Dusk Lumiris

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i'm a eleven minutes away - hailey
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i'm eleven minutes away
tell me what you need; i can make you more than what you are
Et toutes les promesses;
Toutes les supplications,
Tous les cris du coeur et;
Les espoirs;
N’ont pas suffit à;
Faire battre ton coeur

- I’m eleven minutes away so why aren’t you here ? -

Tes écouteurs dans les oreilles et le regard vague, le regard perdu - la douleur qui se faufile dans le coeur et dans l’âme et Caël. Son nom qui résonne dans ton esprit, qui remplit de larmes ton regard.
Nemerya, ce n’est pas si loin - alors pourquoi n’étiez-vous pas dans la même pièce ? Pourquoi vos voix ne se mélangeaient pas dans une discussion fluide comme vous en aviez par milliers ? Pourquoi sur ton écran, ces mots apparaissaient à côté d’une date un peu trop ultérieure ? Pourquoi… ? Et les “pourquoi” qui résonnent cruellement dans ton coeur, qui déchirent ton esprit alors que tu t’humectes les lèvres, les questions qui terrassent ton esprit et le silence qui t’entoure, t’enveloppe. Te rend folle - et tu hurlerais rien que pour le faire disparaître.

« Assez ! » - et ta voix qui résonne, qui déchire l’absence de sons, et les pokémons qui sursautent, se tournant tous vers toi alors que tu prends une grande respiration.
Te perdre dans ses bras, te perdre dans la douceur de sa voix, te perdre dans ses mots - dans ses mots qui te disent que tout va bien aller, que ce n’est pas grave, que tu n’as pas à être désolée. Te perdre dans sa présence qui réussit à faire battre ton coeur de dizaine de battements plus douloureux les uns que les autres - te perdre dans son absence qui t’étouffe.
- only miss you when I’m breathing -
Et quand tu l’as croisé, dans l’imprévu du moment, quand son regard a croisé le sien - et tous les reproches que tu t’étais attendue à recevoir, sa douceur dans ses gestes qui avaient achevé de briser ton coeur en morceaux. Tu aurais mieux gérer la colère, tu aurais mieux gérer la rancune, tu aurais mieux gérer qu’il te reproche la terre entière - mais sa douceur avait plongé ton être dans un tourment d’émotions violentes.

Nox qui saute sur la chaise tirée et qui te regarde avec ses grands yeux. Toi qui prends de nouveau une grande respiration - la solitude de ton appartement commence doucement à gangrener ton coeur. Tu lui souris doucement, tu lui souris tristement alors que tes mains frêles s’affairent à préparer le café que tu vas inévitablement amené là où tu te rends aujourd’hui. Sur ta peau si blanche détonne le rouge du bracelet à ton poignet - et soupir sur tes lèvres qui se meurt sans se faire entendre par qui que ce soit.
Kabutops saute sur la table à son tour et tu lui tapotes gentiment la tête. Hakai et Wisp avaient été des alliés de taille lors de cet événement qui continue d’habiter tes cauchemars, d’hanter tes nuits - et tu ne pourrais jamais assez les remercier. Avec Pixel, ils avaient été ton soutient, la seule raison de ta présence ici sans doute.

« Hakai, tu viens avec moi et tu restes sage, d’accord ? » Wisp dormait tranquillement dans ton lit, mais il allait de soi que t’allais l’amener. Dans sa pokéball pour commencer, considérant déjà que Nox, Pixel, Hakai et Ignis t’accompagnait, mais jamais t’allais laisser Wisp chez toi. À vrai dire, tu étais toujours très accompagnée quand tu allais à des endroits - ça pouvait presque être déconcertant.
Toi, leur compagnie apaisait toujours ton coeur. Ignis flottait au-dessus des boîtes, essayant de comprendre ce qui se passait. Bientôt, cet appartement sera libre et Ellende et Lilith pourront de nouveau le louer à d’autres personnes pour se faire de l’argent; toi t’allais être à Windoria, aux côtés d’Izaiah et vous alliez cohabiter dans le même appartement. Il te semblait évident que cette cohabitation n’aurait point de réels accrocs. Et que c’était le meilleur choix, la meilleure décision, celle qu’il fallait prendre sans jamais trop y penser. Parce que tu ne pouvais plus errer dans cet appartement sans personne à croiser, tu ne pouvais plus affronter les fantômes d’un passé qui ne cessaient de te hanter, de te détruire, de t’étouffer - tu ne pouvais pas le faire seule. Tu avais toujours autant besoin d’Izaiah; et tu espérais qu’il ait autant besoin de toi que toi de lui.

Le café prêt dans ton thermos, tu enfiles une veste par-dessus ton pull de laine ainsi qu’un manteau. Le froid s’invitait dans tes os, te faisait trembler - et tu étais si sensible au froid, tu ne pouvais pas faire autrement. Tu l’avais toujours été et ces derniers temps, encore plus. Quand les vertiges reprenaient leur prise sur ton corps, le froid grugeait tes os. Tu prépares le sac avec les couvertures et l’oeuf qui se trouve dedans, Ignis prêt à le réchauffer au besoin.
Un pas devant l’autre - se battre contre l’appel de la gravité et toi qui hèles un taxi. Quand le trajet força à passer près de Voltapolis, une ombre dans ton regard et les souvenirs qui ne sont pas trop loin. Coeur qui se serre.

Mais ce n’était pas vraiment le temps d’y penser, de se replonger dans des souvenirs, de laisser la noirceur te rattraper. Quand le taxi s’arrête, tu remercies le chauffeur en le payant et laisser un pourboire dans la mesure de tes moyens.
Les deux pieds sur le sol de Nemerya, instinctivement, tu cherches la présence de Caël dans la rue et le mélange de soulagement et de déception forment un poids sur ta poitrine qui t’empêche de bien respirer alors que tu avances. Que tu rends jusqu’à l’adresse que tu avais soigneusement noté. Tu y entres, tu te présentes et tu te rends à la cuisine, te posant sur ta partie du comptoir, aux côtés d’une autre personne qui allait visiblement être ta comparse du moment. Tu poses l’oeuf sur le côté du comptoir pour pouvoir toujours le surveiller avant de te tourner vers la jeune femme. « Enchantée ! Je suis Lys. Et vous ? »

- so call me stupid, call me sad;
You’re the best I’ve ever had, you’re the worst I’ve ever had;
And that’s keeps fucking with my mind -
(c) TakeItEzy (Ezekiel Fitzgerald)
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i'm a eleven minutes away - hailey Hailey14

i'm eleven minutes away

Hailey & Lys


Est-ce que tu as finalement décidé de devenir dresseuse ? Tu ne sais pas trop. Tu ne sais pas encore si c'est la voie que tu as envie d'emprunter, celle que tu as envie d'être. Mais tu sais aussi que tu as un pokémon, une adorable Mucuscule, ainsi qu'un oeuf dont tu dois t'occuper. Et donc, tu n'as pas trop le choix que de tenter de faire ce qu'il y a de mieux pour eux, de devenir une meilleure dresseuse tout ça pour qu'ils puissent avoir droit à une meilleure qualité de vie. C'est quelque chose que tu n'as jamais vraiment eu à faire par le passé, n'ayant jamais vraiment eu à t'occuper de pokémons outre les quelques uns de la pension de ton oncle dont tu t'occupais par moment, pour quelques heures tout au plus. C'est donc nouveau, un terrain sur lequel tu n'étais pas très à l'aise et où tu n'avais que très peu de connaissances. Et si tu savais que tu pouvais compter sur ton cousin pour t'aider, qu'il n'hésiterait pas à t'offrir de l'aide ou encore te donner quelques conseils plus que bienvenus, tu n'avais pas envie de l'embêter avec tout ça, pas alors qu'il était déjà un homme occupé.

Alors tu as décidé de t'y prendre seule et c'est pour cette raison que tu as pris la décision de t'inscrire à un cours de cuisine pour pokémon. Tu te dis que ça pourrait être marrant et que ça pourrait t'apprendre quelques trucs concernant les pokémons et, surtout, ce que tu pouvais leur préparer à manger. Après tout, tu n'y connaissais pas grand chose sur le sujet, et donc, t'étais déjà un peu dépassée quant à qu'est-ce que tu pouvais offrir à ta Mucuscule, autre que les pokéblocs que tu achetais à la pension pokémon se trouvant non loin de chez toi. C'est donc avec Chu' dans une pokéball et l'incubateur bien installé dans ton sac à dos que tu as quitté la maison pour te diriger à l'adresse de là où se donnait le cours. Tu aurais pu laisser ton oeuf chez toi, cependant, tu n'avais pas envie de le quitter des yeux. Comme ça, tu pouvais mieux suivre son développement et t'assurer que rien ne lui arrive. Et puis, confortablement installé dans son incubateur, tu te disais que rien ne pouvait vraiment lui arriver. La pression et la température étaient surveillées et toi, tu devais juste t'assurer que rien de tout ça change. Tu avais aussi de quoi obtenir son rythme cardiaque, ce qui pourrait t'avertir si quelque chose de possiblement fâcheux était en train de lui arriver. Tu n'étais donc pas très inquiète à l'idée qu'il t'accompagne pour cette activité. Et puis, si t'occuper de pokémons au quotidien était quelque chose qui te dépassait, tu avais heureusement quelques connaissances sur comment prendre soin d'un oeuf.

Une fois installée dans la cuisine, tu observes celle qui s'installe à tes côtés. Elle se présente et donc, t'efforçant d'être polie, tu lui adresses un sourire qui se veut agréable tout en te présentant à ton tour. - Enchantée, je suis Hailey. Tu observes ensuite la salle dans laquelle vous vous trouvez et les quelques autres personnes qui ont eu l'idée de suivre le même cours. Tu constates que vous n'êtes pas beaucoup mais peut-être plus finalement que ce que tu aurais cru. Ce n'est pas trop et c'est tout ce qui t'importe, tu n'as jamais été très à l'aise dans une foule. - C'est pour parfaire vos connaissances ou vous débutez avec les pokémons ? Autant faire un peu de discussion avant que le professeur arrive, alors que, de ton côté, c'est que tu débutes. Mais tu te dis aussi qu'il n'existe pas quelque chose comme trop d'informations donc ça peut toujours être utile, ce genre d'apprentissage.
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i'm eleven minutes away
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Soupçon de vie;
Qui se mélange à la mort

- hope it last but you know, you never know -

L’oeuf se tient dans les couvertures, Ignis tout près de lui, le surveillant, lui faisant attention. Tu n’avais plus besoin de laisser les oeufs dans leurs incubateurs, maintenant que tu étais en mesure de reconnaître les signes lorsque quelque chose n’allait pas. Et bien entendu, ton oeuf possédait un moniteur posé sur le dessus - qui allait se mettre à faire vibrer ton téléphone si les conditions de saturation en oxygène et de température se dégradaient - si le coeur cessait de battre comme il se devait. Tu avais souri légèrement en observant l’oeuf tout près de toi et Ignis qui faisait attention - attention à cet oeuf, attention à ne pas le laisser, attention à ne pas le brûler.
Les légères tâches brunes asymétriques - les quelques lignes qui striaient l’oeuf. Étrangement, malgré tout ce que tu pouvais penser, chaque oeuf était particulier. Chaque oeuf était unique - celui de Wisp différait de celui qui se trouvait tout près de toi maintenant.

Celle qui était tout près de toi possédait également un oeuf et tu avais un doux sourire sur tes lèvres. Des symboles de vies qui se mélangeaient à ton quotidien, qui te rappelaient que tu ne pouvais pas abandonner, que tu ne pouvais pas laisser tomber. Peu importe à quel point le coeur se serrait, peu importe à quel point tu n’arrivais plus à respirer, tu te devais de continuer. Tu te devais de poursuivre. Un pas devant l’autre, ne jamais déraper.
Bientôt, tu allais aménager dans un autre appartement - bientôt, tu allais être dans un nouvel appartement, avec quelqu’un avec qui partager les jours, pour parler. De l’énergie qui vous entoure. Une vie pour prolonger la tienne. Quelque part, tu avais hâte d’être avec Izaiah. Tu avais hâte de le croiser le matin, de voir son sourire, tu avais hâte de pouvoir lui sourire en retour - est-ce que votre sourire allait pouvoir devenir véritable et sincère ?
Tu avais hâte de sentir l’odeur du café le matin. Il aimait le café, lui aussi. Alors les matins, l’odeur allait emplir l’appartement. Et tu allais pouvoir lui en préparer, lui préparer le repas du matin - sans pour autant manger de ton côté - lui sourire en espérant qu’un jour, vous allez y croire.

Petit mouvement de la part d’Ignis qui recentre ton attention sur l’oeuf. Tu l’avais eu il y avait un mois de la part d’un dresseur qui ne savait pas comment s’en occuper. Depuis, tu faisais de ton mieux pour que tout se passe bien, que ses constantes soient surveillées constamment - pour éviter un problème. Peut-être que tu étais devenue un peu trop inquiète, anxieuse, sur la santé des pokémons qui sont pris en charge par le refuge.
Ton regard sur la jeune femme devant toi - ton unique oeil valide qui obéit aux demandes neurologiques de ton cerveau; l’autre n’étant que pure esthétisme. Et tu lui souris, doucement, quand elle se présente. C’était un beau prénom - que tu te disais. Le tien était beaucoup plus banal, plus léger, moins mélodieux. Mais ce n’était pas grave, pas vrai ? Ça na changeait rien.

Alors que tu passes une main sur ton oeuf pour vérifier sa température même si tu aurais clairement pu vérifier sur ton téléphone; tu aimais bien le contact avec l’oeuf. Tu te disais qu’il le sentait, le pokémon à l’intérieur de l’oeuf et peut-être qu’en sachant que quelqu’un avec de l’amour à revendre l’attendait, il aurait davantage envie d’éclore. Pas vrai? Tu espérais.
« Parfaire mes connaissances je dirais. Et vous ? Vous êtes prête ? Je suis sûre que ce sera amusant. Vous savez quelle recette on va apprendre aujourd’hui ? » Tu devais admettre que tu avais négligé la partie : s’informer. Et ton regard qui se pose sur ton oeuf avec un petit sourire. Tu avais bien hâte de savoir ce qui se trouvait dans ce petit oeuf, parce que pour le moment, tu n’avais pas la moindre idée du pokémon qui allait en sortir. Et t’étais assez curieuse.
Mais tu savais que tu allais l’aimer peu importe quel pokémon allait en sortir. Tu te tournes de nouveau vers Hailey, puisque tu avais bien remarqué la présence d’un incubateur avec elle. « Vous savez c’est un oeuf de quel pokémon ? » Franchement, c’était compliqué de trouver l’espèce d’un pokémon avec un oeuf. C’était faisable, mais complexe et fallait de l’expérience. Tu n’en avais pas. Pas dans son domaine.

Ignis s’approche de l’oeuf pour le réchauffer légèrement, de sa flamme, sans trop s’approcher. L’idée n’était pas de le brûler non plus. Tu avais vraiment hâte de pouvoir le présenter à Izaiah, lui qui avait vu Wisp éclore de son oeuf, avec les couleurs particulières de l’Osselait désormais Ossatueur d’Alola. Tes pokémons avaient tous beaucoup grandis - pour ceux que tu possédais encore. « Oh, le chef arrive. » C’était davantage un murmure qu’une phrase adressée à celle qui était à tes côtés. Bientôt, vous alliez pouvoir vous aider pour préparer des petits plats pour les pokémons. Et connaître un peu les variétés.  

- we're just a step from fearless
reach out for me my deareast -
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i'm eleven minutes away

Hailey & Lys


Après t'être présentée, tu attrapes l'incubateur portatif dans lequel se trouve ton oeuf pour le déposer à tes côtés. Après tout, tu ne l'as pas amené jusqu'ici, avec toi, pour le laisser dans ton sac. T'as envie de partager ce moment d'apprentissage avec lui, ne serait-ce que parce que c'est en grande partie pour lui que tu fais tout ça. Pour lui et pour ta Mucuscule, ainsi que pour tous les autres pokémons qui allaient se retrouver à tes côtés. Tu ne sais pas encore ton équipe allait ressembler à quoi, quels pokémons t'intéressaient vraiment mais ça, tu te dis que tu ne pourrais pas le savoir sans jamais rien essayer. Tu avais un dragon dans ton équipe et, bientôt, un Roucool allait vous rejoindre et tu te dis que, comme ça, c'est un bon début pour savoir si tu allais développer une certaine affinité avec un type ou l'autre. Lorsqu'elle te retourne la question, tu esquisses un léger sourire, ton regard quittant l'oeuf sur lequel tu veillais pour se tourner vers elle. - Je débute avec les pokémons. Tu te dis qu'il n'y a pas de honte à avoir et qu'il ne sert à rien de te voiler la face. Tu n'as jamais eu de pokémons à toi dont tu devais prendre soin avant d'arriver à Lumiris et il te fallait donc apprendre comment t'en occuper.

- Je pense que ce sera une recette de curry. T'es pas certaine mais c'est ce que tu crois avoir lu sur l'offre du cours lorsque tu t'es intéressée à ce dernier. - Et quelques variantes de la recette aussi, je pense. À nouveau, pas tout à fait certaine de ce que tu avances mais bon, c'est toujours mieux que rien. T'aurais pu dire que tu ne savais pas, pour ainsi ne pas avoir à risquer de te tromper, toutefois, le mal est déjà fait et tu n'auras qu'à t'excuser si jamais tu t'étais effectivement trompée.

Ton attention se ramenant sur l'oeuf qui se trouve devant toi, tu hoches doucement de la tête pour répondre à sa question. - Il s'agit d'un oeuf de Roucool. Et t'as déjà hâte de le voir sortir de sa coquille pour ainsi pouvoir apprendre à le connaître. Tu te demandes ce que ce serait avec un jeune pokémon ailé avec toi, si t'allais t'en sortir.

Heureusement pour toi, tu n'as pas trop le temps de t'enfoncer dans des pensées plus ou moins agréables, pas le temps de remettre en doute tes propres capacités, que quelqu'un arrive dans la salle. Le chef, celui qui allait être votre professeur pour la journée. - Si j'ai des questions, est-ce que je peux vous les poser ? Que tu demandes d'une petite voix, timidement. Tu n'aimes pas l'idée de déranger les autres tout comme tu n'aimes pas l'idée de ne pas tout comprendre. Toutefois, tu peux bien mettre de côté le peu de fierté que tu as, ton égo abimé, si c'est pour t'assurer de bien comprendre et ainsi pouvoir offrir le meilleur à tes pokémons. - Et j'espère aussi qu'il sera compréhensif. Toujours tout bas alors que tu espères que vous auriez droit à un professeur capable de bien se faire comprendre et, surtout, agréable avec ses élèves du jour. Tu essaies de rationnaliser en te disant que tu n'as pas à avoir peur, que ce n'est qu'un cours de quelques heures, qu'il n'y a aucune raison pour que ça se passe mal. T'as juste jamais vraiment eu une bonne expérience à l'école, tu n'en gardes vraiment pas de bon souvenir et donc, si tu pouvais éviter d'être ramenée à cette époque que tu souhaites oublier (ça comme bien des choses), ça serait pas trop mal.
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i'm eleven minutes away
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Et je t’aurais bercé;
Doucement, je t’aurais protégé;
De tout ce qui pourrait te briser;
Mais tu t’es envolé

Surveiller l’oeuf - ça sonnait comme évidence à tes oreilles. Parce que tu voulais que le pokémon à l’intérieur soit en bonne santé quand il allait se décider à éclore. Tu avais bien hâte de pouvoir t’en occuper autrement, prendre soin de lui. Tu te demandais quels seraient les goûts de ton oeuf, du pokémon qui allait en sortir. Parce que chaque pokémon était différent, et que chacun avait sa préférence. Tu savais que Pixel n’aimait pas trop ce qui était sucré contrairement à Aily, et tu savais aussi que Casper avait - quand tu l’avais encore - un régime assez stricte puisque son estomac était très sensible et qu’elle était souvent malade.
Casper te manquait. Casper aurait été assise sur l’oeuf, à le protéger. Elle qui n’était jamais agressive, elle se serait assurée que personne ne s’en approche autre que toi. L’absence du pokémon multicolore te manquait - toi qui aimais beaucoup le Mimikyu. Son rôle était pris par Hakai qui s’était faufilé une place entre toi et l’autre personne - ce qui pouvait presque paraître comme intimidant. Le regard de ton Kabutops ne lâchait pas l’oeuf et il allait de soi que si quelqu’un tentait de toucher l’oeuf… Hakai n’hésiterait pas à trancher des mains.

- what happened to me ?
When did I start to believe I wasn't worth it
Then question my purpose to breathe? -


Cet oeuf, un jour, allait faire partie de la famille et tu allais le chérir autant que tu chérissais chaque pokémon que tu avais recueilli - un jour, cet oeuf allait être un pokémon bien vivant et chaque jour en attendant, la vie qui attendait d’éclore allait chasser les nuages de ton ciel - l’orage qui attend son moment pour éclater allait devoir attendre. Tu devais te concentrer sur cet oeuf qui avait besoin de toi - autant que tu avais besoin de lui, n’est-ce pas ? T’accrocher à son symbole d’espoir pour respirer.
Tu hoches doucement la tête quand elle t’affirme être débutante et tu ne pouvais rien faire de plus que de penser à Izaiah, la toute première fois où il avait mis les pieds dans ton refuge. La toute première fois qu’il t’avait posé des questions, te demandant ce qu’est un chromatique - la toute première fois où tu lui avais expliqué la complexité des évolutions des Eevee. La toute première fois où tu avais croisé son regard, sa douceur, son sourire; celle où tu lui avais souri en retour, que tu lui avais dit que c’était ta place. Tu te souvenais de ce moment, quand tu as su, quand tu as voulu le prendre dans tes bras, lui dire qu’il n’était plus seul. Il n’était plus seul, mais tu avais échoué à le protéger, à Voltapolis.
Tu ne saurais jamais te le pardonner.
Tu ne saurais jamais l’accepter.
Est-ce qu’il t’avait pardonné, lui ?
« Ça me rappelle un ami… » Léger murmure qui meurt sur tes lèvres. Izaiah était toujours aussi important pour toi. Ça ne changerait pas. « Du curry donc.. J’en ai pas cuisiné souvent. » Ça ne te ferait pas de tort de revoir tes connaissances pour le coup.

Tu entraînes ton oeuf tout contre toi, le dorlotant presque, berçant cet oeuf contre ta poitrine - comme pour lui dire “je suis là, je suis là et je ne partirais pas, tu es en sécurité avec moi et je suis là” - comme pour lui dire que tu pouvais être digne de confiance. Il pouvait éclore en paix. Ton doigt glissa légèrement sur la coquille. Et tu regardes la jeune femme tout près de toi, qui t’avait parlé de nouveau. Qui s’était exprimé, tout en gardant son oeuf proche d’elle, elle aussi. Elle faisait comme toi - tu ne pouvais que comprendre. « Oui, il n’y a pas de soucis ! Je serais prête pour répondre à vos questions, sans soucis. N’hésitez pas, vraiment ! » Comme Izaiah n’avait pas hésité.
Comme Izaiah t’avait enseveli de questions - les unes après les autres, autour d’un café, de son regard brillant, reconnaissant - et toi qui voulais tant préserver les étoiles de ses yeux.

« J’aime bien les Roucool. Ils sont adorables. » Tu aimais presque tous les pokémons, à vrai dire, tu n’avais pas de préférences quelconques. Tu les trouvais tous adorables à leur façon. Alors tu n’étais pas du tout exigeante. Tu respiras doucement en observant ton oeuf. « Je vais apprendre à faire du curry correctement, j’espère que tu aimes le curry toi.. » Que tu murmures à l’oeuf qui se trouve dans tes bras tout en écoutant les indications du chef.
Tu te tournes ensuite vers Hailey puisque le chef avait bel et bien indiqué que vous deviez aller chercher les ingrédients. « Je peux aller chercher les baies dans le frigo ! Mais il faut qu’on commence par savoir comment on veut le faire. »
Le chef avait parlé des différents états des currys, épicés ou pas. Tu aimais bien ce qui était épicé. Et même si vous pouviez faire un curry différent toutes les deux, mais tu préférais l’inclure, parce que ce serait toujours plus agréable. Ton regard se posa sur ton oeuf. Quel nom allais-tu lui donner ? Tu te le demandais bien - tu te demandais toujours son espèce. « L’épicé, ça vous va ? »

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Hailey & Lys


- Moi non plus. Toi non plus tu n’as pas souvent cuisiné de curry, t’as même pas souvenir d’en avoir déjà cuisiné. Ça allait donc être une première pour toi, comme pour beaucoup de choses dans ta vie. Il y avait beaucoup de premières fois depuis que tu étais arrivée à Lumiris. Il y avait eu ton premier pokémon, cette adorable Mucuscule qui faisait désormais parti de ton quotidien. Il y avait eu ta première rencontre qui ne t’avait pas rendu profondément mal à l’aise. Il y avait eu tes premières nuits loin de ton Hoenn natal. Il y avait aussi eu ton premier oeuf, celui-là même qui accaparait toute ton attention et t’empêchait même de dormir la nuit tant tu avais ce besoin constant de vérifier à tout instant que tout allait encore bien pour lui. Puis, aujourd’hui, il y avait ce premier cours de cuisine en compagnie de quelqu’un qui te semble agréable. Tu ne peux pas t’empêcher de te dire que t’es bien contente que ce soit elle, à tes côtés, plutôt qu’un autre homme de la salle. T’as l’impression de pouvoir respirer un peu plus librement. Que tu n’auras pas à être trop stressée ni trop tendue. Que tu allais pouvoir te concentrer sur le plat que tu allais devoir cuisiner.

Un remerciement s’échappe de tes lèvres, tout bas, faisant preuve d’une douceur qu’on te reconnaît bien. Tu ne peux pas t’empêcher de sourire lorsqu’elle te dit que les Roucools sont adorables et tu hoches même légèrement de la tête. - Je trouve aussi. Et puis, t’es presque certaine que c’est moins salissant qu’un Mucuscule alors, ce serait déjà ça de gagné.

Tu ne peux pas non plus t’empêcher de trouver ça mignon, la façon dont elle s’adresse à son oeuf, t’amenant à presque vouloir faire quelque chose de similaire. Finalement, tu gardes une certaine retenue, te retrouvant à simplement caresser la surface presque chaude de l’oeuf après avoir ouvert l’incubateur, t’assurant aussi du même coup que la température affichée était la bonne et que tout allait toujours bien pour ton oeuf. C’est presque maladif, ce contrôle que tu as besoin d’avoir, ce besoin que tout se passe bien, sans accroc. Parce que t’as aucune confiance en toi, en fait, aucune confiance en tes capacités non plus. T’as jamais rien réussi par toi-même, toujours dépendante des autres, que tu le veuilles ou pas alors… C’était difficile, finalement, de te faire confiance pour prendre soin de cet oeuf.

Les instructions vous sont données et maintenant, il vous faut décider ce que vous vouliez faire. T’hésites lorsqu’elle te demande, pas habituée de donner ton avis et craignant aussi de t’imposer. Heureusement, elle te suggère quelque chose et tu hoches de la tête. - Oui, va pour épicée. Je vais aller chercher ce qu’il faut pour ça. Tu refermes alors l’incubateur avant de te relever pour aller chercher quelques ingrédients, évitant soigneusement toute autre personne dans la pièce. Parce que t’es pas à l’aise lorsqu’il y a trop de personnes, pas à l’aise non plus lorsque quelqu’un se trouve trop près de toi. Alors tu fais vite, tu attrapes ce dont vous aviez de besoin, peut-être même un peu plus, avant de revenir vers Lys. - Voilà, j’ai ce qu’il nous faut ! Le tout avec un sourire discret sur les lèvres alors que tu déposes tout sur le comptoir sur lequel vous alliez travailler. - Je m’occupe des légumes si vous voulez. Tout en attrapant un couteau. - Oh, et je me demandais, comme je ne vous ai pas retourné la question… Il s’agit d’un oeuf de quoi ? Tu dis ça en désignant l’oeuf qu’elle, elle avait amené avec elle. La curiosité avait pris le pas sur la timidité et tu avais donc posé la question que tu espérais ne pas être trop indiscrète avec un petit sourire aux lèvres, détournant rapidement le regard pour te concentrer sur tes légumes.
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C’était assez ironique; quand on y pensait. Assez ironique que toi, parmi tous les gens, se retrouve dans un cours de cuisine - assez ironique que tu y sois allée de ton initiative, que personne ne t’ait poussé à t’y inscrire. Assez ironique. Tu n’aurais jamais pensé t’y retrouver, y mettre les pieds. Mais te voilà maintenant, dans ce cours de cuisine - te voilà maintenant avec ton oeuf que tu gardais tout contre toi, ton oeuf que tu n’oubliais pas, que tu ne pouvais pas oublier, dont tu prenais soin, avec ton éternel perfectionnisme et besoin de contrôle, incapable de relâcher la pression.
Et de ton regard sombre; de ton seul oeil capable de suivre les mouvements, tu étais prête à aider Hailey dans la mesure du possible, tout faire pour répondre aux questions de la jeune femme; comme tu aurais tout fait pour répondre à celles d’Izaiah, comme tu ferais toujours tout pour répondre à celles de celui qui allait bientôt devenir ton colocataire. Lui parmi tous les autres “choix” possibles, était l’évidence même. Lui était la réponse à toutes les questions qui te tourmentaient - lui était la douceur qui essayait de chasser l’amertume des cauchemars qui te poursuivait.

Tu avais serré ton oeuf dans tes bras en attendant sa réponse - tu avais pensé au fait que tu pourrais être ailleurs; mentalement, dans un autre monde; que tu aurais pu replonger beaucoup trop bas pour qu’on puisse te rattraper. Tu avais serré doucement ton oeuf en te demandant comment tu faisais pour encore tenir debout alors que les nuages t’empêchaient presque de voir par moments. Tu te demandais - tu te demandais comment tu faisais pour supporter la douleur qui brillait dans ton coeur, qui terrassait chaque partie de ton être. Qui brûlait, te donnait envie d’hurler - jour après jour, solitude rampante qui grugeait les quelques neurones saines de ton esprit.
T’accrocher; doucement; t’accrocher à l’oeuf dans tes bras et t’accrocher à la joie que tu aurais de présenter le pokémon qui allait en sortir à Izaiah. Ton sourire sur tes lèvres, l’illumination dans ton oeil, quand tu allais te perdre en milles et unes anecdotes à propos du pokémon. Lui dire quand il allait évoluer, comment, pourquoi - tout lui expliquer de A à Z comme s’il ne connaissait rien; sans que ce soit méchant de ta part, te laissant seulement emporter par l’émotion.

La voix d’Hailey te ramène légèrement à la réalité alors que tu serres encore un peu ton oeuf tout contre toi. Tu savais que tu serais capable de le prendre d’un seul bras et tu ne voulais pas le laisser seul à la table, mais si tu savais que Hakai l’aurait surveillé et que clairement, personne n’aurait voulu risquer la colère d’un Kabutops. En pleine cuisine. Ce serait un horrible désastre, mais tu ne pouvais pas t’empêcher de sourire à l’idée du nettoyage que ça obligerait à faire, puisque toute la nourriture se retrouverait sans doute inévitablement… par terre.
Tu hoches doucement la tête quand elle approuve ton idée. Tu aimais bien l’épicé, et c’était, pour toi, une forme de punition que tu ne pouvais point expliquer, justifier. C’était juste là - ça restait dans ta tête et tu ne pouvais pas le chasser du revers de la main. « Je vais chercher les baies alors ! » Ton oeuf bien calé dans tes bras, tu t’approches du réfrigérateur puis tu fais signe à Ignis de venir. Tu posas deux secondes l’oeuf sur la table tout près de toi, lui jetant milles et uns regards pendant que tu posais les baies dans le bol, puis repris ton oeuf avant de retourner près de ta camarade du jour qui n’avait rien de désagréable. Bien au contraire.

Tu lui souris. « Avec plaisir ! Je peux m’occuper de la sauce, mélanger les épices, tout ça.. J’espère que je ferais pas d’erreur. » La fin de ta phrase était davantage pour toi que pour Hailey, toi et ton éternellement incertitude. Toi et ta crainte de l’échec. Rien ne pourrait l’effacer, rien ne pourrait te changer. Ignis arrive avec le bol de baies, t’obligeant à poser l’oeuf sur tes genoux alors que tu t’asseyais sur le banc. Tu n’étais pas la plus fan de travailler assise, mais tu préférais que l’oeuf soit sur tes genoux, bien calés entre tes deux jambes pour ne pas qu’il tombe, plutôt que sur le plan de travail. Un léger mouvement de l’oeuf te fit presque sursauter, mais ton oeil brilla d’une certaine joie - l’oeuf était sans doute bientôt prêt à éclore s’il commençait à bouger et bientôt, tu pourras lui faire goûter ce que tu apprenais aujourd’hui à préparer correctement. Tu te penches vers ton oeuf avec un sourire doux. « Tu sors de là quand tu veux, j’ai hâte de te rencontrer ! » Petit murmure sur tes lèvres. Tu ne te souciais pas du regard des autres.
Tu te tournes vers ta collègue de la journée et tu hausses légèrement les épaules. « Malheureusement non, je ne sais pas. C’est une personne qui m’a confié l’oeuf parce qu’il ne pouvait pas s’en occuper, sans davantage de détails. Vous avez eu le vôtre où, d’ailleurs ? » Tu étais curieuse et tu voulais apprendre à la connaître, sans pour autant désirer être envahissante.

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Hailey & Lys


T’essaies de faire vite, d’attraper ce qu’il vous faut, tant en termes de légumes que d’épices, tout ça pour rapidement retourner vers le plan de travail. Il y a plusieurs raisons à ça, la première étant que tu ne supportais pas vraiment, que tu supportais difficilement, même, la présence de d’autres personnes trop près de toi. La seconde se retrouvait en ton oeuf qui était toujours posé sur le comptoir, en sécurité dans ton incubateur, à qui tu jetais quelques regards pour t’assurer que rien ne lui arrive dans les quelques instants où tu te trouvais loin de lui. Revenant donc vers lui une fois que tu as tout ce qu’il vous faut, tu regardes vite fait la température affichée à l’extérieur de l’incubateur avant de t’adresser à ta partenaire pour la journée, affirmant que tu avais tout ce dont vous aviez de besoin. Tu lui offres même de t’occuper des légumes, étant généralement assez à l’aise avec un couteau et ayant l’habitude de cuisiner pour toi-même.

- Je suis certaine que ça va bien aller. T’es douée pour rassurer les autres, plus que tu ne l’es pour te rassurer toi-même. Après tout, t’as toujours manqué de confiance en toi-même et en tes compétences et ce n’est pas aujourd’hui que les choses allaient changer. Pas aussi facilement du moins. Il allait te falloir du temps, beaucoup de temps, pour te reconstruire. C’est pour ça aussi que t’occuper de cet oeuf te rend si nerveuse. Celui-là même qui se trouvait à tes côtés, poussé sur le comptoir pour être appuyé contre le mur (et ainsi éviter tout risque qu’il tombe), qui accapare généralement toute ton attention. Parce que tu ne peux pas t’empêcher de te demander ce qu’il se passerait si quelque chose devait lui arriver, si tu devais faire une erreur. Puis, lorsque tu remarques que ta partenaire a son oeuf de déposé sur les jambes, tu te demandes si tu ne devrais pas faire la même chose. Cependant, debout devant ta planche à découper, un couteau à la main, tu te dis que le tiens est plus en sécurité comme ça. Qu’ainsi, t’évites quelconque accident. Le genre d’accident que tu ne te pardonnerais pas.

Elle te dit qu’elle ne sait pas le pokémon qui se trouve dans ton oeuf et toi qui n’aimes pas l’incertitude, tu en viens à te demander comment est-ce que tu ferais si une telle chose devait t’arriver. Après tout, tu n’aimes pas ne pas savoir, tu n’aimes pas ne pas être préparée à ce qui t’attend alors… Qu’est-ce que tu ferais ? Tu n’as pas la réponse à cette question et, heureusement pour toi, tu n’es pas dans une telle situation. Tu sais exactement ce à quoi t’attendre avec ce Roucool.

Déposant les légumes coupés dans un bol, tu tournes légèrement la tête pour jeter un regard à celle à tes côtés. - J’imagine que vous devez avoir hâte de voir quel pokémon vous attends, non ? Tu dis ça avec un petit sourire avant de reporter ton attention sur ta tâche, histoire d’éviter de te couper bêtement. - Vous n'avez même pas une petite idée ? J’ai souvent entendu que parfois, les marques sur l’oeuf pouvait indiquer de quel pokémon il s’agit ? Ton oncle ayant une pension, t’as pris l’habitude d’y traîner lorsque tu étais plus jeune. - Ça me stresserait sans doute beaucoup, de ne pas savoir à quoi m’attendre et quoi préparer. Tu partages finalement ta pensée avec un petit rire, bien heureuse de savoir ce qui se trouvait dans ton oeuf. Tu l’observes tendrement quelques instants, toujours aussi vigilante aux valeurs affichées à l’extérieur de l’incubateur, comme si en trois minutes à peine, tout pouvait changer. Et changer pour le pire, à t’écouter penser. - Et sinon, le concernant… J’essaie de me convaincre de tenter de nouvelles choses et donc, je me suis dit qu’un peu de compagnie ne ferait pas de mal à ma Mucuscule. Je me suis donc arrêtée à un élevage près d’ici et j’en suis ressortie avec un oeuf de Roucool. Et depuis, tu ne dormais plus.
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it's got nothing to do with love...
La cuisine, c’était pas si compliqué, au final.
Tu suivais une recette, avec des ingrédients à ajouter, et des mesures précises. Tu suivais des indications claires et concises et tu ne pouvais donc pas te tromper. Suffisait de bien savoir lire, suffisait de bien savoir écouter quand on te disait la marche à suivre.
Les relations humaines, c’était clairement plus complexe. Clairement moins évident. Y’avait pas de marche à suivre pour les gens, pas d’explications sur comment faire. Pas d’explications sur comment ne pas les blesser, comment ne pas déranger, sur les gestes qui pourraient apposer une blessure quelconque dans le coeur de l’autre personne. Les relations humaines, clairement, c’était pas ton fort - et tu te demandais toujours. Tu te demandais toujours la marche à suivre, mais comment faire quand il n’y en a pas ? Comment faire quand trop souvent, tu te retrouvais avec cette terrible impression que y’a pas d’échappatoire ? Peu importe le geste, peu importe la décision, quelque chose de négatif en ressortirait.
Les relations humains, c’était parfois trop complexe pour ton coeur.

Alors dans ces moments; tu te concentrais sur ce qui était beaucoup plus doux, beaucoup plus simple. Beaucoup plus apaisant. En dehors de la cuisine, les pokémons entraient dans cette catégorie. Les pokémons et bien entendu, cet oeuf qui avait reçu beaucoup d’affection de ta part; et plusieurs heures passées à seulement discuter avec lui, devant ton ordinateur, alors que ton coeur et tes poumons menaçaient d’éclater sous la pression des émotions. Tu te concentrais sur cet oeuf, lui offrant la présence qui, parfois, manquait cruellement à ton quotidien - cette présence qui n’existait pas, qui n’existerait sans doute point. Et parfois, parfois, tu te disais que c’était peut-être mieux ainsi. Peut-être que t’étais mieux à bercer ton oeuf encore et encore, dans le silence de ton appartement, ou dans l’étrange silence du refuge. Peut-être que t’étais mieux dans cette solitude étouffante, mais qui ne ressentait rien. Que tu ne pouvais déranger, que tu ne pouvais blesser. Peut-être que t’étais mieux sans personne à briser. Tu savais comment t’y prendre avec ton oeuf - même dans un cours de cuisine, alors qu’il était entre tes jambes, bien calé, sans aucun risque de tomber; tu savais comment t’y prendre.

... hearts are numb where we come from
Les pokémons gardaient encore leur part de mystère, mais tu savais comment t’en occuper. Tu flattas doucement la coquille du bout de ton doigt, espérant qu’un jour, il rejoigne ton équipe - sans trop désirer le pousser non. Quand il sera prêt. Quand il sera dans les conditions parfaites, idéales. Il ne fallait pas risquer des problèmes de santé.

Tu prends les épices en te remémorant les dires du chef, pour ne pas faire d’erreur, tout en jetant des coups d’oeil réguliers à l’oeuf. Hors de question de ne pas lui prêter attention, sous aucun prétexte.
Tu offres un doux sourire à Hailey qui semble essayer de te rassurer - tu n’es pas certaine si c’était véritablement le but de ses paroles, mais c’était ce à quoi ça ressemblait de ton point de vue. Alors, autant dire que c’était ça, non ? Au lieu de toujours penser que les autres personnes te voulaient du mal, autant penser qu’ils pouvaient vouloir également te rassurer sur tes propres capacités. Tu ne la connaissais pas, mais elle ne te semblait pas du tout désagréable - et elle prenait tout autant soin de son oeuf que toi du tien. D’ailleurs… rapidement, tu sors ton téléphone et le déverrouille pour ensuite le poser sur la table, l’application permettant de surveiller les constantes de l’oeuf à l’aide d’un capteur ouverte. La température et la pression étaient bonnes, la saturation en oxygène également. C’était un oeuf parfaitement en santé que tu avais là, et ça te rassurait beaucoup.

Tu ajoutes doucement, graduellement, les différentes épices ainsi que l’eau et le beurre, tout en mixant le tout avec la cuillère à ta disposition. Il ne fallait pas se presser, rester attentive, ne pas se déconcentrer… tout en observant régulièrement l’application sur ton téléphone et t’assurant que ton oeuf tenait toujours bien en place. Ce n’était pas une tâche très facile au final. Suite aux paroles d’Hailey, ton regard se pose sur les différentes tâches et rayures, ainsi que sur la forme très… banale de l’oeuf. « Je sais dans quelle famille d’oeuf il se trouve, Terrestre, mais malheureusement, tellement de pokémons se retrouvent dans ce groupe d’oeuf. J’ai pas eu le temps d’aller voir un spécialiste. » Le temps, ou l’énergie. Surtout l’énergie - tu n’avais pas l’énergie pour grand chose dernièrement. « Je suis un peu stressée, mais je sais que peu importe le pokémon que ce sera, je vais tout autant l’aimer. En tenant un refuge, on est préparé à toutes les éventualités donc, j’ai une préparation adéquate ou semi adéaquate… pour environ tous les pokémons possibles. » Le refuge t’aidait à savoir comment réagir à toutes les espèces de pokémons - enfin, peut-être pas toutes. Il y en avait tellement ! Mais tu avais une préparation adéquate pour réagir en conséquence et tu savais très bien où aller chercher les informations si besoin. Alors, ça t’aidait beaucoup à ne pas être inquiète.

Du bout du doigt, tu dessines distraitement le contour des tâches de l’oeuf. Tu avais vraiment hâte de savoir ce qui se cachait dedans, bien au chaud. « C’est une merveilleuse initiative. Je suis convaincue que ton pokémon et le Roucool vont bien s’entendre et que tu seras une superbe dresseuse. Tu as une idée de nom ? » Encore une fois… l’oeuf bougea légèrement entre tes jambes, quelques soubresauts.
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Elle avait une petite idée, elle savait à quelle famille appartenait l’oeuf mais, autrement, elle n’en savait pas plus. Du hoches donc doucement de la tête, comprenant que même si elle avait une piste, un début d’idée, il y avait trop de pokémons possibles pour qu’elle puisse vraiment savoir. Il ne lui manquait plus qu’à attendre de voir l’oeuf éclore pour finalement découvrir quel pokémon se cachait sous la coquille. Tu l’écoutes attentivement sans pour autant la regarder, tes prunelles posées sur le mouvement de tes mains, sur cette lame qui s’abaissait à un rythme régulier contre la planche à découper. Tu voulais éviter de te blesser et t’assurer que tous les légumes avaient une taille plus ou moins identiques, ce qui assurerait une cuisson plus uniforme. - Vous avez un refuge ? Un peu surprise alors que, finalement, ça expliquait peut-être pourquoi elle te semblait plus sereine que toi tu l’aurais été avec cet oeuf inconnu avec elle. Parce qu’elle avait déjà de quoi se préparer à toute éventualité.

- Je n’ai jamais eu de pokémons à moi avant ma Mucuscule. Que tu admets plus doucement, à voix presque basse, pour ne pas trop attirer l’attention. Tu t’étais longtemps occupée de ceux de l’armée mais ce n’était vraiment pas la même chose. Ils n’étaient ni jeunes ni indisciplinés, au contraire. Tous très forts, entraînés, gros et intimidants, capable de répondre à n’importe quel ordre. - Donc je ne sais pas toujours par où commencer. Tu étouffes un petit rire derrière la main que tu as levé devant tes lèvres, comme si tu étais trop timide pour rire devant quelqu’un. - Et bon, je vis chez mon cousin mais lui s’est spécialisé dans le type psy. Bon, il avait beaucoup de pokémons de tous les types, mais sa spécialité, c’était le type psy. Pas exactement ce dont tu avais de besoin à l’heure actuelle finalement.

Lorsque tu as terminé avec les légumes, tu déposes ton couteau et tu lui tends la planche. T’es pas trop certaine de ce que vous deviez faire par la suite et comme elle te semble déjà mélanger pas mal d’ingrédients. - J’imagine qu’il faut faire cuire maintenant ? Il y a un peu d’hésitation dans ta voix, comme quoi tu n’as pas tout écouté ce qui était demandé de vous. T’étais un peut trop distraite, tant par elle que par ton oeuf, celui auquel tu jettes un énième regard, toujours attentive aux différents chiffres inscrits à l’extérieur de l’incubateur. Mais tout semble être en ordre, comme toujours finalement. Comme depuis le début. Et, en la regardant faire, tu te demandes si le laisser dans son incubateur est une bonne chose, cependant, t’es beaucoup trop anxieuse pour le sortir. Au cas où s’il devait arriver un truc. Comme ça, tu peux tout surveiller, de la température à la pression, tout en évidant un quelconque accident qui pourrait venir abîmer sa coquille.

Un peu rougissante lorsqu’elle te dit qu’elle pense que tu serais une superbe dresseuse, tu n’oses pas la contredire même si tu n’en penses pas moins. - Je pense l’appeler Revali. Avec un petit sourire alors que tu l’observes toujours avec tendresse, ayant hâte de le voir sortir de son oeuf. - Et vous, vous avez une idée de nom pour votre pokémon ? Même si bon, ça devait peut-être être plus compliqué de choisir en ne sachant pas l’espèce du pokémon. Ou pas. Tu sais pas trop en fait. Chu’ t’es venue assez naturellement, Revali aussi. Surtout qu’au final, tu n’as pas cherché très loin tes idées de noms, choisissant parmi ceux d’un jeu vidéo qui a marqué ton enfance, mais aussi celui qui a occupé ton temps lors de tes dernières semaines à Hoenn.
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Quelques instants, une fraction de seconde, fermer les yeux et respirer.
don’t let me go
Personne n’allait rester - c’était parfois la certitude qui restait dans ton esprit. Personne n’allait s’embarrasser de ta personne sur le long terme, pourquoi le feraient-ils ? Toi-même, tu te débarrassais de ta compagnie si tu en avais l’occasion. Alors tu ne pouvais pas vraiment les blâmer, pas les blâmer du tout à vrai dire. Une parole de trop, un geste de travers et tout pouvait partir en fumée, s’éteindre, s’enflammer jusqu’à laisser des braises ardentes sur lesquelles tu te brûlerais inévitablement.
Mais tu ne pouvais pas t’empêcher; tu ne pouvais pas t’empêcher de t’investir; constamment. Inlassablement, jusqu’à passer ta vie dans la crainte de les voir te quitter sous n’importe quel prétexte; suite à n’importe quelle mésentente. Soudainement, tu ne serais plus aussi importante, soudainement tu serais facile à oublier, jetable. Une vulgaire paire de chaussettes sales et trouées dont on se débarrasse pour plus beau, plus joli. Pour du neuf, de la nouveauté. Pour la beauté des choses qu’on vient d’acquérir.

Alors tu t’entourais des pokémons et tu les entourais, les protégeais. Tu leur assurais une vie à tes côtés - une vie éternelle ou jusqu’à votre dernier souffle. Parce que l’éternité n’existait pas; et c’était très clairement mieux ainsi.
Alors tu t’entourais des pokémons pour apaiser l’effroi qui s’imposait dans les fibres de ton corps quand tu t’attachais à l’espèce dont tu faisais partie.

« Oui ! Il se trouve à Sunyra. » Et tu avais si souvent remis en doute la légitimité de son existence et son impact sur le monde. Tu avais trop souvent douté de ce que tu faisais, de ce que tu avais fait et ce que tu avais construit. Trop souvent douté comme tu en étais tant capable; ta vie était composée de doutes à n’en plus finir. C’était épuisant parfois. Ne pas se faire confiance, clairement, ça tirait très souvent vers le bas, sans davantage de considération envers la vie que tu tentais de mener.
Et tu avais trop souvent considéré que ton existence ne menait nulle part. Distraitement, toujours caressé la surface de cet oeuf, en faire le tour des tâches, des lignes, te questionner sur l’espèce contenue à l’intérieur et essayer de ressentir quelques vibrations de nouveau. Mais tu ne devais pas oublier le cours de cuisine, tu ne devais pas oublier de mélanger les épices et les autres ingrédients liquides entre eux. Ce que tu fis d’une seule main, l’autre toujours posée sur l’oeuf; faisant attention à ne pas toucher ni déplacer le capteur qui se trouvait sur le dessus de l’oeuf. Fallait que tu puisses continuer de surveiller ses constantes.

« On commence tous quelque part. L’important, c’est la volonté d’apprendre et de bien faire et tu ne serais pas là, si tu ne l’avais pas. » Et cette douceur dans ta voix, cette douceur toujours présente, qui ne s’en va pas, qui ne s’efface pas, ne s’efface jamais. Cette douceur envers les autres, cette tendance à toujours chercher à les aider; même quand ils ne l’ont pas demandés.
Oh ! Tu lâchas presque ta cuillère quand ton oeuf bougea encore plus, d’un mouvement plus bref, plus insistant. Ça t’avait surpris et la main qui caressait doucement sa surface avait pris position pour l’empêcher de s’enlever d’entre tes jambes. Ce serait que trop catastrophique de le voir rejoindre le sol. Surtout lorsqu’il semblait de plus en plus près à vouloir voir le jour pour la première fois. Tu avais terriblement hâte qu’il se décide à éclore.
« Tu sembles bien te débrouiller. Surveiller les constantes de l’oeuf est très important, de même que savoir comment les nourrir adéquatement, sans doute la raison pour laquelle tu es ici, non ? » Ce n’était pas toujours aisé de savoir par où débuter, tu le savais trop bien quand tu t’étais retrouvée détentrice d’un Eevee blessé et malade. Tu avais la chance, à l’époque, d’avoir entreprit des études en soigneuse pokémon, pour t’aider. Ce n’était pas le cas de tous.

« Oh, le type psy est intéressant. J’ai eu un Nucléos pendant un temps dans mon refuge et je m’occupe d’un Ponyta de Galar dernièrement. Tu souhaites te spécialiser dans un type en particulier, toi ? » Parce que tu étais curieuse. Peut-être qu’un type la passionnait, l’intriguait, davantage que les autres et qu’elle savait déjà vers lequel elle souhaitait se diriger. Ou peut-être pas. Et les deux situations seraient parfaitement acceptables. « Ce n’est pas grave, si tu ne sais pas. » te permis-tu d’ajouter pour ne pas lui imposer une quelconque pression involontaire.
« … Je crois que oui. » Tu avais totalement oublié les paroles exactes du chef. Il aurait dû vous fournir une liste papier. C’était dur de te souvenir de ce que tout le monde disait, surtout quand tu discutais en même temps. Tu branchas la plaque chauffante et doucement, tu enlevas ton bras de l’oeuf, très vigilante au moindrement mouvement indiquant qu’il glisserait. Puis tu transféras ce que tu avais dans un petit chaudron pour le mettre sur la plaque.

« Je dois admettre ne pas me souvenir combien de temps… » Petit grimace alors que tu décides de regarder les constantes de ton oeuf. Sa température semblait légèrement plus élevée que la normale, ce qui te fit froncer légèrement les sourcils, mais en même. Il s’activait, donc chauffait légèrement.
« J’aime beaucoup ! » Puis, beaucoup plus pensive, ton regard se posa sur l’oeuf qui t’accompagnait désormais depuis un mois. Est-ce que tu savais déjà comment tu allais l’appeler ? Plus tu observais l’oeuf, plus tu te trouvais à être confuse. Non, tu ne savais pas. Tu ne savais pas du tout même, tu n’y avais même pas réfléchi. Peut-être que ça te viendrait naturellement quand il allait éclore. « Non… je ne sais pas. »
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Ce n’était pas si loin de chez toi, Sunyra. C’était aussi sur ta route pour aller vers Port-Corail. Pas que tu devais vraiment te rendre jusqu’à Port-Corail, juste… Il y avait quelqu’un qui y vivait que tu aimais bien. Mais aimais bien pas comme si tu l’aimais, tu appréciais seulement sa compagnie réconfortante et le calme dont elle pouvait faire preuve. Et son sourire et discuter avec elle et l’attention qu’elle te portait et… Tu t’arrêtes là dans ton cheminement de pensées, t’efforçant de ne plus trop y penser alors que, malgré toi, tes joues viennent se colorer légèrement de rouge. Tu décides alors de fixer ton oeuf, ton futur Roucool, comme si ça pouvait te donner du courage ou alors te permettre de penser à autre chose qu’à celle qui a croisé ta route au hasard, cette première rencontre que tu as fait à Lumiris. Une agréable rencontre comme tu n’avais pas souvenir d’en avoir déjà fait avant elle, parce que rares étaient ceux (surtout celles en fait) avec qui tu te sentais naturellement à l’aise.

Tu te concentres aussi sur la discussion, un petit sourire sur les lèvres. - Je n’ai surtout pas envie qu’ils manquent de quoi que ce soit parce que je manque d’expérience. C’est surtout ça, en fait. T’es tentée de rencontrer plus de pokémons, d’en avoir peut-être plus à tes côtés, te disant que ça pourrait être une belle expérience et une belle façon d’occuper ton temps. Seulement, t’as pas envie que ces pokémons souffrent de quoi que ce soit parce que c’est la première fois que tu te lances dans un tel projet.

Au moins, tu commences lentement mais sûrement à penser à des projets. À essayer de nouvelles choses. À aller de l’avant. Comme quoi quitter Hoenn, finalement, a peut-être été la meilleure décision que tu as prise ces dernières années.

- Oui exactement ! Je cherchais des recettes qui pouvaient convenir à tous les types de pokémons. Tu dis ça avec un petit sourire discret. - Parce que, justement, je ne sais pas trop si un type me plaît plus que les autres. Je sais qu’à l’armée, j’aimais beaucoup voler à dos de pokémons, mais sinon, je sais pas trop. C’est la première fois que tu partages ce fait. Première fois que tu abordes le sujet de l’armée depuis que t’es partie d’Hoenn. Mais t’as toujours aimé voler à dos de pokémons, de parcourir les cieux sans ne plus avoir à te soucier de rien. Tu te sentais libre, loin de ces chaînes qui te maintenaient au sol, qui t’empêchaient d’avancer. Il y avait ce sentiment de liberté, celui où rien ne pouvait t’arrêter, lorsque tu te trouvais si haut, si loin aussi.

Peut-être que, finalement, un type t’intéresse plus que les autres.

Vient finalement la suite de votre recette, la cuisson. Tu penses. Elle aussi, elle pense. Et, toutes les deux, vous n’êtes pas certaines. Ça te fait rire un peu alors que tu jettes un regard autour de vous pour voir ce que les autres font. - Attendez, je vais m’en occuper. Vous semblez déjà en avoir plein les bras. Tu dis ça en désignant son oeuf avec un sourire réconfortant. Elle a le sien sur elle-même alors autant ne pas l’approcher de la plaque électrique, qui sait si la chaleur ne pourrait pas le déstabiliser. Pour ta part, ton oeuf est toujours en sécurité, toujours confortablement installé dans son incubateur qui s’assurait de réguler la température et la pression en plus de monitorer absolument tout et n’importe quoi. Tu t’approches alors de la plaque électrique et t’assures de tout mettre dans une poêle. - Eh… J’imagine que je vais y aller à l’oeil dans ce cas. Comme de toute évidence, ni elle ni toi saviez vraiment ce qu’il vous fallait faire. Comme quoi vous auriez mieux fait d’écouter plutôt que de parler.

Ton regard passe alors régulièrement entre ton futur Roucool, le repas que t’essaies de faire cuire et celle à tes côtés. - Je suis certaine que tu vas trouver lorsque tu vas le voir. Avec un sourire encourageant alors que, finalement, t’as laissé tomber le vouvoiement sans trop le remarquer, finalement peut-être assez à l’aise avec elle pour discuter sans avoir à peser chacun de tes mots.
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Sunyra, c’était là que t’étais depuis que tu étais arrivée.
Sunyra, c’était ton premier refuge, tes premiers moments dans cette région.
Sunyra, c’était Ellende & Lilith, Farfalla & Alios, c’était le début.

Et t’allais bientôt partir de là.
Le temps avait drôlement passé, longuement passé et ton séjour à Sunyra achevait alors que les boîtes dans ton appartement s’accumulaient.
Prochain arrêt : Mirawen ; et quand tes hurlements silencieux allaient trouver réponses, échos dans ceux d’Izaiah; peut-être pourras-tu alors parler de destin.

Mais pour le moment, tu résidais toujours à Sunyra, dans une brume, là où le goût amer des souvenirs demeurent. Pour le moment, tu es toujours dans cette ville - un peu trop proche de Voltapolis, un peu trop proche de où tu as vu la lumière s’éteindre dans ton propre regard, quand le froid a pris toute la place, chassant tout le reste. Voltapolis, où ton monde a dérapé, dans une ombre un peu trop profonde, dans une nuit un peu trop glaciale, quand tes démons t’ont rattrapé et tirés dans une forêt dense et sombre. Trouve le chemin de la sortie, maintenant, Lys. Avant de te noyer pour de bon.
I hope you know, has I wait I suffocate
Tu clignes légèrement des paupières pour chasser les pensées qui reprennent leur droit sur ta personne, te concentrer sur ce que vous faisiez. C’est-à-dire ce fameux cours de cuisine que vous aviez toutes les deux décidées de suivre, conduisant à vous rencontrer, discuter - oublier même d’écouter suffisamment le chef et donc… ne sachant pas combien de temps le curry devait cuire.

« L’important c’est de faire de son mieux et de ne pas hésiter à faire des recherches, se remettre en question. » Personne n’était parfait dès les premiers instants. Quelques erreurs, quelques mauvais parcours, c’était toujours à prévoir. Toi-même, t’avais fait quelques erreurs dans les débuts, mais ce n’était que l’ordre logique des choses. Tant que vous étiez disposés à vous améliorer, tout ne pouvait que bien se dérouler à la fin. Même si tu avais beaucoup de difficulté à accepter de faire des erreurs - ce n’était pas quelque chose que tu avais tendance à t’autoriser.
Sourire sur tes lèvres, tu l’écoutes te parler des pokémons vol qu’elle montait à l’armée et quelque part, tu ne pouvais pas t’empêcher de te dire que c’était peut-être là le type qui lui convenait. Si ça demeure un doux souvenir, pourquoi pas en faire un doux détail du quotidien ?

« J’aimerais bien avoir une Sonistrelle.. Ça m’y fait penser, les pokémons vol. Même si la Sonistrelle ne peut pas supporter le poids d’un humain et nous amené ailleurs. » C’était beau, une Sonistrelle. Tu te souvenais d’en avoir soignée une, qui avait une aile brisée. Tu ne savais pas ce qui lui était arrivée au final, tu ne l’avais jamais revu.
Pixel et Nox dormaient sous la table, sans prendre de place. De son côté, Hakai surveillait l’oeuf. Heureusement que c’était ton pokémon, ce Kabutops, parce qu’autrement, tu risquerais ta main à toucher l’oeuf. « Tu as le temps de trouver le type qui s’accorde à ta personne. Celui avec lequel tu as le plus d’affinité. » Toi aussi, inconsciemment, tu avais laissé tomber le vouvoiement; quelques barrières de moins; quelques barrières en moins.  

Tu souris doucement en hochant la tête, la laissant faire. « On pourra se concerter pour voir si ça semble prêt ou non. » Travail d’équipe, n’est-ce pas ? Ce n’était pas ce que tu avais souhaité faire en lui parlant, au départ ? En lui demandant son avis, proposant des choix ? Du travail d’équipe parce que tu ne te voyais pas l’exclure.
« Merci. » Que tu lui dis quand elle s’occupe de mettre à chauffer le tout, puisqu’en effet, ton oeuf prenait beaucoup de place. Oeuf dont la température semblait soudainement augmenter, et l’oeuf, lui bouger. Tu fronças les sourcils alors que tu laissas un peu plus d’espace à l’oeuf. On pouvait désormais apercevoir plusieurs craquelures sur l’oeuf alors qu’une lumière jaune commençait doucement à entourer celui-ci jusqu’à ce qu’elle s’éteigne pour laisser un Eevee chromatique regarder autour de lui, un peu paumé, un peu incertain, tendant le cou vers Hakai qui semblait tout aussi curieux.
i'm a eleven minutes away - hailey Lys_eevee_01
« Tu l’as l’endroit pour éclore toi… » Un petit rire te secoue alors que tu lèves le regard vers Hailey en haussant les épaules. Vous n’aviez pas le loisir de choisir, non, c’étaient eux qui décidaient.
« Comment avance la cuisson ? »

Tu n’eus pas le temps de faire quoi que ce soit de plus qu’une lumière provenant de ta seule pokéball qui renfermait un pokémon se fit voir : Wisp avait décidé de se joindre au petit groupe et il s’était avancé vers toi, te tendant son bâton pour que tu le tiennes, ce que tu fis. Tu le regardais qui s’approchait de la table de cuisine pour vous aider et … tu n’étais pas très sûre que Wisp allait faire une très bonne aide. Il risquait plus de tout faire carboniser à vrai dire. « Wisp… ne dérange pas Hailey je t’en prie. Je m’excuse sincèrement. » Ce sont des pleurs que tu entendis ensuite de la part de Wisp parce qu’il voulait vraiment aider et tu soupiras. Un enfant.
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i'm eleven minutes away

Hailey & Lys


Tu ne peux pas t’empêcher d’acquiescer à ses mots. - J’aime aussi pas mal les Sonistrelles, ils sont mignons. Quant aux Bruyvernes, ils sont rapides, vifs et capables de traverser certaines barrières défensives pour frapper plus durement. Autant dire qu’il s’agit d’un pokémon que tu apprécies tout particulière, lui comme d’autres pokémons vol. Finalement, peut-être que la réponse à ta question n’était pas si loin, pas si difficile à trouver, même si, pour l’heure, tu préférais ne pas y accorder trop d’importance. Tu verrais avec le temps, selon tes pokémons, comment les choses avancent, préférant ne pas trop presser ton apprentissage. Après tout, tu venais tout juste de quitter Hoenn, tout ça pour recommencer ailleurs, pour bien recommencer, alors tu aimais bien l’idée de prendre ton temps.

Parce que, pour la première fois, tu avais l’occasion de prendre ton temps.

Prenant la décision de t’occuper de la cuisson compte tenue que ta partenaire semble occupée avec son oeuf, tu hoches doucement de la tête lorsqu’elle te fait savoir que vous pourriez toujours voir la progression de votre curry à deux, ne serait-ce que parce que deux têtes valent souvent mieux qu’une. C’est donc le plan, de commencer la cuisson et d’aviser selon l’apparence du repas, cependant, l’oeuf de Lys ne semble pas être du même avis. Ou, plutôt, le pokémon qui se trouve à l’intérieur.

Tu sembles voir de l’agitation et, quittant ton propre oeuf des yeux, tu constates que celui qui se trouvait sur les genoux de celle à tes côtés vient d’éclore pour laisser la place à un adorable Evoli chromatique. - Oh ! T’es un peu surprise, assez pour abandonner temporairement la cuisson du curry, ce qui était sans doute une mauvaise idée, mais bon. Il y a tout de suite plus intéressant que ça, quelque chose qui demande plus d’attention, et il te fait plaisir de lui offrir, un sourire sur les lèvres. - Il est vraiment adorable. Ça t’échappe sans même que tu y réfléchisses, ton regard toujours posé sur la boule de poil qui vient de faire son apparition, jusqu’à ce que Lys te ramène un peu à l’ordre. Un peu gênée, voir même un peu honteuse, tes joues prennent une légère teinte de rouge tandis que tu ramènes tes prunelles carmins sur ta tâche. - Eh… Ça va je pense. T’es pas certaine mais bon, t’essaies de bien voir, passant une cuillère en bois dans le mélange pour t’assurer que rien ne brûle.

De toute évidence, cuisiner avec des pokémons n’est pas de tout repos. Si, pour ta part, tu n’as que ta Mucuscule, ce qui n’est pas si difficile que ça à gérer, tu constates que ce n’est pas le cas de l’éleveuse, dont plusieurs pokémons se trouvent déjà à ses côtés et un de plus encore qui s’approche du curry. - Ne t’excuse pas. Tu cherches ensuite quelque chose, un ustensile, que tu tends au pokémon. - Si tu veux m’aider. Et tu lui montres comment s’en servir, mélangeant ainsi ce qui se trouve sur le feu tout en l’invitant à en faire de même. T’as toujours été assez sensible, sans doute un peu trop empathique, et ce, même avec les pokémons. Surtout avec les pokémons, en fait.

- Prends le temps avec ton pokémon. Tu désignes l’Evoli. - Je vais m’assurer de ne pas rater la recette. Tu dis ça en riant un peu, surtout que t’es pas certaine de comment les choses allaient se passer maintenant que tu avais l’aide (est-ce vraiment de l’aide ?) de l’Ossatueur d’Alola. Peu importe, au final, que la recette soit réussie ou pas. Il s’agissait d’une bonne journée, d’une agréable rencontre et donc, c’était déjà ça de gagné.
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