books are dreams
Déambulant dans les rues de Fort-des-Songes, tu accélérais le pas. Ta destination ; la bibliothèque. « Non, non. Il ne peut pas déjà être cette heure-là. C'est impossible. Impossible... » Tu voulais absolument dénicher un de ces fameux recueils sur les fleurs - un livre imagé qui te permettrait d'en apprendre davantage sur ta passion qui semblait si vaste. La bibliothèque de cette ville regorgeait de livres, elle avait une très bonne réputation et tu tenais à t'y rendre. Mais le voyage avait été plus long que prévu ; ta demeure à Mirawen se trouvait au sud et Fort-des-Songes était une ville nordique. Tu avais sous-estimé le temps de déplacement. Oh certes, tu avais réservé une chambre dans une auberge de la ville, mais tu voulais absolument t'y rendre aujourd'hui, avant la tombée de la nuit. Tu voulais trouver un projet à confectionner pour demain. Tu ne voulais pas que ton planning soit réduit à néant.
« Allez, allez... » Ton coeur battait fort. Il battait vite. Dans une symphonie démesurée. Tu ne pouvais pas te permettre d'arriver après la fermeture - et pourtant, c'était quasiment inévitable, désormais.
« Merde. Non non non et non. C'est pas possible... » Et pourtant.
Sur l'affiche devant la porte, le mot fermé ornait cette dernière. Tu soupirais bruyamment. Tu avais dépassé l'heure de la fermeture d'à peine cinq minutes. Comment pouvais-tu être aussi malchanceuse, Abbie ? Toi qui avait tout donné - toi qui avait consacré ta journée entière à ce voyage. Tu voulais découvrir cet endroit, tu voulais y dénicher de quoi t'alimenter en imagination, en créativité, en idées de toute sorte - tu voulais y trouver de nouveaux apprentissages. Tu aurais pu rebrousser chemin, tu aurais pu simplement tourner la page, accepter la dure réalité et revenir demain, ou un autre jour. Mais têtue comme un Tiboudet, tu ne pouvais t'y résoudre. « Les lumières sont encore allumées. Y a forcément une autre entrée. » Et c'était reparti.
Calluna te suivait comme si de rien n'était. Elle semblait trouver la situation amusante. Une petite dose d'adrénaline pour la soirée - pourquoi pas, après tout. De toute façon, ta Guérilande te suivait peu importe tes décisions, peu importe tes bêtises, tes idées merdiques et irréfléchies, tes faux pas. Elle te suivait, elle était là pour toi et avec toi. Et au moins, tu n'avais pas l'air dégénérée lorsque tu parlais à voix haute ; parce que tu avais ton Pokémon qui t'écoutait.
« Oh, hé ! Je crois qu'il y a une porte, ici. » Les mains aux côtés de ta tête, tu observais par la fenêtre. Effectivement, cette entrée semblait bien mener jusqu'à la bibliothèque, mais via une autre pièce. Cet endroit ne semblait pas posséder de livres, mais tu voyais bien qu'en t'y introduisant, tu allais pouvoir passer de l'autre côté pour te rendre là où les mille et une pages s'offraient à toi. Mais tu réfléchissais. Tu allais avoir une réputation de cliente chiante et impatiente - celle que l'on ne souhaite jamais revoir. Est-ce que ça en valait la peine ?
Peut-être que si tu expliquais gentiment à la bibliothécaire que tu venais de loin... Oh et puis, dans tous les cas, tu allais trouver une explication. Une raison valable. Après tout, tu n'aurais pas autant forcé si ce n'était pas d'une urgence capitale - enfin, là, tu extrapolais un peu, quand même... - mais au fond, tu sais au fond de toi que tu ne comptais pas rebrousser chemin. Pas maintenant. Et bingo, en essayant de pousser la porte, elle n'était pas verrouillée. Pas encore.
« Bonsoir, y a quelqu'un ? »
Tu ravales ta salive. Tu entends des bruits de pas. Et tu regrettes un peu ton geste. Tu venais de pénétrer dans l'intimité d'une personne hors des heures d'ouverture du commerce, ce n'était pas bien. Ça ne se faisait pas. Et à la place de la femme qui arrivait près de toi, tu serais sans doute contrariée. Tu soupirais, en passant nerveusement une main dans tes cheveux roses.
« Je... Bonsoir. Je suis désolée de vous déranger, je sais que la bibliothèque est fermée, mais... » Allez, c'était le moment de sortir ta meilleure excuse. Il fallait te montrer convaincante. Tu ne devais pas passer pour une petite capricieuse dépourvue de patience. « C'est pour ma mère. Il y a un livre que je veux lui offrir... pour Noël. »
Tu as osé. Tu as vraiment osé ?
C'était la meilleure justification que tu avais, là maintenant ? Ta mère serait-elle fière de toi, si cette dernière était seulement toujours en vie ?
Peut-être que ton caprice venait de prendre des proportions psychologiques que tu n'avais pas anticipé. Et peut-être bien que tu allais avoir des regrets, plus tard. Mais là, ta bouche avait déjà prononcé ces paroles. Tu ne pouvais plus revenir en arrière. Tout ce que tu pouvais faire c'était espérer. Espérer que la bibliothécaire ne te renvoie pas, qu'elle accepte de te voir entrer ce soir, et que tu puisses oublier le bobard que tu venais de raconter. Même si au fond, ce n'était pas totalement un mensonge. La décoration florale ; c'était grâce à ta mère que tu avais entamé ce métier. Mais quand même, tu jouais trop sur les mots. Ce n'était pas suffisant pour oser prétendre que ton histoire était réelle.
« Allez, allez... » Ton coeur battait fort. Il battait vite. Dans une symphonie démesurée. Tu ne pouvais pas te permettre d'arriver après la fermeture - et pourtant, c'était quasiment inévitable, désormais.
« Merde. Non non non et non. C'est pas possible... » Et pourtant.
Sur l'affiche devant la porte, le mot fermé ornait cette dernière. Tu soupirais bruyamment. Tu avais dépassé l'heure de la fermeture d'à peine cinq minutes. Comment pouvais-tu être aussi malchanceuse, Abbie ? Toi qui avait tout donné - toi qui avait consacré ta journée entière à ce voyage. Tu voulais découvrir cet endroit, tu voulais y dénicher de quoi t'alimenter en imagination, en créativité, en idées de toute sorte - tu voulais y trouver de nouveaux apprentissages. Tu aurais pu rebrousser chemin, tu aurais pu simplement tourner la page, accepter la dure réalité et revenir demain, ou un autre jour. Mais têtue comme un Tiboudet, tu ne pouvais t'y résoudre. « Les lumières sont encore allumées. Y a forcément une autre entrée. » Et c'était reparti.
Calluna te suivait comme si de rien n'était. Elle semblait trouver la situation amusante. Une petite dose d'adrénaline pour la soirée - pourquoi pas, après tout. De toute façon, ta Guérilande te suivait peu importe tes décisions, peu importe tes bêtises, tes idées merdiques et irréfléchies, tes faux pas. Elle te suivait, elle était là pour toi et avec toi. Et au moins, tu n'avais pas l'air dégénérée lorsque tu parlais à voix haute ; parce que tu avais ton Pokémon qui t'écoutait.
« Oh, hé ! Je crois qu'il y a une porte, ici. » Les mains aux côtés de ta tête, tu observais par la fenêtre. Effectivement, cette entrée semblait bien mener jusqu'à la bibliothèque, mais via une autre pièce. Cet endroit ne semblait pas posséder de livres, mais tu voyais bien qu'en t'y introduisant, tu allais pouvoir passer de l'autre côté pour te rendre là où les mille et une pages s'offraient à toi. Mais tu réfléchissais. Tu allais avoir une réputation de cliente chiante et impatiente - celle que l'on ne souhaite jamais revoir. Est-ce que ça en valait la peine ?
Peut-être que si tu expliquais gentiment à la bibliothécaire que tu venais de loin... Oh et puis, dans tous les cas, tu allais trouver une explication. Une raison valable. Après tout, tu n'aurais pas autant forcé si ce n'était pas d'une urgence capitale - enfin, là, tu extrapolais un peu, quand même... - mais au fond, tu sais au fond de toi que tu ne comptais pas rebrousser chemin. Pas maintenant. Et bingo, en essayant de pousser la porte, elle n'était pas verrouillée. Pas encore.
« Bonsoir, y a quelqu'un ? »
Tu ravales ta salive. Tu entends des bruits de pas. Et tu regrettes un peu ton geste. Tu venais de pénétrer dans l'intimité d'une personne hors des heures d'ouverture du commerce, ce n'était pas bien. Ça ne se faisait pas. Et à la place de la femme qui arrivait près de toi, tu serais sans doute contrariée. Tu soupirais, en passant nerveusement une main dans tes cheveux roses.
« Je... Bonsoir. Je suis désolée de vous déranger, je sais que la bibliothèque est fermée, mais... » Allez, c'était le moment de sortir ta meilleure excuse. Il fallait te montrer convaincante. Tu ne devais pas passer pour une petite capricieuse dépourvue de patience. « C'est pour ma mère. Il y a un livre que je veux lui offrir... pour Noël. »
Tu as osé. Tu as vraiment osé ?
C'était la meilleure justification que tu avais, là maintenant ? Ta mère serait-elle fière de toi, si cette dernière était seulement toujours en vie ?
Peut-être que ton caprice venait de prendre des proportions psychologiques que tu n'avais pas anticipé. Et peut-être bien que tu allais avoir des regrets, plus tard. Mais là, ta bouche avait déjà prononcé ces paroles. Tu ne pouvais plus revenir en arrière. Tout ce que tu pouvais faire c'était espérer. Espérer que la bibliothécaire ne te renvoie pas, qu'elle accepte de te voir entrer ce soir, et que tu puisses oublier le bobard que tu venais de raconter. Même si au fond, ce n'était pas totalement un mensonge. La décoration florale ; c'était grâce à ta mère que tu avais entamé ce métier. Mais quand même, tu jouais trop sur les mots. Ce n'était pas suffisant pour oser prétendre que ton histoire était réelle.
(c) TakeItEzy & Ellumya