i'm not a cynic but today's just not my day
so many things that i just don't know
Au-dessus du vide,
Les pieds au-dessus du vide
Suspendue, le souffle suspendu, le cœur battant sur les lèvres, battant aux tempes, les pensées qui se précipitent et le temps qui se perd. Espoir brisé, parti en morceaux, poudre de verre sous les pieds.
Tu avais mis les pieds dans ce refuge que tu connaissais si bien – que tu avais construit, que tu avais parti, démarré, de A à Z, avec l’aide d’Ellende et Lilith, en ayant le sentiment d’être une étrangère à ce lieu. Tu ne te sentais à ta place nulle part – suspendue au-dessus du vide (flottant ici et là sans jamais vraiment te poser). Tu avais mis les pieds dans ce refuge en inspirant profondément.
Juin remontait à longtemps. La chaleur de l’été laissait doucement place au froid de l’hiver qui se rapprochait à grand pas – et le froid te hantait, te poursuivait jusque dans tes rêves, tes songes se transformant en cauchemars laissant ton cœur battre à tout rompre quand tu te réveillais en sursaut. Tu aurais voulu que le temps se fige pour toujours dans une saison où le froid ne prenait pas la place, toi qui avais auparavant tant aimé l’hiver. Aujourd’hui, tu fuyais cette sensation qui te rappelait des moments que tu préférerais plus que tout oublier.
Et chaque jour, chaque soir, dès que possible, dès que tu en ressentais le besoin, Izaiah avait quelques mots écrits à son adresse. Quelques mots dont il n’aurait sans doute jamais conscience, parce que jamais tu n’irais lui envoyer les lettres que tu avais rédigé – rédigeais toujours.
Soupir mourant sur tes lèvres asséchés, et ce regard éteint qui se pose sur la paperasse. Des pokémons avait été relâchés dernièrement. Tu reprenais doucement le boulot depuis quelques temps, après une longue convalescence où ta présence était sporadique et tu devais dire que c’était agréable. Tu travaillais une journée par semaine au centre pokémon, ce qui te laissait amplement le temps de faire de la place et du tri dans les papiers du refuge et t’occuper des pokémons qui y étaient recueillis.
Et pendant ce temps-là, tu avais pu compter sur Ethan, ton employé qui était fiable. Définitivement fiable. Tu ne regrettais pas de lui avoir offert ce poste sans même lui faire passer d’entretien. Comme ça, dans un café, en obéissant seulement à ton instinct et ton désir d’aider. C’était un choix que tu referais si tu le devais.
Rangeant les papiers, tu t’enlignas vers l’étage supérieure dans une chambre où se trouvait le Farfuret qui allait beaucoup mieux. Il était beaucoup plus à l’aise et confiant en ta présence et il avait arrêté de déchirer les bandages sur son oreille, ce qui permettait à l’entaille de guérir, même s’il aura toujours une déchirure à ce niveau. Au moins, elle sera propre et ne sera plus à risque de s’infecter. Tu lui déposas sa gamelle de nourriture remplie avant de sortir de la pièce. Sur ton épaule se trouvait toujours Casper, perchée, accrochée pour ne pas tomber, ce Mimikyu chromatique qui ne te laissait jamais seule. Mais sa présence était si apaisante et rassurante depuis quelques temps. Quand tu te sentais seule, abandonnée, quand tu te sentais délaissée et inutile. Si facilement oubliable, si facilement effaçable. Casper apaisait les tourments qui assaillaient ton esprit dernièrement et tu ne pouvais que la remercier pour cette douceur dans ton quotidien.
Tu te demandais ce que Caël faisait. Quand tu aurais fini au refuge, tu allais lui envoyer un SMS. Parce que tu avais besoin de lui parler, besoin de ses mots, de ses paroles, besoin de lui tout simplement pour qu’il t’apaise, te berce doucement en te disant que tu n’étais pas tout ce que tu pensais être. Besoin de te réfugier dans sa gentillesse, dans son grand cœur, dans sa douceur. Besoin.
Mais pour le moment, tu te dirigeas vers la salle d’examen où traînait ton incubateur. Un matin, tu étais arrivée au refuge pour trouver un œuf enveloppé dans des couvertures sur les marches. Tu avais trouvé ça… horrible. La personne aurait pu le mettre en main propre. Mais au moins, il n’avait pas fini dans une poubelle ou quelque chose du genre. Et il était désormais entre de bonnes mains. Tu avais hâte de le voir éclore, hâte de voir ce qui allait en sortir. De quelle espèce il était. Quelques lignes brunes reliaient des petites tâches asymétriques sur l’œuf.
Sursaut soudain quand tu entends la clochette qui résonne. Quelqu’un était là, à l’accueil.
Les pieds au-dessus du vide, le vide sous tes pieds, la fatigue partout dans ton être. C’est ainsi que tu te rendis à l’accueil, c’est ainsi que tu allas accueillir cette personne qui avait décidé d’entrer dans ton refuge. Parfois, on venait te poser des questions, parfois on venait simplement pour visiter ou… sans savoir pourquoi on venait. Ça dépendait toujours des personnes, ça dépendait toujours de leurs blessures, de leurs pensées, de leurs expériences. Tu ne pouvais que te demander ce qui apportait cette personne ici.
Dans le petit bureau d’accueil, tu faisais désormais face à une femme, alors que Pixel – ton Umbreon – vous rejoignait. « Bonjour ! Je peux vous aider ? »
Les pieds au-dessus du vide
Suspendue, le souffle suspendu, le cœur battant sur les lèvres, battant aux tempes, les pensées qui se précipitent et le temps qui se perd. Espoir brisé, parti en morceaux, poudre de verre sous les pieds.
Tu avais mis les pieds dans ce refuge que tu connaissais si bien – que tu avais construit, que tu avais parti, démarré, de A à Z, avec l’aide d’Ellende et Lilith, en ayant le sentiment d’être une étrangère à ce lieu. Tu ne te sentais à ta place nulle part – suspendue au-dessus du vide (flottant ici et là sans jamais vraiment te poser). Tu avais mis les pieds dans ce refuge en inspirant profondément.
Juin remontait à longtemps. La chaleur de l’été laissait doucement place au froid de l’hiver qui se rapprochait à grand pas – et le froid te hantait, te poursuivait jusque dans tes rêves, tes songes se transformant en cauchemars laissant ton cœur battre à tout rompre quand tu te réveillais en sursaut. Tu aurais voulu que le temps se fige pour toujours dans une saison où le froid ne prenait pas la place, toi qui avais auparavant tant aimé l’hiver. Aujourd’hui, tu fuyais cette sensation qui te rappelait des moments que tu préférerais plus que tout oublier.
Et chaque jour, chaque soir, dès que possible, dès que tu en ressentais le besoin, Izaiah avait quelques mots écrits à son adresse. Quelques mots dont il n’aurait sans doute jamais conscience, parce que jamais tu n’irais lui envoyer les lettres que tu avais rédigé – rédigeais toujours.
Soupir mourant sur tes lèvres asséchés, et ce regard éteint qui se pose sur la paperasse. Des pokémons avait été relâchés dernièrement. Tu reprenais doucement le boulot depuis quelques temps, après une longue convalescence où ta présence était sporadique et tu devais dire que c’était agréable. Tu travaillais une journée par semaine au centre pokémon, ce qui te laissait amplement le temps de faire de la place et du tri dans les papiers du refuge et t’occuper des pokémons qui y étaient recueillis.
Et pendant ce temps-là, tu avais pu compter sur Ethan, ton employé qui était fiable. Définitivement fiable. Tu ne regrettais pas de lui avoir offert ce poste sans même lui faire passer d’entretien. Comme ça, dans un café, en obéissant seulement à ton instinct et ton désir d’aider. C’était un choix que tu referais si tu le devais.
Rangeant les papiers, tu t’enlignas vers l’étage supérieure dans une chambre où se trouvait le Farfuret qui allait beaucoup mieux. Il était beaucoup plus à l’aise et confiant en ta présence et il avait arrêté de déchirer les bandages sur son oreille, ce qui permettait à l’entaille de guérir, même s’il aura toujours une déchirure à ce niveau. Au moins, elle sera propre et ne sera plus à risque de s’infecter. Tu lui déposas sa gamelle de nourriture remplie avant de sortir de la pièce. Sur ton épaule se trouvait toujours Casper, perchée, accrochée pour ne pas tomber, ce Mimikyu chromatique qui ne te laissait jamais seule. Mais sa présence était si apaisante et rassurante depuis quelques temps. Quand tu te sentais seule, abandonnée, quand tu te sentais délaissée et inutile. Si facilement oubliable, si facilement effaçable. Casper apaisait les tourments qui assaillaient ton esprit dernièrement et tu ne pouvais que la remercier pour cette douceur dans ton quotidien.
Tu te demandais ce que Caël faisait. Quand tu aurais fini au refuge, tu allais lui envoyer un SMS. Parce que tu avais besoin de lui parler, besoin de ses mots, de ses paroles, besoin de lui tout simplement pour qu’il t’apaise, te berce doucement en te disant que tu n’étais pas tout ce que tu pensais être. Besoin de te réfugier dans sa gentillesse, dans son grand cœur, dans sa douceur. Besoin.
Mais pour le moment, tu te dirigeas vers la salle d’examen où traînait ton incubateur. Un matin, tu étais arrivée au refuge pour trouver un œuf enveloppé dans des couvertures sur les marches. Tu avais trouvé ça… horrible. La personne aurait pu le mettre en main propre. Mais au moins, il n’avait pas fini dans une poubelle ou quelque chose du genre. Et il était désormais entre de bonnes mains. Tu avais hâte de le voir éclore, hâte de voir ce qui allait en sortir. De quelle espèce il était. Quelques lignes brunes reliaient des petites tâches asymétriques sur l’œuf.
Sursaut soudain quand tu entends la clochette qui résonne. Quelqu’un était là, à l’accueil.
Les pieds au-dessus du vide, le vide sous tes pieds, la fatigue partout dans ton être. C’est ainsi que tu te rendis à l’accueil, c’est ainsi que tu allas accueillir cette personne qui avait décidé d’entrer dans ton refuge. Parfois, on venait te poser des questions, parfois on venait simplement pour visiter ou… sans savoir pourquoi on venait. Ça dépendait toujours des personnes, ça dépendait toujours de leurs blessures, de leurs pensées, de leurs expériences. Tu ne pouvais que te demander ce qui apportait cette personne ici.
Dans le petit bureau d’accueil, tu faisais désormais face à une femme, alors que Pixel – ton Umbreon – vous rejoignait.
(c) TakeItEzy (Ezekiel Fitzgerald)