C’est une soirée comme tu les aimes. Une soirée où t’es assise à une table, avec des amis, quelques verres vides s’entassant devant vous. Le genre de soirée où tu ne te prends pas la tête. Celle où tu envoies quelques messages peut-être un peu compromettant à celui qui ne quitte plus tes pensées depuis trop longtemps déjà, te risquant presque à une photo avant de te rappeler que t’es en public. C’est le genre de soirée qui te fait oublier tous tes petits tracas, tes petits problèmes de jeune demoiselle de dix-neuf ans seulement. Des problèmes qui te semblent terribles, à toi qui n’a pas beaucoup vécu, mais qui n’en sont rien. T’essaies aussi de noyer ta précédente défaite face au champion d’arène psy, un événement que tu n’as toujours pas vraiment digéré. Un événement que t’essaies d’oublier, à bien y penser, parce que ça te contrarie toujours autant d’y repenser. Parce que t’aimes pas la défaite. Parce que ça a fait naître en toi un tas de sentiments désagréables.
Donc voilà, tu te contentes d’une gorgée de plus du verre qui a été déposé devant toi, rigolant avec celle à tes côtés tout en passant à autre chose. C’est le genre de soirée où tu ne veux penser à rien, où tu te contentes de profiter du moment présent, de vivre et de t’amuser. Et ça aurait sans doute été plus marrant avec Juniper, ta meilleure amie. Celle qui te manque cruellement. Celle qui t’évite sans que tu sembles pouvoir y faire quoi que ce soit. Oui, ça aurait sans doute été mieux de passer la soirée avec elle, comme vous le faisiez souvent, par le passé. Avant que tu ne lui avoues avoir à nouveau des sentiments pour son frère.
Mais ça aussi, tu ne veux pas y penser. Alors tu prends une autre gorgée avant de te lever de ta table lorsque la prochaine chanson fut annoncée. - Oh, j’aime cette chanson ! Tu t’éloignes donc de ta table alors que tes amis essaient de te retenir, sans grand succès. T’as un peu trop bu pour te montrer raisonnable puis, même sobre tu ne sais pas te montrer raisonnable. Tu les ignores donc alors qu’ils insistent que c’est pas ton tour, que tu ne peux pas juste monter sur la petite scène improvisée comme ça, mais ça, c’est vraiment mal te connaître.
Parce que tu viens tout juste de monter sur la scène.
Debout sur celle-ci, tu affiches ton plus beau sourire à celle qui s’y trouve déjà. Tu la détailles un peu, de haut en bas, avant de prendre une nouvelle gorgée du verre que tu tiens dans ta main. - Alors ehh… Tu marques une pause avant de rigoler un peu. - J’aime beaucoup cette chanson, tu vois, et j’aimerais donc la chanter. Et toi, ce que tu veux, tu l’as. On te l’a souvent dit, que t’es un peu détestable, de ces gamines capricieuses à qui personne n’a jamais dit non. À qui la vie n’a jamais dit non. Sauf dernièrement. Sauf lorsque Auguste a refusé de te donner son badge. Une pensée que tu chasses rapidement de ton esprit pour te concentrer sur le moment présent, sur celle avec qui tu partages la scène. - Et je suis sûre que je la connais mieux que toi ! Tu dis ça en faisant la fière, sans même vraiment t’attarder à celle à qui tu t’adresses. Parce que, si tu l’avais fait, peut-être que t’aurais pas osé un tel commentaire.
- Donc eh… Je vais la chanter. Tout simplement. C’est pas une question que tu lui poses. Pas un choix que tu lui donnes. Alors que, pourtant, il n’y a aucun doute que celle qui te fait face connait mieux la chanson que toi. Parce que c’est la sienne. Parce qu’elle l’a chanté. Parce qu’elle l’a enregistré. - Mais, si tu veux, si t’es pas trop nulle, on peut faire un duo. Toujours avec cet excès de confiance, avec ce large sourire se voulant agréable sur tes lèvres. Tu pourrais mettre ça sur la faute de l’alcool, tu pourrais dire que l’alcool te donne des ailes, mais la vérité c’est juste que t’as une trop haute estime de toi. Beaucoup trop haute.
Ce n'était pas une soirée comme les autres à rester chez toi pour te reposer, à t'allonger dans ton lit pour rattraper tes heures de sommeil. Tu aurais pu vaincre cette fatigue qui augmente de jour en jour à cause de ta carrière de chanteuse qui grandit doucement mais sûrement. Tu te surmènes tout le temps car tu veux progresser, tu désires t'améliorer et réduire au mieux tes lacunes. Ton coach te félicite souvent mais cela ne te suffit pas, tu te trouves imparfaite, un point mort pour ton groupe car tu pourrais faire plus. Mais tu es aveugle douce chanteuse, tu ne souhaites pas poser tes mirettes océaniques sur la vérité. Tu en fais déjà assez voire beaucoup trop pour ton groupe. Si bien que sans le vouloir tu es devenue la favorite des Red Leaf, surpassant le chanteur masculin du groupe. C'est d'ailleurs pour cette raison que tu avais été choisi pour tenir un rôle dans un film amateur à Artiesta, où tes performances ont été plus qu'acceptable, si bien que le producteur de ce fameux film désirait à nouveau travailler avec toi. La gloire, la célébrité, cela ne t'intéresse pas. Toi, tu veux juste vivre de ta passion. Toi, tu désires pouvoir apporter le bonheur, le sourire, l'espoir aux gens qui écouteront ta musique, ton chant, ta mélodie. Tu ne seras pas comme ton père sociopathe ou ta mère sévère et autoritaire...
C'est ainsi qu'en cette soirée, tu as décidé d'accepter la proposition de tes amies du groupe Red Leaf. Vous deviez toutes les trois vous rendre à un genre de club, de bar qui propose en prime un karaoké. Donc toi la chanteuse, tu rejoins la batteuse et la guitariste à l’heure précise du rendez-vous. Sans retard. Sans avance. Tu as décidé de porter à nouveau tes vêtements gothiques, ta seconde peau plutôt qu'à des habits simples comme beaucoup de gens portent. Tu n'y peux rien, depuis gamine tu adores le noir mais aussi le style vestimentaire gothique, victorien. De ce fait, tes collègues, tes amies ont décidé elles aussi de t'accompagner dans ce style. Vous étiez bien Dark comme peuvent le dire certaines personnes... Non, porter ce genre d'accoutrements ne veut en aucun cas dire que tu es dépressif de la vie, un vampire, ou tout autres remarques totalement débiles…
C'est en prenant place dans un coin du bar, assise confortablement sur un fauteuil rouge en cuir, que tu commandes une bière pour suivre tes amies. Tu n'aimes pas trop l'alcool mais tu ne te voyais pas être la seule à boire un pauvre soda. Remerciant poliment le serveur, la guitariste ajoute à voix basse qu'elle trouve vraiment séduisant le jeune homme. Sans tarder, la batteuse affirme ses dires, quant à toi tu restes silencieuse. « Je n’ai pas vraiment fait attention. » dis-tu en guise d'excuse ce qui fait rire les demoiselles à ta table. Elles ne tardent pas à ajouter la raison de pourquoi tu ne fixais pas vraiment le concerné. Car l'océan de tes cristaux préfère se poser sur Mercurio, le chanteur du groupe. Tu as été rodé et tu ne peux le cacher devant tes amies. Comment pouvoir contredire cette affirmation lorsque tes joues ne cessent de rougir par la simple mention de son ravissant prénom. Tu soupires doucement, cédant aux rires taquins de tes collègues.
Soudainement, le karaoké diffuse l'une des chansons du groupe. Celle où tu es la seule chanteuse. Ta préférée d'ailleurs car cette dernière dévoile ton amour pour une personne en particulier. Personne qui n'a pas compris ton message...bien malheureusement. Sans attendre, sans te demander si tu es d'accord ou non, la guitariste te force à aller chanter pour tenter de bluffer les gens se trouvant dans la pièce. Il est vrai que c'est toujours drôle de chanter sa propre musique dans un karaoké. Prenant une bonne gorgée de ta bière, tu cèdes aux caprices de tes camarades en laissant Zolka ton Fourbelin tenir compagnie aux filles. Ce dernier te montre son pouce tout en t'imitant en train de chanter avec son micro à pied de couleur rouge. Ajustant son monocle, il te fait un clin d'œil tout en souriant de toutes ses dents. Cela te fait rire, lui qui a le don de bien te remonter le moral.
Montant sur la petite scène improvisée, t'apprêtant à attraper le micro à l'aide de tes phalanges fines, tu sursautes presque quand une jeune femme désire prendre ta place. Elle prétend qu'elle aime beaucoup cette chanson. Cela te fait sourire et tu te recules, lui montrant le micro avec tes mains, lui laissant la place sans faire d'histoire. De plus, la demoiselle connaîtrait mieux ta chanson, ignorant donc que tu es la compositrice de ce chant. Tu ne rigoles pas, tu ne te moques pas, tu lui affiches juste ton sourire angélique, ta fameuse marque de fabrique. « J'ai hâte de vous entendre la chanter alors. » annonces-tu en plaçant ton index avec amusement sur tes lèvres à des fans qui t'ont reconnu pour éviter de dévoiler ton identité à la demoiselle.
Voulant alors rejoindre tes amies, tu t'arrêtes sur ton chemin en entendant par le biais de la jeune femme que si tu n'es pas trop nulle, tu pourrais faire un duo avec cette dernière. Chanter à deux, quelle merveilleuse idée. Tu reçois donc un micro du gérant du karaoké, tu te places aux côtés de la jeune femme puis tu la laisses chanter en première. Puis, lorsque ton tour arrive, ta voix angélique se transforme en celle de la rockeuse, de la chanteuse des Red Leaf. Tu t'exprimes avec ton cœur, tu dévoiles tes sentiments au public, puis...tu te stop car tu préfères laisser le meilleur morceau à ta nouvelle coéquipière du soir...
Tes amis s’enfoncent presque dans leurs sièges lorsqu’eux reconnaissent celle qui se trouve à tes côtés. Et, bien évidemment, ils ne t’en disent rien. Ce n’est pas de leur faute, t’es déjà trop loin, déjà sur scène, armée d’un micro que tu as dérobé en faisant preuve de ce qui s’approche pas mal d’une arrogance mal placée. Tu ne t’excuses même pas, lui prenant sa place en affirmant que tu aimes bien la chanson, mais, surtout, que tu la connais sans doute mieux qu’elle. C’est bien toi, ça, de te croire aux-dessus des autres. Tu ne le fais même pas par malice, pas pour les faire sentir inférieurs, juste que t’as cette confiance en toi qui peux paraître comme écrasante par moment, le tout exacerbé par tout l’alcool que tu as pu boire jusqu’à maintenant. Et, contre toute attente, la jeune femme accepte. Elle ne cherche pas à te jeter hors de la scène, ne cherche même pas à te disputer pour l’audace dont tu as fait preuve, elle accepte simplement de chanter avec toi. Tu lui fais donc ton plus beau sourire, tes doigts refermés sur le micro, alors que les premières notes se font entendre.
T’es pas une chanteuse. T’aimes chanter, c’est sûr, t’as fait quelques cours lorsque t’étais plus jeune, mais ce n’était pas quelque chose que tu ferais professionnellement. Ce n’est pas que tu ne sais pas chanter, c’est juste que t’as une voix classique. Une voix commune. Tu sais chanter juste, tu sais atteindre pas mal de notes, t’as un bon registre, mais t’es juste… Banale. C’est comme ça. T’as une jolie voix, rien d’incroyable. De quoi peut-être faire une chanson qui passerait le temps d’un été avant de sombrer dans l’oubli. Donc voilà. Si tu sais chanter, si t’aimes chanter, finalement, ta voix n’est rien à côté de celle qui t’accompagne.
C’est ce que tu remarques lorsqu’elle commence à chanter. T’as même l’impression d’entendre la chanteuse originale de la chanson avant de chasser cette idée de son esprit. Tu penses pas que ça soit elle, tu serais surprise si c’était elle et t’en viens juste à penser que t’as affaire à quelqu’un qui chante bien. Sans aucun doute mieux que toi. Parce qu’elle a ce quelque chose dans la voix que tu n’as pas. Ce quelque chose qui la rend plus unique. Qui lui permettrait de faire carrière dans le domaine si elle le voulait. Ça ne t’empêche toutefois pas de l’accompagner, de reprendre plus loin lorsqu’elle s’arrête, d’y mettre toute l’intensité que tu pouvais sans pour autant endommager ta voix. Tu fais des pauses par moment, de quoi la laisser chanter et puis, finalement, plus rapidement que tu ne l’aurais cru, la chanson s’arrête.
Tu te tournes alors vers celle qui t’a accompagné, ta partenaire pour ce bref moment sur scène. - Tu chantes vraiment bien ! Tu dis ça avec des étoiles dans les yeux et un large sourire sur les lèvres, semblant sincère dans ton compliment. - T’as commencé jeune ? Tu chantes souvent ? Ah, peut-être que t’essaies d’en faire professionnellement ?! Qu’elle essaie d’en faire professionnellement. Parce que tu ne penses pas qu’une chanteuse ayant réussi, s’étant fait connaître, trainerait dans un bar comme celui-ci. Un bar classique dont les autres n’ont rien à envier, un peu discret même et assez sobre, pour ne pas dire sombre. C’est pour ça que t’as chassé l’idée de ton esprit qu’elle puisse être la chanteuse de Red Leaf.
- Dans tous les cas, si t’as envie qu’on fasse d’autres chansons, moi je trouverais ça cool ! Tu lui dis ça en faisant preuve d’un enthousiasme à tout épreuve, descendant ensuite de scène pour retourner vers ta table et prendre le verre que tu y as laissé. Tu vois une de tes amies tenter de te parler mais, tant pis pour elle, t’es déjà de nouveau auprès de l’inconnue. - Je me présente, moi c’est Jade. Faisant preuve d’un minimum de politesse en tendant ta main dans sa direction. - Et je peux même te laisser choisir la prochaine chanson. Pas que t’as choisi celle-ci, seulement, tu t’es imposée dans ce qui aurait dû être son moment, donc, tu peux bien te montrer conciliante. T’es toujours aussi inconsciente du moment présent, de la personne qui se trouve devant toi, la tutoyant comme s’il s’agissait d’une vieille amie tout en lui offrant ton plus beau sourire.
Témoin de son sourire, tu l'écoutes attentivement faire vibrer ses cordes vocales pour y entendre le son de sa mélodie, de son chant. Tu fermes tes paupières, les couvertures de tes orbes océan, afin de te laisser planer par les notes de musique de ta camarade de chant. Le son n'est pas professionnel, tu peux remarquer qu'il est tout de même légèrement travaillé si bien que la demoiselle arrive à émettre des sonorités différentes pour accompagner la musique. Ce n’est pas parfait mais tu aimes bien l'écouter. Sa chanson est très agréable à entendre. Avec beaucoup d'entraînements, cette demoiselle pourrait faire carrière dans la musique mais à son niveau actuel elle ne ferait malheureusement pas long feu. Tu te souviens avoir été comme elle lors de ton premier entretien. Tu avais reçu de bien grandes critiques par les juges, stipulant que tu ne feras jamais carrière dans ce domaine. Heureusement que tu faisais la sourde d'oreille ce jour-là. Au moins, les personnes qui ont osé te critiquer doivent s'en mordre les doigts à présent. Tu ne dis jamais non pour recevoir des critiques. Seulement tu veux qu'elles soient constructives et non pas des insultes ou autres témoignages relevant un degré de gaminerie, d'arrogance.
Mais tu passes ces mauvais souvenirs car c'est à toi de chanter, ô toi la rockeuse que tu es. Tu débutes ton morceau, tu te freines sur pas mal de choses pour éviter de te dévoiler à cette soirée. Si ta voix est de la partie tu fais en sorte de la minimiser tout en supprimant la danse que tu pourrais effectuer en même temps pour accompagner ta musique. Les fameux pas de danse que tu exécutes dans le clip... Même si tu réduis tes compétences, tu remarques déjà qu’un petit comité de la foule te reconnaît. Ton chant te trahis mais ça t'amuse car tu te demandes si ta collègue de cette soirée-là a remarqué ou non. Tu espères cependant ne pas lui faire de l'ombre. Tu t'en voudrais, tu en aurais honte car tu n'as jamais voulu être supérieur aux autres. Tu souhaites simplement vivre pleinement de ta passion musicale.
Tu termines ton premier couplet, tu laisses la meilleure partie à la demoiselle, tu te mets à taper dans tes mains pour inciter les gens à encourager la chanteuse. Puis, c'est à nouveau à toi et comme une sotte tu te laisses envahir par tes sentiments qui sont implantés dans cette musique. Ainsi, tu montes d'un cran tes cordes vocales, tu déclares ta flamme à l'élu de ton cœur comme-ci ce dernier se trouvait devant toi. Tu es dans ton monde, dans ton royaume, dans ta boîte musicale mais tu n'oublies pas que tu n'es pas toute seule, tu laisses donc finir ta camarade de chant tout en revenant peu à peu sur la terre ferme.
La musique se termine, bien malheureusement. Pourquoi donc es-tu déçu ? Car tu aurais tellement voulu continuer à faire vibrer tes cordes vocales en compagnie de la jeune femme. De ce fait, tu t'inclines respectueusement devant ton public qui applaudit tout en adressant ton sourire le plus angélique à la demoiselle. « Je vous remercie, je tiens à ajouter que votre voix est tout simplement belle à écouter. » Tu places tes mains derrière ton dos, agrippant tes phalanges sur le micro, frottant tes ongles vernis en noir sur l'objet sans le dégrader. Des questions provenant de l'inconnue tournent autour de toi. Dois-tu être sincère sur tes réponses ? Révéler qui tu es vraiment pourrait être une pure plaisanterie à ses yeux. Après-tout, pourquoi une chanteuse qui brille presque traînerait dans un endroit pareil ? Car tu es humaine...tu supposes.
« Je chante depuis l'enfance. » commences-tu as avouer en repensant à tes moments de solitude où seul le chant arrivait à te faire oublier tes parents bien trop stricts. « Oui. Je tente de percer dans le domaine professionnel. » continues-tu en sentant ton téléphone vibrer qui ne peut être qu'un message de ton coach qui souhaite encore te faire prendre des heures supplémentaires. « Si je chante souvent ? Si je vous dis que pour moi, chanter c'est comme respirer, ça répond à votre question ? » demandes-tu à ton tour en la vouvoyant et non en la tutoyant. Un procédé que tu utilises toujours, par peur d'être irrespectueuse, malpolie.
Levant ton pouce, tu lui souris à nouveau à propos de sa déclaration. « J'en serais honoré de pouvoir chanter à nouveau avec vous. » Tu l'accompagnes par la suite, faisant un signe de mains aux filles du groupe pour les soulager que tu ailles très bien. Tu sursautes presque lorsque l'inconnue se remet à parler. Pourquoi ? Car tu cherchais par l'océan de tes iris ton gobelin, Zolka. Il ne se trouvait plus près des filles ce qui veut simplement dire que ton Fourbelin est peut-être en train de préparer un mauvais coup. Tu espères que ce n'est pas le cas. Tu espères...
De ta main fine et délicate, tu serres la main de Jade qui vient de se présenter. Tu la salues donc comme il se doit, par courtoisie. « Je m’appelle Akiza. Ravie de vous connaître, Jade. » réponds-tu en penchant légèrement ta tête sur le côté droit en laissant pendouiller ta longue mèche unique. « Je vais finir ma bière, on se retrouve sur scène dès que le garçon termine son chant. » annonces-tu en fermant ton œil droit. Tu n'effectues aucun clin d'œil, juste que le chanteur correspondrait plus à du métal que du rock classique. Sa voix est comment dire...mal réglée entre les sons graves et aiguës.
Elle te dit que ta voix est belle et toi, tu ne peux que sourire. Parce que ça fait toujours plaisir à entendre et parce que tu sais que si tu n’as rien des grandes chanteuses qui brillent dans ce monde, tu as un minimum de talent. Assez pour pouvoir prétendre aux concours, pour te voir chanter sur scène. Parce que même si tu n’as pas une voix unique, tu sais mettre de l’émotion dans tes performances tout comme tu sais les accompagner de quelques pas de danse. T’es passionnée de l’art dans sa globalité et, depuis le temps, t’as vraiment touché à tout, avec plus ou moins de sérieux dépendamment de ce dont il s’agissait. Tu enchaines donc avec quelques compliments, parce que t’as vraiment aimé chanter avec elle mais, surtout, parce qu’elle t’a un peu impressionné. Et tu n’as aucun mal à complimenter les autres, pas plus qu’à faire savoir que tu les as trouvé vraiment bien et vraiment cool et sans aucun doute meilleur que toi. À chacun ses forces et ses faiblesses et elle, de toute évidence, c’était le chant.
Pas surprenant donc qu’elle te dise chanter depuis toujours, pas plus qu’elle te dise que chanter c’était un peu comme respirer, pour elle. Rien d’étonnant alors qu’elle t’ait semblé si douée et qu’elle y soit plus à l’aise que toi. Parce que, de toute évidence, elle y met beaucoup plus de sérieux que toi. C’est peut-être aussi un peu ça, ton truc. T’es généralement douée dans tout ce que tu fais, tout ce qui touche les arts de près ou de loin du moins, mais t’es pas excellente. Sauf peut-être en peinture. Mais ça, c’est aussi que t’en fais depuis que t’es en âge de tenir un pinceau. Sinon t’es juste… Douée. Un peu banale. Tu sais comment t’y prendre, assez pour que les autres le soulignent, sans pour autant être unique.
- Oui, je pense que ça répond bien à la question ! Tu ris un peu, toujours avec ce large sourire qui s’étire à nouveau lorsqu’elle accepte ta proposition. C’est cool, tu viens de trouver ta partenaire pour la soirée. Ou, tout du moins, pour quelques chansons, ce qui n’est pas pour te déplaire. T’as envie d’être sur la scène, de chanter, de danser et de tout simplement t’amuser. Parce que ça te fait du bien et parce que c’est ça, pour toi, une bonne soirée. Et alors que tu te présentes, espérant pouvoir mettre un nom sur son visage, tu fronces légèrement les sourcils avant de pouffer de rire. - C’est marrant, t’as le même nom que la chanteuse de la chanson. Celle que vous veniez d’improviser en duo. - Faudrait pas vous confondre si tu perces un jour ! Tu dis ça en étant très clairement amusée de la situation alors qu’en aucun cas tu en viens à te dire que, si elles ont le même nom, si les deux chantent aussi bien, c’est peut-être parce qu’elles sont une seule et même personne.
Elle te dit qu’elle va finir sa bière et qu’elle te retrouverait lorsque l’homme présent sur scène aurait terminé sa chanson. Ou son massacre, dépendamment des points de vue. Tu retournes donc vers tes potes, ces derniers ayant finalement décidé de ne rien te dire et tu prends un verre que tu vides un peu trop rapidement, le temps d’une chanson, avant de les abandonner à nouveau. De toute façon, maintenant que t’es montée sur la scène, ils savent qu’ils t’ont perdu pour le reste de la soirée.
Une fois que la musique s’arrête, tu retournes voir celle que tu as abandonné le temps de quelques minutes à peine. - Bon, t’es prête pour la suite ?! Tu dis ça en t’avançant vers elle, la démarche un peu hésitante, signe évident que t’as déjà un peu trop bu. T’as aussi les joues légèrement rouges, un autre signe que t’as sûrement abusé des bonnes choses. Pas que ça t’arrête, au contraire, ça te donne même des ailes. Plus qu’à l’habitude, ce qui est assez surprenant, voir même que certains auraient cru ça impossible. - Bon, alors, on chante quoi ? En te rapprochant de la petite scène. - On peut tenter un vrai duo ? Je peux être l’homme de notre couple improvisé si tu veux ! Tu lui dis un peu tout ce qui te traverse l’esprit, toujours sur ce ton léger avec ce sourire sur les lèvres.
Tu reviens finalement à ta table où se trouvent la batteuse et la guitariste du groupe. Elles se mettent toutes deux à rire. Tu ne perçois pas de moquerie dans leur mélodie, juste de l'amusement. Tu prends place entre les deux filles tout en attrapant ta bouteille en verre contenant encore de la bière. Tes lèvres s'entrouvrent, ta mâchoire supérieure divorce de l'inférieure pour laisser entrer le goulot du récipient. La bière te permet de soulager tes cordes vocales qui sont partiellement irritées depuis pas mal de temps à cause des enregistrements du nouvel album des Red Leaf. Pour une fois, tu as beaucoup plus de chansons en solo ce qui t'a donné énormément plus de travail. La raison est toute simple. Tu deviens de plus en plus populaire, à ton plus grand regret. Pourquoi éprouver ce tel sentiment ? Car tu commences à ressentir de la frayeur sur ton succès grandissant. Toi, tu ne cherches aucunement la célébrité. Tu veux juste apporter le sourire à tes fans. De leur ouvrir ton cœur afin de les noyer d'espoir, de détermination et surtout d'amour. Tu veux pouvoir être comme les anciens chanteurs du groupe qui ont réussi à te faire remonter la pente durant tes moments de déprimes dans ta période d'adolescente...
Pensive, perdu dans tes pensées, tu restes interdite lorsque l'un de tes fans, un garçon sûrement âgé de dix-huit ans, te demande timidement s'il peut avoir une photo avec toi. N'entendant pas à cause de ta rêverie, tu es obligée de retomber pieds sur terre en recevant un coup de coude sur ton ventre par la batteuse. Tu te plains légèrement de douleur et surtout de surprise tout en demandant la raison de ce geste. Sotte comme tu es, tu comprends un peu trop tard la situation. « Oh pardon !! » exclames-tu par affolement en te relevant pour prendre place près du garçon. Tu affiches ton plus beau sourire à l'objectif tenu par un ami du jeune homme. « Flora est avec vous ? J'aurais voulu avoir une photo avec votre Pokémon. » Remuant doucement ta tête de gauche à droite tout en affichant un sourire désolé, tu lui expliques que ta chipie n'est pas avec toi durant cette soirée. Cette dernière se repose chez toi en compagnie de ta Ténéfix.
Vint le moment où le chanteur à la voix agressante termine enfin sa partition. Tu soupires de soulagement tout en adressant un léger signe de main au jeune homme ayant eu une photo avec toi. De ce pas, ta nouvelle rencontre porteuse du ravissant prénom de Jade vient t'interpeller pour poursuivre ce que vous avez mis en pause. « Prête pour la suite ! » réponds-tu avec en train en te remémorant ses paroles de tout à l'heure au sujet de ton prénom à toi. Elle qui n'a toujours pas fait le rapprochement que tu es la réelle chanteuse des Red Leaf. Autant ne rien rajouter pour faire durer la petite plaisanterie. L'effet de l'alcool sans doute...
Jade te demande le titre de la prochaine musique, tu n'y as pas encore réfléchi, surtout que tu n'as absolument pas eu le temps en fait. Tu lèves tes yeux au ciel, tu poses ton index sur ton menton, tu te mets à réfléchir. D'ailleurs, tu le fais un peu trop bien car tu manques de louper une marche. Tu as failli te vautrer comme une idiote sur la scène. Heureusement que tu as réussi à garder ton équilibre pour éviter cette honte monumentale. Tu as sûrement trop bu...
Tu te mets à rire sur la proposition de la jeune femme, de jouer l'homme du couple improvisé. Tu hausses tes épaules. « Je ne refuse pas l'offre. » lâches-tu sans vraiment réfléchir à ce que tu viens de dire. C'est ainsi que tu prends aux mots Jade, choisissant une musique en duo d'un homme et d'une femme. Musique Rock comme tu les aimes où la chanteuse joue de la batterie et le chanteur de la guitare. Vous vous passerez des instruments pour cette soirée. Tu lui lances un micro, tu places le tien près de tes lèvres, tu débutes la chanson en tournant autour de ta partenaire. Ton chant est bien performant que tout à l'heure car cette fois tu évites de te mettre des barrières. Tu te dévoiles presque en tant que la réelle Akiza Kyoko des Red Leaf.
Le son de ta voix fait vibrer tes cordes vocales, tu chantes avec ton âme tout en lançant un regard particulier à ta coéquipière. Tu la défies pour l'inciter à se surpasser dans son chant. Ton couplet se termine, il est temps pour Jade de poursuivre cet échange.
Ta partenaire du moment était prête pour la suite et toi aussi. Bon, t’avais encore peut-être un peu trop bu, ça se voyait à ta démarche un peu gauche, mais bon, c’était classique, te concernant, dans ce genre de soirée. Et ça n’allait pas t’empêcher de tout donner sur scène et de tenter d’offrir la meilleure performance possible. Tu la suis donc avec un enthousiasme non feint, attrapant le micro qui t’est tendu tout en lui proposant de faire un duo. T’es même prête à être l’homme de votre couple improvisé, et ce, quand bien même t’as plutôt une voix de soprano. T’as juste proposé l’idée avant de réfléchir parce que ça te faisait rire. Puis bon, rien t’empêchait de réinterpréter ta partie à ta manière tout comme rien t’empêchait de juste faire ce que tu veux, en fait. T’as toujours fait ce que tu voulais, maintenant que tu y penses, t’amusant sans trop penser ni aux conséquences ni au lendemain. Tu pouvais donc t’amuser sur une chanson, chanter un peu plus aiguë si l’envie te prenait, en espérant que ça ne refroidisse pas trop ta coéquipière.
Elle chante et tu réalises à nouveau qu’elle chante très bien. Elle a une belle voix, elle a de la présence sur scène, comme si c’était naturel pour elle d’être là. Franchement, tu penses qu’elle a tout pour percer dans le milieu et t’as pas les idées assez claires pour réaliser à quel point tes réflexions sont débiles, ne serait-ce que parce qu’elle a déjà percé dans le milieu. Tu sais juste que, pour le moment, elle te donne envie de te dépasser, d’en donner plus alors que la musique poursuit et que c’est finalement ton tour.
Tu improvises un peu et il te faut quelques mots avant de trouver tes aises. Après tout, t’as une voix plus aiguë que le chanteur officiel de la chanson et donc, il te faut quelques instants pour trouver le bon octave pour accompagner ta partenaire, histoire que l’harmonie ne soit pas trop désagréable à l’oreille du public. Il y a évidemment un fossé entre vous, que ce soit dû au talent ou encore à l’expérience, mais ça ne t’empêche pas de t’amuser et puis, même si tu n’as pas la même voix qu’elle, la même aisance, tu sais prendre ta place sur scène et donner un semblant de spectacle. Ce n’est pas pour rien que tu as envie de te lancer en coordination et de te retrouver devant la foule. Parce que c’est quelque chose qui t’attire. Quelque chose que tu es certaine que tu vas aimer.
La chanson se termine à nouveau et t’es presque essoufflée. Tu affiches tout de même un large sourire que tu adresses à celle à tes côtés. - Wouah ! Non, vraiment, c’est incroyable, tu chantes trop trop bien. J’espère que ça t’as pas trop dérangé de chanter avec moi. Parce que quand bien même t’as une jolie voix et tu sais chanter juste, t’as rien de plus vraiment. Tu sais chanter et c’est tout. Suffisant pour ce que tu veux en faire mais loin d’être à son niveau à elle. - Tu veux que je t’offre un verre ? Après tout, je suis l’homme du couple, c’est ce que je suis supposé faire non ? Tu te montres taquine, un sourire amusé sur les lèvres tout en lui adressant un clin d’oeil avant de descendre de la scène, lui tendant même la main, presque galante, pour qu’elle puisse te suivre.
C’est au tour de Jane de chanter, une nouvelle fois dans une deuxième chanson et que tu aimes pouvoir l’entendre. Oh oui, sa voix est bien rare, bien différente des autres chanteuses que tu as pu écouter à la radio, à la télévision ou grâce à un autre élément qui t’échappe en cette soirée. En retrait, du moins légèrement, ton sourire angélique ne cesse d’émerveiller ton visage à chaque fois que tu écoutes, que tu emprisonnes, que tu attrapes les notes de musique de ta partenaire. Même si cette dernière n’est pas une professionnelle, tu penses toujours que la demoiselle pourrait percer dans le monde de la musique et être bien plus compétente que cette traînée de chanteuse qui tenait ton rôle au sein des Red Leaf avant son départ. Tu clignes une fois tes paupières pour chasser le visage de cette repoussante personne hors de ta boîte musicale. Tu clignes une deuxième fois les couvertures de tes cristaux océan afin de percer ta concentration sur ta partenaire qui continue de chanter. Elle vient enfin de trouver l’accord parfait pour être à la limite de la symbiose de votre couple de chant. Tu ne dis rien, tu restes silencieuse et lorsque ton observation aiguë provenant de ton père détective visualise des sourires moqueurs sur certains spectateurs, ton sang se met à bouillir de mécontentement. Alors, de tes mains tu incites le public à encourager Jade par des applaudissements rythmés. La moquerie ne doit pas être au rendez-vous. Pourquoi donc se plier à cette nuisance alors que Jade Wilson s’amuse à chanter à tes côtés. Ton instinct protecteur prend le dessus et tu ne tolères qu’aucune personne perturbe la mélodie de ta partenaire, pas tant que tu seras sur scène avec elle. Tu te comportes à la limite d’une Gardevoir mais à ta façon.
Ton tour arrive, ta voix refait surface à la manière d’une onde de choc pour tenter de faire chavirer les foules (comme le dit si bien un rockeur désormais décédé). Fermant ton poing lentement qui se trouve près de ton visage, tes cordes vocales se mettent à trembler pour donner plus d’ampleurs, de sentiments à ton chant. Tu dévoiles tout ce que tu as en refusant toujours de dévoiler ta danse que tu utilises quasi tout le temps lors de tes concerts. Que tu aimerais que ta petite Flora, ta douce Gardevoir -qui a évolué récemment lors de vos nombreux entraînements pour la coordination- soit avec toi sur scène. Tu pourrais admirer sa danse et ta rose t’accompagnerait dans ton chant avec sa Voix Enjôleuse. Néanmoins, tu préférais la laisser chez toi, pour qu’elle se repose car ton Pokémon désire trop travailler en se fichant catégoriquement de l’épuisement. Flora te ressemble beaucoup, toi la chanteuse qui cache sans arrêt tes cernes par le biais miracle du maquillage qui est le fond de teint.
La musique se termine, encore, toujours et tu détestes ce moment. Oh oui, que c’est désagréable de cesser de fonctionner quand la mélodie se coupe afin de pouvoir se reposer. Toi, à ce moment, tu as toujours l’envie de continuer de chanter, sans jamais t’arrêter. Tu reprends ton souffle, tu sens la chaleur sur tes joues te réchauffer un peu et la sueur de tes cheveux perler le long de tes tempes. Tu es épuisée, tu commences à être à ta limite, par le surmenage de ton métier de chanteuse, par le manque de repos à cause de tes entraînements de coordination. Comme le dirait un super-héros : Einstein dormait trois heures par an, et il a réussi. Tu es certaine que cette information est fausse mais tu ne cesses de répéter cette phrase en guise d’excuse quand on te demande de te reposer au lieu de travailler. Tu plaques doucement ta main libre -celle qui ne détient pas le micro- sur ton front en sentant un vertige assez désagréable intervenir dans cette soirée. Tu pestes intérieurement.
Tes joues se mettent à rosir un peu en admirant le sourire de Jade, que tu lui rends avec le tien qui est constamment angélique (ta marque de fabrique). « Ne dis pas de bêtise. » réponds-tu en coupant net cette distance de sécurité que tu venais d’installer en la vouvoyant au départ. Peut-être que la cause est due à l’alcool, ou la fatigue ou bien car tu te sens à l’aise avec une chanteuse. « C’est un régal de pouvoir écouter ta voix, monsieur le chanteur. » ajoutes-tu d’une voix taquine au vu de tout à l’heure où Jade souhaitait être l’homme du couple de la chanson. « Tu pourrais faire carrière dans ce domaine, si tu arrives à surpasser les limites que tu t’imposes. » avoues-tu en répétant une phrase de ton coach lors de ton premier jour chez les Red Leaf. Par son conseil, tu avais réussi à surpasser le niveau de ta voix en quelques mois seulement.
Ton rire s’ajoute à la soirée lors des dernières paroles de Jade. Tu la trouves vraiment amusante, et les notes de musique de sa voix ont quelque chose de rassurant, d’apaisant même. « Je ne dis pas non pour un verre. Mais pas de l’eau car j’en suis allergique pour cette soirée. » dis-tu d’une voix lasse au sujet de cette chose essentielle pour la survie du corps humain. La bière c’est ce que tu demandes car c’est le meilleur remède pour mieux chanter. Alors, en observant sa main tendue et au lieu de la saisir, tu décides d’enrouler ton bras autour du sien. « Je vous suis, monsieur le chanteur. » annonces-tu en ne prêtant aucunement attention à tes deux collègues du groupe qui se mettent à rire dans leur coin. « Ce sera une bière pour moi, celle qui pique le mieux. »
Elle semblait bien aimer ta voix alors tant mieux que tu as envie de dire. Pour ta part, c’est pas vraiment que tu doutes de toi, t’as jamais douté de toi, c’est plus que… Elle, elle a une puissance que tu n’as pas, un contrôle que tu n’as pas. Tu chantes bien, tu chantes juste, il manque peut-être juste ce quelque chose d’unique pour vraiment que tu te distingues des autres chanteuses. Après, est-ce que t’as vraiment besoin d’avoir ce quelque chose d’unique ? Tu ne comptes pas faire carrière dans la chanson, sauf peut-être pour les concours, mais là encore, ce n’était pas tant la qualité de ta voix qui allait te mériter des points mais la chorégraphie orchestrée avec tes pokémons, de ce que tu avais compris. - Merci ! C’est aussi vraiment un plaisir de chanter avec toi. Après tout, c’est toujours plus agréable de chanter avec quelqu’un comme elle qui prend plaisir à se trouver sur la petite scène plutôt que tes amis qui ne prennent rien au sérieux et préfèrent ruiner tes chansons de notes improvisées.
Tu ne peux pas t’empêcher de rire lorsqu’elle te dit que tu pourrais faire carrière dans le domaine. - Je n’ai malheureusement pas assez d’abdos pour ça et je ne sais pas jouer de la guitare. Parce que t’es encore cet homme qui chantait avec elle sur scène, celle qui a donné cette performance avec elle. - Plus sérieusement, ça me demanderait trop d’efforts constants et eh… C’est pas trop ce que je préfère pour être honnête. Ça te demanderait de t’entraîner jour après jour, encore et encore, tout ça pour atteindre une note, tout ça pour un passage en particulier. T’es pas assez constante dans tes efforts pour ça, pas assez déterminée non plus pour y parvenir. Puis, t’aimes bien la vie que tu mènes, à te laisser guider par tes envies.
Ça ne serait plus possible si certains avaient des attentes te concernant.
Lui offrant alors un verre pour faire plus ample connaissance, tu ne peux pas t’empêcher de sourire lorsqu’elle décide d’attraper ton bras tendu vers elle. - Voyons, pour qui me prends-tu ? Ce n’est pas avec de l’eau que je vais réussir à te ramener chez moi. Oh, c’est un peu plus tendancieux, mais ça reste moqueur, le tout avec un clin d’oeil dans sa direction. Ça aurait peut-être pu être sincère si, déjà, tu étais intéressée par les femmes et, ensuite, si ton coeur n’était pas déjà pris par un homme qui hantait tes pensées dès qu’il en avait l’occasion.
Te dirigeant alors vers le bar avec ta nouvelle partenaire accrochée à ton bras, tu te prends aussi une bière. C’est franchement pas le genre d’alcool que tu préfères, cependant, t’as trop bu pour vraiment y porter attention. Ça irait, pour le moment. Surtout que, prendre la même chose qu’elle, ça t’évites d’avoir à réfléchir.
Les bières déposées devant vous, tu prends place sur le haut tabouret pour t’appuyer contre le comptoir, te disant que ce serait plus facile de discuter ici, en tête à tête avec elle, qu’à la table ou encore la sienne. - Bon alors, dis-moi, qu’est-ce qui amène une aussi jolie jeune femme que toi dans un endroit comme celui-ci ? Ouai, t’as décidé de te la jouer lover, peut-être un peu macho, sans doute le genre un peu lourd et désagréable, mais tant pis. T’as même les sourcils qui s’agitent, l’air de vouloir lui accorder un regard entendu. Oh, tu ne fais que t’amuser, ça se voit au sourire que tu ne parviens pas à contenir, ça te fait marrer aussi, t’espères donc qu’elle n’y verrait là que de quoi vous faire rire toutes les deux.
Tu te remets à rire pour accompagner, répondre à la plaisanterie de Jade qui continue de jouer l'homme du couple cette dernière t'a bien amusé à propos qu'elle ne pouvait pas faire carrière dans la musique à cause du manque d'ados, là elle arrive à te décrocher un rire de tes lèvres innocentes. « Je te prenais pour un garçon quelconque, je me suis fourvoyé en fin de compte. » réponds-tu de ta mélodie fière d'avoir rencontré le début d'un homme parfait. Seulement ta boîte musicale te prévient que le chanteur de ton groupe, celui que tu aimes est sans doute la perle rare de ce monde de fous. Posant ton derrière sur un haut tabouret dont le siège tourne à 180 degrés, tu attrapes l'une des bières données par le barman. D'une traite, tu bois au moins un tiers de la bouteille en verre, c'est que c'est limite de l'eau ce truc en fait. Tu devrais boire un alcool plus fort mais tu préfères ne pas oser franchir ce cap. Tu te souviens que pas mal de stars, de chanteurs sont tombés dans le gouffre de l'alcool, voire même de la drogue et aussi du tabac. Franchement, tu te demandes encore aujourd'hui ce qu'ils dans leurs boîtes musicales pour se détruire autant la vie.
Tapotant le bout de l'ongle de ton index verni en noir, tu écoutes attentivement la question du faux homme tout en souriant encore d'amusement pour ce jeu de rôles aussi soudain à cause d'une simple chanson. « J'ai été traînée de force par mes deux amis pour venir à cet endroit. » révèle-tu de ta mélodie apaisante et douce. « À la base je souhaitais rattraper des heures de sommeil à cause de mon taff qui devient beaucoup mais beaucoup trop envahissant par moments. » Tu bois une autre gorgée de ta bière tout en découvrant un petit picotement dans ton organisme qui signifie que tu es à la limite d'être prisonnière de l'alcool. Pas étonnant en fait. De ta fatigue, du manque de sommeil, de ton ventre presque vide, quelques bières peuvent avoir raison de toi. Tu la regardes droit dans les yeux un instant puis d'un sourire doux, tu désires d'arrêter de jouer la plaisanterie sur un sujet en particulier, car voilà tu détestes être irrespectueuse.
Ainsi toi qui étais accoudée à la table, tu t'y redresses, posant tes mains sur tes hanches. « Jade. En vérité, je suis Akiza Kyoko, la chanteuse féminine des Red Leaf. » Tu lui souris amicalement mais de façon assez faible, craignant de la blesser pour lui avoir caché un peu la vérité tout à l'heure. Ou alors peut-être même que Jade s'en fiche en fait, mais tu te sens tout de même mal... « Ce n'est pas anodin si j'arrivais à me débrouiller dans le chant de tout à l'heure et ce n’est nullement dû à l’effet de l’alcool. Ça fait des années que je suis chanteuse, officiellement en tout cas. »
Tu termines cette déclaration aussi soudaine en y terminant ta bière et en évitant de te plaindre d'avoir bu de l'eau. Les bières d’Hoenn sont carrément meilleures et plus fortes. Quel dommage que Lumiris ne se distingue pas dans cette catégorie, un point négatif que tu peux ajouter à cette nouvelle région dont tu ne connais pas encore parfaitement, voire pas du tout en fait. « Et toi ? » demandes-tu à ta rencontre de la soirée en lui retournant, renvoyant sa question de tout à l’heure. « Que fait un aussi beau jeune homme dans un bar comme celui-ci ? Tu t’entraînes à perfectionner tes abdos ? Ou tout comme certaines personnes, tu chasses les badges d’arènes ou alors tu tentes tout comme moi d’obtenir les rubans de coordination ? » Pourquoi ces questions centrées sur le monde des Pokémons ? Car tu as juste ton instinct féminin qui te dicte que tu as en face de toi une personne qui est affiliée aux Pokémons. Après, tu peux très bien te tromper, tu n’es qu’une simple chanteuse et pas une détective consultante comme ton père.
Évidemment que tu n’étais pas un garçon quelconque. Tu n’avais rien de quelconque, en fait. Bon, déjà, t’es pas un mec mais, plus que ça encore, t’es marrante, t’es sympa, t’as ce sourire rayonnant et cette facilité de te lier avec les autres, pour peu que ces derniers soient en mesure d’apprécier ta personnalité colorée. Parce que, en effet, ce n’est pas donné à tous que d’apprécier que tu déplaces autant d’air, que tu parles beaucoup, trop, souvent pour ne rien dire, que tu taquines aussi parfois trop, parfois te contentant de provoquer pour le plaisir de te divertir. Autant dire que tu étais beaucoup à la fois, souvent difficile à gérer, encore plus à canaliser, mais c’était ce qui, à ton avis, faisait partie de ton charme. On t’aimait tout autant qu’on te détestait, et ce, pour les mêmes raisons. Et, de ce que tu voyais, ta partenaire improvisée pour la soirée semblait apprécier ce côté un peu décalé, cette facilité que t’as de prendre une situation et de t’adapter. De jouer sur les mots, d’étirer ce sourire aussi amusé que charmant, pour ainsi offrir un bref moment de divertissement tant pour elle que pour toi-même.
- Ah, généralement c’est moi qui traine mes amis ici. Tu dis ça en riant un peu, prenant une gorgée de ta bière sans toutefois retenir la grimace qui vient se dessiner sur tes traits. C’est vrai que t’as horreur de l’amertume. Mais bon, tant pis, fallait jouer le jeu. Puis, t’es déjà trop saoule pour vraiment t’en soucier. - Ils sont pas très fans de karaoké donc je dois parfois m’imposer. Bon, t’aimes aussi les boîtes de nuit, t’aimes danser jusqu’à ne plus sentir tes pieds, perchée sur tes talons hauts. T’aimes t’amuser en fait, ça a toujours été le cas, mais là, ce soir, t’es bien contente d’avoir opté pour le karaoké. Ça t’aura permis de faire une agréable rencontre.
Appuyée contre le comptoir, t’as l’impression de sentir un silence. Un malaise peut-être ? Tu sais pas trop alors tu fronces légèrement les sourcils tout en observant celle qui se trouve à tes côtés. Tu la vois se redresser et poser son regard sur toi, comme si elle avait quelque chose à t’annoncer. Et toi, bien évidemment, dans tout ton sérieux. - Non, attends, c’est pas Jade, c’est trop féminin… Jayden. Ouai, appelle-moi Jayden. C’est le premier nom qui te traverse l’esprit, ça ressemble à Jade, donc voilà. Après tout, n’étais-tu pas supposée être l’homme qui voulait être son copain ? L’interrompant alors pour dire ça, t’es pas sûre de tout suivre ce qu’elle te dit. - Ouai ouai, je sais que Akiza Kyoko c’est la chanteuse des Red Leaf. T’hausses les épaules, un peu curieuse. - Pourquoi ? Ouai, non, t’as vraiment rien suivi de ce qu’elle te disait.
Un rire s’échappe de ses lèvres alors que tu poses ta main sur ton ventre. - Oui, c’est ça, j’essaie d’avoir les plus beaux abdos de tout Lumiris. Bon, tu sais que c’est pas vraiment le cas, que tu n’y arriverais pas, surtout que t’essaies pas vraiment d’avoir des abdos. Et puis, tu connais déjà celui qui a les plus beaux abdos (en toute objectivité bien sûre et pas parce qu’ils hantent constamment ton esprit, lui et ses abdos). - J’ai déjà un badge ! Celui de l’arène psy ! Tu annonces ça fièrement, un large sourire sur les lèvres. - Puis sinon, j’ai envie d’essayer les concours. C’est vraiment un truc qui me tente, monter sur scène, tout ça. Tu sais pas encore comment ça allait se passer mais c’est quelque chose que t’as envie de faire, depuis quelques temps déjà. Et maintenant que t’as vaincu l’arène, il ne te manque plus qu’à charmer le public. - Et toi ?? T’as déjà des rubans ou des badges ? Alors que tu viens vider ta bière, grimaçant à nouveau, pour ensuite te commander quelque chose d’un peu plus léger, mais aussi de plus sucré.
Tu aurais dû te douter qu’il était inutile de dévoiler ton identité à la demoiselle. A vrai dire, c’est peine perdue quand l’alcool prend le dessus sur la compréhension et raison. Tu n’en veux pas à Jade ou plutôt maintenant Jayden car c’est plus masculin selon ses dires et tu as bien failli tomber dans un rire insurmontable quand elle a déclaré cela. Du coup, ton esprit est un peu apaisé après avoir révélé ton véritable nom et prénom bien qu’aux yeux de Jayden, t’es toujours sa partenaire de chant pour cette soirée. De ton index, tu interpelles le barman et tu lui demandes si dans son stock il n’y aurait pas de la bière provenant de ta région, de Hoenn. Découvrant un signe de négation sur le visage de l’homme, tu soupires désespérément. « Donnez moi quelque chose de fort alors. » finis-tu par dire par désespoir au barman. Au moins, pour cette soirée, tu peux te permettre de te défouler un peu au sujet de l’alcool, en espérant que tu arrives à contrôler ta limite. Tu te vois mal vomir sur le sol, ou la tête dans les chiottes en découvrant au lendemain des ragots à ce sujet. Au nom d’Arceus, la chanteuse des Red Leaf en pleine cuite, les fans vont adorer. Tu as une image à respecter, tu te dois de ne pas te dénigrer et surtout mais surtout de ne pas te couvrir de honte. Ainsi, rapidement, avec professionnalisme, l’homme fait glisser un verre sur le buffet que tu réceptionnes facilement. Tu le remercies et tu trempes tes lèvres innocentes dans ce breuvage qui pique légèrement. Une gorgée et subitement tu as l’impression qu’un incendie se déclare dans tes poumons. Tu frappes de ton poing machinalement le comptoir en y serrant tes dents. Ça arrache et ça te réveille. Tu as l’impression que ton énergie, ton mana de sorcière est au niveau plus qu’a la norme du maximum. Tu te sens presque pousser des ailes pour chanter toute la nuit jusqu’à l’heure de fermeture.
Tu reprends ton attention sur Jayden et tu hausses un de tes sourcils lors de sa déclaration d’avoir obtenu le badge de l’arène psy. Oh, voilà un domaine où tu n’as absolument pas l’intention d’emprunter. Tu ne désires aucunement entrer dans la violence Pokémon pour obtenir des badges et défier un jour la Ligue Pokémon. Pourtant, c’est le rêve de bon nombre de dresseurs mais pas le tien. Ton cœur bat, palpite, pétille pour la Coordination. C’est ainsi qu’un léger sourire se dessine sur tes lippes en découvrant que Jade ou Jayden désire aussi participer à des concours. Tu ne dis rien pour le moment, désireuse de la laisser finir dans son chant, dans sa mélodie. L’interrompre serait un gâchis et de l’irrespect, elle a tellement une si jolie voix que tu pourrais en être jalouse par moments. « Je ne désire pas obtenir des badges d’arènes. » commences-tu en donnant une pichenette avec ton index sur ton verre remplit d’un alcool très fort. « En revanche, mon rêve est d’être coordinatrice. » avoues-tu en dévoilant presque des étoiles dans le bleu océanique de tes orbes. « Je m’entraîne actuellement depuis un mois pour participer au concours de Coordination à Fort-des-Songes. Ce sera mon tout premier. » révèles-tu en repensant dans ta boîte musicale à ton entraînement d’hier avec ton Fourbelin pour lui apprendre à danser et exécuter sa capacité Feu Envieux.
Tu te tournes vers elle en bougeant le dossier de ton tabouret qui peut pivoter à centre quatre-vingt degrés, comme les chaises de bureau. « Nous sommes donc des rivaux, Jayden. » dis-tu en effectuant un clin d’œil à la demoiselle. « Je pourrais alors découvrir d’autres de tes talents, qui, je le pense, seront bluffant, comme ton chant même si tu me prouves le contraire. » Tu croises tes bras, tu lèves un peu ton menton, sûre de toi sur tes déclarations et elle ne pourra pas te faire changer d’avis. « Félicitation pour ton badge en tout cas. Tu comptes tous les avoir ? Ou devenir une Championne d’Arène ? Ou bien peut-être défier la Ligue ? » Beaucoup de questions, car tu souhaites en apprendre plus de cette demoiselle. Ce n’est nullement de l’attirance au niveau amour. Non. Tu la trouves juste très amusante et intéressante. Le genre de personne qui ne court pas dans les rues.
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