Nous sommes au centre commercial de Nemerya. Il est 10h55h. Et cet endroit s’apprête à se transformer en champ de bataille.
Dans le rayon « Articles de Sport » du 3eme étage, les ménagères fourbissent leur caddie. Un employé solitaire, dernier rempart, se tient avec un air digne devant le guichet. Il sait. Il sait qu’il vit peut-être ses derniers instants. Que d’ici cinq minutes, la société « Chéti-Sport » débute sa campagne de soldes exceptionnelles. Que ces promotions explosives vont déchaîner les instincts primaires de la horde. Et que son collègue ayant choisi ce moment opportun pour « partir se chercher un petit café », il se retrouve seul pour contenir le chaos.
L’employé repense aux moments heureux qu’il a vécu avec son fils et son épouse. Sa famille l’attend à Kishika. Et avec les 5000p$ de chèques-cadeaux que lui promet son patron juste avant la période des fêtes… …c’est un Noël radieux qui leur tend les bras.
Le regard empreint de détermination, il se positionne bien en face de son microphone. Par amour pour les siens, sa main ne tremblera pas. Il enclenche la première annonce.
« La Méga-Canne, messieurs-dames ! Pour seulement 125p$ ! »
L’employé est prudent. Il choisit un article qui ne risque pas de déchaîner les passions. Les pêcheurs sont relativement peu nombreux dans l’assistance, et pourtant, on se bouscule déjà dans le rayon des Cannes à Pêche. Un marin aux bras particulièrement larges repart avec une douzaine d’articles soldés. Son rictus cruel évoque le sourire du Sharpedo.
« Le sac M-… Mélofée, pour 299p$... »
Sa voix tremble. Il voit la convoitise s’illuminer dans tous les regards. Il y a un mouvement de foule. Les caddies font des drifts sur le paquet impeccablement ciré du magasin. Avec des cris de violence débridée, les ménagères lancent un raid sur le rayon Bagages. Les bambins innocents, qui repartiront à l’école en janvier, sont loin de se douter que leurs sacs Mélofée ont été payés au prix du sang.
« Le tout dernier modèle de… Chaussures de Rando’, pour 750p$... »
— ELLES SOOOOOOONT A MOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !
S’élançant au-dessus des rayonnages qu’elle a préalablement escaladés, Astelle fuse en direction du coin à chaussures. Les bras tendus de part et d’autre, comme une vraie petite équilibriste, elle surplombe la cohue, et n’hésite pas à sauter d’une étagère à l’autre pour gagner de l’avance sur ses concurrents !
Sur son passage, un meuble déséquilibré s’effondre et déverse sur le sol une vague déferlante de poképoupées ! Plusieurs ménagères sont noyées sous le déluge ! Et sans se soucier des dommages collatéraux, Astelle bondit devant la précieuse paire de chaussures de rando’, et la serre contre sa poitrine comme s’il s’agissait d’un inestimable trésor. ...ce serait son cadeau pour Manon.
Les jurons fusent, une autre étagère finit de tomber dans son dos et plusieurs clients furieux menacent de lui coller une fessée, mais Astelle est dans son petit monde, et totalement imperméable aux critiques de ses concurrents.
Les soldes, c’est la guerre. Et la guerre, il faut la gagner.
Jenna Lloyd
Dresseur·euse Nova & Modérateur·rice
Messages : 996 Née le : 31/07/2000 Age : 23 Région : Sinnoh Pokédollars : 1210 Stardust : 2745 Stardust utilisés : 2440 Equipe pokemon :
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Il y a dans ses pas une hâte étrange, qui avait manqué depuis un moment à la jeune adulte qui avance en essayant de se frayer un chemin entre les clients, cherchant à rejoindre le rayon sport qui offre aujourd’hui des promotions dont la jeune fille, si elle n’a pas l’optique d’en profiter, s’est au moins décidé de s’y intéresser. Sans savoir à quoi s’attendre, sans savoir avec quoi elle en ressortira, elle réalise tout d’abord que ce n’était peut-être pas une si bonne idée : Le monde est là et, elle,tenant Eeve dans ses bras, se sent brusquement toute petite dans cette jungle animée par des mères prêtes à trouver la pépite pour leurs précieux enfants et d’autres passionnés de sport. .Pourtant elle se sent rapidement enthousiasme quand l’annonce d’une canne à pêche parvient à ses oreilles, la faisant chercher l’endroit en question.
Bien qu’il ne semble pas attirer foule, Jenna constate malgré tout qu’elles s’en vont bien rapidement, ne laissant à peine le temps à la jeune adulte de les approcher que la plupart ont fini dans les bras d’un client désireux d’en posséder un grand nombre.pour lui. Heureusement, il en reste un, laissant croire à Jenna le plaisir d’en prendre un à son tour. Au moins, ne serait-elle pas venue pour rien.
Il y a aussi un peu de curiosité quand elle entend parler des sacs Mélofée, mais la guerre déclarée pour celle-ci la dissuade rapidement. Du moins, l’aurait-elle fait si Eve ne s’était pas mis en tête de constater que, plaisant à la dresseuse qui l’imaginait l’offrir à l’un de ses cadets, il était normal qu’elle en est un également. Sans doute prise par l’ambiance combative de l’endroit, elle saute brusquement des bras de Jenna pour accrocher le sac dont deux se femmes, les poussant à lâcher par surprise avant de revenir vers sa dresseuse, titubant du poing. Tandis que Jenna se retrouve médusée d’être ainsi prise maintenant au centre de l’attention de ses deux femmes, riant nerveusement en balbutiant des mots inaudibles, sans pour autant se saisir du sac qu’Eve ramène fièrement.
Coup de chance ou ironie, il y a quelqu’un d’autre venant provoquer la bataille dans le magasin, sous le regard choqué de Jenna qui passe de la nervosité à la terreur des souvenir qui reviennent inéluctablement. C’est quand elle sent le regard des deux femmes, toujours aussi en colère d’avoir ainsi perdu leur cible, que la verte cesse de réfléchir : Elle approche la jeune brune tenant les chaussures qui ont provoqué un tel engouement, lui saisit le bras sans réfléchir et avance aussi rapidement dans une direction à laquelle elle ne cogite pas plus..
“Astelle, regarde par ici !.”
Pointant du doigt une veste à l'effigie de Sancoki, elle les emmène dans la direction, espérant ainsi les faire perdre un moment l’attention de tout le monde autour d’eux. Une fois fait, elle lâche le bras d’Astelle, reculant au passage.
“Désolé, je ne voulais pas t’embarquer comme ca sans prevenir.”
D’un coup la gêne la rend muette, et les craintes hésitantes, ne disant plus rien alors que son regard se porte sur la veste en question.
Astelle Dumas
Dresseur·euse Pulsar
Messages : 1040 Née le : 29/11/2003 Age : 20 Région : Lumiris (Kishika) Pokédollars : 3639 Stardust : 4161 Stardust utilisés : 2291 Equipe pokemon :
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Dans le souffle rauque des ménagères, la menace grondait. A droite, à gauche... elle était cernée de tous les côtés. Mais sans regrets, ni hésitations, Astelle serait courageuse jusqu’au bout.
Lui coupant une échappatoire après l’autre, la foule encolérée se massait dans sa direction. Leurs regards avides et possédés lui donnaient des sueurs froides... mais ces chaussures de randonnée à semelles souples, c’était le cadeau d’anniversaire de Manon. Un gage d’amour et d’affection pour sa précieuse amie, si prompte à se cogner le gros orteil aux cours de leurs aventures.
Dusse-t-elle en mourir, la jeune fille ne s’en laisserait pas déposséder !
Oui, elle tiendrait bon ! Déglutissant face à la horde déchaînée, Astelle Dumas se préparait à livrer son dernier combat.
Quand soudain…! — ...par-ici ! Lui saisissant le poignet, une inconnue l’entraîna précipitamment en direction du Rayon Vestimentaire. L’annonce d’une nouvelle promotion couvrit leur fuite, tandis que les masses capitalistes hésitèrent brièvement entre vengeance et profit.
« La Griffe Rasoir, au prix exceptionnel de 150p$ ! »
Aux yeux d’Astelle Dumas, la perspective de voir l’une de ces furies s’équiper d’un tel objet était tout bonnement terrifiante. Imaginant l’une de ces matrones se jeter sur elle pour lui reprendre ses chaussures de randonnée à coups de griffes, la jeune fille se retrancha entre les cintres d’où pendouillaient les vestes Sancoki. D’un geste hâtif, elle s’empara également du poignet de l’inconnue, qu'elle attira avec elle sous les rayonnages de vêtements. Accroupis sous les multiples épaisseurs de gilets et de manteaux qui pendouillaient sur leurs cintres, Astelle poussa un petit soupir de soulagement.
Autour d’elles, les ménagères continuaient de se précipiter. Depuis leur cachette, n’étaient visibles que les chevilles de ces matrones, musclées par des années de lutte et d’errance dans les hypermarchés de Lumiris. Assise par terre, et comme pour se rendre plus invisible encore, Astelle manipula les cintres du pendoir à vêtements. Sans doute seraient-elles désormais en sécurité, tant qu’aucun client ne s’intéresserait de trop près à la sélection de vestes Sancoki. Chose faite, elle se retourna vers l’inconnue qui s’excusait. ...et découvrit Jenna.
— Oh... lâcha la petite postière dans un souffle. Un maelström d’émotions contraires déferla sur son visage. Sa poigne se fit brièvement plus ferme sur le bras de la poissonnière.
La jeune fille ouvrit la bouche, mais les mots ne sortaient pas. Ses yeux clairs s’étaient ternis, et ce silence… ...avait quelque chose de douloureux. D’accusateur.