« Donne des bonbons ou j'te défonce. »

À la vue du Fantominus, les sales marmots se carapatent, laissant derrière eux leur butin. Mon neveu chéri sautille de joie, heureux de récolter cette tonne de bonbons éparpillés par terre. En l'aidant à les ramasser, j'ébourriffe avec tendresse sa tignasse rebelle.

« T'as vu mon chéri ? Si tu veux avoir pleiiiins de bonbons, faut qu'tu poses tes c*uilles sur la table comme tata.
- Ooohhh bonbon ! Bonbon ! »

Lucas a 3 ans, parle à peine mais gesticule suffisamment pour bien se faire comprendre. Ma sœur me l'a confié afin de profiter de sa nuit d'Halloween avec son homme, une occasion pour moi de me rapprocher de mon neveu et passer une soirée chouette et amusante.

Sous l'œil attentif de Bibi, le petit carapate le long de la ruelle avec son panier à friandise. Je me grille une clope en le contemplant avec attendrissement. Une pensée pour ma meilleure amie surgit subitement dans ma tête me poussant à lui envoyer un message depuis mon Nokia3310 :

Manon a écrit:

“ Happy Halloween Astelle ! J'espère que ton boulot spasse bien, tu dois être drôlement occupée avec toutes ces lettres à poster.

Moi chui avc mon neveu et Bibi on est dans la rue chépakoi et on rackète des mômes -de façon gentille tkt.
Ça srait trop cool de scroiser et qutu rencontres Lucas à l'occase, jsuis sûre que vs vs entendrez bien ! En plus, tu manques à Bibi.

À plus tard ma belle et fais attention à toi. ”

Depuis l'événement à la Centrale, mon esprit s'est complètement entichée d'elle. J'ai beau faire genre, je ne cesse de scruter le moindre recoin en espérant la voir apparaître et passer ma nuit avec elle. Ceci dit, je devrai me focaliser sur mon Fantominus entrain de courser Lucas qui déboule dans l'allée comme un malade. Un accident est si vite arrivé ...

Cette course nocturne était pleine de mélancolie.
Le bruit de ses semelles qui claquaient sur les pavés inégaux. Le poids de la besace qui pressait lourdement contre son flanc. Les réactions des riverains, amusées, étonnées ou outrées, tandis qu’elle leur délivrait les messages et les facéties de cette nuit d’Halloween.

Ce n’était que pour ce soir.
Juste pour soulager les facteurs de Fort-des-Songes…

…mais Astelle était de retour à la Dracoposte.

Peut-être l’avez-vous vue passer ?
Elle file comme un petit Voltoutou excité entre les rues vieillottes du fort ! Une main posée sur le grand chapeau qui surmonte son déguisement de Magirêve. Ses yeux noisette pétillent. Ses lèvres sont promptes à sourire. Et sa besace est remplie à ras-bord de trésors ! Si en croisant votre route, elle ne vous remet pas un des plis qu’elle contient, c’est une pleine poignée de bonbons qu’elle vous dépose entre les bras avant de s’enfuir en riant !

La besace d’une petite postière:

Ayant terminé ses livraisons, Astelle referma la petite bouteille de soda bleu qu’on lui avait demandé d’offrir à quelqu’un qui avait soif. Un sourire embarrassé flottait sur ses lèvres.
…ayant soif, elle l’avait bue elle-même. Non sans scander en pleine rue le slogan publicitaire qu’on lui avait fait apprendre par cœur au préalable. Ce n’était même pas la requête la plus bizarre qu’on lui avait confié ce soir.

La petite postière s’essuya le menton, puis se posa un instant contre un petit muret, avec son pokématos.
Elle avait un message non-lu. Son regard s’illumina en avisant le nom de l'expéditeur.
Si la découverte de ce gentil mot commença par la faire pétiller de plaisir, c'est avec une petite grimace qu'elle terminait sa lecture.

— La rue… Chépakoi ? soupira finalement la jeune fille en ouvrant la carte de Fort-des-Songes sur son appareil. Non, mais t’es sérieuse, Manon ? Comment je fais pour te retrouver avec juste cette informa…

Tout en râlant, Astelle releva une petite mine boudeuse.
Et tomba nez-à-nez avec la plaque du nom de la rue où elle se trouvait.

« Rue Chépakoi »

— Ah... Pardon, Manon…
Face à cette coïncidence saugrenue : c'est en rougissant – autant de bonheur que de confusion – que la petite postière se mit en quête de son amie.

***

Au détour de la rue Chépakoi, un doux carambolage attendait Astelle.
Avec un réflexe de vraie petite joueuse de baseball, la jeune fille se plaça en position de « receveuse » pour encaisser le petit boulet de canon qui menaçait de venir se fracasser contre sa jambe ! Strike !
A genoux sur les pavés, elle posa délicatement ses mains sur les épaules du petit garçon qu’elle venait de réceptionner, et s’enquit de son état.

— Est-ce que tout va bien ?
Le petit était tout plein d'énergie, et semblait plus concerné par les bonbons qu’il avait laissé tomber par terre que par le fait de se retrouver soudain dans les bras d’une inconnue. Tendant les mains vers les sucreries, il répétait quelque chose qui sonnait comme « qu'tu poses tes cou*es sur la table ! ».
— Ah ? Non-non. Ce n’est pas très poli de poser ses coudes sur la table, tu sais ? vint le contredire Astelle, à qui il manquait toutefois le contexte. Heureusement !

La jeune fille offrit une sucette à l’adorable bambin, et ramassa pour lui ses friandises.
C'est alors qu'elle remarqua...

...la petite boule de gaz qui l’observait à distance prudente.
De ce regard effarouché et ému qui ne pouvait appartenir qu’à la plus grosse trouillarde de Fantominus du monde.

Sa petite-nièce, Bibi.
(Fraîchement sortie de l’œuf !)

— Eh bien, tu ne viens pas dire bonsoir à Tatastelle ? demanda la jeune fille d'une voix si douce qu'elle en rivalisait avec le Super Miel (et il fallait au moins ça pour inviter la petite peureuse à se rapprocher !)
Le pokémon Spectre ondula dans sa direction, hésita, puis tourbillonna timidement dans sa courte chevelure brune. Astelle, qui sentait remonter tout plein de petits frissons, lui souffla délicatement un baiser.  

Si Bibi était là, alors…
Le petit-garçon était Lucas ?

Et cette grande distraite qui se ramenait les mains dans les poches, sa clope au bec.
...et qui envoyait son petit-neveu faire des attaques Charge aux passants était :

Manon !

— Bonsoir ! Je crois que j’ai reçu par erreur un paquet qui vous appartient, annonça la petite postière en effleurant la tignasse de l’enfant aux bras chargés de bonbons. …mais il est si tellement mignon que je serais bien tentée de le garder pour moi !

Alors que Lucas dévale la rue, je ferme les yeux pour anticiper la catastrophe. Je me vois déjà terminer la soirée aux urgences avec ma sœur furieuse contre moi et qui me colle un procès pour que plus jamais je vois son fils. Soudain, une joueuse de baseball professionnelle réceptionne le marmot comme une reine. Honnêtement, je suis en sueur. J’ai vu ma vie défiler jusqu’à ce que je réalise que tout le monde va bien. Je rejoins mon neveu et l’inconnue en bas de la pente avant de me rendre compte qu’il s’agit d’Astelle.

« As, Astelle ! » je m’exclame, encore essoufflée.

Lorsque j’arrive, Lucas est mort de rire. Cette petite teigne semble bien amusée de la situation ! Ma meilleure amie me salue avec le timbre de sa voix qui me réchauffe le cœur.

« Salut ma belle, dis-je entre deux bouffées de cigarette, c’est ouf ! Il suffit qu’j’pense à toi pour qu’tu apparaisses ! »

Mon sourire s’élargit jusqu’aux oreilles tandis que mes joues se colorent peu à peu. Je demande à mon amie comment se déroule sa soirée de Halloween avant de lui proposer de traîner avec nous.

« J’pourrais t’accompagner pour ta tournée s’tu veux. Ça nous dérange pas de t’aider et pis ça permettrait à Lucas de visiter la ville et à Bibi de passer du temps avec sa tata ! »

Je roule timidement des yeux vers Lucas, le sourire en coin. Je doute que la brunette refuse un date camouflé en baby-sitting et en distribution de lettres. Je m’accroupis près de mon neveu avant de lui tendre le panier en forme de citrouille.

« Vas y Lulu, fous tout ça là-d’dans ! On déballera tout ça quand on s’ra rentré. »

Le petit foufou prend plaisir à remplir son sac de friandise. Il insiste lourdement pour porter le butin alors pour éviter tout caprice, je lui cède cette responsabilité en le mettant en garde.

« Attention !Tu le tiens bien, faut pas faire tomber les bonbons ! Et ne les mange pas tout de suite ! J’te fais confiance. »

Le gamin ne me répond pas, trop obnubilé par ce qu’il tient dans ses petits bras. Je finis par me relever en prenant délicatement sa menotte avant de me retourner vers Astelle, attendant sagement son top départ.

— Salut ma belle, c’est ouf ! Il suffit qu’j’pense à toi pour qu’tu apparaisses !
— C’est parce que je suis une Magirêve ! répliqua la petite postière en désignant son grand chapeau. Si tu continues de penser à moi très fort, je devrais avoir assez d’énergie onirique pour passer la nuit avec vous ! Je compte sur toi !

Concluant son explication tarabiscotée, Astelle tira la langue. Ses yeux brillaient un éclat malicieux.
Était-ce une facétie des jeux de lumières, ou bien son amie était-elle en train de rougir ?
Voilà qui lui donnait envie de la taquiner encore davantage !

— J’pourrais t’accompagner pour ta tournée s’tu veux. Ça nous dérange pas de t’aider et pis ça permettrait à Lucas de visiter la ville et à Bibi de passer du temps avec sa tata !
Cette proposition fit éclore un sourire tendre sur les lèvres de la petite postière. Elle hocha aussitôt la tête avec l’énergie d’un Voltoutou sauvage !

— Avec plaisir ! Je profitais de ma pause pour passer te voir, puisque j’étais pas loin. Carrément dans la même rue, en fait… drôle de nom, d’ailleurs ! Et j’avais hâte de rencontrer le fameux Lucas !
Astelle baissa les yeux vers le petit garçon, aux joues toujours rougies par l’effort. Celui-ci paraissait très amusé. Était-ce sa folle course dans les rues de la ville qui le faisait rire autant ? Ou peut-être de voir sa Tata lui courir après en frisant la crise d’apoplexie ? Quel vilain petit Couaneton !

— Bonsoir Lulu ! le salua-t-elle avec un sourire complice (bin oui, entre canailles…) Je m’appelle Astelle Dumas ! Je suis la Tata du petit amour de Fantominus qui t’accompagne. J’ai couvé son œuf moi-même !

Ladite Fantominus s’abrita temporairement dans l’ombre du grand chapeau de sa Tata, l’enveloppant d’une écharpe de gaz vaporeuse. Sans doute trouverait-elle d’autres endroits insolites où se cacher au fil de la soirée. Les présentations faites, et les bonbons sagement empaquetés, Manon prit la main gauche du bonhomme, eeeeeeet… « l’air de rien » : Astelle proposa également la sienne au petit garçon.

— Si vous voulez visiter Fort-des-Songes, je vous suggère de commencer par le Marché Nocturne. En plus, j’ai effectivement du courrier à remettre à deux ou trois commerçants. Suivez le guide ! conclut Astelle en levant un index volontaire en direction du centre-ville !

Un sourire béta s'étire jusqu'à mes oreilles. Ravie qu'Astelle nous accompagne, je termine ma clope pendant qu'elle fait les présentations avec Lucas.

« Si vous voulez visiter Fort-des-Songes, je vous suggère de commencer par le Marché Nocturne. En plus, j’ai effectivement du courrier à remettre à deux ou trois commerçants. Suivez le guide ! »

Lulu saisit la main d'Astelle en se balançant comme un petit fou.

« Allons y. Tu viens Bibi ? »

Je jette ma clope dans la poubelle d'en face comme une pro avant de partir en direction du marché.

Sur la route, je contemple les charmantes ruelles de Fort-Des-Songes. La lumière tamisée des lampadaires éclaire à peine l'allée, contribuant ainsi à l'atmosphère terrifiant et excitant d'une soirée d'Halloween.

« Vous savez ce qu'on dit sur cette rue ? »

J'attends avoir l'attention de mes partenaires pour poursuivre sur un ton grave :

« Il y a très longtemps, une prostituée y f'sait son bizness. Elle est tombée amoureuse d'un d'ses clients qu'il a mit en cloque. »

Jamais je ne devrai inventer une histoire en laissant mon imagination me faire dire n'importe quoi.

« Malheureusement pour elle, le papa était un homme riche et marié qui ne voulait pas que sa relation avec elle soit révélée au grand jour. Alors, un soir, à cet endroit précis ... »

Je pointe un recoin caché dans la pénombre. Je m'arrête d'un seul coup en écarquillant les yeux avec horreur.

« Il tua cette femme en la poignardant jusqu'à c'que son bébé sort de son ventre. »

Je me tourne vers mes amis, le visage figé.

« C'était un soir de 31 octobre. Et on dit que les soirs du 31 octobre soirs à 23h, cette femme éventrée rôderait dans la rue à la recherche de son enfant. »

Les curieux me demanderont sûrement ce qui se passe lorsque l'on croise la dame éventrée. Après quelques secondes de silence, je reprends avec beaucoup de froideur :

« La dame vous ignorera si vous êtes un adulte. Par contre, si vous êtes un enfant ou une ado qui atteint à peine sa puberté ... Vous êtes sûres qu'elle vous pourchassera jusqu'à la fin de vos jours et lorsqu'elle vous aura attrapez ... »

Je baisse ma tête pour laisser ma crinière me voiler le visage. Quelques longues secondes de suspense plus tard, je sursaute en hurlant :

« ELLE VA VOUS MANGER TOUT CRU POUR QUE VOUS NE FASSIEZ PLUS QU'UN AVEC SON CORPS. »

Un grognement monstrueux sort de ma gorge alors que mes mains tentent de chatouiller les côtes du petit Lucas qui se tord de rire. J'espère que Lulu dormira cette nuit. Fort heureusement, c'est un gamin de 4 ans qui pige un mots sur douze. Ceci dit, je suis mon certaine sur la réaction d'Astelle ..  

La main de Lucas était toute petite dans la sienne, pourtant, c’était bien une main de garçon : pleine de force et d’énergie. Accompagnant le mouvement de balancier de l’enfant, Astelle sourit avec tendresse.
Il n’était pas impossible que d’ici la fin de la soirée… elle soit réellement tentée de le kidnapper.

Trop mimi, le Lulu !

La distrayant momentanément de ses pensées criminelles, la voix de Manon rompit le silence de la nuit.
Astelle tourna vers son amie un regard pétillant de curiosité.
— Vous savez ce qu'on dit sur cette rue ?
— Non. Chaipakoi, répondit la jeune fille avec une petite moue comique.

— Il y a très longtemps, une prostituée y f'sait son bizness. Elle est tombée amoureuse d'un d'ses clients qu'il a mit en cloque.
La petite postière cligna des yeux, plusieurs fois.
Mais enfin ! Entre Astelle, Bibi et Lulu, il y avait au moins trois deux paires d’oreilles innocentes, ici !

— Malheureusement pour elle, le papa était un homme riche et marié qui ne voulait pas que sa relation avec elle soit révélée au grand jour. Alors, un soir, à cet endroit précis ...
La jeune fille envisagea d’interrompre son amie, mais il était déjà trop tard !
Manon était lancée.

— Il tua cette femme en la poignardant jusqu'à c'que son bébé sort de son ventre.
De plus, Lucas gazouillait joyeusement en écoutant sa Tata lui raconter une histoire. Comme si les récits de meurtres sordides et de prostitués faisaient partie de son quotidien.

— C'était un soir de 31 octobre. Et on dit que les soirs du 31 octobre soirs à 23h, cette femme éventrée rôderait dans la rue à la recherche de son enfant.
Astelle, elle… n’était pas aussi à l’aise.
La voix déjà grave de Manon gagnait en aisance et en profondeur. Elle emplissait les ténèbres de la Rue Chaipakoi. Le bruit de leurs pas sur les pavés inégaux était le seul contrepoint au silence, et à cette atmosphère pesante qu’installait ce conte d’horreur.

— La dame vous ignorera si vous êtes un adulte. Par contre, si vous êtes un enfant ou une ado qui atteint à peine sa puberté ... Vous êtes sûres qu'elle vous pourchassera jusqu'à la fin de vos jours et lorsqu'elle vous aura attrapé ...

La jeune fille pinça les lèvres. Plus le récit avançait, plus il lui était difficile de prendre à la légère ce conte d’horreur.
Pourtant, elle savait bien qu’il s’agissait probablement de sornettes, mais…
…elle détestait ce genre de choses.

En vérité, Astelle n’aimait pas beaucoup Halloween.
Les bonbons et les bêtises : oui.
Les monstres et les cauchemars : non.

C’est pourquoi… à l’écoute de l’histoire de son amie, le regard de la petite postière s’était voilé d’une touche de douleur.
Manon le savait, pourtant… qu’elle était de nature à souffrir de ses cauchemars.
Qu’au cours de l’année passée, elle s’était bien trop souvent réveillée en hurlant de peur.

Alors pourquoi venir peupler le paysage de ses terreurs de nouvelles histoires sordides ?
Est-ce que l'incident à la Centrale n’avait pas suffi ?

Astelle conserva les yeux baissés, écoutant malgré elle le récit de son amie. Un air sombre et malheureux sur le visage. Jusqu’à ce que le petit Lucas tire doucement sur ses doigts, et accroche son regard avec un grand sourire lumineux. Illuminant les ténèbres qui abîmaient son cœur. Astelle se surprit à lui retourner timidement son sourire.

Il ne fallait pas qu’elle prenne ça trop au sérieux, elle le savait.
— Hmpf.
La jeune fille étouffa un soupir discret.
…après tout, c’était la spécialité de Manon de mettre les pieds dans le plat.

Astelle sursauta néanmoins lorsque son amie mit la touche finale à son histoire, en hurlant comme une furie. Bibi manqua de défaillir ! Lucas poussa un cri joyeux ! Et la petite postière afficha une moue revêche.
— ELLE VA VOUS MANGER TOUT CRU POUR QUE VOUS NE FASSIEZ PLUS QU'UN AVEC SON CORPS.

Tandis que Manon s’agenouillait pour chatouiller l’adorable bambin, Astelle profita de l’occasion pour donner une petite leçon à son amie. La jeune fille farfouilla rapidement dans son sac à la recherche d’une friandise à la Baie Frago bien rouge, et…
Lorsque Manon releva les yeux pour étudier sa réaction…

Tel est pris qui croyait prendre:

(Episode suivant : le Marché Nocturne.)