse Alceste s’était effectivement lancée à la poursuite des Pokémons. C’était plutôt une bonne nouvelle pour moi… De ne pas à avoir à pourchasser des Pokémons venimeux, qui ne me connaissant pas, auraient vite fait de me mordre ou de me piquer. Ayant eu une nouvelle consigne, je m’étais mis au travail. Pour commencer, j’avais retiré les têtes de poupées des squelettes… Certes, c’était assez effrayant de voir un squelette possiblement humain avec une tête de poupée, mais c’était… Un peu trop bricolé, trop peu naturel, pour réellement évoquer un musée de l’horreur. Ce que les gens craignent, par défaut, c’est ce qu’ils ne comprennent pas… J’avais commencé à essayer de remettre un squelette sur ses vis, avant de réaliser… Que la main que j’avais accrochée ressemblait à celle d’un Pokémon, quand le reste semblait plutôt humain… Ce que les gens ne comprennent pas… Oh ? Une idée avait germé dans mon esprit. Plutôt que demander l’avis de la maîtresse des lieux tout de suite, j’avais d’abord été jusqu’au bout de mon idée, de sorte à avoir un exemple à montrer. Les images parlent toujours mieux que les mots.

- « Madame la Comtesse Alceste… Excusez-moi, j’aimerais votre opinion sur une idée... » Tentais-je, pas vraiment certain que cela lui plaise.

Loin de corriger mon erreur sur le squelette que j’avais commencé à rassembler, j’avais gardé un torse, des bras et des jambes à l’apparence humaine, y ajoutant une tête et des pattes évoquant celles d’un Pokémon. L’être étrange était dans une position à quatre pattes des plus troublante, donnant un aspect affreusement malsain et curieux à cette étrange créature. Le docteur Frankenstein n’aurait pas fait mieux...
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Recomposition
Alceste & Akari


 

C'était un véritable remue-ménage. Vraiment, si Clorinthe avait tant d'énergie - quelque chose que tu ne comprendrais jamais, toi qui as toujours eu ce côté lugubre et lent depuis ton enfance - tu aurais préféré qu'elle ne l'utilise pas pour gâcher tout ce que tu t'entêtes à mettre en place.
Parce que garder une telle ambiance au manoir est bel et bien un véritable travail. On ne dirait pas, mais avec un mari qui n'en fait qu'à sa tête, et une fille qui a des instincts de destruction, c'est vraiment dur pour toi de garder le manoir en état. Heureusement que tu es riche et que tu peux te permettre de payer les autres pour faire le sale boulot à ta place.

D'ailleurs, celui que tu as payé aujourd'hui se met déjà à la tâche. Tu le vois rassembler les morceaux de squelettes tombés, commençant à les rassembler. Bien, au moins ce n'est pas un trouillard qui sursaute au moindre petit artifice. Armée de ta pokéball, tu vas donc faire la chasse aux pokémons qui se sont enfuis et qui ont décidé de faire leur vie de leur côté. Ces créatures semblent avoir oublié que si tu les laisses vivre dans ton manoir au lieu de finir en plusieurs morceaux dans ton laboratoire, c'est parce qu'elles ont un travail. Ce que ton regard noir, se posant sur l'Abo qui s'était glissé sous une table, ne manque pas de lui rappeler.
Tu es bel et bien capable du pire, Alceste. Tu le caches juste très bien.

Mais alors que tu les as toutes récupérées, monsieur Akari t'interpelles.

-Madame la Comtesse Alceste… Excusez-moi, j’aimerais votre opinion sur une idée...

Et tu observes son travail. Et c'est qu'il en a changé, des choses.
Ces squelettes, disposés grossièrement, mais surtout, mal recomposés. Un bout de squelette humain recomposé avec des membres de pokémon. Quelque chose de scientifiquement faux.
Mais quelque chose d'artistiquement novateur. Quelque chose de dérangeant, quelque chose qui n'a pas lieu d'être, quelque chose qui n'existe pas et ne devrait pas exister.
Quelque chose d'affreux.
Tu viens te rapprocher de la grossière recomposition, caressant du bout des doigts les ossements.

-Voila quelque chose d'absolument horrible, monsieur Akari. Je vois que vous avez bel et bien compris l'état d'esprit de ce musée. J'approuve cette idée, je vous donne carte blanche pour la reproduire sur les autres squelettes. Ce sera votre dernier travail pour aujourd'hui, après cela, je vous donnerai votre paye.

Et, si tu es une personne particulièrement difficile, aujourd'hui cependant tu ne pouvais pas nier avoir eu un homme de main compétent.
Alors, tu retournes toi aussi à tes occupations, car ces pokémons, personne d'autre que toi ne peut les dresser. Un Abo sur les poutres du plafond qui surgira quand les visiteurs s'approcheront un peu trop du mur des ossements, un Fantominus errant dans les couloirs, une Mimigale qui aime particulièrement suivre les visiteurs...
Il a fallu du temps mais c'est fait. Et tu espères que monsieur Akari en a fait de même.



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Désorganise le désordreJe me sentais comme un docteur Frankenstein en herbe, ressentant un étrange mérite alors que la Comtesse semblait apprécier ma création, tout en ayant une part de moi qui avait conscience d’avoir créé une effroyable atrocité… Et si les ossements étaient des vrais ? En plus d’avoir une imagination des plus discutables, je venais de profaner les restes d’êtres vivants… De quoi être maudit pour les cent ans à venir !

- « Voilà quelque chose d'absolument horrible, monsieur Akari. Je vois que vous avez bel et bien compris l'état d'esprit de ce musée. J'approuve cette idée, je vous donne carte blanche pour la reproduire sur les autres squelettes. Ce sera votre dernier travail pour aujourd'hui, après cela, je vous donnerai votre paye. »


- « Entendu. » Dis-je en hochant poliment la tête. - « Je vais faire de mon mieux. »

Certes, ce travail avait été… Particulièrement, spécialement… Étrange ? Voir même un peu effrayant par moment, mais d’une certaine façon, j’étais assez rassuré d’avoir convenu au poste. Je me doutais bien que la commanditaire et sa sombre demeure devaient parfois rencontrer des personnes inadaptées, refusant le travail, l’effectuant sans respecter les règles des lieux, ou s’enfuyant comme s’ils avaient vus l’incarnation de la mort en personne. Je n’avais pas voulu être membre de ce standard, j’avais voulu le dépasser et tout simplement effectuer le travail souhaité, quitte à devoir me creuser un peu la cervelle ou ravaler ma frousse, alors entendre – en quelque sorte - que la Comtesse Alceste était satisfaite… C’était, en soit, une récompense bien plus satisfaite que la paye promise.

Ne me relâchant pas pour autant, car le travail n’était pas terminé, j’avais usé d’une monstrueuse créativité pour construire chaque nouvelle curieuse créature, n’hésitant pas à en accrocher certaines sur les murs, leur donnant l’impression de ramper sur les parois de pierres froides et sales. Le temps avaient ensuite filé à toute allure. De justesse, j'avais évité un Mimigal qui passait par-là à toute vitesse, alors que j'avais les bras chargé d'objets en tout genre. Remplaçant des décorations hantés sur les murs, lesquelles avaient chuté lors du passage l’enfant ouragan, j'avais pris le temps et le soin de préserver au mieux les toiles d’araignées tissées et la poussière installée.

Loin de moi l'idée de tirer au flanc, mais après avoir considéré que j’avais terminé mon travail, j’avais pris place au sol, évitant de m’asseoir sur une chaise par peur d’abîmer quelque chose ou de déclencher un quelconque piège – un peu parano pour l’occasion, je vous l’accorde -, m’autorisant à souffler un peu. L’endroit était très loin de ressembler à un simple musée ou une quelconque galerie des horreurs, cela ressemblait plus à un cachot oublié, où d’atroces expériences sur les humains et Pokémons avaient eu lieu autrefois et où, de curieux trophées reprenaient parfois vie pour réclamer vengeance… J’ignorais si je pouvais être fier de ce que j'avais accompli dans le funeste manoir de la Comtesse, tant j’avais contribué aux futures nuits blanches d'autres personnes...
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Salaire
Alceste & Akari


 

Vous ne chômiez pas. Toi, tu te baladais dans toutes les galeries, pokéballs d’une main, appâts dans l'autre. Ceux-ci essayaient de te fuir, sans doute voulaient ils profiter d’une liberté éphémère avant de retourner à leur tâche.
Mais tu ne leur en laisseras pas le loisir, Alceste. Tu es là pour leur rappeler leur rôle.
Celui d'outils de décoration.
Et si elles veulent se plaindre, qu'elles le fassent en jetant leur frustration sur les visiteurs en les effrayant.

De l'autre côté, monsieur Akari travaillait dur aussi. Tu ignores combien de temps s'était écoulé alors que vous étiez tous deux concentrés sur votre tâche. Mais lorsque tu reviens, tu t'attardes un moment sur le nouveau travail fièrement exposé.
Des créatures, ni humaines, ni pokémons, dans des positions grotesques, absolument pas naturelles, comme si elles surgissaient de nulle part. Aucune beauté dans cet arrangement, seulement de la torture, de la terreur et du grossier. Le musée s'est d'un coup transformé en une sorte de cachots, dans lesquels personne ne sait ce qu'il s'y est passé.
Tu t'attardes devant chaque association de membres et d'os, sur lesquels tu ne peux poser un nom sans devoir en inventer un. Tu saisis ton menton, observant.
Appréciant.
Oui, tu ne pensais pas, mais finalement, tu apprécies, Alceste. En voilà un qui est sorti du lot et qui a parfaitement saisi l'atmosphère de ton sinistre manoir.
Plus qu'une sorcière de farces et attrapes, tu es une personne au cœur véritablement sombre et mauvais.

Tu découvres l'auteur de ces travaux assis par terre, visiblement épuisé.

-Relevez-vous, monsieur Akari, et allons donc mieux nous assoir. Vous avez bien mené votre travail ici, vous m'en voyez étonnée. Si un jour vous cherchez à nouveau du travail, vous pourrez frapper ici.

Tu lui indiques d'un geste de te suivre, pour quitter le musée. A nouveau, vous retraversez ces longs couloirs sombres, poussiéreux et tortueux. Un chemin inutilement long pour arriver à ton bureau, dont les quatre coins du plafond sont recouverts par les toiles d'araignée. Mais pour rien au monde tu ne les enlèverais. Tu l'invites à s'assoir sur la chaise devant le bureau, vieille, grinçante et pas plus confortable que le sol finalement.

-Comme convenu, tout travail mérite récompense. Je peux vous payer en liquide immédiatement si vous le souhaitez, ou alors vous faire un virement. Oh, il y a encore du thé, si vous le souhaitez.

Tu désignes, d'un geste du menton, la théière en forme de... crane, elle aussi.

-Je vous libère donc. Ne vous perdez pas en rentrant, monsieur Akari.

Qui sait ce qu'on pouvait croiser au détour d'un couloir.



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Désorganise le désordreJ’avais passé mon avant-bras contre mon front, y chassant la sueur dont les perles trahissaient la fin de l’effort. En silence, j’observais les êtres de l’ombre et leur agonisante mise en scène. J’étais entré dans le sinistre manoir avec l’intention honorable d’effectuer correctement le travail et de répondre à toutes les exigences de la propriétaire des lieux, qu’importe le regard méprisant que la société pouvait leur porter, ou même ma propre opinion. Néanmoins… Faire preuve de motivation était une chose, mais avoir saisi toute la nature macabre de l’endroit, au point de danser avec… J’en étais à me questionner sérieusement sur ma propre nature… Un amnésique, le corps couvert de cicatrices, ne pouvait définitivement pas avoir été qu’un simple vendeur en supérette…

- « Relevez-vous, monsieur Akari, et allons donc mieux nous asseoir. Vous avez bien mené votre travail ici, vous m'en voyez étonnée. Si un jour, vous cherchez à nouveau du travail, vous pourrez frapper ici. »


J’avais porté mes yeux bleus sur la maîtresse des lieux, me relevant comme elle me l’avait demandé.

- « Je vous remercie… J’ai seulement fait de mon mieux pour répondre à vos attentes. Je ne suis que de passage dans le coin, mais si d’aventure, je viens à repasser… Si l’une de vos offres d’emploi me parvient, j’y répondrai avec plaisir. » Un petit sourire avait illustré la sincérité de mes propos.

Je lui avais répondu sans la moindre arrière-pensée, lui partageant simplement mon ressenti à chaud. Même si l’endroit était sinistre et devait dissimuler bien des secrets que je n’avais guère envie de connaître, je n’avais pas été malmené, juste un peu taquiné par moments… Je ne pouvais reprocher d’avoir eu peur, d’avoir ressenti quelque chose qui n’appartenait qu’à moi. La Comtesse Alceste m’avait prié de la suivre et je m’étais exécuté sans poser plus que questions que précédemment, c’est-à-dire, aucune. Même si je connaissais quelques couloirs poussiéreux, quelques coins décorés de tant de toiles d’araignées que cela relevait plus de l’architecture que du simple piège, ainsi que l’une des pièces les plus sombres de la demeure – du moins, j’espérais qu’il n’y avait pas pire -, marcher dans la demi-pénombre des allées du manoir de l’illustre dame était toujours quelque chose d'assez déroutant. On avait fini par atteindre une nouvelle pièce, que je devinais sans peine être le bureau de travail de la Comtesse.

- « Comme convenu, tout travail mérite récompense. Je peux vous payer en liquide immédiatement si vous le souhaitez, ou alors vous faire un virement. »

- « Je n’ai pas de compte bancaire… En liquide, cela m’arrangerait grandement. »

Effectivement, n’ayant pas de papiers, je ne pouvais légalement pas avoir de compte bancaire… Du moins, je n’avais pas cherché à explorer les autres possibilités à ce sujet, la plupart des personnes acceptant sans peine de récompenser mes petits boulots avec quelques pièces et billets.

- « Oh, il y a encore du thé, si vous le souhaitez. »

J’avais suivi son geste, serrant les poings et sentant une sueur froide glisser lugubrement sur le long de ma nuque alors que j’apercevais une théière en forme de crâne… J’imagine que même le plus brave des Hommes a ses limites… Puis, il était grand temps pour moi de me retirer, ne voulant pas me montrer plus envahissant et encombrant que nécessaire.

- « Non merci, Madame la Comtesse Alceste. Je pense avoir déjà que trop abusé de votre hostilité. »
M’excusais-je poliment.

Je m’étais alors attendu à ce que la dame me retienne encore un peu, sans pour autant avoir une idée de raison, mais au mieux de cela…

- « Je vous libère donc. Ne vous perdez pas en rentrant, monsieur Akari. »

- « Je vous remercie de m’avoir fourni du travail pour la journée. » Répondis-je en me courbant légèrement comme le voulait une lointaine éducation.

Comme convenu, j’avais reçu mon salaire en espèces, un peu gêné que la somme soit encore plus généreuse que celle indiquée en grands caractères sur l’offre d’emploi. Même si la Comtesse Alceste était satisfaite de mon travail, c’était tout de même embarrassant d’avoir l’impression d’être surpayé… Néanmoins, dormant à la belle étoile et luttant chaque jour pour avoir plus d’un repas, je n’étais pas en posture de faire briller des belles valeurs que je ne possédais pas et d’afficher une fierté mensongère. Acceptant l’argent et remerciant la dame dans un murmure, j’avais refermé la porte du bureau derrière moi en sortant.

Bon, maintenant… Plus qu’à réussir à trouver la sortie du manoir des horreurs… Au secours...
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